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Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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00:0013h-14h, Europe 1 13h. 13h32 sur Europe 1, vous écoutez Céline Giraud et avec vous aujourd'hui Céline, l'écrivain et essayiste Paul Belin et le chroniqueur politique Jean-Claude Bassier.
00:09Et vous chers auditeurs d'Europe 1, si vous nous rejoignez à 13h32 sur Europe 1, restez bien avec nous jusqu'à 14h, on décrypte l'actualité et on va revenir évidemment sur ce qui se passe du côté des agriculteurs.
00:21La FNSEA, on vient d'en parler, lance aujourd'hui un nouveau round de mobilisation pour dénoncer cette fois les excès de normes.
00:29Une FNSEA qui a changé de méthode, on peut le dire, en quelques mois. Alors en début d'année, le premier syndicat agricole appelait à des blocages et à des actions coup de poing un peu partout en France.
00:37Et cette fois, on le voit, les mobilisations sont bien plus timides. Pourquoi ? Et bien les explications de Margot Fauderé.
00:44Même si le sujet est évité par les porte-parole de la FNSEA, les élections professionnelles arrivent à grands pas.
00:49En janvier, les agriculteurs éliront leurs représentants aux chambres d'agriculture et la FNSEA doit montrer qu'elle défend les exploitants pour ne pas manquer le coche, explique Alexandre Obéka, chercheur au CIRAD, le centre de recherche agronomique.
01:01C'est des élections qui déterminent aussi les financements et les leviers de pouvoir sur les politiques agricoles.
01:05La FNSEA et les jeunes agriculteurs, leur score diminue quand même tendanciellement sur les dernières élections. Un enjeu, ça va être de voir s'ils passent en dessous des 50%.
01:13Problème pour la FNSEA, sa taille, le syndicat est majoritaire et représente donc des exploitants aux profils très variés.
01:19Il faut alors parfois se livrer à un numéro d'équilibriste, comme sur l'accord du Mercosur.
01:23En interne, les intérêts peuvent diverger, reconnaît le secrétaire général de la FNSEA, Hervé Lapie.
01:28Nos collègues des vins et spiritueux, ils ont besoin d'exporter, mais les champeneaux ont très bien compris, on ne pouvait pas brader le secteur du bovin en contrepartie.
01:35La FNSEA semble aussi payer des années de participation à l'élaboration de la politique agricole, politique dénoncée par exemple par la coordination rurale.
01:43Le deuxième syndicat a donc choisi de multiplier les blocages un peu partout en France, et cela pourrait bien s'avérer payant dans les urnes.
01:49Alors, les explications de Margot Fauderet du service économie d'Europe 1, Paul Monard ?
01:53C'est très intéressant, parce que c'est, en fait, si vous voulez, c'est l'explication des positionnements de chaque syndicat agricole.
01:58La FNSEA, traditionnellement, c'est un syndicat réformiste.
02:01C'est un peu comme la CFDT, pour donner un exemple, chez les travailleurs ordinaires, chez les cheminots, chez les professeurs d'agriculture.
02:07Elle gère les affaires agricoles depuis des années.
02:09Et c'est le plus puissant aussi.
02:11C'est aussi le plus puissant, précisément.
02:13Et la FNSEA a toujours eu les clés aussi du ministère de l'Agriculture et des ministres de l'Agriculture successifs.
02:18C'est des syndicats qui sont souvent de bonne composition.
02:21Et là, ils sont remis en cause, c'est ce que montre très bien votre sujet d'ailleurs,
02:24Ils sont remis en cause par la coordination rurale.
02:27Bon, de façon plus petite, il y a aussi la Confédération Paysanne, qui est très opposée à la FNSEA depuis des années.
02:31Et les jeunes agriculteurs qui, eux, sont plus prêts.
02:33Les jeunes agriculteurs, eux, ils sont assez ambiguës.
02:35Parce que, traditionnellement, ils étaient proches de la FNSEA.
02:37Et maintenant, ils demandent souvent des actions beaucoup plus rudes que la FNSEA.
02:40Il est souvent reproché à la FNSEA d'être trop timoré, trop proche du pouvoir, et trop proche des gros industriels et des gros agriculteurs.
02:48Quelqu'un qui a une toute petite exploitation, est-il, aujourd'hui encore, bien représenté par M. Rousseau, qui a une exploitation gigantesque ?
02:55Est-ce que, vraiment, c'est les mêmes intérêts qui guident un petit exploitant qui a 2 hectares en maraîchage,
03:00et un exploitant qui a 90 hectares de céréales ?
03:02Ce n'est pas du tout le même métier.
03:03Et est-ce que cette concurrence entre ces deux courants qu'on vient d'expliquer par Gouffre des Rés, ça ne va pas nuire, finalement, aux ambitions des agriculteurs ?
03:13En réalité, on est en pleine bataille professionnelle.
03:16Effectivement, les élections sont en février.
03:18Jusqu'à aujourd'hui, jusqu'aux élections de février, la coordination rurale avait, je crois, 3 ou 4 situations de force dans les départements,
03:29notamment du sud-ouest, à vérifier.
03:31Il y a quelque chose qui me frappe, c'est que la coordination rurale...
03:34Vous avez vu les bonnets ? La couleur des bonnets ?
03:36Oui, les bonnets jaunes.
03:37Gilets.
03:38Ça rappelle, évidemment, les gilets jaunes.
03:39Bonnets jaunes.
03:40Bien évidemment, il y a une surenchère qui fait que le Mercosur passe un petit peu...
03:45Je ne veux pas dire que ce n'est qu'un prétexte et qu'une menace virtuelle, le Mercosur.
03:50Mais en même temps, quand je lis dans le Figaro de ce matin la tribune de la ministre de l'Agriculture et de sa collègue du Commerce extérieur,
03:57écoutez franchement, que font les autres pays européens qui ont l'air d'accepter plus ou moins, mais quand même plus que moins...
04:04Pas tous.
04:05Pas tous, mais beaucoup, une immense majorité, ce traité.
04:08Alors que quand on lit, encore une fois, la ministre de l'Agriculture, tout est mauvais dans le Mercosur.
04:13Il n'y a que de la concurrence déloyale.
04:16Il n'y a que l'utilisation de produits qui ne sont pas acceptés en France, ce qui est vrai.
04:20Oui, c'est vrai.
04:21Bon, on peut peut-être quand même réfléchir à la question de...
04:27Mais c'est d'ailleurs l'enjeu des manifestations du jour au Parlement, c'est les excès de normes.
04:34On est d'accord que l'Itale n'ait pas su tenir les promesses qu'il a faites lui-même aux agriculteurs, tout à fait d'accord.
04:43Je parle du Mercosur, je trouve que le gouvernement met un peu la pédale forte sur le Mercosur et ses inconvénients,
04:50ou alors que l'Europe prenne conscience qu'un seul pays, la France, et deux peut-être avec l'Italie,
04:56est capable de dire non à ce traité infâme, ou que les autres pays sont des pays qui sont, par essence, collaborationnistes.
05:04Il y a quelque chose qui tourne pas rond quand même.
05:06On ne nous demande pas de faire l'Europe avec ça.
05:08On va juste écouter Arnaud Rousseau, justement, le président de la FNSEA.
05:11Il était sur France 2 ce matin et il a marqué sa différence avec la coordination rurale.
05:15Ce qui nous distingue aujourd'hui, c'est...
05:17Nous, on a un message très clair sur pas d'atteinte aux biens et aux personnes,
05:21parce qu'on considère que pour atteindre les objectifs aujourd'hui, casser, brûler, menacer, ça n'est pas une solution.
05:27La limite, c'est quand vous commencez à détruire des biens, qu'ils soient publics ou privés, ou menacer des gens.
05:32Ça, c'est une limite qui, de notre point de vue, ne doit pas être franchie.
05:35Voilà, mener à bien le projet, sans casser, sans brûler, sans détruire.
05:38Il est patron d'un syndicat, il va pas appeler à la violence, il a raison.
05:41Par contre, sur les fractures qu'il y a au sein de la FNSEA et au sein des agriculteurs,
05:46moi, je pense que la ministre de l'Agriculture a bien raison de s'opposer au Mercosur, cher Jean-Claude.
05:52Je pense que le Mercosur, c'est une menace pour nos agriculteurs.
05:55Je crois pas.
05:56C'est une menace pour les éleveurs bovins.
05:57Et c'est surtout un accord qui, effectivement, vous disiez, certains payeurs européens s'en accommodent fort bien.
06:01Effectivement, à commencer par l'Allemagne, qui va échanger ses voitures, ses Volkswagen, qu'elle va envoyer...
06:06Oui, parce qu'il y a le volet agricole, mais il y a d'autres volets dans ce Mercosur.
06:09Son petit nom à cet accord, c'est l'accord vache contre voiture.
06:13Est-ce que vraiment, au XXIe siècle, on a besoin d'un accord qui échange des vaches contre des voitures,
06:18qui fait croiser des bateaux dans toutes les mers du monde ?
06:20Accessoirement, on nous parle d'écologie, il n'y a pas plus anti-écologique que ça.
06:23Ça va augmenter la déforestation en Amazonie, et en plus, ça va appauvrir nos agriculteurs.
06:28Franchement, Jean-Claude, n'allons pas défendre ce Mercosur.
06:31Il y a beaucoup d'activités françaises qui vont se féliciter de la signature de cet accord,
06:35qui va intervenir, ne vous y trompez pas.
06:37Mais là où je suis d'accord, que ma position soit bien claire et comprise,
06:41c'est que c'est vrai qu'il y a des normes, qu'il y a des surtranspositions françaises,
06:45merci M. Macron, qui naissent à Bruxelles, et qui en France sont multipliées par deux ou par trois,
06:51et que ça ne peut pas continuer.
06:53Et qui polluent les quotidiens agriculteurs.
06:55C'est vrai qu'il est difficile d'accepter qu'un certain nombre de produits,
06:58qu'ils soient des antiseptiques, qu'ils soient dans le cul des vaches,
07:02et qu'on nous expédie de la vache pas cher, alors qu'en France, on est absolument...
07:08On doit obéir à des règlements qui sont extrêmement contraignants, extrêmement sévères,
07:13et que là, il y a une injustice sur laquelle il faut qu'on réfléchisse.
07:16En même temps, sur la viande, c'est 100 000 tonnes par an en France.
07:19Ce n'est pas beaucoup au début.
07:20Et ce vote symbolique cet après-midi à l'Assemblée Nationale,
07:23autour de ce Mercosur, alors ça reste symbolique, ça n'a aucune incidence.
07:27Malheureusement, la France n'est pas seule à se décider.
07:30Tout le monde va être d'accord, sans doute.
07:32Il y a un consensus de toute la classe politique.
07:34On pourrait dire aussi un consensus d'une majorité de Français contre cet accord de libre-échange.
07:39Pourquoi ? Parce que les Français, je pense, ont saisi l'importance de la souveraineté agricole française,
07:44et préfèrent acheter, par exemple, du bon bœuf qui nous vient de l'Aubrac en Aveyron,
07:47ou de la blonde d'Aquitaine, plutôt que d'acheter leur bœuf bourré d'antibiotiques et d'hormones à l'autre côté du monde.
07:52Ça n'a aucun sens !
07:53Cher Paul, je vais vous citer deux chiffres, quand même.
07:55Les fruits. 70% des fruits que nous mangeons en France sont importés.
08:00Et c'est une bonne chose !
08:01Non mais attendez, c'est comme ça !
08:03On ne peut pas dire que c'est comme ça, Jean-Claude Assier !
08:05On ne peut pas être fataliste non plus !
08:07Mais ne faites pas l'Europe, alors !
08:09Vous êtes anti-européen !
08:10Et je n'ai pas fini, le deuxième chiffre.
08:1220% de notre consommation agroalimentaire.
08:15Tous les produits, 20% importés.
08:18C'est le monde de demain !
08:19Mais c'est un problème ! Jean-Claude, il y a 20 ans, on importait beaucoup moins.
08:22Aujourd'hui, on importe de la volaille.
08:24On n'a jamais importé autant de volaille, jamais importé autant de bœufs.
08:26Et pourquoi ?
08:27Parce qu'on peut prévenir de la volaille pas chère, qui est fabriquée en Ukraine ou dans les Pays-Bas,
08:30de la volaille de mauvaise qualité,
08:32alors que nous avons des éleveurs de poulet, de louets, etc.
08:35qui font du poulet de très bonne qualité, et qui vont mieux les éleveurs français.
08:38Et on va continuer, bien sûr, à en parler toute la journée sur Europe 1,
08:41notamment ce soir avec Pierre de Villeneuve.
08:42Gardez-en un peu sur la chaussette !
08:43Le nationalisme a encore le bonjour devant lui !
08:46Le patriotisme !
08:47Dans quelques instants, on va parler encore de ce gouvernement qui se fracture.
08:52Ça craque de tous les côtés, avec un bras de fer, aujourd'hui,
08:54entre Gabriel Attal et Michel Barnier,
08:56autour de la baisse des exonérations de cotisations patronales.
08:59Ça fait parler, à tout de suite !
09:00Vous écoutez Céline Giraud, il est 13h41 sur Europe 1.

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