"Qu'on soit un homme ou une femme, il faut se battre pour défendre ses convictions"

Sud Radio

Dans Destins de femmes, Judith Beller reçoit Nadjet Cherigui, lauréate du prix “Destins de Femmes” / Valérie Perez-Ennouchi, auteure du livre "Destins de Femmes" / Emmanuel Sauvage, cofondateur du groupe Evok Hôtels Collection / Patrick Roger, Directeur de Sud Radio  "Destins de Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Emission tirée du livre de Valérie Perez-Ennouchi, "Destins de Femmes", sorti chez Ramsay, prix Edgard Faure 2021.   Une émission de Judith Beller.   Merci au Groupe Connect Travail Temporaire !   Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/ Nous suivre sur les réseaux sociaux ▪ Facebook :   / https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel  . ▪ Instagram :   / https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  . ▪ Twitter :   / https://twitter.com/SudRadio   ▪ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr Et pour plus de vidéo du Grand Matin Sud Radio :     •  Grand Matin Sud Radio     ##DESTIN_DE_FEMMES-2024-06-29##

Transcript

00:00Le groupe Connect, expert en recrutement intérimaire.

00:04Rejoignez les 35 agences du groupe Connect pour des opportunités de carrière partout en France.

00:09Le groupe Connect présente...

00:11Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.

00:14Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans Destin de Femmes sur Sud Radio pour cette dernière de la saison.

00:20Alors dans Destin de Femmes aujourd'hui c'est une spéciale prix, Destin de Femmes Sud Radio, pour le lancement de l'ONG avec la gagnante de la saison 2024.

00:27Alors tout d'abord le jury, nous sommes avec notre partenaire, le cofondateur de Evoque Collection, Emmanuel Sauvage.

00:34Patrick Roger, le boss de Sud Radio.

00:37On est aussi avec Valérie Pérez-Enouchi qui a écrit le livre Destin de Femmes qui est à l'origine de ce beau projet qu'on développe.

00:45Et puis évidemment notre chère gagnante.

00:47Alors juste avant de la dire, je vais quand même aussi remercier et embrasser Cécile de Ménibus qui a voté également.

00:53Virginia Persol qui est à la tête du BRAC.

00:55Et puis Eric Haddad, le PDG de Connect Travail Temporaire, sans lequel on n'aurait pas pu faire tout ça.

01:00Alors la grande gagnante, vous l'attendez, chers auditeurs, chères auditrices, la voilà.

01:04C'est la grand reporter et journaliste d'investigation au Figaro Magazine, Nadjet Cherighi.

01:10Nadjet Cherighi, vous êtes une habituée des immersions en profondeur dans des milieux difficiles et dangereux.

01:14Et vous le faites bien, on va en parler.

01:16Bienvenue à tous dans Destin de Femmes.

01:20Alors c'est parti.

01:22Alors chers jurys, bonjour.

01:24Déjà Patrick Roger, président du jury de Sud Radio.

01:27Quel honneur !

01:29Président de Destin de Femmes.

01:31Ensuite, Emmanuelle Sauvage, vous êtes cofondateur du groupe Evoque Collection, je l'ai dit.

01:35De très beaux lieux parisiens et pas que d'ailleurs.

01:37Ça se développe à Madrid, à Venise et dans plein d'autres endroits.

01:41Valérie Perez, bonjour aussi.

01:44Bonjour.

01:45Ma chère associée.

01:46Oui absolument.

01:47Et initiatrice du mouvement Féminisme Positif, c'est important de le dire.

01:50Alors qu'est-ce que c'est le Féminisme Positif en quelques mots, Valérie Perez ?

01:53Alors écoutez, le Féminisme Positif, c'est de se dire que pour arriver à une égalité de dignité entre les hommes et les femmes,

02:00eh bien on doit être accompagné par les hommes.

02:03Donc ça va peut-être vous choquer, ce que je vais vous dire,

02:06mais pour nous, les féministes radicales, elles sont exits, elles sont complètement disqualifiées.

02:11Et aujourd'hui, pour arriver à justement une égalité,

02:14et pour arriver à justement essayer de faire en sorte qu'on ait une vraie parité,

02:20et au niveau des salaires, et au niveau des différents emplois,

02:25qui peuvent être aussi bien tenus par des hommes que des femmes,

02:30eh bien on pense qu'aujourd'hui, il y a des hommes qui sont complètement solidaires à notre cause,

02:34qui se sentaient jusque-là exclus, parce que quand il y avait une souffrance de femmes,

02:38ils n'osaient pas dire qu'eux aussi, ils étaient touchés par cette souffrance,

02:41parce qu'ils pensaient qu'ils n'avaient pas leur place.

02:43Et donc ces hommes-là, ils sont nombreux.

02:45Donc quelque part, on ouvre des portes qui étaient déjà ouvertes,

02:48et on se rend compte que c'est extrêmement fédérateur.

02:51Donc le féminisme positif, c'est ça.

02:53Et c'est vrai que c'est la conclusion que j'ai tirée quand j'ai rencontré toutes ces femmes dans le monde entier,

02:58donc ces témoignages que je raconte dans le livre.

03:01Et en fait, on se sent complètement emmenés par les histoires de ces femmes,

03:08parce que les problématiques des femmes sont universelles,

03:11quel que soit le pays dans lequel on est.

03:13Donc nous, aujourd'hui, on est en France, un pays républicain,

03:15où il y a énormément de liberté, où on a pu réfléchir sur des lois.

03:19Donc on a beaucoup de chance, et c'est notre devoir,

03:21notre travail, de parler des souffrances de ces femmes,

03:25qui sont encore trop silencieuses.

03:27Donc c'est vrai qu'aujourd'hui, vous l'avez dit, Judith,

03:29il y a eu le livre, il y a eu une pièce de théâtre.

03:31Aujourd'hui, on est là avec vous.

03:33Merci à vous de nous accompagner dans ce beau projet.

03:37Et moi, je suis ravie, parce que finalement,

03:40c'est Nadjet aujourd'hui qui va recevoir le prix,

03:42mais on va aussi le donner à toutes ces femmes.

03:44Toutes ces femmes qui ont fait la mission,

03:46et qui sont engagées aussi, incarnées dans leur vie.

03:48Absolument.

03:49Alors justement, pour rebondir sur ce que dit Valérie Bérez, Patrick Roger,

03:52vous, vous soutenez Destin de Femmes depuis le début,

03:54parce que c'est grâce à vous aussi qu'on a pu avoir l'antenne,

03:56sur Sud Radio.

03:57Pourquoi ? Qu'est-ce qui vous a interpellé, justement, dans cette idée ?

03:59Ce qui m'a interpellé, c'est qu'aujourd'hui,

04:01alors qu'il y a un clivage, et souvent,

04:03certains ont envie d'enfermer les hommes et les femmes

04:06dans différents camps.

04:08Là, cette émission, c'est un trait d'union entre les deux.

04:11Donc ça, c'est le premier aspect qui est très positif.

04:14Le deuxième aspect, c'est qu'à travers Destin de Femmes,

04:17on voit qu'il y a des histoires douloureuses,

04:21mais pas que douloureuses, aussi joyeuses, audacieuses surtout,

04:25parce que l'audace sourit à ces personnes

04:28qui ont tendance à innover, à entreprendre,

04:31à aller sur le terrain quand il s'agit de journalisme,

04:34comme on en parlera tout à l'heure,

04:36à ouvrir des portes.

04:38Et c'est important de donner la parole à ces femmes

04:41pour qu'elles nous expliquent

04:43et qu'elles nous fassent part de leurs récits de vie.

04:46Pourquoi elles ont engagé telle action ou telle autre sur le terrain ?

04:50Qu'est-ce qui les a amenées à œuvrer pour une action,

04:55pour quelque chose qui leur semblait positif,

04:58qui était souvent difficile à mettre en lumière ?

05:01Et à travers Destin de Femmes, c'était exactement ça.

05:04Et ça, évidemment, ça devait être sur Sud Radio,

05:07où on a envie de, malgré les clivages et les débats qui existent,

05:10on a envie de faire du lien à partir du moment

05:13où on respecte certaines valeurs,

05:15et les valeurs, comme le disait à l'instant Valérie, républicaines.

05:18Oui, c'est ça.

05:19Et vous, Emmanuelle Sauvage aussi,

05:21vous soutenez Destin de Femmes amplement, on peut le dire.

05:24Justement, ces femmes incarnées dont on parle,

05:27l'alliance entre les genres, ça aussi, c'est quelque chose qui résonne chez vous.

05:31Oui, parce que pour moi, c'est vrai que je ne comprends pas ce clivage, finalement,

05:36où justement, quand on veut mettre les hommes contre les femmes,

05:39les femmes contre les hommes, en fait, on doit tous vivre ensemble.

05:42Pour moi, dans le travail, en tout cas,

05:44je ne comprends même pas qu'il puisse y avoir une différence entre une femme ou un homme,

05:47puisque de toute façon, c'est la compétence qui compte,

05:49que ce soit un homme ou une femme, c'est pour moi totalement égal.

05:52Et donc, c'est vrai que, on va dire, dans ce...

05:56C'est Destin de Femmes, c'est positif.

05:58Et du coup, je trouve qu'on a besoin de ça.

06:00Et je déteste les clivages.

06:01Et c'est vrai qu'on peut voir que c'est très, très vite souvent crivant

06:04et que ça n'a pas à l'être puisqu'on doit vivre ensemble et on vit ensemble

06:08et que les uns apportent aux autres, que les hommes apportent aux femmes,

06:11les femmes apportent aux hommes et qu'on doit tous être ensemble.

06:14Et alors vous, justement, Nadia Tchérégui,

06:16ce clivage, vous avez pu aussi le constater, on imagine, sur le terrain,

06:19puisque vous êtes quand même beaucoup en grand reportage

06:21dans des zones pas toujours très simples.

06:23Donc, justement, créer le lien entre ces gens,

06:25finalement, c'est pas un peu enfoncer une porte ouverte ?

06:27Qu'est-ce que vous en pensez ?

06:29Puisque ce sont des gens qui sont déjà alliés, quoi, finalement.

06:31On ne peut pas faire sans les autres.

06:33Oui, c'est vrai.

06:35Moi, d'ailleurs, sur le terrain, j'ai pas d'obsession féministe.

06:40Je suis une femme engagée.

06:43Depuis toujours, même bien avant d'être journaliste,

06:48ça m'anime aussi sur le terrain,

06:51mais de façon un peu pas militante.

06:55Je fais mon travail comme je respire.

07:00Et je suis...

07:04Vous êtes journaliste avant d'être femme.

07:06Ça, vous le dites souvent quand même, Nadia, c'est important.

07:08Et je fais mon travail presque toujours en réaction.

07:11J'ai toujours été un peu animée de cette colère positive.

07:16C'est-à-dire que quand il se passe quelque chose qui me révolte,

07:20je vais voir, je vais témoigner.

07:24Je propose, je mets en lumière les personnes.

07:32Elles sont souvent des femmes, puisque je suis toujours très révoltée.

07:37Très touchée par leur cause.

07:39Vous savez, les conditions, les femmes...

07:41Justement, aujourd'hui, vous êtes lauréate du prix Destin de Femme.

07:45Vous avez gagné.

07:47D'ailleurs, vous avez gagné plutôt lundi dernier,

07:49mais là, on est dans l'émission aujourd'hui.

07:51Et du coup, le fait d'avoir un prix qui récompense

07:54votre engagement comme ça sur le terrain, en tant que femme,

07:57parce que ça, il faut le souligner, alors que ce n'est pas un sujet chez vous,

08:00est-ce que ce n'est pas un peu dichotomique, finalement ?

08:02Qu'est-ce que ça vous fait comme effet, déjà ?

08:05Il a fallu que je comprenne.

08:08C'était tout un process, puisqu'effectivement,

08:11il a fallu que j'allie les deux pour comprendre,

08:14puisque effectivement, je suis tellement convaincue

08:17d'être d'abord une journaliste,

08:20il y a un côté presque asexué,

08:23et en face, il y avait d'autres femmes engagées,

08:27combattantes, etc.,

08:29qui sont des féministes au sens le plus proche du terme.

08:36Et après tout, pourquoi pas,

08:40ça me donne l'occasion de le partager,

08:42non seulement avec celles qui font partie de ces destins de femmes,

08:48mais aussi, et j'y pensais hier,

08:53à toutes ces femmes que j'ai rencontrées sur le terrain depuis 15 ans,

08:58qui ont partagé leurs histoires, leurs épreuves, leurs combats.

09:05Et en fait, je suis un peu le relais,

09:08c'est pas moi, c'est toutes.

09:11Et c'est un peu comme ça qu'on est et qu'on pense ici,

09:15c'est toutes ensemble et tous ensemble.

09:18C'est ça, toutes et tous ensemble.

09:20Et d'ailleurs, pour rebondir, Valérie Pérez,

09:23expliquez-nous pourquoi vous avez choisi Nadjet,

09:25pourquoi c'est important de marquer son destin comme ça à elle, Nadjet Chérigui ?

09:28Parce que, quelque part, ça a été un coup de cœur,

09:31dans le sens où j'ai adoré ses reportages,

09:33j'ai adoré la plume, j'ai adoré les angles,

09:36et surtout, je connais ce métier.

09:38Pour avoir été sur le terrain de nombreuses années,

09:40je sais quels sont les risques,

09:42je sais comment on travaille, je sais les difficultés,

09:45je sais tout ce qu'il faut faire pour avoir les autorisations de tournage,

09:49je sais que lorsqu'on veut rentrer dans un territoire en guerre,

09:53les fixeurs ne sont pas les mêmes pour les hommes ou bien pour les femmes,

09:57je sais ce que c'est que d'être dans un endroit où il y a des bombardements,

10:03ce que ça veut dire pour une femme,

10:05parce qu'une femme, elle a des enfants,

10:07il peut arriver d'avoir des problèmes sur place,

10:09il peut arriver de devoir rendre des comptes,

10:12comme ça m'est arrivé à plusieurs reprises.

10:14Et là, les interrogatoires sont complètement différents.

10:16On va vous interroger en vous disant, mais qu'est-ce que vous faites là ?

10:19Vous avez des enfants.

10:20Vous n'êtes pas à la maison, quoi.

10:21Qu'est-ce que vous faites là ?

10:22Et ça, ce genre de questions, on ne va pas les poser à un homme.

10:24Vous avez vécu des questions comme ça ?

10:26Est-ce qu'on vous voit rire, Nadia Thierry ?

10:28Oh, 20 fois !

10:30Ça me fait penser à une petite anecdote.

10:32Je travaille souvent avec un collègue photographe que je vais nommer ici,

10:38parce que c'est un photographe extraordinaire,

10:40Noël Kouidou, c'est un reporter de guerre

10:42qui a fait toutes les guerres possibles et imaginables de ces 30 dernières années.

10:46Et on est allé en Irak ensemble à plusieurs reprises.

10:51Et c'est drôle, à chaque fois, on m'a posé la question,

10:54tu as des enfants, qu'est-ce que tu fais là ?

10:57Je réponds, bah oui, j'ai une fille, mais bon, ça va.

11:02Mais lui, il en a quatre.

11:04Tu lui as posé la question.

11:06Vous avez envie de réagir, Emmanuel Sauvage ?

11:08Je suis très surpris, oui, en effet,

11:10puisqu'il y a le rôle de maman, mais c'est un job, en fait.

11:13Parfois, ça me paraît quand même extrêmement...

11:16Pourquoi on pose la question aux femmes et pas aux hommes ?

11:18C'est vrai qu'il y a la filiation mère-enfant,

11:22mais il y a aussi père-enfant.

11:24C'est vrai que j'ai du mal à comprendre cette différence.

11:26Et c'est vrai qu'il y a quand même pas mal, aux grands reporters,

11:29on en connaît pas mal de femmes, finalement.

11:32Donc c'est un métier qui doit être aussi captivant.

11:35Oui, c'est un métier mixte, c'est clair.

11:37Patrick Roger, justement,

11:38qu'est-ce que par rapport à ce positionnement des femmes sur le terrain ?

11:41Oui, alors, ça a éclaté il y a une trentaine d'années à peu près,

11:4420-30 ans, où il y a eu des journalistes, femmes,

11:48reporters et grands reporters.

11:50Avant, il y en avait très, très peu,

11:52en tout cas sur les lieux de conflits, sur les terres de conflits,

11:56et là où se rend effectivement Nadjet,

11:58parce qu'elle va à chaque fois sur des terrains très dangereux.

12:02Et oui, aujourd'hui, c'est un peu facile de se dire,

12:07oui, on n'a pas cette question à se poser par rapport à des enfants et tout.

12:10Mais dans les rédactions, il y a quand même eu ces débats,

12:12à un moment donné, il y a quelques années,

12:15en se disant, est-ce que quand on est patron,

12:18moi j'étais patron de beaucoup de rédactions,

12:20en se posant quand même cette question,

12:22quand on envoie quelqu'un sur le terrain,

12:24on pense bien sûr au journaliste ou à la journaliste,

12:27et on pense à tout le reste, à son environnement.

12:31Donc il faut quand même en avoir conscience.

12:33Donc ce n'est pas tabou de s'être posé, je pense, la question.

12:36Et c'est d'autant plus remarquable...

12:38Est-ce que vous vous réfléchissiez différemment quand vous envoyez une femme ou un homme sur le terrain ?

12:43Non, plus maintenant, mais c'est vrai qu'il y a une vingtaine d'années,

12:47probablement que ça me traversait davantage l'esprit,

12:50parce que j'avais cette notion de responsabilité de qui on envoie sur le terrain,

12:54surtout quand ce sont des terrains dangereux.

12:57Je me souviens en Afrique, on parlait de l'Irak tout à l'heure,

13:01et de beaucoup d'autres pays où il y a, quand il y a des conflits et des guerres,

13:05il n'y a pas besoin d'ailleurs non plus d'aller très loin,

13:07parfois il suffit d'aller au bout de la rue pour rencontrer la difficulté et le danger.

13:12Mais c'est vrai que c'était une question.

13:14Et j'ai vu face à cela, face à ces interrogations il y a quelques années,

13:18des femmes, des jeunes femmes, très déterminées,

13:23disant « moi je veux aller sur le terrain pour expliquer ce qui se passe, pour montrer... »

13:30Et moi, dans ces conditions, évidemment, on fait confiance à cette personne.

13:35C'est une sorte de motivation.

13:38C'est de montrer que ces femmes ont réussi à prendre leur destin entre leurs mains

13:43pour pouvoir aller témoigner comme on le fait.

13:47Alors ici on récompense une journaliste, mais il y en a beaucoup d'autres,

13:49dans beaucoup d'autres secteurs, qui étaient proposées,

13:53que vous avez reçues dans votre émission,

13:55où elles avaient envie aussi de montrer qu'il y avait des choses

14:01qu'elles pouvaient explorer et démontrer auprès du grand public.

14:07Bien sûr, et c'est ça, destin de femmes, effectivement.

14:09Vous restez avec nous, chers auditeurs, chers auditeurs,

14:11sur Sud Radio pour cette dernière de Destin de Femmes spéciale Grand Prix.

14:14Avec la saison 2024, on est avec la grand reporter et journaliste d'investigation,

14:18au Figaro Magazine, bravo Nadjet Çerégui,

14:21et notre jury, notre partenaire, le co-fondateur des Vogue Collection, Emmanuel Sauvage,

14:25Patrick Roger, le directeur général de Sud Radio

14:27et piloteur de Destin de Femmes, Valérie Pérez et Nouchia, tout de suite.

14:31Le groupe Connect, expert en recrutement intérimaire.

14:34Rejoignez les 35 agences du groupe Connect

14:36pour des opportunités de carrière partout en France.

14:39Le groupe Connect présente...

14:41Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Belair.

14:45Destin de Femmes sur Sud Radio, c'est l'émission consacrée aux femmes extraordinaires

14:49qui tissent le serail de notre République.

14:51Aujourd'hui, on est avec Nadjet Çerégui.

14:53Nadjet Çerégui, c'est la gagnante du prix Destin de Femmes 2024,

14:57grand reporter et journaliste d'investigation au Figaro Magazine.

15:00Notre partenaire, le co-fondateur des Vogue Collection, Emmanuel Sauvage,

15:04l'auteur du livre Destin de Femmes, Valérie Pérez et Nouchia,

15:06et Patrick Roger, le directeur général de Sud Radio.

15:10Alors justement, sur ce rôle des femmes

15:14et le fait de rester aussi objectif en couvrant des sujets

15:18assez émotionnellement chargés, Nadjet Çerégui,

15:21parce que ça c'est un point qui nous intéresse dans votre métier,

15:24comment on arrive à faire quand on voit des horreurs

15:27pour continuer sa vie derrière quand on rentre à la maison ?

15:31C'est pas toujours simple.

15:33Il y a des degrés dans l'horreur.

15:44On souffre.

15:46Non, non, on souffre.

15:48On pleure, ça m'est arrivé de craquer.

15:51Dans mon cas, rentrer et écrire, ça m'aide.

15:56Le fait de sortir ce que vous avez vu par l'acte de création.

16:01Je suis dans mon rôle, la finalité c'est d'écrire et de mettre en lumière.

16:05Donc ça m'aide, mais on sort jamais vraiment un M.

16:09Au fil des ans, je vois que ça abîme parfois un peu.

16:17Mais c'est comme ça, et puis je suis une personne sensible.

16:20Mais est-ce que c'est pas aussi parce que finalement c'est un choix,

16:24et que c'est un métier qui vous dépasse,

16:27que c'est presque une route que vous vous êtes donnée sans avoir le choix ?

16:33Ça me dépasse, absolument, c'est exactement le terme.

16:36Et je me fais même violence parfois,

16:39parce qu'il y a des sujets qui m'interpellent.

16:41Comme je vous le disais tout à l'heure,

16:44je choisis mes sujets presque en réaction.

16:46Il y a quelque chose de terrible, j'entends quelque chose.

16:51Comme cette histoire d'un village au fin fond de la Hongrie,

16:57où j'entends que le village est dirigé par un groupe néo-nazi,

17:03et qu'on organise des camps de travail pour les Roms.

17:07Et je me dis que ce n'est pas possible.

17:09Et en fait, j'y vais, parce que j'ai besoin de voir,

17:14j'ai besoin de comprendre.

17:16Et effectivement, je vois ce qu'il se passe,

17:18et je passe deux heures à interviewer ce néo-nazi.

17:23Pas toujours simple de prendre le recul.

17:26Voilà, j'ai une carapace, et je me protège de tout ça.

17:31Alors justement, pour rebondir sur ce projet qui vous dépasse, Valérie Pérez,

17:35j'ai envie de dire que Destin de Femme, ça vous dépasse aussi maintenant ?

17:38Ah oui, complètement.

17:39C'est-à-dire qu'au départ, lorsque je voyageais,

17:41que j'ai rencontré ces femmes, j'ai écrit leurs histoires,

17:44mais je ne pensais pas du tout éditer un livre.

17:47Quelques années plus tard, j'ai eu envie justement de me renseigner

17:50et de savoir si le droit avait évolué,

17:52si elles vivaient dans les mêmes conditions,

17:54ou bien finalement, si leur sort avait été amélioré.

17:57Et lorsque j'ai eu fini ce manuscrit,

18:00je l'ai envoyé à un ami qui est psychanalyste.

18:02Et au bout de deux mois, il m'a rappelé, il m'a dit,

18:04il faut absolument éditer ce livre, parce que tout ce dont tu parles,

18:07je le vois dans mon cabinet tous les jours.

18:09Je lui dis, mais enfin, mais ce n'est pas possible.

18:11On fait un tour du monde ici.

18:12Il m'a dit, oui, mais tu verras que les problématiques des femmes sont universelles.

18:15Et il avait raison.

18:16Donc, on a édité ce livre.

18:18Et après, vous avez raison, Judith, il y a eu des belles rencontres.

18:21Parce que ces femmes, pour moi, ce sont des belles rencontres.

18:23Nadjet a raison quand elle dit que lorsqu'elle va sur le terrain,

18:26moi-même, quand j'y suis allée, on ne sort jamais indemne.

18:29Il y a tout le temps quelque chose qui reste et ça nous change quelque chose en nous.

18:33Moi, je sais que je suis restée 12 ans dans des zones de conflit

18:36et je ne suis plus la même.

18:37Ça a été une renaissance après.

18:39Donc, quand on rencontre des femmes comme ça, qui souffrent

18:41et qui ont cette résilience, évidemment, nous, on change.

18:44Et voilà.

18:46Et toutes ces déclenchées, j'ai envie de dire,

18:49le livre a eu son propre destin.

18:51Avec votre rencontre, vous, Judith, Elodie, aussi Palombi,

18:54on a célébré la création de cette association

18:58pour pouvoir faire des causes maintenant un petit peu plus publiques.

19:01Oui, parce que je le dis aux auditrices, aux auditeurs,

19:03on vient de lancer effectivement l'ONG Destins de Femmes.

19:06Tout ça appuyé par le patron de ma radio, Patrick Roger, ici présent.

19:11Emmanuel Sauvage aussi.

19:13Juste un petit mot, Patrick Roger, sur ces femmes, justement.

19:17En fait, le mouvement du féminisme positif, on l'a dit, ça lie au lieu de cliver.

19:23Dans une société comme on la connaît actuellement,

19:26où les extrêmes sont en train de prendre le pouvoir,

19:29en tout cas, excite les gens et on le voit beaucoup.

19:32Le fait de vouloir créer le lien au lieu de rentrer dans ce clivage permanent,

19:36c'est aussi important, ça.

19:38Oui, ce sont des histoires qui sont inspirantes.

19:41Au moment où on rencontre beaucoup de difficultés,

19:44tous les portraits de femmes qui apparaissent dans Destins de Femmes

19:49sont pour cela exemplaires.

19:51Montrer que dans une situation qui est difficile, tendue,

19:55un destin qui n'était pas complètement choisi

19:59et qui emmenait sur peut-être une impasse,

20:01eh bien, il y a la possibilité de s'en sortir.

20:04Et je pense que ça résonne un petit peu avec l'actualité du moment.

20:10Je ne dis pas qu'on est dans une impasse,

20:12mais on a une situation qui est quand même assez...

20:14Je crois qu'on arrive à dépasser le mur, c'est ça ?

20:16Non, mais en tout cas, on a une situation assez difficile.

20:18Moi, je pense que le pire est toujours devant nous,

20:24mais évidemment, on peut l'éviter.

20:28Donc, quelles que soient les opinions politiques,

20:31évidemment, on ne va surtout pas faire de politique là aujourd'hui.

20:34Mais en revanche, on peut s'inspirer

20:37et on a tous besoin de modèles, d'exemples

20:40pour conduire un peu son chemin.

20:42Et c'est ça, Destins de Femmes.

20:43Bien sûr.

20:44Et ça, Emmanuel Sauvage,

20:45je dirais quand même quelques mots sur la manière

20:47dont vous gérez votre groupe, justement,

20:49et notamment son recrutement.

20:50Je vous ai déjà entendu dire qu'en fait,

20:52au recrutement, ce que vous regardez,

20:53ce n'est pas forcément le CV ou l'expérience.

20:55Ce que vous allez regarder, c'est la personne,

20:56comment elle se positionne,

20:57comment elle s'incarne,

20:58ce qu'elle dit d'elle-même,

20:59ce qu'elle dit physiquement

21:00et comment elle s'adresse à vous aussi,

21:01si elle est engagée, en fait, dans son poste.

21:03Tout simplement, ça peut être n'importe qui.

21:05Pour moi, ça peut être n'importe qui.

21:06Et pour revenir sur tout ça,

21:08je pense que chacun est aussi libre de son destin.

21:10C'est-à-dire qu'on crée son destin, de toute façon.

21:12Parfois, c'est plus compliqué.

21:13On est quand même en France,

21:14dans une zone, quand même,

21:15par rapport à d'autres pays,

21:17on se plaint toujours, rien ne va.

21:19Mais je pense que certains devraient aller

21:21un petit peu plus loin

21:22parce que je pense qu'il y a des choses

21:23qui sont beaucoup plus grave ailleurs.

21:24Mais c'est vrai que chacun a créé son destin.

21:26J'ai une petite anecdote qui me revient, là.

21:29On a racheté un hôtel

21:30qui est fermé pour plusieurs années pour travaux.

21:33Et puis, il devait rester six employés.

21:36Chacun est venu dans mon bureau du sud de la France.

21:39Il y en a eu, ils n'étaient jamais venus.

21:41Et j'ai une anecdote,

21:42parce que normalement,

21:43les cinq allaient être licenciés

21:45pour licenciement économique.

21:46Et là, j'ai une femme de 54 ans

21:48qui faisait les petits déjeuners de cet hôtel.

21:51Elle est arrivée,

21:52justement me dire,

21:53j'étais chez le coiffeur avant,

21:54je suis stressé et tout.

21:55Là, elle connaissait tout du groupe.

21:57Elle connaissait tout.

21:58Elle avait tout appris

21:59et elle s'est créée son poste.

22:00C'est-à-dire, par exemple,

22:01là, c'est un exemple concret.

22:03C'est elle-même qui a trouvé des solutions,

22:06qui a trouvé une solution pour qu'elle reste.

22:08Elle m'a donc donné une fonction.

22:10Elle s'est trouvée une fonction.

22:11Et du coup, j'ai trouvé justement,

22:13je me suis dit, c'est quand même hyper agréable.

22:16Une femme qui trouve justement,

22:18qui a trouvé son destin

22:20en se disant,

22:21puisqu'on lui avait proposé de revenir à Paris,

22:22donc vivant dans le Sud,

22:23c'est pas forcément très agréable comme situation.

22:25Et elle a trouvé son poste.

22:26Elle nous a dit, mais j'ai une proposition à vous faire.

22:28Et justement, je pense qu'on y est aussi.

22:32Chacun peut être aussi plus ou moins

22:34le maître de son destin

22:35et le créateur de son propre destin.

22:37Il faut toujours se battre,

22:38qu'on soit un homme, une femme.

22:40Il faut se battre pour être fort de conviction.

22:43Donc finalement,

22:44c'est une question que je peux vous poser à tous.

22:46Mais puisque vous incarnez tous chacun vos routes,

22:49Valérie Pérez, finalement,

22:51s'incarner dans sa route par le désir de faire,

22:53par la passion,

22:54finalement, ça permet d'aller le plus loin qu'on veut.

22:57Je crois que c'est ça, en fait, le vrai moteur.

22:59C'est la passion, c'est l'amour.

23:00C'est vrai que depuis que, justement,

23:02on fait ces représentations de destins de femmes

23:04dans différentes localités en France,

23:06le fait de se rapprocher comme ça des gens,

23:09d'être accompagnée par des acteurs

23:10et des actrices majeures

23:12qui lisent ces témoignages,

23:13eh bien, cette passion, cet amour,

23:15c'est ça qui nous amène loin.

23:17Et ça nous donne des émotions qui sont incroyables, uniques.

23:21Et je vous félicite, Emmanuel,

23:23parce que c'est vrai que vous essayez

23:24de trouver le meilleur potentiel chez les gens,

23:26ce qui n'est pas le cas,

23:27parce qu'on s'appuie souvent sur un CV,

23:29alors qu'il y a des femmes et des hommes

23:31qui sont capables de faire plein de choses,

23:33mais on ne leur donne pas la chance.

23:35Et on va dire bravo à Nadjet Chérigui,

23:37pour son prix Destins de Femmes, pardonnez-moi.

23:39C'est important de le dire,

23:41notre prix Destins de Femmes 2024.

23:43Deux, trois petits mots,

23:44parce qu'on va bientôt se quitter chacun,

23:45si vous aviez un souhait.

23:46La paix dans le monde.

23:47C'est un bon souhait.

23:48Emmanuel Sauvage ?

23:49Aucun clivage.

23:50Nadjet Chérigui, votre souhait ?

23:53Une société apaisée.

23:55Et vous Patrick Roger ?

23:56Que Destins de Femmes continue.

23:58C'est ça, longue vie à Destins de Femmes

24:00qui vient de lancer son ONG.

24:02Merci à tous pour toute votre fidélité

24:04à la première saison de Destins de Femmes.

24:06Merci Emmanuel Sauvage

24:07de nous accueillir dans ce magnifique lieu

24:09qui est le Brac,

24:10l'Hôtel Brac à Paris.

24:11Et puis nous, on se retrouve à la rentrée.

24:13Je vous embrasse.

24:16Destins de Femmes, Judith Belair.

24:19Avec le groupe Connect,

24:20expert en recrutement intérimaire.

24:22Rejoignez les 35 agences du groupe Connect

24:24pour des opportunités de carrière partout en France.

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