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Tous les soirs à 20h30, Pierre de Vilno reçoit un invité qui fait l’actualité politique. Ce soir, c'est la ministre déléguée chargée de l’Energie. Ensemble, ils reviennent sur la mise en action du gouvernement dans un climat politique compliqué.
Retrouvez "L'invité politique d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linvite-politique-deurope-1-soir

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Transcription
00:00Et je salue mes camarades de la première heure d'Europe Un Soir, bonsoir Antonin André,
00:07bonsoir Pierre, chef du service politique du journal du dimanche, bonsoir à Jean-Claude
00:12Dassier, bonsoir, et bon retour dans Europe Un Soir, vous nous avez manqué mon cher Jean-Claude.
00:17C'est gentil.
00:18Bonsoir madame la ministre.
00:19Un petit mois.
00:20Bonsoir.
00:21Olga Givernet, ministre déléguée chargée de l'énergie, comment est-ce que vous vous
00:24sentez dans ce nouveau gouvernement ?
00:25Bah écoutez, moi je suis en charge d'un très beau portefeuille qui est l'énergie, on a
00:29beaucoup de choses à faire et je crois que c'est à cette tâche-là que je vais m'attacher.
00:34Qu'est-ce que ça vous fait d'avoir Bruno Retailleau comme pilier de ce gouvernement
00:38?
00:39Écoutez, nous quand on a vu la configuration du Parlement, de l'Assemblée Nationale à
00:43l'issue de ces élections, moi j'ai prôné une coalition, donc ça veut dire dans une
00:48coalition des représentants de différents ferrands-bords politiques, je souhaitais que
00:52ce soit sur l'arc républicain, et une fois qu'on a dit ça, lorsqu'on vous propose potentiellement
00:57de prendre un portefeuille, c'est un peu compliqué de dire, bah non, c'est les autres qui doivent
01:01y aller.
01:02Donc on le sait, quand on entre, et bien qu'on a des opposants politiques, locaux, et des
01:09personnes qu'on a pu avoir en opposition sur des précédents mandats, on en est conscient.
01:15Aujourd'hui on a un travail ensemble, les français nous le demandent, donc c'est la
01:19tâche que je souhaite pouvoir mener, si ça ne fonctionne pas, et bien là, on peut se
01:24poser des questions pour la suite.
01:26Donc vous voulez dire que ça peut ne pas fonctionner ?
01:27C'est un essai, je crois que c'est assez inédit dans la Vème République de fonctionner
01:33comme cela, donc on a eu ces rencontres, le séminaire du gouvernement également, qui
01:38nous permet de nous rencontrer, d'échanger sur les sujets, nos points potentiellement
01:42de divergence.
01:43Sur l'immigration par exemple, vous avez échangé avec Bruno Retailleau.
01:45On a pu avoir également des échanges, mais ce qui nous importait surtout, c'était la
01:50déclaration de politique générale du Premier ministre.
01:52Dans lequel il y a un grand chapitre sur la sécurité et sur l'immigration.
01:55Et de savoir qu'il y a un grand chapitre aussi, assez au début, sur l'énergie, sur
01:59les points qui m'intéressent.
02:02Anthony André, du JDD.
02:04Je comprends parfaitement le pragmatisme qu'est le vote quand on est membre de ce gouvernement,
02:10et c'est d'ailleurs ce qu'avait préconisé Nicolas Sarkozy dès 2022, c'est-à-dire une
02:14alliance entre la droite républicaine et le Bloc central, parce qu'il y a sur le plan
02:18économique un certain nombre de convergences.
02:20Vous étiez députée au moment du vote sur la loi immigration, quel a été votre vote
02:27par exemple ?
02:28J'avais voté cette loi immigration, ça a été compliqué, ce n'est pas ma loi, ce
02:33n'était pas la loi non plus de la majorité présidentielle à ce moment-là, mais par
02:38contre j'ai considéré...
02:39Elle a été portée par Gérald Darmanin ?
02:40Oui, mais elle a évolué quand même, quand on l'a votée à la fin, avec les différentes
02:45navettes parlementaires, ce n'était plus la même chose.
02:48Par contre j'ai considéré, j'ai respecté le processus parlementaire, la démocratie,
02:54qui veut que les textes soient enrichis, on savait qu'il y avait une volonté importante
02:58des Français de pouvoir avoir une loi, et donc je l'ai votée en ce sens.
03:03Il y a des dispositions qui ne me plaisaient pas, certaines ont d'ailleurs été retoquées
03:07au Conseil d'État, et donc du coup, je crois très certainement que des fois il faut faire
03:13des compromis.
03:14Et ça, ce n'est pas tellement dans notre culture en France, mais ça l'est ailleurs,
03:18et j'ai pu l'avoir.
03:19Personne ne s'en cache, même la porte-parole du gouvernement a dit que la cohabitation
03:22avec les LR était parfois un peu complexe.
03:24Il y aura probablement un projet de loi ou des propositions de loi émanant des LR sur
03:28l'immigration, reprenant beaucoup des mesures qui ont été retoquées par le Conseil constitutionnel,
03:32notamment parce que le vecteur législatif n'était pas le bon, donc le sujet va quand
03:37même se reposer assez vite pour vous, c'est-à-dire comment est-ce qu'on est solidaire ou pas
03:39d'un projet de loi qui risque de durcir, par exemple rallonger les durées de rétention
03:44en CRA, limiter le nombre de recours, et avoir assumé davantage une politique régalienne
03:51plus forte sur l'immigration ?
03:52Oui.
03:53Sauf que moi, en tant que membre du gouvernement, je n'aurai pas à voter cette fois-ci sur
03:56cette loi.
03:57Par contre, il y a des groupes parlementaires à l'Assemblée nationale...
03:59Ça veut dire que vous avez mis votre mandat de député entre parenthèses pour l'instant ?
04:02Alors mon mandat de député est entre parenthèses, par contre je suis encore en relation très
04:06proche avec le groupe auquel j'appartiens, et qui a voulu participer à cette coalition
04:11au sein du gouvernement, et donc moi je crois à cette force centrale qui occupe près
04:17d'un tiers de l'Assemblée nationale, qui peut être pivot, et qui peut s'allier de
04:24part et d'autre dans un arc républicain sur ces sujets-là, mais sur d'autres sujets,
04:28comme mes sujets de l'énergie aussi, je tiens à le rappeler.
04:30Jean-Claude Essier.
04:31On dit tout tout, Madame la Ministre.
04:32Oui.
04:33Qu'est-ce qui vous gêne vraiment, au fond, dans la politique, que semble vouloir dessiner
04:38avec la caution du Premier ministre, M.
04:40Retailleau ? Qu'est-ce qui vous gêne ? Alors que l'opinion semble, semble majoritairement
04:46le soutenir, qu'est-ce qui vous gêne dans les positions de Retailleau ?
04:4858% des Français pensent que l'immigration n'est pas une chance.
04:51C'est un sondage, c'est ça pour Europe 1, c'est Cnews et le JDD.
04:54Moi je crois qu'il faut prendre aussi, un, en compte la réalité des territoires, donc
04:58quand on a pu échanger au travers du séminaire du gouvernement, on a fait part aussi de nos
05:03particularités.
05:04On vient d'un territoire frontalier, on est très international, on a besoin aussi
05:08de personnes qui travaillent, et donc c'est peut-être une bulle en France, mais je crois
05:15qu'il y a d'autres endroits aussi où il y a cette volonté d'être plus équilibrée
05:19dans la façon de traiter l'immigration.
05:21Donc il y a des sujets sur la question de l'intégration, je suis tout à fait d'accord,
05:25il faut donner des conditions d'intégration parce qu'on a besoin d'avoir des gens qui
05:31ne restent pas enfermés chez eux.
05:32On a parlé des femmes notamment qui ne s'intégraient pas du tout et à qui elles n'avaient pas
05:37de chance de pouvoir travailler et d'être autonomes, donc ça on ne peut pas cautionner.
05:42Et donc il faut avoir cet aspect très humaniste et ouvert et équilibré.
05:47Parfois on peut se demander s'il y a une volonté d'équilibre dans la position de
05:53Bruno Rattaio.
05:54Il a des dires aujourd'hui, la question c'est des actes.
05:57Est-ce que vous comprenez la décision de Gérald Darmanin de ne pas voter le budget
06:02en l'état ?
06:03Gérald Darmanin a sa position, il défend aussi son action au sein du gouvernement
06:08et je défendrai aussi le bilan de notre action lorsque nous avons souhaité engager beaucoup
06:17de fonds pour passer les crises, pour pouvoir faire la relance et le fait d'avoir une situation
06:25aujourd'hui qui doit être prise en compte très largement.
06:27Nous on va prendre connaissance de ce qui sortira du budget au Parlement, on s'en remet
06:33au Parlement, mais effectivement il y a un choix dans notre famille politique de ne pas
06:39faire peser la taxe sur les Français, notamment de la classe moyenne.
06:43Michel Barnier l'a dit, il voulait aller plutôt sur les classes aisées et sur des
06:48entreprises qui faisaient des profits.
06:50On ne pense pas que ce soit forcément tout à fait le bon signal.
06:54Quand on veut maintenir l'économie, mais on est aussi face à une situation budgétaire
06:59qu'il faut pouvoir rétablir.
07:00Donc là, je ne suis pas à Bercy, mon ministère est à la transition écologique.
07:07Justement, sur l'énergie et sur l'écologie, Michel Barnier aussi a eu un propos sur l'écologie
07:11assez volontariste et dans le même temps, par exemple, sur l'énergie éolienne, il
07:15a semblé plutôt donner des gages aux anti-éoliens et plutôt freiner les cas de fer.
07:19Comment est-ce qu'on fait quand on est ministre de Michel Barnier sur l'énergie et précisément
07:24sur des sujets aussi emblématiques et nécessaires que l'éolien, le premier signal envoyé
07:29n'est pas vraiment un signal encourageant ?
07:30Alors je ne sais pas quel gage aux anti-éoliens a été donné, moi j'ai entendu, d'ailleurs
07:35c'est des éléments qu'on avait fait passer avec Agnès Pannier-Runacher, qui est ma ministre
07:39de tutelle, de pouvoir être équilibrée avec du nucléaire et également des énergies
07:46renouvelables.
07:47Alors effectivement, il a mis une petite phrase en disant, en mesurant l'impact des énergies
07:51renouvelables.
07:53Surtout dans le sentiment que les élus régionaux devaient être écoutés, alors comme ils sont
07:56tous contre l'éolien.
07:57Alors je ne sais pas s'ils sont tous contre l'éolien, en ce moment nous travaillons à
08:02une programmation de l'éolien offshore, en mer, et nous avons des bonnes discussions.
08:07Effectivement, on sait, parfois dans l'acceptabilité sociale sur les territoires, nos concitoyens
08:13ont des difficultés, voire des élus également.
08:15Mais il y a aussi des élus qui sont porteurs sur ce sujet-là.
08:18Donc la mesure de l'impact, c'est le message que je veux faire passer, c'est que ça doit
08:22se concerter au plus près.
08:24Et il y a des situations où elles sont résolues, parce qu'avec les opérateurs, ils ont trouvé
08:28notamment le fait de faire baisser la facture de l'énergie de certains de nos concitoyens
08:34et de trouver des points de convergence pour pouvoir installer notre infrastructure.
08:38Simplement, le paysage de l'énergie en France, si nous voulons une vraie, une grande nation
08:43de l'énergie, eh bien il faudra trouver les moyens de l'intégrer et de l'accepter.
08:47L'énergie, Olga Givernais, elle a été très chère pour les Français, elle doit baisser
08:52en février prochain pour les tarifs EDF, mais les 10% de baisse, elles rattraperont
08:56jamais les augmentations qu'on a connues.
08:57Comment on fait pour faire réduire le prix de l'énergie en France, d'une manière générale ?
09:02Alors la question de la souveraineté, ce qu'on appelle l'indépendance en France, passe par
09:07le fait qu'on puisse produire, passe par le fait aussi qu'on puisse être sobre.
09:10Si on a des prix qui baissent, c'est très bien, mais ça veut dire qu'il ne faut pas
09:13gaspiller, notamment pendant l'hiver, à trop monter le chauffage, donc on va avoir
09:18une nouvelle campagne d'éco-gestes qui permettra aussi d'aider les Français à réduire,
09:23de ne pas subir cette sobriété, mais de le faire choisir.
09:27Les prix baisseront, mais nous savons que nous ne reviendrons jamais au taux où nous
09:32étions avant, ça c'est une réalité, nous faisons tout notre possible.
09:35Merci beaucoup Olga Givernais, ministre déléguée chargée de l'énergie, d'avoir été l'invité
09:39d'Europe un soir.
09:40A tout de suite sur...
09:41Merci.
09:43Au revoir.

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