• il y a 2 mois
Aujourd’hui dans « Les 4 V » Télématin revient sur les questions qui font l’actualité avec Nicolas Daragon, ministre délégué chargé de la Sécurité du quotidien.

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00:00Bienvenue dans les 4V, Nicolas Daragon, des inondations meurtrières ont touché hier la région de Valence, en Espagne au moins 95 victimes, c'est le dernier bilan.
00:10Le président de la République Emmanuel Macron a expliqué que la France était bien sûr disposée à venir en aide à nos voisins espagnols.
00:16Concrètement, est-ce qu'il y a des moyens qui vont être envoyés en Espagne, des pompiers ? Qu'est-ce qui est prévu ?
00:21D'abord je voudrais exprimer un message de compassion et de soutien à nos voisins et amis espagnols.
00:25Bien sûr la sécurité civile se tient prête, elle est en contact avec ses homologues espagnols.
00:29On a 200 sapeurs-pompiers qui sont prêts à partir.
00:31On attend à ce stade l'expression des besoins de la part de l'Espagne pour envoyer immédiatement des forces en soutien.
00:36Pour l'instant il n'y a pas eu de demande de nos voisins espagnols ?
00:38Elle n'est pas formalisée à l'heure où je vous parle mais je pense qu'elle est imminente et nous sommes prêts.
00:42Alors vous voyez il y a quelques jours aussi des villes qui ont été touchées en France.
00:45Certains maires sur le terrain disent on va devoir reconstruire et en même temps l'État nous demande de faire des économies.
00:51Est-ce qu'il y a un geste qui sera fait pour ces communes ?
00:53D'abord je voudrais émettre également un message de soutien aux populations qui ont été durement frappées.
00:57Dire qu'hier même la commission qui reconnaît les catastrophes naturelles,
01:01qui va permettre l'indemnisation et la relance de la construction, s'est réunie
01:04et 80% des communes ont été reconnues en état de catastrophe naturelle.
01:08Les choses vont être notifiées.
01:10Ensuite évidemment ça va déclencher des dispositifs nationaux, notamment sur le fonds Barnier qui a été augmenté.
01:15Et on va pouvoir venir en soutien des communes.
01:17Je pense à nos amirs des choix.
01:19Hier Richard Molina, le maire de Limonie, qui est une des communes les plus touchées,
01:23il m'a parlé de cette grande solidarité qui est mobilisée.
01:25Évidemment elle va s'exprimer au niveau départemental, Olivier Amran l'a dit à plusieurs reprises,
01:29mais également au niveau de l'État où on sera aux côtés des communes.
01:32On sait quelles sommes ou pas encore ? Ce sera défini prochainement ?
01:34C'est déjà annoncé que le fonds Barnier va être augmenté l'an prochain de 50%.
01:37Maintenant on doit analyser chaque situation dans chaque commune
01:40et que toutes soient reconnues en état de catastrophe naturelle, ce qui n'est pas encore le cas à ce stade.
01:44Alors ça relève de vos compétences de ministre.
01:46Vous souhaitez repenser profondément le système qui fonctionne de la sécurité civile aujourd'hui.
01:51Concrètement ça veut dire quoi ? Qu'est-ce que vous comptez faire ?
01:53Est-ce que vous estimez qu'il y a des missions qui ne doivent plus relever par exemple des sapeurs-pompiers
01:57et au contraire d'autres qui doivent leur être confiées ?
02:00Notre modèle de sécurité civile est reconnu au travers de l'Europe et même du monde.
02:04On vient régulièrement en soutien des pays voisins.
02:06On forme un certain nombre de sapeurs-pompiers qui viennent de l'extérieur.
02:09Au demeurant les choses ont beaucoup évolué.
02:10Le réchauffement climatique fait que les incendies touchent des régions beaucoup plus largement.
02:14Le vieillissement de la population, les missions ambulancières qui sont données dorénavant aux sapeurs-pompiers
02:18parce qu'il y a une pénurie pour l'accès aux soins, tout ça fait que le modèle a beaucoup évolué.
02:23Et donc je vous l'annonce, nous allons relancer le BOVO de la sécurité civile le lundi 25 novembre prochain en Normandie.
02:31Nous nous réunirons avec l'ensemble des professionnels qui interviennent sur la sécurité civile
02:35pour repenser ce modèle mais repenser également son financement.
02:38Aujourd'hui ce sont beaucoup les départements qui interviennent avec les communes.
02:42On doit tout remettre à plat, refonder ce système pour qu'il reparte pour une trentaine d'années.
02:47Alors dans votre portefeuille c'est la sécurité du quotidien.
02:49La sécurité du quotidien ça veut dire pour beaucoup les polices municipales.
02:53Il y a un BOVO des polices municipales qui avait été évoqué aussi.
02:57Très concrètement est-ce que vous par exemple souhaitez changer la loi pour que les policiers municipaux
03:02puissent fouiller les coffres de voitures, puissent procéder à des contrôles d'identité ?
03:05Qu'est-ce que vous souhaitez faire ?
03:07En vérité le constat est simple.
03:08La dernière loi qui structure l'action des polices municipales elle est de 1999.
03:12Entre temps les polices municipales ont été multipliées quasiment par trois.
03:15Juste sur ces dix dernières années une augmentation de 40% des effectifs
03:18et dix mille postes non pourvus aujourd'hui.
03:20Ça veut dire que nous n'avons plus du tout affaire à la même police municipale.
03:23Elle incarne véritablement une troisième force.
03:25Mais vous souhaitez qu'ils puissent faire davantage de choses ?
03:27Bien sûr, pour autant leurs pouvoirs n'ont pas augmenté.
03:29Ils doivent continuer d'exercer ses fonctions de proximité, de tranquillité.
03:32Mais quand ils travaillent la nuit, ce qui est régulièrement le cas,
03:35ils ne peuvent pas ouvrir un coffre, ils ne peuvent pas contrôler une identité,
03:37ils ne peuvent pas utiliser un drone, ils ne peuvent pas accéder à un hall d'immeuble.
03:40Ce sont des missions qui dorénavant devraient pouvoir être exercées.
03:43Si les maires le souhaitent, parce que les choses sont très claires,
03:46les employeurs des polices municipales, ce sont les maires,
03:49on mettra à leur disposition une boîte à outils à laquelle ils pourront recourir.
03:52Selon des chiffres du ministère de l'Intérieur qui datent de fin 2021,
03:55il y a 58% des policiers municipaux qui sont armés.
03:58Est-ce que vous considérez qu'il faut systématiquement armer les policiers municipaux ?
04:03La police municipale, sa création est décidée par le maire.
04:06Il n'y a que 4000 communes qui ont une police municipale en France.
04:09Ensuite, son équipement est décidé par le maire.
04:11C'est la libre administration des collectivités locales.
04:13Chaque maire doit pouvoir décider.
04:15Qu'est-ce que vous souhaitez ? Vous allez donner une impulsion politique ?
04:17Non, à titre personnel, je n'imagine pas mettre un policier en uniforme sur l'espace public
04:22sans qu'il soit armé compte tenu de l'évolution de la délinquance et de la criminalité.
04:26Mais à chaque situation géographique, il faut s'adapter.
04:30Il y a des endroits où il n'est pas nécessaire d'armer la police municipale.
04:33Sans doute, le maire doit le décider.
04:35Et d'autres où c'est indispensable.
04:37Je pense aux grandes villes qui sont frappées notamment par les problèmes de narcotrafic.
04:41Le maire de Grenoble, Eric Piolle, cette semaine,
04:44a redit qu'à ses yeux, les caméras de vidéosurveillance en matière de sécurité, ça ne sert à rien.
04:49Et il nous a même ciblé directement, je le cite, à Valence, la ville dont vous êtes maire.
04:53La ville, dit-il, du ministre de la Sécurité du Quotidien.
04:56C'est un échec complet. Des morts, des fusillades partout. C'est le cas ?
05:00Alors un, absolument pas. Deux, je vais juste rappeler à M. Piolle que son interlocuteur,
05:04ce sont ses concitoyens, les grenoblois.
05:07Et en France, 87% des Français sont favorables à la vidéoprotection, 65% à la vidéoprotection intelligente.
05:13C'est un sondage tout à fait récent.
05:15Deux, qu'il s'intéresse d'abord à ces chiffres.
05:17Quand on démantèle la vidéoprotection dans sa propre commune,
05:20quand on met sur l'espace public une vingtaine de policiers municipaux,
05:24il ne faut pas s'étonner, dans une ville de 170 000 habitants,
05:26de voir exploser la délinquance et la criminalité.
05:29Que M. Piolle, dont on connaît bien les ambitions présidentielles,
05:31commence par s'occuper des problèmes dont il est chargé aujourd'hui.
05:35De la vidéoprotection, de la police municipale.
05:37S'il investit, le ministère de l'Intérieur sera à ses côtés.
05:39Les incantations, ça ne sert à rien.
05:41Je ne sais pas si vous avez lu cet article à la une de nos confrères du Figaro ce matin.
05:46Les maires démunis face à l'explosion du narcotrafic.
05:51Très concrètement, quels moyens supplémentaires vous comptez leur donner ?
05:53On voit que dans toutes les communes, il y a un article qui est fait par exemple à Clermont-Ferrand.
05:56Ça devient très compliqué.
05:58D'abord, il faut, je le redis, que les maires s'investissent à chaque fois qu'ils le peuvent.
06:01Vidéoprotection, police municipale pour harceler les points de deal.
06:05L'État va assumer ses responsabilités.
06:07Bruno Rotailleau sera à Marseille le 8 novembre prochain avec le garde des Sceaux
06:11pour annoncer un certain nombre de mesures, fondées notamment sur le rapport sénatorial
06:14qui dit, un, il faut mesurer l'ampleur du narcotrafic et arrêter de se voiler la face.
06:18Il prend une ampleur considérable.
06:21Deux, il faut un parquet spécialisé, à l'exemple de ce qui se fait aux États-Unis,
06:24pour qu'on tape beaucoup plus fort.
06:26C'est le troisième point sur ce qui structure le narcotrafic
06:29et qu'on arrête de se contenter de faire des opérations place nette
06:31qui ont le bénéfice de dégager l'espace, mais qui en réalité permettent une réinstallation,
06:37une mise en concurrence des réseaux de narcotrafiquants.
06:40Donc on doit aller beaucoup plus fort, beaucoup plus loin.
06:42Bruno Rotailleau fera des annonces le 8 prochain.
06:45Nicolas Daragon, c'est aujourd'hui la journée de la niche parlementaire du Rassemblement national.
06:48Concrètement, ça veut dire que c'est eux qui décident ce qu'ils mettent à l'ordre du jour.
06:51Le RN veut notamment réinstaurer des peines planchers pour certains crimes délits,
06:54notamment pour ceux commis contre les forces de l'ordre ou en état de récidive,
06:57faciliter certaines expulsions.
06:59Est-ce que vous soutenez ces propositions ?
07:02Les choses soient très claires.
07:03Le gouvernement est pour l'expulsion des étrangers
07:06qui présentent une menace pour l'ordre public.
07:08Un délinquant, un criminel n'a rien à faire sur le territoire national.
07:14Bruno Rotailleau, sur ce point, a déjà fait un certain nombre d'annonces.
07:18Il a demandé au préfet, dans une circulaire du début de semaine,
07:21d'être beaucoup plus proactif et de présenter des résultats réguliers.
07:25Il était au Maroc dans les jours derniers pour négocier les laissés-passer consulaires.
07:28Sur le sujet, c'est exactement la même chose.
07:30Pas d'incantation, des mesures efficaces.
07:33Faire que les pays étrangers acceptent de reprendre le ressortissant
07:36qui pose des difficultés sur l'ordre public.
07:38Évidemment, je vais écouter les élus.
07:40C'est mon ADN d'élu local.
07:41Je ne sais pas, moi, faire un débat avant l'heure.
07:43Le débat va avoir lieu aujourd'hui.
07:45Et nous allons décider de la position du gouvernement en fonction de ce que nous entendrons.
07:48Mais évidemment, nous voulons expulser les étrangers
07:52qui présentent une menace pour l'ordre public.
07:54Merci beaucoup Nicolas Daragon.