Le Bonheur Conjugal - 1965 - Episode 8 - Les Bonnes Manières

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DB - 09-10-2024

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Transcription
00:30Mon huitième cours est intitulé
00:32Des bonnes manières.
00:33Le mensonge, madame, mesdemoiselles, messieurs,
00:37n'est jamais une solution, et surtout pas dans un ménage.
00:40Colette et Dominique en font la triste expérience.
00:47Ça ne peut pas durer comme ça.
00:49Je veux une explication, et je l'aurai.
00:51Adresse-toi à ton destin.
00:53C'est ce que j'ai fait.
00:54C'est ce que j'ai fait.
00:56C'est ce que j'ai fait.
00:59Adresse-toi à ton détective. Il te fera un rapport.
01:02Tu m'as trompé honteusement.
01:03Je t'aurais trompé si j'avais pris un amant.
01:06Dis pas une chose pareille. J'ai le cœur qui se serre.
01:09Je n'ai pas pris un amant. J'ai pris des cours.
01:11C'est sûrement moins divertissant.
01:13Quoi ?
01:14Tu me disais que j'avais plus de conversations.
01:16Que mes histoires de bonne femme t'assommaient.
01:19Qui a tort ? Tous les deux.
01:20Laissons-les dire ce qu'ils ont sur le cœur.
01:23Il fallait me dire que ça n'allait pas.
01:25Je te l'ai dit cent fois.
01:27Tu ne me faisais jamais attention.
01:28Si tu m'avais dit que je retournais, je t'aurais écouté.
01:31Tu m'aurais écouté et interdit d'y aller.
01:35Je ne sais pas ce que j'aurais fait.
01:39Quand je pense que tu m'avais juré amour,
01:42fidélité,
01:45amitié...
01:46J'avais juré s'aimer.
01:49J'ai tué ma promesse.
01:50On me ment tant comme un arracheur de dents.
01:54Tout ce que je te reproche,
01:55ce sont ces films que tu n'as pas vus
01:58et que tu me racontais avec force détail.
02:01Les parapluies de Cherbourg,
02:03le coup de la marchande de parapluies qui faisait faillite.
02:06Je te racontais quelque chose.
02:08Tu m'as pris pour un imbécile.
02:10Ils se jettent à la tête leurs souvenirs empoisonnés
02:12pour se torturer. Autant de vieux disques.
02:14Tu ne pouvais pas être ici pour t'expliquer
02:17au lieu de nous ridiculiser devant Octave avec ton vieux flic.
02:19Vous allez voir, tout ça va être ma faute.
02:21Parfaitement.
02:22Si j'avais pas affaire à un égoïste, à un nabard.
02:25Ne répète pas ça.
02:26Si je le répéterais.
02:27Même pas à me payer une fin de ménage.
02:29J'aurais dû m'apercevoir le premier soir à Venise.
02:32Le jour où tu as perdu ta bague.
02:33Il y a fait longtemps.
02:35Ma mère avait raison.
02:36Oui, ta mère. Parlons-en.
02:38Je vais savoir ce qu'elle pense de moi.
02:40Ça va être du propre.
02:41C'est parti. Écoutez-les, les vieux disques.
02:44Pourquoi tu ne l'as pas écouté ?
02:45Tu ne serais pas encombré d'une fille de joie
02:47et d'un amateur de mots croisés.
02:49Et si on parlait de tes nuits d'équinoxe ?
02:51Tes nuits périllantes. Tes nuits lubriques.
02:53Comment tu as dit ça ?
02:55J'ai dit lubrique.
02:56Moi, lubrique. C'est la meilleure.
02:57Quand M. se jette sur moi comme un hussard.
02:59Gouja.
03:00C'était peut-être moi, le gouja,
03:02le soir où l'on est arrivé pour dîner chez les Falabras.
03:04Et où on a dû les attendre une demi-heure.
03:06Ce même soir où je t'ai sauvé la mise
03:08avec son histoire à la Godi du directeur accroché dans le lit.
03:11Non, c'était son employé.
03:13Moi, j'en ai assez entendu. Je me couche.
03:15Et un peu contente.
03:17À ça, il y a de quoi.
03:18Plus contente que jamais de retourner aux arts déco.
03:20Enfin, un peu de liberté.
03:21Mais, ma chérie, tu es libre. Tu es parfaitement libre.
03:24Libre de faire n'importe quoi. Même libre de prendre un avance.
03:27Seulement, je te préviens, il y a un certain nombre
03:29de charmantes personnes qui tournent autour de moi.
03:31Tes secrétaires, mes cours, venez les retrouver dès ce soir.
03:34Moi, j'ai un cours à apprendre.
03:36Mais qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre ?
03:38Ta bonne femme, on n'a pas dessus la tête de toi
03:41et tes crises de nerfs.
03:42Le divorce. Moi, je vais demander le divorce.
03:45Brouhaha.
03:49Bravo. Il était affreux, le cadeau de ma belle-mère.
03:52De ma mère ?
03:53Oui. Et pour le divorce, tout à fait d'accord.
03:56Je téléphone demain à l'avocat de papa.
03:57Oui, pour la voiture.
03:59Il faudra qu'on en reparle. Il faudra d'abord que tu l'aies méritée.
04:01Parce que je l'ai pas méritée ?
04:02Toi, t'as pas mérité de rentrer dans mon lit.
04:04C'est ce qu'on va voir.
04:05C'est tout vu.
04:06C'est...
04:08Bon, alors, c'est moi qui en sortirai.
04:10Bon. Moi, je vais aller dormir sur le divan du salon.
04:13Mais prends pas les deux.
04:16Bonne nuit, M. Saglier.
04:18Brouhaha.
04:23Souviens-toi d'oublier, a dit Kant.
04:27Le fait est là, absolu, le passé est le passé.
04:30Il a été vécu une fois pour toutes, on ne peut rien y changer.
04:32Donc, inutile de le réveiller.
04:34La vie, c'est le présent,
04:36qui peut être à tout instant modifié par la bonne volonté des êtres.
04:40Cela dit, cette dispute était inévitable.
04:43Les deux époux vivaient depuis quelque temps
04:44dans un climat de querelles avortées.
04:46Qu'est-ce qu'il y a à dîner ?
04:48Jambon, salade, yaourt.
04:50En disant des menus comme ça,
04:52t'es sûre que ça te surmène pas, non ?
04:53Je ne pense qu'à ton âge.
04:55Nous sommes loin du civet de lapin.
04:56Je t'ai téléphoné cet après-midi
04:58pour t'annoncer que j'avais invité M. et Mme Palabras à dîner,
05:01bien entendu, tu n'étais pas là.
05:04J'étais avec Chantal.
05:07De grands événements se préparent.
05:10Je crois qu'elle va se marier.
05:12Devine avec qui ?
05:15Avec notre ami Jérôme.
05:17Le nécrophage.
05:18Eh bien, ça lui apprendra.
05:20Ça lui apprendra quoi ?
05:21À se marier, pauvre pomme.
05:23Va vite comprendre aussi celui-là, tiens.
05:25Et maintenant, pour un instant,
05:26je vais vous demander d'imaginer que vous êtes américain.
05:28Si Colette et Dominique habitaient New York,
05:31il y a longtemps qu'ils auraient été voir un psychanalyste
05:33et que celui-ci aurait usé pour les guérir de leur agressivité
05:37d'une méthode nouvelle, celle du psychodrame.
05:41Que le médecin va faire jouer devant eux ou par eux
05:44des scènes qui leur apprendront à mieux se connaître.
05:47Voici donc un ménage américain,
05:49peut-être Colette et Dominique.
05:52Dès que les choses se gâtent,
05:53leur seconde nature les pousse à brancher le magnétophone
05:56afin que le docteur ait les éléments nécessaires
05:58pour analyser la situation.
05:59Ha, ha, ha, c'est oui.
06:01...
06:05Allô ?
06:07Docteur Sewell.
06:08M. Saglier.
06:10Bonjour, docteur... Bonsoir, docteur.
06:11Oui, je suis désolé de vous réveiller à une heure si tardive,
06:14mais ce qui se passe chez moi ce soir est très grave.
06:17Ah, ben, tout simplement,
06:18ma femme m'interdit l'accès du lit conjugal.
06:20Voilà, le lit conjugal, non.
06:22Comment ?
06:24Eh oui, eh ben, on s'engueule horriblement depuis un quart d'heure.
06:26Non, elle a déclenché le magnétophone dès le début de...
06:29Non, dés le début de la crise.
06:31Alors, si vous n'arbitrez pas le combat,
06:32je sens qu'on va s'étrepper !
06:35Vous pouvez nous recevoir tout de suite ?
06:36Merci infiniment. Eh bien, à tout de suite, docteur.
06:38Je vous remercie.
06:40Eh bien, viens, mon chéri !
06:41Ah, oui !
06:43Cette pièce n'est pas un cabinet médical ordinaire.
06:46Il s'agit d'une salle de combat conjugale,
06:48très en vogue chez les psychiatres américains
06:50qui ont fondé l'école de guerre des couples.
06:57En tout cas, il y a une chose que je vais lui dire.
07:02Je vous en prie, asseyez-vous.
07:04Vous vous croyez à l'abri derrière cette glace,
07:06mais je tiens à vous signaler que je ne vous quitte pas des yeux
07:09et ne perds pas un de vos gestes.
07:12Docteur, j'ai une chose à vous dire.
07:13Oh, pardon ! C'est moi qui parlerai la première.
07:15En aucun cas ! C'est moi qui ai eu la présence d'esprit
07:17de venir chez le docteur.
07:20M. Saglier, je vous avise, étant donné les circonstances,
07:24que je devrais vous prompter ma consultation au tarif tenu.
07:27Bravo ! Grippe sous comilet, ça va sûrement le calmer.
07:30M. Saglier, avez-vous pensé à m'apporter
07:32la bobine enregistrée du magnétophone ?
07:35Voilà, docteur.
07:37Je vous remercie.
07:38Je l'enverrai demain matin à mon bureau d'études
07:40et de mes psychothérapeutes.
07:43Bien entendu, vous êtes persuadé que tout ceci est une charge.
07:45Eh bien, non.
07:46Le traitement auquel vous allez assister est absolument authentique.
07:49C'est ce que les maîtres de cette école psychiatrique américaine
07:52appellent la scène de ménage planifié sous contrôle médical.
08:00Commençons.
08:01M. Saglier, est-ce la première fois qu'une de vos carelles
08:05atteint ce degré de virulence ?
08:06Oui, docteur.
08:07Les nuages s'accumulaient depuis quelque temps.
08:09Mais l'orage n'avait pas encore éclaté.
08:11Jusqu'au jour où cette sale menteuse...
08:13Docteur, je vous demande de lui faire retirer ce mot.
08:15Voyons, ne faites pas l'enfant.
08:19Bon, je retire.
08:22Vous disiez donc que c'est joici, Mme Saglier...
08:26a trahi ma confiance d'une façon ignoble.
08:28Docteur, s'il continue de m'insulter, je vous prie de le faire sortir.
08:31Désolé, madame, ce n'est pas prévu dans le traitement.
08:34Mme Saglier aurait-elle trahi votre confiance ?
08:37Vous aurez-t-elle trompé ?
08:40Elle a recommencé à faire du dessin.
08:42Pardon ?
08:43Oui, docteur, voilà mon crime. J'ai refait du dessin.
08:46Mais dans quelles conditions, docteur ?
08:49Et en compagnie de qui, madame ?
08:51Avec un garçon.
08:53Et voilà, docteur, avec un garçon.
08:55Sans ça, je ne serais pas venu vous réveiller en pleine nuit
08:57pour vous montrer les croquis de ma femme.
08:58Ça, c'est merveilleux.
09:00Ce garçon, c'est Octave, un bon vieux copain,
09:02un brave coqueur complètement inoffensif.
09:05Oui, madame.
09:06Il y a, comme vous dites, des braves copains aux apparences inoffensives.
09:09Et ce sont précisément ceux-là qui commettent souvent.
09:12Des ravages dans les ménages.
09:13Eh bien, ça, c'est en vrai.
09:15Alors, moi, j'aurais pas osé te le dire, malheureux.
09:17Alors là, ça, moi, je t'en foutrais, moi, des coquières mûres.
09:20Mais c'est ça, Gullière.
09:21Ici, c'est de ma maman que les points passent à vous.
09:23Si j'ai bien compris, madame,
09:25vous avez dissimulé à votre mari que vous avez repris vos cours.
09:29Oui, docteur, mais c'est de sa faute. Il me terrorisait.
09:32D'ailleurs, Octave ne l'a pas raté.
09:34Visque viscera à Hodge.
09:36Non, mais écoutez-la.
09:38Non, mais écoutez-la, tu es une gamine.
09:39Tu sais ce que tu mérites, toi, une bonne fessée.
09:42Attends un peu qu'on soit à la maison, toi.
09:43Vous entendez, docteur, il veut me battre.
09:45Si tu me touches, je le dirai à mon père et tu verras, mon père.
09:48Ne commencez pas à mêler vos parents à ces histoires.
09:51Alors, soyez raisonnables.
09:52Écoutez, nous avons assez perdu de temps.
09:54Je suppose que je vais retrouver sur ces pendes
09:56l'essentiel de ce que vous opposez.
09:59Moi, j'ai un courant à prendre.
10:00Ha, ha! Mais qu'est-ce qu'il faut pas entendre?
10:04Ta bonne femme en a par-dessus la tête de toi et tes crises de nerfs.
10:07Le dimanche!
10:08Ah, d'accord, tout à fait d'accord.
10:12Vous entendez, docteur? Il ne veut même pas mettre les décennaires.
10:14Je vous en prie, madame, je vais revenir en arrière.
10:23Et un peu contente.
10:24Ah, ça, il y a de quoi?
10:25Oui, plus contente que jamais de retourner aux arts déco.
10:28Enfin, un peu de liberté.
10:29Mais, ma chérie, tu es libre.
10:30Tu es parfaitement libre.
10:31Libre de faire n'importe quoi.
10:33Même libre de prendre un avance.
10:34Seulement, je te préviens, ma petite,
10:35il y a un certain nombre de charmantes personnes qui...
10:37Vous entendez, docteur?
10:38Qu'est-ce que vous faites? Mais, cours!
10:40Va les retrouver dès ce soir.
10:42Moi, j'ai un courant à...
10:42Vous entendez? Il me trompe. Voilà la preuve.
10:45Qu'est-ce qu'il faut pas entendre?
10:47Le dimanche! Moi, je vais demander le dimanche!
10:51Oui, je vois.
10:53Eh bien, je vais écouter ce test à mon bureau d'études.
10:55Et je pense que je décèlerai très vite
10:57à quelle famille de combattants j'ai affaire.
11:00Ceci est très important pour le traitement.
11:02Vous nous laissez?
11:07Quelques instants.
11:13Pour vous faire prendre la patience,
11:14je vais vous projeter un petit catalogue
11:17qui vous éclairera sur les principaux groupes
11:19de querelleurs conjugaux
11:21auxquels s'en rattachent la majorité des couples.
11:24Tournez-vous vers l'écran.
11:30Le premier groupe de la série des psychodrames.
11:33Combattants mâles, refusant le combat.
11:36Communément appelés fuyards.
11:39Individus gravement atteints.
11:42La tendance à s'endormir sous une avalanche d'injures
11:44conduit généralement à s'en aller ou tout droit au divorce.
11:48Sa femme le reverra peut-être dans quelques jours.
11:51Le premier groupe de la série des psychodrames.
11:54Combattants mâles, refusant le combat.
11:57Sa femme le reverra peut-être dans 15 ans,
12:00peut-être jamais.
12:02Variante féminine du fuyard, la fuyarde.
12:05Très répandue dans les pays européens
12:07où elle menace constamment de retourner chez sa mère.
12:27...
12:52Je passe rapidement le deuxième groupe absolument banal
12:55des destructeurs.
12:57Sans commentaire.
13:25...
13:33Les gens du troisième groupe sourient suavement et répondent,
13:38oui, mon chéri, oui, ma chérie.
13:41Ce sont des faux conciliants.
13:43Ils prétendent être d'accord pour avoir la paix.
13:46Ils accumulent grief, doute, mépris.
13:50Ce mélange explose
13:52et le résultat est un effroyable gâchis.
13:55Quand vas-tu m'aider, mon chéri?
13:57Très bientôt, ma chérie.
13:59Comment, mon chéri?
14:00Ça prend du temps pour faire les choses.
14:03Je dois m'en occuper, tu sais.
14:05Essaie de t'en occuper très bientôt, mon chéri.
14:08Bien sûr, ma chérie, le plus vite que je puisse.
14:10Comme ce soir?
14:12Mais, mon chéri, il n'y a pas beaucoup de temps ce soir.
14:15Je dois m'occuper de ces choses le week-end.
14:18Tu m'as promis l'an dernier que tu le ferais.
14:21Tu te souviens?
14:22Oui, ma chérie, je l'ai fait.
14:23Pourquoi pas attendre ce week-end, mon chéri?
14:27On doit manger, mon chéri.
14:29Le quatrième groupe dit des caramboleurs.
14:33Le caramboleur n'attaque pas directement le conjoint,
14:36mais s'en prend méchamment aux personnes qui lui sont chères.
14:40Peut devenir dangereux.
14:42On a vu des caramboleurs meurtriers
14:44tuer la mère de leur femme.
14:49Mon frère!
14:51Salut, ma chérie.
14:55Mon frère!
14:57Comment vas-tu?
14:58Tu es un bâton.
15:00Tu as trouvé un travail?
15:02Le cinquième groupe, groupe des sadiques.
15:06N'ayant rien à voir avec le groupe des canelons
15:09ou des tristes sapeurs,
15:11sont généralement accusés par leurs conjoints
15:14de cruauté mentale.
15:15Cruauté mentale.
15:34Le sixième groupe,
15:36race particulièrement redoutable des gens vœux.
15:40Comme vous allez le voir,
15:41le partenaire y laissera jusqu'à sa chemise.
15:45Je veux une décapotable.
16:01Je veux une maison de campagne.
16:03Je veux une rivière de diamants.
16:19Je veux encore un chèque.
16:21Je n'ai plus rien à me mettre.
16:33...
16:42Voilà.
16:44J'ai établi mon diagnostic.
16:50Vous pouvez nous dire, docteur, à quel groupe nous appartenons?
16:54C'est un mélange légèrement explosif des caramboleurs
16:59avec des tendances à sombrer dans le groupe des faux conciliants.
17:03Des faux conciliants?
17:04Est-ce que c'est grave?
17:06Ne vous affolez pas.
17:08J'ai déjà examiné 23 000 scènes de ménage.
17:11Votre cas est banal et se soigne très bien.
17:14Nous allons commencer tout de suite le traitement.
17:17Qu'allez-vous nous faire?
17:19Je provoquerai une scène de ménage artificielle
17:22que je planifierai au fur et à mesure.
17:25Ce n'est pas dangereux?
17:26Pas du tout, chère madame.
17:29Vous sortirez d'ici avec une sensation d'équilibre et de bien-être
17:33que vous partagerez harmonieusement avec M. votre époux.
17:36Ce qu'il faut, dans ces sortes de séances,
17:39c'est terrasser l'animal.
17:41Quel animal?
17:42L'homme moderne a la tendance, par orgueil, par pudeur, par optimisme,
17:47de vouloir ignorer l'animal qui se cache en lui
17:50et que des siècles de civilisation l'ont détruit.
17:53C'est ce qu'il faut faire.
17:54Il faut vouloir ignorer l'animal qui se cache en lui
17:58et que des siècles de civilisation l'ont détruit.
18:01Depuis Freud, il est dangereux
18:03de baïonner systématiquement nos tendances agressives.
18:06Or, c'est avec l'effet qui partage notre vie
18:09que cette agressivité primitive est le plus tentée de se manifester.
18:13Sous mon contrôle, vous allez pouvoir vous libérer.
18:16C'est ce que j'appelle l'agression planifiée.
18:19Allez-y, partez, défoulez-vous.
18:21Egoïste ! Viens là-bas !
18:36Frick ! Frick !
18:43Je me gênerai ! Je me gênerai !
18:46Tu vas pas me frapper !
18:52Dominique ?
18:53Qu'est-ce qu'on va en faire ?
18:55Oh, j'ai compris !
19:05A vous, Dominique.
19:22Eh bien, petite madame, comment vous sentez-vous ?
19:24Beaucoup mieux, docteur.
19:26Moi aussi, assez souverain. Je vais acheter des assiettes.
19:29Eh bien, maintenant, nous allons pouvoir reprendre calmement le combat
19:33et l'emmener vers un dénouement constructif.
19:36Retenez vos places.
19:52Examinons à froid le fond du liquide.
19:54Colette, avancez vos arguments. Allez-y tranquillement.
19:59Rester à la maison, ça m'étouffait.
20:02Il voulait m'enfermer pour lui tout seul.
20:04Il m'avait interdit de travailler.
20:06A vous, Dominique. Défendez-vous.
20:09Mais c'était par amour.
20:11Je ne voulais pas qu'elle travaille surtout à l'extérieur.
20:14C'était l'exposer à toutes les tentations.
20:16Je ne pensais qu'à défendre notre bonheur.
20:18Mais moi aussi !
20:21Je sentais que je devenais stupide.
20:23J'avais peur que Dominique se détache de moi.
20:26C'est pour ça que je suis retournée aux Art Déco.
20:28Dominique ?
20:30Pourquoi me l'a-t-elle cachée ? Pourquoi m'a-t-elle mentie ?
20:33Pourquoi m'a-t-il fait suivre ?
20:35Parce que vous aviez cessé d'avoir confiance l'un à l'autre.
20:38Et pourtant, je viens de l'entendre.
20:40C'est l'amour, l'amour seul qui a inspiré vos démarches
20:43que vous vous reprochez aujourd'hui cruellement.
20:45Dominique, reconnaissez-vous que votre femme a besoin
20:48d'un minimum de liberté pour s'épanouir ?
20:50Ben oui, bien sûr.
20:52J'ai été un imbécile.
20:56Colette, reconnaissez-vous que mentir à votre mari
21:00risquait de lui faire une très grande peine ?
21:03Naturellement.
21:05Je n'étais pas fière, vous savez.
21:08Allons, nous allons nous en tenir là pour ce soir.
21:11Cela fait 50 dollars, monsieur.
21:20Je vous remercie infiniment, docteur.
21:31Est-ce que j'ai le sommeil ?
21:33Je sens que je vais dormir 12 heures.
21:50Ce n'est pas 12 heures que je vais dormir, mais 24 heures.
21:53Tu oublies que demain matin, tu as un cours à l'école.
21:56Je te mettrai le réveil.
21:58C'est gentil.
22:00Les 50 dollars, c'est moi qui les paierai sur l'argent du mois.
22:18Et voilà.
22:19Je vois que vous êtes sceptique.
22:22Eh bien, vous avez tort.
22:24La méthode produit parfois de bons résultats.
22:27Ben oui, pourquoi pas.
22:29Les anciens, pour montrer aux hommes
22:32que l'ivresse est dégradante,
22:34leur faisaient voir des idoles ivres.
22:36Ca les dégrisait.
22:38Pour faire comprendre à un couple
22:40l'horreur et le ridicule des querelles conjugales,
22:43rien de tel que de leur en montrer le spectacle.
22:47Je vous remercie pour votre attention.
22:52Comment as-tu trouvé Dominique avec sa perruque blonde ?
22:55Il était séduisant.
22:57Comment tu sais, Dominique ?
22:59Oui, on sait. Tu n'as que pour le professeur.
23:02Puisque tu es le chouchou,
23:04tu ne pourrais pas lui demander l'adresse de Dominique ?
23:07Je voudrais lui écrire une lettre d'amour.
23:09Il croirait que c'est pour moi.
23:11Tu penses que c'est pour une amie ?
23:13D'autres fins, d'ailleurs.
23:15C'est vraiment pas possible.
23:17Tu n'es pas en train d'oublier qu'il est marié ?
23:20Si peu, figure-toi que je songe
23:22le dernier cours arrivé à me retirer au couvent.
23:25C'est un amour sans espoir.
23:27Ca ne va pas.

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