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Nicolas Conquer, porte-parole des Republicans Overseas en France, et Fred Hoffman, porte-parole des Democrats Abroad, sont les invités du débat de Nicolas Demorand ce mercredi 6 novembre, pour analyser les résultats de l'élection présidentielle américaine. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-debat-du-7-10/le-debat-du-7-10-du-mercredi-06-novembre-2024-7575057

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Transcription
00:00Édition spéciale avec un face-à-face 100% américain ce matin puisque Léa, à notre gauche, dans ce studio, il y a Fred Hoffman,
00:08bonjour, représentant des Démocrates Abroad en France, et à notre droite, Nicolas Conquer, porte-parole des Republicans Overseas.
00:19Et donc ce matin, Nicolas, vous ne savez plus quelle est votre droite de votre gauche, puisqu'il est à gauche.
00:24Ah oui, c'est vrai, pardon, je me suis totalement trompé.
00:26Mille excuses, mais bonjour quand même à tous les deux.
00:30Même question pour commencer, qu'est-ce que vous ressentez ce matin alors que la victoire de Donald Trump,
00:38une vague rouge, une vague républicaine, s'est dessinée de l'autre côté de l'Atlantique, aux États-Unis, votre pays, Nicolas Conquer ?
00:47Je trouve que c'est une excellente nouvelle. Une excellente nouvelle pour le monde, une excellente nouvelle pour la paix,
00:52mais également pour l'Europe et pour la France.
00:54Donc il va effectivement y avoir des changements qui vont s'opérer, mais on peut s'attendre à plus de stabilité,
00:59plus de calme dans le monde, sous lequel on a vu pendant Harris et Biden des conflits explosés dans différentes régions.
01:05Donc je pense que ce nouveau leadership, incarné par un retour de Donald Trump à la Maison Blanche,
01:09qui, rappelons-le, a déjà un premier bilan sous lequel il n'y avait pas de nouveaux guerres qui ont éclaté.
01:14C'était la première fois de mon existence qu'il n'y a pas eu une nouvelle guerre déclenchée par un président américain.
01:17Donc il va insuffler cette nouvelle énergie, ce nouveau réalisme et cette position isolationniste.
01:22Donc je pense que cette position fait écho à ce qu'on a aux Etats-Unis,
01:26mais il y a forcément des similitudes et des choses à décrypter pour ce qu'on attend en France.
01:30Ça, c'est la parole républicaine, donc. Parole aux démocrates. Fred Hoffman, qu'est-ce que vous ressentez ce matin ?
01:36Bonjour. Je trouve que c'est drôle ce que vous avez dit sur votre pays, parce que je crois que Nicolas n'a jamais vécu aux US déjà.
01:42Et en plus, il n'a pas été reçuté pour les élections législatives ici en France.
01:47Alors moi, j'ai vécu plus de 30 ans aux US. Je suis en France depuis longtemps aussi.
01:51Mais je connais bien les US. Et là, pour moi, c'est exactement l'inverse de ce qu'il vient de dire.
01:56C'est la fin de la démocratie qu'on connaît. Le pays où je suis né et où j'ai grandi, c'est fini.
02:04Et c'est pas bon pour le pays, mais pour le monde entier.
02:08La fin de la démocratie ?
02:10Ah oui, c'est comme on connaît. Ça peut être une démocratie, mais c'est une démocratie d'apparence.
02:18Et pas comme on connaît. Il est entouré par des gens qui veulent complètement changer la façon de fonctionner aux US.
02:25Pas de ministère d'éducation.
02:28Là déjà, quand on voit que le nombre de gens qui ont voté pour lui, quelque part pour moi, ça parle de racisme de nouveau et de misogynie.
02:42Comment est-ce qu'on peut tolérer ça ?
02:43Déjà, est-ce qu'il faut concéder une défaite ?
02:45Moi, je représente le parti qui a gagné aujourd'hui et je ne peux pas vous laisser insulter 75, 80 millions de personnes.
02:49C'est pas un insulte, c'est un constat.
02:51Non, mais c'est un insultant, c'est diffamatoire.
02:53Moi, je ne l'insulte pas. Je respecte, si, si, parce que pour le moment, on n'a pas les taux libres.
02:59Pour le moment, on n'a pas les 270 voix. Mais oui, il est positionné de gagner.
03:04Et on va accepter ça. Ça, c'est pas comme lui, il n'a pas accepté qu'il a perdu la dernière fois.
03:08On va accepter, en espérant que les gens peuvent vivre tranquillement ensemble.
03:12Mais vous avez entendu son discours aujourd'hui, qui pour moi, quand il parle de Dieu, ça me fait rire.
03:17Lui, il n'était jamais croyant. En plus, avec ses trois mariages, il a triché sur sa femme et tout ça.
03:23C'est une hypocrisie. Ah oui, c'est God qui m'a sauvé. Non, mais franchement, non.
03:27On entend votre dépit, qui doit être partagé aussi par la moitié de l'Amérique.
03:36Ils n'ont pas de remise en question, c'est-à-dire, ils ne sont pas en train de se poser des questions
03:40sur la ligne qui a été portée par Kamala Harris, qui n'a pas fait campagne,
03:43qui a souhaité faire du clientélisme racial en faisant des propositions en faveur des hommes afro-américains
03:47qui montaient un vide astral. Il n'y avait pas de substance.
03:51On va évenir sur Kamala Harris. Je voudrais essayer de comprendre les causes, à votre avis,
04:00les raisons et les ferments de ce vote Trump. C'est un vote d'adhésion,
04:04c'est un vote pour l'homme, pour la personne, pour ses idées. Pourquoi, selon vous ?
04:07À la fin de la journée, c'est des votes pour une politique. Parce que Donald Trump a un bilan.
04:12Les gens peuvent ou ne pas apprécier la personne en tant que telle. Les gens adorent ses politiques.
04:16Et je pense que ce à quoi on doit juger quelqu'un, c'est au résultat qu'il délivre.
04:20Donald Trump, c'est un dealmaker, c'est quelqu'un qui a du pragmatisme, du réalisme et qui a délivré.
04:25Les gens estimaient qu'ils étaient mieux il y a cinq ans que ce qu'ils sont aujourd'hui.
04:28Désormais, ils ont fait un retour à Donald Trump parce qu'il y a aussi cette mutation qui s'opère.
04:33C'est-à-dire qu'on dit, avec des accusations à des anathèmes comme ça, à leur porte-pièce,
04:38il y a vraiment beaucoup de minorités. Il y a des comptées de 97% d'Hispaniques qui ont voté pour Donald Trump.
04:43Est-ce qu'on se rend compte ?
04:44Fred Hoffman, une majorité de racistes et de misogynes ont voté pour lui.
04:48Je ne veux pas donner... Il faut vraiment adresser ces prises de parole sur lesquelles des chroniqueurs,
04:55voire même des gens qui sont des représentants de partis, tiennent des propos excessivement graves,
04:58qui contribuent à une certaine forme de polarisation, qui s'étonnent d'avoir une division
05:02qu'eux-mêmes alimentent et y ricanent. C'est très grave, c'est très sérieux.
05:05Mais je pense que, et vous n'êtes pas exempt d'ailleurs sur l'audiovisuel public,
05:08il y a des gens qui ont tenu des paroles qui sont très graves.
05:11Je ne vous cible pas, mais il y en a certains qui sont en plateau et qui,
05:14soit sur l'intervenir de leurs invités, soit même eux, ont eu des paroles qui sont vraiment très préjudiciables
05:20au débat démocratique qui doit s'opérer de manière pacifiée.
05:23Le débat démocratique a lieu à 9h15 sur France Inter, l'audiovisuel public,
05:27et vous êtes le représentant de Donald Trump. On a été les premiers à vous inviter,
05:30si je peux me permettre, à vous mettre en valeur, ici même, sur France Inter,
05:34avant même que les autres chaînes vous invitent. On vous a invité Nicolas Conquer,
05:37donc reconnaissez qu'on donne la parole à tout le monde, mais ce n'est pas du tout le sujet du matin.
05:41Qu'est-ce qui a raté dans la campagne de Kamala Harris ?
05:43Parce qu'il faut quand même se remettre en cause quand il y a une défaite aussi grande.
05:47Le vote populaire, le Sénat, Trump rafle tout.
05:52Je ne peux pas parler de ratage. Il faut voir les analyses, déjà.
05:58Je pense que pour le peu de temps qu'elle était en campagne, elle a bien, bien fait.
06:03On ne peut pas nier ça. Je pense aussi que, de revenir sur tout ce qui est racisme,
06:10pour moi, et misogyne, mais plutôt racisme, Trump a fait une campagne de la peur.
06:17Il voulait dire que c'est la faute de tous les immigrés.
06:21Il voulait faire des bouquins misères sur ces gens-là.
06:23Ça n'a pas changé. C'est quelque chose qu'on voit dans le monde entier.
06:26Et quand je parle de racisme aussi, vous regardez bien l'histoire de Donald Trump.
06:30Vous connaissez bien l'histoire, j'imagine. Peut-être qu'il n'était même pas né.
06:34Dans le Central Park Five, les cinq messieurs noirs qui étaient accusés.
06:41Et Donald Trump a pris une page entière dans le New York Times.
06:45Et après, ils ont vu qu'en fait, c'était tout faux.
06:47Et lui a continué de dire non, non, non, il faut les mettre en prison.
06:50C'était une agression sur une femme, une viole et tout ça.
06:53Ou qu'on l'a dit. Ah, je ne savais pas que Kamala Harris était black.
06:56Elle devient black il n'y a pas longtemps.
06:58Moi, j'ai dit la même chose. Je ne pensais pas que Donald Trump était orange.
07:01Mais il est orange depuis un moment aussi.
07:03Vous pensez qu'elle a payé le fait d'être femme ?
07:09Le fait d'être femme noire ?
07:11Oui, de couleur. Absolument.
07:13Je pense qu'elle joue beaucoup. Malheureusement.
07:17Biden était élu. C'est la même administration.
07:20C'est une femme. C'est une femme noire.
07:23Les mecs comme Trump, ils ne voient pas qu'il y a une femme de couleur qui contrôle le pays.
07:30Ce n'est pas seulement les mecs comme Trump. En l'occurrence, il y a 75 millions de votants.
07:34Kamala Harris a déjà été candidate en 2020.
07:37A la primaire, elle a eu zéro voix.
07:39En 2024, il n'y a pas eu de primaire. Elle a eu zéro voix aussi.
07:41Ce n'était pas une candidate populaire.
07:43Trump a perdu la dernière élection aussi.
07:46Il y a ce côté où elle a eu du mal à se définir.
07:49Ce n'était pas la grande politique qu'on nous a vendue dans tous les médias.
07:53Elle a certes fait plein de couvertures, plein de magazines.
07:56Dedans, il n'y avait même pas l'interview parce qu'elle refusait de s'exprimer à la presse.
07:59Elle a manqué dans ses convictions.
08:01Elle paye quoi ? Qu'est-ce qui lui a fait défaut ?
08:04Elle a été imposée plutôt qu'élue par la base des démocrates.
08:08Il n'y a pas eu de débat entre les démocrates modérés et les démocrates qui sont beaucoup plus extrémistes.
08:13Il y a ce côté où elle a été imposée et ça a été un peu chaotique.
08:17Elle était trop à gauche pour vous ?
08:19Kamala Harris, Tim Walz, c'est le ticket le plus progressiste,
08:22c'est-à-dire le plus à gauche que l'Amérique n'ait jamais connu.
08:25Ça ne permet pas de faire une addition.
08:27C'est effectivement ces deux nuances différentes qu'ils ont apportées,
08:29mais il n'y a pas de deux lignes différentes.
08:31Pour vous, c'est un vote anti-progressiste qui a aussi eu lieu.
08:35Au-delà des questions économiques, c'est un vote anti-woke, comme on l'a pu l'entendre.
08:39Je vais d'abord mettre en avant une adhésion à un programme politique,
08:42à une ligne et à une réincarnation du rêve américain,
08:45derrière la perte de Donald Trump, avec ses yeux braqués vers le futur,
08:48avec des gens comme Elon Musk et d'autres gens qui sont visionnaires pour l'avenir.
08:52Donc ça, c'est ce dont les Américains, mais même nous autres démocraties,
08:55qui sont un peu à bout de souffle, c'est ce dont on a besoin.
08:57Mais également, il y a un rejet de ce virus mental du wokisme
09:00qui a gangréné nos sociétés américaines
09:02et également nos campus universitaires en France et ailleurs,
09:05qui visent à dire ce qu'on a le droit de penser et pas penser,
09:07faire concourir des athlètes trans dans des sports féminins.
09:11Tout ça, il y a une forme de rejet massif,
09:13parce que cette idéologie vient saper les fondements même de notre démocratie.
09:17Le virus mental woke, Fred Hoffman.
09:20C'est ça, c'est le même blabla, c'est le même élément de langage.
09:25Franchement, bref.
09:27Mais je voulais juste revenir sur une chose qu'on a dit,
09:29quand on a dit qu'il était un dealmaker.
09:31Alors oui, il a fait un deal avec Elon Musk, déjà.
09:33Et en plus, quand on dit que c'est un bon businessman,
09:36il a déposé le bilan combien de fois ?
09:38Même il y avait un casino.
09:40Comment vous faire faillite avec un casino ?
09:42Ce n'est pas un bon businessman, je suis désolé.
09:44Et le wokisme, oui, le wokisme,
09:46on veut que les gens aient tous les mêmes droits,
09:49les mêmes possibilités et tout ça.
09:52Et honnêtement, vous pensez que la plupart des Américains,
09:55ils n'ont rien à foutre, excusez-moi de parler comme ça,
09:58pour un trans.
10:00Attendez, qu'est-ce que vous faites quand vous êtes dans un avion ?
10:02Vous allez dans la même toilette ?
10:04Il n'y a pas pour femmes et pour hommes.
10:06Les choses comme ça, c'est n'importe quoi.
10:08Pour moi, ce n'est pas ça.
10:10Comment les Américains...
10:11Excusez-moi, je vais juste dire une autre chose.
10:13Il faut que je fasse un petit rappel chaque fois
10:15que Donald Trump, c'est un criminel.
10:18C'est un prédateur sexuel.
10:20Et pour moi, c'est choquant que les gens votent pour quelqu'un comme lui.
10:23Quand moi, je reçois des messages de mon camp, déjà,
10:26mes amis et les amis ici en France, français,
10:28ils sont choqués.
10:29Je viens d'avoir un message.
10:31Quelle tristesse pour le pays, pour le monde, etc.
10:33Mais comment vous allez vivre pendant ces 4 ans ?
10:35Comment vous allez faire, vous et vos amis américains ?
10:37Je pense que je ne vais pas écouter la télé.
10:40Parce que déjà, sa voix, j'en peux plus.
10:43Et son visage, je suis désolé, mais je dis la vérité.
10:46Vous allez fermer les écoutilles.
10:47Non, non, non, mais je dis comme ça.
10:48Mais une autre chose qui me fait peur, parce qu'il parlait de vice-président,
10:51les gens ne connaissent pas bien J.D. Vance
10:53et c'est lui qui me fait peur aussi.
10:55Parce que Trump, il est âgé, n'est-ce pas ?
10:57On l'a dit pendant combien de temps que Biden était âgé ?
11:01Il n'est pas apte, il est saigné, il est tout ça.
11:03Mais Trump est pareil.
11:04Surtout avec les comportements, il l'a montré dernièrement.
11:06S'il meurt et J.D. Vance est le vice-président, alors là,
11:10good luck.
11:12Qu'est-ce que vous dites ce matin, et c'est la dernière question,
11:15à ceux comme Fred Hoffman ou d'autres Américains,
11:18la moitié du pays, on le rappelle quand même,
11:20qui ont peur, je vais vous le dire simplement,
11:22qui ont peur de cette élection de Donald Trump,
11:25du retour aux affaires, de ce que ça engendre.
11:27Qu'est-ce que vous leur dites ? Peut-être pour les rassurer ?
11:29Je vais dire, et je fais un constat objectif,
11:31qu'il y a une Amérique qui ne se reparlera plus,
11:33qu'il y a des fractures dans cette société,
11:35mais qu'on se doit de les penser et que Donald Trump,
11:37il pourra être le ciment de cette société américaine,
11:40penser un petit peu ces dissensions,
11:42et faire revivre par définition le terme d'États-Unis.
11:46Et ça se passe par une reprise en compte
11:48de ce qui fait vraiment l'ADN des États-Unis,
11:50à savoir une croyance dans un rêve américain
11:52dans lequel on peut croire à la vie, à la liberté,
11:54et à la poursuite du bonheur.
11:56Ces trois fondements sont des piliers qui seront déployés
11:58et portés par Donald Trump et son administration.
12:00Merci à tous.
12:02C'est quoi les stratégies ?
12:04C'est quoi les plans ? Ce n'est pas que les paroles.
12:06C'est quoi la croyance en tout ça ?
12:08C'est quoi exactement ce qu'il va faire ?
12:10Il n'a jamais cité une fois ce qu'il va faire ?
12:12C'est ça aussi qui me fait rire. On ne sait pas exactement.
12:14« I'm gonna make everything great ».
12:16Je vais faire ça ou un claquement de doigts,
12:18on va terminer la guerre en Ukraine.
12:20« Canada broke it,
12:22Trump is gonna fix it ».
12:24« He's gonna fix it, we'll see ».
12:26Allez, on revient au français.
12:28Fred Hoffman, merci. Nicolas Conquer,
12:30également un mot pour vous dire que
12:32le président Zelensky
12:34félicite Trump pour son impressionnante victoire.

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