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Dans Destins de Femmes, Judith Beller reçoit Elisabeth Auffray, directrice régionale marketing communication partenariats à la chambre de métiers et de l'artisanat Ile-de-France

"Destins de Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Emission tirée du livre de Valérie Perez-Ennouchi, "Destins de Femmes", sorti chez Ramsay, prix Edgard Faure 2021.

Une émission de Judith Beller.

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##DESTIN_DE_FEMMES-2025-03-08##

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Transcription
00:00La caisse d'épargne Ile-de-France, fière de soutenir toutes les femmes, vous présente
00:05Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Belaire.
00:08Bienvenue à toutes et à tous dans Destin de Femmes sur Sud Radio, votre rendez-vous
00:12du samedi à 13h30, inspiré du livre de Valérie Pérez.
00:15Cette journée de la femme, rappelons, c'est important que le féminisme doit tous nous
00:20lier et non nous cliver, car être féministe, c'est être universaliste.
00:24Et puis une autre nouvelle importante, on vient de passer cette semaine le cap des
00:271 million d'abonnés sur Youtube.
00:29Merci à tous pour votre engagement, votre fidélité, c'est la fête sur Sud Radio,
00:33parlons vrai.
00:34Alors aujourd'hui, pour cette journée spéciale, je suis contente de mettre à l'honneur Elisabeth
00:37Offray, qui est directrice des relations extérieures et des partenariats de la CMA Ile-de-France,
00:42et évidemment aussi une femme engagée tant dans son parcours professionnel que dans les
00:45valeurs qu'elle véhicule.
00:46Bienvenue sur Sud Radio, Elisabeth.
00:47Bonjour Judith.
00:48Bonjour.
00:49Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Belaire.
00:52Alors je vais vous poser les questions usuelles de cette émission, Elisabeth, quelle est
00:57votre définition du féminisme ?
00:59Une excellente question, définition du féminisme, je vous avoue que je ne me suis jamais posée
01:09la question, en fait, s'il y avait une définition du féminisme.
01:13Je me suis toujours dit que les hommes et les femmes étaient à la fois complémentaires
01:18et égaux.
01:19Donc, je suis née en fait, en plus, à une époque où le féminisme portait des valeurs
01:28qui aujourd'hui sont, à mon avis, installées pour beaucoup.
01:31Donc aujourd'hui, le féminisme, c'est une valeur qui est très large et on peut mettre
01:38beaucoup de choses et où il y a des choses qui ont bien avancé, puis d'autres choses
01:41à encore mettre en place.
01:43Alors justement, qu'est-ce qui a bien avancé et qu'est-ce qu'il faut continuer à remettre
01:47en place ?
01:48Ce qui a bien avancé, c'est, je pense, l'image de la femme et de choses toutes simples
01:56comme les tâches ménagères.
01:57Moi, je suis d'une famille latine où c'était plutôt la femme qui faisait les tâches ménagères
02:03et puis l'homme qui avait ce rôle patriarcal et c'était comme ça.
02:08Et moi, j'ai vu ma maman agir comme ça et puis aujourd'hui, on s'aperçoit que
02:13ce n'est pas le cas.
02:14Moi, dans mon entreprise, il y a des hommes qui prennent leur congé parental, il y a
02:19des hommes qui s'arrêtent le travail le mercredi pour pouvoir élever leur enfant.
02:22Donc, ça a beaucoup évolué à ce niveau-là.
02:25Et c'est une bonne chose.
02:26Et c'est une bonne chose.
02:27Donc, les hommes, ils peuvent être féministes, en fait.
02:30Moi, je pense, oui, complètement.
02:31Donc, vous avez des exemples concrets autour de vous ?
02:34Oui, tous les jours.
02:35Tous les jours, il y a des hommes qui, tout en étant extrêmement galants, parce que
02:39c'est important d'avoir ce côté extrêmement reconnaître la place de la femme et puis
02:45tout ce que représente une femme avec à la fois l'élégance, la finesse.
02:50Oui, parce que ce n'est pas un homo, il faut le préciser, qu'aujourd'hui, on peut être
02:54une femme libérée et rester une femme féminine avec tous les attributs, entre guillemets,
03:00de la femme en question.
03:01Absolument.
03:02En tout cas, c'est complètement ma vision et je le vois, je voyage beaucoup dans le
03:06cadre de mon métier et je m'aperçois que partout où on va, l'élégance, la femme
03:12française est vue comme une femme à la fois libérée, élégante, qui représente à la
03:17fois la mode et ce côté libéré.
03:20Donc, je me dis que c'est plutôt bien.
03:23Alors, si vous aviez un souhait à faire en cette journée de la femme, qu'est-ce que
03:27ce serait ?
03:28Qu'est-ce que ce serait ?
03:31Eh bien, vous avez commencé en disant que le féminisme ne devait pas être clivant.
03:36C'est ça que j'aimerais, qu'on arrête de parler de clivage et que cette notion de
03:42féminisme marque des oppositions au lieu de marquer des rassemblements.
03:46Je parle entre mes femmes en plus.
03:49Bien sûr.
03:50D'ailleurs, que ça rassemble toutes les femmes aussi.
03:52Absolument.
03:53Ça, c'est important.
03:54Oui.
03:55Alors, on va parler vrai sur Sud Radio, c'est normal, on parle vrai sur cette radio.
03:59On parle de vous aujourd'hui.
04:01Simone de Beauvoir, elle nous disait « On ne n'est pas femme, on le devient ». Est-ce
04:04que vous avez un moment particulier dans votre vie où tout d'un coup vous êtes dit « ça
04:07y est, j'y suis ».
04:08Femme ?
04:09Oui.
04:10Au fond, je crois que je me suis sentie toujours femme, extrêmement femme.
04:15Depuis toute petite.
04:16Depuis toute petite.
04:17Et j'ai découvert mon côté masculin, enfin ce qu'on peut appeler un côté masculin,
04:23plus tard.
04:24Et voyez, là, je suis en train de dire, quelque part en train de sous-entendre que ce côté
04:29où il faut s'imposer, où il faut diriger, on le voit plutôt du côté des hommes.
04:34Et en réalité, c'est faux.
04:37Ça change.
04:38Ça change.
04:39Et puis surtout, au fond, ce n'est pas parce qu'on est une femme qu'on prend des décisions,
04:42qu'on est parfois un peu autoritaire ou un peu qu'on perd son côté féminin.
04:47On peut être femme et autoritaire.
04:49Bah oui.
04:50D'ailleurs, ça va bien.
04:51Souvent.
04:52Tout à fait.
04:53Je pense que oui, quand même, oui.
04:56Les femmes incarnées, en général, elles n'ont pas de problème avec ce qu'elles pensent
04:59ou ce qu'elles ont à faire faire.
05:00Absolument.
05:01Oui, oui.
05:02Et en fait, moi, souvent, on me dit, j'avais un élu avec qui je travaillais qui me disait
05:08Élisabeth, on s'est rendu compte que c'était un ordre, ce qu'elle disait une fois qu'on
05:14l'avait fait.
05:15Et donc, je me dis que quelque part, en gardant le sourire, on peut s'imposer, on peut imposer
05:21des choses.
05:22Et être ferme.
05:23Et est-ce que ça marche pas mieux déjà, parfois aussi ?
05:25Quand on fait ça ?
05:26Oui.
05:27Parce que j'ai remarqué un truc, par exemple, chez les grands présidents d'entreprises,
05:31c'est que quand ils parlent, ils parlent très doucement.
05:33Vous avez remarqué ça aussi ?
05:35Parce qu'en fait, ça force à tendre l'oreille, forcément.
05:37Donc, quand ils commencent à parler, tout le monde se tait.
05:40Et est-ce que finalement, donner un ordre avec le sourire, ça fait que le fait que
05:44ça fasse oublier que c'est un ordre, est-ce que ça fait pas que cet ordre fonctionne
05:47mieux ?
05:48Je pense.
05:49C'est un peu comme le pouvoir du silence, en fait.
05:52C'est vrai.
05:53C'est absolument, absolument ça.
05:55Il faut à la fois, je pense qu'on a tous besoin, à un moment donné, d'avoir un cadre,
06:04un cadre sans qu'il nous limite, mais de savoir où on va, d'avoir des directions,
06:08d'avoir des axes.
06:09Et c'est pas un gros mot.
06:11C'est-à-dire que quand vous avez un patron qui sait où il va, c'est quand même beaucoup
06:16plus rassurant et motivant.
06:17Ça peut être exultant aussi.
06:18Ça peut être ?
06:19Exultant.
06:20Complètement.
06:21C'est ce qui donne envie de se dépasser et c'est ce qui donne envie d'avoir de l'audace.
06:27Toujours de l'audace.
06:29Alors Elisabeth Offray, j'ai d'autant plus de plaisir à vous recevoir et à vous donner
06:33la parole aujourd'hui que nous avons un partenaire commun qui est la Caisse d'épargne Île-de-France,
06:39grâce à qui cette émission continue de mettre à l'honneur les femmes tous les samedis,
06:44et qui s'est engagée en tant que mécène aux côtés de l'ACMA, Île-de-France, notamment
06:50pour un projet en particulier qui est l'Excellence dont on va parler, mais d'une manière plus
06:54générale sur la valorisation des femmes aussi et différents niveaux.
06:59Expliquez-moi un petit peu.
07:00Absolument.
07:01C'est la valorisation des femmes dès la formation.
07:05La Chambre de métiers Île-de-France, c'est aujourd'hui neuf sites en Île-de-France,
07:11c'est plus de 6500 apprentis dans tous les secteurs.
07:13Et dans tous les secteurs de l'artisanat, il y a des femmes.
07:17C'est vraiment quelque chose qui s'impose tout naturellement et pour lequel la Chambre
07:25de métiers est très sensible.
07:26Ces jeunes qui sont formés, ce sont des futurs chefs d'entreprise.
07:32Et la chance que nous avons eue avec la Caisse d'épargne Île-de-France, c'est que dès
07:36le départ, dès que la formation est en route, c'est-à-dire dès que le jeune est en apprentissage
07:43pour apprendre un métier, la Caisse d'épargne y intervient d'une façon, vous avez dit
07:49mécène, c'est exactement le terme.
07:51C'est-à-dire que l'idée, c'est de leur parler d'argent, par exemple, finances et pédagogie.
07:55C'est leur dire, vous savez aujourd'hui, plus personne n'a d'argent liquide sur lui.
07:59C'est une carte bleue, c'est complètement éphémère, dématérialisé.
08:04Et puis en plus, on n'a pas la matière dans la main.
08:09Absolument.
08:10On n'a pas la notion de l'argent.
08:11Et pour avoir assisté à ces séances d'information avec finances et pédagogie, on remet l'argent
08:18au cœur du sujet.
08:19Parce que ce n'est pas un gros mot non plus.
08:21Parce que ce n'est pas un gros mot.
08:22Absolument.
08:23Complètement.
08:24Et surtout, c'est d'autant moins un gros mot quand on est un futur chef d'entreprise.
08:28Bien sûr.
08:29Si on veut gérer son entreprise, il faut avoir cet aspect à la fois, comprendre ce
08:33qu'est l'argent, comment on le dépense, comment on le met de côté.
08:35Là, par exemple, on parle à des jeunes qui ne payent pas d'impôts.
08:39Bientôt, vous allez payer des impôts.
08:40Il faut mettre de côté.
08:41Et ça, c'est une chance d'avoir cette intervention de la Caisse d'épargne.
08:46Et le lien avec les femmes, c'est de montrer que tous les apprentis peuvent créer leur
08:53entreprise, se former dans n'importe quel domaine et être accompagnés en ce sens-là,
09:02dans le sens où, quel que soit, que l'on soit un homme ou une femme, on peut faire
09:06n'importe quel métier dans l'artisanat.
09:09Alors, il y a un autre sujet que j'ai abordé assez rapidement, puis on reviendra dessus
09:13après parce qu'il nous reste assez peu de temps, mais on va quand même en parler
09:16deux secondes.
09:17C'est ce projet Lexilens, des lunettes électroniques qui permettent aux dyslexiques de lire, aux
09:21gens qui sont victimes de dyslexie et aussi de dyspraxie, j'imagine.
09:24C'est une révolution, ça ?
09:26C'est une révolution, absolument.
09:28Et alors, quel est le rapport entre la CMA, la Caisse d'épargne et Atoll ? Même si
09:32on ne cite pas d'habitude les marques, on peut le dire aujourd'hui.
09:34C'est le seul à le faire.
09:35Allez-y.
09:36Le point commun, c'est l'audace.
09:39C'est un moment de se dire, il y a un problème, on va trouver la solution ensemble.
09:41Aujourd'hui, beaucoup de jeunes sont confrontés à un véritable problème de lecture parce
09:47qu'ils sont dyslexiques.
09:49Et donc, l'idée, c'est qu'on a entendu parler de cette innovation Lexilens qui permet
09:58de lire avec une approche technique dans laquelle je ne rentrerai pas dans le détail, mais
10:05ça offre la possibilité à ce jeune de lire correctement.
10:07Lire correctement, ça veut dire accéder plus facilement aux études, ça veut dire
10:10aussi créer son entreprise.
10:12Et dans les témoignages, c'est incroyable ce que nous disent ces jeunes qui aujourd'hui
10:16ont fait les tests, vont les porter, accompagnés par leurs enseignants.
10:19L'audace, c'était de dire, ces lunettes ont un certain coût, elles coûtent 450 euros
10:25pour tout vous dire.
10:26Et l'idée, c'est de se dire ce qu'il leur manquait.
10:29Exactement.
10:30Et là, la Caisse d'épargne a joué un rôle essentiel.
10:33Il a joué ce rôle de se dire, je soutiens ce type de projet et son soutien a permis
10:39aussi que la région Ile-de-France nous accompagne également.
10:42Et on a participé à un appel à projet de la région Ile-de-France qui du coup, on est
10:50arrivé avec ce projet en disant, on a un partenaire privé, on a les jeunes, on a les
10:54parents qui soutiennent, on a les enseignants qui sont formés en ce sens et voilà, on
10:58va permettre à ces jeunes d'aller plus loin dans leurs études.
11:01Bravo.
11:02Vous restez avec nous sur Sud Radio, on est en compagnie d'Elisabeth Offrecq et directrice
11:07des relations extérieures et des partenariats de la CMA Ile-de-France.
11:10Restez là, on revient pour la seconde et dernière partie de cette émission.
11:13A tout de suite.
11:14La Caisse d'épargne Ile-de-France, fière de soutenir toutes les femmes, vous présente
11:19Sud Radio, destin de femmes, Judith Beller.
11:23Destin de femmes sur Sud Radio, c'est l'émission qui célèbre le féminisme autrement en particulier
11:27en cette journée de la femme.
11:29Vous êtes aujourd'hui donc en compagnie d'Elisabeth Offrecq et directrice des relations
11:32extérieures et des partenariats de la CMA Ile-de-France.
11:35Alors la CMA Ile-de-France, avec encore la Caisse d'épargne, on va encore en dire quelques
11:40mots avec la Caisse d'épargne Ile-de-France avant de passer à un autre sujet, se sont
11:45engagées, donc continuent à s'engager aussi pour l'apprentissage.
11:48Il y a notamment 28 apprentis qui sont montés sur le Bélème pendant les Jeux Olympiques
11:54cet été.
11:55Tout ça poussé par la Caisse d'épargne.
11:58Expliquez-nous d'où vient cette idée, pourquoi, comment, etc.
12:00Là encore, je crois que c'était une volonté sur le Bélème, dont la Caisse d'épargne
12:09est mécène, c'est plutôt des jeunes en insertion qui ont l'habitude de monter.
12:14Et là, le challenge était de se dire, il faut promouvoir l'apprentissage.
12:18Vous savez, on n'en parle pas suffisamment de l'apprentissage et de l'ouverture que
12:22ça représente pour les jeunes.
12:23Il y a aujourd'hui, si on prend rien que nos CFA, 50 métiers, 90 diplômes, avec 95%
12:29de chances de trouver un emploi.
12:3080%, c'est énorme.
12:31C'est énorme.
12:32C'est rare en plus, c'est un plus en plus rare, c'est-à-dire qu'il y a des gens qui
12:36font des dizaines d'années d'études aujourd'hui qui ont du mal à trouver, effectivement.
12:40D'ailleurs, on les retrouve de plus en plus dans l'artisanat, on pourrait en parler aussi.
12:43On s'aperçoit qu'il y a beaucoup de reconversions dans l'artisanat, je pourrais vous citer
12:48des exemples qui vous étonneraient.
12:50Et cette idée de BELEM, elle est venue de la Caisse épargne et de France en se disant
12:55mais quelle meilleure valorisation de l'apprentissage que de les faire monter sur le BELEM, d'être
13:00conforté.
13:01Et pour leur montrer aussi ce que ça fait.
13:03Absolument, c'est exactement ça.
13:05C'était de leur montrer comment on vit sur un bateau exigu, avec des toutes petites
13:10couchettes et ils doivent participer tous les jours à la vie du bateau.
13:14Et ça a été une expérience formidable.
13:17Ce que je ne vous ai pas dit, c'est que les 28, avec le capitaine, on a repéré ceux
13:24qui étaient vraiment passionnés par l'expérience qu'ils avaient vécue et ils ont postulé
13:29pour pouvoir être éclaireurs.
13:31Il y en a un qui s'appelle Hugo Girbald, qui aujourd'hui fait partie de la Caisse
13:35d'épargne, parce que la Caisse d'épargne l'a recruté, le hasard fait bien les choses.
13:39Et il a été un des 13 éclaireurs qui ont ramené la flemme, la flamme.
13:44La flemme, ça n'a jamais l'absence.
13:47Non, je ne veux surtout pas donner cette image, parce qu'on n'est pas sans comment la flamme.
13:52Et sans avoir la flemme, il est envenue, donc il a fait partie des éclaireurs qui ont ramené
14:00la flamme olympique.
14:01Il vient d'un CFA, d'un centre de formation, et on est très très fiers de lui.
14:06C'est le genre de belles histoires qu'on aime.
14:08Alors, je voudrais aussi qu'on fasse un point sur l'apprentissage de nos jeunes femmes.
14:12Vous dites qu'elles sont présentes pratiquement dans toutes, d'ailleurs dans toutes les filières
14:16en question, que vous proposez à l'ACMA.
14:19C'est quoi les secteurs où elles sont le plus là, et c'est lesquels qui sont en souffrance ?
14:23Je pense, même si je n'ai pas d'études précises sous les yeux, spontanément, je
14:29dirais que là où elles reviennent en force, c'est dans la cuisine.
14:33Vous savez, la cuisine, c'est quand même beaucoup un métier d'homme.
14:35Vous voyez comme quoi, on revient au début.
14:38Et dans les grands chefs, on a de plus en plus de femmes.
14:40Qui sont très inspirées par la cuisine de leur grand-mère, on peut le dire ou pas ?
14:43Absolument !
14:44Quand on a eu la chance d'avoir une grand-mère.
14:46Absolument, et puis vous voyez aujourd'hui, ces métiers-là sont à la mode.
14:50Moi, je vous dis, avec des métiers comme ça, on va partout dans le monde.
14:54Et ça, c'est quelque chose d'extraordinaire qu'on ne dit pas assez.
14:57C'est d'ailleurs ce qui fait que je suis chargée des relations extérieures et de
15:01l'international pour justement montrer à quel point l'apprentissage vous ouvre des
15:07portes.
15:08L'apprentissage et l'artisanat.
15:09Parce qu'il y en a partout dans le monde et que c'est l'émancipation, on revient
15:13aux femmes.
15:14Dans beaucoup de pays, c'est par l'apprentissage, l'artisanat que l'émancipation des femmes
15:18se fait.
15:19Qu'elles arrivent à monter leur micro-entreprise, etc.
15:22Absolument.
15:23C'est exactement ça.
15:24Dans les métiers où elles sont peut-être moins représentées, c'est les métiers
15:29du bâtiment.
15:30Ça peut s'expliquer, mais j'ai quand même de très belles idées.
15:34Ça peut s'expliquer, mais j'ai envie de dire que si c'est un métier de force,
15:38de beaucoup de force, on peut comprendre, mais qu'à la limite, sinon, si c'est
15:41un métier de précision, tous les métiers du bâtiment sont faisables aussi par des
15:44femmes.
15:45Absolument, parce que ce qu'on ne dit pas assez, c'est que les métiers se sont adaptés
15:48aussi.
15:49Si vous prenez le métier de boucher, par exemple, aujourd'hui, il y a toute une organisation
15:56qui s'est faite avec du matériel qui permet qu'il y ait le minimum de poids qui soit
16:01porté.
16:02C'est fait aussi bien pour les hommes et du coup, ça permet l'accès aux femmes.
16:07En boucherie, on a des femmes, dans les secteurs du bâtiment, en plomberie, on a des femmes
16:13et elles s'y sentent bien, j'ai l'impression.
16:15Parce que l'image de ces métiers dits masculins a beaucoup évolué aussi, ça leur a donné
16:19envie, notamment grâce à la médiatisation.
16:22Mais qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné, ça a changé ? C'est la libération ?
16:24Celle de la parole ? C'est une nouvelle génération ?
16:28J'ai le sentiment que ce sont beaucoup des métiers que l'on choisit, ça, c'est
16:34la différence.
16:36C'est des métiers que l'on choisit, on gagne sa vie et au fond, on se dit, pourquoi
16:40pas moi ?
16:41Et j'ai l'impression que chez la jeune génération, même la très jeune, ils n'ont
16:48pas justement...
16:49Moi, franchement, il y a quelques années, on m'aurait dit, je deviens maçonne ou je
16:52deviens...
16:53Tout le monde m'aurait dit, mais ça ne va pas.
16:55Or, aujourd'hui, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui, il y a encore du travail, il
17:00faut pas se leurrer.
17:01Il y a encore beaucoup de choses, beaucoup de stéréotypes et de choses à lever, mais
17:06on est sur la bonne route.
17:07On est sur la bonne route.
17:08Qu'est-ce que c'est les barrières les plus persistantes, selon vous ?
17:10Les a priori, je pense, l'a priori, c'est de se dire, je ne suis pas capable...
17:17L'a priori non informé, quoi, en fait.
17:19Et alors, je crois que c'est vraiment, vous avez mis le doigt dessus, la désinformation
17:22globale.
17:23La désinformation, oui.
17:24Et c'est un problème sociétal, en fait, ça.
17:26C'est exactement ça.
17:27Je pense qu'on a plus tendance à opposer qu'à valoriser.
17:31On n'imagine pas qu'avant tout, ce qui est important dans la vie, c'est d'être
17:38heureux.
17:39Donc, quand je vous dis ça, c'est extraordinaire, n'est-ce pas ?
17:41C'est John Lennon qui disait ça.
17:43Exactement.
17:44Eh bien, ça se travaille et ça commence par choisir quelque chose que l'on aime.
17:49Et quand on choisit quelque chose que l'on aime, vous savez...
17:51On s'épanouit.
17:52On s'épanouit.
17:53Et en face de vous, tout le monde vous voit épanouir et ça se voit.
17:56Est-ce que vous avez une grande histoire de réussite comme ça, d'une apprentie qui
18:01a trouvé sa route et c'était pas évident et c'est un métier masculin, justement ?
18:06Alors, l'histoire la plus incroyable, c'est qu'on avait fait une opération avec une
18:12université, l'université de Nanterre, pour ne pas les citer.
18:14Et on a fait une opération qui s'appelait l'artisanat entre à l'université.
18:20Vous imaginez quand même, comme ses précurseurs, l'artisanat université, deux mondes que
18:25l'on oppose.
18:26Et dans ce cadre-là, on a fait intervenir une jeune femme, plusieurs, mais celle-là
18:31m'a beaucoup marquée parce qu'elle avait fait deux ans en université.
18:33Et puis, elle rêvait d'être couvreur, couvreur.
18:37Et ce qui est incroyable, c'est qu'elle a réussi à faire ce métier-là, elle est
18:42venue nous en parler.
18:43Alors couvreur, pour les auditeurs, c'est ceux qui font les toits, en fait, c'est ça.
18:47Qui vont mettre la tôle là où ça manque, dans la ville, à Paris.
18:51Un très beau métier.
18:52Et en plus, c'est une technique très particulière parce que les toits parisiens sont très particuliers
18:57aussi.
18:58Exactement.
18:59Et puis, il ne faut pas oublier que c'est les toits, c'est Notre-Dame aujourd'hui.
19:02Il y a eu du travail à ce niveau-là.
19:04Incroyable.
19:05C'est incroyable.
19:06Cette jeune femme, en plus, ce qui m'a marquée, c'est qu'on était loin de l'image
19:12d'Épinal en se disant forcément, elle doit être costaud.
19:16Non, elle était toute fine, extrêmement féminine.
19:20Et moi, c'est ce qui m'a marquée le plus, c'est ne pas devenir un homme parce qu'on
19:25fait un métier d'homme.
19:26Ça, je crois que c'est là qu'on a laissé.
19:27Sortir du stéréotype en général, quoi.
19:28Exactement.
19:29Comment ça s'est passé pour vous, en quelques mots, Elisabeth, dans votre milieu pro et
19:34le monde de votre hôte ? Est-ce que vous avez été confrontée à des problèmes liés
19:38à votre genre ou ça ne vous est pas arrivé ? Ou alors vous vous en foutez ? Parlons vrai.
19:42Je pense qu'avec l'âge, on apprend beaucoup de choses, on apprend aussi à se détacher.
19:49Moi, je voudrais dire que c'est beaucoup d'hommes qui m'ont accompagnée, qui ont
19:54cru en moi, même avant moi, et qui m'ont dit voilà, vous êtes capable de faire ci,
20:01vous êtes capable de faire ça, qui m'ont poussée, qui m'ont amenée à ce poste que
20:04j'ai aujourd'hui.
20:05J'ai été confrontée aussi à une ou deux femmes extrêmement dures, injustes.
20:12Donc, voilà, je pense que c'est intéressant.
20:16Vous croyez plus à la fraternité qu'à la sororité ?
20:18Oui, clairement.
20:19En tout cas, c'est mon point de vue personnel.
20:22Je crois en effet, bien sûr, que la sororité, c'est un peu un leurre.
20:27Je ne sais pas, mais en tout cas, c'est quelque chose, c'est un mot qui, pour moi, n'existait
20:32pas il y a encore 20 ans.
20:34C'est tout nouveau comme mot.
20:35Donc, je me dis bon, c'est bien, on invente des concepts et on en a besoin dans certains
20:41cas.
20:42Mais fraternité, c'est vraiment le terme qui me vient à l'esprit, oui.
20:45Qu'est-ce que ça serait votre souhait si vous en aviez un réalisable comme ça dans
20:48l'instant ?
20:49Ah, ce n'est pas évident, ça.
20:54En fait, c'est difficile pour moi de répondre parce que je crois que je me sens, je touche
20:59du bois parce que je suis un peu superstitieuse, je me sens très bien dans ce que je fais
21:02et j'aime ce secteur de l'artisanat, de l'apprentissage.
21:08Donc, du coup, en fait, je me dis que ça continue, qu'on le développe, qu'on ne touche
21:15pas à ce secteur-là qui a besoin de toucher encore plus de publics.
21:21Aujourd'hui, qu'est-ce qui est plus triste qu'un centre-ville sans artisans ?
21:25C'est vrai.
21:26Et insécure.
21:27Et l'artisanat est le premier employeur de France.
21:30Absolument.
21:31Merci beaucoup, Elisabeth Offray.
21:33Merci, Judith.
21:34Vraiment, ça a été un plaisir.
21:35Un message à toutes nos petites sœurs, être maçon, être boulanger, être boucher, c'est
21:39possible.
21:40Absolument.
21:41Et toutes les infos, c'est sur cma-idf.fr.
21:42Et qu'est-ce que vous avez, un petit message aux femmes pour cette journée ?
21:47En fait, moi, j'ai envie de dire qu'il faut célébrer les femmes tous les jours.
21:52Alors ça, j'adore.
21:53Voilà.
21:54J'adore.
21:55Moi, ça me va très bien.
21:56Tous les jours.
21:57Célébrons nous-mêmes, d'ailleurs.
21:58366 jours quand il soit besoin.
21:59Allez, merci beaucoup.
22:00On se retrouve demain à 19h pour cette excellente, et puis samedi prochain à 13h30 pour un
22:05nouveau Destin de Femmes, chers auditrices, chers auditeurs, je vous embrasse.
22:07Merci à Julien qui réalise pour vous Babaïr.

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