Regardez L'invité d'Amandine Bégot du 21 novembre 2024.
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00:00RTL Matins, avec Amandine Bégaud et Thomas Soto.
00:05Il est 8h16, l'interview d'Amandine Bégaud, ce soigné va nous coûter plus cher, ça c'est sûr,
00:10mais une fois qu'on a dit ça, on se pose tous beaucoup de questions.
00:12Alors Amandine, ce matin, vous avez choisi de recevoir la ministre de la Santé et de l'Accès aux soins, Geneviève Dariussec.
00:17Bonjour et bienvenue à vous.
00:18Bonjour Madame la Ministre.
00:19Bonjour.
00:20Merci d'être ce matin ici dans le studio d'RTL.
00:22On a plein plein de questions à vous poser, notamment sur ces médicaments qui seront,
00:26et vous l'avez annoncé lundi, moins bien remboursés, 5% de moins, on est d'accord.
00:31Ça concerne quels médicaments ? Tous les médicaments ?
00:35Alors ça concerne les médicaments, tous les médicaments, sauf ceux qui sont aujourd'hui
00:41pris en charge à 100% par l'assurance maladie, bien sûr.
00:45Ceux qui sont des médicaments, en fait, très onéreux, bien souvent,
00:49réservés à des maladies graves, des médicaments souvent innovants aussi.
00:54Donc ceux-là seront préservés.
00:56Des traitements notamment contre le cancer, par exemple.
00:59Par exemple.
00:59À partir de quand ces médicaments seront moins bien remboursés ? Dès le mois de janvier ?
01:04Ben, la loi va être votée et mise en œuvre le plus rapide, enfin, normalement,
01:11le plus rapidement possible en fonction des capacités de nos équipes à porter techniquement les choses.
01:17Mais ça veut dire très vite, dès le mois de janvier, ou ça sera ?
01:21Ben écoutez, normalement, c'est dès le mois de janvier.
01:24Moins bien remboursés également, et ça vous l'avez annoncé lundi,
01:27les consultations chez le médecin.
01:29Là, ça concerne aussi toutes les consultations ?
01:31Alors, ça concerne toutes les consultations, mais ça ne concerne pas tous les Français.
01:35C'est-à-dire que les 13 millions de Français qui sont en longue maladie
01:41continueront d'avoir des soins gratuits.
01:44Ceux qui ont une prise en charge à 100%.
01:45Et des médicaments gratuits.
01:48Qu'on soit bien d'accord.
01:4913 millions de Français.
01:517 millions, enfin, toutes les personnes qui ont des mutuelles, bien entendu,
01:56la prise en charge se fera par les mutuelles.
01:59Ça veut dire que les mutuelles vont compenser cette baisse du remboursement,
02:06du ticket modérateur, c'est comme ça qu'on l'appelle, c'est souvent un peu complexe.
02:11Mais les mutuelles, elles disent ce matin, on ne va pas pouvoir faire ça comme ça,
02:16et toutes encaissées, en clair, elles préviennent déjà, sans doute,
02:19que les tarifs augmenteront l'an prochain pour compenser tout ça.
02:22Aujourd'hui, dans le budget qui a été proposé, il nous faut trouver 5 milliards d'économies.
02:295 milliards d'économies pour arriver à avoir un budget moins déséquilibré possible,
02:35qui quand même, pour l'assurance maladie, va être déséquilibré à moins 16 milliards.
02:42Donc, 5 milliards d'économies.
02:44Dans ces 5 milliards d'économies, il était prévu de transférer aux assureurs complémentaires,
02:48aux mutuelles, de transférer 1 milliard 140 millions.
02:54J'ai réussi à diminuer ce quantum, cette somme.
02:57Nous leur transférons 900 millions.
03:00Et donc ces 900 millions, au départ aussi, il était prévu de faire un ticket modérateur
03:08pour les consultations médicales, c'est-à-dire un moindre remboursement
03:13pour les consultations médicales, de 10 points.
03:17Je n'ai pas souhaité ça.
03:18J'ai souhaité que ce soit 5 points pour la consultation médicale.
03:22— Donc en gros, ce que vous nous dites ce matin, c'est que le gouvernement fait des efforts.
03:24Les mutuelles doivent en faire aussi ?
03:26— Alors, je pense que les mutuelles, elles doivent être en responsabilité.
03:30Il y a une analyse, un rapport parlementaire du Sénat qui a mis en évidence que, par exemple,
03:37où elles ont eu aussi besoin de prendre en charge de l'optique, par exemple,
03:45eh bien elles ont augmenté leurs cotisations,
03:48mais beaucoup plus que ce qu'elles auraient dû augmenter pour avoir la somme.
03:53Donc moi, je leur demande – et je vais travailler avec les mutuelles et les assurances complémentaires –
03:58je leur demande de faire les choses, mais dans une marge qui soit...
04:03— Et vous leur demandez, pardon, mais vous pouvez leur demander tout ce que vous voulez.
04:08Elles font bien ce qu'elles veulent à l'arrivée.
04:10Et à l'arrivée, pardon, c'est nous, patients, qui allons payer.
04:13— Écoutez, vous n'avez pas tort de dire qu'en fait, ils font ce qu'ils veulent.
04:19Mais je crois que nous avons un contrat de responsabilité ensemble vis-à-vis des patients.
04:24Aujourd'hui, l'assurance maladie prend en charge 80% de toutes les dépenses maladies,
04:30alors que c'était 71% il y a 10 ans.
04:33Donc nous avons aujourd'hui 400 000 Français qui rentrent dans le système de longue maladie,
04:39donc de prise en charge à 100%.
04:41Donc une démographie, beaucoup plus de personnes âgées, beaucoup plus de maladies chroniques,
04:46beaucoup plus de prise en charge complète par l'assurance maladie.
04:50Et donc nous avons un équilibre qui n'est plus du tout le même.
04:54— Donc pardon, pour être très claire, Geneviève Darriusette, vous leur dites ce matin à ces mutuelles
04:58« Vous faites un effort ».
05:00— Je leur dis tout simplement « Écoutez, on a besoin de vous pour équilibrer la prise en charge des Français dans la maladie. »
05:11— « N'augmentez pas votre arrêt ».
05:12— « Pas ceux qui sont très malades ».
05:14Et je veux dire que les 400 000 Français qui rentrent dans les longues maladies,
05:18les mutuelles ne les ont plus en charge.
05:20Donc si vous voulez, il y a des équilibres qui doivent se trouver,
05:23et je leur demande de trouver un équilibre qui soit acceptable
05:27afin que nous puissions tout simplement continuer de protéger les Français.
05:32— Ce n'est pas une hausse d'impôts déguisée quand même ?
05:34— Non, ce ne sont pas des impôts, c'est de la protection sociale.
05:38Et vous savez, la santé, on dit qu'elle n'a pas de prix, mais elle a un coût.
05:42— Et on l'a payé tous.
05:43— Et aujourd'hui, ce que nous votons là, ce que nous sommes en train de travailler actuellement,
05:48c'est quand même 9 milliards de plus pour l'assurance maladie.
05:529 milliards de plus pour les objectifs de dépense de maladie.
05:579 milliards de plus, ça fait 63 milliards de plus depuis 2019.
06:04C'est énorme.
06:06Donc en fait, ce sont des besoins qui sont constants et en augmentation.
06:10Ce qui n'est pas satisfaisant, si vous voulez,
06:12c'est qu'aujourd'hui, on voit bien les limites de ces équilibres budgétaires,
06:17et nous aurons vraiment besoin de penser à une loi d'orientation différente,
06:23avec une transformation de notre système,
06:25notamment vers la prévention et des prises en charge budgétaires différentes.
06:31Donc je crois vraiment que c'est un travail d'avenir
06:34qu'il nous faut faire avec les parlementaires qui le demandent d'ailleurs.
06:36— Autre piste d'économie dit ce matin dans le Parisien Antoine Armand.
06:39Votre collègue, ministre de l'Économie, le transport sanitaire en matière de taxis.
06:43La coûte dit-il 3 millions d'euros par an à l'assurance maladie ?
06:46— Non, 3 milliards.
06:47— 3 milliards, pardon, oui, excusez-moi, 3 milliards, oui.
06:50Il y a des abus, il faut durcir les règles ou pas pour ces taxis sanitaires ?
06:53— Je pense qu'il faut que là aussi, nous soyons dans la rationalité.
06:58Qu'il puisse y avoir des déplacements partagés, par exemple.
07:03Qu'il puisse y avoir une convention, voilà.
07:07Il faut que les taxis arrivent à conventionner avec l'assurance maladie
07:11pour dégager un équilibre qui soit un équilibre compatible avec...
07:16— Et ces 3 milliards, il faudrait dire de quoi ? De moitié ?
07:19— Je n'ai pas la somme parce que ces 3 milliards correspondent à une activité également.
07:24On ne peut pas... Les taxis font leur travail.
07:28Mais je crois que nous avons besoin avec eux de conventionner
07:32et d'avoir un équilibre, là aussi, qui ne mette pas en péril toutes ces dépenses
07:38parce que cette augmentation vertigineuse,
07:41elle est très inquiétante pour l'équilibre de nos dépenses de santé.
07:48— Toujours juste à propos de médicaments et en un mot,
07:51et après je vais laisser Lucas qui nous accompagne ce matin vous poser une dernière question.
07:54Où est-ce qu'on en est des pénuries ? Est-ce que vous pouvez nous dire ?
07:57Cet hiver, il n'y aura pas de pénurie d'antibiotiques.
07:59On a évoqué la pénurie d'insuline ou de ventoline,
08:02en tout cas des difficultés d'approvisionnement sur les antibiotiques.
08:04Vous êtes rassurée et rassurante ce matin ou pas ?
08:07— Aujourd'hui, quand il y a des pénuries,
08:09ce n'est pas qu'à l'échelle de la France, c'est à l'échelle européenne
08:12parce qu'on est dans un marché qui est mondialisé.
08:16Aujourd'hui, nous avons pris des mesures pour essayer de limiter
08:22voire même de faire en sorte qu'il n'y ait pas de pénurie.
08:26Nous demandons aux laboratoires pharmaceutiques de faire des stocks.
08:32Nous avons des contrôles sur ces stocks
08:34et nous travaillons activement pour qu'il n'y ait pas de pénurie.
08:38— Il n'y en aura pas a priori cet hiver ?
08:40— Nous faisons tout pour qu'il n'y en ait pas, pour rassurer les Français.
08:45Mais vous dire de façon abrupte aujourd'hui « il n'y en aura pas »,
08:49nous faisons tout pour qu'il n'y en ait pas.
08:52— Madame la ministre, dernière question.
08:54Je vais laisser Lucas qui est mon binôme de duodet vous la poser.
08:58Duodet, on le rappelle, c'est cette opération
09:00durant laquelle une personne en situation de handicap
09:02passe une journée en entreprise.
09:04L'idée, c'est de faciliter l'insertion des personnes en situation de handicap
09:07mais aussi de changer notre regard à nous tous sur le handicap.
09:10Lucas, je te laisse poser la question.
09:12— Alors, bonjour madame la ministre.
09:14Vous avez annoncé un nouveau carnet de santé pour janvier prochain
09:17avec plusieurs pages pour informer les parents des risques des écrans.
09:21Où en est-on du grand plan écran promis par Emmanuel Macron en janvier dernier ?
09:27Est-il définitivement abandonné ?
09:31— C'est une excellente question.
09:33Je suis venue, moi aussi, avec mon duodet Alexandre,
09:37qui est un champion paralympique.
09:40Et je vais répondre à cette question.
09:44Moi, je suis très préoccupée par la nocivité des écrans,
09:48de l'abus d'écrans, notamment des enfants, des plus jeunes, sur la santé.
09:53Très préoccupée.
09:55Et c'est un sujet où l'on doit avancer.
10:00Il y a eu effectivement un rapport qui a été remis au président de la République
10:06au printemps dernier.
10:08Nous allons nous appuyer sur ce rapport pour construire...
10:11— Le président avait promis un grand plan, pardon, mais...
10:13— Oui, mais excusez-moi, mais on est...
10:15Oui, mais enfin bon...
10:16— Mais le problème est grave.
10:17Il y a eu la dissolution, etc.
10:19— Le problème est grave, mais...
10:21Voilà, dans la temporalité, il y a eu la dissolution,
10:24il y a eu un nouveau gouvernement, il y a eu un budget à construire.
10:27Mais voyez, dès le mois de janvier, il y aura effectivement
10:30des carnets de santé pour les enfants,
10:32où il y aura des pages de prévention,
10:34puisque c'est la prévention que nous devons faire là.
10:36Et il y aura aussi dans les carnets de maternité
10:39des pages d'information pour les jeunes parents,
10:42de prévention également vis-à-vis de ces écrans.
10:45Et oui, nous allons mettre en œuvre un plan construit,
10:48avec mes collègues...
10:49— Et vous seriez pour, par exemple, l'interdiction avant un certain âge
10:51de portable, d'écran, smartphone ?
10:54— Oui, mais bon...
10:55Moi, je vois bien la difficulté.
10:57Vous rentrez dans les familles et vous dites aux gens
10:59« Il est interdit à votre enfant ».
11:02Ça ne va pas se passer comme ça.
11:04Je crois qu'il faut que nous fassions beaucoup de prévention.
11:06Ça me paraît plus logique.
11:08— Merci beaucoup.