Avec Gaëtan de Sainte-Marie, vice-président de la CPME du Rhône, candidat à la présidence de la CPME nationale
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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Roger.
00:04Il est 7h41, Sud Radio vous explique l'inquiétude des patrons, notamment dans les petites et moyennes entreprises,
00:11face au budget débattu par les politiques à l'Assemblée.
00:13Notamment, invité Gaëtan de Sainte-Marie, bonjour.
00:16Bonjour Patrick Roger.
00:17Vous êtes vice-président de la CPME du Rhône et je le disais, aussi candidat à la succession de François Asselin.
00:22Ça se jouera au mois de janvier, il y a deux autres candidats face à vous.
00:26Qu'est-ce qui vous préoccupe le plus aujourd'hui pour les PME ?
00:31D'abord, ce qui nous préoccupe, c'est la hausse des faillites.
00:37Depuis 12 mois, 65 000 faillites en France, plus 25% sur un périmètre constant sur les dernières années.
00:46C'est une vraie préoccupation.
00:50Des grosses PME et des ETI partent au tapis, des petites entreprises bien sûr aussi.
00:56Ça montre bien qu'aujourd'hui, l'économie française est dans un état très fragile, que nos PME sont fragiles.
01:04Ce qui nous inquiète, c'est tout ce qu'on entend depuis quelques semaines.
01:10Sur quoi ? Qu'est-ce qu'on entend ?
01:12Toutes ces nouveaux impôts, ces nouvelles taxes dont on nous parle toute la journée et qui nous menacent.
01:20Y compris les PME.
01:22Parce que bien souvent, on se dit que ce sont les entreprises les plus confortables qui pourraient être taxées.
01:27C'est une fausse idée, parce que dans ces impôts et ces taxes dont on parle, le coût du travail va être renchéri.
01:35Dans nos PME qui sont dans la propreté, dans la sécurité par exemple, le coût du travail pour elles est extrêmement important, extrêmement sensible.
01:43Et si ce coût du travail augmente, même légèrement, c'est une façon probablement de mettre soit des collaborateurs, soit de déposer le bilan.
01:51Gaétan de Sainte-Marie, qu'est-ce que vous réclamez de façon très concrète aujourd'hui ?
01:55Nous, ce qu'on réclame, c'est que le gouvernement nous fasse confiance, fasse confiance aux PME.
02:02On croit que la confiance, c'est la croissance.
02:05Donc le premier point, pour qu'on ait confiance, c'est que l'État s'engage.
02:09Et pour qu'il s'engage, il faut qu'il fasse des économies.
02:11Quand un État est en déficit, ce chiffre est extraordinaire.
02:16En 2020, pendant la crise du Covid, le déficit de la France était 9% du PIB.
02:21Nous partions de 3% avant.
02:23Pendant cette année-là, l'État prenait en charge beaucoup, beaucoup de choses.
02:26C'était le Covid.
02:27Aujourd'hui, on est à 6%.
02:29Ça veut dire qu'en fait, on est passé de 9% à 6% et on est incapable de retourner à 3%.
02:35Ça nous inquiète beaucoup parce que ça veut dire que chaque année, on continue à creuser cette dette.
02:39Donc il faut que l'État fasse des économies plutôt que d'aller vous ponctionner.
02:44C'est ce que vous dites.
02:45On est bien d'accord.
02:46Ça, c'est la première étape.
02:47Ensuite, l'État, il faut qu'il nous donne un cadre stable, que l'on soit capable de pouvoir investir.
02:52Lorsque nous, chefs d'entreprise, patrons de PME, on investit, on embauche, on a besoin d'avoir de la visibilité.
02:58Cette visibilité, on ne l'a pas aujourd'hui.
03:00Et puis, il faut que le gouvernement nous fasse confiance.
03:03Aujourd'hui, de quoi avons-nous besoin ?
03:05Nous avons besoin de trouver des solutions innovantes aux problèmes.
03:08Qui mieux que les PME savent faire ça ?
03:11Nous avons besoin de créer du lien dans notre société française,
03:14entre les hommes, les femmes, dans les villes, dans les campagnes.
03:16Qui sait mieux faire que ça que les PME ?
03:18Nos boulangers, nos plombiers, qui sont les garagistes.
03:24C'est la charpente de l'économie française.
03:2899% des entreprises sont des TPE et des PME.
03:31De façon très concrète, vous voudriez, parce qu'il y avait des allègements de charges sociales,
03:36il y a la fin de ces allègements, vous réclamez le maintien, c'est ça ?
03:40Les aides à l'apprentissage diminuent.
03:43Mais peut-être que vous avez abusé des aides à l'apprentissage, non ?
03:46On ne sait pas que nous avons abusé, c'est que ça a été un succès colossal.
03:50On a eu 1 million d'apprentis dans nos entreprises.
03:54On râlait en France depuis des années sur le fait que le travail des jeunes c'était compliqué,
04:01notamment le travail manuel.
04:03Il y a eu la finale des WorldSkills il n'y a pas très longtemps à Lyon.
04:07On a eu un succès exceptionnel sur l'apprentissage ces dernières années.
04:12Et là, l'objectif, visiblement, c'est de dire que ça marche vachement bien, donc on va arrêter.
04:16C'est une erreur monumentale.
04:19La valeur travail dans notre pays, c'est ce qui est le plus important.
04:24Aujourd'hui, il faut remettre le travail au cœur des choses.
04:27On ne peut pas être dans un pays, la France, où on part à la retraite le plus tôt et où on travaille le moins.
04:31Ce n'est pas possible, ce n'est pas comme ça que ça marche, surtout dans un pays ultra endetté comme le nôtre.
04:35Sur la durée du temps de travail et sur les retraites, où est-ce que vous en êtes des problèmes de recrutement ?
04:42On dit que ça touche et ça affecte beaucoup aussi les PME.
04:46Bien sûr, c'est toujours un vrai problème.
04:49Je peux vous parler par exemple d'un secteur en particulier qui sont les paysagistes, les entreprises du paysage.
04:54Elles sont à peu près 30 000 adhérentes à l'UNEP, qui est leur fédération.
05:0050 % d'entre elles, un peu moins, 45 % aujourd'hui, d'entre elles, cherchent à recruter et n'arrivent pas à recruter.
05:05Ça a baissé de 5 % depuis quelques mois, mais on est quand même quasiment à une entreprise sur deux qui cherche à recruter et qui n'y arrive pas.
05:13Dans le futur débat qui aura peut-être lieu sur l'immigration, vous êtes favorable à l'immigration choisie ou pas ?
05:20Le sujet de l'immigration, c'est un sujet sensible.
05:26Là-dessus, notre job en tant que chef d'entreprise, c'est de faire avec les règles qu'on nous donne.
05:33Sur ce sujet-là, on fera comme on nous dira de faire.
05:39Merci Gaëtan de Sainte-Marie. J'espère que votre message sera entendu, en tout cas par rapport aux aides à CPME, où on a un record de faillite.
05:48En ce moment, vous êtes vice-président de la CPME du Rhône et candidat à la succession de François Asselin, avec deux autres candidats qui sont en liste.
05:57Ça se jouera au mois de janvier.