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Amusant
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00:0019h20, Cache sur table sur Arabel.
00:06Bonsoir, bonsoir à tous. Bienvenue dans cette nouvelle édition de Cache sur table consacrée ce soir aux dernières élections communales.
00:12Les principaux enseignements, les nouvelles configurations qui se dessinent, comme dans certaines communes de Bruxelles, les coalitions miroirs,
00:18on en parlera, les partis qui confirment ou ceux qui perdent quelques plumes, les nouveaux arrivants.
00:22Pour un regard sur tous ces points, nous avons le plaisir d'accueillir plusieurs personnes ce soir.
00:28Pierre Miguichat du Parti des Engagés, bonsoir. – Bonsoir.
00:30– John Pizzeis du Parti Écolo, bonsoir, plutôt bonsoir. – Bonsoir.
00:33– Avec nous aussi, Borak Abdellali, co-fondateur de la Team Haïdar, bonsoir. – Bonsoir.
00:38– Et logiquement, Fouad Ahedal devrait nous rejoindre dans quelques minutes.
00:42Enfin, un dernier invité, Philippe Clos du Parti Socialiste, qui a décliné notre invitation pour cause de négociations en ce moment sur le programme de majorité.
00:50Alors peut-être pour démarrer, un regard, des impressions sur les performances de vos partis respectifs.
00:55Peut-être avec vous, Pierre Miguichat, des résultats pour vous, disons, prévisibles dans la foulée de ce du mois de juin.
01:02– Oui, tout à fait. Je pense que sur Bruxelles, on a bien performé. On a doublé le nombre de conseillers communaux.
01:09On a conservé nos maïorats, qui sont Berkem Saint-Agathe, Gainsorun, Jette et puis Woluwe Saint-Pierre.
01:16Et puis on monte dans une ou deux majorités en plus que dans le passé. Donc vraiment, c'est très positif.
01:22Et je dois dire aussi qu'on est parvenu, malgré la complication dans certaines communes, à rester quand même performants. Et ça, c'est bien.
01:33– Oui. De toute façon, John Pitsace et Boulak Abdelali, vous pouvez interagir individuellement ou, si vous voulez,
01:39c'est pas, disons, des questions unidirectionnelles, justement. Écolo, John Pitsace, vous avez publié un post sur Facebook,
01:46pour partager un petit peu votre analyse. Mais concernant votre parti, vous dites, je cite,
01:50« Les co-présidents ont répété leur analyse d'un rebond positif après le 9 juin ». C'est vraiment le cas ? Vous partagez cet avis ?
01:57– Les résultats des urnes, ils montrent deux choses. Ce sont des résultats qui sont bien inférieurs à ceux que nous avions obtenus en 2018,
02:13et qui montrent qu'en fait, le scrutin du 9 juin n'est pas tout à fait un accident pour beaucoup de citoyens.
02:23En tout cas, Écolo n'est pas parvenu à convaincre, nous ne sommes pas parvenus à convaincre que nous pouvons,
02:28et nous pensons que nous pouvons, que nous pouvons apporter des solutions aux problèmes des gens.
02:33Et en même temps, ce sont des résultats qui sont malgré tout bien supérieurs à ceux de juin.
02:38Bien supérieurs à ceux de juin, avec des résultats même franchement encourageants à Excel, à Scarbecq, à Watermall-Boisfort, à Forêt, à Etterbeck,
02:48dans pas mal de communes, et qui montrent qu'en fait, pour pas mal de gens malgré tout, l'écologie politique dans les communes, ça marche.
02:54En fait, ça fait une différence. Et donc c'est un résultat en demi-teinte, alors est-ce que ça a été un rebond ? Oui, oui, oui, certainement.
03:03Est-ce qu'il est positif ou négatif ? Ça, je laisse le sang aux gens de le dire, mais cela dit, un rebond, c'est rarement tout à fait négatif.
03:09Et donc, en tout cas, c'est un encouragement à continuer dans ce qu'on a commencé à faire depuis trois mois, c'est-à-dire retourner sur le terrain en fait.
03:18Retourner sur le terrain, écouter les gens, écouter les citoyens, et bosser.
03:22On parlera tout à l'heure de la cuisine interne, de la cuisine politique, et notamment d'Excel, Christos Doulkérides.
03:30Je me tourne vers vous, Latim Ahedar, Bola Kabdeli, vous êtes co-fondateur, Fouad devrait nous rejoindre dans quelques instants.
03:35Votre liste a obtenu trois députés dans la capitale en juin, 28 conseillers communaux.
03:41Fouad signe d'ailleurs le meilleur score en voie personnelle à JET. Pour vous, c'est un pari en tout cas plus que réussi ?
03:48Écoutez, on peut dire et on peut faire de ce qu'on a fait. C'est un pari plus que réussi. On a démarré l'aventure il y a 8-9 mois.
03:58Aujourd'hui, on est fiers d'avoir trois personnes au Parlement, d'avoir 28 sièges à Bruxelles.
04:05Tout ça pour une première tentative et ce qui permet de confirmer ce qui s'est passé au mois de juin.
04:12Alors vous avez fait élire des conseillers dans pas mal de communes, 5, 7 communes je pense, où Latim Ahedar a déposé des listes.
04:19Pourquoi à ce stade, aucune main tendue pour entrer dans une majorité, presque tous les partis confondus ?
04:27Écoutez, nous avons des conseillers communaux uniquement que dans 5 communes, sur les 7 dans lesquelles nous avons déposé des listes.
04:37Et sur les 5 communes, effectivement, il y en a encore 2 qui sont en cours verte. C'est Scarbeck et Molenbeek.
04:44Il y a des mains qui sont tendues en ce moment. Il y a des discussions qui sont en train de se faire en ce moment.
04:50Mais malgré notre jeunesse dans la politique en tant que parti, nous n'entrons pas nécessairement dans une commune juste pour rentrer.
05:03Pourtant, à Molenbeek, apparemment, c'est plus compliqué que prévu.
05:08À Molenbeek, c'est beaucoup plus compliqué que prévu pour le PS, pour le PTB et pour les autres.
05:14Par contre, pour nous, ça serait peut-être une occasion de rentrer dans une commune, mais ça serait peut-être un piège aussi.
05:21Donc, on y réfléchit à deux fois. On connaît la situation de Molenbeek. On connaît la situation comptable de Molenbeek.
05:27On sait que Molenbeek est en déficit. On sait que Molenbeek a beaucoup, beaucoup de difficultés.
05:32C'est un gros travail. On veut bien rentrer à Molenbeek si on nous tend la main, bien sûr, et si on est d'accord sur les gros points, mais pas à n'importe quel prix.
05:43— Alors je me tourne vers vous, Jean-Pierre Saïs. Je reviens à votre poste sur Facebook. Je vous cite encore.
05:49« On n'a pas fini de sous-estimer Fouad Haïdar, à qui le PTB et le PS doivent l'essentiel de leurs blessures du 13 octobre ».
05:55En fait, des plumes qu'ils ont laissées. — Oui. Alors les écologistes et la team Haïdar ne sont pas d'accord sur tout.
06:04Il y a un certain nombre de points sur lesquels nous sommes adversaires. Mais moi, ce qui me frappe,
06:09c'est d'une part une incompréhension de la part de pas mal de représentants politiques mais aussi de médias vis-à-vis de ce que représentent
06:18les bons résultats de la team Haïdar. En fait, il y a beaucoup de gens qui sont là. Il y a beaucoup de gens qui sont en colère.
06:23Il y a beaucoup de gens qui se sentent humiliés. Il y a beaucoup de gens qui ont l'impression que les politiques de lutte contre la pauvreté,
06:29elles n'ont pas marché à Bruxelles. Et plutôt que de traiter la team Haïdar de parti champignon ou de parti voué à s'effondrer dans les 3 mois,
06:39je crois que les partis qu'ils critiquent feraient mieux d'abord de faire leur introspection. Ça, c'est une chose.
06:44Et donc de manière générale, je trouve que le mépris en politique, ce n'est ni malin ni justifié. Voilà.
06:51Ça nous empêchera pas d'être en désaccord sur un certain nombre de sujets. Mais je préfère être en désaccord que de regarder les gens de haut.
06:58— Alors une réaction peut-être, Pierre Miguichat, justement, sur cette performance présentée par la team Haïdar ou contre cette réaction ?
07:06— Écoutez, nous, effectivement, c'est vrai qu'on est aussi en désaccord sur pas mal de sujets par rapport à la team Haïdar.
07:12Mais ce que je remarque – et là, c'est plutôt mon regard d'ancien journaliste –, c'est que, voilà, ce sont des gens qui ont été sur le terrain,
07:18qui ont effectivement écouté les gens, qui ont peut-être capté une partie du mécontentement de certaines personnes qui,
07:25précédemment, dans les élections du passé, votaient plutôt Blanc ou votaient peut-être à l'ANVA, qui n'a fait cette fois-ci aucun siège,
07:34qui votait parfois aussi Blanche-Berlingue. Voilà, c'était des votes protestataires qui étaient un peu perdus.
07:39Et là, voilà, ils ont capitalisé là-dessus. C'est le fruit d'un travail aussi de terrain, le fruit d'un travail de réseau.
07:47On sait bien qu'ils ont des réseaux très développés, parce que Fouad est en politique depuis 25 ans.
07:52Et donc voilà, c'est ça qui a payé pour eux, en tout cas.
07:55— Une réaction, Borak Abdelali ?
07:57— Je pense que notre ami écologiste, je le rejoins un petit peu avec les remarques qu'il a faites.
08:04Et je voulais juste souligner encore un petit peu, c'est qu'effectivement, nous ne sommes pas en accord sur tout.
08:09Mais on sera en accord sur tout. On sera dans la même partie.
08:12Justement, le fait d'être dans deux parties opposées, c'est parce qu'il y a des contradictions.
08:16Et aujourd'hui, le peuple a parlé. Aujourd'hui, nous avons donné l'occasion à des gens, à des minorités
08:23qui n'étaient pas représentées, de s'exprimer et de nous représenter en tant que personnes
08:28qui vont l'appréhender aussi bien au Parlement que dans certaines communautés.
08:32— Alors certains vous disent... C'est une question qu'on a posée à Fouad Haïdar sur pas mal de plateaux.
08:36Vous avez votre vivier essentiellement dans la communauté.
08:40— Oui. Certains partis essayent justement de nous mettre dans un cadre et de dire
08:45« Oui, c'est un parti communautariste », c'est ça.
08:47Mais Fouad Haïdar, c'est quelqu'un qui est dans la politique depuis 25 ans.
08:51Je pense qu'en 25 ans, tout le monde le connaît et tout le monde sait qui il est dans la politique bruxelloise.
08:57Je ne vois pourquoi aujourd'hui, après 25 ans de politique, tout d'un coup, ça devient un radicaliste
09:04ou ça devient un intégriste ou ça devient que sais-je.
09:07Fouad Haïdar, c'est le même. Il n'a pas changé. Il a toujours été aussi proche du peuple,
09:11toujours été à l'écoute de tout le monde. C'est quelqu'un que tout le monde à Bruxelles
09:14a son numéro de téléphone privé parce que c'est quelqu'un qui a toujours été proche de tout le monde.
09:18Et le principe de la team Fouad Haïdar, c'est de représenter tout le monde.
09:23Qu'on soit catholiques, musulmans, juifs, pakistanais, hindouistes, ce que vous voulez.
09:28– Mais certains disent que le constat est quand même là que la majorité des personnes
09:32qui ont voté pour vous sont issues de la communauté.
09:35– C'est possible que la communauté s'est sentie plus représentée dans la team qu'ailleurs.
09:40Mais aujourd'hui, nous, nous avons un programme. Ce programme, il représente 123 points.
09:44Et sur ces 23 points, il n'y a que 5 points qui représentent des points de communitarisme.
09:50Et les gens veulent toujours relever ces 5 points-là alors qu'il y en a 118 autres.
09:57Pourquoi est-ce qu'on ne parle jamais des autres ? Pourquoi on ne parle pas de l'enseignement ?
10:02Pourquoi on ne parle pas de la sécurité ? Pourquoi on ne parle pas de la propreté ?
10:05Pourquoi est-ce qu'on parle juste des 5 points ? L'abattage, le foulard et tout ce qui s'ensuit.
10:09Pourquoi ? Nous sommes là pour débattre sur tous les points et nous avons un programme détaillé
10:13sur la démocratie, sur tous les points et nous nous battrons sur tous les fronts.
10:17– Je pense que le message est clair, en tout cas pour la team Haïdar.
10:20Ne bougez surtout pas, on marque une courte pause, une pause de réclame
10:24et on revient dans quelques instants.
10:26– 19h20, place sur table, sur Arabe.
10:31– On va voir une défi.
10:33– On retrouve nos invités, John Pizzey du parti Écolo, Pierre Miguichat, les engagés.
10:38Avec nous également Fouad Haïdar qui vient de nous rejoindre, le président de la team Haïdar.
10:43Rebonjour.
10:44– Bonjour, bonjour à vous, désolé du retard.
10:46– Ce n'est pas grave, on a commencé sans vous.
10:49Et également pour nous accompagner, Borak Abdelali qui est co-fondateur de la team Haïdar.
10:53Justement, Fouad Haïdar, vous venez d'arriver, est-ce qu'il y a des dernières nouvelles ?
10:58– Des nouvelles, on a eu tout à l'heure une discussion avec nos amis d'Écolo,
11:02je les aime beaucoup mais ce n'est pas que j'ai discuté avec eux tout à l'heure,
11:06j'ai discuté avec le PTB et Mme Moreau à Mollebec.
11:10Donc on leur a dit, voilà, nous on veut savoir un petit peu comment vous allez chiffrer,
11:14est-ce que vous voulez faire, parce que venir nous dire qu'ils vont faire une alliance
11:17sans donner des chiffres, tout en sachant qu'à la région,
11:19il va y avoir des coûts budgétaires qui vont être importants,
11:21puisqu'on va avoir des économies.
11:23Je ne sais pas comment ils vont s'entendre entre le PTB et le PS,
11:26ils ont l'impression de faire un accord.
11:27On est arrivé avec ce grand amour, que tous les deux s'entendent très bien.
11:30Alors de l'autre côté, j'entends qu'on me demande de faire une alternative,
11:33de se mettre une liste avec le PTB, nous-mêmes et Maman,
11:37et trouver deux, trois socialistes qui apparemment sont prêts à quitter le bateau
11:41pour venir rejoindre une majorité alternative.
11:43Donc c'est pour vous dire simplement, c'est la merde totale,
11:46parce que je n'ai pas dit terme, donc je ne sais pas comment ils vont trouver une solution.
11:49– On ne peut plus le faire.
11:51– En tout cas, nous on leur a dit, vous venez avec quelque chose de concret,
11:55on n'est pas pressé, vous savez, venir rentrer dans une commune,
11:58la seule commune, et venir dans six ans nous dire,
12:01vous avez vu, vous avez vu, ça n'a pas fonctionné,
12:04la team à idée n'a pas fait son travail, donc c'est un peu léger.
12:07Donc moi, mon idéal, c'est de rentrer dans nos positions partout,
12:10faire notre travail, construire notre structure, avancer petit à petit.
12:14Il faut voir que la surprise, c'est qu'on a eu 28 élus à Bruxelles,
12:17on en a un en Flandre, au niveau de Villefort,
12:19on a quatre parlementaires bruxellois,
12:21voilà, je pense que c'est un bon monde quand même, sympathique,
12:24avec 32 personnes, on peut commencer quelque chose de très beau.
12:27Donc voilà, on n'est pas pressé rentrer dans une majorité,
12:29mais si c'est nécessaire pour éviter que la droite,
12:31en tout cas que le MR puisse récupérer Molenbeek,
12:33on donnera notre emploi, ça c'est sûr,
12:35et c'est à ici ou à Scarbeek, ça tu peux être sûr.
12:37— Alors on va continuer avec autre chose,
12:39ce qu'on appelle la coalition miroir,
12:41PS-MR engagé au lendemain des élections,
12:43on a beaucoup parlé dans la presse,
12:45depuis le mariage à la région,
12:47les attelages se commencent à se former,
12:49ça est là pour former des majorités,
12:51je me tourne vers vous,
12:53Pierre Miguichat, les engagés, c'est une suite logique.
12:56— C'est une suite logique, même si au niveau communal,
12:58très honnêtement, je ne pense pas qu'on a regardé
13:00l'Arizona en se disant, bon voilà,
13:02on va faire un copier-coller,
13:04il se fait que dans certaines communes,
13:06c'est le cas par exemple de la ville de Bruxelles,
13:08l'arithmétique a fait en sorte que ce scénario était possible,
13:11mais il y a d'autres communes
13:14où on n'a pas procédé de cette manière,
13:16où on a plutôt été avec les écolos,
13:20voilà, donc ce n'est pas vraiment un copier-coller.
13:23— Alors Jean-Pierre, on a l'impression que,
13:25disons, ces mariages un petit peu contre nature,
13:27c'est un petit peu un sport national chez nous en politique,
13:30comment est-ce qu'on peut expliquer ce genre de situation
13:33qui ferait hérisser des cheveux, c'est nos voisins français,
13:35par la complexité de notre système,
13:37par les jeux d'alliances pour rester ou arriver
13:39à certains niveaux de pouvoir, ou un peu les deux ?
13:41— Bon, on sait que des scrutins fédéraux et régionaux d'un côté,
13:44des scrutins locaux de l'autre, ce n'est pas la même chose,
13:46il y a des relations interpersonnelles qui jouent,
13:48il y a des contextes locaux qui jouent.
13:50Cela dit, des alliances contre nature, les journaux en parlent beaucoup
13:52parce que ça nous permet de faire un peu Dallas ou Game of Thrones
13:54sur Malone Bay, Coufferet, etc.
13:56Mais en fait, il y a quand même des choses qui se détachent
13:58quand on dézoome un peu.
14:00Moi, la première chose qui m'a frappé,
14:03à part, on y reviendra peut-être l'abstention dans ce scrutin,
14:06c'est quand même au niveau de la communauté française,
14:09la formation, tant au niveau fédéral que régional,
14:13que dans l'ensemble provincial, d'un axe entre l'OMR et les engagés.
14:17On n'avait plus vu un axe de centre-droits,
14:19je dirais de centre-centre-droits de la sorte
14:22depuis le début des années 80, depuis 40 ans.
14:25Les résultats des engagés et les résultats du MR
14:28permettent à cet axe-là d'avoir une vocation majoritaire.
14:32Et donc, c'est la première fois depuis 40 ans
14:35qu'en tout cas au niveau de la communauté française,
14:37je dirais que le centre-droits estime, à tort ou à raison,
14:40être majoritaire.
14:42C'est un centre-droits.
14:43Alors bien sûr, il y a la figure de Maxime Prévost,
14:45l'homme fort de Wallonie, bien sûr,
14:47qui joue beaucoup dans le succès de cet axe.
14:50Et cet axe est surtout cadré, pour le coup, par l'OMR, malgré tout,
14:54ne fût-ce que par la présence médiatique de son président.
14:57Et ça, c'est une nouveauté en communauté française.
15:00Donc, quand on parle de l'alliance contre-nature,
15:02je ne sais pas, en fait.
15:04– Je pensais aussi au PS, dans cette coalition miroir.
15:07– Et alors, bien sûr, il y a, je dirais, l'exception bruxelloise,
15:11parce qu'en fait, Bruxelles est une exception.
15:14Le PS est parti pour rester au pouvoir au niveau régional.
15:18Est-ce que c'est contre-nature ?
15:19Eh bien, ça dépend.
15:20C'est contre-nature dans le sens où le PS est un parti de centre-gauche
15:23et que les deux autres partis sont des partis de centre-droits.
15:26Ce n'est pas contre-nature dans la mesure où,
15:29quand le PS peut avoir le choix entre rester au pouvoir
15:31et aller dans l'opposition,
15:32il fait, pour une série de raisons, presque toujours le choix
15:35de rester au pouvoir, en fait.
15:36– Pierre Méguichard, une réaction ?
15:38– Oui, c'est vrai qu'on a eu, par exemple, nous,
15:41des discussions dans différentes communes.
15:43Bon, à la ville de Bruxelles, on a travaillé avec le PS.
15:46Et il y a d'autres communes où, aujourd'hui, vous le voyez,
15:48on est avec l'EMR.
15:49Moi-même, j'ai fait campagne à Koukelberg,
15:51je vais vous faire part d'une anecdote.
15:52Sur le terrain, en tant qu'engagé,
15:54ce n'était pas évident de me vendre en tant qu'engagé.
15:59Les gens étiquetaient les engagés directement en lien avec l'EMR.
16:02Et donc, on a quand même aussi souffert de cela,
16:05mais on veut faire part de notre identité.
16:07Voilà, on s'est présenté comme engagés.
16:09C'est vrai qu'il y avait des cartels.
16:10À Scarbet, il y a eu un cartel.
16:12Il y a eu un cartel à Wolu et Saint-Pierre.
16:14Il y a d'autres communes où on s'est présenté tout seuls.
16:16Et je pense qu'on veut vraiment, nous, engager,
16:18rester avec notre identité centriste.
16:20On n'est pas l'EMR, et je pense que ça,
16:22on a envie de le rappeler le plus souvent possible, en tout cas.
16:25– Fouad Ahidar ou Adel Abid ?
16:28– Ecoutez, moi, ce que je peux rappeler encore un petit peu ici,
16:32c'est que, on va retenir de cette campagne,
16:35c'est que la gauche, dans pas mal de communes,
16:38aurait pu gouverner ensemble.
16:41Et ils ont décidé de travailler avec la droite.
16:43Aujourd'hui, ils ont eu l'occasion de faire des alliances PTB
16:47avec l'EPS, et nous-mêmes, ou d'autres.
16:50– Ecolo. – Ecolo.
16:52Et ils ont préféré continuer à travailler avec la droite.
16:57Il faut le rappeler, ça. Il faut le rappeler.
16:59Il faut que les gens qui ont voté pour la gauche le sachent.
17:03Que les gens qui ont donné leur voix à la gauche
17:05sachent que cette voix, elle a été utilisée à faire monter la droite.
17:09Et ça, c'est important.
17:10– Mais pas à Molenbeek, par exemple. Molenbeek, ça ne va pas être le cas.
17:13– Oui, ça pourrait être le cas.
17:14Mais c'est pas encore fini. On n'en parle pas de majorité.
17:17Mais il y a une chose qui est sûre, c'est que c'est pour ça
17:19qu'il était impossible de trouver un accord au niveau de la majorité.
17:21À un moment donné, quand Mme Merkel va d'abord la jeter l'éponge,
17:24c'est parce qu'effectivement, elle en avait marre.
17:26Elle voyait bien qu'il y avait, comme ça, une espèce de gars qui vient,
17:30qui dit, moi, je vais sauver Bruxelles, qui joue à Tarzan,
17:33qui arrive ici, à Bruxelles, en écrasant les gens,
17:35en disant, non, non, on n'aura pas de majorité avec vous.
17:40Ils savaient très bien qu'après les élections, ils allaient travailler ensemble.
17:43Et l'EPS n'allait pas taper sur l'EMR, l'EMR ne tape pas sur l'EPS,
17:46on fait des petits coups bas.
17:47Mais finalement, ils savaient très bien qu'ils allaient avoir un accord
17:49puisqu'au niveau de la majorité, c'est déjà scellé que l'EMR et l'EPS
17:52vont faire un accord au niveau régional.
17:54Et donc, ça leur a arrangé un petit peu de ne pas avoir de gouvernement.
17:56Voilà, beaucoup d'hypocrisie, mais bon, ça, c'est comme ça.
17:59Ça s'est fait comme ça, c'est pas grave.
18:01Nous, en tout cas, les gens sont un peu plus réveillés.
18:04C'est dommage qu'il faudra 35 ans pour le faire.
18:06Voilà, ce qu'il y a aujourd'hui, on a la possibilité de travailler
18:09avec des parties de gauche.
18:11Il faut le rappeler, Écolo, le seul point de discussion qu'on a avec eux
18:14ou avec le Ground, c'est par rapport au plan de circulation,
18:17qui est ce problème au niveau du Good Move.
18:18Mais c'est la partie avec laquelle on peut tout à fait travailler
18:21et qui est vraiment à sa place à Bruxelles, avec qui on peut avancer et tout.
18:24Mais à ce côté-là, voilà, ils ont une idéologie.
18:26Moi, j'ai la mienne, on ne s'entend pas très bien par rapport à ça.
18:28Mais il y a 91%, on est à 95%, je veux dire, je peux y aller même jusqu'à 40%,
18:31on est tout à fait d'accord.
18:32S'il y a un bien partenaire avec qui on pourrait travailler,
18:34c'est bien les Écolos et Ground, à Bruxelles.
18:37– Alors, je vais parler à présent de ces élections
18:39qui ont vu aussi certaines majorités absolues, en chiffres ou en sièges.
18:43Il y a le cas de Saint-Jos avec Ymir Kyr, à Kucklerberg avec Ahmed Lewaige,
18:47au Derguemme, Sophie Devos, Olivier Munguin,
18:50l'indétrônable Aouloué Saint-Lambert, Ridouane Chahide.
18:53Comment expliquer un petit peu ces majorités absolues ?
18:56Pour certains, on parle de tradition électorale,
19:00pour d'autres, on vote plutôt pour un nom, pour un visage,
19:03plutôt que sur le programme politique.
19:05C'est un savant mélange de tout ça ?
19:07– Je crois qu'il y a deux choses.
19:09La première des choses, c'est qu'au niveau communal en tout cas,
19:12ce n'est peut-être pas le cas au niveau fédéral, au niveau régional,
19:15je dis souvent que le pouvoir n'use que ceux qui ne l'ont pas.
19:18Quand on est bourgmestre, on dispose d'un certain nombre de ressources
19:21et quand on agit, qu'on agisse bien ou qu'on agisse mal,
19:23cette action, elle est immédiatement visible.
19:26Moi, je crois que le niveau communal, c'est peut-être en Belgique
19:28un des niveaux souvent les moins bien gérés, je le dis.
19:31Je suis souvent atterré de ce qui se fait au niveau communal.
19:34Et pourtant, c'est le niveau le plus populaire.
19:36Pourquoi ? Parce qu'on voit le bourgmestre, on voit les chevins,
19:38on voit les conseillers communaux.
19:39Et donc, quand quelqu'un a une position de bourgmestre,
19:42eh bien, il organise des balles du bourgmestre,
19:45il est présent sur le terrain, il rebouche les trous dans la rue
19:48et les gens se disent, le bourgmestre, il est là pour moi.
19:50Et donc, une fois qu'on est bourgmestre, c'est plus facile de le rester.
19:53Et ce sont des capitaux politiques qu'on accumule, qu'on accumule
19:56et qu'on accumule, et qu'on accumule d'autant plus,
19:58comme c'était le cas encore il y a quelques années,
20:00qu'en plus, on est député bourgmestre.
20:01Raison pour laquelle, pour Écolos, c'est particulièrement important
20:04d'assurer le décumulant de ses fonctions.
20:06Vous êtes député, eh bien, vous arrangez pour que votre commune
20:08soit visible au niveau de la région, etc.
20:10Donc voilà, ce sont des situations qui n'ont rien d'étonnant.
20:13Ça ne veut pas dire que ces bourgmestres sont des mauvais bourgmestres,
20:16mais ça veut dire qu'il est possible pour un bourgmestre
20:18de ne pas être très bon et de continuer à être bourgmestre pendant longtemps.
20:21– Pierre Migueta ?
20:22– Oui, il faut un peu nuancer aussi, parce que vous parlez de majorité absolue.
20:26M. Laouetche, par exemple, il a effectivement une majorité absolue,
20:28mais c'est une liste, c'est un cartel en fait,
20:30parce qu'il y a Alternatives Humanistes qui est dedans,
20:32qui aura quatre élus, et donc il y a des indépendants,
20:35donc il faut aussi un peu relativiser.
20:38Pour le reste, c'est vrai que, bon, historiquement,
20:40les fièvres d'Olivier Maguin, j'ai habité à Wolu et Saint-Lambert,
20:43ça a été défi pendant de nombreuses années.
20:46Il y a aussi, vous avez cité d'autres exemples,
20:49mais je voudrais dire ceci, c'est que, malgré tout,
20:52la bonne nouvelle, c'est que la plupart ont dit
20:54qu'ils allaient ouvrir leur majorité,
20:56donc on va quand même se retrouver avec les communes
20:58qui vont être gérées par minimum deux ou trois formations politiques.
21:02Et là, c'est quand même bien pour la démocratie,
21:04parce que je pense que ce ne serait pas tout à fait représentatif.
21:07Il faut savoir qu'il y a le système impérialiste
21:09qui fait en sorte que la liste qui termine,
21:11enfin, qu'il y a un pourcentage très élevé,
21:13mais un pourcentage de sièges encore plus élevé.
21:17Et donc là, ça biaise un peu les chiffres,
21:20et donc c'est pour ça que je trouve que c'est intéressant
21:22qu'on puisse ouvrir une majorité,
21:24même si on est en situation de majorité absolue.
21:27— C'est surtout pour ne pas se faire embêter, en plus.
21:29— Justement, il faut...
21:30— C'est-à-dire de ramasser un maximum de gens comme ça,
21:32on a le minimum de positions.
21:33Surtout ça, plutôt.
21:34Je pense qu'il n'y a personne qui veut partager le pouvoir avec...
21:37En plus, je crois que c'est surtout en se disant
21:39si on peut neutraliser les gens, on les neutralise.
21:41— Alors, c'est vrai.
21:42— Dans beaucoup de cas.
21:43— Honnêtement, t'as raison,
21:44mais je crois que Pierre a raison aussi.
21:46Je crois que c'est ça, en démocratie, de pouvoir s'ouvrir.
21:49— Oui.
21:50— Souvent, c'est pour neutraliser aussi.
21:52— Je parlais justement de voter pour un nom et pour un visage.
21:55C'est le cas pour vous, Fouad Haïdar ?
21:57— Oui, c'est un cas.
21:58Je pense que Fouad Haïdar...
21:59Bah écoutez, moi, j'ai carté pour capitaliser sur mon nom.
22:01Je pense que c'était un risque à prendre.
22:03Je l'ai pris et ça a fonctionné.
22:04Et voilà, je remercie tous ceux qui m'ont suivi.
22:06Je veux dire, voilà, moi, j'ai ma sœur qui s'est présentée,
22:08qui voulait...
22:09Il me manquait une femme pour la liste du Molenbeek.
22:11Je dis à ma petite sœur, je dis
22:13« Écoute, s'il te plaît, est-ce que tu voudrais pas te mettre sur la liste ?
22:15Parce qu'on a besoin d'un nom en plus.
22:17Il y a quand même une centaine de gens qui veulent te soutenir. »
22:19Elle m'a dit « Écoute, si ça peut te faire plaisir, je vais le faire. »
22:21Elle s'est mise sur la liste en tant que 16e.
22:23Elle a le deuxième meilleur score de la liste, 10e de la commune.
22:26Elle a fait plus de 1 000 voix.
22:28Elle peut même prétendre aller chez l'UNA,
22:30alors qu'elle était là juste pour m'aider.
22:32Donc je pense que Tim Fouad Haïdar ou le fait de porter Haïdar,
22:34voilà, ça aide aussi.
22:36Je vois que ma fille s'est présentée sur la liste flamande en Flandre.
22:38Elle a eu le plus de voix.
22:40Je veux dire, sur la liste, notre liste Tim Fouad Haïdar,
22:42on a obtenu un siège.
22:44C'est ma fille, qui est encore étudiante,
22:46qui a obtenu un score phénoménal.
22:48C'est incroyable.
22:50Ça veut dire aujourd'hui, oui, effectivement,
22:52Fouad Haïdar, c'est devenu un produit.
22:54Ça a fonctionné.
22:56Je sais pas si on peut continuer à travailler sur Tim Fouad Haïdar,
22:58mais je pense que les élections vont passer.
23:00On va calmer un peu les choses.
23:02J'aimerais bien partir une petite semaine en vacances,
23:04parce que ce qui est assez marrant,
23:06c'est pour la preuve que j'étais absent complètement de la maison,
23:08c'est que lundi matin, quand je me suis trouvé en face de ma femme
23:10en train de déjeuner, elle m'a dit
23:12« Tu t'ennuies ? »
23:14Je lui ai dit non.
23:16Moi, j'aimerais quand même intervenir sur un point
23:18par rapport à la Tim Haïdar
23:20et le PTB.
23:22C'est qu'il faut rappeler quand même
23:24qu'ils ne se sont pas présentés partout.
23:26Et les communes où ils ne se sont pas présentés,
23:28on constate qu'il y a
23:30une coalition qui a été formée déjà.
23:32Les difficultés viennent
23:34de là où ils sont.
23:36Le problème, c'est qu'on a
23:38un contraste à Bruxelles,
23:40parce qu'on sait très bien
23:42que vous parvenez à prendre sur l'électorat du PS
23:44des colons dans une certaine mesure.
23:46Et là où ils n'étaient pas présents,
23:48c'est le cas par exemple à Koukelberg,
23:50on constate qu'effectivement le PS avait un boulevard
23:52et est parvenu à s'imposer
23:54beaucoup plus facilement.
23:56Il faut quand même aussi calculer ça.
23:58Mais ce sont des choix que je respecte.
24:00C'est eux qui ont décidé cela.
24:02En tout cas, tout ce que je sais,
24:04c'est qu'on a 5 communes
24:06où on a... On a 7 communes sur 19
24:08où on s'est présenté. On va dire exactement 6,
24:10parce qu'il y a une chez Voulu et Saint-Lambert.
24:12Et on a failli en avoir un des deux,
24:14puisqu'on a eu deux candidats sur cette liste.
24:16Il y a 850 voix de préférence pour vous dire
24:18que si on avait fait des autres listes,
24:20je crois qu'on aurait fait un massacre.
24:22Mais bon, on commence avec ce qu'on a.
24:24On n'a pas beaucoup de moyens.
24:26On ne sort pas de dotation publique.
24:28J'espère que la prochaine fois,
24:30on pourra faire mieux. Allez.
24:32– Non, je voulais juste préciser que
24:34si nous ne sommes pas sur toutes les listes de Bruxelles...
24:36– Ce n'est pas un reproche,
24:38c'est juste un constat.
24:40– Non, ce n'est pas un reproche,
24:42mais c'est aussi une question de timing.
24:44Le timing était trop juste et trop serré.
24:46On aurait aimé être dans beaucoup plus de communes,
24:48voire dans toutes les communes.
24:50Mais aujourd'hui, avec un parti qui est né il y a 8 mois,
24:52arriver aujourd'hui à être dans les 19 communes,
24:54ce n'était pas gagné d'avance.
24:56Alors, à ce qu'on avait,
24:58bien sûr que dans 5 ans, dans 6 ans,
25:00les choses vont changer, elles vont évoluer,
25:02c'est sûr, dans le bon sens.
25:04Et à ce moment-là, je pense qu'on pourrait être
25:06dans beaucoup plus de communes.
25:08– Je ne suis pas certain que ce sera tout de suite facile
25:10d'avoir une section locale du Team Haïdar
25:12à voler Saint-Pierre.
25:14– Oui, on a eu.
25:16– Saint-Pierre, j'ai dit.
25:18– Ah, Saint-Pierre.
25:20– Oui, oui.
25:22– Ce que je voulais dire,
25:24c'est que,
25:28pour rebondir sur ce que dit Pierre,
25:30je crois que les résultats
25:32de la liste Haïdar
25:34sont aussi au préjudice,
25:36et surtout, à mon avis,
25:38au préjudice du PTB, je crois.
25:40– On a vu ça.
25:42– Alors,
25:44les réactions du PTB
25:46sont intéressantes à observer,
25:48c'est-à-dire que le PTB,
25:50dans sa communication,
25:52en appelait à une alliance des vraies gauches
25:54la plupart des temps, mais alors,
25:56des vraies gauches, des vraies gauches authentiques,
25:58du peuple authentique, de la gauche héroïque.
26:00Mais jusqu'à présent,
26:02je n'ai pas vu l'ombre
26:04d'une once, du début
26:06d'un doigt tendu à la liste Haïdar.
26:08Ce n'est pas un hasard.
26:10C'est parce que le PTB comprend
26:12que pour la première fois son existence en région bruxelloise,
26:14il a un concurrent électoral direct, en fait.
26:16– C'est votre avis, Fouette ?
26:18– Oui, je suis tout à fait d'accord.
26:20On peut dire qu'à la veille des élections,
26:22il y a eu des centaines de fake news qui sont sorties,
26:24des vidéos qui ont été mises, même avec des gens du PTB
26:26qui nous accusent de tout et n'importe quoi.
26:28Et donc, j'ai trouvé ça dommage.
26:30Donc, c'était vraiment des attaques directes.
26:32Et donc, je me suis dit, et j'ai regardé celle du Blanc-Blanc
26:34qui nous attaquait, je disais, mais c'est incroyable,
26:36le PTB utilise les mêmes méthodes, en fait.
26:38Tu vois, tu dis, c'est quand même incroyable.
26:40Donc, parlez-vous pas, on est capable de casser qui que ce soit.
26:42Et donc, je me dis, je l'ai dit tout à l'heure
26:44au début de la négociation, je dis, je ne suis pas venu pour vous,
26:46je suis venu pour les Molenbeekers.
26:48Si c'était pour vous, je ne m'assieds pas avec vous.
26:50Mais dans l'intérêt des Molenbeekers,
26:52ce qui est enregistré ici, donc ils peuvent l'entendre,
26:54c'est exactement ce que je disais tout à l'heure,
26:56je dis dire que moi, je ne suis pas venu pour toi.
26:58Parce que les fake news que tu as envoyés, les vidéos et ainsi de suite,
27:00mais dans l'intérêt des Molenbeekers,
27:02je suis ici autour de la table pour trouver des solutions
27:04parce que je n'aimerais pas que c'est la droite qui vienne gouverner ici.
27:06– Alors, ne bougez surtout pas, on va marquer une petite pause
27:08on va parler de ce phénomène inquiétant, l'extrême droite,
27:12avec cette première victoire à Ninove,
27:14et on parlera aussi de la chute de la participation,
27:17tout cela dans quelques instants.
27:19– 19h20, caisse sur table sur Arabelle.
27:24– On retrouve nos invités, Fouad Haïdar, le président de la team Haïtar
27:28avec le co-fondateur Borak Abdelali,
27:30Pierre Miguichat du parti Les Engagés et Jean-Pietre Seyss d'Ecolo.
27:34Je vous le disais tout à l'heure, un fait marquant au cours de ces élections,
27:37de dimanche, c'est cette majorité absolue du parti d'extrême droite,
27:42Forza Ninove, résonance italienne du Valence Belang,
27:46ça fait les gros titres un peu partout,
27:48c'est la première fois depuis la deuxième guerre mondiale
27:50qu'elle réussit à décrocher sur la direction d'une ville.
27:53Première réaction à Chou, disons.
27:55Est-ce que c'est le cordon qui s'ouvre tout doucement
27:58par rapport à ce qui se passe un peu partout en Europe ?
28:01Il est assez trop tôt pour le dire.
28:03Oui, alors, le problème à Ninove, c'est que ce n'est même pas un problème de cordon.
28:08C'est une ligne d'extrême droite qui a la majorité absolue, en fait.
28:11Donc c'est encore plus dramatique que ça.
28:14À Denderle, un peu ailleurs en Flandre,
28:17là, il y a des négociations qui se sont ouvertes
28:19entre la N-VA et le Valence Belang,
28:21et nous verrons s'ils vont aboutir.
28:24Et ces résultats sont bien sûr inquiétants.
28:29Mais je vous avoue que je n'ai pas envie de crier très très fort,
28:32ça fait maintenant 20 ans que ces résultats sont inquiétants, en fait.
28:35Et qu'à chaque fois, il y a des cartes blanches
28:37et des gens très intelligents qui disent qu'il est temps de réagir.
28:40C'est une lame de fond.
28:41Il y a beaucoup de gens qui se sentent attaqués dans leur mode de vie,
28:45attaqués dans leurs frontières, attaqués dans tout ça.
28:48Et qui pensent, à tort, je crois, qu'il n'y a qu'une solution pour ça,
28:53c'est de fermer les frontières et de se barder d'armure.
28:57Voilà. Et c'est ce qu'ils font.
28:59Et c'est le cas maintenant en Flandre depuis une vingtaine d'années.
29:01La deuxième des choses qui se passe, c'est qu'en Flandre,
29:04c'était la première fois que le scrutin communal se déroulait
29:06sans que le vote soit obligatoire.
29:0840% des gens, entre 30 et 40% des gens ne sont pas allés voter.
29:14Et ça, ça veut dire que le lien entre les institutions démocratiques
29:18et les électeurs, ce lien, il est abîmé.
29:20Et c'est un gros problème parce que l'élection,
29:22ce n'est pas seulement le moment où on se compte, en fait.
29:26Et c'est important de se compter.
29:28On ne compte que quand on se compte.
29:29C'est aussi un moment où les gens discutent, se disputent,
29:32se reconnaissent un peu dans le débat public et la place publique.
29:34C'est un moment important, l'élection.
29:36Et s'il y a deux citoyens sur cinq qui se disent
29:39« En fait, l'élection, ce n'est pas mon truc »,
29:41ben c'est grave. C'est grave.
29:43Parce que ce sont des moments vraiment importants, en fait.
29:45– Fouad Ahedal, vous qui connaissez bien la Flandre,
29:48et donc cette progression de l'extrême droite.
29:51– Écoutez, je peux rejoindre tout à fait John.
29:55Les gens sont un peu fatigués un petit peu des promesses politiciennes.
29:59Ils voient qu'effectivement, ils ne sont pas proches des gens.
30:01Donc il y a des choses quand même qui se passent.
30:03Puis ils ne voient pas l'importance.
30:04Tandis que l'extrême droite, même s'ils doivent être sortis de leur lit
30:06et qu'ils sont sur les coudes, aller jusque là-bas,
30:09c'était une motivation en disant « Allez voter ».
30:11Beaucoup de gens ont dit « Ce n'est pas grave, mon voisin va faire le travail ».
30:14Mon voisin va faire le travail, il n'a pas fait le travail.
30:16Mon voisin n'a pas été voté.
30:18Et on a vu que l'extrême droite a demandé à un moment
30:20à ses collaborateurs d'aller voter.
30:22Et c'est triste. C'est triste ce qu'il se passe en Flandre.
30:24Ça fait depuis un bout de temps qu'on nous dit que le premier,
30:26ça va bientôt arriver, ça va bientôt arriver.
30:28Et bien voilà, maintenant, ils sont là. Ils ont été élus.
30:30Ils ont une majorité absolue.
30:32Bon, maintenant, on parle de fraude.
30:33Peut-être qu'il y a quelque chose qui a à faire à ce niveau-là.
30:35Donc on verra bien.
30:36Mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que le fait que beaucoup de gens
30:38n'ont pas été votés, que l'obligation à voter a été arrêtée, bannie, je ne sais plus comment dire,
30:44ou qu'on n'est pas obligé d'aller voter, beaucoup de gens n'ont pas été.
30:46On l'a vu à Gant, on l'a vu à Anvers.
30:48Pour vous dire la petite surprise, c'est que nous qui avons obtenu moins de 5%,
30:52on n'a pas pu avoir un siège, par exemple, dans certaines régions-districts d'Anvers.
30:56Eh bien, on se plaignait.
30:57Et puis quand on a vu les résultats, on a vu que même le VT est plus petit que nous.
31:00C'est le VT plus petit que nous.
31:02Dans certains districts, pour vous dire le nombre de gens qui n'ont pas été votés,
31:06c'est une catastrophe.
31:08Et donc je pense que les gens doivent se réveiller.
31:10Et à Bruxelles, on risque de se tromper dans la même chose,
31:12puisqu'il y a des débats.
31:13Aujourd'hui, on se dit, mais pourquoi on ne ferait pas ça à Bruxelles ?
31:15Je veux dire, si les gens sont motivés, ils ne sont pas motivés, mais ce serait très grave.
31:17Je veux dire, on doit dire aux gens, vous ne pouvez pas vous plaindre.
31:20Moi, pour moi, je ne dis pas qu'il faut interdire, mais trouver une solution
31:25où on doit motiver les gens à dire, s'il vous plaît, allez voter.
31:28Parce qu'après, ne vous plaignez pas, que les gens font ce qu'ils veulent.
31:31Parce que, voilà, ne pas voter, c'est aussi voter.
31:34Parce qu'il y aura quand même quelqu'un qui va devoir gouverner.
31:36Ce n'est pas que tu partages chez toi, tu vas dire, non, mais il y a personne qui va siéger.
31:38Non, il y aura alors le nombre de sièges trop légal, mais ils seront partagés
31:41par des gens qui vont peut-être à un autre objectif que celui que tu te bats.
31:44Pierre Méguigin, une réaction sur cette...
31:46Je vais venir sur Ninov tout de suite, mais il y a quand même un élément assez important
31:51quand même à mettre en évidence, c'est en regardant les chiffres dans plusieurs communes.
31:54Il y a aussi un taux d'abstention très élevé à Bruxelles, malheureusement.
31:58Donc ça, il faut quand même le dire, même si le vote est obligatoire,
32:01mais beaucoup de gens ne vont pas.
32:03Les gens finissent par savoir qu'ils ne sont pas sanctionnés,
32:05et donc ils ne font plus trop l'effort.
32:07On frôle, je pense, dans certaines communes, les 20%.
32:11Justement, pourquoi les gens ne vont pas voter ?
32:13Est-ce que ça démontre aussi une certaine lassitude ?
32:15C'est lassitude, c'est lymphatique.
32:17Oui, comme l'a dit Fouad, effectivement, il y a des gens qui n'ont plus confiance dans le monde politique.
32:22Alors voilà, il ne faut pas se plaindre alors que les gens n'ont pas voté,
32:25puisqu'ils n'ont plus confiance.
32:26Et si je peux peut-être ajouter un truc un peu à contre-courant,
32:28le genre de truc qui ne rend pas populaire,
32:31parce qu'on dit en permanence aux gens qu'en fait la politique c'est nul.
32:35Et parfois les politiques le disent eux-mêmes.
32:37Oh, j'en ai marre de faire de la politique, moi ce que je veux ce sont les vrais besoins des gens.
32:41Et s'occuper des vrais besoins des gens c'est faire de la politique.
32:44J'en ai marre de tous ces gens qui se disputent alors qu'il suffirait de se tendre la main dans une farandole de schtroumpf et se mettre...
32:49Non, c'est normal d'être en désaccord en politique.
32:52Le conflit c'est normal en politique.
32:54Et donc quand, à la télévision, dans les journaux, même dans les débats,
32:57à chaque fois qu'on parle politique, même ceux qui s'intéressent à la politique disent que la politique c'est nul,
33:02ben en fait les gens vont finir par croire que la politique c'est nul.
33:05Or la politique c'est l'activité la plus humaine qui soit.
33:08C'est de s'arranger ensemble sur des problèmes qui concernent la vie de tous les jours.
33:12Et c'est en fait beau la politique.
33:15Ça pourrait être beau.
33:16Mais si on se dit toujours que c'est ça l'excel est,
33:18et bien les gens vont finir par le croire aussi.
33:20Et ça je le pense vraiment.
33:22La réaction, voilà.
33:24Écoutez, je pense que ce qu'il faut rappeler à l'électeur,
33:27il faut le rappeler constamment,
33:29c'est qu'il doit être présenté.
33:31Et la seule façon d'être présenté c'est d'aller voter.
33:33Et donc aujourd'hui nous, la Team Foyer d'Art,
33:36nous avons un certain succès,
33:38parce que justement on a été chercher des niches qui n'étaient pas représentées.
33:41Et qui voulaient être représentées,
33:43qui se sont dit nous on va se lever, on va aller voter,
33:45on va donner notre voix à ce parti,
33:48parce qu'on veut être entendu.
33:50Et les extrêmes, en général, sont toujours entendus.
33:53Les extrêmes gauche, les extrêmes droite,
33:55les gens vont voter parce qu'ils connaissent l'importance du vote.
33:58Ce qui va être pénalisé si jamais demain on ne peut plus voter à Bruxelles,
34:01si c'est plus obligatoire de voter à Bruxelles,
34:03je pense que c'est la gauche qui va payer les pots cassés.
34:06La droite et l'extrême droite,
34:08ils vont aller voter sûr et certain.
34:10Sur Ninov maintenant,
34:12j'ai quand même beaucoup de connaissances
34:14qui vont vivre là-bas,
34:16Ninov, Denderle, etc.
34:18Il y a beaucoup de subsahariens par exemple qui vont là-bas,
34:20vous savez le logement, je ne vais pas vous faire un dessin,
34:22acheter une maison,
34:24là-bas c'est déjà un peu moins cher qu'ici,
34:26déjà rien qu'en gros des droits d'enregistrement,
34:28mais pas que ça d'ailleurs.
34:30Ce qui me fait peur en fait,
34:32c'est que ce sont des Belges qui vont là,
34:34francophones certes,
34:36mais qui vont là, s'installer là-bas,
34:38ils ont une couleur de peau différente,
34:40et c'est ça que, c'est la sucre le vinzolin qui joue.
34:42Regardez, c'est la peste brune,
34:44enfin la peste noire qui arrive,
34:46les noirs qui débarquent, etc.
34:48Et ce n'est même pas l'immigration,
34:50la problématique des migrants, etc.
34:52Ce sont parfois des Bruxellois
34:54d'une autre origine,
34:56qui vont s'installer là-bas,
34:58et c'est l'immigration qui n'a pas eu trop l'habitude de les voir,
35:00et ils débarquent de plus en plus,
35:02et c'est cette réaction-là qui arrive.
35:04Et donc on a vraiment,
35:06ça me fait de la peine, parce que moi je l'en connais quand même beaucoup,
35:08et je lisais encore un article,
35:10c'était ce matin ou hier,
35:12de deux Africaines qui disaient,
35:14on a peur, qu'est-ce qu'on va faire, etc.
35:16Vous savez, on est en Belgique,
35:18on est au XXIe siècle, on est en Belgique, c'est dramatique.
35:20– Certains pensent qu'ils ont une liberté
35:22de pouvoir faire ce qu'ils veulent,
35:24et donc ce serait très grave,
35:26parce que les gens paniquent.
35:28Mais il faut savoir aussi qu'il n'y a pas de condom sanitaire en Flandre.
35:30En Flandre, le condom sanitaire, c'est du blabla.
35:32Je veux dire, toute la presse,
35:34ils sont invités tout le temps,
35:36on les voit en costume, cravate, habillé,
35:38comme si tout était normal.
35:40Je veux bien préciser, le condom sanitaire par rapport au public,
35:42je sais que politique, mais je ne parle qu'au niveau de la presse,
35:44et les médias, ils débattent avec eux,
35:46sans aucun problème, tous les partis politiques sont là,
35:48ils discutent, ils sont à la même table,
35:50j'ai dit, tu m'as dit, et donc ils sont comme ça,
35:52légitimés comme ça, indirectement.
35:54Ce n'est pas les partis en eux-mêmes
35:56qui travaillent avec eux, directement,
35:58mais dans tous les plateaux de télévision,
36:00à chaque fois que Le Vince Blanc est là,
36:02nous par exemple à Bruxelles, systématiquement,
36:04en tout cas beaucoup de partis,
36:06dès que Le Vince Blanc prend juste la parole au Parlement,
36:08nous quittons l'hémicycle.
36:10Ça, c'est quelque chose d'automatique.
36:12Ça, ce n'est pas en Flandre.
36:14Ça, ce n'est pas dans les débats télévisés.
36:16Donc ils ont constamment comme ça, cette façon d'être légitimés,
36:18depuis des années, en disant, mais c'est des gens tout à fait normaux.
36:20– Tom Van Ricken, c'est un bouquin de vlaming,
36:22dans tous les débats d'école,
36:24il n'y a pas un débat d'école, ils ne sont pas présents,
36:26et ce n'est pas les cinq partis politiques qui sont présents,
36:28même de gauche, qui sont là
36:30et qui sont tranquilles en train de débattre avec eux.
36:32Je veux dire, comme si rien n'était.
36:34Moi, ma fille me dit la dernière fois,
36:36elle me disait que ce soit Gros, que ce soit Voreug,
36:38que ce soit d'autres partis.
36:40Donc on dit que c'est normal, et c'est très grave.
36:42– Peut-être une petite nuance qui n'est pas contraire
36:44à ce que tu dis, c'est qu'en Flandre,
36:46il n'y a en effet plus du tout de cordon médiatique,
36:48c'est-à-dire qu'ils sont invités partout,
36:50même dans des émissions pour enfants, etc.
36:52Mais il y a encore, jusqu'à présent,
36:54et c'est pour ça que c'est inquiétant
36:56ce qu'il se passe à Denderleu,
36:58un cordon sanitaire politique,
37:00c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'alliance.
37:02– Oui, les alliances, je suis d'accord avec toi.
37:04– D'alliance avec le Vlaams Belang.
37:06Et ce qui se passe aujourd'hui à Denderleu,
37:08c'est que pour la première fois,
37:10il y a une alliance qui se fait avec le Vlaams Belang.
37:12Et pour rebondir sur ce que tu dis,
37:14moi j'entends parfois à droite des gens dire
37:16il faut supprimer le cordon sanitaire médiatique
37:20parce que la meilleure des manières
37:22de combattre l'extrême droite,
37:24c'est de se battre avec elle sur les plateaux.
37:26Mais vous savez, quand on transforme,
37:28tu le sais bien, quand tu transformes
37:30la vie politique en combat de catch,
37:32sur les plateaux télé, en fait l'extrême droite,
37:34elle gagne. Et ceux qui disent
37:36on va inviter sur l'extrême droite,
37:38sur les plateaux, pour pouvoir faire de la boxe avec elle,
37:40ils ne comprennent pas que dans tous les pays
37:42où on a fait ça, l'extrême droite,
37:44par maîtriser les codes du Média,
37:46maîtriser les codes de la presse,
37:48elle finit par gagner. Et c'est une erreur.
37:50Et c'est ce qui s'est passé en Flandre.
37:52– Tu ne sais pas gagner sur de la bois avec un cochon.
37:54– C'est ce qui se passe.
37:56– Vous pouvez me rapprocher du micro, Fouad,
37:58s'il te plaît.
38:00– Tu ne sais pas battre un cochon sur son terrain,
38:02c'est pas possible. Un terrain boueux,
38:04il n'y a que le cochon qui peut gagner.
38:06– Je disais tout à l'heure, certains disent
38:08que cela devrait ou devait arriver tôt ou tard
38:10vu la progression de l'extrême droite
38:12dans l'Europe où l'extrême droite, parfois,
38:14est au pouvoir d'un pays comme l'Italie,
38:16par exemple. Est-ce qu'il y a l'EU de cette année ?
38:18– Non, l'Italie, la France, l'Autriche,
38:20partout là où ils sont.
38:22– En France, ils ont quasiment au pouvoir
38:24puisqu'ils tiennent le Premier Ministre
38:26comme ça.
38:28– La logique des dominos.
38:30– C'est l'Europe conservatrice
38:32qui monte.
38:34Ma famille politique faisait partie
38:36à un moment donné du PPE.
38:38Elle est partie parce qu'on s'est rendu compte
38:40que le PPE, c'est vrai qu'il n'y avait pas
38:42que des agneaux là-dedans.
38:44– Je prends l'exemple d'Ursula von der Leyen
38:46qui vient de demander à tous les partenaires
38:48européens de faire comme l'Italie,
38:50fortement conseillé de le faire,
38:52de déplacer les migrants dans des camps
38:54en Albanie.
38:56– Mais ça, c'est le deuxième triomphe
38:58de l'extrême droite. Le premier, c'est de monter,
39:00c'est de faire plus de voix.
39:02Le deuxième, c'est de placer dans la bouche
39:04d'autres partis et d'autres courants
39:06ses propres mots.
39:08Et ces parties se disent,
39:10c'est le cas en France,
39:12qu'en utilisant les mots de l'extrême droite,
39:14on va rassurer des gens
39:16qui vont par exemple retourner
39:18voter vers la droite
39:20ou vers le centre, parfois.
39:22Parfois même vers le centre-gauche
39:24parce qu'il arrive parfois,
39:26je pense à Vorel que des partis de centre-gauche
39:28en fait utilisent certains mots
39:30parfois un peu bizarres sur les étrangers,
39:32sur les migrants, sur les personnes
39:34d'origine étrangère.
39:36Mais voilà, vous connaissez la phrase,
39:38on fait tous de la politique,
39:40les gens préfèrent la copier à l'original
39:42et c'est donc le deuxième effet qui se coule
39:44pour reprendre la vieille pub.
39:46Les gens se disent, en fait,
39:48l'extrême droite a raison, si les autres partis
39:50reprennent ses mots et
39:52continuent à voter pour l'extrême droite.
39:54– Ce qui est vraiment frappant par rapport
39:56à ce que vous venez de dire sur Ursula von der Leyen
39:58et tous les pays européens, et la Belgique
40:00fait partie de ce lot,
40:02c'est qu'on ne travaille pas sur les causes
40:04de ces déplacements de population.
40:06On ne travaille pas. Pourquoi ? Parce qu'on sait
40:08très bien que dans certains pays il y a une exploitation
40:10grave, encore aujourd'hui
40:12par certaines puissances occidentales,
40:14par certaines entreprises, etc.
40:16qui maintiennent un certain désordre.
40:18Je viens de l'Est du Congo,
40:20vous savez très bien
40:22que c'est la guerre depuis de nombreuses années,
40:24mais pourquoi c'est le chaos ? C'est parce que ça permet
40:26d'exploiter toujours de manière
40:28infinie
40:30les richesses, etc. Et donc, vous pensez
40:32vraiment que ces gens qui traversent la Méditerranée
40:34le font par plaisir, qu'ils risquent leur vie par plaisir ?
40:36Il y a une source
40:38des problèmes en fait. Et cette source,
40:40on ne travaille pas à la source. Et on préfère dire
40:42voilà, il y a un problème en Europe,
40:44on va les parquer,
40:46on va ceci, on va cela, c'est un vrai scandale.
40:48Donc je pense que nous,
40:50on doit se réveiller et vraiment faire en sorte
40:52que nos partis travaillent davantage
40:54sur les sources de ces problèmes
40:56et non pas
40:58d'évacuer
41:00les difficultés avec des mesures
41:02radicales, inhumaines, et qui sont
41:04totalement inadmissibles.
41:06Nous, comme démocrate, on ne peut pas entendre
41:08ces propos. Je n'étais pas au courant de ces propos
41:10de Mme Van der Leeuwen, mais c'est grave.
41:12Travailler sur la source des problèmes ?
41:14Travailler sur la source des problèmes et puis voir
41:16les médias. Les médias, good news, it's not news.
41:18Ils n'arrêtent pas de parler que des misères et des problèmes
41:20qui sont peut-être faits par certaines personnes.
41:22Moi, je le vois. J'ai fait plusieurs émissions,
41:24j'ai été suivi par plusieurs journalistes,
41:26notamment notre cher ami
41:28soi-disant Deboursu, qui m'a suivi pendant 15 jours,
41:30qui a fait une émission dégueulasse hier
41:32sur RTL.
41:34Je n'ai jamais vu un truc un torchon aussi important.
41:36Vraiment, la sortie des choses hors contexte,
41:38c'est tout, pour faire peur aux gens.
41:40Voilà, on a un parti islamiste
41:42qui arrive au pouvoir. Il me suit dans les marchés
41:44à Jette, où on distribue à tout le monde,
41:46on distribue des dévliants
41:48à tout le monde, qu'ils soient blancs,
41:50verts, noirs, peu importe. Nous, on avance à distribuer.
41:52La seule image qu'il a montrée, c'est chaque fois
41:54que j'en ai quelqu'un qui portait un voile.
41:56Voilà, c'est un communariste, c'est un islamiste,
41:58et ainsi de suite. Le gars, je ne comprends pas.
42:00Aujourd'hui, de nouveau, un journaliste m'a posé la question.
42:02Il m'a dit, est-ce que vous êtes un communautariste ?
42:04Je dis, il faut qu'il vous ressemble pour qu'on puisse travailler
42:06avec les gens. Je ne comprends pas.
42:08Et puis, intégration, comment il faut que ça se passe ?
42:10Je dis, est-ce que tout ce qui ne vous ressemble pas
42:12n'est pas bon ?
42:14Je ne peux pas faire campagne avec lui. Je ne comprends pas.
42:16Alors, c'est pour dire, cette image
42:18qu'on crée autour de cette communauté musulmane
42:20et tout, fait qu'aujourd'hui, les gens ont peur.
42:22Ils disent que l'islam avance. Alors, quel islam ?
42:24Je ne sais pas de quoi ils parlent.
42:26Mais en tout cas, c'est pour vous dire que la presse joue un rôle négatif.
42:28Et ça, ce n'est pas depuis hier.
42:30Ça fait 20 ans qu'on alimente les gens par rapport à ça.
42:32Je pense que si on pouvait
42:34calmer les choses et
42:36donner une autre règle, que good news is not news,
42:38tu vois, de dire que good news is news.
42:40Apporter des bonnes nouvelles.
42:42Créer des choses positives chez les gens et tout.
42:44Et puis, de l'autre côté, les gens sont malheureux.
42:46Ils pensent que, quand tu vois que 2 millions de personnes
42:48prennent des antidépresseurs pour pouvoir se revenir en Belgique,
42:50tu te dis qu'il y a un problème.
42:52Il faut se travailler à la cause. Il y a des choses qui ne vont pas.
42:54Comment ça se fait que des gens, toute la journée,
42:56sont en train de réfléchir pour demain, pour après-demain,
42:58par rapport à leur famille, les enfants,
43:00quand on voit le taux de suicide, quand on voit...
43:02Il y a tellement de chiffres sur lesquels on doit travailler
43:04que les gens se disent peut-être que cela va nous apporter le bonheur.
43:06Alors qu'ils se trompent complètement.
43:08Il nous reste encore quelques minutes, peut-être un tour de table,
43:10pour, disons, synthétiser, on va essayer un peu tout ça,
43:12les principaux enseignements de ces élections
43:14et surtout se projeter un petit peu
43:16vers l'avenir, Pierre Miguichat.
43:18Écoutez, nous, en tout cas, au niveau des engagés,
43:20comme je le disais,
43:22on a maintenu et on a même progressé
43:24dans beaucoup de communes. Je pense que c'est important
43:26de pouvoir, bon,
43:28surfer sur la bonne tendance,
43:30mais aussi pouvoir
43:32implémenter nos politiques dans les différentes
43:34communes. On va être
43:36présents, à mon avis, dans 15
43:38majorités, ce qui serait quand même tout à fait
43:40exceptionnel. Et ce que je veux surtout,
43:42c'est que même dans les communes où il y a une difficulté,
43:44où nous sommes impliqués, je pense Carbeck,
43:46par exemple, je pense qu'il faut
43:48absolument qu'on ait rapidement
43:50un accord de majorité.
43:52Et puis, n'oublions pas le problème macro.
43:54Là, on est auto-communal, mais bon,
43:56on a la chance d'avoir deux députés ici.
43:58On a un gouvernement qui doit être formé aussi,
44:00rapidement, parce que
44:02la région bruxelloise est vraiment
44:04en difficulté financière. Et ça,
44:06je pense que, quelle que soit la couleur
44:08des partis qui vont former la majorité
44:10de demain, c'est une réalité qui
44:12s'imposera et on devra faire des efforts
44:14pour qu'on puisse avoir une région
44:16qui soit gérée, qui soit
44:18prospère et qui puisse profiter aux Bruxellois
44:20demain. Et donc ça, c'est une urgence
44:22absolue de pouvoir former un gouvernement
44:24dans les jours qui viennent.
44:26– Abdelali ?
44:28– Écoutez,
44:30je ne vais pas revenir sur la partie
44:32extrême droite, mais
44:34je pense que ça doit servir de leçon
44:36à tout le monde, que tout le monde doit
44:38éviter de donner trop la parole et trop
44:40à ce genre d'extrémistes.
44:42Nous ne voulons pas devenir
44:44comme certains pays d'Europe. Nous avons vu
44:46qu'en France, l'extrême droite a monté fortement
44:48parce qu'on l'a rajeuni, on l'a embelli,
44:50on lui a donné une image fréquentable
44:52alors qu'elle est infréquentable.
44:54Et pour venir à notre
44:56TFA local, Team Fouad Haïdar,
44:58je pense qu'aujourd'hui,
45:00nous sommes sur Bruxelles, nous sommes
45:02là pour rester. Je pense qu'il y a une vague
45:04move qui est en place et on va
45:06essayer de la faire avancer du mieux possible.
45:08– Juste encore une petite question à vous deux.
45:10La Team Haïdar, on en parlait il y a quelques temps,
45:12on va peut-être changer de nom ?
45:14– Lui, il ne veut pas. Moi, j'ai dit oui.
45:16– C'est un petit désordre entre les fondateurs de la Team.
45:20– Il y a quelqu'un qui m'a dit, écoute, tu te casses pas la tête,
45:22prends TFA et fais Team for All.
45:24– John Fitzsays,
45:26le mot de la fin pour conclure.
45:28– Moi, ce que je vois, c'est qu'il y a
45:30beaucoup de gens qui se sentent
45:32agressés, menacés, fragilisés dans leur
45:34vie quotidienne et dans leur environnement
45:36et on l'a tous vu pendant la campagne
45:38et que notre boulot
45:40comme représentants, comme représentants
45:42politiques, c'est d'essayer de convaincre
45:44et c'est ce que nous allons faire Écolo,
45:46essayer de convaincre que nous avons des solutions,
45:48que nous avons des projets
45:50pour que les gens cessent d'avoir l'impression
45:52que dans leur vie, dans leur environnement,
45:54dans leurs rues, dans leurs espaces publics,
45:56ils aient l'impression en fait de ne même pas être chez eux.
46:00Ça, je crois que c'est le boulot
46:02qu'on doit tous faire.
46:04Et la deuxième chose, ce qui va se passer
46:06dans la semaine qui vienne,
46:08c'est que moi je veux et j'attends d'avoir
46:10des négociations enfin sérieuses
46:12pour la formation d'un gouvernement régional.
46:14Ça fait maintenant 4 mois,
46:16là je le dis avec un peu plus
46:18d'agacement, que
46:20les partis qui veulent faire
46:22un gouvernement régional font semblant de négocier
46:24et qu'ils ne négocient rien.
46:26Rien de rien.
46:28Et il est temps qu'ils se mettent, non seulement
46:30autour de la table, mais qu'ils ont aussi la franchise
46:32de dire rapidement à quelle sauce
46:34ils vont,
46:36je ne vais pas dire manger les bruxellois,
46:38mais ils vont faire manger les bruxellois.
46:40Et là, c'est une question de responsabilité politique
46:42et il est temps, ça commence à m'agacer,
46:44de ne plus assister
46:46à des arabesques politiques,
46:48à des petits jeux tacticiens,
46:50ça devient insupportable.
46:52Voilà, on va finir sur cet agacement
46:54de John Pizzes du parti Écolo,
46:56Pierre Miguich a les engagés, Fouad Ahidar,
46:58le président de la team, Ahidar et Bourak Abdelali,
47:00le co-fondateur de la team,
47:02merci monsieur d'avoir fait le déplacement
47:04en ces temps compliqués et difficiles.
47:06Merci beaucoup.