Les Vraies Voix qui font rouler la France avec François-Xavier Pietri, journaliste, auteur de "Rendez-nous la liberté de rouler !" publié aux éditions de l'Observatoire ; Jean-Marc Rivéra, délégué général de l'OTRE (Organisation des Transporteurs Routiers Européens) ; Gilles Baustert, directeur marketing et communication de Scania France.
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00:00Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France, 19h20, les vraies voies qui font rouler la France.
00:07On vous souhaite la bienvenue, les vraies voies qui font rouler la France, au sommaire de cette émission.
00:11L'automobile, symbole de liberté, est aujourd'hui menacée par la transition écologique.
00:15Hausse des prix, restrictions en ville, pression pour passer à l'électrique.
00:19Pourtant, elle reste indispensable pour de nombreux Français, surtout hors des grandes villes.
00:23François-Xavier Pietri s'interroge dans ce livre.
00:25Rendez-nous la liberté de rouler, aux éditions de l'Observatoire, sur ses fondements,
00:31et puis une question sur les fondements de cette politique répressive.
00:34Il sera avec nous dans quelques instants.
00:36Quelques jours à peine après sa nomination en tant que nouveau ministre délégué au transport,
00:40François Durevray a déclaré vouloir relancer l'éco-taxe poids lourd.
00:44Cette déclaration a fait réagir à l'Organisation des Transports Routiers Européens.
00:48Son délégué général, Jean-Marc Rivéra, sera avec nous.
00:51La Chambre syndicale internationale de l'automobile et du motocycle
00:54appelle les pouvoirs publics à prendre des mesures de soutien face au défi du marché français des poids lourds
00:59qui, malgré une baisse sur les huit derniers mois en 2024,
01:03est en pleine transformation vers une mobilité plus durable.
01:07Pour en parler, Gilles Boster sera avec nous, directeur marketing de la communication de Scania France.
01:12On vous souhaite la bienvenue, c'est les vraies voies qui font rouler la France.
01:15Les vraies voies Sud Radio.
01:17Et c'est un homme en colère aujourd'hui qui est avec nous, François-Xavier Pietri.
01:21Rendez-nous la liberté de rouler avec cette préface qu'on aime énormément,
01:26cette couverture qui est magnifique.
01:28Merci d'être avec nous, François-Xavier Pietri.
01:30Flambée des prix, restrictions de circulation, voitures électriques imposées, écologie punitive
01:35aux éditions de l'Observatoire.
01:37En fait, c'est finalement un brûlot contre ceux qui veulent la fin de l'automobile.
01:43Non, mais ça suffit quoi.
01:45Ça suffit parce qu'on s'aperçoit en fait que tout est fait aujourd'hui pour éloigner les Français d'automobiles.
01:51Alors, il y a le sujet des voitures électriques.
01:53On va évidemment y revenir.
01:55Mais ce qui m'intéressait, c'est que quand on regarde aujourd'hui les chiffres,
01:59la classe moyenne en France n'a plus ou pratiquement plus accès à l'automobile.
02:05Il y a eu une telle hausse de prix ces dernières années sur les automobiles neufs.
02:09Vous savez qu'en France, le prix moyen d'une automobile maintenant, c'est à peu près 36 000 euros.
02:15On est passé de 20 000 à 30 000.
02:17Il y a dix ans...
02:19L'impact est énorme.
02:21Dans le même temps, le Smic, par contre, 350 euros.
02:27Il y a dix ans, une Twingo, ça valait à peu près 8 000 euros.
02:32Aujourd'hui, ça vaut, prix catalogue, 18 000 euros.
02:35Une Dacia, qui était la voiture la moins chère, qui était à 9 000 euros,
02:39aujourd'hui, elle est à 20 000 ou près de 20 000.
02:43Ce problème-là, évidemment, tout ce qui va autour...
02:45Ça, c'est le prix d'achat.
02:47Mais tout ce qui va autour...
02:49Suisse, c'est-à-dire que les réparations...
02:51L'assurance...
02:53Plus de 30 %, l'assurance...
02:55Et puis à côté de ça, vous avez l'angle, je vais dire, coercitif,
02:59où on dit aux conneres...
03:03Vous n'allez pas rouler stationné en centre-ville,
03:05vous allez payer 18 euros de l'heure, comme c'est aujourd'hui le cas à Paris.
03:08Donc, on fait tout.
03:10Et donc, il n'y a pas qu'on n'est pas, justement,
03:12dans une opposition métropole versus ruralité.
03:15Les urbains, ils n'ont pas de voiture,
03:17puis ils ont des transports, ils ont des bus,
03:19ils ont des métros, ils ont des tramways, ils ont tout.
03:21Et les ruraux, eux, ils en ont besoin.
03:24Le problème, c'est que les décisionnaires, c'est les urbains.
03:26Oui, alors, c'est le cœur du sujet.
03:29Moi, il se trouve que je me partage entre l'accord et pareil.
03:32Dans mon ville, il n'y a pas de voiture, c'est simple.
03:36Vous ne pouvez rien faire.
03:38Vous ne pouvez pas aller travailler,
03:40vous ne pouvez pas aller chercher vos enfants à l'école,
03:43vous ne pouvez rien faire.
03:45Le problème, c'est qu'effectivement, les choses ne sont pas faites
03:47par ceux qui sont dans cette ruralité.
03:49Mais quand on regarde les chiffres de l'INSEE,
03:53aujourd'hui, près de 65% des déplacements en France
03:57se font en automobile.
03:59Et quand on regarde en détail ce qu'il faut faire pour aller travailler,
04:0390% de l'usage, c'est aller au travail.
04:06Après, c'est quoi ? C'est l'école, c'est les courses.
04:08Donc, les Français ne peuvent pas faire ça.
04:11En même temps, on leur dit,
04:13écoutez, chers amis, prenez les transports en commun,
04:15qui n'existent pas,
04:17passez à la voiture électrique,
04:19qui pose plein de problèmes, même par ailleurs.
04:22En fait, c'est ce que vous dites.
04:26Vous dites que, finalement, la voiture est un symbole de liberté
04:29et ça devient liberticide aujourd'hui.
04:31C'est-à-dire qu'on a le carrosse qui a été transformé en citrouille.
04:36C'est-à-dire qu'on est constamment,
04:39c'est ça que je trouve absolument chiant,
04:41sur une vie.
04:44C'est-à-dire qu'on est passé d'une liberté à une injonction.
04:48C'est-à-dire que le choix de circuler comme on veut,
04:52comme on est inaccessible.
04:54Mais ça pose quand même un problème social profond.
04:57C'est-à-dire qu'on crée une France à deux vitesses.
05:00C'est-à-dire, d'un côté,
05:02les urbains vertueux.
05:05Alors, eux, ils ont droit de rouler en ville s'ils sont à l'électrique
05:07ou ils ont des transports en commun.
05:09Puis, vous avez la ruralité, pardon l'expression,
05:12mais un peu pollueuse.
05:14Eux, pollus, ils ont les mauvaises règles, etc.
05:17Mais même les banlieusards.
05:19Les ZFE vous interdisaient à celui qui habite l'Essonne ou les Yvelines
05:23de venir à l'intérieur de la 86.
05:25Alors, heureusement, sur les ZFE,
05:28il y a eu une prise de conscience progressive
05:30et les élus ont compris qu'on était en train de mettre en place
05:34une bombe à retardement spectaculaire.
05:36C'est les bon héros, tout ce que vous voulez.
05:39Donc, il y a eu cette prise de conscience.
05:42On est en train de la liberté retrouver, de circuler.
05:46Oui, mais ça a eu un impact sur les artisans
05:48qui ont dû changer de voiture
05:50parce qu'arrivaient les ZFE
05:52et finalement, plutôt...
05:54...
05:56...
05:58Alors, il y a des zones encore où les ZFE sont en vigueur.
06:01Paris, Lyon, ça va nuer.
06:03À Paris, au 1er janvier 2025,
06:05vous avez quand même 600 000 véhicules
06:07qui vont être interdits de circulation dans le centre de Paris.
06:10Or, les voitures qui sont dans Paris,
06:12ce ne sont pas des voitures de parisiens,
06:14ce sont des voitures de France
06:16qui viennent, qui travaillent, qui traversent la ville,
06:18qui ont besoin de passer par là.
06:20Je veux dire qu'en Drancy, par exemple,
06:22les coupés en deux, d'un côté vous avez le droit de rouler
06:24et de l'autre, vous n'avez pas le droit.
06:26Au bout d'un moment, il faut marcher sur la tête.
06:28Mais, vous m'avez mis un souvenir...
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06:41C'est l'impatience de la Chine.
06:43Beaucoup de vélos, peu de voitures,
06:45et tout le monde rêvait de voiture,
06:47surtout il y a une dizaine d'années.
06:49Les gens avaient des voitures,
06:51le nombre de voitures avait éclosé.
06:53J'ai l'impression que c'est deux mondes qui se croisent.
06:55En France, on veut passer de la voiture au vélo.
06:57Quand les Chinois passent du...
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11:23C'est-à-dire que la recharge d'huile en France, si vous ne pouvez pas recharger chez vous,
11:2830% des français peuvent recharger chez vous, ça vous coûte plus cher que l'essence ou le diésem,
11:33c'est assez délirant, sur autoroute ça vous coûte 5 euros, donc ça pose juste un petit problème.
11:38François-Xavier Pietriant, ce problème pour écouler les véhicules électriques ne va-t-il pas mettre en danger les constructeurs européens ?
11:46Luca De Meo, le patron de Renault, disait il y a quelques semaines que maintenant ils vont devoir payer des amendes
11:50s'ils vendent trop de voitures thermiques par rapport aux voitures électriques.
11:53Est-ce qu'on n'est pas encore une fois en train de se tirer une balle du pied ?
11:56Alors là on a un autre piège qui est en train de se faire avec.
11:59Les constructeurs sont liés par des obligations de baisse des émissions.
12:05Pour pouvoir tenir ces olives qui sont obligatoires, il faut des voitures électriques.
12:12Si vous n'en vendez pas, vous ne pouvez pas tenir l'objectif.
12:15Les amendes pour les constructeurs automobiles européens, elles sont estimées en 2025 à 15 milliards d'euros.
12:23C'est-à-dire que non seulement on entrave en disant il faut passer à l'électrique, mais en plus on les sanctionne avec des sanctions financières.
12:32Donc oui, on a mis en place la commission européenne qui s'est réveillée, d'ailleurs on se demande pourquoi elle s'est réveillée maintenant,
12:43il suffisait d'y rachir un peu avant, se dit zut la Chine est aidée et on va mettre en place des taxes.
12:51Mais que font les chinois ? Ils sont en train d'installer des usines chez nous.
12:55BYD va installer une usine en Hongrie, ils en ont une autre en Pologne.
13:02Vous avez un autre constructeur chinois qui a acheté une usine à Barcelone.
13:06A la fin de l'année ils vont produire des voitures chinoises en Europe.
13:11Stellantis qui s'est mis en accord avec un chinois qui s'appelle Lipmotor,
13:18ils assemblent les voitures ici, c'est des voitures qui arrivent en kit,
13:22ils les assemblent ici pour pouvoir les vendre et échapper aux taxes au droit de douane.
13:28Mais qui sont à 10% je crois.
13:3037% maintenant, justement la commission les a montées à 37%.
13:33Elles viennent d'être augmentées ?
13:34Oui, justement, c'est le grand sujet européen.
13:37C'est-à-dire au niveau où elles sont en Chine ?
13:40C'est 35% en Chine je crois en imports.
13:42Après ça pose un autre sujet.
13:44Quand vous voyez, je parlais de BYD qui est un des grands constructeurs,
13:48ils vont lancer en France une voiture plutôt d'entrée de gamme qui s'appelle la Seagull.
13:55Ils vont la vendre à peu près autour de 20 000 euros en 2025.
13:58Vous savez à combien elle est en Chine ?
14:00A 9 000 euros.
14:02Vous voyez la marge que ces gens vont leur mettre ?
14:07Au lieu de gagner 10 000 voitures, je vais en gagner 5.
14:11Un tel différentiel aujourd'hui dans les coûts de fabrication des voitures que c'est imbattable.
14:18Et on laisse ces gens-là rentrer chez nous.
14:21Allez, allons-y messieurs.
14:23Mais soyons francs, avec une technologie impressionnante,
14:27c'est-à-dire que ces voitures qui arrivent chez nous, c'est spectaculaire quand même.
14:31Elles sont spectaculaires.
14:32Là aussi, je veux dire industriellement, c'est fini la Chine des machines à laver.
14:38On est aujourd'hui dans des niveaux de conception automobile.
14:42Pour concevoir un modèle, on met 2 ans, 2 ans et demi.
14:45En France, il faut 4 ans.
14:46Et quand vous voyez aujourd'hui des voitures chinoises,
14:49elles sont spectaculaires.
14:50Elles sont bourrées de technologie.
14:51Elles sont gardées en géant.
14:54Ce qui est très fort.
14:55Ce qui est très fort.
14:56On regarde les crash-tests.
14:57Avant, vous savez, les voitures chinoises, c'était un peu des cercueils ambulants.
15:01Vous regardez les crash-tests d'aujourd'hui,
15:03ils sont à 5 étoiles et plus.
15:05Donc ça y est, je veux dire, au niveau industriel,
15:08ils n'ont jamais franchi la barre sur le moteur thermique.
15:12Le moteur électrique, il n'y a pas plus simple.
15:14Vous revenez, ce n'est pas une conquête industrielle électrique.
15:18Vous revenez 100 ans en arrière.
15:19Ça existe depuis 100 ans.
15:20La première voiture qui est passée les 100 heures était une voiture électrique française.
15:23Elle n'a jamais compté.
15:25Sur l'écosystème mobile,
15:27il y a forcément les charges, les recharges aujourd'hui qui ont bien augmenté.
15:31Ça s'est accéléré.
15:33Tout a parti formation des sous-traitants, des pièces mécaniques, de tout ça.
15:38Et tout ça se met en route, mais c'est quand même pas si facile.
15:41Alors, c'est là aussi où on a eu une autre surprise.
15:44On nous disait avant, la voiture électrique, c'est génial,
15:48ça ne tombe jamais en panne, c'est moins cher à réparer, etc.
15:52Toutes les études sont en train de montrer le contraire.
15:54Il y a le groupement SRA, ce sont les assureurs.
15:58Les assureurs, ils remboursent les véhicules en panne et en dommage.
16:04Ils s'aperçoivent qu'en fait, le coût de réparation d'une voiture électrique
16:07est en moyenne 15% plus cher que celui d'une voiture.
16:12Pourquoi ? Parce que vous avez d'abord des carrosseries qui sont spécialisées,
16:15c'est de l'aluminium, c'est du haut de gamme, etc.
16:17Elles sont plus lourdes.
16:19Quand il y a des chocs, ils sont plus importants.
16:21Il y a toujours des câbles, des choses comme ça.
16:23Et puis vous avez le dernier point, c'est la main d'oeuvre.
16:25Vous avez une meuf qui est très spécialisée,
16:27qui coûte donc beaucoup plus cher,
16:29et vous avez l'heure de main d'oeuvre pour une voiture électrique,
16:31je peux vous dire que ce n'est pas du tout la même chose.
16:33On a des voitures qui coûtent plus cher à réparer,
16:35et qui sont plus souvent, ça aussi c'est l'odysse,
16:38plus souvent au garage.
16:40C'est encore un des mythes qui est en train de se lever.
16:43Dans votre livre, il y a un chapitre qui s'appelle
16:45Tesla, la chute d'une star.
16:46C'est vraiment en chute Tesla ou mondiale ?
16:48C'est un groupe qui aujourd'hui,
16:50alors déjà les chiffres,
16:52BYD dont on parlait tout à l'heure,
16:54l'an dernier, a vendu
16:56un peu plus de Tesla, c'est-à-dire
16:58devenu numéro 1 mondial.
16:59Là ils sont au coude-à-coude,
17:01Tesla est repassé juste devant,
17:02mais Tesla qui était le leader
17:04est aujourd'hui
17:06talonné sinon dépassé par BYD.
17:08Les ventes de Tesla
17:10coûtent moins 53%.
17:12Moins 53%.
17:14Pourquoi ? Parce qu'elles sont fabriquées en Chine
17:16et donc elles ont un passeport chinois.
17:18Maintenant ils ont une usine en Allemagne, depuis quelques temps maintenant.
17:20Oui, mais avec les problèmes que ça pose,
17:22les problèmes écologiques, c'est-à-dire que quand
17:24Tesla installe une usine en Allemagne,
17:26les Allemands ne sont pas très contents.
17:28Donc on a, si vous voulez,
17:30la gamme de Tesla
17:32véhicules. BYD,
17:34c'est déjà 7-8 véhicules.
17:36Vous voyez la nuance, c'est-à-dire
17:38qu'on est sur des constructeurs généralistes,
17:40alors que paradoxalement,
17:42le niche.
17:44Et il y a aujourd'hui le problème de renouvellement chez Tesla
17:46Quand vous rentrez aujourd'hui dans
17:48une voiture, je peux vous dire que le niveau de
17:50finition, la qualité
17:52ressentie, franchement
17:54on est largement au niveau européen,
17:56voire plus.
17:58Merci beaucoup François-Xavier Pietri.
18:00Rendez-vous liberté de rouler
18:02chez l'Observatoire.
18:04Je vous invite à lire ce livre, comme ça vous pouvez vous faire
18:06une idée.
18:08Merci beaucoup en tout cas à chaque fois
18:10de venir. Dans un instant,
18:12on va revenir sur
18:14l'expo.
18:16Oui, avec l'écotaxe
18:18qui repointe. Vous avez un bonnet en chécile ?
18:20Non, je n'en ai pas. Parce que j'ai peur que ça
18:22revienne à la mode.
18:24Jean-Marc passera avec nous
18:26l'organisation des transports routiers
18:28européens. On va parler de cet écotaxe.
18:30A tout de suite.
18:32Sud Radio, parlons vrai.
18:34Sud Radio, parlons vrai.
18:36Sud Radio, les vraies voies qui font
18:38bouger la France. 19h20,
18:40les vraies voies qui font rouler la France.
18:42Il y a
18:44quelques jours à peine après sa nomination
18:46en tant que nouveau ministre délégué au transport,
18:48François Dureauvray
18:50a déclaré vouloir relancer l'écotaxe
18:52poids lourd. Déclaration qui a
18:54forcément fait réagir l'organisation des transports
18:56routiers européens. Nous sommes
18:58avec Jean-Marc Rivera,
19:00délégué général de cette
19:02organisation. Merci d'avoir accepté
19:04notre invitation.
19:06Alors,
19:08vous avez entendu ça, vous avez dû
19:10largement tousser.
19:12Voire plus.
19:14Merci de votre invitation.
19:16Je n'ai pas toussé, je n'ai pas eu le temps. Le téléphone
19:18n'arrêtait pas de sonner.
19:20Effectivement. Et à tout dire,
19:22oui, la surprise a été
19:24grande.
19:26Nous avons aussi attendu quand même un petit peu.
19:28Non, surprise.
19:30Notaire d'activité,
19:32et on le dit très clairement
19:34depuis le début, souffre encore davantage
19:36depuis la crise Covid.
19:38C'est un secteur qui est massivement composé
19:40de TPE et PME.
19:4240% des entreprises sont de
19:44petite taille. Elles ont des
19:46marges bénéficiaires extrêmement
19:48faibles. Elles ont subi des multiples
19:50taux. Et actuellement, et on le dit depuis
19:52quasiment le début de l'année 2023,
19:54elles subissent, elles aussi,
19:56toutes les hausses liées à l'énergie,
19:58aux assurances. En fait, tous ces coups-là
20:00qu'elles
20:02ont le plus à absorber. Et en plus,
20:04dans un contexte où les volumes
20:06ont réculté depuis un an et demi, tout simplement
20:08parce que la consommation des
20:10produits
20:12de production à l'entreprise est en grande difficulté.
20:14Et elles avaient
20:16envie d'entendre du nouveau ministre
20:18un message soutien.
20:20Comprenez bien que
20:22lorsque les premiers propos
20:24publics du ministre
20:26ont été de rappeler son intention
20:28de les taxer, autant vous dire que
20:30le choc a été violent.
20:32Est-ce que ça veut dire que certains vont fermer, à un moment donné ?
20:34Mais c'est déjà le cas.
20:36Quand on regarde aujourd'hui,
20:38la profession est vraiment confrontée
20:40à des défaillances
20:42historiquement élevées.
20:44Les derniers chiffres, 630 entreprises
20:46ont mis en place
20:48des procédures collectives
20:50sur le deuxième trimestre 2024.
20:52C'est 45% de hausse en un an,
20:5460% de hausse en deux ans.
20:56Les entreprises sont extrêmement fragilisées.
20:58Et donc,
21:00venir aujourd'hui leur expliquer,
21:02alors même que des enjeux,
21:04et j'ai écouté avec beaucoup d'attention
21:06le sujet précédent, où il y a des enjeux
21:08de transition éthique,
21:10où on contraint et on
21:12pousse les entreprises vers la transition énergétique
21:14avec des investissements qui s'annoncent
21:16colossaux,
21:18venir aujourd'hui leur expliquer
21:20d'être davantage taxées, c'est incompréhensible.
21:22Alors Jean-Marc Rivéra, a priori, il y a eu une éco-taxe
21:24déjà, elle est en grande taille.
21:26Alors il faut
21:28passer le contexte. C'est d'ailleurs
21:30des surprises. Pourquoi le ministre
21:32évoque cette question-là, alors que
21:34le contexte
21:36est déjà figé. Je rappelle
21:38que la loi Climat et Résilience
21:402021
21:42a fixé un objectif,
21:44l'Etat a dit, dans le cadre du
21:46basculement des routes
21:48vers les régions,
21:50a laissé la possibilité
21:52aux régions volontaires
21:54de mettre en place ce qu'on appelle une
21:56éco-contribution poids lourd.
21:58Elle a publié une ordonnance l'été dernier
22:00dans lequel elle fixe le cadre.
22:02Elle laisse le choix
22:04aux régions de pouvoir mettre en place
22:06ou pas, cette éco-taxe.
22:08Avec un cadre, j'imagine.
22:10Alors, autant vous dire
22:12qu'on n'est absolument pas favorable.
22:14Certaines régions se sont positionnées très
22:16clairement en hostilité, et je vais
22:18les mettre en avant. Les Hauts-de-France ont clairement
22:20dit que jamais
22:22quand le président actuel mettrait en place l'éco-taxe,
22:24la Bretagne, je pense que ça
22:26prendra effectivement personne.
22:28Et une région
22:30particulière a pris des devants,
22:32c'est la région Grande-Bretagne,
22:34laquelle a été dans un cas qui est un peu particulier,
22:36c'est l'Alsace.
22:38Parce que l'Alsace a déjà réussi
22:40à bénéficier d'une approche identique,
22:42alors c'est pas la loi climat et résilience,
22:44c'est la loi d'orientation et des mobilités.
22:46Donc ce sont les deux territoires aujourd'hui
22:48où cette question se pose.
22:50Et on voit bien, et je prends l'exemple de l'Alsace,
22:52où finalement il y a, autour d'un
22:54collectif d'incompréhension
22:56sur la mise en place de l'éco-taxe.
22:58Ce collectif, ce n'est pas que les transports
23:00porteurs saillages,
23:02industriels, commerciales,
23:04locaux.
23:06Elle allait faire peser l'éco-taxe.
23:08L'économie locale charge
23:10extrêmement lourd.
23:12Si on terme, si on
23:14paye cher le transport, comment voulez-vous que
23:16ça ne se fasse répercuter
23:18dans le prix des marchandises
23:20et tout ce qui en...
23:22C'est compliqué ce que je vais vous demander,
23:24mais pour qu'on se bien compte, est-ce qu'on a
23:26une évaluation de ce que ça va coûter ?
23:28Et en plus, est-ce qu'on
23:30peut y m'anticiper ?
23:32Alors à ce stade non, parce qu'on est sur une taxe
23:34kilométrique. Là, idéalement, vous mettez
23:36un point, le doigt sur
23:38un point important,
23:40c'est à l'initiative des... On peut considérer
23:42que Chez Jon pourrait mettre en place un barème différent.
23:44C'est fou.
23:46Oui, c'est fou.
23:48Je sais qu'on est un pays très jacobin, on n'est pas à l'Espagne par exemple,
23:50ou l'Allemagne, mais ce serait dingue.
23:52Ce serait effectivement dingue,
23:54mais d'autant plus que... Enfin, il faut rappeler
23:56un certain
23:58nombre de...
24:00Si c'était le cas, vous pourriez changer
24:02l'itinéraire, allonger...
24:04Enfin, pardon,
24:06d'essayer de trouver des solutions, mais ça veut dire
24:08que ça pourrait changer le cours
24:10finalement des transports et de...
24:12d'essayer
24:14de faire des économies ?
24:16Non, mais... Non, pourquoi
24:18je vous dirais non ? Aujourd'hui, je rappelle
24:20qu'il y a un réseau en France qui est
24:22déjà payé. C'est le réseau concédé. Alors, oui,
24:24on va dire en Allemagne, il y a une taxe... En Belgique,
24:26il y a une taxe poids-lourd. Mais en France, on a un réseau
24:28concédé qui est extrêmement dense.
24:30Nous affirmons très clairement aujourd'hui
24:32que, massivement, les véhicules
24:34qui font de la longue distance utilisent
24:36ce réseau, même s'il est payant.
24:38Parce qu'eux, ils ont des...
24:40Ils ont des options de temps.
24:42C'est un réseau qui est extrêmement calibré.
24:44Alors, vous allez toujours trouver
24:46effectivement des entreprises
24:48qui vont dire, pour ne pas payer les autoroutes,
24:50on va aller... Ouais.
24:52Donc, ce n'est pas, à mon sens, sur des...
24:54taxes rastrées.
24:56Les taxes éligibles de la pollution, les poids-lourds
24:58étrangers, et Dieu le sait, s'il y en a
25:00qui fréquentent les routes françaises, parce qu'on
25:02est un pays de transit, entre notamment la péninsule
25:04libérique et le reste de l'Europe,
25:06est-ce que...
25:08les autres, c'est également ? Parce qu'il ne faudrait pas
25:10quand même qu'on se balle dans le pied sur nos
25:12transporteurs, comme on le fait sur notre industrie
25:14automobile. Je vais répondre à votre
25:16question, mais je vais vous renvoyer une question.
25:18Je vais d'abord vous renvoyer la question.
25:20L'éco-taxe est une mesure environnementale.
25:22C'est ce qu'on nous dit. Il y a co et il y a
25:24taxe. Il y a éco et il y a taxe,
25:26mais en quoi le fait d'être à poids-lourd va changer
25:28quoi que ce soit en matière de pollution ? On est bien d'accord.
25:30Strictement rien. Par contre, effectivement,
25:32la carbonation des véhicules, c'est un autre sujet
25:34et là, on répond à la question. Alors oui,
25:36bien évidemment, que les véhicules
25:38étrangers seront taxés, et heureusement,
25:40parce que c'est en plus de ça. Mais, globalement,
25:42on aperçoit quoi ? Que les premiers véhicules qui vont
25:44être taxés ne sont pas les véhicules étrangers.
25:46C'est bien nos véhicules, car massivement,
25:48quand même, le transport en France, il est
25:50encore et heureusement effectué par des entreprises
25:52françaises. Pour combien d'années ?
25:54Parce que les entreprises françaises
25:56vous inquiétez pas, les poids-lourds,
25:58ils seront toujours là. Parce que,
26:00très clairement, dans le cadre
26:02de tout ce que l'Etat a pu faire, oui, j'entends dire,
26:04effectivement, je peux comprendre qu'on dise le poids-lourd
26:06parfois, il est gros, et ainsi de suite.
26:08Mais on sait très bien que les
26:10marchandises sans poids-lourd, aujourd'hui,
26:12on ne fonctionne pas.
26:14Est-ce que vous avez un levier
26:16de gouvernement ?
26:18Aujourd'hui, le levier de négociation, c'est surtout de convaincre
26:20les régions de ne pas y aller.
26:22Donc, très clairement, et c'est ce que nous faisons
26:24avec la région Grand Est, et c'est ce que nous faisons
26:26avec la communauté
26:28européenne alsacienne. C'est notre
26:30enjeu. Mais notre priorité, aujourd'hui,
26:32elle n'est pas là.
26:34Elle n'est pas à l'ornement. Nous, nous attendons
26:36des traitements simples. Nous sommes
26:38fort zéro,
26:40qui ne coûte strictement
26:42rien à l'Etat. Eh bien, nous, nous
26:44nous demandons ce qu'on appelle la juste répartition
26:46de la valeur. Nous est surprise,
26:48nos PME, elles n'arrivent
26:50pas, aujourd'hui, à vendre
26:52le transport à
27:00un rendement bas, valoriser
27:02des prestations, aujourd'hui, qu'on nous
27:04impose de faire. Et la
27:06problème des temps d'attente chez le client,
27:08qui reste source de
27:10stress pour nos conducteurs,
27:12toutes ces mesures, ça ne coûte zéro
27:14à l'Etat.
27:16Ils sont accompagnés dans l'encadrement
27:18de ces mesures. C'est ce que nous demandons.
27:20Et on ne va pas taxer
27:22d'une façon supplémentaire.
27:30Malheureusement, si je puis dire,
27:32le contexte ne va pas vous aider.
27:34C'est-à-dire qu'on a aujourd'hui un gouvernement
27:36qui sait qu'il est en situation financière
27:38périlleuse. Donc, on reparle de ce projet
27:40EcoTax. On reparle
27:42tout ce qui est, justement,
27:44aide à la transition écologique.
27:46À mon avis, les montants vont être
27:48assez fortement baissés.
27:50Et puis, il y a le sujet de la fiscalité des entreprises.
27:52Donc, vous risquez d'avoir
27:54le, si je puis dire, la double punition,
27:56celle d'une EcoTax et celle
27:58d'un alourdissement de
28:00la fiscalité des entreprises. Donc, je dois dire
28:02que là-dessus,
28:04l'environnement, si je puis dire,
28:06financier, il n'est pas très
28:08joyeux.
28:10Je partage pleinement.
28:12Juste un petit mot sur la partie
28:14écologie, sur la décarbonation
28:16des véhicules. Aujourd'hui,
28:18on en est où ?
28:20Il y a eu des travaux extrêmement sérieux de fait
28:22avec l'ensemble des acteurs
28:24autour de la décarbonation de notre point de routier.
28:26Ce qui est très clair, c'est que les travaux
28:28ont défini que si on veut atteindre des objectifs de décarbonation
28:30partagés par nos entreprises,
28:32par toutes nos entreprises, même les plus petites,
28:34il y a deux grands axes à traiter.
28:36Le premier, c'est le verdissement des flottes.
28:38Et le deuxième, c'est ce qu'on appelle, nous,
28:40le verdissement du fret. Si on n'a pas
28:42ces deux blocs-là, si on concentre tous nos
28:44efforts uniquement sur le verdissement des flottes,
28:46les objectifs ne seront pas atteints.
28:48Le problème, c'est que sur le verdissement
28:50des flottes,
28:52il est vrai qu'on nous amène aujourd'hui
28:54tout droit vers un 100%
28:56électrique. Je reprends
28:58vos propos sur la contrainte qui pèse
29:00sur les constructeurs, mais mon voisin
29:02qui va
29:04nous suivre pourra effectivement vous dire
29:06que la contrainte pèse de la même façon
29:08sur les constructeurs poids lourds,
29:10nous amène au tout électrique. Or, aujourd'hui,
29:12le tout électrique, il y a deux grands freins
29:14qui ont été identifiés. Le premier frein, c'est le coût
29:16d'acquisition d'un véhicule poids lourd. On est à 3,5 fois
29:18le prix d'un thermique. Dans le contexte
29:20actuel, je peux vous dérentir que c'est
29:22un vrai souci pour les entreprises d'imaginer
29:24ces investissements. Les banques ne peuvent pas suivre.
29:26Et la deuxième des choses, c'est la réalité
29:28d'un vrai réseau de recharge adapté aux véhicules
29:30lourds qui est aujourd'hui quasiment inexistant.
29:32Et c'est les délais de livraison
29:34aussi. J'imagine que ça, ce sera
29:36aussi un problème.
29:38Ça devient effectivement périphérique.
29:40Il y a un moment donné où tout ceci va
29:42devoir s'accélérer. Mais pour que ça
29:44s'accélère, il faut qu'on conduise à ces deux enjeux-là.
29:46Et puis nous, ce qu'on nous
29:48disons, concentrons-nous également sur le
29:50verdissement du fret. Le verdissement, c'est quoi ?
29:52C'est repenser la logistique
29:54du transport. C'est raccourcir
29:56les distances parcourues. C'est mieux
29:58rectifier. C'est travailler sur le report modal.
30:00Nous sommes très favorables au report modal.
30:02Sauf qu'on sait, on en connaît également les limites.
30:04Donc travaillons également sur le verdissement
30:06du fret. En tout cas, merci beaucoup Jean-Marc Rivéra
30:08d'avoir été avec nous, délégué
30:10général de l'Organisation
30:12de Porteurs Routiers Européens. Merci
30:14beaucoup, c'était très clair. Merci à vous. Et n'hésitez
30:16pas à nous en parler. Dès que vous avez
30:18des infos supplémentaires, vous êtes ici le bienvenu.
30:20Dans un instant, Gilles Buster,
30:22avec directeur marketing et communication
30:24de Scania France. Je pense que c'est
30:26la passion de Philippe David.
30:28On va en parler dans un instant, tout de suite.
30:30Sud Radio, c'est votre
30:32opinion qui compte. Merci à Sud Radio
30:34pour l'attention que vous portez au sport. C'est super,
30:36continuez. Sud Radio,
30:38parlons vrai.
30:40Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France.
30:4219h20, les vraies
30:44voies qui font rouler la France.
30:46Les vraies voies qui font rouler la France
30:48avec beaucoup de sujets
30:50passionnants aujourd'hui.
30:52Mais vous aimez le poids lourd, vous êtes comme
30:54nous. Gilles Buster est avec nous,
30:56directeur marketing et communication
30:58France. Merci d'avoir accepté
31:00notre plan.
31:02Effectivement, la chambre syndicale
31:04internationale de l'automobile, du motocycle,
31:06appelle les pouvoirs publics
31:08mesures de soutien face aux défis
31:10du marché français, qui malgré une baisse
31:12ses 8 premiers mois en 2024
31:14est en pleine transformation.
31:16C'est une plus durable, Philippe.
31:18Alors Scania, c'est un acteur
31:20majeur en France. Vous avez une usine à Angers
31:22qui emploie plus de 1400 personnes,
31:24qui assemble plus de 120 camions par jour.
31:26Ce site ouvert en 1992, il produit
31:28déjà des camions électriques ou pas ?
31:30En fait, l'usine d'Angers fait partie des
31:32trois usines européennes. Il y en a une à Stockholm,
31:34il y en a une au Pays-Bas,
31:36et une à Angers.
31:40C'est une usine de stock
31:42qui assemble
31:44les camions électriques. Une grosse
31:46partie de la fabrication des camions thermiques
31:48a été décentralisée sur Angers,
31:50mais à terme, l'usine d'Angers fera aussi des camions électriques.
31:52Est-ce que les aides publiques
31:54sont suffisantes pour cette transformation
31:56du camion
31:58aujourd'hui ?
32:00Si vous voulez, les aides publiques,
32:02on ne souhaite pas les avoir.
32:04C'est un peu provocateur.
32:10Les aides publiques, à terme,
32:12elles sont destinées
32:14à disparaître. Par contre,
32:16le passage obligé, comme le dira
32:18à l'instant, le coût
32:20d'un camion, le rapport, c'est
32:22de 1 à 3,5.
32:24Il faut absolument, absolument nous aider.
32:26Alors pourquoi s'il y a une urgence ?
32:30Le problème est le suivant.
32:32Vous vous souvenez de la COP21
32:34à Paris, définition
32:36des objectifs à l'horizon
32:382000.
32:40Il y a
32:42une urgence. Si on veut décarboner
32:44à l'horizon 2000, il faut que
32:46tous les temps, on baisse nos émissions
32:48de CO2, pas que dans le poids lourd,
32:50mais globalement de 5%.
32:52La marge
32:54de monter nos émissions de carbone
32:56de 6% par an. Et donc,
32:58il y a une urgence.
33:00On nous pousse, nous constructeurs,
33:02à décarboner le marché
33:04des camions et avoir des comportements,
33:06notamment avec les conducteurs
33:08qui peuvent conduire efficacement
33:10les véhicules,
33:12de façon à décarboner.
33:14Et c'est pour ça qu'on a besoin de cette
33:16urgence
33:18qui sont absolument fondamentales.
33:20Et je voudrais juste
33:22souligner
33:24l'effet par l'ACIAM et les
33:26relations avec les pouvoirs
33:28publics. Le sujet n'est pas simple.
33:30Il met autour de la table énormément
33:32d'acteurs, mais
33:34on arrive à des choses.
33:36Aujourd'hui, c'est un parc
33:38de camions en France,
33:40chez vous ?
33:42Chez nous, on a un parc
33:44de 30 000 véhicules. Il y en a
33:46à peu près 300 000 en France.
33:48Alors nous, on est un peu particulier, on fait vraiment des véhicules lourds,
33:50de 19 tonnes et plus.
33:52Ce que je voudrais dire, c'est que
33:54ce qu'il faut bien voir,
33:56ce que François-Xavier Pietri
33:58disait tout à l'heure à propos de la voiture,
34:00nous, nous sommes dans le B2B.
34:02C'est-à-dire que nous construisons des camions
34:04pour le compte de transporteur,
34:06qui même les utilise soit pour eux-mêmes,
34:08soit pour transmerchandises
34:10pour le compte d'autrui.
34:12Et on transporte
34:1488%
34:16de ce que nous
34:18consommons tous les jours.
34:20Donc il faut absolument qu'on ait un réseau
34:22qui soit performant.
34:24Et mettre un véhicule
34:26sur la route,
34:28ça veut dire mettre toute une organisation
34:30derrière pour assurer
34:32la...
34:34la fait des véhicules.
34:36— Vous proposez en France le truck suédoise,
34:38il y a une chose qu'on teste en ce moment,
34:40et dans l'Allemagne, c'est le camion.
34:42Camion 4-L, expliquez-nous...
34:44— Voilà. Alors en fait...
34:46— J'ai pas de réaction !
34:48— Alors, pour reprendre ce
34:50que je disais tout à l'heure,
34:52on est à marche force électrique, pourquoi ?
34:54C'est l'industrie,
34:56que ce soit l'aviation,
34:58que ce soit les cimentiers, la terroirie,
35:00Et il y a certains moyens, certains vecteurs de décarbonation, notamment dans l'énergie autour des camions, par exemple le biogaz, l'hydrogène, par exemple biofuel, etc., qui vont être captés par certaines industries.
35:20Dans la Syrie, l'énergie ne sera pas décarbonée autrement qu'avec l'hydrogène. Et vous avez par exemple l'aviation qui va capter beaucoup de biomasse.
35:31Donc il a été fléché, et je pense que c'est comme ça que s'est passé, la mobilité terrestre qui a été fléchée sur l'électrification.
35:38Et donc, nos objectifs, c'est, à l'horizon de 2030, que la moitié des véhicules que nous vendons chaque année soient en version électrique.
35:49J'ai une question, vous l'évoquiez à l'instant, prix d'un camion électrique 3 fois et demi, celui d'un camion thermique.
35:58L'entreprise aujourd'hui est capable de se payer ça ? On évoquait tout à l'heure les difficultés des PME qui ont des marges bénéficiaires très faibles.
36:06Est-ce que la marche n'est pas infringissable ?
36:09Et que les banques ne suivent pas, c'est ce que vous disiez.
36:11Alors, vous avez raison, effectivement, et c'est pour ça qu'on a besoin d'aide.
36:15A terme, sur le coût d'exploitation d'un véhicule, il y a moins d'entretiens à faire, on a l'électricité qui pourrait être négociée au cas par cas par les transporteurs.
36:27Mais c'est vrai que l'investissement de départ, le CAPEX, qu'on appelle le CAPEX, est plus important qu'un véhicule diesel.
36:32Par contre, l'OPEX, d'où les coûts d'exploitation, sont plus faibles.
36:35Néanmoins, aujourd'hui, on a cette contrainte avec aussi, il faut y penser, des contraintes logistiques pour les transporteurs.
36:44Je vais vous donner un exemple.
36:45Aujourd'hui, sur un camion diesel, qui représente encore 90%, il faut être clair, de ce qu'on vend, les véhicules électriques c'est 1%.
36:53Un véhicule diesel, avec le plus gros réservoir qu'on peut mettre, c'est 1500 litres, vous avez une autonomie d'un peu plus de 5000 kilomètres.
37:00Donc un transporteur peut passer d'un client à l'autre, changer ses directions.
37:04Aujourd'hui, sur un véhicule électrique, on est de l'ordre de 350 à 400 kilomètres.
37:10L'année prochaine, on va sortir des camions de plus de 500 kilomètres.
37:13Mais on est loin de ces...
37:15– Mais combien de temps la recharge ?
37:16– Alors, vous savez que les transporteurs ont l'obligation de s'arrêter toutes les 4h30 pendant 45 minutes.
37:23L'idée, c'est que pendant cette pause de 45 minutes, on recharge le camion pour pouvoir faire les 4h30.
37:30– Oui, il faut des charges très lourdes alors.
37:31– Donc c'est des charges très lourdes.
37:32– Très rapides.
37:33– C'est des batteries qui sont plus importantes.
37:34Et pour revenir à votre question, effectivement, ça nécessite de charger, d'emporter sur les véhicules des batteries plus importantes, plus lourdes, plus chères évidemment.
37:45Et l'idée est la suivante, c'est de dire, finalement, est-ce qu'on pourrait pas...
37:48Parce que l'électricité, à ce niveau-là, s'y prête bien par rapport aux carburants liquides ou gazeux,
37:54c'est de capter l'électricité pendant qu'on roule.
37:57Et c'est ni plus ni moins que ce qu'on voit sur un train ou une locomotive, c'est ça.
38:00Et donc, ce que Philippe, vous disiez, c'est qu'il y a des tests qui ont été menés en Suède et en Allemagne.
38:05Avec un captage par caténaire, on voit donc que c'est des camions avec un pantographe qui captent sur une caténaire.
38:10Ça peut être un patin sur un rail.
38:12Merci beaucoup, Gilles Boster, d'avoir été avec nous, directeur marketing et communication de Scania France.
38:17Merci d'avoir été avec nous.
38:18Merci à vous.
38:19Merci, on l'a dit à l'ensemble de nos invités.
38:21Merci beaucoup, Jean-Marc Rivera, d'avoir été avec nous, l'organisateur des transports routiers,
38:28l'organisation des transporteurs routiers européens.
38:30Merci beaucoup, François-Xavier Pietri.
38:32Je vous conseille ce livre, Rendez-nous la liberté de rouler à l'Observatoire.
38:38Merci beaucoup à Jean-Marie Bordré d'avoir organisé et programmé cette émission.
38:43Et ça continue avec Sud Radio, bien entendu.
38:45Avec le but football club.
38:47Bonsoir, Lionel Rosso.
38:48Bonsoir, Lionel.
38:49Alors, il y a un menu foot copieux, comme on s'ajoute encore au Ligue du repas ce soir.
38:54Ce soir, nous allons encore une fois lâcher les chiens.
38:56Les moteurs vont vrombir et nous avons encore face à face nos deux spécialistes éditorialistes,
39:02Michel Moulin et Karim Zeribi.
39:04Toujours pas d'accord.
39:05On n'arrive pas à les réconcilier sur les domaines du football.
39:07Et je veux vous dire tant mieux.
39:08Et tant mieux parce que ça fait de la bonne radio.
39:10On nous arrête dans la rue maintenant.
39:12Depuis qu'on a commencé cette émission sur Sud Radio, les gens s'arrachent nos vêtements.
39:16Donc, Michel Moulin, Karim Zeribi, mais également Jimmy Algerino et Benjamin Danet.
39:20On va parler évidemment de beaucoup d'actualités footballistiques.
39:22Et notamment, pourquoi l'Olympique lyonnais fonctionne moins bien depuis que Jean-Michel Lolas a cédé le club.
39:28C'est vrai que l'OL joue ce soir contre l'Olympiakos en Ligue au repas.
39:31Et ça n'a pas très bien cette saison encore pour l'OL.
39:33On en parlera avec nos invités.
39:35En tout cas, moi, je vous conseille de faire l'émission tout nu.
39:37On gagnera du temps sur les vêtements.
39:39Non, ça se réfléchit.
39:41Excusez-nous, ça se réfléchit.
39:43Ne dites pas non tout de suite, Lionel.
39:45Message à Patrick Roger, je risque d'être en arrêt maladie demain.
39:48Allez, passez une belle soirée.
39:50On se retrouve pour les vraies voix demain à 17h.
39:52Salut.