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Vendredi 15 novembre 2024, LEX INSIDE reçoit Emilie de Vaucresson (Associée, Joffe & Associés) , Xavier Matharan (Associé fondateur, Parme Avocats) et Joséphine Colin (Avocate, OMS & Co)

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00:00Bonjour, je suis ravi de vous retrouver pour un nouveau numéro de Lex Inside, l'émission
00:27qui donne du sens à l'actualité juridique. Au programme de ce numéro, on va parler de la
00:32justice européenne qui autorise la dénomination de steak végétal. Ce sera dans quelques instants
00:38avec Joséphine Collin, avocate au sein de OMS ENCO. On parlera ensuite du spoofing,
00:45comment les entreprises peuvent-elles s'en protéger avec Émilie De Vaucrosson,
00:50associée chez Joff et Associés. Et enfin, on parlera du développement des énergies
00:56renouvelables, quels sont les outils avec Xavier Matarand, avocat associé,
01:02fondateur du cabinet Parmavoca. Voilà pour les titres, c'est parti pour Lex Inside.
01:17La justice européenne autorise la dénomination steak végétal. On en parle tout de suite avec
01:24mon invité Joséphine Collin, avocate au sein de OMS ENCO. Joséphine Collin, bonjour.
01:31Bonjour Arnaud.
01:32Pour la justice européenne, un État membre de l'Union européenne ne peut pas interdire les
01:37dénominations animales pour les produits végétaux. C'est ce qui ressort d'un arrêt du 4 octobre
01:43dernier. Avant de revenir sur cette décision, quel est le cadre juridique français pour les
01:50dénominations des produits végétaux ? Alors, l'État français, et sous l'impulsion du ministre
01:57de l'Agriculture, a pris deux décrets. Un décret daté du 29 juin 2022, puis un deuxième qui
02:04abroge le premier, daté du 26 février 2024. Ces décrets visent à interdire l'utilisation
02:12des dénominations traditionnellement issues du milieu de la viande, de la charcuterie,
02:20de la boucherie, pour désigner des produits végétaux. Et le cadre qui a été posé est celui
02:27d'une interdiction relativement générale et abstraite sur la manière dont on ne peut pas
02:32utiliser un certain nombre de termes définis, tels que jambon, steak, saucisse, filet et autres,
02:38pour désigner des produits qui sont exclusivement ou partiellement faits à base de protéines
02:46animales, végétales pardon. Alors, on vient de voir le cadre juridique français, qu'en est-il
02:51du cadre juridique européen ? Alors, d'un point de vue européen, il existe un règlement qui
02:57réglemente l'étiquetage des denrées alimentaires. C'est un règlement de 2011, dit INCO, sur
03:03l'information des consommateurs. Ce règlement prévoit qu'un commerçant, un producteur d'enrées
03:13alimentaires, doit commercialiser ses produits sous sa dénomination légale, s'il en existe une,
03:21ou alors sous un nom usuel. S'il n'y en a pas, il doit utiliser, employer un nom descriptif.
03:28Est-ce qu'il y a d'autres contraintes ? Il existe effectivement d'autres contraintes,
03:33quand on s'attache à regarder les secteurs et les filières en particulier, en ce qui concerne par
03:40exemple les produits laitiers, le lait, on a des restrictions plus fermes en ce qui concerne
03:46l'usage et l'emploi de ces dénominations dans le cadre de la commercialisation de tous types de
03:52produits. En ce qui concerne la viande, il y a effectivement un cadre réglementaire qui impose
03:58une forme de traçabilité des produits lors de la commercialisation. En revanche, il n'y a pas,
04:04au niveau européen, une interdiction ferme ou une réglementation extrêmement précise sur la
04:09manière dont on doit désigner les produits végétaux au regard de la filière de la viande
04:16existante. On va revenir sur cette décision du 4 octobre dernier, qui autorise la dénomination
04:24steak végétal. Pouvez-vous revenir un peu sur le recours et ensuite les conséquences de cet arrêt ?
04:31Tout à fait. Le décret de 2024, au niveau national, fait l'objet d'une procédure en
04:39référé et les effets ont été suspendus par le Conseil d'État, qui a renvoyé une question
04:46préjudicielle à la Cour de justice de l'Union européenne, qui avait à trancher la question de
04:51savoir si ce décret était illégal au regard de la réglementation qu'on a expliqué juste avant.
05:00Et l'enjeu central de la décision se noue autour de la notion de dénomination légale. Le décret
05:07prévoyait une interdiction générale d'emploi des termes tels que jambon, steak, saucisses,
05:14pour désigner des produits végétaux. Or, ce qu'il faut comprendre, c'est que ni la réglementation
05:21européenne, ni la réglementation française ne définit légalement ce qu'est un jambon, un steak
05:28ou un filet. La Cour a estimé à cet égard qu'à défaut de dénomination sociale, les États membres
05:34n'étaient pas autorisés à interdire de manière générale et abstraite l'emploi de ces termes
05:39usuels, de ces noms usuels, pour désigner des produits végétaux. Est-ce qu'on peut imaginer
05:44sous pression par exemple des lobbies des producteurs de viande, que le législateur
05:51s'empare du sujet pour justement apporter des définitions à ces mots steak, des produits
05:59d'origine de viande bovine ? Tout à fait, on peut l'envisager à deux niveaux. D'abord à un niveau
06:05européen, puisque le législateur est tout à fait légitime à adopter une réglementation spécifique
06:10à ce sujet, mais les États membres le sont également. En ce qui concerne, pour prendre un
06:16exemple qui serait plus parlant, celui de la filière du lait et des produits laitiers a démontré
06:24que la puissance de ce lobby permettait aujourd'hui une interdiction de l'emploi du terme tel que
06:30lait de soja ou beurre de riz. Cette décision a été entérinée en 2017 par la Cour de justice
06:36de l'Union européenne. La situation aujourd'hui est différente en ce qui concerne la filière de
06:41la viande, mais effectivement, puisque le ministère de l'Agriculture a à cœur de protéger cette
06:46filière en insistant sur la transparence de la provenance des produits, pourrait décider de
06:56légalement et officiellement fournir une définition au jambon, au steak, à la saucisse, de telle
07:03manière à ce que son usage soit restreint ou en tout cas encadré. Aujourd'hui, quelles sont les
07:07conséquences de cette décision ? Alors, d'un point de vue très concret, très pragmatique, puisque les
07:14effets des deux décrets ont été neutralisés par la Cour de justice de l'Union européenne, ça ne
07:19change rien, si ce n'est que cette décision permet de manière ferme et précise aux producteurs,
07:26aux commerçants de substituer à la viande animale, aux producteurs de produits végétaux, de renforcer
07:34leur positionnement marketing en employant des termes traditionnellement associés à la
07:41viande pour asseoir effectivement leurs produits sur le marché qui ne fait que croître, puisque
07:48en 2023, la filière représente quasiment 222 millions d'euros. Alors cette filière est en
07:55plein développement, comment vous voyez l'évolution, les perspectives, justement, est-ce qu'il y aura
08:03une tendance jurisprudentielle pour vous en leur faveur, justement ? Sans doute, dans la mesure où
08:09l'enjeu financier est palpable et existant, il pourrait être opportun de créer des dénominations
08:18légales, soit à un niveau européen, soit à un niveau national, pour désigner ces produits végétaux
08:24qui sont effectivement relativement récents sur le marché, qui sont de plus en plus importants,
08:30qui sont encore méconnus du grand public. Adopter des dénominations au niveau européen permettrait
08:35aux consommateurs d'assimiler ces produits et effectivement d'avoir une meilleure vision du
08:43panel de produits disponibles dans un supermarché par exemple. Pour bien comprendre, qu'est-ce qui
08:47guide la philosophie de l'Union Européenne sur ces questions ? L'Union Européenne cherche à concilier
08:58deux intérêts, celui du consommateur et aussi celui, naturellement, des opérateurs économiques. Il y a
09:05une volonté d'assurer une forme de liberté des produits dans l'Union Européenne, une liberté de
09:12la concurrence, mais tout en garantissant que le consommateur bénéficiera d'une information claire,
09:19puisqu'une information claire permettra d'assurer également une sécurité alimentaire, donc ça vise
09:25un enjeu de santé publique et ça permet également aux consommateurs de devenir acteurs du monde
09:34agricole aussi, puisqu'en ayant conscience de ce qu'ils consomment, ils se responsabilisent. Et cet
09:40enjeu est central aussi pour la Cour de justice de l'Union Européenne. On voit bien que les
09:45intérêts divergent en fonction de qui introduit aussi un recours. Bien sûr, pour finir, il y a
09:50peut-être un juste milieu aussi à trouver pour ne pas qu'il y ait tromperie du consommateur avec
09:56les termes qui peuvent être parfois ambiguës. Tout à fait, et d'ailleurs la réglementation le
10:02prévoit, puisque le principe est celui de ne pas induire le consommateur en erreur. C'est dans
10:09les textes, lorsqu'il y a un doute sur la provenance d'un produit, il appartient aux commerçants de
10:16dissiper ce doute en adossant les mentions descriptives suffisantes pour permettre aux
10:22consommateurs de savoir pleinement ce qu'ils comptent acheter et consommer. On va conclure
10:25là-dessus. Merci d'être venu sur notre plateau. Merci infiniment.
10:38On poursuit ce Lex Inside et on va parler spoofing. Comment les entreprises peuvent-elles se protéger
10:45de cette arnaque ? Avec mon invité, Émilie De Vaucresson, associée chez Joffre & Associés.
10:51Émilie, bonjour. Bonjour Arnaud. Alors le spoofing est une arnaque qui est de plus en plus fréquente,
10:57mais qu'est-ce que le spoofing et quelle est l'ampleur de ce phénomène ? Alors le spoofing,
11:04c'est effectivement une arnaque qui consiste à usurper l'identité des entreprises ou des
11:10personnes qui sont victimes de ce spoofing. D'accord. L'ampleur est de plus en plus importante.
11:19On estime aujourd'hui, à peu près en 2023, que ça représente plus de 379 millions d'euros de fraude.
11:31C'est une grosse ampleur. L'objectif de ce type d'arnaque, quelle est-elle, c'est d'utiliser la
11:42confiance, de jouer sur l'émotion, de jouer sur l'urgence pour que des personnes en situation de
11:51confiance remettent des données, des informations, voire de l'argent à un escroc qui en profite et
12:03qui utilise un certain nombre de mécanismes pour obtenir cette confiance des personnes. D'accord.
12:08Alors maintenant qu'on sait ce qu'est le spoofing, quelles sont les différentes formes de spoofing
12:13qui visent les entreprises ? Alors il y a plusieurs formes de spoofing. Il y a le spoofing par usurpation
12:22de mail. D'accord. Ça consiste en fait à utiliser l'adresse email ou une adresse email qui est très
12:30proche de celle d'une entreprise et de laisser croire à la personne qui va recevoir l'email que
12:37c'est l'entreprise d'origine qui a adressé cet email. Ça peut consister en des faux sites,
12:45ce sont des sites frauduleux dont l'adresse email, l'URL exactement, est très proche de celle de la
12:55société usurpée. Ça peut consister également en des appels téléphoniques avec falsification du
13:07numéro de téléphone ou d'envoi de SMS. D'accord. Ou ça sera l'utilisation en fait du numéro de
13:12téléphone de l'entreprise d'origine. Donc par exemple les banques sont souvent victimes du
13:20spoofing par téléphone où l'attaquant va réussir à faire afficher sur le téléphone de la victime
13:29le numéro de téléphone de son conseiller bancaire. Donc on pense qu'on est avec son conseiller
13:35bancaire et en fait derrière c'est un arnaqueur. Exactement. Alors justement c'est ces techniques
13:41qui peuvent permettre de gagner la confiance de la victime ? Ces techniques permettent de
13:47complètement obtenir la confiance de la victime puisqu'elle ne pense pas qu'elle est en situation
13:54ou en présence d'un arnaqueur et généralement l'arnaqueur va utiliser ce que j'ai dit tout à
14:01l'heure une situation d'urgence. Donc soit se faire passer pour le conseiller bancaire pour
14:06laisser croire qu'il y a une situation de fraude et qu'il faut agir en urgence et donc intervenir
14:15sur le compte et la personne va se laisser en fait emmener et manipuler par l'arnaqueur
14:21directement par téléphone. Ça peut être aussi des situations où la personne va aller spontanément
14:27sur un site internet qui est un faux site mais elle y aura été amenée en fait soit par de la
14:32publicité ou par des actes par du mailing. Elle va enseigner des données. Exactement et pour lui
14:39laisser croire en fait qu'elle peut être la première à bénéficier d'un avantage particulier
14:45par exemple pour investir auprès de société etc. Alors pour se prémunir de ce type d'arnaque
14:51quelles sont les étapes clés pour une entreprise victime de spoofing ? Alors quand une entreprise
14:57s'aperçoit qu'elle est victime de cette usurpation d'identité la première chose à faire c'est déjà
15:04porter plainte. Plainte pénale pour usurpation d'identité. Ça peut aussi être pour contrefaçon
15:10de marque parce que par exemple le site internet pourrait reproduire des logos ou le nom de
15:14l'entreprise. Donc là d'abord c'est porter plainte. C'est inviter aussi les victimes qui
15:21remontent cette information à l'entreprise dont l'identité est usurpée parce que parfois l'entreprise
15:26elle-même n'en a pas conscience, n'en est pas informée. Donc c'est les victimes qui vont se
15:30retourner vers elle et qui vont l'informer. A ce moment-là c'est dire aux victimes vous aussi allez
15:35porter plainte et cette fois-ci ça sera pour escroquerie. Donc plus il y aura des plaintes
15:40pénales déjà plus ça va faire un peu bouger les choses. Bien sûr. Il y a aussi la possibilité en
15:45fonction du type d'arnaque c'est de faire des procédures pour récupérer les noms de domaines
15:52frauduleux. D'accord. Enfin il est possible de faire des signalements et des plateformes qui
15:59sont mises à disposition par le gouvernement. Donc il y a la plateforme Taizé aussi Fishing
16:05Initiative. D'accord. Et puis quand on est en présence d'une arnaque par téléphone donc
16:11l'usurpation du numéro de téléphone il faut informer l'ARCEP et l'opérateur de téléphonie.
16:17D'accord. Voilà. Et puis réagir promptement j'imagine dès qu'on a connaissance qu'on s'est
16:24fait arnaquer il faut agir tout de suite. Il faut agir tout de suite et idéalement on peut aussi
16:30mettre des messages d'avertissement sur le site internet pour dire attention voilà on a fait
16:37l'objet d'une usurpation d'identité mais c'est pas nous qui vous appelons directement. D'accord.
16:43Et quelle peut être la responsabilité d'une entreprise dont l'identité a été usurpée
16:48pour arnaquer des clients si on s'en est servi pour arnaquer des clients. Alors cette entreprise
16:54elle est victime donc en tant que telle elle n'a pas de responsabilité légale sauf si elle laisse
17:02la situation perdurer qu'elle en a connaissance et ce que vous disiez il y a peut-être un intérêt
17:07quand même à agir vite pour faire en sorte qu'à partir du moment où elle en a connaissance qu'elle
17:12évite la propagation de cette fraude. Il y a aussi des cas un petit peu particuliers qui vont
17:19concerner les banques où on a notamment un arrêt récent de la cour de cassation qui dans une affaire
17:28concernant BNP Paribas a pu décider que la personne, le client de BNP Paribas qui avait
17:37été finalement victime de cette fraude et qui avait du coup fait des versements à l'arnaqueur
17:47qu'il n'avait pas été parti, en tout cas que la banque n'était pas en mesure de démontrer qu'il
17:53avait été gravement négligent. Et donc à partir du moment où il n'y avait pas de négligence grave
17:59de cette personne cliente de BNP Paribas, BNP Paribas a été condamné à rembourser à son
18:07client les sommes qui ont été versées par fraude à l'arnaqueur. Donc il y a quand même une protection
18:14des clients de l'entreprise victime ? Il y a des protections de ces personnes là,
18:23étant précisé que ça s'est retourné contre BNP Paribas qui a dû payer et rembourser son client.
18:31Alors justement est-ce que l'arsenal juridique dont on dispose est satisfaisant pour contrer
18:38ces arnaques et indemniser les victimes ou est-ce qu'il faut faire évoluer le droit ?
18:44Alors on a un certain nombre de mécanismes qui ne s'orientent pas vers l'indemnisation des victimes
18:53mais qui cherchent à encadrer et à lutter contre la fraude elle-même. Donc on a une loi,
19:01en fait la loi de Ney-Galen de 2020 sur le démarchage téléphonique dont les dispositions
19:10se rentrent en vigueur là au 1er octobre 2024 et qui impose aux opérateurs de téléphonie de
19:16mettre en place un système des mécanismes d'authentification des numéros. Ce qui signifie
19:23qu'à partir du 1er octobre 2024 si un appel est réalisé au moyen d'un numéro qui n'est pas
19:29authentifié par un opérateur, cet appel sera automatiquement interrompu. Donc ça c'est un
19:37moyen de protéger. Ça évite les usurpations d'identité dont vous avez parlé précédemment.
19:44Exactement au moyen du téléphone. Alors pour le moment c'est uniquement sur les
19:47lignes de téléphone fixe. Mais on parlait tout à l'heure du conseiller bancaire,
19:53le conseiller bancaire c'est un numéro de téléphone fixe qui est utilisé donc ça sera
19:56un moyen de limiter et d'éviter ces fraudes. On a aussi dans la loi SREN de 2024 un dispositif
20:07qui est prévu qui permet aux autorités administratives, il y a une autorité administrative
20:11qui doit être désignée et qui pourra soit demander à l'éditeur d'un site internet frauduleux de
20:18supprimer son site internet et à défaut de le connaître pourra demander aux fournisseurs d'accès
20:24de supprimer l'accès à ce site internet ou alors de mettre un message d'avertissement que
20:32l'internaute pourra lire et devra accepter avant d'accéder au site frauduleux. Ça c'est
20:39encore un outil qui est très intéressant pour contrer ces arnaques. Exactement.
20:42Bon on va terminer là-dessus, merci d'être venu sur notre plateau. Merci Arnaud.
20:46On poursuit ce LexInside et on va parler outils juridiques au service du développement des
21:02énergies renouvelables avec mon invité Xavier Mataran, associé fondateur du cabinet Parmavoca.
21:09Xavier Mataran bonjour. Bonjour Arnaud. Alors nous allons voir ensemble les outils juridiques
21:15pour le développement des énergies renouvelables mais tout d'abord en quoi le développement des
21:21énergies renouvelables est-il une urgence absolue ? Les récents événements dramatiques de Valence
21:29mais qui venaient après le Pakistan, 12 millions de déplacés climatiques qui venaient après les
21:38événements de Californie sont là pour démontrer que le réchauffement climatique est une réalité.
21:45Les rapports du GIEC ont depuis 30 ans démontré que ce réchauffement climatique était dû à
21:53l'activité humaine provenait de la carbonation si je puis dire de notre économie depuis la fin du
22:0019e siècle avec une formidable accélérateur dans les années 90-2000 et donc cette carbonation de
22:09de l'économie il faut qu'elle cesse ou du moins qu'elle se transforme à travers des énergies
22:16décarbonées donc les énergies renouvelables. Voilà pourquoi l'avènement des énergies
22:21renouvelables puis au sens d'ailleurs très large, l'éolien, le solaire, l'énergie provenant des
22:28déchets doit être désormais la priorité, urgence absolue. Alors justement on va parler des projets
22:35d'énergies renouvelables, les procédures administratives sont souvent longues et complexes
22:41quelles sont les conséquences sur leur rentabilité et sur leur mise en oeuvre ? Alors la mécanique est
22:48complexe mais ce sont des projets qui demandent un temps long voire très long de recherche et
22:53développement et donc pour construire les mâts, pour les amener sur site, pour penser les projets
23:00et donc ce temps de développement si vous l'augmentez d'un temps de procédure ou d'un
23:07temps d'autorisation et bien la rentabilité n'est pas au rendez-vous et donc vous devez
23:12évidemment l'augmenter. Donc l'allongement du temps conduit à une diminution de la rentabilité
23:18et donc à des tensions inéductables. Voilà pourquoi il est nécessaire de réduire le temps
23:27de ces procédures pour accroître la rentabilité et donc l'opportunité de ces projets évidemment.
23:32Alors ces projets nécessitent des financements qui sont importants, comment mobiliser efficacement
23:39les financements publics et privés pour accélérer la transition énergétique ? Si vous voulez,
23:45la clé de l'énergie renouvelable, quel qu'elle soit, c'est le partenariat entre le public,
23:54les subventions et les achats d'énergie à un prix attractif et d'autre part la mobilisation
24:04des capitaux privés. Donc à la fois le public et le privé. Prenez deux exemples, le syctome de
24:11l'agglomération parisienne où nous sommes actuellement, chauffe à partir de ses déchets
24:17300 000 foyers. 300 000 foyers, c'est absolument colossal parce qu'il y a eu des investissements
24:25publics. Mais à l'inverse, la plus grande centrale photovoltaïque produisant l'hydrogène est faite
24:31par une société Meridia, un fonds d'infrastructure qui a mobilisé ces fonds en Guyane précisément.
24:40Donc mobilisation à la fois des fonds publics et des fonds privés, c'est ça la clé. Alors on a
24:46parlé de la nécessité d'aller vers des énergies renouvelables. Quels sont les outils au service
24:53du développement des énergies renouvelables ? Alors les outils sont de deux ordres. Ce sont
24:59d'une part des outils juridiques, c'est la construction de sociétés particulières qu'on
25:03appelle des sociétés de projet sur des modèles éprouvés anglo-saxons dans lequel vous mêlez des
25:10capitaux publics et des capitaux privés comme je l'ai dit. Première mobilisation, des mobilisations
25:17juridiques et deuxième mobilisation, des mobilisations financières. Il faut que l'épargne
25:21et quasiment l'épargne mondiale soit drainée vers ces projets-là. C'est la création d'une nouvelle
25:29classe d'actifs que l'on appelle les infrastructures pour lesquelles il faut une longue durée, pour
25:35lesquelles ce sont des financements qui sont adaptés, financement dit complexe mais la voie
25:41de l'avenir. C'est la mobilisation à la fois des énergies, si je puis me permettre, publiques et
25:47des énergies privées. D'accord, est-ce que vous avez des illustrations concrètes de projets pour
25:52expliquer justement tout cela ? Oui, vous prenez par exemple les projets éoliens, la moyenne des
25:59projets éoliens en mer c'est 14 ans. Pendant 14 ans il faut porter un investissement, c'est beaucoup
26:06trop long, beaucoup trop long. Alors les projets gouvernementaux essayent de porter cette durée
26:14à quelque chose d'acceptable qui serait 4, 5, 6 ans. D'accord. D'où des procédures accélérées, des
26:20procédures de consultation qui doivent continuer à exister mais qui sont beaucoup moins longues et
26:25surtout des contentieux qui sont évités. Oui, de manière concrète, prenez les projets éoliens en
26:31mer mais ça peut être aussi des projets solaires en France, c'est désormais systématique sur un
26:39certain nombre de territoires, les aéroports. Voilà donc oui effectivement il y a des projets
26:43concrets et surtout ça marche. Et vous avez évoqué les contentieux, il y en a beaucoup sur des projets ?
26:49Alors sur les projets typiquement d'énergie renouvelable, c'est là où paradoxalement vous
26:55avez le plus de contentieux. Trois projets sur quatre sont soumis à contentieux. Pourquoi ? Ce sont
27:00des contentieux longs, sans doute par défaut d'explication, sans doute par défaut de consultation
27:07à mot, sans doute par défaut aussi d'éducation collective et de construction d'une opinion
27:14publique favorable. Mais effectivement les contentieux sont désormais systématiques et encore
27:20une fois c'est un paradoxe ou une opposition de dire qu'il y a plus de contentieux pour les projets
27:26qui décarbonent notre industrie et qui décarbonent nos sources d'approvisionnement qu'il y a de
27:32contentieux sur des, j'allais dire, des énergies normales. C'est dommage, il faut changer ça. Pour
27:37terminer, comment vous voyez l'évolution du développement des énergies renouvelables ? On
27:43l'avait dit, la tendance est plutôt à raccourcir les délais pour les projets, essayer d'avoir des
27:49procédures accélérées. Est-ce qu'il y a d'autres tendances de fond ? Alors la bonne nouvelle c'est
27:54qu'il y a énormément de projets, énormément de projets dans notre pays, énormément de sociétés
28:01désormais s'y investissent. Vous avez, on a, la France a des leaders mondiaux dans ce domaine-là
28:08et donc ces projets existent. Maintenant le véritable défi c'est que la société française
28:15transforme ses projets en réalisation. C'est pas gagné. On va regarder ça de très près,
28:23on va suivre l'actualité. Merci d'être venu sur notre plateau. Merci à vous. Merci à toutes et à
28:28tous pour votre fidélité. C'est le moment de se quitter. Restez curieux et informés. A très bientôt
28:32sur Be Smart For Change pour un nouveau numéro de Lex Inside.