• il y a 6 heures
Dans Destins de Femmes, Judith Beller reçoit Majda Sall, Ex victime de TCA, auteure de "Mia", éditions La Belle Plume


"Destins de Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Emission tirée du livre de Valérie Perez-Ennouchi, "Destins de Femmes", sorti chez Ramsay, prix Edgard Faure 2021.

Une émission de Judith Beller.

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##DESTIN_DE_FEMMES-2024-11-16##

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Transcription
00:00SimpliCicar, la vente de votre auto servi sur un plateau avec plus de 90 concessions
00:05près de chez vous. SimpliCicar.com vous présente Sud Radio, Destin de Femme, Judith Belair.
00:12Bonjour, bonjour, bienvenue dans Destin de Femme sur Sud Radio, votre rendez-vous du
00:15samedi à 13h30 avec un féminisme autrement qui crée le lien entre les gens. Une émission
00:21tirée du livre de Valérie Pérez. Aujourd'hui, vous découvrez le destin de Madjassa, l'entrepreneur
00:26dans le e-commerce spécialisé dans le monde des réseaux sociaux et aussi ex-victime
00:30des troubles, des troubles de la conduite, pardon, on va y arriver, de troubles des conduites
00:35alimentaires. C'est le TCA et vous nous racontez, Madjassa, votre parcours dans votre livre
00:41coup de poing qui s'appelle Mia. C'est sorti à la belle plume. C'est un livre qui retrace
00:45votre combat contre la maladie face au diktat de la société. Bienvenue sur Sud Radio.
00:49Merci beaucoup de m'accueillir. Je vous en prie.
00:52Sud Radio, Destin de Femme, Judith Belair.
00:55Alors, Madjassa, on va commencer par vous demander comment vous définirez votre féminisme
00:59à vous ?
01:00Alors, je définis le féminisme comme laisser à la femme son libre choix de faire ce qu'elle
01:05souhaite, de faire ce qu'elle aime et de se défendre sur tout ce qui la repousse aujourd'hui,
01:12notamment les critiques sur son physique, ce qu'elle a le droit de faire ou pas. Donc
01:18voilà, la femme a le droit de se défendre, tout comme les hommes. Et si je fais ce combat
01:23aujourd'hui, c'est tout simplement que j'ai été détruite. Détruite par un homme, détruite
01:27par les critiques de la société, de tout le monde, en fait.
01:31Vous n'avez pas été détruite parce que vous êtes en pleine forme et très résiliente.
01:34Je tiens à le souligner quand même.
01:36Voilà, j'ai réussi.
01:37Ça, c'était avant, on va dire.
01:38Voilà, ça, c'est le passé.
01:39Et c'est par la force de votre volonté que vous en êtes sortie.
01:42Exactement. La femme est forte et la femme peut s'en sortir tout comme j'ai fait.
01:47Et alors, quand vous me parlez justement des diktats de cette société et du regard des
01:51autres qui vous a poussé à vous sentir mal avec vous-même, en fait, pour vous, en fait,
01:56œuvrer contre ça, c'est une forme de féminisme.
01:58Ah oui, bien sûr, bien sûr, parce qu'il y a énormément de femmes touchées par les
02:01TCA.
02:02Il y a également des hommes, mais bon, 10% comparé aux femmes, c'est vraiment peu.
02:06Donc, on est sans cesse en train de critiquer le physique des femmes, à leur dire qu'il
02:11faut être mince.
02:12On voit des femmes minces absolument partout, dans les magazines, sur les podiums, à la
02:15télé, dans les publicités.
02:18Alors, ce que vous nous racontez, et on va y revenir tout à l'heure, c'est que c'est
02:22aussi la mode qui est heureusement en train d'évoluer.
02:25En train d'évoluer, je ne sais pas.
02:28Mais on va dire que les canons de beauté, c'est plutôt, elles sont plus pulpeuses qu'avant.
02:32Exactement.
02:33Alors, peut-être pas dans la fashion, fashion.
02:34Dans la fashion, on est toujours sur des corps très minces.
02:37Alors, est-ce que les hommes peuvent être féministes selon vous ?
02:40Oui.
02:41Vous avez des exemples autour de vous ?
02:43Alors, autour de moi, très peu.
02:47D'accord.
02:48Très peu, mais j'ai pu suivre sur les réseaux sociaux des hommes qui sont pour le pouvoir
02:53de la femme, pour la femme libre, pour tout ça et je pense que oui, bien sûr, il y a
02:58des hommes.
02:59Et alors, comment ça se fait selon vous qu'autour de vous, il y en a si peu des hommes féministes
03:03?
03:04Malheureusement, l'homme aime avoir le pouvoir, aime diriger les femmes.
03:09Donc, c'est pour ça, je pense qu'il y en a très peu, mais il en existe.
03:13D'accord.
03:14C'est toujours ça.
03:15Et votre expérience personnelle finalement, c'est-à-dire que vous, vous considérez
03:19que les hommes que vous avez rencontrés en majorité sont machos, c'est ça que vous
03:22dites ?
03:23Oui.
03:24Oui, oui.
03:25Et puis même dans la culture maghrébine dans laquelle j'ai grandi, les hommes sont
03:28très machos et j'ai pu, moi, en rencontrer plusieurs, malheureusement.
03:34Et votre père aussi, il est comme ça ?
03:37Oui, mon père a toujours été macho.
03:38Bien sûr, quand il a eu des filles, ça s'est un petit peu calmé, mais il a toujours ce
03:43côté très…
03:44Il va vous écouter là aujourd'hui ?
03:45J'espère.
03:46On lui fait coucou, papa macho.
03:48Bon, mais en fait, vous êtes libérée de ça aussi parce que c'est quelque chose
03:53que vous avez connu depuis toute petite.
03:55C'est ça, exactement.
03:56Donc, ça a dû vous poser des vrais soucis finalement.
03:57Ce que vous dites, ce qu'on entend, c'est que sur votre route, ça a été compliqué.
04:00Ça a été compliqué et puis même, je pense que ça m'a aidée à devenir très forte
04:05en fait.
04:06D'autant plus.
04:07Voilà, je n'ai jamais aimé ce côté-là de toujours rabaisser la femme, de toujours
04:11mettre les femmes dans l'ombre.
04:14D'où mon combat et d'où ma réussite finalement.
04:17Et alors, du coup, parce que forcément, la question d'après, c'est quel est l'obstacle
04:23selon vous à l'avancement du droit des femmes ? On connaît un peu la réponse.
04:28Les hommes, malheureusement.
04:29Ah oui, pour moi, les hommes…
04:31Ça ne vous dérange pas de faire une généralité, Madjassal ? Parce que vous dites les hommes,
04:35mais peut-être que…
04:36Comme je vous ai dit, je pense qu'il y a très peu d'hommes féministes aujourd'hui
04:40encore.
04:42C'est toujours la même chose.
04:43Ça évolue.
04:44Ça évolue, bien sûr, mais on est toujours très peu de féministes.
04:48Et alors, qu'est-ce qu'il faudrait faire pour qu'ils changent d'idée, ces messieurs ?
04:51Leur montrer notre force, simplement.
04:54Leur montrer…
04:55Ça leur fait peur, a priori, un peu, non ?
04:56C'est ça ?
04:57Ça peut faire peur au premier abord, mais quand on leur montre les résultats, ça les
05:03motive finalement.
05:04Et ils ont envie de nous accompagner.
05:05Donc, la preuve par l'exemple, quoi.
05:07Oui, oui, oui.
05:09Et alors, qu'est-ce qui fait que ça avance, quand même, ce droit des femmes dont on parle
05:13depuis tout à l'heure, selon vous ? Qu'est-ce qui fait que ça bouge en ce moment, en particulier ?
05:17Le fait de s'unir.
05:19Toutes les femmes, ensemble, avoir le même combat, avoir la même envie, d'être égales
05:25aux hommes, d'être respectées, d'être accompagnées dans tout ce qu'on fait, dans
05:31tout ce qu'on souhaite mener.
05:34Voilà, c'est l'unicité des femmes.
05:37Alors, l'unicité des femmes, qui est un peu disloquée en ce moment, parce qu'il y a
05:43certains mouvements qui soutiennent un certain type de causes et d'autres, d'autres.
05:47On entend peu parler des femmes iraniennes, on entend peu parler des femmes afghanes,
05:51on entend peu parler des Israéliennes aussi, on peut le dire, et toutes les autres.
05:54Du coup, comment faire pour recréer une unicité dans des mouvements aussi séparés, selon
06:01vous ?
06:02Même si le combat est commun.
06:04Les réseaux sociaux peuvent beaucoup aider.
06:06On peut le voir aujourd'hui, avec une information, ça peut faire le tour de la planète en quelques
06:10heures.
06:11Je pense que, pourquoi pas, un mouvement social à l'international, un mouvement 100% femmes,
06:18100% accompagnement, 100% force, pour venir en aide à toutes celles qui sont seules et
06:23qui sont malheureusement réduites, comme en Afghanistan, où on leur interdit d'étudier,
06:30de parler.
06:31De parler entre elles, elles n'ont plus le droit de parler entre elles en Afghanistan.
06:33Ça me fait des frissons quand j'en parle.
06:36Ça m'attriste beaucoup.
06:39Et alors, vous, vous savez, il y avait cette grande dame qui s'appelle Simone de Beauvoir,
06:44qui a écrit un livre qui s'appelle « Le deuxième siècle » qui nous disait qu'on
06:50ne naît pas femme, on le devient.
06:52Quand est-ce que vous l'êtes devenue, vous, Madja ?
06:55Alors, je dirais à mon adolescence, mais je n'étais pas fière de devenir femme,
07:00je le dis dans mon livre, j'avais honte.
07:02J'avais honte d'avoir des seins qui poussent, d'avoir des formes à seulement 13 ans qui
07:07apparaissaient et ça m'a rendue malade, tout simplement.
07:10Les TCA ont commencé à ce moment-là.
07:12J'ai commencé à me détester, en fait, parce que je devenais une femme.
07:16Est-ce que vous étiez accompagnée sur votre route de la féminité par les femmes autour
07:20de vous, par votre mère ?
07:21Non.
07:22Non, c'est assez tabou chez nous, en fait, tout ce qui est apparition des règles, apparition
07:27des formes, etc.
07:28Vous n'en parliez pas à la maison du tout ?
07:30Non, non, non.
07:31De toute façon, dans notre culture, on ne parle pas vraiment de ces choses-là.
07:35De quelle origine êtes-vous ?
07:36Alors, ma maman est marocaine, mon père est algérien et je suis français, je suis née
07:40en France.
07:41Et donc, dans cette culture maghrébine, vous dites qu'on n'en parle pas du tout entre
07:46femmes ?
07:47Entre femmes ?
07:48Si, si, mais vraiment, c'est assez tabou, en fait, c'est assez restreint, on va dire
07:52vraiment les choses essentielles.
07:53Donc, c'est dans la pudeur ?
07:54Voilà, beaucoup de pudeur.
07:55Du coup, l'essentiel n'est pas dit, c'est ça que vous dites ?
07:58Je pense que justement, l'essentiel est dit, mais on ne va pas développer ça, en fait.
08:02On ne va pas développer ça.
08:03L'essentiel, c'est dans les détails, parfois, aussi.
08:05Et puis, je trouve qu'on manque de rassurer, en fait, les adolescentes.
08:10Je trouve qu'on manque de petits cocons, en fait, où on va accompagner cette adolescente
08:16à devenir femme.
08:17Non, c'est plutôt, oh là là, elle devient femme, déjà, c'est inquiétant, en fait,
08:21dans notre culture.
08:22D'accord, mais c'est inquiétant parce que quoi, on va être à la merci des hommes ?
08:25C'est ça, exactement.
08:27Voilà, on va commencer à plaire aux hommes, et ça, c'est pas bon, c'est pas bon.
08:31Et donc, finalement, pour vous, le fait d'écrire Madjassal, on imagine que ça vous a libéré,
08:36effectivement, de votre condition de malade, mais aussi de tout ce carcan dont vous nous
08:42parlez depuis tout à l'heure.
08:44C'est ça, en fait.
08:45Mon combat, je l'ai mené toute seule, ça a été extrêmement difficile.
08:50Beaucoup de gens, aujourd'hui encore, ne le comprennent pas.
08:53Pourquoi je parle de ça ?
08:54Pourquoi je le dévoile ?
08:56C'est tellement tabou, c'est tellement honteux.
08:59Pourquoi est-ce que j'ouvre ma bouche ?
09:01Moi, si j'ai écrit ce livre, c'est pour venir en aide à toutes ces femmes qui m'écrivent
09:05sur Instagram, à toutes les femmes qui souffrent de troubles du comportement alimentaire ou
09:09même de violences, parce que je parle dans mon livre de violences physiques, verbales,
09:14qui m'ont énormément affectée.
09:15Donc, oui, j'ouvre ma bouche aujourd'hui et je compte pas la fermer.
09:19Il y a énormément de personnes qui souffrent dans le silence, il faut vraiment leur venir
09:23en aide.
09:24C'était quoi le déclic ?
09:25Ça a été, je le dis dans le résumé, j'étais enceinte, j'étais un petit peu fatiguée,
09:35j'étais allongée et j'entendais des enfants rire dehors et ça m'a tout de suite émue,
09:40en fait, je sais pas si c'est les hormones ou quoi que ce soit, j'ai été émue, je
09:43suis allée voir par la fenêtre et il y avait une petite fille qui me ressemblait étant
09:46petite.
09:47Elle avait les cheveux noirs, très longs et elle était un petit peu avec des gros yeux,
09:52vous voyez, des grands yeux et elle m'a fait penser à moi, petite, et je me suis
09:55dit, et si j'aidais ces gens-là qui souffrent comme j'ai souffert ? Je m'en suis sortie
10:01mais il y a énormément de personnes qui n'arrivent pas à se sortir de l'essai.
10:04Ma question, ça, on va y revenir à votre livre, mais ma question, c'était très rapidement,
10:09c'est quoi le déclic qui vous a donné envie de vous, de guérir ?
10:12Alors moi, c'est malheureusement le fait de voir des personnes très, très pauvres
10:17manquer de quoi manger, alors que moi, je faisais des crises de boulimie et ça, ça
10:25a été vraiment un choc pour moi, de les voir en face de moi, de vivre sous la terre,
10:30des maisons en terre sans avoir rien à manger et je pense que ça m'a fait un électro-choc.
10:34Il y a eu plusieurs choses avant ça, mais le gros déclic, ça a été de voir vraiment
10:39la famille.
10:40De voir la condition des autres et de vous dire que vous ne pouviez pas continuer comme
10:42ça, par respect pour eux en fait.
10:43Exactement, c'est vraiment le respect pour les autres.
10:46Bravo, Madja.
10:47On continue juste après la pause, vous restez avec nous, c'est Destin de Femmes sur Sud
10:51Radio, vous l'aurez compris.
10:52On est avec Madja Sahl, qui est entrepreneur dans le e-commerce et puis elle a écrit
10:56un livre, Mia, c'est sorti à la belle plume et je vous le conseille.
10:59A tout de suite.
11:12Destin de Femmes sur Sud Radio, c'est l'émission d'un féminisme
11:15universaliste, un féminisme autrement.
11:18On est avec Madja Sahl, qui est entrepreneur dans le e-commerce, spécialisée dans les
11:21réseaux sociaux et puis ancienne victime de troubles des conduites alimentaires, le
11:26TCA.
11:27Vous nous racontez votre parcours dans votre livre.
11:29Coup de poing, on l'a dit, Mia, c'est sorti chez la belle plume.
11:32Alors, j'ai appris que le TCA, dont on parle depuis tout à l'heure, ce trouble des conduites
11:40alimentaires que vous nous racontez dans votre livre, c'est un problème de société énorme
11:43d'un point de vue national, puisqu'en fait, il y a plus d'un million d'individus femmes
11:49qui sont déclarées en souffrant, mais en fait, il y en a beaucoup plus qui ne le disent
11:54pas.
11:55Exactement.
11:56Donc moi, par exemple, j'ai souffert pendant dix ans d'anorexie et de boulimie.
11:59Je n'ai jamais été déclarée comme anorexique et boulimique.
12:03Vous en avez parlé au médecin et il ne vous a jamais déclaré.
12:06Non, non.
12:07Le médecin généraliste est resté bouche bée.
12:10Ça a été vraiment une expérience que j'ai très mal vécue.
12:14Ensuite, j'ai vu un psychiatre pareil, vraiment une très, très mauvaise expérience.
12:19Du coup, l'État déclare qu'il y a 600 000 personnes environ malades de TCA.
12:25J'estime que ce n'est pas vrai, qu'il y en a environ un million deux cent mille.
12:30Voilà, comme moi, j'ai souffert pendant longtemps.
12:34Aujourd'hui encore, je reçois des messages de personnes malades de 50 ans, de 40 ans.
12:40Vraiment, qu'est ce qui se passe ?
12:43Qui ne sont jamais déclarées, qui ne sont jamais déclarées et qui sont toujours souffrantes.
12:46Sans accompagnement.
12:47Danssi, vous nous racontez les ravages de ces dictates, de la beauté qu'on voit un
12:53peu partout, dont on entend parler beaucoup sur les jeunes filles aussi actuellement,
12:57effectivement.
12:58Et puis alors votre combat contre l'anorexie, la boulimie, ces tourments qui faisaient que
13:04votre quotidien était terrible.
13:05Et le but, c'est la dignité, quoi, en fait, avant tout, c'est-à-dire que votre livre,
13:12c'est aussi pour, déjà, vous récupérer la vôtre, a priori, mais bon, ça vous voulait
13:17être reconstruite toute seule déjà, mais surtout pour montrer que c'est possible.
13:20Tout à fait, vraiment, c'est possible parce que la plupart des malades pensent qu'il
13:25n'y a aucune issue, pensent qu'ils vont rester comme ça, qu'ils vont mourir jeunes
13:30et qu'il n'y a pas d'aide pour eux.
13:33Oui, parce que ça crée des vrais problèmes, on perd les cheveux, on a fait de l'anémie,
13:37enfin, c'est vraiment la vie.
13:38Il y a énormément de carences, il n'y a pas que l'anémie, il y a beaucoup de carences
13:40qui créent ensuite des problèmes cardiaques.
13:44Il faut savoir que c'est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes et on n'en
13:50parle pas assez du tout, vraiment très, très peu.
13:53C'est toujours tabou.
13:54C'est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes ? C'est quoi la première ?
13:55C'est le suicide.
13:57Ok, et alors, du coup, vous êtes entrepreneur sur les réseaux sociaux, vous vous en servez
14:06de ces réseaux qui font du mal aussi ?
14:09Oui.
14:10Pourquoi vous avez choisi ce chemin-là derrière ?
14:13Parce que ça va très vite.
14:16Comme je vous disais tout à l'heure, les réseaux sociaux, il suffit d'une heure
14:19et énormément de personnes sont au courant de votre message.
14:23Donc, du coup, je me suis dit, il faut absolument que je...
14:25En plus du livre que je me sers d'Instagram, j'ai fait une vidéo qui a fait environ 20
14:31000 vues.
14:32Alors que bon, je ne suis pas énormément suivie, mais 20 000 vues, vous vous rendez
14:36compte, il y a des parents qui ont pu voir ça, il y a des malades, il y a des amis qui
14:40connaissent une amie qui est malade et ça peut tout de suite changer quelque chose.
14:44Mon message, c'est s'il vous plaît, alerter un médecin, alerter un professionnel de santé
14:49qui va pouvoir vous guider et vous accompagner vers la guérison.
14:52Mais vous-même, vous dites qu'ils ne vous ont pas tombé d'excel les professionnels
14:55de santé.
14:56Tout à fait.
14:57Mais moi, j'ai réussi à m'en sortir.
14:58Combien on peut s'en sortir tout seul ? Il y en a très, très, très peu.
15:02Aujourd'hui, vous vous considérez comme guéri ?
15:04Oui, aujourd'hui, je suis carrément guéri.
15:07Alors, on n'arrête pas de me poser cette question-là parce que c'est vrai que la guérison
15:10des TCA est très rare.
15:11Oui, je m'en suis sortie et oui, je fais ce combat aujourd'hui.
15:15Vous mangez normalement ?
15:17Je mange tout à fait normalement.
15:18Un peu trop de sucrerie.
15:20On en est tous là.
15:22Donc, oui, je suis guéri.
15:25Quel conseil, donc, mis à part le médecin, pour agir tout de suite quand on a quelqu'un
15:31autour de soi qui souffre de ce trouble ou, par exemple, quand on en souffre soi-même ?
15:36Alors, déjà, pour les parents qui ont des adolescents, faites très attention, essayez
15:42de surveiller.
15:43Si vous voyez que l'adolescent court aux toilettes juste après avoir mangé, c'est suspect.
15:47L'usage de laxatifs, ce n'est pas normal.
15:51Comptez ces calories de façon vraiment tout le temps, obsessionnelle, comptez ces calories,
15:59etc.
16:00C'est peut-être un début de TCA, pourquoi pas consulter ?
16:02Ensuite, pour les personnes malades, la première chose, c'est de ne pas s'isoler.
16:07Je sais que c'est très difficile quand on souffre de TCA de ne pas rester seul, mais
16:12le fait de rester seul va engendrer encore plus de mal-être et encore plus de renfermement
16:17sur soi.
16:18Il faut vraiment que vous sortiez, que vous trouviez une activité que vous aimez, parce
16:23que vous allez passer moins de temps à faire des crises ou à penser à votre poids ou à
16:26vous peser.
16:27Parce que se peser, chez les personnes souffrantes de TCA, c'est un toque.
16:32On se pèse dix fois par jour, c'est comme si ça servait à quelque chose.
16:37Trouvez une activité, ne vous isolez pas, essayez d'en parler, même si c'est difficile,
16:44confiez-vous.
16:45Ça, c'est mes premiers conseils.
16:48Et alors, pourquoi avoir écrit un livre ? Parce qu'un livre, c'est un livre, c'est un sacré
16:53boulot.
16:54Oui, tout à fait.
16:55C'est vous qui l'avez écrit ?
16:56Oui.
16:57Dans quelles conditions ?
16:58Avec une écrivaine qui m'a écoutée pendant des heures, qui a adoré mon histoire et qui
17:06me dit, vous avez bien fait de faire ce livre, parce qu'il va rester.
17:09Même si un jour, votre page Instagram se ferme, disparaît, votre livre, il va rester.
17:15Dans 20 ans, une personne qui souffre de TCA...
17:17Un livre, c'est un petit peu d'immortalité, vous le savez aussi.
17:20Oui, voilà, tout à fait.
17:21Donc, c'est ce qui m'a poussée à écrire mon livre, parce que je sais qu'il y a les
17:24réseaux sociaux, mais le livre est immortel.
17:27Et alors, il y a d'autres trucs qui sont sympas dans votre histoire, c'est que vous
17:31m'avez dit ça hors antenne, vous êtes fière d'avoir démarré l'équitation à 35 ans,
17:34c'était votre rêve de petite fille, vos parents ne pouvaient pas vous l'offrir.
17:37Tout à fait.
17:38Et aujourd'hui, vous pouvez le faire.
17:39Tout à fait.
17:40Et ça, c'était très important pour vous.
17:42Oui, oui, oui.
17:43En fait, c'est un rêve de petite fille qui est resté...
17:46L'être morte.
17:47L'être morte.
17:48Malheureusement, même à 20 ans, 25 ans, quand j'aurais pu me le payer, j'ai laissé
17:54tomber.
17:55Je me suis dit, c'est pas pour moi, etc.
17:56Et en fait, là, je viens d'avoir 35 ans et je me suis dit, écoute, tu l'as toujours
18:03rêvé.
18:04Tu n'y arriveras pas.
18:05Ça y est, tu as les moyens, fais ce que tu as envie de faire.
18:09Et voilà.
18:10Aujourd'hui, je monte à cheval et je suis extrêmement heureuse et je pousse toutes les
18:13femmes à faire ce qu'elles veulent.
18:14Ça fait combien d'années que vous le faites ?
18:15Là, ça fait un mois et demi.
18:16Et alors, racontez-moi, parce qu'on imagine que le rapport à l'animal, qui est un animal
18:22très particulier, le cheval, on s'en sert aussi pour avoir de la thérapie, vous le
18:26savez.
18:27Oui, oui, oui.
18:28On imagine qu'en termes d'estime de soi, d'arriver à monter dessus et à tenir dessus,
18:32déjà, c'est énorme.
18:34Et ça, franchement, ça m'a donné confiance en moi encore plus.
18:39Et je n'aurais pas cru.
18:40Vraiment, j'adore les chevaux depuis toute petite, etc.
18:43J'ai toujours voulu monter, mais le fait de gagner encore plus confiance en moi, je
18:47n'y attendais pas.
18:48Donc, voilà, je suis très fière et je suis militante de la passion.
18:54Suivez vos passions, faites ce que vous avez envie de faire et soyez heureux parce que
18:58personne ne le fera à votre place.
18:59La personne ne m'a poussé à aller m'inscrire.
19:01C'est moi, je me suis dit, écoute, j'ai envie de me choisir.
19:05Je suis une femme, j'ai envie de faire ce que j'aime et alors ?
19:08Vous avez bien raison, en destin de femme en particulier.
19:11Et alors, vous dites aussi un truc, puisque vous êtes maman, c'est du boulot, on le
19:17sait toutes et tous.
19:19Du coup, en fait, c'est important aussi pour vous de prendre vos moments à vous.
19:26Parce qu'on a une vie de femme, de femme mariée, de maman, d'ami, de fille, ce que
19:33vous voulez, mais on a besoin en tant qu'être humain de se retrouver.
19:37Alors, mon mari, lui, il a ses cours de sport, de boxe, etc. toute la semaine.
19:43Donc, il sort souvent et je me suis dit mais attends, tu t'oublies pas un petit peu.
19:48Et c'est là que je me suis dit non, je vais me lever et je vais faire mes activités
19:53moi aussi, parce que j'ai le droit également de faire ce que j'aime.
19:57Voilà, donc c'est très important de penser à soi.
20:00Et le fait de prendre du temps pour vous, on imagine qu'après, ça vous rend meilleure maman ?
20:06Oui, c'est vrai que quand on est tout le temps avec l'enfant, sans Harry, qu'on a ce rôle
20:12de femme au foyer, même si je ne le suis pas vraiment, mais m'occuper de mon foyer,
20:16de mon fils, etc., pour ma part, c'était devenir aigri.
20:23C'était absolument pas ce que je voulais devenir.
20:25Du coup, le fait d'avoir mes activités, de retourner voir mon fils, je suis complètement
20:29épanouie, je me sens mieux, mieux qu'avant.
20:32Et c'est tout ce que je souhaite à toutes les femmes, vraiment, il faut se sentir épanouie
20:36pour mieux vivre les choses, tout ce qui nous entoure.
20:39Ok, et si vous aviez un souhait, parce que c'était ma question d'après du coup, ce serait quoi ?
20:43Un souhait ?
20:44Un souhait réalisable, avec un petit génie ?
20:48Honnêtement, faire des voyages humanitaires pour aider les pauvres qui n'ont malheureusement
20:54rien à manger.
20:55Ce serait vraiment ça ma priorité, donner à manger à ceux qui ont faim.
20:59Ben voilà, next step ! Il y en a, il y en a des associations humanitaires qui font ça.
21:04Merci beaucoup Majd Hassal.
21:05Merci à vous, merci beaucoup.
21:07Je rappelle votre livre, il est sorti chez La Belle Plume, c'est Mia.
21:12Vous étiez bien dans Destin de Femme aujourd'hui, on a rendez-vous demain à 19h pour cet excellent.
21:16Merci à Dési qui réalise pour vous aujourd'hui, on aime bien les femmes dans l'équipe des
21:20réals chez Sud Radio aussi.
21:22Et puis vous pouvez nous retrouver sur sudradio.fr, tout est podcastable, il y a les réseaux, etc.
21:27Je vous embrasse, à demain, bye !

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