Sud Radio Média - Émission du 15 octobre 2024

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Avec Stéphane Simon et Mickaëlle Paty

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##SUD_RADIO_MEDIA-2024-10-15##

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Transcription
00:00Le 10h midi, Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman.
00:05Bonjour à toutes et à tous, bienvenue, si vous nous rejoignez sur Sud Radio pour le 10h midi.
00:11Bonjour Gilles Gansman. Bonjour madame Valérie Expert.
00:15Bonjour, on va recevoir aujourd'hui, il est avec nous, et les auditeurs de Sud Radio le connaissent bien, Stéphane Simon.
00:21Bonjour, vous êtes journaliste, producteur, on vous retrouve sur Sud Radio tous les samedis à 11h.
00:28J'ai tous ces défauts en effet.
00:30Tous les samedis à 11h.
00:32A midi, c'est de ma faute.
00:33A midi.
00:34Oui, mais parce que j'ai envie qu'il soit là plus tôt.
00:36Oui, ben voilà, et puis, pardon, mais les horaires ont changé aussi.
00:39Ben oui, je sais bien, c'est bien pour ça que je me suis trompé.
00:42Absolument, et on sera avec dans un instant la sœur de Samuel Paty, Michaëlle Paty,
00:49qui publie aux éditions Alba Michel le cours de Monsieur Paty.
00:53Et vous, Stéphane Simon, vous avez produit un document, un documentaire,
00:58« Les derniers jours de Samuel Paty », c'est « Demain soir sur C8, le combat de sa sœur pour la vérité ».
01:03C'est un témoignage poignant, bouleversant et révoltant, on peut dire le mot,
01:08parce que vous aviez déjà, vous publiez un livre sur l'affaire Paty.
01:12Depuis, il y a eu une commission d'enquête au Sénat, il y a eu des choses un petit peu nouvelles,
01:16et c'est à l'aune de ces choses un petit peu nouvelles,
01:20et on découvre sa sœur, donc on va recevoir dans un instant,
01:24qui en a fait son combat aujourd'hui de rétablir une forme de vérité autour de son frère.
01:28Oui, on va dire, le livre racontait les derniers jours de Samuel Paty,
01:31on les raconte aussi dans le documentaire, mais là, on a voulu mettre en parallèle
01:34ce que l'on fait d'un drame quand on le traverse comme ça,
01:38comme Michaëlle Paty a pu le faire avec le drame qui est arrivé à son frère.
01:44Elle en a fait un combat citoyen remarquable,
01:47elle fait le tour de la France régulièrement,
01:51elle se bat pour la vérité, pour qu'on reconnaisse ce qui s'est passé
01:55pendant les 11 jours qui séparent le premier cours de son frère
02:02jusqu'à la décapitation de cette fille,
02:06et évidemment, son combat citoyen est très émouvant et très important.
02:10C'est une femme formidable, franchement, je le dis,
02:14or, elle va nous rejoindre dans un instant,
02:17mais elle a une puissance, elle a une personnalité très forte,
02:21et son combat est extrêmement émouvant.
02:23Comment vous l'avez rencontrée ? C'est vous qui avez fait la démarche de la contacter ?
02:26Vous n'allez pas le croire, c'est différent.
02:29C'est passé lorsque j'étais en train de terminer le livre d'enquête,
02:34et un jour, j'ai eu un coup de fil.
02:36Bonjour, c'est Michaëlle Paty.
02:38Et là, je cherchais à rentrer en contact avec elle depuis quelques temps,
02:42je butais sur la famille qui est un petit peu éclatée,
02:47si vous voulez, elle a une sœur, elle a des parents,
02:51toute cette famille est un petit peu, chacun dans sa peine,
02:54et chacun un peu loin les uns des autres,
02:56et paradoxalement, la mort de Samuel n'a pas contribué à ressouder le clan Paty,
03:03et il se trouve que j'ai été absolument stupéfait,
03:06et je lui ai dit, c'est incroyable, je cherchais à vous joindre,
03:08je suis en train de terminer cette enquête, j'ai besoin de vous parler,
03:11et j'ai pris le premier avion dans les jours qui ont suivi,
03:14et je suis allé la voir à Nice, où elle est infirmière anesthésiste.
03:19Allez, on va passer au Zapping.
03:26Demain, 16 octobre, sera donc une date funeste,
03:29quatre ans que le professeur Samuel Paty fut décapité,
03:33on va donc en parler avec vous et avec sa sœur.
03:35Hier, en vue des commémorations, le 20h de France 2,
03:39recueillait le témoignage d'une preuve de français
03:42et de ses difficultés à enseigner la laïcité.
03:47Finalement, quatre ans après,
03:49on découvre avec cette professeure interviewée par France 2
03:52que rien n'a changé, et qu'elle a toujours la peur au ventre.
03:55Elle préfère témoigner de manière anonyme.
03:58Cette professeure de français enseigne dans un collège en zone prioritaire
04:01depuis près de 15 ans,
04:03et aujourd'hui, en répondant à nos questions,
04:05elle a peur de subir des représailles.
04:07Depuis Samuel Paty, où l'impensable a été commis,
04:11où il y a eu un point de bascule,
04:14on se dit finalement qui sera le prochain d'entre nous.
04:18Vous, en tant que professeure de français,
04:20est-ce que vous avez des craintes ?
04:22Avant, j'avais une liberté de parole en classe.
04:26Maintenant, je me méfie davantage, je fais attention à ce que je vais dire.
04:30La chanson de Roland, par exemple,
04:32où là, on va parler des croisades, ce genre de choses,
04:34on sent en fait qu'il y a des sujets qui sont un petit peu déplaisants
04:38par rapport aux questions.
04:40Pourquoi ? À cause de questions religieuses ?
04:42En fait, ils ne le disent jamais vraiment.
04:44Mais on sait bien que derrière, oui, c'est la religion qui a la raison.
04:49On ne peut donc plus parler de la chanson de Roland.
04:52Et s'il n'y avait que cela ?
04:54On ne peut plus parler de la Shoah,
04:56on ne peut plus parler du Proche-Orient non plus facilement,
04:59ça devient compliqué d'enseigner en France.
05:02C'est ce que, malheureusement, nous a enseigné les meurtres de Samuel Paty
05:06et de Dominique Bernard.
05:08C'est ce que nous a enseigné encore il y a peu de temps, à Tourcoing,
05:11cette élève qui s'est mise à taper son professeur.
05:14On parle souvent d'un sursaut d'autorité qui serait nécessaire,
05:18mais on voit bien qu'à l'école aussi, il est nécessaire ce sursaut.
05:21Mais est-ce qu'il est possible ?
05:23Ça, c'est une vraie question.
05:25C'est un effort qu'il faudra porter sur le long terme.
05:27Il ne faut pas attendre des résultats immédiats.
05:31Mais on voit bien quand même que quand Gabriel Attal dit
05:34qu'on ne va plus accepter l'abaya et donne des consignes claires à chaque établissement,
05:38il y a un nombre significatif d'abayas qui disparaissent.
05:43Donc ça veut dire qu'il y a quand même des choses à faire.
05:46Mais est-ce que c'est spécifique à la France
05:48ou il y a eu d'autres Samuel Paty dans le monde ?
05:51C'est une bonne question.
05:53Je pense que c'est en particulier vrai en France
05:57parce que les frères musulmans ciblent en particulier la France.
06:01C'est ça aussi.
06:02Il faut dire que derrière les islamistes, il y a une puissance intellectuelle.
06:06Les frères islamistes qui ciblent la patrie des droits de l'homme,
06:10qui ciblent ce pays parce que la France a une vocation universelle depuis la Révolution.
06:16Et donc évidemment, c'est un pays qui est plus important pour eux
06:20à mettre en coupe réglée plutôt que le Portugal, si vous voulez.
06:24Mais c'est un mouvement mondial, il faut le dire.
06:26Oui, c'est ça.
06:28Au Canada, il y a les mêmes problèmes aussi.
06:31Il n'y a pas eu ce type de...
06:32Bien sûr. Alors vous savez que la plupart des pays, d'ailleurs musulmans,
06:35interdisent les frères musulmans.
06:36Ce qui est absolument dingue, c'est qu'en France,
06:38les frères musulmans ne sont pas interdits.
06:40Ils prospèrent à travers plusieurs petites associations.
06:43Juliette Pedrin est journaliste à quotidien.
06:45Et elle a assisté au procès Pélico
06:47parce que c'est vrai que les médias ont un peu abandonné ce procès.
06:51Et pourtant, il continue.
06:53Et alors depuis, écoutez-moi bien, à force de se côtoyer,
06:57les accusés sont devenus des potos entre eux.
06:59Ils se checkent, ils s'adorent.
07:02Incroyable reportage dans Quotidien.
07:04Ce qui marque dans ce procès, c'est donc la proximité dans la salle.
07:07Tout le monde est côte à côte.
07:09Les victimes, les accusés, les journalistes, les avocats, tout le monde.
07:11Oui, en fait, le palais de justice est très petit.
07:14Et surtout, à force de suivre le procès,
07:16j'ai remarqué une chose, c'est la complicité et la proximité
07:19qui se créent entre les accusés.
07:21Au départ, personne ne se connaissait, pour la majorité.
07:24Et là, maintenant, ils se checkent, ils discutent.
07:26Et j'ai même entendu se donner des conseils entre eux.
07:29Et il y a une autre chose qui m'a marquée, c'est pendant la pause déjeuner.
07:31La séance est suspendue.
07:33Ils partent, tout le monde sort de la salle, tout le monde va déjeuner.
07:36Et quand on sort du tribunal, il y a une seule rue principale
07:38avec deux, trois restaurants.
07:39Et forcément, les accusés, les avocats, les juges, les journalistes...
07:42Déjeunent au même restaurant.
07:43Déjeunent au même restaurant.
07:44Et à un moment, il y a même Gisèle Pélico
07:46qui était au bar à salade pour commander son plat.
07:48Devant elle, un accusé.
07:50Derrière elle, un autre accusé.
07:51Comme si de rien n'était.
07:53Vous imaginez ?
07:54Vous allez à la cafétéria, et à gauche et à droite,
07:57vous avez ceux qui vous ont violés.
08:00Cette femme, moi, elle m'impressionne par le courage.
08:04D'abord, le courage de vouloir que ses audiences soient publiques
08:08et pas huis clos, comme ça se passe souvent dans les affaires de viol,
08:11et on comprend pourquoi.
08:12Et puis, cette capacité à surmonter la morgue de ces mâles
08:18qui, évidemment, sont là et sont en train de pavoiser.
08:23Enfin, c'est épouvantable.
08:24Oui, c'est terrible.
08:25Ils sont dans le déni.
08:26Même pas dans le déni, dans l'amoindrissement.
08:28On n'ose pas imaginer la teneur des conversations qu'ils ont entre eux.
08:32Parce qu'il faut aussi penser à ça.
08:34Ils se retrouvent, ils se rejettent la responsabilité.
08:38Ils disent que, finalement, elle avait peut-être la cuisse légère,
08:41cette femme digne, pourtant.
08:43Non, c'était ignoble.
08:44Et on voit bien que, quand ils se retrouvent entre eux,
08:46c'est certainement pas pour battre leur couple.
08:49Non, et le tribunal aurait pu aménager, quand même,
08:52des choses par rapport à elle.
08:55C'est la moindre des choses qu'on pourrait demander
08:57à l'écoute du témoignage de la journaliste de Quotidien.
09:00Mais où est passée l'image d'Épinal de Cavaillon ?
09:04Ses melons, son marché, sa vie paisible du Sud.
09:07Et ses cigales.
09:08Vous allez voir, c'est d'autres bruits qu'on va entendre aujourd'hui.
09:11Les gangs ont pris le pouvoir.
09:13L'argent de la drogue aussi.
09:15Et c'est les dealers, maintenant, qui dirigent la région.
09:19Le deal rapportait entre 30 000 et 60 000 euros par jour.
09:23Plus d'un million par mois.
09:25Un but inconsidérable qui a suscité des convoitises.
09:30Depuis trois ans, les fusillades entre bandes rivales s'y sont multipliées.
09:36Parfois, en plein jour.
09:39A chaque fois, des renforts de police ponctuels sont envoyés.
09:43Mais le trafic a toujours repris sa place.
09:46Aujourd'hui, dans la cité, rares sont les habitants qui osent parler.
09:50Et ceux qui le font semblent résignés.
09:52Il faut faire avec. Donc, on fait avec.
09:55Vous n'avez pas envie de déménager, vous ?
09:56Où je vais ? Je vais aller à côté.
09:58C'est la même chose, là.
09:59À Carpentras, il y a de la drogue.
10:01À Avignon, il y a de la drogue.
10:03De partout, il y a de la drogue.
10:05On est en train de devenir un narco-État.
10:08On s'en aperçoit de plus en plus.
10:10On voit que des petites villes, des villes moyennes, tombent sous le joug des trafiquants.
10:14Et c'est très préoccupant parce que ce que l'on raconte pas suffisamment,
10:18c'est que plus il y a du narcotrafic,
10:20plus il y a des moyens de faire prospérer, je dirais, de l'influence pour les narcos.
10:25Et évidemment, ça, ça veut dire qu'à terme, il y a de la corruption.
10:29Ça veut dire que des élus sont achetés.
10:31Ça veut dire que des maires peuvent commencer à tripatouiller.
10:35Et ça, ça veut dire que l'autorité échappe vraiment.
10:38C'est pas rigolo, les news, ce matin.
10:40Non, non, mais le problème, c'est que c'est pas nouveau.
10:42On sait toutes ces choses-là, mais que rien n'est fait.
10:44Nous, on a reçu Jérôme Piera, il y a un an, je crois que c'est lui qui avait écrit un livre.
10:47Oui, absolument.
10:48On a reçu un doc sur RMC.
10:50Sur RMC.
10:51Et non, c'était pas lui.
10:53C'est un autre journaliste qui racontait comment les petites villes de province
10:56sont devenues des plaques tournantes de la drogue.
10:59Non, c'était Ploquin.
11:01Frédéric Ploquin.
11:02Bon, un truc un petit peu plus léger,
11:04parce qu'en effet, mon zapping était un peu sérieux.
11:06Enfin, léger, ça dépend.
11:08Vous avez un chien ?
11:09Non, mais ma fille a un chien.
11:11Il s'appelle Yuki.
11:13Il n'est pas allemand.
11:14Non, il est japonais.
11:15Ah, vous connaissez l'info ?
11:17Oui.
11:18Ah bon ? C'est quoi, mon info ?
11:19C'est qu'en Allemagne, il y a une taxe.
11:21Il y a un impôt sur les chiens.
11:23Ça leur rapporte énormément d'argent.
11:25Vous m'épatez, l'allerie d'experts.
11:26Et oui, il y a désormais les chiens payant un impôt en Allemagne.
11:30Donc Valérie a tout dit.
11:32On peut lancer le son.
11:34De l'autre côté du Rhin,
11:36les propriétaires mettent la patte au porte-monnaie.
11:39Ça dépend du nombre de chiens que vous avez.
11:42Pour ces berlinois,
11:44la possession d'un chien coûte 120 euros par an.
11:47Un tarif dégressif
11:49qui passe par exemple à 180 euros pour deux animaux.
11:53Moi, je trouve ça très bien qu'il y ait des impôts sur les chiens.
11:55Et c'est aussi un bon critère pour décider si on en veut réellement.
11:58Comme ça, on sait qu'il va y avoir des coûts.
12:01En plus de responsabiliser les propriétaires,
12:04la taxe a rapporté à l'État 421 millions d'euros l'an dernier.
12:09Voilà, M. Barnier.
12:11Moi, je vous trouve des solutions
12:13pour renflouer les dettes de l'État.
12:15Pourquoi pas ?
12:17Les propriétaires de chats, de chiens,
12:19sont souvent dans une solitude effective.
12:22Et ce n'est pas nécessairement des gens qui ont les moyens.
12:24On voit bien le cliché de la bourgeoise
12:27du 16e arrondissement avec son caniche.
12:29Mais on est souvent loin de cette réalité.
12:31Votre fille est dans un problème de solitude.
12:35Non, mais c'est son père irresponsable
12:38qui lui a offert un chien un jour.
12:40Qui vous taquine, évidemment.
12:42Je finis toujours mon zapping en musique.
12:45Et je ne pouvais pas finir sans la chanson préférée
12:48de Samuel Paty, le documentaire
12:51qui s'ouvre sur le cercueil de Samuel Paty
12:56et sa chanson préférée
12:58qui est Love One de U2.
13:21We live too late tonight
13:28To drag the past out into the light
13:33We're one but we're not the same
13:37We get to carry each other
13:40Voilà, et on se retrouve dans un instant avec...
13:42Et oui, quand c'est U2, alors là, ça se voit que c'est pas la Starac.
13:45Non, la Starac, ça m'a tenu 10 secondes.
13:47Allez, on se retrouve dans un instant
13:49avec Stéphane Simon et Michaëlle Paty,
13:51la sœur de Samuel Paty.
13:53Elle témoigne dans un doc extrêmement fort
13:55qui sera diffusé demain soir sur C8.
14:09Les invités du jour, Stéphane Simon, Michaëlle Paty.
14:12Bonjour, Michaëlle Paty.
14:14Merci d'être avec nous ce matin.
14:17Vous êtes à distance.
14:19Vous êtes la sœur de Samuel Paty.
14:22Vous publiez un livre, Le Cours de M. Paty.
14:25Ce livre que vous avez co-écrit avec Émilie Frèche
14:29qui paraît aux éditions Albin Michel
14:31et qui paraît demain.
14:33Et ce soir, les derniers jours de Samuel Paty.
14:36Demain soir.
14:38Le combat de sa sœur pour la vérité.
14:41C'est un document très fort
14:43qui a été produit par Stéphane Simon
14:45qui est avec nous.
14:47Michaëlle Paty, merci d'être là ce matin.
14:50Vous travaillez.
14:51Vous êtes à distance, on le disait.
14:53Vous habitez dans le sud de la France.
14:55J'ai trouvé votre témoignage extrêmement puissant,
14:57bouleversant et en même temps révoltant
15:01parce que ce que vous dites dans ce doc,
15:04c'est que votre frère n'était pas le professeur naïf
15:08qui a fait un cours comme ça
15:11et qui en a subi les conséquences.
15:13Il avait alerté sur ce qui s'est passé.
15:15C'est ça le message principal ?
15:17Le message principal,
15:19qu'il soit dans le documentaire ou dans le livre,
15:22c'est qu'il a été laissé seul.
15:25Malgré toutes les alertes qu'il a pu faire remonter,
15:29il y a eu partout des défauts d'analyse de la situation
15:32qui n'ont pas permis d'assurer sa protection.
15:35Ce qui est assez marquant dans ce documentaire,
15:39c'est que la peur est là partout.
15:41Peur des institutions, peur des collègues,
15:44peur de tout le monde.
15:46Pourquoi vous, vous n'avez pas peur ?
15:48Parce que je pense qu'il faut rétablir
15:50ce que le mot peur veut vraiment dire.
15:52Pour moi, à mes yeux, à l'heure actuelle,
15:55c'est juste une cinglante complaisance.
15:57On ne peut plus avancer cet argument
16:00comme seul motif pour ne pas agir.
16:03Je pense qu'il faut mettre ces peurs de côté.
16:05Je voudrais dire une chose.
16:07Il y a quelque chose qui me sidère,
16:10c'est notre capacité à faire des hommages
16:12toutes les deux minutes, mais un peu de courage.
16:14Remplaçons hommage par courage.
16:16Vous dites également que vous avez entendu trop de oui-mais,
16:21un peu comme après Charlie.
16:23En France, on ne met pas de oui-mais
16:25après qu'un professeur se soit fait décapiter.
16:28On met un point.
16:30Oui, je pense que cet événement tragique
16:33où mon frère a été décapité en 2020,
16:37ça aurait dû être l'événement de trop.
16:40Celui qui aurait dû permettre un vrai sursaut.
16:43Mais en fait, tout ce qui a été dit après,
16:45c'était juste la fameuse phrase de M. Blanquer,
16:47il y aura un avant et un après Samuel Paty.
16:49Sauf que le après, c'est totalement absurde
16:53parce qu'à l'heure actuelle,
16:54avec toutes les offensives qui sont menées,
16:56on est dans le pendant.
16:58Ce qui m'intéresse aussi dans le documentaire,
17:02c'est qu'à un moment, vous avez un discours,
17:05vous rencontrez le Président de la République et sa femme.
17:08Est-ce que vous avez encore son téléphone ?
17:11Et pourquoi vous n'appuyez pas auprès de lui
17:14toute votre colère et tout ce que vous racontez
17:17dans votre livre et dans le documentaire ?
17:20Qu'est-ce qui fait que lorsqu'on peut parler
17:22au Président de la République,
17:24il y a quand même un autre assassinat
17:27et les choses n'avancent pas
17:28alors que vous avez ce contact avec le chef d'État ?
17:31Alors, je n'ai pas le contact avec le chef de l'État.
17:34Je l'ai rencontré à deux reprises.
17:36Vous n'avez pas laissé son téléphone ?
17:38Je n'ai pas les coordonnées de l'Élysée.
17:40Incroyable !
17:41Oui, mais d'un autre côté.
17:43Voilà, ça paraît totalement logique
17:45que je ne puisse pas forcément échanger en direct par lui,
17:48mais je pense que tout ce que j'ai pu mettre en œuvre
17:50depuis plusieurs années,
17:52c'est quand même pour que ça remonte jusqu'à l'Élysée,
17:55de manière peut-être indirecte,
17:57mais en tout cas, il en a forcément l'information.
17:59Oui. Est-ce qu'il y a, Stéphane Simon, un après,
18:01Samuel Paty, un après, Dominique Bernard,
18:03quand on voit ce qui s'est passé,
18:05évidemment dans une moindre mesure la semaine dernière,
18:07vous l'évoquiez avec cette jeune fille
18:09qui frappe son professeur,
18:11la peur, elle est toujours là,
18:13l'autocensure est toujours là chez les enseignants.
18:15On l'entendait dans le zapping tout à l'heure.
18:17Je crois qu'il y a chez Michael Paty,
18:19je vais lui faire un compliment par téléphone,
18:21elle a une capacité à synthétiser en une phrase
18:24la réalité d'une situation.
18:26La réalité de cette situation,
18:28c'est qu'il n'y a pas d'avant et d'après Samuel Paty.
18:31Il y a un pendant, on est en plein dans le pendant.
18:33Rien n'a véritablement changé.
18:35On va peut-être parler de cette minute de silence hier,
18:39dont on a l'impression que tout s'est bien passé,
18:41mais la vérité sur le terrain,
18:43c'est qu'il y a tellement de collèges,
18:45tellement d'établissements qui n'ont pas fait
18:47cette minute de silence.
18:48Ça veut dire que c'est du maquillage ?
18:50Ça veut dire que c'est du bidouillage, oui, évidemment.
18:52Mais quand vous avez des consignes pas claires
18:54qui sont données par le ministère de l'Éducation nationale,
18:57chacun fera suivant sa liberté pédagogique
19:00et suivant ses modalités,
19:02cette minute d'hommage.
19:04Quand vous ne donnez pas un cadre,
19:05vous laissez la possibilité à chacun de faire ou de ne pas faire.
19:08C'est ce qui s'est passé dans énormément de collèges.
19:12Il y a eu des remontées ou pas ?
19:14J'ai interrogé 2-3 enseignants.
19:16Il y avait certes des 6e, 5e qui disent
19:18que ça s'est plutôt bien passé.
19:20Quand ça se passe et que c'est organisé, c'est bien.
19:24Mais quand on vous donne si peu d'informations,
19:26si peu de préparation et qu'on laisse faire,
19:29il y a des établissements scolaires qui font bien les choses
19:32et d'autres qui ne le font pas bien.
19:34Mais vous savez que dans l'Oise,
19:35il y a aussi des professeurs
19:37qui ont souvent une appartenance idéologique bien particulière
19:41qui vont dire non, c'est la liberté pédagogique,
19:44on ne le fera pas.
19:46Dans votre documentaire, on voit,
19:48et ma question s'adresse à Michael Pathy,
19:50dans votre documentaire, on voit Michael Pathy être au tribunal.
19:53Alors on comprend très bien dans le documentaire qui est incroyable
19:56tout ce qui s'est passé, les enchaînements,
19:58une élève ment, une élève n'était pas à un cours
20:01et puis il y a un enchaînement,
20:03au point où des élèves sont payés par le futur tueur de Samuel Pathy.
20:08Ces enfants sont mineurs, ils vont au tribunal
20:12et là en sortant du tribunal, vous trouvez Michael Pathy
20:15que les peines ne sont pas assez fortes,
20:17vous êtes en colère, vous auriez aimé qu'ils aillent quelle peine ?
20:22Tous ces mineurs qui étaient au procès l'année dernière
20:25ont couru jusqu'à deux ans de prison ferme.
20:30Ce qui est assez déplorable, c'est de ne pas vouloir forcément imposer le ferme
20:36mais au moins mettre ces peines avec sursis.
20:40Ça me semblait un minima.
20:42Pour nous, la famille proche, c'est forcément très décevant,
20:46surtout notamment pour la petite menteuse
20:49qui s'en ressort particulièrement bien
20:51et qui n'a pas vraiment montré clairement du signe qu'elle regrettait son geste,
20:57soutenue par des avocats qui défendaient sa cause.
21:01Et son père ?
21:03Il ne s'est jamais excusé auprès de vous ?
21:08Son père exprime régulièrement des longues lettres d'excuses
21:12qu'il transmet aux juges.
21:14On en a connaissance.
21:17J'attends de voir réellement, quand je l'aurai en face,
21:22quel argumentaire il va être capable de sortir
21:25pour expliquer qu'il s'est simplement fait mener par le bout du nez par sa gamine.
21:29Mais en même temps, il était consentant.
21:31J'ai envie de dire qu'il n'a pas cherché.
21:33C'est ce qui frappe aussi dans le documentaire,
21:35c'est de voir toute la série de dysfonctionnements.
21:37C'est-à-dire qu'on aurait pu arrêter ça très vite
21:39si on avait très vite, dès le départ, dit
21:41mais cet élève n'était pas en classe,
21:43elle n'a pas assisté à ce cours.
21:45Ce qui s'est dit n'est pas vrai.
21:47Samuel Paty n'a pas demandé aux élèves de tourner la tête.
21:51Il n'a pas dit aux musulmans de sortir.
21:53Toutes les mensonges qui ont été dits n'ont pas été démentis.
21:57Ben oui, ça c'est le pire.
22:01C'est ça qui est terrible.
22:03En fait, c'est assez simple.
22:05Tout le monde le sait que si une rumeur n'est pas démentie,
22:07elle va forcément enfler.
22:09Ce qui est hallucinant, c'est qu'on va pointer du doigt
22:12la responsabilité de mon frère dans tous ces événements
22:14et que personne ne va prendre le temps,
22:16que ce soit la police, que ce soit l'établissement,
22:19que ce soit le rectorat,
22:21de convoquer ce père
22:23et de le mettre devant le fait accompli.
22:25Elle est absente.
22:27Elle a donc fabule. C'était simple.
22:29Elle a menti, elle n'était pas là,
22:31donc ce qu'elle raconte est faux.
22:33Et les enseignants, c'est ce que nous dit une auditrice
22:35qui vous a vu dans votre témoignage sur cet A8
22:37qui dit j'ai été très choquée de voir que les professeurs
22:39ne l'avaient pas soutenu.
22:41Et cette phrase terrible d'un des enseignants
22:44Samuel a merdé.
22:46Vous vous rendez compte
22:48des conséquences de cette phrase ?
22:50Peut-être vous vouliez ajouter quelque chose ?
22:52Je voulais dire un petit mot sur
22:54Brahim Chnina, l'homme qui va devoir rendre des comptes
22:56à la barre le mois prochain,
22:58qui est le père de la petite menteuse.
23:00Je voulais dire que cet homme,
23:02il a été auditionné évidemment plusieurs fois
23:04par la police, puis par le juge d'instruction
23:06et il est resté sur la version de sa fille
23:08très très très longtemps.
23:10Voilà, c'était ma question.
23:12Il est resté très longtemps sur la version
23:14non ma fille ne peut pas m'avoir dit
23:16de mensonges, non ce que vous dites
23:18ce n'est pas la réalité, etc.
23:20Et puis il a fallu lui mettre
23:22les points sur les i et lui apporter
23:24les preuves noires sur blanc
23:26pour qu'il commence à regretter.
23:28Mais il faut quand même voir que
23:30les regrets ont été bien tardifs.
23:32Est-ce que dans cette période
23:34votre frère vous a
23:36appelé et vous avez fait
23:38part de son désarroi
23:40ou durant toute cette période
23:42il s'est replié sur lui-même, vous n'avez eu aucun contact ?
23:44Alors durant
23:46cette période malheureusement notre attention
23:48était tournée vers notre
23:50papa qui était gravement malade à cette période.
23:52Donc je pense
23:54qu'il ne nous en a pas parlé
23:56déjà parce qu'il ne voulait
23:58pas créer de l'inquiétude sur une inquiétude
24:00et
24:02clairement Samuel
24:04on lui a véhiculé le message
24:06que la situation était pris en main
24:08qu'il y avait
24:10des policiers qui étaient là en ronde
24:12qui tournaient, qu'il y avait des écoutes.
24:14On lui a vendu qu'il était protégé.
24:16Oui, ce que vous dites dans le doc.
24:18Et moi j'avais une question, on voit
24:20évidemment par rapport à ces 4 ans
24:22Samuel parti partout.
24:24J'ai une question un peu personnelle, vous n'êtes pas obligés
24:26de répondre mais je vous la pose quand même.
24:28Comment on protège et comment son
24:30fils est protégé
24:32de tout ça,
24:34de voir le nom de son père
24:36partout ? C'est la question que je me suis posée
24:38sur cet enfant
24:40dont personne ne parle.
24:42Cet enfant et sa femme, on n'en parle
24:44pas beaucoup dans les médias et moi j'ai
24:46beaucoup pensé à eux en voyant votre documentaire.
24:48Moi je pense
24:50qu'il faut conserver
24:52justement le fait qu'on ne les voit pas.
24:54C'est leur volonté
24:56et je la respecte parfaitement.
24:58Si je peux m'autoriser
25:00une petite précision. Lorsque j'ai écrit
25:02mon livre il y a un petit
25:04moment, j'ai cherché à rencontrer
25:06évidemment sa compagne
25:08mais ça a été
25:10un niet catégorique.
25:12Donc évidemment on respecte
25:14dans ces cas-là la volonté de s'extraire.
25:16Moi j'imagine la douleur
25:18et puis cet enfant
25:20qui va voir des rues,
25:22des choses qui concernent son père.
25:24Donc évidemment quand je vois le documentaire
25:26à un moment il évoquait une fois
25:28son fils mais à un moment
25:30je pense à ça en disant
25:32comment on vit avec
25:34l'image de ce père qui est
25:36devenu un savant.
25:38C'est impérément donc forcément que cet enfant
25:40il gardera de son papa
25:42des souvenirs tendres.
25:44Après c'est difficile.
25:46Comment il va
25:48grandir, comment il va prendre
25:50connaissance de tout ça, ça c'est quelque chose
25:52qu'il faudra être très très vigilant.
25:54On va marquer une petite
25:56pause pub et on se retrouve
25:58dans un instant avec vous. A tout de suite.
26:02Le 10h midi Sud Radio Média
26:04Valérie Expert
26:06Gilles Gansman
26:08Sud Radio
26:10Le Supplément Média
26:12Le Supplément Média toujours avec Stéphane Suimon,
26:14journaliste, producteur et Michaëlle Paty.
26:16Vous êtes infirmière anesthésiste,
26:18vous êtes la sœur de Samuel Paty.
26:20Vous publiez le cours de M. Paty
26:22co-écrit avec Émilie Frèche
26:24aux éditions Albain Michel
26:26qui paraît demain et
26:28demain soir également
26:30le dernier jour de Samuel Paty, le combat
26:32de sa sœur pour la vérité, c'est un document
26:34très fort, très puissant. Vous avez une personnalité
26:36on le disait avant que vous
26:38ne soyez avec nous en début d'émission
26:40vous avez une personnalité très forte
26:42vous êtes
26:44j'ai envie de dire d'un courage
26:46admirable dans ce que vous dites
26:48dans ce que vous faites et d'une détermination
26:50qui force l'admiration
26:52et dans ce documentaire
26:54vous démontez avec Stéphane Simon
26:56point par point tous les mensonges
26:58qui ont pu être dit sur votre frère
27:00toutes les...
27:02l'enquête que vous avez menée
27:04je disais à Stéphane Simon
27:06hors antenne, il y a
27:08ses poignants de savoir que Samuel Paty
27:10avait un marteau pour se protéger
27:12un simple marteau
27:14parce qu'il se sentait en danger
27:16il faut mettre ça en perspective
27:18avec le mail qu'il fait
27:20le dimanche soir à ses collègues
27:22et à la principale pour dire
27:24je suis... d'abord il rétablit
27:26la réalité des choses
27:28il dit mais attendez tout est parti
27:30d'un mensonge et puis
27:32il dit je suis aujourd'hui
27:34menacé par les islamistes
27:36il établit donc
27:38l'existence de cette menace
27:40il se googlise, il voit bien
27:42tout ce qui traîne sur son compte
27:44c'est absolument indigne
27:46et terrible et il va
27:48pour se protéger
27:50je dirais faire le tour
27:52de sa cuisine, de ses affaires
27:54et prendre un marteau
27:56qui est issu d'une petite boîte à outils
27:58que son père lui a offert quand il était étudiant
28:00enfin on voit bien que c'est totalement dérisoire
28:02de laisser un professeur comme ça
28:04et on découvre l'organisation aussi des frères musulmans
28:06qui infiltrent toutes les strates
28:08de la société et on découvre
28:10dans le téléphone, alors je ne sais plus
28:12si c'est du père ou de
28:14l'autre individu
28:16un véritable
28:18une feuille de route en fait
28:20c'est assez
28:22c'est assez organisé
28:24bien sûr que c'est organisé
28:26il y a vraiment, vous savez, on minore totalement
28:28comment dirais-je
28:30il y a quelque chose d'un petit peu
28:32presque raciste, vous voyez ce que je veux dire
28:34chez beaucoup de gens qui disent
28:36bon finalement ils ne sont pas capables d'organiser ça
28:38mais bien sûr que si, ces islamistes
28:40sont capables d'organiser des choses
28:42extrêmement élaborées
28:44ils ont bien compris
28:46où notre société avait des faiblesses
28:48oui parce que c'est ça
28:50j'ai posé la question à Michael Paty
28:52c'est que ce n'est pas
28:54il n'a pas été assassiné par un fou
28:56parce qu'on aurait pu dire, allez c'est un fou
28:58qui l'a assassiné
29:00et c'est ça aussi sur lequel peut-être
29:02il faut se battre, ce n'est pas
29:04un événement point barre
29:06et puis il n'y en a pas d'autre
29:08vous l'avez souvent entendu ça, j'imagine au début
29:10que c'était un événement sporadique
29:12et puis
29:14c'est tombé sur votre frère
29:16oui enfin
29:18je pense que quand même l'événement qui est arrivé à mon frère
29:20peu de gens ont juste dit
29:22que c'était
29:24tout le monde savait parfaitement
29:26qu'il allait y avoir un prochain
29:28étant donné qu'il n'y avait aucune mesure corrective
29:30qui avait été faite
29:32une des failles principales
29:34qui a permis
29:36que mon frère puisse être décapité
29:38par un islamiste
29:40qui était déjà bien connu
29:42des renseignements territoriaux
29:44qui avait été signalé sur Faros à plusieurs reprises
29:46et qui on pouvait le voir
29:48chercher une cible activement
29:50il en avait trouvé
29:52une autre qu'il a délaissée
29:54quand on lui a offert sur un plateau
29:56une notion de blasphème
29:58le nom de mon frère
30:00et son lieu d'exercice
30:02pour lui c'était clairement défini
30:04il avait trouvé de quoi faire son djihad en France
30:06sauf que ça aurait dû être
30:08détecté bien avant
30:10si les renseignements territoriaux
30:12avaient fait ce pour quoi ils sont faits
30:14normalement des veilles sur internet
30:16et étrangement
30:18alors qu'ils avaient la connaissance des deux vidéos
30:20qui circulaient et qu'il y avait
30:22des floppés de messages de haine qui en découlaient
30:24et pour autant soit
30:26il n'y a pas eu de veille, soit ils ne s'en sont pas souciés
30:28Qu'est-ce que vous voulez qu'on retienne
30:30de la journée de
30:32demain ? Qu'est-ce que vous aimeriez dire
30:34aux français ?
30:36Ben simplement
30:38qu'il va peut-être falloir relever un petit peu la tête
30:40pour prendre les choses en main
30:42Oui, il y a une de nos auditrices
30:44qui dit qu'il faudrait monter le documentaire
30:46dans les écoles
30:48pour montrer
30:50la fabrication du mensonge
30:52Oui, ça peut être
30:54effectivement des projets, j'attendrais que l'éducation nationale
30:56fasse un pas vers moins
30:58c'est pas toujours évident de leur part
31:00C'est-à-dire ?
31:02Ben c'est-à-dire
31:04qu'il y avait déjà eu les années précédentes
31:06un autre projet
31:08qui était nettement moins important
31:10c'était notamment
31:12pour une chanson qui aurait pu être
31:14fait écouter dans les établissements scolaires
31:16ils ont refusé
31:18de s'en emparer
31:20Vous savez, le déni
31:22malheureusement c'est un mal français
31:24c'est un pays qui a été grand
31:26on le sait tous, mais c'est un pays
31:28qui ne se relève pas de connaître des difficultés
31:30et qui préfère nier les difficultés
31:32plutôt que de les affronter
31:34Or, je crois que le combat
31:36contre l'islamisme ne se
31:38fera et ne pourra être
31:40triomphant qu'à partir du moment où
31:42les gens sortiront du déni
31:44et se relèveront les manches
31:46c'est un effort de chaque instant
31:48mais c'est un effort absolument indispensable
31:50Mais quand on voit dans votre documentaire
31:52qu'un enseignant sur deux de moins de 30 ans
31:54refuserait d'enseigner dans un collège
31:56Samuel Paty, le boulot
31:58est considérable
32:00Et n'oubliez pas cet autre chiffre
32:02un enseignant sur deux disent
32:04qu'ils pratiquent l'auto-censure
32:06c'est-à-dire qu'ils n'apprennent plus
32:08ce que le programme met
32:10en devoir
32:12d'enseigner
32:14et que ça c'est une défaite
32:16Et que le collège actuel ne veut pas s'appeler Samuel Paty
32:18Il va l'être normalement
32:20Michael Paty
32:22il va prendre le nom normalement ?
32:24Oui, il va prendre le nom
32:26après c'est vraiment une question de formalité
32:28pour que ça remonte jusqu'au département, des choses comme ça
32:30ce qui a un petit peu
32:32malgré leurs arguments avancés
32:34On a souhaité que tous les élèves qui avaient pu connaître
32:36mon frère et quitter l'établissement
32:38sauf que pendant 4 ans on a juste
32:40laissé l'islamisme gagner encore beaucoup de terrain
32:42on reprend une prise de guerre uniquement
32:44Le père
32:46de la petite menteuse
32:48comme vous l'appelez
32:50ainsi que l'autre homme
32:52qui est à l'initiative de la diffusion
32:54d'un certain nombre de messages
32:56ils sont en prison en ce moment ?
32:58Oui, ils sont en prison depuis le
33:00premier jour de leur arrestation
33:02toutes les demandes de remise en liberté
33:04qui ont été nombreuses, ont été rejetées
33:06et donc
33:08ils comparaîtront
33:10je dirais
33:12enfin je ne sais plus
33:14exactement quel est le terme consacré
33:16mais enfin ils comparaîtront non-libres
33:18à l'audience qui aura lieu au mois de novembre
33:20Vous allez y assister
33:22Michael Paty ?
33:24Je vais essayer d'assister à ce que je
33:26considère personnellement
33:28les moments importants de ce procès
33:30et je serai moi-même
33:32appelée à la barre
33:34Et de les voir en vrai, c'est quelque chose
33:36qui vous glace ?
33:38qui vous fait peur ? Ou au contraire
33:40vous avez envie d'affronter leur regard ?
33:42Non, je vais affronter
33:44leur regard
33:46J'ai absolument pas peur
33:48je pense qu'il faut qu'ils voient
33:50qu'ils n'auront pas
33:52entre guillemets
33:54ils ne pourront pas m'avoir
33:56autrement c'est juste
33:58leur dire qu'ils ont gagné
34:00si je vais au procès et que je vais expliquer
34:02toute la peine et la souffrance que je peux avoir
34:04en fait ils ont gagné
34:06donc il faut effectivement
34:08à un moment montrer l'inverse
34:10montrer l'inverse
34:12et dire
34:14et que les choses soient dites
34:16tranquillement
34:18Ce ne sont pas que les larmes
34:20et les bougies
34:22et les nounours en peluche
34:24qui nous permettront de sortir de là
34:26et ce n'est pas simplement en disant
34:28ils n'auront pas notre haine
34:30ça c'est un message un peu bisounours
34:32et on voit bien qu'il n'est pas productif
34:34vous vous souvenez, il faut le rappeler
34:36Charlie Hebdo
34:38c'était il y a 15 ans
34:40le Bataclan
34:42tous ces événements
34:44on a eu une foultitude
34:46c'était il y a 10 ans
34:48le Bataclan
34:50mais ce que je veux dire c'est que tout ça
34:52fait que ça fait une somme d'attentes
34:54d'attentes islamistes, de problèmes que l'on a connus
34:56dont on n'a pas voulu
34:58considérer qu'ils étaient
35:00des événements très puissants
35:02et qu'il fallait s'y coller
35:04donc on a fait
35:06les bouquets de fleurs, les bougies etc
35:08mais ça ne marche pas
35:10Il y a un moment important dans votre doc
35:12pour moi c'est un doc sociétal
35:14c'est ce que je vous ai écrit par sms
35:16après avoir vu le doc
35:18je trouve que c'est un vrai doc sociétal
35:20il y a une phrase importante que dit un des accusés
35:22c'est que si j'avais été israélien
35:24il ne serait pas passé
35:26cette même chose
35:28si j'avais été juif
35:30oui pardon
35:32si j'avais été juif
35:34est-ce que quand vous voyez toutes les déclarations
35:36de la France Insoumise
35:38par rapport aux écoles et autres
35:40comment vous réagissez quand vous voyez tout ça ?
35:44c'est à dire
35:46par rapport à ce qu'ils sont
35:48en train de ne pas dénoncer
35:50qu'il y aurait des offensives islamistes
35:52au sein des établissements scolaires
35:54absolument
35:56je vous avoue que ça m'agace
35:58ça m'agace fortement
36:00de refuser de nommer
36:02correctement les choses
36:04c'est uniquement à des fins électorales
36:06on le sait tous
36:08moi je pense qu'à l'heure actuelle
36:10il faut vraiment le reposer
36:12que nous en tout cas on a le droit de s'indigner
36:14c'est important
36:16et pas que juste après un attentat
36:18c'est tout le temps
36:20il faut faire barrage
36:22mais je voulais préciser que
36:24l'homme dont on parle il s'appelle Abdel Hakim Seyfrioui
36:26il est en prison actuellement
36:28et il faut savoir
36:30que c'est lui qui a monté l'antenne du Hamas
36:32en France
36:34c'est la même mouvance
36:36qui n'est pas simplement
36:38anti-sioniste, ce sont des antisémites
36:40notoires qui pensent que sincèrement
36:42déjà ils ne voient pas
36:44le problème à ne pas être
36:46interdits d'accès
36:48à la principale, ils s'invitent
36:50comme ça dans l'établissement
36:52comme s'ils avaient table ouverte
36:54il y en a un qui ment disant que je suis le porte-parole
36:56il ment et je suis le porte-parole
36:58des imams de France, ce qui est absolument faux
37:00il fait une pression
37:02épouvantable sur cette principale
37:04et il pense
37:06que si
37:08il avait été juif, il aurait été reçu
37:10immédiatement, vous voyez la perversion
37:12de l'esprit et la tournure
37:14totalement machiavélique
37:16et c'est ça qu'on découvre dans votre doc
37:18c'est toute cette mécanique qui s'enchaîne
37:20et cette phrase
37:22ce n'est pas un coup de tonnerre
37:24dans un ciel serein, ça veut bien dire
37:26qu'il y a un terreau, il y avait
37:28quelque chose qui était déjà là
37:30et c'est ce qu'on découvre aussi
37:32ça remet les choses en perspective
37:34en place sur un certain nombre
37:36de choses qui ont été dites
37:38et qui étaient fausses
37:40et sur l'errance de Samuel Paty
37:42sur ces 11 jours
37:44qui ont suivi son cours, les mensonges
37:46la peur, le non soutien
37:48toutes les défaillances
37:50et vous prononcez le mot
37:52de scandale d'Etat, Stéphane Simon
37:54Oui, je pense qu'il y a un scandale d'Etat
37:56alors évidemment, le prochain procès
37:58sera celui des complices
38:00et présumés de Samuel Paty
38:02mais ensuite, il y aura
38:04les responsabilités de l'Etat qu'il faudra
38:06examiner de près, ça, ça se fera
38:08dans un second temps auprès du
38:10tribunal administratif
38:12Mickaël Paty et son conseil Maître Cheikh
38:14sont déposés à un
38:16recours pour examen
38:18Merci à tous les deux, merci beaucoup
38:20Mickaël Paty d'avoir été avec nous
38:22je rappelle votre livre, le cours de M. Paty
38:24ça part aux éditions Albin Michel
38:26demain et puis demain soir
38:28également, les derniers jours de Samuel Paty
38:30le combat de sa soeur pour la vérité
38:32c'est à 21h15
38:3421h20 à ne pas manquer
38:36pour demain soir
38:38sur C8
38:40à tout de suite

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