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Dans Destins de femmes, Judith Beller reçoit Elodie Dratler, fondatrice de Wominds, la start-up qui mesure la parité dans les entreprises.

"Destins de Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Emission tirée du livre de Valérie Perez-Ennouchi, "Destins de Femmes", sorti chez Ramsay, prix Edgard Faure 2021.

Une émission de Judith Beller.

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##DESTIN_DE_FEMMES-2024-10-19##

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Transcription
00:00SimpliCicar, la vente de votre auto servie sur un plateau avec plus de 90 concessions près de chez vous.
00:06SimpliCicar.com vous présente Sud Radio, Destin de Femme, Judith Beller.
00:12Bonjour à toutes, bonjour à tous. Bienvenue dans Destin de Femme sur Sud Radio, votre rendez-vous du samedi 13h30 avec les femmes françaises au parcours hors du commun,
00:20connues ou pas d'ailleurs, et tous-tils confondues. Une émission imaginée grâce au livre même-titre de Valérie Pérez.
00:26Aujourd'hui, vous allez découvrir le destin d'une femme qui s'engage pour l'égalité professionnelle, femme-homme, au sein des entreprises.
00:32Et Laudie Drattler, j'ai envie de dire l'inventeuse, fondatrice de la start-up Wominds.
00:36C'est une plateforme technologique qui porte, accompagne et mesure l'apparaité, tout simplement, pour faire changer plus vite la société.
00:44Et Laudie Drattler, vous avez mis votre vie d'entrepreneur au service de nos soeurs. On aime ça sur Sud Radio, bienvenue.
00:49Exactement, merci de votre accueil Judith.
00:52Sud Radio, Destin de Femme, Judith Beller.
00:55Alors, pour commencer, Laudie Drattler, les questions usuelles de cette seconde saison de Destin de Femme, la première, votre définition du féminisme ?
01:03C'est peut-être compléter la phrase de Jean Baudin, « Il n'est de richesse que d'hommes ».
01:10Et de femmes, en fait, j'ai envie de dire. « Il n'est de richesse que d'hommes », ça date du XVIe siècle.
01:15Moi, je me méfie pas mal de la sémantique. Elle inscrit quand même, cette sémantique, un schéma et conditionne un peu nos pensées.
01:22Donc, je pense qu'aujourd'hui, il faut pouvoir oser dire, elle est incomplète, cette phrase, cette perception, elle est incomplète.
01:29Donc, il n'est de richesse que d'hommes et de femmes ensemble.
01:32Donc, le féminisme, c'est les hommes et les femmes ensemble pour le droit des femmes, c'est ça que vous dites ?
01:35Pour le droit des femmes, oui. Et ça se revendique, je pense, parce que ce droit-là, maintenant, évidemment, tout le monde en a peut-être conscience.
01:41Mais faut-il encore en prendre conscience ? Moi, ça m'a pris presque une vie de le prendre conscience.
01:45Il n'est jamais acquis, il n'est jamais installé, il est fragile.
01:50C'est celui sur lequel on peut peut-être identifier le niveau de démocratie, de liberté sociale dans lequel on a tous la chance, et toutes ont la chance de naviguer.
02:00Donc, il est au service des êtres humains.
02:04Est-ce que, du coup, on a déjà la réponse, les hommes peuvent donc être féministes ?
02:12Les hommes peuvent, et je dirais doivent, parce qu'ils ont un pouvoir de fait.
02:22La société, elle s'est organisée quand même autour de ce pouvoir.
02:26Elle est encore patriarcale ?
02:27Elle l'est. Elle l'est encore. Elle l'est de trop.
02:31Mais ce sont nos meilleurs alliés. Je pense qu'on ne peut absolument pas reproduire un schéma clivant.
02:38Non, non, ils sont au contraire en première ligne.
02:40Pourquoi est-ce qu'il ne faut pas reproduire un schéma clivant ?
02:43Parce que ce féminisme, en tout cas tel que moi le considère, il est justement de considérer que les droits humains intègrent les hommes et les femmes.
02:52On n'est pas là pour sortir l'un ou l'autre de nos genres.
02:57Si on veut un universalisme et un accès à tous aux droits et au respect de soi, de son corps, de son pouvoir d'agir et d'être.
03:05Donc il n'est pas question qu'on sorte les hommes de là.
03:08La question que je me pose plus sur la place des hommes, c'est, à mon avis, ce sont nos meilleurs alliés.
03:12Parce qu'ils ont le pouvoir d'agir.
03:14Donc ils peuvent quand même changer les choses.
03:16Ça peut être nos meilleurs ennemis aussi, non ?
03:17Ça peut être nos meilleurs ennemis.
03:19Mais quand ils deviennent nos meilleurs amis, je les invite à faire le contraire de l'empowerment féminin.
03:26C'est-à-dire se désempouvoirer.
03:28Je ne sais pas si on peut dire ça comme ça.
03:30Mais j'aime bien ce terme-là de se dire...
03:32Que le sujet soit de prendre conscience pour l'homme de se dire, j'ai des avantages, j'ai des droits.
03:42Donc je n'ai pas besoin d'en rajouter.
03:43Non seulement je n'ai pas besoin, mais ma force à moi, ça va être peut-être d'offrir une capacité d'agir aux femmes qui m'entourent.
03:54Finalement, indirectement, ce que vous dites, c'est que ça donne du pouvoir aussi.
03:57Ça donne un pouvoir majeur.
03:58C'est pour ça que ce n'est pas quelque chose qui vient castrer.
04:00Ça ne vient pas les réduire.
04:01Au contraire.
04:02Mais je pense qu'il faut qu'ils aient cette conscience-là, s'ils peuvent l'avoir.
04:05Nous aussi, on doit l'avoir de notre côté, évidemment, ce pouvoir d'agir et d'être.
04:08Mais quand ils font le place et quand ils œuvrent pour permettre aux femmes qui les entourent...
04:14Je dis aux femmes qui les entourent parce que ça peut être à la maison, comme en entreprise, du pouvoir qu'elles peuvent avoir.
04:21Ça peut être leur femme, leur mère, leur soeur, leur collaboratrice, etc.
04:24Absolument.
04:25Vous avez un exemple d'hommes féministes autour de vous ?
04:27J'en ai plein.
04:28Je les attire.
04:30C'est une bonne nouvelle, mais en même temps, j'ai pas le choix.
04:34Non, mais j'en ai plein.
04:36Est-ce que vous en avez un en particulier qui vous a mis le pied à l'étrier, qui vous a aidé ?
04:39Bizarrement, c'est marrant.
04:41Bizarrement, c'est peut-être...
04:44Sans me mettre le pied à l'étrier, c'était une phrase qui m'a été dite et qui m'a autorisée.
04:48Moi, je fais partie d'une génération...
04:51Sois gentille, fais bien, range-toi, mets-toi à droite, ne fais pas trop de bruit, etc.
04:56On est de la même génération, a priori.
04:58On est cette génération pas tellement rebelle par rapport à l'ordre commun ou même la hiérarchie,
05:04dans les boîtes de ce que j'ai connu.
05:07Il m'est arrivé, sur ma dernière expérience professionnelle, d'appartenir au Codir.
05:11C'est la première fois qu'il y avait une femme dans le Codir de la boîte dans laquelle j'étais.
05:15Cette boîte a décidé, à un moment donné, de se dessaisir d'une techno qu'elle avait rachetée,
05:19parce que je viens de l'univers de la tech.
05:21Et à la tête, il y avait deux hommes.
05:24Et les deux hommes m'ont dit, on aimerait que tu rachètes cette société.
05:28Et moi j'ai fait les yeux que vous venez de faire.
05:31Donc je ne m'étais pas autorisée à l'imaginer, à le penser.
05:34Je pense que c'est peut-être les premiers hommes, j'allais dire, dans mon espace professionnel,
05:41à me montrer et à ouvrir une voie en disant, mais non, mais t'es faite pour diriger en fait.
05:49Moi je n'avais pas vu par les contraintes de nos vies personnelles souvent.
05:53Qu'est-ce qui empêche l'avancement du droit des femmes selon vous ?
05:56Comme il devrait avancer plus rapidement ?
05:59La prise en considération de la parole des femmes.
06:02Même si ça avance, même si ça avance bien sûr.
06:04Et on le voit à quel point des MeToo par exemple ont des effets bénéfiques.
06:09Il y a eu d'autres effets, mais les effets bénéfiques sont quand même là.
06:12Il faut le dire et le redire.
06:14Mais cette parole des femmes, elle n'est encore pas entendue à sa juste appréciation.
06:18Et il y a le drame de Mazan.
06:20Le drame de Gisèle Pellicot, c'est ce drame de la parole des femmes qui n'est pas écoutée.
06:24Moi je me suis dit, mais comment c'est possible, dix ans ?
06:26Il y a même des gens qui ont dit qu'elle aurait mieux fait de se taire.
06:29Et qu'il y aurait eu plus de pouvoir.
06:31Quand on disait tout à l'heure, mais le droit des femmes n'est jamais acquis
06:34dans une société qui a peur d'affronter ses affres.
06:38On montrera du doigt la femme qui parle.
06:42Moi je pense que sur dix années où elle a été torturée, violée, humiliée,
06:48avec les ravages que ça a construit dans son équilibre mental
06:54et qu'aucun des médecins, neurologues, n'a pu une seule seconde penser
07:00à la sédation, à l'abus de pouvoir du corps par la chimie,
07:06parce qu'on connaît à la fois très mal au corps des femmes, je pense,
07:10et à la fois on ne donne pas acte et on ne donne pas valeur à une femme
07:14lorsqu'elle parle de ses souffrances.
07:16Et souvent ce sont des hommes d'ailleurs qui accueillent cette parole.
07:19Est-ce qu'ils sont formés suffisamment pour ça ?
07:22Est-ce que la médecine, la psychologie, la psychiatrie...
07:25Et on le voit tous les jours sur d'autres sujets.
07:27Sur la ménopause par exemple, ça pose un problème.
07:29On vous dira que vous êtes hystérique.
07:32Je ne suis pas d'émission, mais j'ai déjà vu un plateau ménopause
07:35avec que des hommes de plus de 50 ans sur ce plateau en question.
07:38C'était très drôle effectivement.
07:40Alors qu'est-ce qui se passe bien du coup ?
07:42Qu'est-ce qui avance pour le droit des femmes ?
07:44Le droit des femmes...
07:47Moi je dirais cette capacité à se mettre en réseau.
07:50Je n'avais pas identifié...
07:52Entre femmes vous voulez dire ?
07:53Entre femmes.
07:54Et entre femmes qui assument d'avoir un pouvoir, encore une fois,
07:57de faire dans les boîtes, d'agir dans la société.
08:00Le fait d'être ensemble,
08:04comme le faisaient un petit peu les boys clubs.
08:07Je trouve que c'est quelque chose qui nous donne beaucoup de confiance
08:11et qui nous fait gagner quand même du temps.
08:13C'est une nouvelle organisation du pouvoir des femmes,
08:15que celui de la sororité organisée.
08:18Ça c'est nouveau, pour moi en tout cas.
08:21Je trouvais que c'était quelque chose d'assez innovant.
08:23Qu'elles se saisissent du sujet et qu'elles s'entraident à la sororité.
08:27La sororité pure et à tous les niveaux dans tous les pays.
08:31Parce qu'il y a des réseaux maintenant internationaux.
08:34C'est par secteur, c'est sympa quand même.
08:40C'est une nouvelle manière d'être en leadership aussi.
08:48Prendre conscience qu'on a un pouvoir de faire et de le faire ensemble.
08:51De le faire ensemble, oui bien sûr.
08:53Sur Sud Radio, on parle le vrai, vous le savez.
08:55On va parler de vous un petit peu.
08:57Il y a Simone de Beauvoir qui nous disait
08:59« On ne naît pas femme, on le devient ».
09:00Chaque jour.
09:01J'allais lui demander c'est quand que vous l'êtes devenue ?
09:03Chaque jour.
09:04Tous les jours ?
09:05Tous les jours.
09:07Simone de Beauvoir, d'ailleurs,
09:09elle a marché elle-même dans les pas de Christine de Pizan.
09:14Et peut-être que c'est là, d'ailleurs,
09:17la première conscientisation de son pouvoir.
09:21Christine de Pizan, elle était poète.
09:23Et en fait, c'est par le veuvage qu'elle est devenue très autonome
09:25et elle a pu vivre de sa plume.
09:27C'était souvent le cas à l'époque.
09:28Mais même aujourd'hui, je pense que d'ailleurs,
09:30dans le veuvage ou le célibat,
09:31il y a quelque chose qui nous entoure.
09:34Il y a quelque chose qui nous entraîne vers une obligation d'autonomie.
09:39Donc voilà.
09:41Donc c'est tous les jours qu'on travaille.
09:43C'est tous les jours.
09:44L'idée qu'on en a aussi soi-même, quoi.
09:47Oui, oui, oui.
09:48Alors, chères auditrices, vous le savez,
09:51d'ailleurs, chers auditeurs,
09:53je relève toujours une de vos réponses aux questions que je vous pose en amont sur les réseaux.
09:56Alors, la réponse du jour de Nathalie Baumgartner
09:59sur quand est-ce qu'elle est devenue une femme,
10:02il faut beaucoup de courage pour se dire femme,
10:04car être une femme nous engage à remplir et honorer cet état de fait.
10:08Être femme, c'est être consciente du pouvoir qui est à notre disposition.
10:11Et ce pouvoir est sans aucune limite.
10:14On l'embrasse, Nathalie.
10:15Qu'est-ce que vous en pensez de ça ?
10:17Je suis d'accord avec Nathalie.
10:19Je pense qu'il est sans aucune limite,
10:21si encore on s'autorise à ce qu'il le soit.
10:23Ce n'est pas évident, encore une fois.
10:25Ce n'est pas si évident que ça.
10:26Parce qu'elle a dit ne pas être femme lorsqu'on en est une,
10:28relève de l'ordre du gâchis.
10:30C'est renoncer à la grande responsabilité que la nature a décidée
10:34en nous faisant naître du sexe féminin.
10:36Elle a beaucoup de force en elle, cette Nathalie.
10:38Elle est formidable.
10:39Je pense qu'on n'a pas tous cette capacité à s'autoriser à être,
10:43à pousser des portes, à se revendiquer,
10:45à confirmer des droits, à affirmer des droits.
10:47On n'a pas tous comme ça.
10:49Et puis parfois, on est rattrapé par le corps aussi.
10:51Ce corps-là qui donne la vie,
10:53il nous a aussi créé pas mal d'embûches
10:55qu'il faut balayer tout le temps.
10:57Donc, il faut encore le pouvoir de pouvoir balayer ça.
10:59C'est pas si simple.
11:00Il faut avoir un mental bien fort.
11:02Allez, vous restez avec nous sur Sud Radio pour Destin de Femmes.
11:04On est avec la créatrice de l'application Women,
11:06si on peut en parler d'ailleurs,
11:07qui s'engage pour l'égalité femmes-hommes en entreprise.
11:09Et c'est pas rien, surtout en ce moment.
11:11C'est Élodie Drattler.
11:12Restez avec nous, à tout de suite.
11:26Destin de Femmes sur Sud Radio,
11:27c'est l'émission consacrée aux femmes qui tissent le serail
11:29de notre République française.
11:31Et oui, aujourd'hui, on est avec la créatrice de la start-up Women.
11:34C'est une plateforme technologique qui porte, accompagne,
11:36mesure l'égalité professionnelle femmes-hommes
11:38au sein des entreprises.
11:40Élodie Drattler.
11:41Alors, Élodie, Women, du coup,
11:43c'est une plateforme que vous êtes en train de lancer,
11:45enfin qui se lance, qui est déjà présente,
11:47qui est en version bêta, vous me l'avez expliqué en rentaine.
11:49C'est de la gender tech,
11:51donc c'est de la technologie au service du genre.
11:53C'est ça, de l'égalité de genre.
11:56Votre but, c'est quand même de créer un impact sociétal fort
11:58en accompagnant les organisations, les entreprises,
12:00dans leurs démarches pour réduire les inégalités de genre.
12:03Et vous passez par de la sensibilisation,
12:05de la formation, vous mesurez aussi
12:07les progrès réalisés ensuite.
12:09Qu'est-ce que c'est les principaux freins
12:11que vous rencontrez à la parité dans les entreprises aujourd'hui ?
12:14La prise de conscience, le sujet,
12:16le sujet en tant que tel.
12:18Donc soit le sujet, dans les grandes entreprises,
12:21il est, comment dirais-je,
12:24il doit être traité, parce qu'il y a des lois,
12:26donc il y a des lois qui accélèrent,
12:29on va dire, la prise de décision d'agir
12:31pour une égalité professionnelle réelle dans la boîte.
12:33Soit il faut passer par la partie sensibilisation des codires,
12:36sensibilisation des managers
12:38et expliquer en quoi ça va être très favorable
12:40à leur entreprise.
12:42D'abord pour les collaborateurs à l'intérieur,
12:44qui puissent se projeter,
12:46et puis ensuite pour la performance
12:48que la mixité et la parité entraînent.
12:50Donc c'est ça que vous dites, et c'est important de le noter,
12:52la mixité, la parité,
12:54ça apporte de la performance aux entreprises.
12:56Ceux qui ne le font pas,
12:58ils performent moins.
13:00Oui, et puis ils n'existeront plus.
13:02Il faut le dire comme ça.
13:04Oui, parce qu'il y a des attentes sociétales fortes
13:06et des collaborateurs aussi
13:08qui veulent pouvoir se projeter
13:10dans un champ des possibles.
13:12Alors vous faites notamment du contenu,
13:15vous produisez du contenu,
13:17vous faites des podcasts, des vidéos.
13:19L'idée, c'est qu'en fait,
13:21en donnant à voir,
13:23en donnant à comprendre,
13:25les gens évoluent plus rapidement.
13:27C'est ça, c'est le principe des rôles modèles.
13:29Donc moi j'invite toutes les entreprises qui agissent
13:31en faveur de l'égalité,
13:33en faveur de l'inclusion des femmes.
13:35Des fois on élargit aussi toutes les inclusions,
13:37toutes les forces qui vivent,
13:39intellectuelles, quel que soit le genre,
13:41l'origine, l'orientation sexuelle.
13:43Parce que je vous coupe, être féministe
13:45aujourd'hui c'est quand même être universaliste,
13:47c'est-à-dire traiter les femmes et les hommes
13:49au même niveau,
13:51ça veut dire traiter aussi
13:53les gens différents sociétalement,
13:55de couleur, etc.
13:57Ça doit absolument s'ouvrir à tout le monde.
13:59Exactement.
14:01La seule chose, c'est qu'on a un ministère
14:03aujourd'hui de l'égalité hommes-femmes.
14:05Donc on essaie
14:07d'aller dans les...
14:09d'être le bras armé
14:11d'une économie
14:13de la force travail, puisque moi j'adresse
14:15surtout les entreprises.
14:17Ce ministère,
14:19il n'a pas nommé tout le monde.
14:21Donc nous on le réduit au minimum
14:23des nominateurs communs, qui est le genre.
14:25Évidemment au-delà, il y a la singularité
14:27de chacun, et cette singularité-là
14:29on l'observe aujourd'hui
14:31dans les entreprises comme étant le pouvoir d'agir,
14:33de transformer, d'innover
14:35le plus puissant.
14:37Il n'y a pas d'innovation qui se fait sans innovation de pensée.
14:39Donc c'est bien cette diversité.
14:41Alors vous faites aussi de la formation.
14:43Vous les formez en fait,
14:45ces dirigeants d'entreprise,
14:47à s'ouvrir à cette parité.
14:49Oui, à s'ouvrir, à comprendre.
14:51Concrètement, qu'est-ce que ça donne alors ?
14:53Concrètement, ça peut donner plusieurs formes
14:55en tout cas, mais ça donne
14:57la mise en musique pratique, théorique
14:59et pratique, de ce qu'apporte
15:01la mixité, de ce qui freine cette
15:03mixité, de ce qu'impliquent
15:05les stéréotypes du genre dans ma carrière.
15:07Vous faites quoi ? Vous faites des mises en situation ?
15:09Oui, des ateliers, des cas pratiques,
15:11de la réflexion,
15:13des plans d'action.
15:15Il faut conscientiser et puis ensuite
15:17voir comment, dans une feuille de route,
15:19on peut l'élaborer pour que ça puisse vivre
15:21correctement dans l'entreprise
15:23avec un objectif très particulier.
15:25L'idée, c'est plutôt de comprendre
15:27comment est-ce qu'on va pouvoir aider l'entreprise
15:29à répondre à ses objectifs
15:31managériaux et de performance,
15:33tout en faisant grandir les collaborateurs
15:35et à la tête
15:37quand même des dirigeants et managers
15:39qui doivent comprendre que là aussi,
15:41il y a une responsabilité sociale.
15:43Et du coup, vous commencez par mesurer et analyser ?
15:45Ou ça, vous le faites dans le process ?
15:47Vous proposez des outils de mesure
15:49qui s'appellent un score ?
15:51Il y a un score de perception de l'égalité
15:53des collaborateurs et des collaboratrices.
15:55C'est au début ?
15:57On va les écouter, on prend un peu la température
15:59de leur perception, de leur ressenti,
16:01comment est-ce qu'eux
16:03se ressentent au regard de 5
16:05grands indicateurs. Et là, j'ai repris moi
16:07les indicateurs du Code du Travail.
16:09Il n'y a pas de discrimination à avoir
16:11dans le recrutement, dans l'équilibre
16:13de vie, dans l'arrivée
16:15à l'accès à un pouvoir
16:17décisionnel, dans le salaire,
16:19mais aussi dans la lutte
16:21contre les violences sexistes et sexuelles.
16:23Quel est leur ressenti par rapport
16:25à toute cette sphère-là ? Ça nous permet
16:27de poser une culture et puis de voir
16:29par quoi on commence. Parce que c'est compliqué,
16:31le champ d'action est assez large,
16:33donc il faut avoir des parties pris
16:35qui correspondent aussi à ce que
16:37les collaborateurs et collaboratrices ressentent.
16:39Donc les points les plus fragilisants,
16:41on va considérer qu'ils sont
16:43les points prioritaires.
16:45Et on croise ensuite avec des données
16:47beaucoup plus quantitatives,
16:49qui viennent des données RH en général,
16:51et que là, nous, on vient croiser dans la plateforme
16:53avec une vision très genrée,
16:55sexo-spécifique, qui vient mesurer des écarts
16:57de traitement. Et à partir de là,
16:59on va pouvoir mettre en place des feuilles de route d'action
17:01parmi lesquelles
17:03les formations, les ateliers,
17:05les civilisations, et vous le disiez tout à l'heure,
17:07la prise de parole
17:09sur les réussites possibles.
17:11Parce qu'il faut aussi communiquer
17:13sur les engagements en interne et communiquer
17:15sur les engagements en externe.
17:17Donc une fois que vous avez tout ça, vous mettez en place
17:19des stratégies qui vont
17:21aider les entreprises à arriver
17:23à transiter vers l'égalité.
17:25Moi, j'appelle ça la transition égalitaire. On a fait la transition
17:27numérique, je vous le disais, je viens moi de ce monde-là,
17:29on appelait ça transition numérique.
17:31Voilà, de la même
17:33manière qu'il y a une transition
17:35environnementale,
17:37c'est un temps long, c'est ça que
17:39ça implique. Une prise
17:41de conscience, une attitude volontariste,
17:43des objectifs,
17:45des capillailles pour mesurer, voilà, c'est ça.
17:47Il y a une transition égalitaire.
17:49Donc là, l'idée, c'est de la mettre en oeuvre, cette stratégie.
17:51Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous engager comme ça
17:53pour l'égalité professionnelle ? Ma vie !
17:55On va pas chercher très loin. Les entrepreneurs,
17:57souvent, quand on fait de la responsabilité sociale,
17:59souvent, c'est une histoire
18:01de chemin personnel.
18:03En tant que femme, vous avez été
18:05confrontée à plus de difficultés que si vous aviez été un homme ?
18:07En tant que
18:09femme, oui.
18:11Oui, parce que je venais d'un secteur
18:13qui est celui de l'innovation.
18:15Et
18:17la première des difficultés, c'était
18:19la parentalité.
18:21Ah bon ?
18:23Je vois pas pourquoi !
18:25Donc j'ai...
18:27Tout de suite, ça a été
18:29quelque chose qui n'était pas tout à fait...
18:31Parce que vous avez élevé votre enfant
18:33seule ? Oui, déjà.
18:35Et puis, quand je suis
18:37devenue maman... C'est un garçon, c'est une fille ? C'était un garçon, ouais.
18:39Quand je suis devenue maman, on n'était pas beaucoup
18:41à être maman, dans la boîte dans laquelle j'étais.
18:43Donc il y avait déjà le fait de se dire
18:45tiens... Elle va y partir plus tôt.
18:47Ah, évidemment, voilà.
18:49J'étais, moi, dans un environnement qui était hyper...
18:51Macho ? Pas forcément
18:53macho, mais inconscient. Est-ce que tous étaient nés ?
18:55Je sais même pas si c'est ça.
18:57Si c'est ça, c'est que la question ne se posait pas.
18:59C'était très jeune. Le numérique, c'est très jeune.
19:01Donc la question,
19:03elle ne s'est peut-être pas posée comme ça. En tout cas, il y avait
19:05une exigence de performance. Ça fait encore partie des secteurs
19:07tout ce qui est technologie, ingénierie,
19:09etc. où il y a très peu de femmes.
19:1117% déjà, donc c'est affreux.
19:13Et alors, le pire
19:15du pire, c'est quand même pas ça. Dans le numérique,
19:17par exemple, je crois que maintenant,
19:19il y a 30% de femmes dans le numérique.
19:21Le drame, c'est qu'à partir du
19:23deuxième enfant, les femmes quittent
19:25le secteur. Elles ne quittent pas de leur boîte.
19:27Elles quittent le secteur.
19:29Et pourquoi, vous savez ?
19:31Parce que c'est une question d'acculturation
19:33qui ne s'est pas faite.
19:35C'est une question d'endogamie.
19:37C'est des gens qui se ressemblent, qui ont fait des mêmes écoles
19:39aux mêmes endroits, qui ont les mêmes boîtes,
19:41qui ont les mêmes manières de penser.
19:43Et on n'a pas réussi encore à inclure
19:45le féminin
19:47dans toutes sa...
19:49Dans toutes ses possibilités.
19:51Dans toutes ses possibilités, oui.
19:53C'est quoi votre définition du succès,
19:55Mélodie Drettler ?
19:57Du succès personnel.
19:59De tous les succès.
20:03Je ne sais pas, être très heureuse
20:05de s'être alignée, de s'être trouvée.
20:07Et c'est votre cas ?
20:09C'est en cours.
20:11Comme tous les jours, on devient une femme.
20:13Je suis en mouvement.
20:15Si vous pouviez venir en arrière
20:17et vous donner un conseil
20:19à vous-même au début de votre carrière,
20:21que ça serait ?
20:23N'écoute personne.
20:25Vous avez trop écouté les gens ?
20:27J'étais première de ma fratrie.
20:29Il fallait que je m'occupe
20:31de ma fratrice.
20:33C'est la deuxième maman.
20:35J'avais quand même un petit côté rebelle.
20:37Je rêvais de cinéma.
20:39On m'a dit
20:41tu vas faire du droit.
20:43Bon d'accord, j'ai fait du droit.
20:45Vous avez écouté ?
20:47J'ai essayé de ne pas écouter.
20:49Après, je n'ai pas écouté.
20:51Vous n'avez pas écouté en deuxième partie ?
20:53J'ai essayé de piloter.
20:55C'est naviguer
20:57entre désir
20:59et responsabilité.
21:01C'était un truc à jouer.
21:03Et devoir.
21:05Oui, devoir.
21:07En tout cas, j'en avais
21:09des responsabilités.
21:11Qu'est-ce que ça serait
21:13votre conseil à une jeune femme qui se lance aujourd'hui ?
21:15Elles ont tout compris.
21:17Si, elles en ont besoin peut-être.
21:19Mais je ne sais pas si je suis la meilleure pour donner des conseils
21:21à une jeune femme parce que j'ai l'impression qu'elles ont compris
21:23plus de trucs que nous.
21:25Peut-être pas toutes d'ailleurs.
21:27Je vais être très biaisée là-dessus.
21:29Je pense qu'elles ont
21:31une affirmation peut-être plus
21:33forte.
21:35Je parlais tout à l'heure
21:37de réseau féminin. Je ne suis pas une adepte
21:39des réseaux sociaux, mais je pense que la jeunesse
21:41est dans le réseau social.
21:43Il y a certainement pour elles
21:45Vox Populi, quelque chose qui les encourage
21:47à parler et à se montrer.
21:49De bien le faire, par contre.
21:51Il faut qu'elles continuent à aller tout droit.
21:53Et à foncer.
21:55C'était court, mais c'était bien.
21:57Merci Alédie Brattelard.
21:59Je vous aurais bien gardé quelques instants de plus.
22:01Womyns, on peut
22:03trouver ça sur Internet ?
22:05Oui, on a un site.
22:07www.womyns.com
22:09LinkedIn surtout.
22:11C'est là où moi j'opère et c'est là où je suis
22:13joignable. N'hésitez pas.
22:15Toute entreprise qui veut faire acte de responsabilité
22:17sociale par l'égalité, vous nous appelez.
22:19Allez-y, lancez-vous.
22:21Chers entrepreneurs, chers patrons, c'est important.
22:23Merci d'être
22:25venu par ici Alédie Brattelard.
22:27On a rendez-vous demain à 19h pour cet excellent.
22:29Merci à Daisy qui réalise
22:31pour vous aujourd'hui. Et puis un gros bisou à toutes
22:33et à tous et à demain. Bye.
22:43Womyns.com vous a présenté
22:45Sud Radio. Destin de femmes.
22:47Judith Beller.

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