Les Vraies Voix avec Jean-François Lamassé, administrateur à l’AGPB (Association Générale de Producteurs de Blé Français) et ancien président de la FDSEA 31.
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00:00Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:04À un moment donné, il faut faire péter la cocotte minute parce que sinon, les agriculteurs ne vont pas s'en relever.
00:09Il n'y a pas de menace, il y a une forme de cri de détresse, il y a une alarme qui est activée.
00:14Nos agriculteurs n'arrivent plus à vivre dignement de leur travail.
00:16On leur impose de mettre 4% de leur terre en jachère alors que l'Ukraine nous importe des denrées dans des proportions que nous n'avons jamais vues.
00:24Si on veut être les plus beaux du monde, les plus verts du monde et qu'on importe notre nourriture de l'étranger, ça n'a absolument aucun intérêt.
00:31Et c'est au président de la République de le faire parce que le ministre, depuis des mois, se débat avec cette mesure sans résultat.
00:37Et donc les jeunes agriculteurs repartent à l'offensive un peu partout en France.
00:40Des manifestations prévues par exemple demain dans toute la Haute-Garonne.
00:44Ils estiment que leur situation continue de s'aggraver malgré les promesses de l'hiver dernier.
00:49Alors parlons vrai, est-ce que nos agriculteurs sont sacrifiés sur l'autel de la mondialisation ?
00:54Est-ce que vous vous sentez proche d'eux ?
00:56Vous êtes agriculteur, vous êtes scandalisé par les conditions de vie de nos agriculteurs ?
01:00Où datent vos appels ?
01:01Au 0826 300 300, il y a cette question.
01:04Face à l'Europe, peut-on résoudre la crise agricole en France ?
01:06Vous dites non à 72%.
01:08Et notre invité Jean-François Lamassé est avec nous, administrateur de l'AGEPB,
01:12qui est l'association générale des producteurs de blé français et ancien président de la FDSEA 31.
01:18Merci d'avoir accepté notre invitation Jean-François Lamassé.
01:21Philippe Bigère, encore cette crise qui continue, elle ne s'est jamais arrêtée des agriculteurs.
01:26Absolument. Sur Sud Radio, on défend la cause des agriculteurs.
01:30Et moi-même, par ascendance paternelle, je comprends très bien ce qu'est la vie d'un paysan.
01:37Je préfère dire paysan agriculture qui a un petit parfum moderniste.
01:42Mais il faut bien voir, et je parle sous le contrôle du président,
01:46on a eu l'impression au début que la cause des agriculteurs était complètement comprise,
01:53ensuite que des mesures étaient prises,
01:56et puis on a eu clairement le sentiment qu'à un moment donné ça s'arrêtait,
02:01que l'ensemble des promesses n'étaient pas tenues,
02:05et donc ça explique pourquoi aujourd'hui les paysans, les agriculteurs,
02:10recommencent leur fronde, et elle est totalement légitime.
02:14Tom Conan.
02:15Oui, je pense qu'effectivement c'est une vraie question.
02:17Moi c'est étonnant parce que je relis souvent Sérotonine,
02:19vous savez ce livre de Michel Houellebecq d'il y a quelques années,
02:21où il parle vraiment de ça, et il rentre dans les vraies conditions de vie de ces personnes-là,
02:26les conditions fiscales, réglementaires, l'environnement concurrentiel aussi,
02:29qui est très difficile à supporter pour eux.
02:31Donc je pense malheureusement que c'est un problème,
02:33malgré l'existence de la politique agricole commune,
02:35qui a été au cœur de la fondation de l'Europe,
02:39qui aujourd'hui est le deuxième budget européen,
02:41finalement n'arrive pas à inverser cette tendance mortifère.
02:44Lisa Kamenier-Sieg.
02:45Quinze heures par semaine de remplissage de documents administratifs
02:49en moyenne pour les agriculteurs français, c'est complètement fou.
02:52C'est hallucinant.
02:53Alors moi je suis petite fille d'agriculteur,
02:55et je préfère aussi dire paysan, je suis petite fille de paysan suisse,
02:58et dans mon autre pays, il y a au Parlement,
03:01un député sur six qui est un paysan.
03:04Et on dit des paysans aussi, on ne dit pas des agriculteurs.
03:07Et donc c'est pour dire qu'en France, peut-être que la classe politique
03:10est un tout petit peu déconnectée de la vie des vrais gens.
03:13Alors il n'y a pas que les agriculteurs, mais en l'occurrence,
03:16dans d'autres pays, ces gens-là sont peut-être davantage représentés
03:19dans les institutions.
03:20En France, ils n'ont finalement pas beaucoup de moyens
03:23de se faire entendre, autre que de bloquer les routes,
03:26de manifester, donc peut-être qu'il faudrait
03:28qu'il y ait plus de représentation dans les institutions.
03:31La plupart des députés sont issus des catégories
03:33socio-professionnelles supérieures, des intellectuels, etc.
03:35On se dit toujours qu'on a tous quelque part un agriculteur,
03:38un paysan dans notre famille, dans nos proches.
03:42Jean-François Lamassé, alors quelle est la crise ?
03:45On l'a vu dans le département natal de Cécile de Ménibus,
03:48ils ont manifesté à Chartres hier, dans la Drôme,
03:51ils retournent à nouveau les panneaux des communes,
03:53et vous, vous êtes dans la Haute-Garonne,
03:55demain, on risque un vrai blocus de Toulouse et de l'agglomération.
03:58Quels sont les problèmes dont les agriculteurs se plaignent aujourd'hui ?
04:02Non mais ce qui est étonnant, pardon, c'est de dire
04:04qu'est-ce qui s'est passé depuis ce grand discours
04:06de Gabriel Attal, c'est ça ?
04:08Sur une botte de paille.
04:10Si vous vous rappelez, à l'époque, vous m'avez invité,
04:12et je vous avais dit, Saint-Gabriel est arrivé,
04:16et Saint-Gabriel est reparti.
04:18Mais c'est toujours du baratin que du baratin.
04:20Voilà, on en est là.
04:22Aujourd'hui, ce soir, j'ai commandé encore du GNR.
04:25Alors c'est du gazole non routier,
04:27c'est du gazole aux prises d'agriculteurs, voilà.
04:30C'est vrai qu'avant, on avait une taxe qu'on récupérait
04:34que sept ou huit mois après.
04:36Cette taxe, ils nous l'ont enlevée,
04:38on la paye, elle est retirée en bas de la facture,
04:42ça c'est vrai, mais on a toujours 60% de taxes sur le gazole.
04:46C'est un des premiers problèmes,
04:48et c'est un facteur commun à tous les paysans de France, de Navarre.
04:52Le gazole, ça c'est une première chose.
04:54Mais après, c'est tout le reste.
04:56Aujourd'hui, on nous interdit,
04:58je vais vous donner un exemple très simple.
05:00Aujourd'hui, en France, on produit de la chicorée.
05:04Le matin au déjeuner, il y a une demande sur cette chicorée.
05:08Donc aujourd'hui, on nous interdit certaines molécules
05:11pour désherber la chicorée,
05:13et bien sûr, on va arrêter de produire de la chicorée en France,
05:16c'est aussi simple que ça.
05:18Et derrière, qu'est-ce qui va se passer ?
05:20La chicorée va arriver d'Asie.
05:22Et vous allez dire, vous, aux Chinois, aux Indiens,
05:25vous ne le traitez pas ?
05:28C'est pour ça que...
05:30Et c'est pareil, et je vais vous dire,
05:32on avait la grande image de la France avec le blé.
05:35Le blé, le blé, le blé, le blé.
05:37S'il ne se passe rien, d'ici deux ans,
05:39la France ne produira plus qu'un tiers de sa production de blé.
05:44Alors, on ne doit plus de 3 000 milliards,
05:46je ne sais pas avec quoi on va faire du business.
05:48Monsieur le Président,
05:50comme votre approche est très pessimiste,
05:54et sans doute justifiée,
05:56est-ce que depuis la fronde initiale
06:00des paysans, des agriculteurs,
06:03il y a quelque chose qui s'est amélioré,
06:06des promesses tenues ou aucune ?
06:09Si, il y a une autre chose qui a été faite pour les éleveurs,
06:12c'est par rapport à la MHE.
06:14Ils se sont même un petit peu bougés.
06:15La maladie hémorragique qui a frappé les bovins.
06:18La fièvre des bovins.
06:20Pour que tout le monde comprenne, c'est la fièvre des bovins.
06:22Ça, ils ont fait, et après, plus rien.
06:24Mais quand je dis plus rien, plus rien.
06:26C'est-à-dire qu'on devait revoir le plan phyto,
06:28et l'ancienne ministre de l'Environnement,
06:32qui est toujours Madame...
06:34Je ne sais plus la chier.
06:36Elle avait donné ordre, on la suit après,
06:41à tous les préfets, surtout de ne pas en parler,
06:44et qu'on ne les toucherait pas.
06:45Donc, à un moment donné,
06:47la question est très simple aujourd'hui.
06:49Est-ce qu'on veut encore des agriculteurs en France,
06:51oui ou non ?
06:52Je crois que oui.
06:54Oui, mais tout le monde croit que oui,
06:56mais ils font tout l'inverse.
06:58Moi, je pense aux jeunes qui arrivent.
07:00Moi, j'ai 54 ans.
07:02Il me reste 10 ans à tirer avant la retraite,
07:04plus ou moins à travailler.
07:06Et encore, je ne suis pas sûr d'y arriver.
07:08Alors que je ne suis pas au sorti du tunnel,
07:10ce n'est pas loin.
07:12J'imagine tous les jeunes qui arrivent derrière,
07:14qui ont des investissements par-dessus la tête,
07:16comment ils vont faire pour vivre ?
07:18Parce qu'en plus,
07:20ce dont personne ne parle,
07:22c'est que tous, les agriculteurs,
07:24on n'est pas 35 heures semaine.
07:26On fait des 60-70 heures semaine,
07:28pour essayer de survivre sur les exploitations.
07:32Aujourd'hui,
07:34on avait toujours l'exemple du Nord,
07:36parce que c'était les gros producteurs,
07:38même eux sont dans la panace.
07:40Je rappelle les chiffres quand même,
07:42ce qui est important, 100 000 exploitations agricoles
07:44de moins en 10 ans,
07:46ce qui est juste énorme.
07:48Le nombre de suicides aussi d'agriculteurs,
07:50c'est absolument terrible, il faut toujours le rappeler.
07:52Monsieur, évidemment, c'est très émouvant,
07:54ce qu'il nous dit,
07:56ça tombe sous le sang.
07:58Surtout qu'on pense aux nombreux suicides
08:00chez les agriculteurs.
08:02Stratégiquement, il y a deux manières d'en sortir.
08:04C'est-à-dire que c'était une filière nourricière,
08:06vraiment.
08:08Il y a deux manières d'en sortir, soit
08:10en faisant sauter des réglementations,
08:12ce qui peut porter atteinte aux objectifs
08:14de développement durable, ce qui ne me semble pas souhaitable,
08:16dans le principe évidemment,
08:18sauf quand c'est éventuellement pas fondé,
08:20ou quand c'est excessif, etc.
08:22L'autre méthode, c'est de sortir vers le haut
08:24et donc d'imposer des règles, éventuellement
08:26aux frontières de l'Europe, pas par protectionnisme
08:28national, mais aux frontières de l'Europe,
08:30pour faire en sorte qu'il n'y ait plus de concurrence éloyale,
08:32ce qui est dénoncé depuis des années,
08:34des décennies en la matière, mais ce qui n'est pas vraiment
08:36concret.
08:38Pour retrouver sur les étals
08:40des produits qui viennent d'exploitations
08:42qui ne respectent pas ces normes-là, c'est totalement
08:44absurde, c'est insupportable pour nos agriculteurs.
08:46Jean-François Lamassé, est-ce que même
08:48au sein de l'Union Européenne,
08:50vous subissez de la concurrence, de toute façon ?
08:52Il y a déjà un problème au niveau de l'Union Européenne.
08:54C'est déjà chez nous.
08:56C'est-à-dire que, à traverser les Pyrénées,
08:58ils ont utilisé des produits que nous, on n'utilise pas.
09:00Les Espagnols, on n'utilise pas.
09:02C'est une première chose. Quand vous avez
09:04du blé
09:06qui arrive d'Ukraine, que Mme
09:08van der Leyen détaxe,
09:10parce que les agriculteurs, aujourd'hui, on n'est qu'une chose,
09:12on est une monnaie d'échange.
09:14C'est tout. Ça s'arrête là.
09:16Et quand elle détaxe du blé qui arrive
09:18à 140-150 euros tonne,
09:20nous, à 180, on pleure.
09:22Mais ça ne veut pas
09:24c'est l'argent qu'on donne.
09:26Encore une fois, il faut que l'État cesse de donner
09:28d'une main ce qu'il reprend de l'autre. C'est-à-dire qu'on vous donne
09:30des subventions d'un côté, de l'autre, on vous taxe,
09:32on fausse complètement la concurrence.
09:34On ne peut pas parler de protectionnisme, en l'occurrence,
09:36quand la concurrence est faussée. Ce n'est pas du protectionnisme,
09:38ce serait juste un marché...
09:40Oui, c'est ça, un marché
09:42doit être libre
09:44et la liberté de marché, c'est forcément
09:46une concurrence claire, loyale,
09:48transparente...
09:50Il voulait répondre.
09:52Gabriel Attal, on a dit comme ça, je vais mettre 400 millions
09:54sur la table.
09:56Eh bien, ils nous ont piqué
09:58600 millions de décorrigime.
10:00C'est des subventions
10:02qu'on avait, parce que
10:04on était plein dans le cadre
10:06agrobiole mental,
10:08on a fait tous des efforts.
10:10Là-dessus, ils nous ont enlevé
10:12plus de la moitié.
10:14Aujourd'hui, il nous dit qu'il nous donne
10:16400 millions, il nous en a piqué 600.
10:18Ce que vous demandez, c'est de travailler,
10:20ce n'est pas de recevoir des subventions.
10:22Si je comprends bien, vous demandez...
10:24C'est vivre notre métier.
10:26Mais on ne peut pas dire qu'il faut plus de concurrence,
10:28que le problème, justement, c'est que là, il y a trop
10:30de concurrence, il y a un excès de concurrence.
10:32C'est une concurrence déloyale.
10:34Il n'y a pas d'harmonisation européenne,
10:36c'est invraisemblable qu'il y ait à la fois
10:38une politique agricole commune massive
10:40qui existe depuis 70 ans,
10:42et par contre qu'il n'y ait pas d'harmonisation européenne en la matière.
10:44Le truc de dire qu'on fait rentrer
10:46chez nous des prix qui sont
10:48bien en dessous de ce que l'on est capable de vendre,
10:50c'est une résurrection.
10:52Mais surtout, en utilisant des produits
10:54que nos agriculteurs ont strictement l'interdiction
10:56d'utiliser, j'en pense.
10:58C'est vraiment une concurrence déloyale.
11:00Je vais vous raconter encore mieux que ça.
11:02Madame Merkel,
11:04avec Madame von der Leyen,
11:06on fait rentrer
11:08en Europe
11:10et en plus en France,
11:12des bovins
11:14nourris
11:16avec de la farine animale.
11:18En échange, l'Argentine
11:20achète des odies
11:22et des Volkswagen.
11:24Voilà.
11:26Ça fait 25 ans que l'histoire de la vache foireuse est sortie,
11:28il n'y a plus une vache
11:30nourrie en France avec de la farine animale.
11:32Ça a été interdit en 1996, absolument.
11:34C'est un problème, outre le
11:36problème des aliments.
11:38On a déjà eu un problème au niveau de l'Europe.
11:40Et bien sûr, M. Macron a
11:42signé le Mercosur, vous vous rappelez
11:44à l'époque, le grand scandale qu'il y a eu au sein de l'agriculture.
11:46Oui, oui, oui, il s'est d'accord avec nous.
11:48Deux jours après, il a signé.
11:50Il est tenu par Madame von der Leyen.
11:52Aujourd'hui, c'est le coup du décideur.
11:54Jean-François Lamassé, pardon, Philippe,
11:56c'est donc aussi un problème de santé publique.
11:58Parce que ça veut dire qu'on mange des choses
12:00qui, normalement, sortent de la réglementation.
12:02Mais plus simple que ça.
12:04Tous les matins, je suppose, vous déjeunez
12:06tous, vous prenez des gâteaux. Regardez.
12:08Souvent, avec
12:10de la farine de maïs,
12:12avec des OGM. Chez nous, en France, c'est interdit.
12:14L'autre côté, des Pyrénées, ils font des OGM.
12:16Ils font des OGM partout.
12:18Et nous, on ne peut pas en produire. Et en plus,
12:20ça nous rendrait service. Parce que les OGM, pour l'instant,
12:22ça n'a pas encore été prouvé
12:24que c'est cancérigène.
12:26Donc, on a non seulement un problème européen,
12:28on a le lobby écologiste qui nous tombe dessus
12:30pour oui, pour non. Même des fois,
12:32les gens qui ne connaissent même pas les problèmes.
12:34Ça devient impossible.
12:36– Vous avez parlé du Mercosur.
12:38C'est l'accord avec les pays latino-américains,
12:40Brésil, Argentine,
12:42Paraguay, Uruguay, de mémoire.
12:44C'est pas encore signé, mais certains disent
12:46que ça devrait être signé.
12:48Est-ce que ça, notamment pour les producteurs
12:50bovins, c'est vraiment
12:52déterrer l'âge de guerre ?
12:54– Bien sûr. Mais vous comprenez
12:56très bien qu'avec les taxes et les normes
12:58qu'on a en France, on ne peut pas s'aligner avec ces gens-là.
13:00Je vais vous dire, vous avez
13:02deux voitures italiennes, vous avez une Tesla 500
13:04et une Ferrari.
13:06Laquelle va gagner la course ?
13:08On le sait tous, on a déjà commencé. Aujourd'hui, on en est là.
13:10On produit en France,
13:12on a des produits d'exception,
13:14on est
13:16le numéro un mondial
13:18de la qualité de produits agricoles,
13:20et alimentaires,
13:22et on se retrouve
13:24plus pénalisés que les
13:26produits qui arrivent de je ne sais où
13:28et qui vont manger n'importe quoi.
13:30Tout à l'heure, pour reprendre ce que disait
13:32votre collègue, M. Conan,
13:34je vais vous dire très simple, au niveau de l'Europe,
13:36on nous a emmerdés
13:38avec les normes environnementales,
13:40il fallait faire
13:42du HVE, haute valeur environnementale.
13:44Vous avez
13:46une orge française, HVE.
13:48D'accord ?
13:50On va dire qu'à l'époque,
13:52cette année,
13:54ça devait valoir entre 170 et 180 euros.
13:56Vous avez
13:58une orge non HVE
14:00qui vient d'ailleurs à 150 euros.
14:02Où pensez-vous que le volailler espagnol
14:04achète l'orge ?
14:06On est les seuls en Europe avec cette histoire d'HVE.
14:10On veut la plus blanque blanche.
14:12Mais à un moment donné, avant d'avoir la plus blanque blanche,
14:14il faut que les gens puissent vivre de leur métier.
14:16J'ai une question.
14:18Est-ce que vous dites que le gouvernement français
14:20fait du zèle par rapport à des normes
14:22qu'on pourrait moins appliquer
14:24ou ne pas appliquer ?
14:26Finalement, les Espagnols,
14:28les Italiens sont soumis normalement aux mêmes règles que nous.
14:30Non.
14:32Ce sont des normes nationales qui vont en plus des normes européennes.
14:34C'est ça. Nous faisons du zèle.
14:36Nous faisons du zèle
14:38par rapport à nos obligations vis-à-vis de l'Europe.
14:40Jean-François Lamassé,
14:42on fait beaucoup de zèle en France ?
14:44Mais bien sûr.
14:46Je vais vous dire,
14:48on est bien loin.
14:50L'hiver dernier, je suis allé en Belgique.
14:52Ils utilisent des produits qu'on n'utilise pas.
14:54On n'a plus le droit d'utiliser.
14:56Vous prenez les Polonais,
14:58c'est pareil.
15:00Ils vous disent oui, mais il faut ce qu'ils veulent.
15:02Il y a beaucoup de pays comme ça.
15:04Il n'y a qu'en France
15:06où le lobby écologiste
15:08est beaucoup plus important que le reste
15:10et ils le pressionnent tel qu'eux.
15:12Jean-François Lamassé, ça veut dire quoi ?
15:14Ça veut dire qu'on revient
15:16un an en arrière avec nos bottes de foin
15:18avec Gabriel Attal ?
15:20Ça veut dire que c'est de nouveau dans la rue ?
15:22Vous allez remonter encore à Paris ?
15:24Je vais être franc avec vous.
15:26Je ne sais pas ce qui va se passer
15:28parce qu'il y a une colère telle.
15:30Je vois des gens qui ne sont plus des gamins.
15:32Avant, c'était tous les jeunes
15:34qui étaient plus chauds que les anciens.
15:36Je vois des gars qui ont 50-55 ans
15:38qui ont 2-3 enfants et qui me disent
15:40comment on va finir l'année ?
15:42Comment on fait ?
15:44A l'époque, il y avait du capital
15:46mais au bout d'un moment, vous décapitalisez.
15:48Mais on fait comment au bout d'un moment ?
15:50Il y a une pression qui monte.
15:52Ils ont une chance, à l'heure actuelle,
15:54c'est que tout le monde n'a pas fini de moissonner
15:56et que tout le monde est en train de préparer
15:58pour les semis de mai.
16:00Mais quand ça va être fini, je pense qu'on peut avoir
16:02grand-chose à perdre.
16:04Et je pense que chaque chaudé craint l'eau froide.
16:06L'an dernier, on nous a promis,
16:08on aurait eu.
16:10Je pense que ce coup-ci, tant qu'on n'en aura pas,
16:12c'est qu'il y a une chance.
16:14Merci beaucoup Jean-François Lamassé.
16:16Merci mille fois à l'administrateur de l'AGBP
16:18qui est l'association générale des producteurs de blé français
16:20et ancien président de la FDSEA31.
16:22Merci beaucoup d'avoir été avec nous
16:24et vous savez que notre micro vous est ouvert
16:26quand vous voulez.
16:28Merci beaucoup Philippe, merci beaucoup Tom,
16:30merci beaucoup Lisa.
16:32Philippe David, on vous retrouve à 20h.
16:34À 20h pour parler football.
16:36On va notamment parler de l'affaire Kylian Mbappé
16:38parce qu'il y a beaucoup de dossiers qui sont en train de sortir
16:40et on va vous parler au journal de TF1 de 20h.
16:42Absolument, et dans un instant, bonne nouvelle.
16:44On va vous parler du rebond des entrepreneurs
16:46et un peu de positif ne nous fera pas de mal.
16:48Allez, à tout de suite.