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00:00Le Carrefour de l'info sur Arabelle.
00:07C'était l'un des titres qu'on a annoncés à quelques instants.
00:10Le programme du gouvernement actuel qui soulève pas mal de questions, d'inquiétudes concernant les droits des femmes.
00:16Et pour nous en parler, nous avons le plaisir de recevoir Elodie Blogic, conseillère politique chez Viféminine,
00:21qui travaille justement sur les enjeux liés à l'égalité et aux politiques sociales. Bonjour.
00:25Bonjour.
00:26Merci d'être avec nous sur Arabelle.
00:27Alors une première question, on va aller tout de suite dans le vif du sujet, si vous voulez bien.
00:31Selon Viféminine, les réformes socio-économiques annoncées risquent de toucher davantage les femmes.
00:36Une explication peut-être ?
00:38Oui, alors la première chose, c'est qu'on sait que dans notre société, comme dans beaucoup de sociétés,
00:42les femmes sont déjà structurellement plus pauvres que les hommes,
00:45donc elles partent déjà avec un handicap dès le départ.
00:49Et donc quand on prend des réformes socio-économiques particulièrement dures
00:52qui vont s'attaquer à des personnes qui sont déjà moins favorisées financièrement,
00:57on sait que ça va toucher majoritairement, en première ligne, les femmes qui sont déjà plus fragilisées.
01:03Et ici, les réformes en plus spécifiques, comme la réforme des pensions dont on peut parler ensuite,
01:09il y a des réformes qui, en plus, par les mesures qui vont être prises,
01:15vont toucher plus de femmes que d'hommes,
01:19et donc vont encore appauvrir des femmes qui sont déjà plus précaires statistiquement que les hommes dans notre société.
01:25Alors, on a vu le casting du nouveau gouvernement.
01:28Avec si peu de femmes au gouvernement, est-ce que vous pensez que cela aura aussi un impact
01:33sur les décisions politiques concernant justement l'égalité des genres ?
01:37Oui, la première chose à dire, c'est que c'est quand même démocratiquement un problème.
01:41On représente 51% de la population, et puis là, on n'a même pas un tiers des ministres qui sont des femmes.
01:46Donc, c'est quand même problématique de se dire que ce gouvernement, il est si peu représentatif,
01:50et que finalement, ce sont des hommes, principalement et exclusivement,
01:54quand on parle du Cairn, où se prennent les décisions les plus importantes.
01:57Donc, ça veut dire que c'est des hommes qui vont prendre des décisions qui nous concernent, en fait.
02:02Et donc, on n'est pas dans les lieux de décision, de mesure, qui vont avoir un impact direct sur nos vies.
02:07Donc, c'est quand même démocratiquement un problème.
02:10C'est aussi un problème, d'ailleurs, que tout ce casting soit exclusivement blanc.
02:14Pareil, ça ne représente pas du tout la diversité de cette société.
02:17Et donc, après, il y a des femmes qui peuvent prendre des mesures qui ne sont pas spécialement favorables aux femmes.
02:23Des hommes peuvent prendre des mesures qui vont être plus sensibles à l'égalité.
02:27Ici, nous, ce qu'on voit, c'est que la forme est en accord avec le fond.
02:30C'est-à-dire qu'on a des inquiétudes des deux côtés.
02:33Et donc, ce gouvernement, finalement, où la question de la parité est, semble-t-il, une question qui ne s'est pas posée.
02:38C'est-à-dire qu'apparemment, ça n'a pas été une question.
02:40On ne s'est pas du tout inquiétés d'essayer d'avoir une certaine parité.
02:44Ça reflète, finalement, le peu de cas qui est fait de la situation des femmes en Belgique.
02:49– Vous avez évoqué les pensions il y a quelques instants.
02:51On y revient plus en détail.
02:53Vous évoquez justement un risque de recul des droits des femmes avec cette réforme des pensions.
02:57Est-ce que vous pouvez nous préciser comment, justement,
02:59cette réforme risque d'aggraver cet écart homme-femme en matière de pension ?
03:03– Oui, l'écart en matière de pension, il est déjà très important en Belgique.
03:07Il est déjà de 26 %, donc les femmes ont des pensions qui sont inférieures de 26 %
03:13par rapport à celles des hommes, pour plein de raisons.
03:15Et notamment parce qu'elles sont beaucoup plus en temps partiel,
03:19qu'elles ont des carrières qui sont beaucoup plus fragmentées,
03:21qui sont moins linéaires que celles des hommes.
03:23Et donc, ça fait longtemps que les réformes des pensions
03:27sont toujours dangereuses pour les droits des femmes.
03:30La dernière réforme des pensions avait essayé d'un tout petit peu contrebalancer ça
03:34en reconnaissant par exemple plus d'années de travail pour les temps partiels,
03:40en valorisant davantage.
03:42Ici, ce qui est annoncé, c'est qu'on va avoir un durcissement de l'accès à la pension minimum,
03:47avec davantage d'années et de jours de travail effectifs.
03:52C'est-à-dire qu'une série de ce qu'on appelait les périodes assimilées
03:56ne seront plus prises en compte pour le calcul de la pension.
03:59Ça veut dire quand on est au chômage, quand on est en congé parental, etc.
04:04Ce sont des périodes qui, tout à temps, étaient considérées
04:06comme des périodes comptées pour le calcul de la pension.
04:09Certaines ne le seront plus.
04:11Et on sait qu'en fait, beaucoup de femmes ne vont pas rentrer
04:14dans ces conditions pour la pension minimum,
04:16tout simplement parce qu'elles n'auront pas travaillé assez
04:19pendant toute leur carrière, parce qu'elles ont eu des temps partiels, etc.
04:22Parce que souvent, ce sont elles qui prennent ces temps partiels
04:24pour faire le travail de care qui est essentiel dans notre société.
04:29Elles n'ont pas souvent le choix de diminuer leur temps de travail
04:33pour prendre en charge leurs enfants, par exemple.
04:36Ça veut dire que mathématiquement,
04:39plein de femmes n'auront plus accès à cette pension minimum
04:42et vont se retrouver encore plus en situation de précarité,
04:45alors qu'on sait que dans les groupes les plus à risque de pauvreté,
04:49il y a souvent les familles monoparentales
04:51et il y a les femmes âgées, les pensionnées.
04:54Et donc là, elles vont encore plus se retrouver en situation de précarité
04:58puisqu'elles ont encore moins accès à la pension minimum.
05:00Alors une autre inquiétude de vie féminine,
05:03c'est les malades de longue durée qui sont souvent des femmes.
05:06Vous pensez que l'impact de ces mesures
05:08de réintégration obligatoire et de sanctions sur elles,
05:11c'est quand même préoccupant ?
05:12Oui, tout à fait.
05:13On sait qu'aujourd'hui, c'est un peu la nouvelle cible,
05:16les malades de longue durée,
05:17puisqu'on a plus que 500 000 malades de longue durée.
05:20Donc en fait, c'est plus que le nombre de chômeurs et chômeuses
05:23qu'il y a aujourd'hui en Belgique.
05:24Et donc pour des gouvernements libéraux
05:26qui veulent absolument remettre beaucoup plus au travail,
05:28augmenter le taux d'emploi,
05:29c'est clair que c'est une cible de premier choix
05:33et que c'est là qu'il faut absolument réactiver,
05:35qu'il faut travailler.
05:36Or, quand on regarde ces chiffres,
05:38ils sont effectivement assez alarmants
05:39puisque 6 malades de longue durée sur 10 sont des femmes
05:43et qu'en plus, quand on regarde les courbes,
05:45elles ne font qu'augmenter,
05:47ce qui montre quand même qu'il y a un problème aujourd'hui
05:49dans les conditions de travail
05:50et que le travail rend de plus en plus malade.
05:53Mais quand on regarde ces courbes,
05:55la courbe des femmes augmente encore plus.
05:57Donc elles sont déjà majoritaires à 160%,
05:59mais en plus, leur taux d'incapacité de travail et d'invalidité
06:05augmente beaucoup plus vite que celle des hommes.
06:07On sait que c'est lié notamment à beaucoup de burn-out,
06:11donc les risques psychosociaux,
06:12aussi les troubles musculosquelétiques
06:14qui visent par exemple beaucoup les caissières,
06:17les techniciennes de surface, etc.
06:19Et donc en fait,
06:20tous des métiers qui sont en fait peu valorisés,
06:23qui attaquent la santé,
06:25qui sont peu reconnus dans leur pénibilité
06:27et qui vont aujourd'hui se retrouver harcelés quelque part.
06:31Après un mois, il y aura déjà un appel,
06:34le médecin conseille, etc.
06:36pour revenir au travail, établir un plan.
06:38Et si la travailleuse n'est pas assez collaborative,
06:41des sanctions, notamment des sanctions financières.
06:43Et donc, c'est évident que vu qu'elles sont déjà plus nombreuses
06:46dans les malades de longue durée,
06:47cette mesure, elle va clairement s'attaquer davantage aux femmes,
06:50sans qu'il n'y ait derrière aucune réflexion
06:52sur les causes de ces maladies de longue durée.
06:55Et on ne voit pas dans l'accord du gouvernement
06:57ce qui va pouvoir améliorer les conditions de travail
06:59pour qu'il y ait moins de maladies de longue durée.
07:01Alors, le gouvernement fait des propositions.
07:03Je lis ici un sac à dos de congés par enfant.
07:06Alors, c'est une mesure pour la vie féminine insuffisante
07:09pour soutenir les mères et les familles.
07:11Explication.
07:12Tout à fait.
07:13Bon, on est encore en train d'analyser.
07:16La sac à dos, la terminologie est assez cocasse.
07:19Oui, c'est ça.
07:20Disons que les femmes ont déjà beaucoup à porter
07:22dans la charge familiale, la charge mentale, etc.
07:24Donc là, elles vont se retrouver avec un sac à dos en plus par enfant.
07:27On doit encore analyser.
07:29En fait, le contenu de l'accord est encore aussi assez flou.
07:32Il n'y a pas grand-chose qui est dit là-dessus.
07:34Je renvoie aussi à l'analyse et aux vigilances
07:36que la Ligue des Familles a déjà portées là-dessus.
07:39Mais ce qui nous inquiète, c'est effectivement
07:41que là, ça devient un sac à dos par enfant,
07:43alors que jusqu'ici, c'était des droits
07:45pour les travailleurs et les travailleuses,
07:47donc les parents.
07:48Donc ici, ça sera par enfant.
07:50Est-ce que ça signifie que tous les congés,
07:52est-ce qu'on aura l'équivalent de tous les congés
07:54qui existent actuellement pour les deux parents
07:56dans le sac à dos de l'enfant ?
07:58On a quand même un peu des craintes
08:00que ce sac à dos, il réduise finalement
08:02ce qui est déjà accessible, qu'on ne retrouve pas tout.
08:05Et puis ça pose des questions pour des parents
08:07qui sont par exemple séparés.
08:09Comment on décide qui prend quoi ?
08:11Comment ça se répartit ?
08:12Et puis surtout, pour nous,
08:14c'était dans nos revendications, dans notre mémorandum,
08:16le gros problème des congés parentaux aujourd'hui,
08:19c'est qu'ils ne sont pas du tout assez rémunérés.
08:22Ce sont encore majoritairement les femmes
08:24qui les prennent et donc qui s'appauvrissent.
08:26Et donc là, il n'y a rien sur la rémunération.
08:28Donc on n'augmente pas la rémunération,
08:30ce qui veut dire que finalement, ça risque à nouveau
08:32d'être les femmes qui vont principalement
08:34utiliser ce sac à dos et donc s'appauvrir
08:37et donc diminuer leurs droits à la pension.
08:39Alors toutes ces mesures qu'on vient d'évoquer
08:42vont réduire l'autonomie économique des femmes.
08:45C'est un point que vous soulevez.
08:47Justement, comment ces mesures proposées par le gouvernement
08:49risquent-elles d'affiblir encore cette autonomie ?
08:53C'est tout ce qu'on vient d'expliquer
08:55par ces différentes mesures.
08:56En fait, clairement, les femmes vont s'appauvrir.
08:59Ça veut dire aussi qu'elles vont être plus pauvres,
09:02perdre de l'autonomie et donc devenir
09:04potentiellement encore plus dépendantes,
09:06éventuellement d'un partenaire.
09:08Les chiffres de la dépendance financière
09:11sont quand même assez marquants.
09:13En Wallonie, il me semble que c'est une femme sur quatre
09:15qui est en situation de dépendance financière.
09:19C'est un chiffre intéressant parce que
09:21quand on parle de pauvreté,
09:22la pauvreté, elle est souvent calculée sur le ménage
09:25et ça cache la pauvreté individuelle des femmes.
09:28Donc souvent, les femmes, déjà dans leur couple,
09:31sont individuellement pauvres.
09:33C'est compensé par éventuellement le revenu d'un partenaire
09:35et donc une fois qu'il y a une séparation,
09:36elles se retrouvent pauvres automatiquement.
09:39Mais donc ici, ce qui risque d'arriver,
09:41c'est qu'effectivement,
09:42elles vont avoir encore leur revenu diminué
09:45et donc se retrouver encore plus en situation de dépendance
09:47par rapport à un éventuel conjoint.
09:49Ça veut dire que dans des cas de violence aussi,
09:52c'est encore moins de possibilité de partir
09:54puisqu'on sait que la dépendance financière,
09:56c'est ce qui empêche les victimes de partir.
09:58Et donc voilà, pour nous, l'autonomie économique et financière,
10:02c'est quand même l'élément central
10:04qui permet aux femmes d'être autonomes,
10:06de mener la vie qu'elles ont envie de mener.
10:08Et là, clairement, c'est en train d'être attaqué
10:11avec des mesures qui vont aussi dégrader
10:13les conditions de travail.
10:15Autre mesure, l'exclusion des allocations de chômage
10:19après deux ans.
10:20Est-ce qu'on peut juger un peu déjà l'ampleur du problème
10:24pour les femmes
10:25et quelles alternatives seraient nécessaires
10:27selon les féminines ?
10:29Là, selon les projections,
10:31il y aurait plus d'hommes concernés par l'exclusion
10:34après les deux ans.
10:35Mais si, par contre,
10:36on prend uniquement le statut cohabitant-cohabitante,
10:39là, c'est davantage de femmes
10:41qui vont être exclues du chômage après deux ans.
10:44Et du coup, ce qui nous inquiète de ce point de vue-là,
10:46c'est encore une fois l'impact sur l'autonomie.
10:49Ça veut dire,
10:50beaucoup de personnes qui vont se retrouver au CPAS,
10:52parce qu'on sait qu'à ce type de mesures,
10:54l'idée, c'est de se dire que peut-être
10:56que si on sanctionne très durement,
10:58beaucoup plus de gens vont retourner à l'emploi.
11:00Les expériences montrent quand même souvent
11:02que c'est plutôt beaucoup de personnes
11:04qui vont se retrouver au CPAS.
11:06Et au CPAS,
11:08il y a des enquêtes de revenus qui sont effectuées.
11:11Ça veut dire qu'un revenu n'est pas garanti.
11:13Et donc, ça veut dire qu'une femme
11:15qui est pour l'instant en chômeuse
11:17avec un statut de cohabitante,
11:19qui se retrouverait sur le CPAS
11:21et qui est en couple avec un homme
11:23qui, lui, a des revenus, etc.,
11:25potentiellement, on pourrait lui dire au CPAS
11:27qu'elle a juste droit à rien,
11:28parce qu'on considère qu'il y a déjà des revenus dans le ménage.
11:30Et donc, là, ça veut dire qu'en fait,
11:32il n'y a plus aucune autonomie,
11:34il n'y a plus aucun revenu propre.
11:36La femme est complètement à charge
11:38d'un éventuel partenaire.
11:40Et donc, ça, ça nous inquiète aussi
11:42puisque, de nouveau, ça veut dire
11:44qu'il n'y a plus aucune autonomie financière.
11:46Alors, Elodie Blochil, il y a aussi
11:48un autre programme
11:50dans le chapitre du gouvernement,
11:52l'asile et la migration.
11:54Alors, on souligne aussi que les femmes migrantes
11:56vont être particulièrement affectées
11:58par cette politique prévue migratoire plus dure.
12:00Quelles sont les mesures,
12:02disons, plus spécifiques dans cet accord
12:04qui risque de porter atteinte aux droits fondamentaux
12:06essentiellement des femmes ?
12:08Sur ce point-là, on est toujours en train
12:10de l'analyser. Et puis, il y a d'autres
12:12associations féministes qui sont plus
12:14pertinentes et sans doute plus fines
12:16dans leur analyse que nous. Mais bon,
12:18c'est clair que ce chapitre, de façon générale,
12:20il nous fait extrêmement peur parce qu'il y a quand même
12:22beaucoup de mesures. Enfin, c'est une politique extrêmement dure
12:24avec des mesures
12:26qui feraient pas rougir l'extrême droite,
12:28très clairement. Et donc,
12:30pour nous, c'est très, très inquiétant.
12:32Il y a deux choses, en fait.
12:34C'est que les femmes, quelque part,
12:36on sait que les femmes migrantes, en fait, elles sont déjà
12:38beaucoup plus vulnérables.
12:40Il y a quand même ce chiffre qui est assez effroyable
12:42de l'ONU qui dit que 90%
12:44des femmes migrantes ont subi
12:46des violences sexuelles sur le trajet de l'exil.
12:48Donc, c'est quand même assez hallucinant.
12:50Et en fait, dans ce chapitre,
12:52elles sont complètement invisibilisées.
12:54Donc, ça veut dire qu'il n'y a aussi aucune prise en compte
12:56des violences spécifiques qu'elles subissent.
12:58On parle uniquement de migrants
13:00avec une image, en fait, derrière
13:02du migrant homme menaçant, criminel,
13:04parce que c'est quand même ce qui est imprimé
13:06dans cet accord. Et donc, on voit pas du tout
13:08qu'il y a des femmes aussi qui ont peut-être des besoins spécifiques.
13:10Et il y a des mesures
13:12qui, en fait, vont les affecter
13:14directement. Une des mesures, c'est
13:16de réduire les places d'accueil
13:18et notamment de supprimer complètement
13:20les initiatives locales d'accueil.
13:22Les initiatives locales d'accueil, c'est justement
13:24des initiatives qui sont souvent destinées
13:26plutôt à des familles. C'est-à-dire que, plutôt que d'être
13:28dans des hébergements collectifs, ce sont des appartements
13:30qui sont gérés par des communes.
13:32C'est destiné à des familles pour que ça soit
13:34un environnement un peu plus safe, notamment pour des femmes
13:36et des enfants. Et donc, ça, c'est supprimé.
13:38Ça veut dire que ces dispositifs-là,
13:40qui ciblaient un environnement
13:42un peu plus sécure pour des familles
13:44et des femmes, n'existent plus. Les femmes vont se retrouver
13:46dans des centres d'hébergement collectif
13:48qui peuvent aussi être des centres,
13:50des lieux de violence où les femmes
13:52ne se sentent pas en sécurité.
13:54Et encore, en termes
13:56financiers, il y a quand même cette mesure
13:58hallucinante de pas d'aide sociale
14:00pendant cinq ans.
14:02Comment est-ce qu'on considère que les personnes
14:04vont vivre ? Ça me paraît complètement déconnecté
14:06d'une réalité. Si on reprend
14:08le chiffre que je viens de vous donner, une femme
14:10qui a fait un trajet d'exil, qui arrive ici,
14:12qui a été victime de violences sexuelles,
14:14qui ne connaît pas la langue, qui est complètement isolée,
14:16comment est-ce qu'on considère qu'au jour
14:181, elle va pouvoir subvenir elle-même
14:20aux besoins sur un marché de l'emploi ?
14:22C'est complètement déconnecté.
14:24Et donc ces femmes-là, qu'est-ce qu'elles vont
14:26avoir comme alternative ?
14:28Du travail en noir,
14:30domestique
14:32en noir, de l'exploitation
14:34sexuelle ? Je ne sais pas.
14:36Il n'y a rien là-dessus. Il n'y a aucune prise
14:38en compte. – C'est un tableau assez
14:40sombre de la situation. Et quel rôle pensez-vous
14:42justement que la société civile
14:44et les organisations comme Viféminine
14:46peuvent jouer pour contrer
14:48ces mesures et défendre les droits des femmes,
14:50sans doute dès les semaines ou les mois à venir ?
14:52– C'est sûr qu'il va falloir
14:54là qu'on fasse
14:56des alliances. Je pense qu'il va falloir
14:58qu'on se mette toutes autour de la table,
15:00donc rassembler toutes les organisations
15:02de femmes, mais en fait même au-delà.
15:04Je pense que là, il va falloir qu'on se
15:06rassemble, la société civile qui est
15:08un peu attachée
15:10aux droits sociaux,
15:12à l'égalité en général,
15:14à l'égalité entre les hommes et les femmes
15:16et aux droits humains en fait,
15:18parce que là, il y a quand même énormément de droits humains
15:20qui sont bafoués. Donc je pense
15:22qu'il va falloir qu'on fasse des alliances très très larges
15:24pour peser, pour
15:26essayer de contrer certaines des mesures
15:28qui sont les plus désastreuses
15:30en termes de droits et de
15:32dignité humaine. Mais
15:34c'est clair que le tableau est sombre
15:36et on sait bien que ça va être
15:38compliqué. Je crois que
15:40notre rôle c'est aussi peut-être de
15:42pouvoir amener un autre narratif
15:44et de pouvoir proposer
15:46un autre discours, une autre vision
15:48de la société que celle qui nous est assénée
15:50là par ce gouvernement.
15:52Se rassembler et se mobiliser, c'est la
15:54conclusion d'Elodie Blogy. Je rappelle que
15:56vous êtes conseillère politique chez Vie Féminine.
15:58Merci d'être passée chez nous.
16:00Merci à vous de m'avoir invitée. Avec plaisir. On se retrouve
16:02dans une poignée de minutes pour la deuxième partie
16:04de votre émission.