Fabriquer des polymères biodégradables à partir de protéines de lait afin de concevoir des plastiques respectueux de l’environnement et de la santé : c’est l’activité de Lactips. Alexis Von Tschammer, son directeur général, nous présente cette startup.
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00:00Smart Ideas avec Alexis von Tchamer, bonjour, bienvenue, vous êtes le directeur général de Lactips, poste que vous occupez depuis le mois de juillet 2022,
00:16entreprise spécialisée dans les polymères biodégradables. De quoi on parle ?
00:21En fait c'est un polymère qui est 100% naturel, à base de protéines, qui est biodégradable dans tous les environnements,
00:28c'est-à-dire que ça se biodégrade dans les sols au moins de 30 jours, donc très rapide, et dans les rivières et océans au moins de 12 jours, donc également très rapide.
00:37Et c'est un polymère qui est soluble dans l'eau, qui apporte justement beaucoup d'avantages par rapport aux applications qu'on vise.
00:43Donc polymère c'est du plastique en fait ?
00:45C'est un plastique sans plastique, c'est ce qu'on appelle un biomatériau.
00:48Parce qu'il est biosourcé, c'est ça ?
00:50Exactement, 100% biosourcé, sans aucune transformation chimique lors de notre process de fabrication.
00:54L'entreprise elle existe depuis 2014, c'était une entreprise pionnière à l'époque, alors je vous demande de faire appel aux mémoires des autres, aux souvenirs des autres.
01:02Oui, c'est né d'une vision partagée en fait à l'époque, de développer une solution alternative au plastique, 100% naturelle premièrement,
01:11et 100% vertueuse vis-à-vis de l'économie circulaire pour pouvoir répondre aux enjeux environnementaux et sanitaires de la pollution plastique.
01:19Alors qu'est-ce qu'ils deviennent ces polymères biodégradables ? Quels produits vous proposez en fait ?
01:26Il y a deux avantages, le côté soluble premièrement et le côté biodégradable.
01:30Le côté soluble permet de favoriser une économie circulaire notamment dans le domaine de l'emballage,
01:35le recyclage d'un emballage sans résidu derrière, c'est un recyclage à 100%,
01:41le réemploi dans le domaine du verre par exemple, avec l'élimination de l'étiquette,
01:45qui est une étiquette hydrosoluble, donc qui favorise le réemploi,
01:48ou dans des applications comme l'agriculture ou le sport en extérieur, dans lesquelles on peut potentiellement mettre du plastique dans la nature.
01:57Étiquette soluble, ça ça m'intéresse, ça veut dire qu'elle va s'éliminer naturellement quand on réutilise le verre, quand on le nettoie, c'est ça ?
02:06C'est ça, ça va s'éliminer naturellement chez les laveurs.
02:09Il y a des entreprises spécialisées dans le lavage des conteneurs au verre par exemple,
02:14qui permet justement cette élimination d'étiquettes, mais souvent c'est l'adhésif qui est compliqué à éliminer,
02:20et on a développé un adhésif hydrosoluble ainsi que l'étiquette et des encs hydrosolubles qui disparaissent dans l'eau.
02:26Combien d'années de recherche et développement, à quel point c'est un procédé innovant que vous proposez ?
02:32On a mis 10 ans quand même pour le développer, aujourd'hui on a industrialisé notre technologie,
02:37sur une vraie ligne de production, on a un site de production entre Lyon et Saint-Etienne de 4200 m²,
02:42avec une ligne de production de 1500 tonnes aujourd'hui,
02:45et notre technologie aujourd'hui est référencée et validée sur toute la chaîne de valeur, et commercialisée actuellement.
02:51Avec un des débouchés, un marché qui est un marché mondial potentiellement ?
02:55Oui, partout on est dans la lutte contre les microplastiques, donc on vise l'emballage alimentaire,
03:00et notamment le papier alimentaire, avec une récupération de 100% des fibres de papier lors du recyclage,
03:05dans le domaine des étiquettes comme je vous ai dit, mais également dans le domaine de l'agriculture,
03:09qui utilise énormément de plastique aujourd'hui.
03:13On a reçu il y a quelques jours l'autrice d'un livre sur les nanoplastiques et la santé,
03:20qui est très critique, mais qui est aussi critique sur des solutions comme les autres,
03:24parce qu'elle dit que de toute façon il y a toujours des nanoplastiques, on les retrouve partout,
03:27on les retrouve dans l'air, on les retrouve dans notre corps, etc.
03:30Ce qui est le cas en effet de certains matériaux pétrosourcés, mais également de bioplastiques,
03:36qui sont partiellement biosourcés et pas 100% biosourcés, nous l'avantage c'est qu'on est une protéine,
03:41donc on se biodégrade complètement, et on se transforme en humus,
03:45et donc c'est quelque chose qui n'est absolument pas toxique pour l'homme.
03:48Oui, ça reste une protéine d'une certaine façon, juste pour bien comprendre ?
03:52Ça se transforme oui, pour faciliter, comme un fertilisant naturel, ou une protéine,
03:57comme vous pouvez manger, notre protéine est tout à fait comestible, donc il n'y a aucun souci de ce côté-là.
04:01Merci beaucoup Alexis von Chammer, et à bientôt sur BeSmart4Change.
04:06Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
04:08Merci à toutes et à tous de votre fidélité à BeSmart4Change, à la chaîne des audacieuses et des audacieux.
04:15À bientôt !