• il y a 8 heures
Dans Destins de Femmes, Judith Beller reçoit Catherine Testa, auteure du livre "TDAH, et alors ?" - Ed. Michel Lafon et fondatrice de loptimisme.com


"Destins de Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Emission tirée du livre de Valérie Perez-Ennouchi, "Destins de Femmes", sorti chez Ramsay, prix Edgard Faure 2021.

Une émission de Judith Beller.

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##DESTIN_DE_FEMMES-2024-10-26##

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Transcription
00:00SimpliCicar, la vente de votre auto servi sur un plateau avec plus de 90 concessions près de chez vous.
00:06SimpliCicar.com vous présente Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.
00:12Bonjour les copines, bonjour les copains, heureuse de vous retrouver pour Destin de Femmes,
00:15l'émission du féminisme autrement inspirée du livre, au même titre de Valérie Pérez.
00:20Catherine Testa est une entrepreneure engagée, fondatrice du site l'optimisme.com
00:25qui promeut une approche positive, mobilisatrice des enjeux de société, de bien-être en entreprise.
00:30Catherine vous êtes auteur de plusieurs livres, best-seller, vous avez été très très vendue.
00:35Et votre tout dernier, TDAH et alors est sorti chez Michel Laffont.
00:39Il vous sensibilise également autour du trouble, du déficit de l'attention,
00:43ce fameux TDAH syndrome que vous connaissez, pour lequel vous donnez des outils permettant de vivre avec.
00:48Bienvenue sur Sud Radio.
00:50Merci pour l'accueil.
00:51Avec plaisir.
00:52Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.
00:55Alors Catherine Testa, les questions usuelles de cette seconde saison de Destin de Femmes, la première.
01:00Quelle est votre définition du féminisme ?
01:04L'autorisation à prendre sa place.
01:06Ok, mais encore.
01:09Comment vous vous êtes sentie autorisée ?
01:12Oh, après beaucoup beaucoup de temps, à partir du moment où je me suis dit, je suis peut-être un peu différente.
01:19Voilà.
01:20Et j'assume cette différence, j'assume cette envie de contribuer à ma société sans qu'on m'en empêche.
01:26D'accord.
01:27Et la différence étant finalement une force.
01:29C'est un peu ça que vous dites.
01:31Étant un atout.
01:32Un atout, c'est ça.
01:33Est-ce que les hommes peuvent être féministes selon vous ?
01:36Oh, excellente question.
01:38Je ne sais pas si je pourrais me prononcer à leur place.
01:40Je pense qu'il y en a, qu'ils se rendent compte qu'on a besoin des deux pour faire société.
01:45On a besoin des femmes et des hommes.
01:48Je pense qu'il y en a qui respectent la place de l'autre.
01:51Et j'estime qu'en tout cas, dans mon entourage,
01:54il y a des hommes qui sont parfois presque un peu plus féministes que moi.
01:57D'accord.
01:58J'ai l'impression, oui.
01:59Alors vous avez un exemple concret à nous donner ?
02:01Ah, des cotins qui par exemple ont pris le nom de leur femme, vous voyez, en deuxième nom de famille.
02:06Alors moi je me disais, c'est curieux de le faire.
02:08Mais en fait, pour eux, c'était marquer leur engagement aussi pour les femmes.
02:11Est-ce que c'est une hypocrisie ? Est-ce que c'est pas une hypocrisie ? Je ne sais pas.
02:14Mais en fait, ils essaient d'agir.
02:17Le fait de le faire et d'être en action, l'action nous sort de l'hypocrisie en question.
02:22C'est ce que je me dis, c'est ce que je me dis.
02:24Qu'est-ce qui empêche le droit des femmes d'avancer, selon vous ?
02:29Peut-être cette fameuse notion d'autorisation.
02:32Je trouve que beaucoup de femmes ne s'autorisent pas à, en fait.
02:35Par peur, par peur des clichés, par peur du jugement, par méconnaissance.
02:40On parlait de féminisme au démarrage.
02:41Moi au démarrage, j'étais persuadée de ne pas être féministe.
02:44Et qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis ?
02:46Comprendre que je pouvais être un rôle modèle pour d'autres femmes qui me disaient
02:49c'est inspirant de vous voir agir, c'est inspirant de vous voir communiquer,
02:53notamment sur le monde du travail, sur une évolution,
02:55notamment des questions, par exemple, d'égalité hommes-femmes dans le travail.
02:58Et le fait d'agir moi-même, pour moi, c'était peut-être...
03:02Je ne me suis pas rendue compte, en fait, que c'était un acte militant.
03:05Je me rendais compte que j'étais militante, finalement, malgré moi.
03:07Parce que je ne me posais pas la question, est-ce que j'ai l'autorisation de prendre la parole ?
03:10Parce que vous étiez pas en auto-censure, quoi.
03:12Exactement.
03:13Ce qui est quand même, effectivement, assez majoritaire encore aujourd'hui.
03:15Exactement. Et moi, dans mon système familial, par exemple,
03:18c'est toujours mon père qui a fait les courses.
03:20Ma mère déteste faire les magasins.
03:22Elle fait la cuisine, votre mère ?
03:24Pas du tout. Enfin, si, elle fait ma cuisine, mais mon père tout autant, presque.
03:27Ma mère est très bricoleuse.
03:29J'ai toujours vu mes deux parents, en fait, dans une réelle autorisation.
03:33Et je dis souvent, je n'ai jamais entendu mes parents critiquer quelqu'un.
03:36Ça n'a pas été un sujet, quoi, en fait ?
03:38Jamais. Ça n'a jamais été un sujet.
03:40Et quand j'ai voulu faire ces choix d'entrepreneuriat qui ne sont pas forcément la norme,
03:44à 30 ans, 32 ans, 33, dire, attendez, je vais devenir entrepreneuse,
03:47on nous arroge, mais alors, t'as pas d'enfants, etc.
03:49Vous voyez, moi, mes parents m'ont absolument rien dit.
03:51En fait, ils ont juste regardé.
03:53Et c'est vrai que dans mon système familial, j'ai jamais entendu mes parents critiquer.
03:56Ni critiquer des femmes, ni critiquer des hommes.
03:58Et je trouve que quand les parents ne critiquent pas, ça donne une totale autorisation A.
04:01D'accord.
04:02Ils n'ont pas fait exprès.
04:03Ou si, peut-être.
04:05Parce qu'ils ont voulu vous transmettre des fondamentaux, quoi.
04:09En fait, ils n'étaient pas du tout dans de l'éducation positive ou des choses comme ça.
04:11C'est juste que moi, j'ai des parents qui sont plutôt bricoleurs.
04:13Donc, ils étaient toujours axés sur la construction de quelque chose,
04:16plutôt que sur la critique des autres.
04:17Et je pense que ça, ça nous autorise beaucoup.
04:19Alors, construire, ça autorise, c'est sûr.
04:21Qu'est-ce qui fait que ça avance, cette condition des femmes, selon vous,
04:25particulièrement en ce moment ?
04:26Je crois que je vais me répéter.
04:27Je vais encore dire le fait qu'on prenne la parole, en fait.
04:30Qu'on prenne la parole.
04:31Même si elle n'est pas toujours entendue, on l'a vu.
04:33Même si elle n'est pas toujours entendue.
04:34Mais vous voyez, par exemple, à un moment donné, j'ai entendu des femmes dire
04:36qu'il y avait une invisibilisation des femmes à partir de 40 ans.
04:39Vous voyez, elles étaient plus jeunes mamans.
04:41Et puis, finalement, elles redevenaient femmes dans le monde du travail.
04:44Et moi, je ne m'en étais jamais rendue compte.
04:46Il a fallu qu'une femme le dise, en fait,
04:48commence à évoquer le sujet dans le débat public,
04:51sur les réseaux sociaux, notamment sur LinkedIn, pour le monde du travail,
04:54pour que tout d'un coup, j'en prenne conscience.
04:56Il y a plein de choses dont on ne prend pas conscience.
04:58Oui, parce que vous ne l'avez peut-être pas vécu vous-même.
04:59Exactement.
05:00Je n'avais pas 40 ans à l'époque, tout simplement.
05:02Mais, en fait, le fait que des femmes commencent à le dire,
05:04je me suis dit, ah oui, tiens, c'est un sujet que j'avais complètement oublié.
05:07Qu'est-ce que ça change, alors ?
05:09Finalement, je m'étais déjà autorisée un peu avant,
05:11donc ça n'a pas changé grand-chose.
05:13Est-ce que le regard des autres y change ?
05:17Je pense que cette forme d'artistique,
05:19le fait d'être auteur,
05:21on nous donne avant tout l'étiquette un peu autrice.
05:24Donc, pas forcément une étiquette d'âge.
05:26Exactement.
05:27Je pense que c'est une chance.
05:29Parlons vrai sur Sud Radio.
05:31On parle de vous aussi.
05:32Simone de Beauvoir nous disait,
05:34on ne n'est pas femme, on le devient.
05:36Vous savez quand vous l'êtes devenue, vous ?
05:38Catherine Testa.
05:39Je me demande si je le suis déjà aujourd'hui.
05:41Qu'est-ce que ça veut dire, être femme ?
05:43Je pense que je l'ai toujours été, d'ailleurs.
05:45Moi, je me sens encore un peu enfant.
05:47C'est curieux, à l'âge de 40 ans.
05:49Mais, j'ai toujours porté, je crois, cette différence.
05:53Je suis une nana.
05:55J'ai hâte de dire ça.
05:56Je ne sais pas si c'est vulgaire, grossier, de le dire en papillote.
05:58Une nana, une meuf, une bonne femme, comme on a envie.
06:00Une bonne femme, c'est un peu dégradant.
06:03Mais, j'ai toujours porté cette notion.
06:05Il y a des bonhommes aussi.
06:07Ça fait un peu mégère, je trouve, dit comme ça.
06:10Alors que le poids des mots, une bonne femme, j'aimerais bien être.
06:13J'ai la fierté d'être une bonne femme.
06:15C'est ça, quelqu'un de bien.
06:17C'est une question que je pose sur les réseaux.
06:20Je cite toujours une des réponses des auditrices.
06:24Il y en a une qui nous dit, c'est en anglais.
06:27Je vais traduire.
06:28Elle nous dit qu'elle est devenue femme
06:30quand sa mère lui a dit de s'asseoir joliment,
06:35c'est-à-dire avec les genoux ensemble,
06:38parce que tu es une fille.
06:40Alors que personne ne se fichait de la manière
06:43dont son cousin lui-même était assis.
06:46Qu'est-ce que vous en pensez de ça ?
06:48Hyper intéressant.
06:49Moi, ma mère me fait que de me dire de me coiffer mieux.
06:51Je pense qu'elle s'est rendue compte que c'était peine perdue.
06:55Vous vous êtes très bien coiffée.
06:57Bonjour maman.
06:59Ceci étant dit, je me rappelle d'un copain qui m'a dit...
07:01Moi, j'avais peur quand je rentrais sur scène
07:03de me dire que je n'avais pas les codes.
07:05Quand je rentre en conférence sur scène,
07:07en me disant que je ne suis pas blonde, filiforme,
07:09un de mes copains me dit,
07:11tu ne te rends pas compte, nous les bons hommes,
07:13quand on rentre, parfois on a le ventre qui dépasse,
07:15et on ne se pose pas cette question.
07:17Je pense que c'est là que c'est une des rares fois
07:19où ça m'a renvoyée à ma condition de femme.
07:22Je ne sais pas si c'est ce jour-là
07:24que je suis devenue peut-être un peu plus militante,
07:26mais en me disant, c'est vrai,
07:29parce qu'on ne la pose pas aux hommes.
07:31Exactement.
07:33Quand je dis que mes copains sont parfois un peu féministes,
07:35c'est eux qui me renvoient ça.
07:37C'est intéressant.
07:39Votre livre TDAH est sorti chez Michel Laffont.
07:42Il invite les personnes concernées
07:44par ce trouble de l'attention,
07:46du trouble du déficit de l'attention,
07:49à se réapproprier leur quotidien.
07:52Vous donnez des outils
07:54pour qu'on puisse reprendre pouvoir
07:56sur son quotidien,
07:58parce qu'il y en a que ça dérange vraiment
08:00dans leur quotidien.
08:02Est-ce que vous avez des situations concrètes
08:04par exemple vous-même ?
08:06Le problème c'est
08:08souvent quand on pense trouble du déficit de l'attention,
08:10on a l'impression qu'on n'arrive pas à se concentrer.
08:12Mais ce n'est pas qu'on n'arrive pas à se concentrer,
08:14c'est qu'on se concentre sur tout en même temps.
08:16Parfois, on démarre 25 projets
08:18et on n'en finit pas un seul
08:20parce qu'il y a une sorte de brouhaha dans notre cerveau.
08:22Tout l'enjeu pour moi,
08:24c'est d'attaquer mon cerveau en permanence
08:26en me disant qu'il faut que je finisse des tâches les unes après les autres.
08:28Donc il y a plein d'outils que je vais utiliser.
08:30Il y en a un que je partage assez facilement.
08:32Vous étiquetez tout dans votre maison déjà.
08:34C'est ridicule.
08:36À un moment donné, je me suis dit que je suis en train d'écrire un livre de la bonne médagère.
08:38C'est-à-dire que moi, on ne m'a pas appris
08:40à fonctionner avec mon trouble de l'attention.
08:42Je l'ai découvert quand j'avais 35 ans.
08:44À un moment donné, je me suis dit comment je revois mon organisation.
08:46Je me suis mis à simplifier
08:48les parcours dans ma maison.
08:50Ça paraît ridicule dit comme ça.
08:52J'ai réfléchi à ce qui fait que j'arrive au bout d'une action.
08:54Je me suis rendu compte que c'était d'avoir quelqu'un dans la même pièce que moi.
08:56Je parle du body doubling.
08:58Je ne sais même pas s'il y a un terme en français pour dire ça.
09:00C'est le fait d'avoir quelqu'un qui est dans la même pièce que vous
09:02qui fait autre chose mais qui est présent.
09:04Ça va stimuler votre motivation
09:06à finir une tâche.
09:08J'ai mis plein d'outils
09:10de concentration
09:12parce que le problème du trouble du déficit de l'attention,
09:14c'est que je suis capable de me concentrer pendant 12 heures
09:16sans penser à faire une pause,
09:18à aller manger, à me coiffer justement,
09:20à faire des choses
09:22du primaire au quotidien.
09:24Le lendemain, je zone toute la journée.
09:26C'est cette notion de polarité
09:28qui est vraiment très troublante
09:30dans une société linéaire.
09:32Ce qui est intéressant aussi,
09:34c'est que vous dites que c'est un obstacle qui peut devenir
09:36une force, une véritable force.
09:38Est-ce que ça a été le cas pour vous ?
09:40Je pense que c'est une force pour toutes les personnes
09:42qui ont envie d'entreprendre.
09:44Comme on a une sorte d'impulsivité
09:46permanente, on ose débuter un projet.
09:48On ne se rend pas compte des conséquences.
09:50On a souvent une altération du temps.
09:52On ne se rend pas compte que quelque chose
09:54va nous prendre 10 jours et pas seulement 2 heures
09:56comme on pense dans notre cerveau.
09:58Je pense que ça, ça va être une force
10:00presque de l'inconscience.
10:02Comme on est hyper-focus, on est capable de passer des heures
10:04à décortiquer un sujet
10:06quand d'autres vont dire que c'est trop.
10:08Cette notion du trouble
10:10qu'on voit en France de façon très péjorative,
10:12je rencontre plein d'artistes,
10:14d'entrepreneurs qui ne le disent pas forcément
10:16et qui ne veulent pas trop en parler en France
10:18mais qui viennent nous aider
10:20à initier un mouvement
10:22sans penser à ce que parfois
10:24en diront les autres.
10:26Finalement, il y a beaucoup plus de gens que ce qu'on croit
10:28qui sont atteints de ce symptôme.
10:30Aujourd'hui, selon les études, il y aurait entre 2 et 5%
10:32des adultes qui sont concernés.
10:34On a beaucoup parlé du TDAH à l'enfance.
10:36Aujourd'hui, c'est 2 à 5% d'adultes concernés
10:38et seulement 1% d'entre eux qui seraient diagnostiqués.
10:40Il y a plein de personnes qui doivent se rendre compte
10:42que leur entourage ne fonctionne pas de la même façon,
10:44que leur entourage ne se met pas à lancer des projets
10:46à 23h en mono-obsession, etc.
10:48Et qui se disent
10:50« Mais moi, je suis décalée ou je suis trop passionnée,
10:52vous savez, tout ce qu'on va nous renvoyer. »
10:54Mais c'est souhaitable, en fait, quand on a envie de lancer des projets.
10:56Vous êtes bien sur Sud Radio
10:58et nous aussi avec vous, Destin de Femmes,
11:00c'est en compagnie de l'écrivaine Catherine Testa
11:02et son livre TDAH.
11:04Et alors, c'est sorti chez Michel Laffont.
11:06Vous restez là, parce que nous on revient tout de suite.
11:14Près de chez vous, Simplicicare.com vous présente
11:16Sud Radio
11:18Destin de Femmes, Judith Beller.
11:20Sud Radio, c'est Destin de Femmes,
11:22l'émission du féminisme autrement.
11:24Aujourd'hui, on est avec Catherine Testa et son livre TDAH.
11:26Et alors, sorti chez Michel Laffont.
11:28Bienvenue, si vous nous rejoignez.
11:30Alors, qu'est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre,
11:32justement, Catherine Testa ? Parce qu'à un moment donné,
11:34vous vous êtes dit « Moi, j'ai eu les outils, donc je vais les partager,
11:36je vais aider ceux qui sont dans la même situation
11:38que moi et qui n'ont pas de visibilité
11:40sur comment s'en sortir. »
11:42Ce n'était plus une question d'outils, je pense que c'était
11:44un sujet d'émotions. C'est-à-dire que moi,
11:46je m'étais beaucoup retrouvée dans les témoignages des autres.
11:48Parce que quand on a un TDAH,
11:50généralement, on a une forme de culpabilité,
11:52on s'en veut de ne pas être capable
11:54de gérer le quotidien comme les autres,
11:56de ne pas être capable
11:58d'aller au bout de certains projets.
12:00Et il y avait toutes ces émotions qui étaient
12:02tues et que j'avais retrouvées beaucoup dans les groupes
12:04de parole, que ce soit en France ou aux Etats-Unis.
12:06Et j'ai voulu les coucher sur papier
12:08pour une forme clairement de déculpabilisation.
12:10Alors j'ai donné mes outils,
12:12qui sont des outils qui, normalement,
12:14fonctionnent avec le plus grand nombre,
12:16mais qui ne sont pas forcément universels,
12:18mais qui sont des propositions.
12:20Que vous avez testées sur vous-même.
12:22Et qui sont généralement des consensus
12:24partagés par la communauté des TDAH.
12:26C'est un peu bizarre dit comme ça, ça fait un peu communautaire.
12:28Mais en fait, on se comprend quand on est concerné.
12:30Et c'était vraiment ça que je voulais transmettre.
12:32Avec aussi cette notion,
12:34comme vous le disiez tout à l'heure, de « on peut être différent
12:36et réussir ». Parce que c'est vrai qu'il y avait
12:38une sorte de cliché.
12:40Moi j'ai presque envie de dire qu'on réussit plus quand on est différent, souvent aussi.
12:42Et qu'est-ce que c'est la différence d'ailleurs ?
12:44On est tous indifférents de quelqu'un.
12:46Vous vous dites qu'à 35 ans,
12:48vous vous êtes rendu compte que vous étiez TDAH.
12:50Est-ce que c'est des difficultés
12:52que vous aviez,
12:54qui vous ont fait venir à cette conclusion ?
12:56Ou est-ce qu'à un moment donné,
12:58vous avez vu des choses sur les réseaux
13:00qui vous ont amené
13:02à vous comprendre où vous étiez ?
13:04Alors clairement les deux, je voyais sur les réseaux
13:06et j'avais
13:08des choses qui changeaient dans ma vie. Et souvent on se rend compte
13:10qu'on a un TDAH quand on perd certains points
13:12d'équilibre. Et je me rendais compte que
13:14vraiment je me noyais dans un verre d'eau. C'est-à-dire
13:16que je prenais mes billets de train dans le sens inverse,
13:18à la mauvaise date, j'avais des amendes.
13:20Et franchement c'est très vexant
13:22quand ça nous arrive. Et quand ça se multiplie,
13:24j'ai commencé à me dire qu'il y a souffrance en fait.
13:26Mon équipe me faisait des blagues,
13:28ils m'envoyaient des memes humoristiques sur le TDAH.
13:30Et je me disais presque que j'ai trop
13:32bien réussi, vous voyez, pour avoir un TDAH.
13:34Parce que c'est vrai qu'en France on avait vraiment cette caricature
13:36du TDAH qui est
13:38plutôt centré autour de l'enfance, du petit garçon
13:40vous voyez, turbulent à l'enfance. C'est pas du tout
13:42la même chose chez les petites filles forcément.
13:44Et j'avais envie d'expliquer ce que c'était
13:46que le TDAH effectivement à l'âge adulte.
13:48Parce que quand je m'en suis rendue compte,
13:50tout d'un coup j'avais presque mis la pulse manquante du
13:52pièce en me disant mais c'était ça en fait, c'est pour ça
13:54en fait que je réagissais comme ça.
13:56Et donc à partir du moment de la prise de conscience
13:58on peut agir et ça change tout quoi ?
14:00Alors moi je suis allée consulter en fait, parce qu'il y avait
14:02beaucoup de souffrance, je me dis j'en vois pas tout le monde chez les petits.
14:04Vous êtes allée voir un psy ? Psychiatre, carrément.
14:06Parce qu'il y a des médicaments qui sont possibles pour le TDAH.
14:08Donc je suis vraiment allée voir directement un psychiatre
14:10en me disant, en ayant presque un peu honte
14:12en me disant est-ce que
14:14je ne m'auto-diagnostique pas
14:16et puis qu'est-ce qu'il va me dire
14:18s'il va me dire faut arrêter de s'auto-diagnostiquer
14:20avec des choses qu'on lit sur internet.
14:22Mais j'avais vraiment besoin d'aide en fait.
14:24J'avais vraiment besoin de comprendre pourquoi
14:26j'avais été fonctionnelle pendant des années et tout d'un coup
14:28vraiment je me suis rendue, je me demandais
14:30si c'était un burn-out et puis je me disais non
14:32j'avais pas les caractéristiques du burn-out, j'avais du sens
14:34etc. Et donc je suis
14:36vraiment allée consulter et de là en fait
14:38après il y a plusieurs choix, soit
14:40vous suivez un parcours psy, soit vous prenez
14:42des médicaments, soit vous faites les deux. Vous avez pas pris de médicaments vous ?
14:44Si, moi j'ai pris des médicaments, alors que pourtant ma dose
14:46de médicaments dans l'année ça doit être à peu près 2 doliprane
14:48par an, je suis pas du tout médicament. Mais en fait
14:50j'en ai eu besoin en fait pendant un petit moment, un peu comme si
14:52je remettais... Combien de temps ? Alors j'en ai
14:54même encore aujourd'hui que je peux prendre mais que je ne
14:56prends plus du tout au quotidien. J'en ai au
14:58cas où, j'ai pris des médicaments pendant quasi
15:002 ans et demi à peu près. Et ça vous a vraiment
15:02aidé ? Pour moi ça a été une béquille mais vraiment
15:04je suis pas pro-médicament donc ça m'embête de le dire
15:06mais c'est une réalité. Non mais attendez,
15:08il y a le médicament qui soigne. Exactement
15:10et au-delà de ça c'est un médicament qui fonctionne
15:12et moi je le vois vraiment, j'étais un peu comme un
15:14vélo, vous savez en totale roue libre
15:16sur un des chemins qui savait plus vers où aller, qui tanguait
15:18je le vois vraiment comme des petites roulettes en fait. Et ces petites roulettes
15:20à un moment donné mon enjeu c'était de les enlever.
15:22Le problème c'est qu'on peut s'habituer aux petites roulettes
15:24comme les enfants et d'où en fait
15:26le fait que j'ai mis en place organisationnellement
15:28énormément de choses pour me
15:30simplifier la vie mais le médicament a été
15:32nécessaire pour me détendre.
15:34Alors vous avez aussi mentionné l'importance
15:36de cette sérénité dans le quotidien.
15:38Comment on la crée ?
15:40Comment on se persuade
15:42qu'on va bien ? Alors je pense qu'on a
15:44du mal à se persuader qu'on va bien parce qu'on sent
15:46quand on est à côté de ses pompes, faut quand même le dire.
15:48En fait moi j'ai vraiment déchargé.
15:50J'ai tout déchargé mais que ce soit dans mon
15:52espace physique, j'ai enlevé tout
15:54ce qui était superflu parce que tout ce qui était superflu
15:56était pour moi source de distraction
15:58en fait. J'ai aussi
16:00un peu fait de vide dans l'entourage
16:02parce que tout me prenait énormément
16:04énormément d'énergie et donc en fait
16:06comment on devient plus serein ? Mais en se déchargeant
16:08et puis peut-être aussi en se disant
16:10vous imparfaite, moi imparfaite, tout va bien en fait.
16:12En se disant vous différente
16:14moi différente, bon ben c'est parfait en fait.
16:16Et derrière d'apprendre en fait
16:18à naviguer à travers la vie
16:20avec un trouble, en se disant c'est ok d'avoir un trouble mais moi
16:22c'est celui-là, d'autre ça sera un autre en fait.
16:24Il y a des idées fausses aussi sur le TDAH
16:26lesquelles vous avez
16:28envie de déconstruire en fait ?
16:30Tout le monde a un TDAH. Déjà
16:32nous tout le monde n'a pas un TDAH. On a
16:34tous une attention qui est distraite aujourd'hui
16:36avec les réseaux sociaux mais on n'est pas tous
16:38comme on en parlait tout à l'heure hyper focus
16:40pendant des heures à bosser sur un projet monomaniaque
16:42parce que derrière le TDAH
16:44aussi, deuxième
16:46cliché c'est que les enfants, ce qu'on a cru
16:48pendant longtemps, troisième cliché
16:50c'est qu'un problème d'attention, non c'est un problème
16:52Non parce que vous disiez hors antenne que ça peut être aussi
16:54les enfants HPI donc à haut potentiel intellectuel
16:56et les personnes aussi en fait.
16:58Exactement parce que le problème du HPI c'est que souvent
17:00ça vient masquer le TDAH, on parle d'ailleurs
17:02de masking en fait, parce qu'on va
17:04avoir compensé, parce que par exemple
17:06on travaille vite, c'est mon cas, j'étais
17:08capable de compenser dans une nuit
17:10ce que j'avais pas fait en deux mois, sauf que
17:12moi je le compensais mais je faisais paniquer tout le monde autour
17:14parce que moi je savais que j'allais y arriver
17:16mais les autres autour ça les faisait paniquer
17:18donc en fait c'est ça aussi qui se passe.
17:20Et ça provoque pas aussi une sensation de facilité
17:22donc du coup comme ça devient trop facile
17:24on prend plus de risques aussi non ?
17:26Et puis on aime le risque en fait, ça nous challenge
17:28ça vient nous stimuler
17:30ça nous crée des émotions
17:32moi j'ai toujours dit mais moi je vis des émotions
17:34pour moi la vie c'était des émotions, je vivais des émotions
17:36et bonnes ou mauvaises en fait mais j'avais vraiment
17:38une notion de vivre en fait pleinement
17:40alors je me dis est-ce que c'est que le TDAH, d'ailleurs je me pose la question
17:42dans les livres.
17:44Ça peut être aussi une envie tout simplement, une manière de voir la vie.
17:46Un caractère, en disant j'explore.
17:48Est-ce que vous avez des retours, des témoignages de lecteurs ?
17:50Énormément, plein de gens qui me disent
17:52j'ai l'impression de me lire
17:54j'ai l'impression de tout d'un coup tout le monde me dit
17:56merci d'avoir brisé les tabous
17:58et en fait pour moi c'est naturel
18:00parce que comme j'en fais pas cas
18:02c'était facile, pour moi c'est pas un tabou
18:04pour moi ça ne me définit pas en fait
18:06Vous trouvez que c'est vraiment un tabou dans la société française d'aujourd'hui ?
18:08En fait, regardez
18:10les personnes qui en parlent aujourd'hui
18:12il va y avoir quelques artistes qui vont en parler
18:14qui sont au sommet, parce qu'il y a plein d'artistes à qui l'agent leur dit
18:16non, non, on n'en parle pas
18:18le monde du travail en fait
18:20quand je vous dis qu'entre 2 et 5%
18:22vous imaginez le nombre de personnes dans les entreprises
18:24qui en parlent, on n'ose pas parce que tout d'un coup on a une étiquette
18:26et dès qu'on...
18:28Ou ça ne se diagnostique pas aussi.
18:30Et puis il y a des personnes qui vivent très bien parce qu'ils ont compensé
18:32pour X raisons, mais le problème c'est qu'on ne va pas
18:34lever la main en disant coucou j'ai un TDAH
18:36Pourquoi on le ferait en fait si jamais
18:38il n'y a pas de problème derrière.
18:40Alors vous, vous avez un site
18:42qui s'appelle l'optimisme.com
18:44votre religion c'est l'optimisme
18:46j'ai envie de dire, parce que c'est quand même
18:48comme ça aussi que vous abordez ce thème là
18:50et tous les thèmes que vous abordez
18:52les thèmes que vous abordez en général
18:54j'ai envie de dire la situation dépend de la manière dont on la regarde
18:56vous voyez le verre à moitié plein quoi
18:58Alors pas tout le temps, on ne va pas se mentir
19:00Evidemment, mais c'est quand même comme ça
19:02pas tout le temps, en fait
19:04j'essaie de faire le choix de l'optimisme
19:06parce que pour moi c'est une force motrice
19:08mais c'est ma force motrice, il y en a d'autres, ça sera une autre force motrice
19:10et pour moi il faut qu'on s'autorise aussi l'optimisme
19:12si on en a besoin justement pour agir
19:14beaucoup de personnes disent de toute façon
19:16et c'est même pas ça ne va pas marcher, c'est pour ça que tout à l'heure je vous parlais
19:18de la notion d'autorisation, le nombre de personnes qui se disent
19:20de toute façon personne ne va être écouté sur ce sujet là
19:22sur celui là
19:24Il ne faut pas trop écouter les autres en général
19:26L'optimisme c'est le prérequis à l'action
19:28C'est un style de vie l'optimisme
19:30et en fait, du coup vous avez fait pas mal de bouquins
19:32L'idée c'est quand même d'aider les autres en général
19:34Catherine Testa chez vous
19:36C'est d'aider les autres en fait
19:38à
19:40j'en reviens toujours à cette histoire de prendre sa place
19:42je me rends compte que la parole elle est tellement
19:44bloquée en fait
19:46parce qu'on te dit que tu es ceci
19:48on te dit que tu es cela, que tu n'as pas les bons diplômes
19:50que tu n'as pas la bonne couleur de peau, le bon physique
19:52et en l'occurrence si on
19:54prend pas soi-même sa place en fait les autres vont pas
19:56forcément nous la donner en fait
19:58donc c'est vraiment ça que j'essaie de faire et de pousser
20:00dans le monde du travail, il y a plein de gens qui essaient de faire avancer les choses
20:02Si vous aviez un souhait
20:04qu'est-ce que ça serait ?
20:06que chacun
20:08ose exprimer qui il est
20:10le poids du mensonge dans la société
20:12le mensonge dans l'entreprise
20:14où on cache qui on est, où on doit compenser
20:16on nommait
20:18ouais exactement, on nommait et je me dis
20:20mais si tout d'un coup on osait juste dire je suis ça
20:22plus ça, plus ça, plus ça et toi qu'est-ce que tu es ?
20:24bon bah très bien maintenant on va travailler
20:26ensemble pour construire
20:28le futur en fait, je me dis qu'on gagnerait tellement de temps
20:30parce que ça peut devenir des plus pour les entreprises aussi
20:32le fait de libérer la parole en fait, c'est ça que vous dites
20:34c'est-à-dire que dans le monde de l'entreprise
20:36le fait qu'on soit sous ce silence
20:38ça n'aide pas à faire du plus
20:40d'argent on peut le dire
20:42à monter le chiffre
20:44alors j'ai pas envie de dire qu'il faut
20:46parler de santé mentale pour faire de la
20:48productivité derrière mais les chiffres ils le disent
20:50on va pas se mentir, surtout le monde
20:52de l'entreprise est souvent contrôlé par
20:54un directeur financier
20:56du gouvernement, la santé mentale
20:58exactement mais le fait de dire
21:00ça c'est ma difficulté et moi par exemple en TDAH
21:02je vais avoir des difficultés si je les exprime
21:04moi j'ai dit à mes équipes donnez-moi des deadlines
21:06notez-moi de ceci cela parce que
21:08du coup je vais être plus efficace
21:10je connais et ça n'enlève pas
21:12ma valeur le fait d'avoir des besoins
21:14que quelqu'un qui me dise attention à la dette butoir
21:16merci Catherine Testara
21:18merci beaucoup pour l'invitation
21:20TDAH et alors je vous le conseille
21:22chers auditeurs c'est très intéressant
21:24ça peut vraiment arriver à tout le monde et peut-être que ça vous concerne
21:26tout directement c'est chez Michel Lafon
21:28et puis n'oubliez pas demain c'est excellent
21:30à 19h et puis vous pouvez tout réécouter
21:32vous le savez sur sudradio.fr
21:34merci à Daisy qui réalise pour vous aujourd'hui
21:36et puis gros bisous

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