Dans Destins de Femmes, Judith Beller reçoit Vanessa Dousset, Directrice du salon Créations et Savoir-Faire (CSF)
"Destins de Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Emission tirée du livre de Valérie Perez-Ennouchi, "Destins de Femmes", sorti chez Ramsay, prix Edgard Faure 2021.
Une émission de Judith Beller.
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##DESTIN_DE_FEMMES-2024-12-21##
"Destins de Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Emission tirée du livre de Valérie Perez-Ennouchi, "Destins de Femmes", sorti chez Ramsay, prix Edgard Faure 2021.
Une émission de Judith Beller.
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00:00Simplicicar, la vente de votre auto servie sur un plateau avec plus de 90 concessions
00:05près de chez vous. Simplicicar.com vous présente Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.
00:12Bienvenue à toutes, bienvenue à tous, Destin de Femmes sur Sud Radio. Vous le savez, c'est
00:16l'émission du féminisme autrement. Et oui, comme tous les samedis à 13h30, vous avez
00:19rendez-vous avec une femme au parcours inspirant, inspirée du livre de Valérie Pérez. Aujourd'hui,
00:26je reçois Vanessa Doucet qui dirige le salon Création et savoir-faire, le CSF, qu'elle
00:30a cofondé depuis 1996 et qui a lieu tous les mois de novembre chaque année à Paris.
00:36Alors, grâce à son expertise, son engagement, elle met en lumière notre savoir-faire à
00:39la française. Elle le fait savoir. Vanessa, votre leitmotiv, c'est la transmission, l'inspiration,
00:44la passion, tout ce qu'on aime raconter dans cette émission. Bienvenue sur Sud Radio.
00:48Merci. Avec plaisir.
00:49Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.
00:53Alors, toujours les mêmes cinq questions au départ. Ce qui est intéressant, c'est
00:57que les réponses varient. Vous imaginez bien, Vanessa. La première, quelle est votre définition
01:03du féminisme ?
01:04Le féminisme, pour moi, ça passe beaucoup par la transmission de génération en génération,
01:10de maman à fille, de grand-mère à fille. Et c'est aussi, il n'y a pas ce côté revendiquant
01:17pour moi dans le féminisme. C'est vivre sa vie comme elle vient normalement, bien
01:21dans ses baskets et avoir une certaine forme de liberté.
01:25Donc, c'est s'incarner en tant que femme, être féministe, en fait, pour vous. C'est
01:29ça ? Voilà. Donc, en fait, c'est naturel, quoi.
01:31C'est naturel.
01:32Et si on se pose la question ?
01:33C'est qu'il y a un problème.
01:34D'accord.
01:35Non, mais c'est vrai que voilà, j'aime bien ce côté naturel et transmettre ça
01:40à mes filles.
01:41Vous avez combien de filles ?
01:43J'ai deux filles. On est une famille de filles.
01:45D'accord.
01:46Des filles, ma mère et ma soeur.
01:47Donc, c'est d'autant plus important.
01:48C'est hyper important.
01:49Et comme vous dites, c'est naturel chez nous.
01:51Et nous, on a eu de la chance.
01:53On n'a jamais eu vraiment à se poser la question et c'est nous qui menons un petit
01:55peu notre monde dans la famille.
01:56D'accord.
01:57Est-ce que les hommes peuvent être féministes selon vous, Vanessa Doucet ?
02:02Oui.
02:03Oui ? Vous avez des exemples autour de vous ?
02:04Mon mari.
02:05Ok.
02:06Hyper féministe.
02:07Après, il a deux filles, une femme.
02:08Il a quatre filles, une femme.
02:11C'est un homme à femme, fille.
02:15D'accord.
02:16Il n'y a jamais eu de question qui se posait sur la répartition des tâches à la maison.
02:20On les fait tous ensemble.
02:22Il n'y a pas « moi, je fais ça parce que je suis une femme et moi, je fais ça parce
02:25que je suis un homme ».
02:26Là aussi, s'ils se posaient la question, il y aurait un problème ?
02:28Bref.
02:29Un peu, quand même.
02:30D'accord.
02:31Parce qu'il y a quand même beaucoup de couples qui continuent à fonctionner comme ça.
02:35Oui.
02:36Beaucoup.
02:37Mais nous, pas.
02:38D'accord.
02:39Nous, pas.
02:40Parce que c'est important ?
02:41Mais pareil, c'est naturel.
02:42C'est comme ça qu'on s'est trouvés aussi.
02:43D'accord.
02:44Ça fait 30 ans que ça dure.
02:45Donc, c'est des valeurs communes, là ?
02:46Je pense, oui.
02:47Ok.
02:48Un obstacle, selon vous, à cet avancement du droit des femmes pour que ça bouge un
02:51peu plus rapidement ?
02:52Un obstacle, c'est un peu le manque de curiosité et la fermeture d'esprit.
02:57De qui ?
02:58Des femmes.
02:59Et des hommes.
03:00Ok.
03:01Mais des gens en général.
03:02À partir du moment où on a une ouverture, où on essaie d'acquérir une autonomie,
03:08qu'on soit femmes ou hommes, je pense qu'il n'y a plus d'obstacle.
03:10C'est hyper important d'apprendre à vivre ensemble.
03:12Les hommes, ils font partie de notre vie.
03:13Ce côté rejeter les hommes, moi, ça ne me parle pas du tout.
03:17Et je pense que c'est vraiment cette curiosité l'un vers l'autre, cette ouverture d'esprit
03:21qui est hyper importante.
03:22D'aucuns vous répondraient que ce sont les hommes les agresseurs ?
03:24Non.
03:25Non ?
03:26Non, moi, c'est pas les hommes ou les femmes.
03:28J'ai du mal à genrer, en fait.
03:30Vous avez quand même à peu près une centaine de féminicides encore par an.
03:34Vous avez l'affaire Pélico qui est en cours.
03:36Ça, c'est des hommes.
03:37Ça, c'est des hommes.
03:38Oui.
03:39Mais c'est pas les hommes, en général.
03:41Donc, c'est la généralité qui vous dérange.
03:42C'est super important d'intervenir sur ces féminicides et, évidemment, c'est super
03:46important que le jour soit fait sur tous ces crimes.
03:49C'est insupportable.
03:50Mais c'est pas les hommes, c'est des criminels.
03:53D'accord.
03:54Oui, donc, ça pourrait être des femmes, des hommes.
03:56Ce sont des criminels.
03:57Ce sont des criminels, oui.
03:58Donc, on n'est plus dans une histoire de genre, à ce moment-là.
04:00Non, moi, le côté genrer me gêne un peu, même si, quand je dis ça à ma fille de
04:0423 ans, c'est quand je lui ai dit « Bah, bon… »
04:06Elle est heureuse, votre fille ?
04:07Ouais.
04:08On ne va pas le dire à l'antenne ?
04:09On ne va pas le dire.
04:10Un peu, quand même.
04:11D'accord.
04:12Voilà.
04:13Qu'est-ce qui fait que ça bouge bien, quand même ? Parce que ça avance, quand même,
04:16cette condition, ce droit des femmes, en ce moment, d'autant plus en France.
04:19Qu'est-ce qui fait que ça avance bien, comme ça, selon vous ?
04:21On a de plus en plus de femmes qui parlent, qui partagent, qui montrent que c'est possible,
04:25quand on est femme, de faire la même chose qu'un mec.
04:27Donc, c'est les rôles modèles ?
04:29Oui, le côté inspirant des femmes.
04:33Et puis, c'est pas un côté revendication, comment dire ? C'est vraiment du témoignage,
04:39quoi.
04:40Moi, les femmes qui m'ont inspirée, c'est beaucoup de femmes que j'ai vues dans le monde
04:44de l'entreprise, travailler, réussir, se sentir bien dans leur vie, qui menaient de
04:49front perso et pro, sans que ça soit...
04:52Et qui ne se posaient pas la question.
04:53Et qui ne se posaient pas la question.
04:54Ça va revenir plusieurs fois dans cette émission.
04:57Alors, on va parler de vous un petit peu, parlons vrai, on est sur Sud Radio, vous le
05:01savez.
05:02Simone de Beauvoir, elle nous disait, Vanessa Doucet, qu'on ne n'est pas femme, on le devient.
05:07Est-ce que vous, il y a un moment en particulier où vous vous êtes dit, ça y est, je suis
05:09une femme ?
05:10Oui.
05:11Quand ?
05:12Quand j'ai eu mes enfants.
05:13D'accord.
05:14Vraiment.
05:15En plus, moi, je suis partie très garçon manqué.
05:16Donc, j'ai été pendant longtemps le gamme sportif, comme les garçons de ma génération.
05:22Moi, je suis née en 70.
05:23Donc, c'était...
05:24Et c'est vrai qu'à partir du moment...
05:25C'est une revendication, encore, un petit peu ?
05:26Oui, revendication.
05:27Et puis, je ne me posais pas la question.
05:29Et puis, quand j'ai enfin eu un enfant, là, j'étais mère.
05:36Donc, ça féminise, quoi.
05:37Ah oui.
05:38C'est la maternité qui féminise, en fait.
05:39Moi, j'ai trouvé, pour moi, c'était ça.
05:40Et qu'est-ce que ça a changé intrinsèquement, alors ?
05:43Au niveau féminisme, pas grand-chose.
05:47Au niveau perso, évidemment, ça change tout.
05:48C'est-à-dire que, tout d'un coup, la vie est chamboulée parce qu'on a un enfant.
05:51C'est ce que, moi, j'attendais depuis très longtemps.
05:53Et c'est vrai que le sens de la vie change.
05:56Alors, vous avez créé ce salon, le Salon Création et Savoir Faire.
06:00C'est un salon qui a eu lieu en novembre, qui vient juste de passer, je crois que c'était
06:04le 24-25 novembre, c'est ça ?
06:05Oui, on était là le 27 au 1er décembre.
06:08À Porte de Versailles.
06:09Alors, c'est intéressant parce que c'est un salon que vous avez co-créé en 1996.
06:14Et alors, j'ai découvert que c'était né d'une volonté de valoriser les ouvrages de dames.
06:18Alors, je me suis dit, c'est quand même pas mal dans Destin de Femme.
06:21Alors, les ouvrages de dames, en 1996, c'était la broderie, la tapisserie, le patchwork.
06:27Alors, il n'y avait pas de fricot, il n'y avait pas de couture.
06:30Mais, c'était de l'artisanat d'art, finalement.
06:33Mais, c'était l'ouvrage de dames.
06:35C'est marrant, quand même.
06:36Et ça m'écartonnait tout de suite.
06:38Parce que, tout d'un coup, toutes ces femmes qui créaient chez elles, se trouvaient avec
06:44leurs salons, qui valorisaient leur travail, leurs passions.
06:47Et alors, là, ça a fait un retour direct.
06:49Parce qu'il y a un côté un peu désuet à l'ouvrage de dames, alors que finalement,
06:52ce qu'elles font est quand même assez incroyable.
06:54C'est vrai que toutes nos années création et savoir-faire, c'était un peu de déringardiser
07:00ce terme.
07:01Moderniser ouvrage de dames, ce terme.
07:03C'est vrai qu'on a trouvé plein d'autres.
07:04Depuis le Covid, il paraît que c'est la mode de tricoter.
07:06Est-ce que c'est vrai ?
07:07Depuis déjà longtemps, c'est la mode de tricoter.
07:09Vous allez en Angleterre et aux Etats-Unis, les filles de 15 ans, elles sont en uniforme
07:13dans les salons qu'on peut organiser là-bas.
07:15Votre est par terre à tricoter.
07:17C'est dans l'éducation.
07:18Donc, c'est quelque chose un peu qui était précurseur en Angleterre, aux Etats-Unis,
07:21bien que le saxon et nordique.
07:22Et puis, c'est venu en France.
07:25Nous, en France, en 1996, ce n'était pas le tricot, c'était tapisserie, broderie.
07:29Qu'est-ce que c'est maintenant ?
07:31Couture, beaucoup, et tricot, crochet.
07:33Maintenant, on a des réseaux sociaux.
07:35Tout le monde s'y met.
07:37Couture, tout type de choses ?
07:39Tout type de choses.
07:40On a des gens qui viennent habiller entièrement de la tenue qu'elles ont confectionnée elles-mêmes
07:45au salon.
07:46Elles vont échanger avec des copines qui, elles, ont fait pareil.
07:49On porte ce qu'on crée.
07:51C'est plus le côté, j'ai fait une veste un peu ratée, une écharpe.
07:56Je l'ai faite parce que je l'ai faite.
07:57Là, on le porte, on l'assume.
07:58On fait son coming out, tricot, couture, et on l'assume.
08:02Je trouve ça génial.
08:04En même temps, vous avez l'air de vous éclater.
08:06Oui, c'est une passion.
08:07C'est quand même un sacré bateau, un paquebot, mener un salon comme ça.
08:11On va dire les chiffres tout à l'heure, mais c'est quand même une sacrée entreprise
08:14que vous menez.
08:15C'est un an de travail.
08:16En fait, on ne se rend pas compte.
08:18On se disait après le Covid, les salons vont réouvrir.
08:21J'ai dit, mais non, on n'est pas un salon de coiffure ou un restaurant.
08:24On ne va pas réouvrir comme ça.
08:25Il faut vendre les stands.
08:26Oui, on vend les stands, réfléchir au concept, louer le lieu.
08:30Il y a vraiment tout un travail autour de la création d'un salon qu'on ne soupçonne pas.
08:35Et alors, comment vous allez chercher les gens qui vont justement prendre ces stands ?
08:38Comment vous les choisissez ?
08:40On a une équipe commerciale.
08:42Un salon, c'est comme un média.
08:44C'est comme un magazine.
08:45Il y a des pages de pub et c'est en 3D.
08:47Tellement aux auditrices, aux auditeurs.
08:48Voilà.
08:49Il y a des pages de pub à vendre.
08:51Nous, on vend des stands.
08:52Il y a du contenu dans le salon, comme dans un magazine.
08:55Nous, ça va être les expos, les ateliers, tout ce qui est expérientiel.
08:58Donc, il y a une équipe commerciale pour les stands et puis une équipe plus animation
09:03et com pour tout ce qui est le plus plus du salon, que ce sont les ateliers, les expos,
09:07les make and take, les animations.
09:09Et alors vous, ça fait depuis 1996 ?
09:11Voilà, c'est ça.
09:13Je ne passais jamais par régression de salon.
09:15D'accord.
09:16Je ne faisais pas ça.
09:17Vous faisiez quoi ?
09:18Je travaillais à l'American Center.
09:19C'est un centre culturel américain qui n'avait rien à voir avec le chimique, mais déjà
09:23un peu dans l'événementiel.
09:24Mais le métier de salon, c'est bien la part.
09:26Ce n'est pas de l'événementiel.
09:28Quand je dis que c'est un an de travail, c'est un an de travail.
09:31C'est une sauce qui prend.
09:32Et il n'y a rien de plus magique qu'une heure avant l'ouverture du salon où tout
09:36le salon, parce qu'il y a beaucoup de seineaux, prend forme et qu'on a la file d'attente
09:41à l'extérieur et les gens qui rentrent le sourire aux lèvres dès qu'on ouvre le salon.
09:45Tout à l'heure, je disais faire savoir le savoir-faire, mais c'est ça aussi qui est
09:49important.
09:50Le Made in France et puis tous ces savoir-faire ancestraux que vous remettez au goût du jour.
09:55Toutes les techniques qu'on présente au salon sont des savoir-faire ancestraux ou pas.
10:00Mais quand on fait de la reliure ou qu'on fait de la tapisserie, il y a forcément au
10:05départ un savoir-faire.
10:06C'est vrai que c'est pour ça qu'on a un aspect exposition un peu plus poussé où
10:11là, les créateurs et les créatrices lambda vont pouvoir découvrir le collectionneur,
10:16les maîtres d'art.
10:17La première année qu'on avait fait un de mes salons, c'était Le Sage qui était présent
10:22pour les créateurs en broderie et en herbe.
10:24Le Sage, c'est de la dentelle.
10:25Le Sage, c'est de la broderie.
10:26Mais beaucoup de dentelles quand même.
10:27Il y a pas mal de dentelles.
10:28Mais c'est quand même des techniques de broderie qu'on peut apprendre à faire.
10:32Mais de voir tout d'un coup le plus grand brodeur qui était présent, c'était super
10:37important.
10:38Et donc ça part toujours du métier d'art.
10:39Vous avez raison.
10:40Très bien.
10:41Vous restez avec nous Vanessa Doucet.
10:42C'est le féminisme autrement de Destins de Femmes.
10:44Vous l'aurez compris, on est sur Sud Radio et on est avec la co-créatrice du Salon Création
10:48et Savoir-Faire, le CSF, avec Vanessa Doucet.
10:51Restez avec nous.
10:52A tout de suite.
10:53Simplicicar, la vente de votre auto servi sur un plateau avec plus de 90 concessions
10:58près de chez vous.
10:59Simplicicar.com vous présente.
11:01Sud Radio, Destins de Femmes, Judith Beller.
11:04Et oui, c'est Destins de Femmes sur Sud Radio.
11:06C'est l'émission qui aborde le féminisme sous un angle différent.
11:09Celui de l'union.
11:10Et oui, femmes et hommes ensemble pour défendre et promouvoir les droits des femmes.
11:15Aujourd'hui, on est avec Vanessa Doucet qui dirige et qui a co-créé le Salon Création
11:19et Savoir-Faire qui est un salon annuel à la Porte de Versailles.
11:22Alors Vanessa Doucet, votre salon c'est 261 exposants.
11:25C'est 700 mètres carrés d'ateliers d'animation exclusives.
11:28C'est 500 ateliers, 41 200 visiteurs.
11:31Vous en avez fait 45.
11:32Non, 50.
11:3349 là.
11:34Incroyable.
11:35Et alors 14 000 mètres carrés.
11:38C'est toujours un hall à la Porte de Versailles.
11:40Il n'y a que cet endroit pour nous accueillir.
11:42Et alors ça a commencé, c'était national.
11:44Et maintenant c'est devenu international.
11:46On a tout un pôle Japon, beaucoup de Japonais.
11:48On doit avoir à peu près 7-6% de nos exposants.
11:51On est à 300 stands finalement à la fin de notre édition.
11:54D'accord, bravo.
11:55Et on a une trentaine d'exposants étrangers.
11:58Europe, et puis Japon, Corée.
12:02Oui, parce qu'eux ils aiment ça particulièrement les Asiatiques.
12:06Et puis les Français adorent.
12:08Adorent ce que font les Japonais et les Coréens
12:10en termes d'aussi bien patchwork, couture que papeterie.
12:14Donc racontez-nous ce qu'il y a.
12:16Il y a du coup de la couture, de la papeterie, de la broderie.
12:21Il y a trois grands secteurs en fait.
12:23Il y a le secteur ce qu'on appelle fil et aiguille,
12:25où là ça va être toutes les activités autour qui nécessitent un fil et une aiguille.
12:28Donc ça va être la couture, le tricot, le crochet, la tapisserie, la broderie.
12:32C'est le plus gros secteur parce que c'est vraiment 60% du marché.
12:35On a une partie art du papier Beaux-Arts.
12:37Très gros autour de l'aquarelle.
12:39J'apprends à dessiner moi-même beaucoup de choses autour des mangas.
12:42Ça va plaire aux enfants.
12:44C'est toute génération confondue.
12:46Et on ose s'y mettre.
12:47Avant on avait un peu peur, maintenant il y a des tutos,
12:49il y a des coloriages qu'on peut apprendre à faire.
12:51Enfin, on met la main à la pâte.
12:53Et puis il y a un aspect plus maison, déco, bricot,
12:56où là on va bricoler pour décorer sa maison.
12:58C'est de la restauration de meubles, c'est de la peinture décorative.
13:01Même apprendre à poser du papier peint.
13:03Et c'est ouvert à tout le monde.
13:05L'idée, c'est votre mot de la transmission,
13:08c'est aussi l'idée de montrer, de transmettre
13:11ces savoir-faire auprès des nouvelles générations.
13:14Pour leur montrer qu'il y a plein de chemin.
13:16C'est clair.
13:18Il y a les mamans qui vont transmettre à leurs enfants.
13:21Il y a des enfants dont les mamans n'étaient pas du tout là-dedans,
13:24dans le côté travaux manuels.
13:26C'est les grands-parents ou la grand-mère qui transmettaient.
13:29Mais c'est vrai que ça fait super plaisir de voir, surtout le week-end,
13:32les grands-parents ou les mamans qui viennent avec leurs enfants
13:35pour des ateliers à quatre mains.
13:37C'est marrant, vous avez vu les mamans deux, trois fois déjà.
13:39Il n'y a pas de papa ?
13:40Pas beaucoup.
13:42On est à 98% de femmes qui sont sur ce salon.
13:45D'accord.
13:46Il y a quelques hommes, mais c'est...
13:48Quand ça se fait ?
13:50Je crois peut-être qu'ils...
13:51Ils n'ont pas bricolé pourtant ?
13:52Pourtant on en a plein qui crochettent, qui...
13:54Bricolage, alors c'est pas le bricolage.
13:56On a des hommes qui crochettent,
13:58pour avoir l'image du mec qui crochette, j'adore.
14:00Pardon, parlons de réception de radio.
14:04Alors, c'est la plus grande communauté do-it-yourself.
14:08Alors, do-it-yourself, c'est vraiment le faire-soi-même.
14:11On a du mal à trouver un mot en français.
14:13Ouais, c'est ça.
14:14Le DIY, disent les Américains.
14:17Mais encore, en américain, ça veut dire plus bricolage.
14:20Nous, c'est vraiment le faire-soi-même,
14:22mais c'est difficile à dire.
14:24Faire-soi-même, ça se demande bien.
14:26Et si vous aviez trois mots pour résumer cette aventure,
14:29d'un point de vue personnel, vous ?
14:31Qu'est-ce que ça serait comme mot ?
14:33C'est quoi les trois premiers mots qui viennent à l'esprit, Vanessa ?
14:35Passion, créativité, partage.
14:37C'est vraiment ça.
14:39D'abord, pour faire ce métier-là, il faut être passionné,
14:41parce que c'est quand même l'ascenseur...
14:44Emotionnel ?
14:46Quand t'as trois jours de votre salon,
14:48c'est le shutdown, et que tout le monde part en confinement,
14:51et que le salon devait ouvrir.
14:53J'avais un salon au mois de mars, donc il devait ouvrir.
14:55On parle de 2020 ?
14:57C'est terrible.
14:59C'est-à-dire que tout d'un coup, tout s'annule,
15:01on a eu des grèves parfois, on a eu des attentats une année,
15:03ça a été terrible.
15:05Donc le salon, c'est vraiment un petit bout
15:07de ce qui se passe dans la vie,
15:09ça réunit plein de monde, et quand il y a des drames comme ça,
15:11ou des galères,
15:13ça peut tout remettre en question.
15:15Donc il faut vraiment être passionné,
15:17et avoir une dose un peu de conscience pour y aller.
15:20On a compris que le Salon Création et Savoir Faire,
15:22il y a un public très féminin,
15:24vous êtes quand même une femme dirigeante,
15:26vous m'avez dit en rentaine quelques mots,
15:28vous m'avez dit que vous aviez vendu votre boîte,
15:30qui faisait ça, qui a été fusillée par un gros groupe,
15:32vous avez continué à diriger ce salon.
15:34Je voudrais savoir comment vous vous êtes positionnée,
15:36vous, en tant que femme ? Est-ce que ça a été un sujet ?
15:38Ou est-ce que, justement, au contraire,
15:40le fait que vous soyez une femme, ça a pu pousser ?
15:42Ou en fait, ça n'a pas été un sujet du tout ?
15:44Non, c'était pas du tout un sujet.
15:46Le fait d'être une femme, alors,
15:48c'est pas tellement d'être une femme,
15:50c'est plus d'avoir un historique autour de ça, oui.
15:52Mais le fait d'être une femme, non.
15:54Dans le business, en général,
15:56c'est pas peut-être dans votre secteur ?
15:58Non, pas dans mon secteur.
16:00J'ai eu de la chance, ça n'a jamais été un souci
16:02où je n'ai jamais vraiment remarqué.
16:04C'était plus même l'inverse.
16:06Les femmes étaient plus fortes dans mon secteur.
16:08Dès qu'il y avait un homme, il arrivait, il était un peu...
16:10Le pauvre, en même temps, c'est 98% de femmes.
16:12On a tendance à...
16:14Qu'est-ce que,
16:16s'il y a une initiative que vous étiez contente
16:18d'avoir popularisée, ça serait laquelle ?
16:20Vanessa Doucette.
16:24C'est la qualité
16:26des ateliers.
16:28On est le plus grand workshop d'Europe.
16:30C'est le plus grand atelier d'Europe.
16:32Il y a 4500 personnes
16:34qui sont inscrites pendant 5 jours sur le salon.
16:36C'était vraiment un objectif que j'avais pour qu'il y ait une expérience.
16:38Et là, ce qui était génial,
16:40c'est de voir le sourire
16:42et la frénésie
16:44d'arriver à assister à l'atelier auquel on s'était inscrit.
16:46Et ça n'avait jamais pris cette ampleur.
16:48Et c'est quelque chose auquel je tenais beaucoup.
16:50Et c'est ce qui fait la différence.
16:52Parce que quand on monte un événement comme ça,
16:54il faut qu'on se différencie du reste.
16:56Qu'est-ce qui va faire que quelqu'un va venir sur l'événement ?
16:58Et c'est d'apporter de l'expérience.
17:00C'est un peu dans les magasins,
17:02ils ont un peu ce souci là, dans le retail.
17:04Et sur le salon, pareil. Nous, il faut qu'on rivalise
17:08de créativité,
17:10de proposer des expériences qu'on ne trouve pas ailleurs.
17:12Et c'est ce qu'on a réussi à faire sur Création à savoir faire
17:14avec ces ateliers.
17:16C'est un temps d'existence, c'est ça ?
17:18En 2028, c'est ça ?
17:20Est-ce que quand vous avez monté
17:22cette idée au départ,
17:24de quel constat vous êtes partie ?
17:26Alors, c'est pas moi qui l'ai montée.
17:28Moi j'étais dans l'équipe, j'étais toute petite.
17:30J'avais 26 ans à l'époque.
17:32Mais j'étais dans l'aventure du démarrage.
17:34On a des politiques très jeunes.
17:38C'est une femme, une inspiratrice des salons
17:40qui a eu cette idée là.
17:42Et qui s'est dit
17:44qu'il y avait un manque.
17:46Un salon, souvent, ça vient combler un manque.
17:48Et c'est sur un secteur auquel elle croyait.
17:50Et c'est vrai que ça a démarré avec quelques noms
17:52qui ont fait boule de neige.
17:54Et comment vous êtes arrivée là ?
17:56Comment je suis arrivée là ?
17:58Je suis arrivée là parce que
18:00la directrice de l'American Center,
18:04au moment où l'American Center a fermé,
18:06a envoyé un CV résumé des 15 personnes
18:08qui bossaient pour elle, dont moi,
18:10en nous vendant super bien.
18:12En disant, voilà, j'ai 15 personnes sur le carreau.
18:14Embauchez-les pour telle et telle raison.
18:16Et c'est comme ça que j'ai été embauchée
18:18pour travailler pour une de ces connaissances.
18:20Voilà comment je suis arrivée là.
18:22C'est un peu par hasard.
18:24Quand on m'a parlé de salon, je pensais que c'était la pièce d'une maison.
18:26J'avais jamais mis les pieds dans un salon.
18:28Quand vous avez découvert cet univers, ça a fait tilt ?
18:30En fait, c'est une grande chance.
18:32Votre carrière professionnelle,
18:34elle a été tout droite, j'ai envie de dire.
18:36Ça a été une grande chance.
18:38C'est un peu avec l'histoire de ma famille.
18:40J'ai une grand-mère couturière,
18:42une mère couturière,
18:44qui ont toujours été manuelles.
18:46Tout ça m'évoquait quelque chose.
18:48Je me suis tout d'un coup sentie bien dans cet univers.
18:50Si vous aviez un conseil pour une jeune femme
18:52qui voudrait suivre la même route que vous,
18:54qui aurait envie de devenir
18:56une directrice d'un grand salon porte de Versailles ?
19:02Je n'ai pas imaginé construire cette...
19:04Il faut se faire confiance.
19:06Il faut...
19:08Ça, vous me l'avez dit en rentant aussi.
19:10Vous pensez que ce qui dessert souvent les femmes,
19:12c'est le sentiment d'imposture ?
19:14Il ne faut pas avoir peur d'eux.
19:16Ce n'est pas grave si on se trompe à un moment.
19:18Je me suis trompée plein de fois.
19:20Ce n'est pas agréable.
19:22C'est comme ça qu'on apprend.
19:24J'ai la chance d'avoir un socle familial super fort.
19:26On s'appuie là-dessus.
19:28C'est d'oser y aller.
19:30Il n'y a aucune idée qui est nulle.
19:32On peut commencer petit.
19:34Il faut avoir un business plan,
19:36gagner de l'argent tout de suite.
19:38J'ai fait ça par hasard.
19:40Il y a un phénomène de chance,
19:42mais ça se provoque aussi.
19:44Il faut avoir une ouverture d'esprit,
19:46une curiosité, et ne pas avoir peur de se planter.
19:48Ça, c'est sûr.
19:50Si vous aviez un souhait, Vanessa Doucet,
19:52aujourd'hui, qu'est-ce que ça serait ?
19:58J'aimerais continuer.
20:00Je suis hyper épanouie.
20:02C'est une chance, j'en ai bien conscience
20:04dans mon métier.
20:06Mais j'aimerais pouvoir
20:08développer la marque
20:10de mon salon au-delà d'un salon.
20:12Ça devient un label.
20:18Le concept devient un label.
20:20Les ateliers, j'aimerais les développer ailleurs
20:22qu'à Paris. J'aimerais aller à la rencontre
20:24des régions, ce qu'on ne fait pas beaucoup.
20:26On a 45% de gens de région qui viennent sur notre salon.
20:28C'est parce qu'il y a une offre
20:30en région qui n'est pas top.
20:32J'aimerais beaucoup développer ça.
20:34Merci beaucoup
20:36d'être venue par chez Des Femmes Femmes.
20:38J'ai encore un petit mot pour vous.
20:40Si vous aviez envie de me dire le mot de la fin,
20:42ça serait quoi, Vanessa Doucet ?
20:44Rester curieuse de la vie, c'est ce qui est le plus important.
20:46Merci beaucoup.
20:48Le Salon Création et Savoir Faire
20:50le CSF de Vanessa Doucet,
20:52c'est du 26 au 30 novembre
20:542025. C'est toujours
20:56à Paris-Porte de Versailles, au
20:58bâtiment 6.
21:00Bravo.
21:02Merci beaucoup.
21:04A demain, chères auditrices, chers auditeurs,
21:06pour cet excellent. Et puis évidemment,
21:08dès samedi prochain à 13h30 pour un nouveau Destin de Femme.
21:10Vous pouvez nous retrouver, vous le savez,
21:12sur sudradio.fr, la chaîne YouTube
21:14de la radio. Sans oublier les réseaux sociaux.
21:16Merci à Julien qui réalise pour vous
21:18aujourd'hui aux équipes de Sud Radio.
21:20Je vous embrasse toutes et je vous embrasse tous. A plus tard.
21:28Vous êtes chez vous. Simplicicart.com vous a présenté
21:30Sud Radio.
21:32Destin de Femme. Judith Belair.