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Noémie Arnal, cofondatrice de Greez, explique dans SMART IMPACT comment sa start-up trouve des débouchés aux cosmétiques invendus. Avec l’ambition de faciliter la transition écologique des industriels du secteur.

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00:00Générique
00:06C'est Smart Ideas avec Noémie Arnal, bonjour.
00:09Bonjour.
00:09Vous êtes la présidente co-fondatrice de GRIS, vous l'avez créé en 2023 avec Logan Favillé, avec quelle idée ? C'est quoi le départ ?
00:15Le départ, c'est que je me suis retrouvée dans ma salle de bain avec beaucoup de produits que je n'utilisais pas, que je finissais par jeter.
00:21Et j'avais ce même constat en tant que professionnelle, parce que je travaillais longtemps dans la cosmétique, où on détruisait les anciennes gammes, les produits abîmés.
00:27Et je me suis dit, c'est dommage de créer un produit avec une bonne idée, si au final, il finit à la poubelle.
00:32Mais de quel type, volume de gaspillage on parle ?
00:36Aujourd'hui, c'est 4 tonnes de produits qui sont jetés par jour, rien qu'en France, et ça représente pratiquement 1,2% du chiffre d'affaires de cosmétiques, rien qu'en France.
00:44Donc ce chiffre, il date de 2021, on l'a vu s'appliquer, ça n'a pas bougé depuis ?
00:49Ça a augmenté, forcément, parce qu'il y a de plus en plus de marques, de plus en plus de propositions d'achats, et en fait, ce chiffre ne fait que croître.
00:57Comment il s'explique ? Quelles sont les raisons de ce gaspillage ?
00:59Alors, il y a 4 raisons. Il y a des anciennes collections, tout ce qui va être réédition de Noël ou autre.
01:04Il y a des surstocks, des producteurs qui demandent à fabriquer plus pour que les coûts soient moins élevés.
01:09Il y a des dates courtes, tout ce qui est compléments alimentaires ou produits cosmétiques à une date de durabilité, ou alors des packagings abîmés, par exemple votre tube où l'étiquette est mal collée.
01:19Est-ce que c'est lié aussi à notre société de consommation ? C'est-à-dire qu'on invente, on crée de la nouveauté plus ou moins réelle pour donner envie d'acheter ?
01:28Forcément, parce que chaque personne a une typologie de peau et des envies différentes, et vous allez avoir forcément une publication ou une pub qui va attirer plus un client ou autre.
01:37Mais bon, si après, on en fait autant qu'il y a d'habitants, ça fait beaucoup.
01:40Effectivement, on va revoir ce chiffre. 4 tonnes de crèmes de beauté jetées chaque jour en France, voilà pour le constat.
01:46Comment on peut utiliser Grise ? C'est quoi Grise pour lutter à notre petit niveau contre ce gaspillage ?
01:52Grise, vraiment, nous, on veut être un acteur de la transition écologique en aidant vraiment les marques à revaloriser leurs produits, comme on l'a dit, invendus,
01:59mais aussi ce qui est invendable, parce que c'est périmé. Donc on a trois secteurs. On fait de la vente sur notre site grise.fr pour les ventes événementielles.
02:06Mais on fait aussi du don à des associations pour vraiment mettre en adéquation le produit à la bonne personne, parce qu'au final, s'il est remis...
02:14— Oui, si c'est pour qu'il soit jeté un peu plus tard, ça sert à rien. — Exactement. C'est pour que l'on surencombre les assos. C'est pas pareil.
02:20Et la dernière partie sur laquelle on travaille en R&D, c'est la partie recyclage pour qu'un produit périmé ait une seconde vie.
02:26Par exemple, on travaille avec les crèmes solaires pour faire de la peinture en bâtiment et pour éviter le réfléchissement, les gels douche pour en faire,
02:32du coup, de la détergence industrielle. — Alors on y reviendra peut-être. J'espère qu'on aura le temps sur cette question de recyclage.
02:37Mais on parlera des associations. Mais ce que je vais trouver, moi, sur le site, éventuellement, c'est beaucoup moins cher, forcément.
02:46Quel est mon intérêt de consommateur ? — Vous, en tant que consommateur, vous allez trouver des produits de qualité entre –30 et –80%.
02:53Chaque semaine, ça change. On a des nouvelles marques, des produits de soins pour hommes, pour femmes, pour bébés, pour familles. Enfin...
02:58— Comment vous les récupérez ? — En direct avec les marques. En fait, on travaille avec eux en direct, qui ont leurs stocks, leurs usines.
03:05Et en fait, on va faire transiter les stocks dans notre logistique pour du coup les...
03:11— Votre modèle économique, c'est un modèle de vente, tout simplement ? — C'est un modèle de vente par commission, oui.
03:15— Oui. D'accord. Alors les associations, comment vous « sélectionnez » les associations pour justement – vous nous le disiez –
03:22toucher la bonne personne au bon endroit ? — Il y a un premier travail de recherche, un peu de sourcing. Moi, j'ai travaillé beaucoup
03:28dans des associations qui avaient de la socio-esthétique, donc le bien-être et l'amélioration par les produits de beauté.
03:33Et à partir de là, du coup, j'ai séquencé un peu géographiquement où est-ce qu'elles étaient placées, le nombre de bénéficiaires qu'elles avaient
03:39et aussi leur type de produits recherchés. Donc en fonction des produits et des marques qu'ils veulent donner, je fais le transit au bon endroit.
03:48— Et donc c'est combien d'associations que vous avez ? — Aujourd'hui, là, on a recensé une cinquantaine d'associations.
03:53Et on a aidé depuis 1 an environ 6 assos, mais du coup qui ont multiplié. — Ouais. Alors je rentre dans le détail du modèle économique,
04:00parce qu'on crée une entreprise et on veut qu'elle ait du sens et qu'elle participe à l'amélioration de notre quotidien et de la société.
04:07Et pour ça, il faut qu'elle soit pérenne. — Exactement. — Bon. Donc si vous donnez tout aux associations, il n'y a plus de business.
04:12Donc comment vous faites l'équilibre ? — En fait, on fait l'équilibre en faisant une prestation de vente et de dons.
04:19Le don, c'est pas sur lequel on va toucher de l'argent. Mais par contre, nous, du coup, on implique la marque à faire aussi de la vente
04:25pour bénéficier à des personnes qui ne sont pas bénéficiaires d'une asso. Et du coup, on va rétribuer en fait cette partie.
04:30— Ouais. Donc ça suppose une forme de partenariat avec les marques. C'est ce que je comprends. Le recyclage, je vous dis, on est en R&D.
04:35— Oui. — Quel est l'objectif ? — L'objectif, en fait, c'est de créer des filières pour le recyclage des pots de crème aujourd'hui,
04:41qui sont soit chez les particuliers ou soit chez les marques, qui sont PME inutilisables et leur donner une seconde vie.
04:46Donc on travaille avec une école d'ingénieurs pour aller vraiment chercher quelle va peut-être être la finalité de la crème.
04:53— Alors là, en masse, ça doit être gigantesque. — C'est énorme. C'est énorme. Et après, si on cumule ça aussi avec vos pots de crème
05:00chez vous dans les particuliers, ça devient colossal. — Merci beaucoup, Noemi Arnal et bon vent à Grise. Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
05:10C'est toujours un plaisir de vous retrouver sur Be Smart For Change. Je voudrais remercier celles et ceux qui m'accompagnent,
05:16Cyrielle Chazal et Alexis Mathieu en charge de la programmation et de la production, Angèle Jean-Girard, le réalisateur,
05:23et Thibaut Goury-Lafon pour le son. Ah bah non, j'ai plus d'oreillettes, c'est vrai. Salut.
05:30Sous-titrage Société Radio-Canada

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