• il y a 2 mois
Avec Jean-Eudes du Mesnil, secrétaire général de la CPME (confédération des petites et moyennes entreprises)

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##C_EST_A_LA_UNE-2024-10-09##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Avec nous, Jean-Aude Duménil, qui est secrétaire général de la CPME, la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises.
00:09Vous savez combien, ici, nous défendons les PME, combien nous sommes aux côtés de toutes les PME françaises.
00:16Jean-Aude Duménil, bonjour.
00:18Bonjour.
00:18Merci d'être avec nous, Jean-Aude Duménil.
00:20Vous avez rencontré le Premier ministre Michel Barnier hier.
00:23Vous en savez un peu plus, plus que nous dans tous les cas, sur le budget qui va être présenté demain par le Premier ministre.
00:31Alors, vous parlez au nom des PME. Est-ce que les PME vont être mises à contribution ?
00:41Oui, je vous confirme qu'on était effectivement à Matignon hier, et on en est ressorti avec la conviction de quelque chose qu'on sentait mais on n'avait pas de certitude,
00:50c'est qu'effectivement, le tour de vie fiscal, parce que finalement, c'est bien ça dont il s'agit, ne va pas concerner que les plus grandes entreprises,
00:59contrairement à ce qui nous avait été dit, mais l'ensemble des entreprises françaises.
01:03Alors, nous allons entrer dans le détail, Jean-Aude Duménil.
01:06Les très grandes entreprises, c'est sûr, l'impôt sur les sociétés va augmenter pour les très très grandes entreprises.
01:12Ça, c'est clair.
01:12Ça, vous confirmez ?
01:13Ça a été dit et redit.
01:14Ça a été dit et redit.
01:15Bien. Vous, votre impôt sur les entreprises ne va pas bouger ?
01:19Pas sur la partie impôts sur les sociétés, mais par contre, il y a un certain nombre de coûts qui vont augmenter pour les entreprises.
01:25Alors, ce n'est pas des impôts au sens propre du terme, mais quand on augmente les taxes ou quand on diminue les aides...
01:30Alors, qu'est-ce qui va augmenter pour une PME ? Soyons concrets.
01:33Alors, soyons très concrets.
01:35Aujourd'hui, vous avez des allégements de charges qui vont jusqu'à 3,5 SMIC, d'accord ?
01:43C'est-à-dire que quand vous avez un salaire qui fait jusqu'à 3,5 SMIC, vous bénéficiez, l'employeur bénéficie d'allégements de charges pour que ça coûte moins cher à l'entreprise.
01:54D'accord.
01:55Il y a un seuil à 1,6 SMIC, c'est-à-dire un salaire qui est 1,6 SMIC, où là, les allégements commencent à diminuer.
02:05Donc, ça constitue ce qu'on appelle une trappe à bas salaire.
02:07C'est-à-dire que pour l'employeur, s'il augmente les salaires au-delà d'1,6 SMIC, ça lui coûte proportionnellement beaucoup plus cher.
02:14J'ai compris. Donc, il n'a pas intérêt tellement à augmenter au-delà d'1,6 SMIC.
02:19En tout cas, ça lui coûte plus cher s'il le fait. Heureusement, beaucoup le font, mais ça leur coûte plus cher.
02:23Donc, le gouvernement nous dit qu'on va modifier les allégements de charges pour que ça soit fait de manière plus progressive et qu'on n'ait plus cette trappe à bas salaire.
02:35C'est une bonne idée.
02:36Sauf que dans la méthode proposée, on aboutit à la chose suivante.
02:40Pour le SMIC, les salariés qui sont au SMIC, aujourd'hui, il y a à peu près 17% des salariés français qui sont au SMIC.
02:49Pour les salariés qui sont au SMIC, on aura vraisemblablement deux points de charges supplémentaires au niveau du SMIC pendant deux ans.
02:57Donc, ça va représenter 4% de charges supplémentaires.
03:00Donc, une très forte augmentation du coût du travail pour les employeurs qui emploient des salariés au SMIC.
03:06Et ça, évidemment, ça ne sera pas sans conséquences.
03:09Ça ne va pas inciter les employeurs à augmenter les salariés qui sont payés au SMIC.
03:13Bien sûr que non.
03:15Et puis, le problème derrière, c'est que vous avez des secteurs d'activité avec une très forte proportion de salariés au SMIC.
03:21On peut penser au secteur de la propreté.
03:24Et là, ça va impacter, évidemment, les résultats de ces entreprises.
03:28Dans le secteur de la propreté, la rentabilité nette moyenne annuelle, c'est 3,5%.
03:32Avec le SMIC, on va passer à 1,5%.
03:35Juste la tête hors de l'eau.
03:37Bon, ça c'est la première chose.
03:39Jean-Yves Duménil, il y a d'autres mesures.
03:41D'abord, le fameux crédit impôt recherche qui bénéficie aux très grandes entreprises.
03:46Aux grandes entreprises, le gouvernement ne va pas y toucher.
03:49Non, a priori, non.
03:52Dans les grandes masses financières, c'est davantage les grandes entreprises.
03:56Mais les PME aussi peuvent en profiter.
03:58Donc, on ne touche pas au crédit impôt recherche.
04:00Non, mais par contre, et c'est là où on a un problème,
04:03les PME bénéficient et utilisent largement ce qu'on appelle le crédit impôt innovation.
04:08Et là, dans le texte qui sera présenté dans le projet de loi de finances,
04:12vraisemblablement, ce crédit impôt innovation serait amené à disparaître.
04:16Autrement dit, on ne touchera pas au crédit impôt recherche
04:19qui bénéficie avant tout aux très grandes entreprises.
04:22Et le crédit d'impôt innovation qui concerne essentiellement les PME,
04:25lui, serait amené à disparaître.
04:27Donc là, on s'en prend clairement aux PME.
04:30Et ça, ça nous pose un vrai problème.
04:32Autre piste pour faire des économies, autre piste gouvernementale, l'apprentissage.
04:38Alors, le gouvernement veut faire des économies sur l'apprentissage.
04:43Et pourtant, ça marche l'apprentissage en France.
04:45Bien sûr que ça marche. On va dépasser le million d'apprentis chaque année.
04:49Ça veut dire, très concrètement, qu'on a des jeunes qui rentrent dans les entreprises,
04:54qui connaissent le monde de l'entreprise,
04:56qui ensuite sont parfaitement employables et qui trouvent un boulot.
04:59Donc, c'est l'intérêt des jeunes, c'est l'intérêt des entreprises.
05:03Et donc, c'est l'intérêt de la nation tout entière.
05:05Pourquoi s'en prendre à un dispositif qui fonctionne...
05:08Que prévoit le gouvernement en la matière ?
05:10Il prévoit, d'une part, de diminuer les aides aux entreprises.
05:14Ces aides, aujourd'hui, sont de 6.000 euros.
05:17Elles seraient amenées à passer à 4.500 euros.
05:20C'est-à-dire que quand une entreprise emploie un apprenti,
05:24elle est aidée à hauteur de 6.000 euros par apprenti.
05:28Et donc, cette aide va passer de 6.000 à 4.500 euros.
05:32Exactement. Donc, ça veut dire que ça coûtera plus cher à l'entreprise d'embaucher un apprenti.
05:37Donc, c'est moins incitatif.
05:38Peut-être, c'est pas peut-être d'ailleurs,
05:40on aurait certainement pu faire des économies ailleurs
05:43qu'en s'en prenant à l'apprentissage.
05:45L'apprenti lui-même va être mis à contribution ?
05:48Alors ça, c'est encore une autre chose, effectivement.
05:50Aujourd'hui, au-delà d'un certain seuil,
05:52les apprentis sont exonérés de cotisations salariales et de CSG, CRDS.
05:56Et là, vraisemblablement,
05:58ils seraient effectivement assujettis, désormais, à ces cotisations salariales.
06:03C'est-à-dire que l'apprenti qui était exonéré de toutes ces cotisations
06:06va devoir les payer.
06:07Exactement.
06:08Sur ce qu'il touche.
06:09C'est bien ça.
06:10On met l'apprenti aussi à contribution.
06:12Oui.
06:13Bon, mais ça va freiner l'apprentissage.
06:15Nécessairement, ça va freiner l'apprentissage.
06:18Alors nous, on va essayer de continuer à inciter les entreprises
06:21à embaucher un apprentissage.
06:22Parce que, je le répète,
06:23c'est un très bon dispositif qui est utile pour tout le monde.
06:26Mais évidemment, c'est un dispositif Macron, ça.
06:28Ça existait avant.
06:29Ça existait avant, oui, mais ils ont accéléré.
06:31Oui, oui, bien sûr, bien sûr.
06:32Alors ça a été accéléré.
06:33Il va contre ce qui a été décidé par le gouvernement précédent.
06:37Finalement, c'est un peu un pas en avant, deux pas en arrière.
06:40Oui, malheureusement.
06:41C'est un pas en avant, deux pas en arrière.
06:42Quelles sont les autres mesures ?
06:44Le jour de carence.
06:45Est-ce qu'il va toucher au jour de carence ?
06:48Là aussi, on a un sujet sur l'explosion aujourd'hui
06:52du nombre d'arrêts maladie.
06:53Plus 8% entre 2022 et 2023.
06:55Et la plus forte augmentation chez les jeunes de moins de 30 ans.
06:58Donc, ils ne nous disent pas que c'est du vieillissement.
07:00Ce n'est pas le cas.
07:01Le fait est qu'aujourd'hui, les gens sont arrêtés plus facilement.
07:04Et ça pose un problème financier sur l'équilibre de l'assurance maladie.
07:08Donc, il faut mettre fin à cette explosion.
07:10Nous, ce qu'on propose à la CPME, c'est trois jours de carence d'ordre public.
07:15C'est-à-dire pendant trois jours, vous n'êtes pas payé.
07:17Ça, effectivement, ça frette des économies.
07:19Et le gouvernement, au lieu de prendre un dispositif
07:24qui freinerait le recours aux assurances maladie,
07:26est en train de dire qu'on va refiler la pâte à chaud
07:29du financement des arrêts maladie aux employeurs.
07:31Ce qui n'est pas du tout la même chose.
07:33Sur le jour de carence, le gouvernement n'a pas dévoilé sa position ?
07:36Non, pour l'instant, il n'y a pas tellement de jours de carence.
07:38Ce qu'on nous explique simplement, c'est qu'aujourd'hui,
07:42la Sécurité Sociale prend en charge jusqu'à 1,8 SMIC.
07:47Demain, ce sera 1,4.
07:48Donc, il y a une fraction qui reviendra.
07:50Alors, on nous dit au mutuel, mais dans la pratique,
07:52ce sera les mutuels et les employeurs.
07:54Donc, encore une fois, ça va coûter plus cher aux entreprises
07:58et à toutes les entreprises, y compris les PME,
08:00ce que je vous disais tout à l'heure.
08:01Merci Jean-Hude Duménil.
08:03Merci d'être venu nous voir ce matin pour apporter toutes ces informations.
08:06Le rappel des titres de l'actualité.
08:08Laurie Leclerc.

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