"Nous sommes inquiets" : Michel Barnier pourrait annoncer une baisse des aides à l’apprentissage

Sud Radio

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Transcript

00:00C'est bon à savoir cette question. Pourquoi l'apprentissage est-il si important pour nos petites et moyennes entreprises ?

00:06Cet après-midi, Maxime en parlait, Michel Barnier va prononcer son discours de politique générale.

00:10Il a prévu d'annoncer des économies, des économies importantes, et pour faire ces économies, le Premier ministre pourrait annoncer une baisse des aides à l'apprentissage.

00:19Bonjour Michel Picon.

00:20Bonjour.

00:22Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio. Vous êtes le président de l'UDEP, c'est l'Union des entreprises de proximité.

00:28Ça vous inquiète, cette possible baisse des aides à l'apprentissage ?

00:32Bien oui, ça nous inquiète parce que l'apprentissage, c'est un investissement pour notre jeunesse.

00:38Tous les jeunes qui passent par l'apprentissage trouvent un emploi derrière, c'est 67% d'intégration lorsqu'ils préparent un BEP, c'est 80% d'intégration lorsqu'ils préparent un CAP.

00:52Et bien évidemment, il faut accompagner ces formations pour une jeunesse qui a besoin de cela.

01:00Et donc, je l'ai exprimé au Premier ministre, c'est le véritable succès du quinquennat, l'apprentissage.

01:06C'est la réussite d'Emmanuel Macron, c'est vrai que ça peut surprendre cette impression de faire un peu marche arrière.

01:14Vous en avez parlé au Premier ministre, vous le disiez.

01:16Oui absolument, évidemment, le volume financier fléché sur l'apprentissage a considérablement augmenté.

01:24Mais cela provient d'un fait, c'est que l'apprentissage a été étendu depuis 2020, après la crise sanitaire, aux entreprises de plus de 250 salariés.

01:35Qui, elles, ont formé jusqu'à des bacs plus 5, bacs plus 6, des diplômes d'ingénieurs, même HEC aujourd'hui forme un apprentissage.

01:42Et donc, la question qui se pose, est-ce que ces entreprises-là, est-ce que ces grandes entreprises ont besoin de l'aide qui est versée aux entreprises ?

01:51Et moi, je ne dis pas que c'est une aide, je dis que c'est un accompagnement, parce que former un apprenti, ça coûte de l'argent dans une petite entreprise.

01:58L'image d'Epinal de dire que ça fait de la main d'oeuvre pas cher, tout ça, c'est faux.

02:02Parce que lorsque vous avez un gamin à 16 ans qui rentre chez vous, le temps passé pour le former, pour lui expliquer, ça coûte de l'argent.

02:11Il est normal que l'État soutienne, comme il le fait dans le système scolaire traditionnel.

02:16Et donc, oui, nous sommes inquiets que cela casse la machine.

02:20Donc, vous, ce que vous avez dit, Michel Picon, au Premier ministre, c'est, en gros, nous, on a besoin, les entreprises de moins de 250 salariés,

02:27on a impérativement besoin de ces aides à l'apprentissage, donc réservons-les à ces entreprises.

02:35C'est ce que vous avez dit, ces entreprises de moins de 250 salariés.

02:38Absolument, absolument.

02:40Il y a une économie à faire si on réserve aux entreprises de moins de 250 salariés.

02:45Il y a une économie d'un peu plus d'un milliard d'euros si on réservait simplement aux petites entreprises.

02:51Donc, c'est un milliard de plus qui s'est ajouté dans les factures précédentes.

02:56Alors bon, il y avait une situation après la crise sanitaire où il fallait un coup de fouet, peut-être, il a été donné.

03:03Et bien évidemment, il faut revenir, je pense, à cette situation plutôt que de baisser sans discernement à tout le monde le montant de l'aide

03:12parce que les petites entreprises, elles en ont besoin pour former ces jeunes qui ont le plus besoin de formation.

03:18Vous savez, plus on est diplômé, plus on trouve facilement un emploi.

03:22Ce n'est pas le cas de toute une jeunesse qui sort du système scolaire traditionnel sans pouvoir trouver un avenir.

03:29Et l'apprentissage donne un avenir à ces jeunes.

03:31Donc, il ne faut pas toucher à ça.

03:33J'espère que nous aurons été entendus et qu'on n'aura pas un coup de rabot général comme ça.

03:38Que vous a dit Michel Barnier ?

03:40Il vous a donné des garanties sur ses aides à l'apprentissage pour les entreprises de moins de 250 salariés ?

03:46Non, il a été très à l'écoute, je pense sensible à tous les arguments.

03:51Mais il ne nous a pas donné d'assurance lors de notre entretien, c'était vendredi dernier.

03:57Il nous a renvoyé à son discours de politique générale.

04:00Et encore, je ne sais pas si on aura les détails, parce que parfois, le diable se cache dans les détails.

04:06Comme on l'a dit, on va voir ce qu'il va évoquer.

04:09Juste une chose que je voudrais dire.

04:12Vous savez, à l'occasion des dernières élections, les préoccupations des Français,

04:16pendant des années et des années, c'était l'emploi.

04:19Que vont faire mes enfants ? Que vont faire mes petits-enfants ?

04:21Il n'y a pas de job, il n'y a pas de boulot.

04:23C'était le chômage de masse qui frappait le pays.

04:27On n'en a pas entendu parler aux dernières élections.

04:30On a parlé de sécurité, on a parlé de pouvoir d'achat.

04:33L'emploi, je ne dis pas qu'il ne reste pas encore du travail à faire,

04:36mais en tout cas, ça n'a pas été la première préoccupation des Français.

04:40Et l'apprentissage est une des raisons pour cela.

04:44Et vous avez demandé donc au Premier ministre Michel Barnier de sanctuariser ses aides,

04:49de les réserver, ses aides à l'apprentissage aux entreprises de moins de 250 salariés.

04:53Ça ferait déjà une économie de plus d'un milliard d'euros.

04:56C'est ce que vous disiez, Michel Picon.

04:57On va suivre bien sûr ce discours de politique générale tout à l'heure du Premier ministre.

05:00Merci à vous, Michel Picon.

05:01Je rappelle que vous êtes président de l'UDP, l'Union des entreprises de proximité.

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