Olivier de Lagarde revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité.
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00:0011h-13h sur Europe 1, Olivier Delagarde et vous.
00:05Et on va parler maintenant d'une polémique, qui est une belle polémique, qui est en train d'enfler.
00:10Depuis qu'on a appris que Médiatransport, qui est l'entreprise qui gère les panneaux publicitaires dans les gares SNCF,
00:17Médiatransport a décidé qu'elle ne diffuserait pas la campagne de publicité pour le livre de Jordan Bardella.
00:26Ce livre sort le 9 novembre prochain, ça va être un petit événement en matière d'édition,
00:32puisque le livre est déjà annoncé à 150 000 exemplaires vendus, ce qui est tout à fait considérable.
00:38Jordan Bardella, qui était l'invité de France 2 ce matin, je vous propose d'abord de l'écouter.
00:42Je crois qu'il y a aujourd'hui, chez une partie de la gauche et chez une partie notamment des syndicats d'extrême gauche,
00:47une nostalgie des régimes totalitaires, c'est-à-dire qu'on considère qu'il y a des livres qu'on peut lire,
00:52il y a des livres qu'on peut vendre et puis il y a des livres qu'on ne peut pas lire et qu'on peut vendre.
00:55Qui sont ces syndicats d'extrême gauche ? Quelle est leur légitimité pour venir dire à une grande entreprise publique comme la SNCF
01:01que mon bouquin ne devrait pas être vendu, en tout cas qu'on ne devrait pas en faire la publicité ?
01:05Je trouve que la manière dont l'extrême gauche brutalise le débat, empêche le bon fonctionnement de la démocratie est un scandale.
01:12Je vais vous dire, plus ils tenteront d'interdire le livre, plus sans doute nos compatriotes seront tentés de l'acheter.
01:17En tout cas, ça lui fait une belle publicité. Voilà ce que disait en tout cas Jordan Bardella sur France 2 ce matin.
01:22Bonjour Thierry Mariani.
01:24Bonjour.
01:25Député européen, Rassemblement national. Pour vous c'est quoi ? C'est un acte de censure délibéré ?
01:30C'est un acte de censure évident. Ça illustre en fait le climat. C'est-à-dire qu'on est dans une démocratie,
01:38mais il ne faut pas avoir certaines idées qui pourtant sont plébiscitées par les électeurs.
01:43Le Rassemblement national est aujourd'hui le premier parti de France, qu'il s'agisse de ses résultats aux européennes,
01:49qu'il s'agisse en réalité en tant que parti à l'Assemblée nationale.
01:52On a un président qui est élu, et son livre n'a pas le droit d'être dans les gares.
01:56Voilà, je ne sais pas, ça fait un peu maouche.
01:59Attendez, son livre sera sans doute vendu dans les gares, dans les relais H.
02:04Là, il s'agit d'une campagne de publicité.
02:06Oui, mais excusez-moi, la campagne de publicité, elle a existé, on l'a vérifiée, pour M. François Hollande.
02:11C'est-à-dire, il y a les bons politiques et les mauvais politiques pour la CGT et les syndicats.
02:15Voilà, tout le monde devrait, enfin, moi je ne sais pas, on doit faire la publicité de tous ceux qui sortent des livres
02:21s'ils ont les moyens de se payer de la publicité, qu'ils soient à l'extrême-gauche ou qu'ils soient à droite.
02:25Eh bien, ça, cette liberté, elle existe en théorie, mais on voit petit à petit, il y a une chape de plomb sur ce pays
02:31entre ceux qui pensent bien et ceux qui pensent mal.
02:35Je trouve qu'il y a un vrai recul ces dernières années de la tolérance dans ce pays.
02:40L'argument de Médiatransport, donc cette entreprise qui gère les panneaux publicitaires dans les gares SNCF,
02:45c'est de dire que, finalement, cette campagne contrevient aux principes de neutralité propres à cette régie publicitaire.
02:52Autrement dit, que cette régie n'est pas là pour faire la publicité politique, en gros.
02:58Si j'étais impoli, je vous dirais que c'est du foutage de gueule.
03:02Quand il faisait la publicité pour M. Hollande...
03:04Mais comme vous êtes poli, vous le dites pas, quoi, voilà.
03:06Ben non, bien sûr, quoi, voilà.
03:08Parce que quand il faisait la publicité pour Hollande, son bouquin, c'était peut-être un acteur de cinéma
03:14ou un vendeur de mains, non, mais il faut arrêter, quoi.
03:16En réalité, c'est à la tête du client.
03:18Dans ce pays, désormais, quand vous défendez d'autres idées que les idées dominantes,
03:23eh bien, vous êtes montré du doigt, vous êtes chassé, vous êtes blacklisté.
03:26Voilà, c'est le cas exactement de ce qui se passe dans l'annonce du bouquin dans les gares.
03:31Mais comme le disait Jordan ce matin, à la limite, ils nous ont fait une belle pub.
03:35Regardez, grâce à vous, grâce à la CGT, je remercie d'ailleurs le syndicat CGT au passage,
03:39eh bien, ça fait une pub sur le bouquin qui est déjà en tête des pré-ventes.
03:43Donc, allez, au plus ils nous interdisent, au plus on en vendra.
03:46Donc, voilà, c'est grotesque.
03:48Thierry Mariani, vous parlez des syndicats.
03:50En fait, c'est l'entreprise Médiatransport qui a pris cette décision.
03:53On lui a tortu le bras ?
03:56J'ai été ministre des Transports, quoi.
03:58On sait très bien quand même que dans les gares,
04:01même si les gares n'appartiennent pas à la CGT ou à Sud,
04:05ils ont leur mot à dire.
04:08Ben écoutez, merci en tout cas Thierry Mariani d'avoir pris quelques minutes, vous aussi,
04:13pour réagir sur l'antenne d'Europe 1.
04:15Et puis comme tout le monde peut réagir sur l'antenne d'Europe 1,
04:17on est en ligne avec Fabien Vildieu, bonjour.
04:21Ah, on n'est pas encore en ligne avec Fabien Vildieu.
04:23Ça va être intéressant parce que vous êtes encore là, Thierry Mariani ?
04:26Oui, oui, je suis là.
04:27Ça va être intéressant, Fabien Vildieu, c'est le délégué syndical Sud Rail.
04:31Et donc, c'est lui, quelque part, qui est à la manœuvre ?
04:35Ben écoutez, vous allez lui poser la question, oui.
04:37Mais c'est intéressant d'ailleurs votre question, parce que vous savez,
04:40il va probablement vous répondre qu'il n'a jamais voulu ça.
04:43Mais en réalité, les sociétés qui gèrent ce genre d'espace
04:47savent qu'il vaut mieux éviter les problèmes.
04:49Et donc, des fois, ils surréagissent avant même pour éviter les problèmes.
04:53Ils font du zèle.
04:54Bon, ben on ne va pas parler à sa place, parce que ça y est, il est en ligne.
04:57Bonjour Fabien Vildieu.
04:58Bonjour.
04:59Merci d'être en direct avec nous sur Europe 1, délégué syndical Sud Rail.
05:03C'est vous qui êtes à la manœuvre derrière cette interdiction de publicité
05:08pour Jordan Bardella dans les gares ?
05:10Oui, c'est Sud Rail qui est à l'initiative.
05:13Bon, et alors, est-ce que c'est un acte de censure ou pas ?
05:17Ben écoutez, j'ai l'impression que l'extrême droite confond
05:20liberté d'expression et droit à la propagande.
05:22La liberté d'expression, on est prêt à mourir pour la liberté d'expression.
05:26Par contre, le droit à la propagande et ce qui était en train de s'être organisé,
05:29ce n'était pas du tout de la liberté d'expression,
05:31mais c'était une campagne de propagande dans toutes les gares de France,
05:35qui gênait évidemment Sud Rail, mais qui aurait gêné énormément de gens.
05:38Vous imaginez, vous vous retrouvez à aller bosser dans votre gare
05:42et vous voyez la tête de M. Bardella avant d'aller bosser.
05:45Je pense que ça aurait posé un vrai problème de société
05:48et ça, ce n'est pas la liberté d'expression.
05:50Alors évidemment, l'extrême droite, n'étant pas des grands spécialistes
05:54de liberté d'expression, il confond le droit à la propagande
05:57avec la liberté d'expression, mais nous ne le confondons pas.
06:00Attendez, attendez.
06:02Que vous n'aimiez pas et que la tête de Jordan Bardella ne vous revienne pas,
06:06c'est une chose, mais il fait un livre.
06:08Il fait une campagne de publicité pour vendre son livre,
06:12exactement comme François Hollande,
06:14qui a eu droit à des affiches dans les gares.
06:18De quel droit ? Est-ce qu'on a le droit de mettre la tête de François Hollande
06:22et pas celle de Jordan Bardella en démocratie ?
06:24Écoutez, ça, ce n'est pas un problème à moi.
06:28Non, mais c'est ma question quand même.
06:30Je suis quand même dans une organisation syndicale antifasciste.
06:33Nous avons pris nos responsabilités au mois de juillet.
06:36Nous les prenons encore aujourd'hui.
06:38François Hollande, je vous avouerai, ce n'est pas mon problème,
06:41mais je ne mets pas un trait d'égalité entre François Hollande et M. Bardella,
06:44qui représente aujourd'hui des idées racistes d'extrême droite.
06:48Et à Sud-Rhine, nous sommes particulièrement fiers
06:50d'avoir été à l'initiative du retrait de cette campagne d'affichage
06:55dans les gares de France.
06:56Mais M. Villieu, est-ce que c'est bien votre rôle de dire
07:00qui a le droit d'avoir de la publicité et qui n'a pas le droit ?
07:04Le Rassemblement National, on peut en penser ce qu'on en veut,
07:07c'est un parti qui est autorisé, qui a des candidats, qui a des élus.
07:11De quel droit vous vous permettez de l'ostraciser ?
07:15Au nom du combat antifasciste qui est lié aux organisations syndicales
07:22depuis des années et des années.
07:24On a encore cette possibilité.
07:28Peut-être que le jour où l'extrême droite sera au pouvoir,
07:31et je rappelle quand même que la dernière fois que l'extrême droite
07:33était au pouvoir, c'était pendant la Deuxième Guerre mondiale.
07:37Une des premières mesures qu'ils ont faites, c'était interdire les syndicats.
07:41Alors les gens n'ont peut-être pas de mémoire, ça c'est leur problème,
07:43nous on a une mémoire.
07:44On sait que l'extrême droite lorsqu'elle est au pouvoir,
07:47elle interdit les syndicats.
07:49Donc au nom de ça, on n'est pas particulièrement contents
07:52de cette campagne de propagande.
07:55Que vous ne soyez pas contents, ça c'est une chose.
07:57Mais monsieur Eliott, le fascisme qu'est-ce que c'est ?
07:59C'est empêcher des gens qui ont des opinions différentes de s'exprimer.
08:02On est d'accord.
08:03Qu'est-ce que vous faites là, si ce n'est pas un acte fasciste ?
08:05Ah mais c'est pas que ça.
08:06Si c'est pas un acte fasciste ?
08:07C'est pas que ça.
08:08Est-ce que vous n'avez pas l'impression de...
08:10Le fascisme c'est...
08:12Attendez, laissez-moi terminer ma question.
08:13Je vais terminer et vous allez me répondre.
08:15Est-ce que vous n'avez pas l'impression d'utiliser les méthodes des fascistes ?
08:19Justement, vous ?
08:22Mais non.
08:23Je vous ai dit que la publicité c'est une chose.
08:26L'expression, la liberté d'expression c'est une chose.
08:30Et d'ailleurs...
08:31D'accord.
08:32Donc il a le droit de faire de la publicité.
08:33Il a le droit de faire de la publicité.
08:34Personne, écoutez-moi.
08:35Parce que c'est bien de poser une question, c'est encore mieux d'écouter la réponse.
08:38Personne à Sudrail ne va interdire la vente du livre.
08:42Nous n'interdirons pas la vente du livre.
08:44Par contre, nous ne refusons une campagne de propagande.
08:47Les campagnes de propagande dans les gares, c'est autre chose.
08:50Ce n'est pas la liberté d'expression.
08:52Personne à Sudrail ne va aller dans les librairies pour interdire ses livres.
08:55Nous ne ferons pas ça.
08:57Ça c'est de la liberté d'expression.
08:58Si nous avions fait ça, nous aurions été contre la liberté d'expression.
09:01Par contre, c'est une autre chose.
09:03C'est une autre étape.
09:04Le fait de faire de la propagande dans les gares, ce qui était proposé.
09:08Et bien ça, effectivement, ça pose un vrai souci à Sudrail.
09:12Ça pose un souci à d'autres organisations syndicales.
09:14Mais ça pose aussi un souci, effectivement, parce que les gares sont des lieux publics.
09:18Et qu'aujourd'hui, qu'on le veuille ou non, le livre de M. Bardella n'est pas un livre neutre.
09:23Il y a toutes ces idées d'extrême droite.
09:25Et nous, nous avons, excusez-moi, encore un petit peu de mémoire.
09:29Et une des premières mesures.
09:31Vous savez, l'extrême droite, elle a déjà gouverné dans ce pays.
09:34Vous l'avez dit. J'ai une petite question toute simple.
09:36Si Jean-Luc Mélenchon sort un livre et qu'il organise une campagne de publicité dans les gares, vous faites quoi ?
09:42Vous savez, Jean-Luc Mélenchon, ça m'étonnerait que ce soit le grand copain du groupe Bolloré.
09:50Qu'est-ce que vous faites ?
09:53On verra. Moi, je ne fais pas de politique fiction.
09:56Si la question se pose, on verra.
10:00Mais en tout cas, ça m'étonnerait que M. Bolloré...
10:02Parce qu'il y a aussi un lien, effectivement, entre M. Bolloré, ce milliardaire et les idées d'extrême droite.
10:07Et lorsqu'on voit que son petit ami...
10:09M. Bolloré n'y est pour rien, là.
10:11Attendez, excusez-moi, on ne mélange pas tout.
10:15Vous demandez l'interdiction de la publicité dans les gares.
10:21Et c'est quoi la différence entre la propagande et la publicité ? C'est quoi ?
10:26Il y a un contenu politique.
10:29Mais quand François Hollande fait de la publicité, c'est quoi la différence ?
10:34Arrêtez de me parler de François Hollande. Je me contrefous de François Hollande.
10:38Là, on ne parle pas de vendre des bagnoles.
10:41On parle de vendre un bouquin qui est rempli de merde d'extrême droite à l'intérieur.
10:45Ça, c'est de la propagande, monsieur.
10:48Et nous ne voulons pas de propagande dans les gares SNCF.
10:52Je veux bien qu'on explique qu'il y a un principe de neutralité.
10:55Et qu'à la limite, vous disiez qu'on ne fait pas de politique du tout.
10:58On ne fait aucune publicité politique.
11:00Mais à ce moment-là, vous ne faites pas de la publicité pour François Hollande.
11:03Je ne fais pas de la publicité pour François Hollande.
11:05Mais Médiatransport le fait.
11:08Vous avez l'impression qu'il y a une similitude et vous avez l'impression de me bloquer.
11:12Mais je m'en fous, moi, de François Hollande. Je me contrefous de François Hollande.
11:15Sauf qu'il y a deux points de mesure.
11:18En fait, il y a des hommes politiques qui ont le droit de faire de la publicité dans les gares.
11:24Et il y a des hommes politiques qui n'y ont pas le droit parce que vous leur interdisez.
11:28C'est quelque part du fascisme.
11:30Qui, effectivement, parce qu'ils ont des idées d'extrême droite,
11:33n'ont pas le droit de faire de la propagande politique dans les gares.
11:36Et vous êtes incapable de m'expliquer la différence entre la propagande et la publicité.
11:40J'ai bien noté.
11:41C'est vos conclusions, en tout cas.
11:43Moi, je pense qu'il y a effectivement une grosse différence.
11:46On ne parle pas de lessive, là.
11:48La publicité, c'est pour les lessives.
11:50Là, on parle d'idées d'extrême droite.
11:51Ça, c'est de la propagande.
11:52Si vous n'arrivez pas à faire la différence, je ne prends rien pour vous.
11:55Mais j'espère que vous faites la différence entre publicité pour les lessives
11:58et la propagande pour un bouquin.
12:00Je fais la différence.
12:01Je fais la différence entre la publicité politique et la publicité non politique.
12:05Ce dont je m'aperçois, c'est que vous acceptez de faire de la publicité.
12:08La publicité politique, ça n'existe pas.
12:09La publicité politique, ça s'appelle de la propagande, monsieur.
12:12C'est que vous acceptez de faire de la publicité pour un homme politique
12:14quand c'est François Hollande.
12:15Et que vous refusez de la faire quand c'est Jordan Amman.
12:17Mais je n'accepte rien. Je m'en fous du contrat de François Hollande.
12:19Vous savez quoi ?
12:20Fabien Vildieu, on n'est pas d'accord.
12:21Mais ce n'est pas grave.
12:22C'est bien que vous soyez en direct sur Europe 1
12:25et qu'on ait pu dialoguer ensemble.
12:27Vous avez vu, je suis quelqu'un qui assume.
12:29Vous êtes parfait.
12:31A bientôt.
12:32Non, je n'irai pas jusqu'à là.
12:34On peut demander peut-être à nos auditeurs ce qu'ils en pensent
12:36et nous appeler pour réagir.
12:37Écoutez, si vous avez encore un peu de temps, on vous prend après l'info.
12:410 à 80 20 39 21 pour réagir avec Olivier Delagarde sur Europe 1.
12:56Avec vous Olivier Delagarde de 11h à 13h et vos réactions au 0 à 80 20 39 21.
13:01Je sentais, ma chère Géraldine, je sentais que ce sujet allait faire rire nos auditeurs.
13:06La publicité pour le livre de Jordan Bardella qui ne sera donc pas diffusée dans les gares
13:11par la société Médias Transports qui gère les panneaux publicitaires.
13:15On était il y a quelques minutes avec Fabien Vildieu, délégué syndical Sudrail.
13:20On a été également avec Thierry Mariani, ancien ministre des Transports.
13:23Eurodéputé Rassemblement National.
13:25Nous sommes avec Hamid, me dit-on.
13:28Bonjour Hamid.
13:29Bonjour, bonjour.
13:31Vous êtes ancien policier, c'est ça ?
13:33Oui, tout à fait, tout à fait. En retraite depuis 12 ans.
13:36Bon, et bien il était bon en retraite.
13:37Qu'est-ce que vous pensez de cette histoire, de cette publicité interdite dans les gares ?
13:42Et bien c'est tout à fait scandaleux, c'est tout à fait scandaleux.
13:45On est dans un pays démocratique, dans un pays de liberté ou pas ?
13:48On se le demande.
13:49Alors certains donc ont le droit de s'exprimer librement, de faire n'importe quoi dans ce pays,
13:54d'être outranciers, et d'autres n'ont pas le droit, alors qu'ils sont relativement corrects,
13:59de sortir un livre qui se présente toujours correctement, que ce soit à la radio ou à la télévision et tout.
14:05Ils écrivent un livre qui est somme toute très véridique et ils n'ont pas le droit d'en faire la publicité.
14:14Mais il faudrait savoir où est-ce qu'on est en France.
14:16Est-ce qu'on est encore en liberté ou est-ce que certains veulent imposer une dictature de la pensée ?
14:21Ce qu'on peut constater quand même, c'est que le Rassemblement National n'arrive pas à se banaliser.
14:28A chaque fois on a ce type de problème avec ce parti qu'on n'a pas avec d'autres formations à droite.
14:34Bien sûr, mais de toute façon, vous savez, il y a des années qu'on vilipende le Front National avant et maintenant le RN.
14:43Mais aussi, il faut se poser les bonnes questions.
14:45Pourquoi le FN, qui était à 0,75% avant l'élection de M. Mitterrand, est maintenant à près de 30 ou 40% ?
14:53Si ce parti, maintenant devenu le RN, fait des scores comme ça, c'est qu'il y en a qui n'ont pas fait leur boulot, vulgairement parlant.
15:00Alors excusez-moi, on a tout fait pour faire monter le RN.
15:03M. Mitterrand l'a fait, M. Macron a fait exactement de même pour s'assurer sa réélection.
15:08Et maintenant on sonne l'analyse parce que le RN est presque à la porte du pouvoir.
15:13Mais attendez, ces gens-là, s'ils avaient fait leur boulot correctement, surtout sur la sécurité, sur la justice et sur plein d'autres choses, on n'en serait pas arrivé là.
15:22Vous, pardon d'être un peu indiscret, vous vous sentez proche du RN ou pas du tout ?
15:26Ah mais moi j'ai pas honte de le dire, oui. Oui, oui.
15:29J'ai pas honte de le dire, oui, oui, oui, oui.
15:31Même si certains de mes amis m'écoutent et puis qu'ils veulent m'en vouloir après.
15:37Moi j'ai pas honte de mes opinions, j'ai pas honte de mes opinions.
15:40Et vous allez acheter le livre de Jordan Mardela ?
15:42Ah très probablement, tout comme celui de M. De Villiers qui vient de sortir là.
15:46Ça c'est sûr que je vais les acheter, oui.
15:48Bon bah écoutez, en tout cas, merci à vous Amélie d'avoir témoigné sur l'antenne d'Europe 1.
15:54On est en ligne avec Françoise, bonjour.
16:00Est-ce que vous êtes là Françoise ?
16:02Bonjour, bonjour d'abord Françoise.
16:06Alors expliquez, vous avez, on me dit, vous avez, pardon de donner votre âge,
16:10vous avez 69 ans, vous habitez dans le Grand Est, c'est ça ?
16:12Ah 69 ans, je suis en retraite.
16:14Alors qu'est-ce que vous pensez maintenant de cette affaire ?
16:17Alors écoutez, moi déjà, je vais vous situer le problème.
16:21Mon grand-père a été l'un des créateurs de la CGTU.
16:25Voilà. Donc la vie du rail, la résistance, mon papa a été FTP.
16:31Donc si vous voulez qu'on vienne pas me raconter l'histoire de fascisme,
16:34ce n'est pas vrai, ce n'est pas ça.
16:36Bon, ça c'est la première chose.
16:38La deuxième chose, c'est que j'estime que les Français sont adultes.
16:42C'est à eux d'apprécier qu'il s'agit de propagande
16:47ou qu'il s'agit d'information de publicité.
16:51Je dois dire aussi que la SNCF, c'est une entreprise qui appartient aux Français.
16:58Donc notre réforme nationale va aussi à la SNCF.
17:02Donc les Français qui ont voté pas comme M. Fabien
17:10ont le droit aussi d'avoir les idées qui sont exprimées par 11 millions de Français.
17:17Voilà.
17:18Et vous estimez ?
17:19Encore une dernière chose.
17:20Oui pardon, excusez-moi.
17:21Je suis un ancien prof d'histoire.
17:23Le fascisme, c'est pas ça.
17:25Le fascisme, c'est la violence.
17:27Et là, ce que est en train de faire cette organisation syndicale,
17:31si elle se dénomme encore organisation syndicale,
17:34c'est d'agir avec une grande violence à l'endroit de nos lois et de notre démocratie.
17:39Et c'est pour ça que je suis révoltée.
17:41Vous n'avez pas l'impression que le syndicat Sud Rail finalement est dans son rôle
17:47quand il tente de faire pression sur la direction de la SNCF sur Médias Transports ?
17:53C'est comme ça que ça fonctionne dans notre pays ?
17:55Alors, monsieur Dupré, il y a eu un grand congrès en 1985,
18:02qui séparait le rôle politique des syndicats et le rôle dans la vie professionnelle.
18:11Vous êtes bien placée en tant que professeure d'histoire pour savoir que ça ne s'est jamais passé dans les faits comme ça.
18:16Donc si vous voulez, je distingue bien les deux.
18:20Et je me souviens bien que mon grand-père et mon père se sont levés justement
18:25contre l'oppression fasciste et contre l'occupant allemand.
18:29Ça, je le sais, monsieur. Je ne l'ai pas oublié.
18:32Mais là, c'est des rigolos, ces gars-là.
18:35C'est des rigolos. Qu'est-ce qu'ils risquent ?
18:38Que risquent-ils ?
18:40Rien. Il va rien se passer.
18:43Voilà.
18:45Excusez-moi, je me suis un petit peu énervée.
18:48Aucun problème, Françoise.
18:50Vous savez, c'est ça, la vie.
18:53C'est ça, cette émission. On réagit à l'actualité.
18:56Parfois, elle nous amuse. Parfois, elle nous indigne.
19:00Et vous êtes indignée. Vous avez parfaitement le droit.
19:02On se retrouve dans quelques instants. On va continuer à parler de ce sujet.
19:06Juste après, une petite page de publicité.
19:08Une petite page en couleur, exactement.
19:10De publicité, pas pour Jordan Bardella.
19:1312h09, vous écoutez Olivier Delacarte sur Europe 1.
19:15Et pour réagir, le 01 80 20 39 21.
19:18C'est le numéro du standard d'Europe 1.