• il y a 2 mois
Vendredi 6 septembre 2024, SMART IMPACT reçoit Élodie Bondi (Directrice générale, Qualistéo) , Guillaume Kerlero de Rosbo (Co-fondateur, Éclaircies) , Vincent Raimbault (Fondateur, Muto) et Loïc Robbiani (Fondateur, Vazy)

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00:00Bonjour, bonjour à toutes et à tous, et bienvenue dans Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif.
00:14Voici notre sommaire. Mon invité, c'est Élodie Bondy, la directrice générale de Calisteo, entreprise niçois spécialisée dans la gestion énergétique intelligente.
00:23Elle vient de se voir renouveler son label Greentech Innovation et elle avait annoncé l'an dernier qu'on y reviendra à une levée de fonds de plus de 5 millions d'euros.
00:31Dans le débat de ce Smart Impact, on fera le bilan carbone des Jeux Olympiques.
00:36Qu'est-ce qui a changé par rapport aux précédentes Olympiades ? Comment réduire l'impact de ces événements mondiaux qui déplacent des millions de spectateurs ?
00:45Dans notre rubrique consacrée aux start-up et co-responsables, je vous présenterai Vasie.
00:50C'est une appli lyonnaise qui récompense les mobilités douces et qui lance une nouvelle version dédiée aux entreprises.
00:57Voilà pour les titres, on a 30 minutes pour les développer. C'est parti !
01:07L'invité de Smart Impact, c'est Élodie Bondy. Bonjour.
01:10Bonjour.
01:11Elodie, vous êtes la directrice générale de Calisteo et vous promettez à vos clients 15% minimum d'économie d'énergie sans investissement initial.
01:19On se dit tout de suite, mais comment est-ce possible ?
01:21Alors, on a développé une technologie innovante qui permet de comprendre comment est consommée l'énergie sur un site
01:29et d'analyser finalement quelles sont les fuites énergétiques et d'optimiser l'existant.
01:34Donc on va travailler sur la chasse au gaspillage énergétique, les différents réglages de fonctionnement du site
01:43et donc nos clients font en moyenne minimum 15% d'économie en à peu près un trimestre, donc c'est très rapide.
01:51C'est-à-dire qu'on envoie les résultats même au bout de quelques jours, une semaine ?
01:55On peut envoir les résultats, on propose un rapport et des recommandations, on peut les implémenter tout de suite et voir le résultat le lendemain.
02:02Ça marche comment ? C'est quoi ? C'est un petit boîtier qui fonctionne à l'aide de l'intelligence artificielle ?
02:07Expliquez-nous, vous récupérez toutes les données possibles de l'entreprise, de ses consommations ?
02:13Voilà, en fait nous, la technologie, elle a vraiment deux briques.
02:16Donc la première brique, c'est un boîtier intelligent qui va permettre de mesurer toutes les consommations d'énergie sur un site,
02:21l'électricité, l'eau, le gaz, la vapeur, etc.
02:24De récupérer les informations aussi liées à la production du site,
02:28toutes les informations qui sont disponibles grâce à ce boîtier, ce concentrateur.
02:33Et ensuite, on a développé des algorithmes d'IA qui vont analyser les données, les datas récoltées par le boîtier
02:40et qui vont identifier toutes les économies qui peuvent être faites sur le site.
02:44Donc c'est pas seulement l'électricité, on l'a bien compris, c'est des économies un peu tout azimuts.
02:52Les principales fuites, elles proviennent d'où ? Ça dépend des secteurs, ça dépend des entreprises ?
02:57Voilà, alors c'est vrai que ça va vraiment dépendre finalement des typologies d'activité.
03:03Donc on peut avoir vraiment des fuites énergétiques qui sont très différentes d'une activité à l'autre.
03:09Mais c'est vrai que nous, souvent, on va faire la chasse aux consommations en dehors des horaires de production,
03:15en dehors des horaires de fonctionnement.
03:17On va pouvoir comparer plusieurs lignes de production les unes aux autres
03:20et identifier comment faire pour qu'elles soient plus performantes.
03:24Parfois, ça paraît simple, on pourrait se dire pourquoi je n'y ai pas pensé.
03:28Mais finalement, nous, on est un peu le big brother de l'énergie,
03:31donc on voit absolument tout ce qui se passe sur un site.
03:33Finalement, quand on voit ce qui se passe, on comprend comment agir.
03:36Donc on l'a bien compris, un effet rapide, donc j'imagine un retour sur investissement qui est lui aussi assez rapide.
03:42Exactement, quelques mois.
03:44Est-ce que ça peut aussi susciter chez certains de vos clients des transformations plus importantes ?
03:49Vous voyez ce que je veux dire ?
03:50C'est-à-dire qu'on identifie là un levier d'économie tel qu'on va investir.
03:55Exactement. En fait, la première marche, c'est de faire mieux avec ce qui existe.
03:58Et la seconde marche, c'est d'investir pour être encore plus performant.
04:02Généralement, nos clients comprennent finalement comment ils consomment.
04:07Et on va pouvoir aussi calculer le retour sur investissement d'un investissement
04:11dans des nouvelles machines de production ou dans un nouvel outil de production.
04:15Et donc, on va justement pouvoir bien faire des choix stratégiques d'investissement
04:20parce que nous, on va pouvoir calculer finalement quel est l'avantage d'investir dans une nouvelle machine.
04:24Vous pouvez comparer, vous nous disiez, on va voir les différentes chaînes de production.
04:29Vous pouvez comparer celle qui est la plus ancienne avec une qui a été changée récemment
04:33et vous allez voir la différence d'efficacité, c'est ça ?
04:35Alors, on peut parfois être surpris.
04:36Il y a des sites sur lesquels on va justement analyser le rendement des machines en fonction de leur âge.
04:42Parfois, les vieux équipements sont quand même plus performants que les nouveaux.
04:45Comme quoi, il ne faut pas avoir d'idées trop préconçues.
04:49Qui sont vos clients ? Il y a des tailles d'entreprise, ça peut être des PME, c'est plutôt des ETI ou des grands groupes ?
04:54Alors, nous, Calisteo, on travaille quasiment exclusivement dans le secteur industriel.
05:00Toute taille d'industrie, ça peut être des ETI à des grands groupes industriels
05:05sur toute typologie de marché dans plus de 40 pays.
05:08Donc, on n'a vraiment finalement pas une cible prédéterminée.
05:12Mais on est quand même beaucoup avec des grands groupes.
05:15Pourquoi uniquement l'industrie ?
05:16Je comprends bien qu'effectivement, le levier de l'économie d'énergie est peut-être plus simple à activer pour des industriels.
05:22Mais ça peut concerner beaucoup d'autres secteurs d'activité ?
05:25Alors, ça peut concerner tous les secteurs d'activité.
05:27C'est vrai que nous, on a une technologie qui est quand même assez puissante en termes de capacité.
05:37Donc, c'est très bien adapté à l'industrie.
05:39Et finalement, quand on a décidé d'aller sur le secteur industriel il y a quelques années,
05:43finalement, on était un peu les seuls à innover sur ce domaine-là.
05:46Et ça a bien fonctionné.
05:48Et aujourd'hui, on se consacre à l'industrie.
05:50Alors, dernier, vous avez annoncé une levée de fonds de plus de 5 millions d'euros, 5,1 millions d'euros.
05:56Avec quelle ambition ? Et qu'est-ce qui s'est passé depuis ?
06:00Alors, en fait, l'ambition de Calisteo, c'est de devenir le leader mondial du smart mettering,
06:04donc du comptage intelligent.
06:06Donc, cette levée de fonds nous a permis de continuer le développement de l'entreprise,
06:12de développer des nouveaux produits.
06:14Donc, en 2025, on va lancer une nouvelle génération de concentrateurs
06:19et une nouvelle génération de plateformes basées avec notre algorithme.
06:23Donc, voilà.
06:24Donc, ça, ça nous a permis de franchir une marge supplémentaire en termes de technologie,
06:28d'accroître notre développement commercial en France et en Europe.
06:32De recruter peut-être ?
06:33On a recruté une vingtaine de personnes.
06:36Là, la prochaine étape, c'est d'aller sur une phase de financement plus importante
06:40puisque l'objectif, c'est de développer Calisteo à l'international
06:43en installant l'entreprise dans différents pays à l'étranger.
06:47Et vous recrutez encore ? Vous cherchez encore des talents ?
06:49Là, on a à peu près 10 postes ouverts actuellement.
06:53Donc, voilà, on cherche des talents.
06:55Et quand on aura le cycle de financement de l'année prochaine, alors là, on accélérera encore plus.
07:02Vous dites, on a l'ambition et c'est super de devenir leader mondial.
07:05Vous avez des concurrents, j'imagine.
07:09Et quel est votre avantage par rapport à eux ?
07:11Alors, forcément, on a des concurrents.
07:13Aujourd'hui, on est quand même très différenciés parce que le fait d'être un système de comptage non intrusif,
07:21c'est-à-dire qu'il n'a aucun impact sur un actité,
07:23que quand on installe sur un site, c'est invisible,
07:26personne ne pourrait se rendre compte qu'on est en train d'équiper,
07:28d'être 100% multi-énergie, de faire de l'acquisition, de donner temps réel sur toutes les énergies,
07:35coupler ça avec de l'IA génératif qui permet d'identifier les gisements d'économie d'énergie.
07:40Pour l'instant, je n'ai pas trouvé quelqu'un qui était capable de faire comme nous.
07:43Bon, ça vous donne un vrai avantage.
07:45Je voudrais qu'on revienne sur la crise énergétique de l'an dernier.
07:50On peut même la faire remonter un peu plus tôt.
07:53À quel point ça a représenté une opportunité pour Calisteo ?
07:57En fait, ça a été une réelle opportunité parce que, malheureusement, on s'est toujours dit,
08:01avant cette crise énergétique, on se disait vivement que l'énergie augmente pour que ces sujets se développent.
08:08Mais c'est surtout, en fait, on a eu des chefs d'entreprise qui nous ont dit aujourd'hui,
08:12c'est presque une faute de la part de la direction de ne pas comprendre comment elle consomme.
08:17Donc aujourd'hui, on voit des prix de l'énergie qui ont baissé,
08:20mais prise de conscience qu'il faut qu'on comprenne comment on consomme
08:24puisque les impacts des coûts de l'énergie peuvent être importants.
08:28On a certains sites où leur facture a été multipliée par 10.
08:31C'est quand même critique.
08:32Ça veut dire que vous n'aviez plus besoin de prospecter et les clients venaient à vous spontanément ?
08:36On avait beaucoup moins besoin de prospecter.
08:38Oui, effectivement, on peut l'imaginer.
08:41Le label Green Tech Innovation vous a été renouvelé.
08:45C'est le commissariat général du développement durable qui le fait.
08:49Qu'est-ce que ça représente ?
08:51Est-ce que c'est une formalité, un renouvellement comme ça ?
08:53Ou est-ce que vous avez un certain nombre de critères à remplir ?
08:55Ça a été un défi à tenir.
08:58C'est important pour nous d'être reconnus par l'État français
09:02comme étant une entreprise green tech nationale.
09:05C'est super important pour l'entreprise d'avoir ses labels.
09:10Il a fallu qu'on donne des chiffres, qu'on explique pourquoi.
09:16Est-ce qu'on permet toujours de réduire l'impact environnemental de nos clients ?
09:19Ce n'est pas vraiment une formalité.
09:20C'est quand même plus dur de l'obtenir que de le renouveler.
09:22Mais ce n'est pas complètement une formalité.
09:25Vous êtes également sélectionnée par French Tech 2030.
09:28Je crois que vous êtes co-présidente de French Tech sur la Côte d'Azur.
09:32Qu'est-ce que ça vous apporte ou qu'est-ce que ça vous a apporté ?
09:35Peut-être qu'il faut poser la question comme ça.
09:37L'écosystème de la Côte d'Azur nous a beaucoup apporté
09:44à la création de l'entreprise et à son développement.
09:46C'est important quand on crée une entreprise innovante
09:50d'intégrer un écosystème et de se faire connaître.
09:53C'est vraiment primordial pour le développement d'une entreprise.
09:56Maintenant, j'essaie de rendre à l'écosystème ce qu'il m'a apporté.
10:00Vous en avez moins besoin et c'est le match retour.
10:03Exactement. Par contre, French Tech 2030, c'est autre chose.
10:05Là, c'est un programme national et ça nous apporte beaucoup.
10:09De la mise en lumière, de la mise en avant, participation à des événements,
10:12mise en relation avec des grands groupes.
10:14C'est vraiment très positif pour l'entreprise.
10:17C'est un levier de développement à l'international
10:19ou c'est d'abord un levier national ?
10:22C'est un levier d'abord national, mais ça permet quand même
10:25d'avoir accès à des programmes nationaux liés vers l'export,
10:30notamment avec Business France.
10:32Donc, je dirais que c'est d'abord national, mais aussi international.
10:35Merci beaucoup Élodie Bondy et à bientôt sur Be Smart For Change.
10:39On passe à notre débat.
10:41On va faire le bilan environnemental des Jeux Olympiques et Paralympiques.
10:50Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris
10:54se terminent sur des bilans sportifs et sociétaux qui sont très positifs.
10:59Il y avait un autre enjeu affiché par les organisateurs,
11:02faire baisser l'impact carbone de Paris 2024.
11:05On en parle avec Guillaume Kerlero de Rosebaud.
11:08Bonjour. Bienvenue.
11:09Vous êtes le cofondateur du collectif Éclaircie
11:11et vous êtes également directeur des études écologiques
11:13à l'Institut Rousseau.
11:15À vos côtés, Vincent Rimbaud. Bonjour.
11:17Bonjour.
11:18Et bienvenue à vous.
11:19Vous êtes le fondateur de la startup Muto
11:21qui agit pour le réemploi dans le secteur de l'événementiel.
11:24On est dans le macro et dans le micro avec vous
11:28et vous êtes parfaitement complémentaire.
11:30Vous avez publié, je crois que c'était au printemps dernier,
11:32un rapport d'évaluation de la stratégie climat et communication des Jeux.
11:37Peut-être qu'on peut rappeler pour commencer
11:39quel a été l'objectif des organisateurs.
11:41Ils s'étaient donné quoi ? Une sorte de budget carbone, c'est ça ?
11:43C'est ça, exactement.
11:44Et c'est un des gros points positifs déjà de ces JO,
11:47c'est qu'ils se sont donné un budget carbone a priori.
11:49Donc ils se sont dit, on va travailler sous contrainte
11:52et on va essayer de diviser par deux les émissions de nos JO
11:56par rapport aux deux éditions précédentes de Rio et de Londres.
12:00On laisse de côté Tokyo parce que c'était pendant la pandémie.
12:02Oui, donc il n'y avait quasiment pas de spectateurs,
12:04donc ce n'était pas comparable.
12:05Et donc de tout faire dans un budget de 1,5 million de tonnes de CO2,
12:10ce qui est à peu près le budget carbone du Tchad globalement quand même.
12:14Oui, intéressant.
12:15Mais c'est toujours deux fois moins que les éditions précédentes.
12:18C'était ça l'enjeu.
12:19C'est trop tôt pour dire si l'objectif a été tenu ou on peut déjà...
12:23C'est un peu tôt pour dire, en vrai, en vérité,
12:25là on va surtout peut-être parler des objectifs qui s'étaient fixés.
12:29Pour savoir si réellement ces objectifs auront été atteints,
12:32il va falloir attendre les bilans post-JO.
12:35Alors, et ça nous permet de faire de la pédagogie.
12:37Il y a une info qui semble assez évidente,
12:40mais en fait, ce qui pèse le plus, c'est les spectateurs.
12:43On en parlait, c'est le déplacement des spectateurs ?
12:46Oui, en gros, le bilan carbone d'Igéo, c'est 40% les transports.
12:50Et donc là-dedans, il y a essentiellement effectivement le transport des spectateurs.
12:5430% tout ce qui est bâtiment et construction.
12:57Et donc là, on va beaucoup parler de réemploi.
12:59Et 30% sur tout ce qui est sur place,
13:03donc les achats, le mobilier, l'alimentation, etc.
13:09Alors, on va démarrer justement sur...
13:12On reviendra au déplacement et au transport,
13:14mais sur ces enjeux de construction,
13:17le principe, déjà, c'était de limiter les nouvelles infrastructures.
13:21Ça, c'était une...
13:23Alors, on pourrait aller encore plus loin et ne pas en construire du tout,
13:26mais c'était déjà un bon principe de départ ?
13:27Oui, tout à fait.
13:28C'est un des gros points forts, aussi, là, que je voudrais souligner.
13:30C'est le fait que 70% des bâtiments et des infrastructures sportives
13:36étaient déjà existantes.
13:38À peu près 25%, donc c'est les 7 sites du Trocadéro, du Champ-de-Mars, etc.,
13:44étaient des infrastructures temporaires.
13:47Et en fait, du coup, il ne reste que 5%, à peu près, de bâtiments neufs.
13:52Donc, le centre aquatique, le village des médias, le village des athlètes.
13:58Alors, justement, on va parler de ce village des athlètes,
14:03et je me tourne vers vous.
14:04Peut-être, présentez-nous MUTO en quelques mots, pour commencer.
14:07Alors, MUTO récupère, en fait, tous les résidus d'aménagement éphémère,
14:12donc particulièrement événementiels, qu'il s'agisse de salons, de festivals,
14:15de conventions professionnelles, de défilés de mode,
14:17pour les donner à des associations et projets à impact social positif.
14:25Là, en l'occurrence, les Jeux Olympiques ont fait en sorte
14:27de récupérer tout ce qui ne va pas pouvoir être réemployé,
14:31du mobilier, de la matière première, des équipements divers,
14:34et fait en sorte de les donner à des personnes qui en ont le plus besoin,
14:37qui vont raconter des belles histoires aussi.
14:38Et alors, ça veut dire que vous êtes en lien avec l'organisation,
14:42avec le COJO, avec l'organisation de ces Jeux Olympiques et Paralympiques.
14:44Vous savez déjà ce que vous allez récupérer ?
14:46Alors, ça fait plus d'un an qu'ils sont sur les inventaires.
14:50Nous, on a été engagés sur le projet il y a six mois.
14:53Donc oui, on travaille activement sur l'identification
14:55de ce qui va pouvoir ou pas avoir une seconde vie.
14:58Mais pour moi aussi, j'ai un petit bravo à distribuer.
15:02Il y a 90 % des équipements JO qui ont déjà une solution de seconde vie
15:07qui a été routée d'emblée, qui a été anticipée auprès des fournisseurs.
15:10C'est de l'éco-conception, c'est-à-dire qu'ils l'ont imaginée
15:13pour pouvoir la réutiliser.
15:15Exactement, ce qui est très rare en fait.
15:17D'autant plus à cette échelle-là, c'est assez impressionnant.
15:20Donc nous, on ne travaille finalement que sur les 10 % résiduels
15:24et potentiellement les quelques trous dans la raquette ici ou là
15:27parce qu'un événement de cette ampleur-là a forcément quelques failles.
15:30Mais c'est très impressionnant.
15:32Ce village des athlètes, comment il a été conçu ?
15:36En quoi il répondait à des objectifs d'impact le plus faible possible
15:42sur le réemploi d'économies circulaires dont on parle ?
15:45Peut-être que tu pourras me compléter.
15:47Mais d'une manière générale, sur l'ameublement et les équipements,
15:51il y a eu un vrai questionnement sur le besoin
15:55qui vraisemblablement apparemment a permis de réduire déjà de 25 %
15:59la quantité d'objets qu'il y a dans les différentes infrastructures,
16:03le village olympique compris, mais je parle dans l'ensemble déjà.
16:07Et il y a eu un gros effort de fait sur le fait que les équipements sportifs
16:11ne soient pas achetés mais loués ou prêtés par les fédérations sportives.
16:16Et donc, de facto, ça fait ça de moins aussi dans l'impact matière des JO.
16:23Pareil pour les tribunes, les tentes.
16:25Tout ça est du matériel globalement loué et donc ça réduit d'autant le bilan.
16:30Et je crois que sur le village olympique, il y a eu aussi un gros effort
16:34sur typiquement les chambres des athlètes avec des cloisons,
16:40qui vont être marquées et réutilisées sur d'autres chantiers plus tard.
16:45Et beaucoup d'acteurs de l'économie circulaire ont été mis dans la boucle,
16:48outre Muto. Je prends l'exemple notamment de Vesto sur les équipements de cuisine professionnels.
16:53Je prends l'exemple de Lyreco sur le mobilier notamment.
16:56Et il y en a plein d'autres comme ça.
16:58Donc c'est vrai qu'il y a vraiment toutes les solutions qui ont été mises en place
17:01sur le réemploi des matériaux BTP finalement, notamment du village olympique,
17:06qui vont être déconstruits parce que vous savez qu'il y a une mutation.
17:09Il y a l'après village olympique.
17:11Il y a notamment un groupement autour de l'entreprise Tricycle
17:14qui va prendre en main justement la seconde vie de ces éléments-là
17:17pour faire en sorte que ces matériaux puissent continuer leur existence.
17:22Donc c'est vrai qu'il y a beaucoup de choses qui ont été faites
17:24et il y a très peu de zones d'ombre à ce niveau-là.
17:28Est-ce que les Jeux, on peut espérer qu'il y a un effet d'entraînement ?
17:33On vient de sortir des Jeux paralympiques et on peut espérer que le regard
17:37d'une partie de la société française ou d'une majorité de la société française
17:40va changer sur le handicap.
17:42Est-ce qu'en matière d'économie circulaire, vous pensez que ces Jeux
17:45peuvent avoir eu cet impact ou pas ?
17:47Parce que peut-être qu'on n'a pas assez communiqué là-dessus.
17:49Quel est votre avis ?
17:50Alors, on a beaucoup communiqué là-dessus, notamment par l'intermédiaire des canaux.
17:54Les canaux, c'est la structure effectivement qui gère la communication
17:57de tous les projets de l'économie sociale et solidaire autour de Paris 2024
18:02et qui a beaucoup valorisé justement l'engagement de Muto entre autres.
18:05Et il faut dire qu'au-delà de l'économie circulaire, pour ce qui me concerne,
18:09sur le secteur événementiel, on pense que c'est un vrai précédent,
18:12qu'on ne pourra plus faire d'événements sans considérer que c'est possible de le faire
18:16puisque les Jeux Olympiques...
18:17On aura prouvé que c'était possible.
18:18Exactement. Et à des échelles qui sont absolument incroyables.
18:22L'anticipation, l'humain, le budget, c'est tout ce qu'on n'a pas habituellement
18:26quand on organise des événements parce qu'il y a un certain flux, un certain volume.
18:30Là, pour le coup, c'est ce que Paris 2024 a réussi à mettre sur la table
18:33et c'est vrai que, du coup, c'est très rassurant et ambitieux pour la suite.
18:37Comment on peut aller plus loin, d'après vous ?
18:39Parce que l'essence même de ces événements, c'est de faire venir du monde entier
18:48des millions de spectateurs.
18:50Et moi, j'avoue que c'est aussi ce qui rend les Jeux Olympiques aussi beaux.
18:55C'est-à-dire, c'est de voir des tribunes avec toutes les couleurs,
18:58toutes les langues qui sont parlées, des gens qui, éventuellement,
19:01vont espérer que leur équipe gagne mais qui, malgré tout, vont être dans un bon esprit.
19:05Si on garde ça, on a toujours un bilan carbone qui est lourd.
19:08Vous voyez ce que je veux dire ?
19:09Tout à fait. C'est un peu l'éléphant dans la pièce et un peu l'impensé
19:13à date de la stratégie carbone des JO.
19:16C'est le transport international.
19:18Ça reste au moins 30 % du bilan.
19:22C'est plusieurs millions de personnes qui sont venues en avion
19:26des quatre coins du monde et reparties chez eux de la même façon.
19:29Le principal levier, c'est de réduire ce poste.
19:35Pour ça, il y a différentes possibilités,
19:38mais globalement, ça passerait par l'idée de faire quelque chose de moins gigantesque,
19:42plus local.
19:44Donc, des Jeux complètement différents, en fait.
19:47Profondément différents, oui. Dans le modèle, on pourrait imaginer des Jeux
19:52où, au lieu d'avoir tout au même endroit avec tout le monde qui vient en avion,
19:56de répartir davantage les épreuves dans différentes villes ou différents pays,
20:00ce qui permettrait de coupler ça peut-être avec une mesure de type
20:04réserver une partie des places à des gens qui peuvent justifier d'être venus
20:08par voie terrestre, par exemple. On peut imaginer ça.
20:11Le fait de faire ça dans différents pays, ce n'est pas si éloigné de ce qu'on fait.
20:16On a fait le surf à Tahiti. On commence déjà à délocaliser des choses.
20:20Ça permettrait aussi, à un niveau social, d'être plus inclusif,
20:24de donner accès aux Jeux à des gens issus potentiellement de villes plus petites
20:29parce qu'elles n'auraient qu'une infrastructure au lieu des 25 nécessaires
20:33et d'avoir un bassin de personnes qui pourraient avoir accès par voie terrestre,
20:38par train à ces JO qui soient beaucoup plus importantes.
20:41Donc, ça, c'est un axe de travail. Autre chose qu'on pourrait faire, c'est…
20:45Ce ne sont plus les mêmes Jeux.
20:46Ce ne sont plus les mêmes Jeux.
20:47Pourquoi pas ? J'avoue que ça me fait moins rêver.
20:51Je suis très honnête avec vous. C'est vraiment un changement d'ADN.
20:54Il y a un enjeu autour de l'imaginaire qu'on projette sur ces Jeux.
20:59Il y a une autre mesure qui me plaît bien, c'est de développer beaucoup plus fortement
21:04des zones conviviales pour assister collectivement à ces Jeux.
21:10Des fan zones, on appelle ça généralement, avec des grands écrans, etc.
21:15Pour un peu désacraliser le fait que les Jeux, ça ne va être bien que si je fais 10 000 km en avion
21:22pour être dans la tribune qui est face au terrain.
21:25La plupart des gens ont regardé ça depuis leur télé.
21:29Puis, il y a tout un gradient de choses qu'on peut faire pour aller vers le collectif,
21:34vers le convivial, vers le sympa, sans forcément avoir à prendre l'avion.
21:39C'est un travail d'imaginaire, de récit, mais ce serait plus inclusif.
21:46C'est un défi compliqué. Un dernier mot sur ce qui va se passer maintenant ?
21:50Où est-ce qu'on va pouvoir récupérer ou se retrouver, sans le savoir peut-être,
21:56avec de la récupération d'objets ou de matériaux des Jeux Olympiques ?
22:01Il y a plusieurs dispositifs qui ont été mis en place.
22:03Il y a notamment une plateforme seconde vie qui a été mise en place par Paris 2024
22:06pour récupérer des objets, divers assets des Jeux Olympiques.
22:10Ça, c'est disponible un petit peu pour tous.
22:13Maintenant, si vous voulez récupérer des matériaux que MUTO va pouvoir collecter
22:18sur les différents sites olympiques, il va falloir intégrer notre matériothèque en ligne,
22:21qui s'appelle MUTOOLS. Il faut aller sur notre site internet
22:24et faire preuve aussi d'un certain nombre d'engagements sociaux, écologiques,
22:28puisqu'on ne donne qu'à ces personnes-là.
22:30Nous, on est à Plaiziers en 1978 et à Genneville en 1992.
22:33Île-de-France, évidemment, on a essayé de router au plus proche
22:36et on collabore notamment avec les ressources sociales et culturelles du réseau RESSAC
22:39en Île-de-France, qui fait un formidable travail de revalorisation aussi
22:43et de redistribution des matériaux.
22:45Ça peut être un moyen hyper original de prolonger la magie des Jeux Olympiques.
22:49Merci beaucoup à tous les deux d'être venus partager ce bilan des Jeux.
22:54On passe à notre rubrique Start-up tout de suite.
22:56Smart ID, c'est notre rubrique consacrée aux entreprises éco-responsables.
23:07La bonne idée du jour, elle est signée Loïc Robiani. Bonjour.
23:10Bonjour.
23:11Bienvenue. Vous êtes le fondateur de VASI, créé en mai 2021.
23:15C'est une appli que vous allez nous présenter.
23:17Pourquoi vous l'avez créée, cette entreprise ?
23:19J'ai créé l'application VASI pour répondre à un besoin,
23:22parce qu'en fait, je me suis rendu compte que beaucoup,
23:24beaucoup de personnes prenaient leur voiture solo pour aller faire des trajets de courte distance.
23:29Donc, ma volonté était vraiment à l'origine de travailler là-dessus,
23:32pour réduire cette part de voiture solo.
23:35D'accord. Et alors, ça marche comment ? C'est quoi l'appli VASI ?
23:38Alors, l'application, elle fonctionne très simplement.
23:40Il suffit d'avoir téléchargé l'application sur son smartphone.
23:43Ensuite, on se déplace. On n'a rien à faire. On n'a pas à valider.
23:46Et automatiquement, les kilomètres sont enregistrés dans l'application
23:50et ça génère des points qui donnent des récompenses.
23:52Alors, je cherche à comprendre comment vous savez que j'ai pris le vélo
23:56ou que j'ai décidé de marcher et que je n'ai pas pris ma voiture aujourd'hui ?
23:59C'est une bonne question. En fait, l'algorithme de l'application,
24:02il est lié à la vitesse de déplacement du téléphone et aux vibrations du téléphone.
24:06Donc, on a fait des tests.
24:08Si je suis en vélo à 20 km heure et à côté de moi, il y a une voiture à 20 km heure,
24:14la voiture n'aura pas de points, le vélo aura des points.
24:16D'accord. Vous savez faire la différence entre les deux.
24:19C'est important.
24:20Donc, on est dans une valorisation des mobilités douces.
24:25Et c'est quoi ? C'est de la gamification ? C'est de la bonification pour les utilisateurs ?
24:30Est-ce qu'on gagne en quelque sorte ?
24:31Le principe, en fait, notre modèle, il est sur le B2B, donc l'entreprise,
24:36parce qu'il y a trop de personnes, comme je le disais au début,
24:38qui prennent leur voiture systématiquement pour aller au travail,
24:41alors qu'ils pourraient prendre un autre moyen de déplacement.
24:44Donc, on travaille là-dessus.
24:45Et l'idée, c'est de proposer aux entreprises une solution dans leur politique RSE
24:50pour promouvoir les mobilités douces et actives.
24:55Donc, l'application, le salarié a l'application sur son téléphone.
24:59Au fur et à mesure des déplacements, il va cumuler des points.
25:03Ça va rentrer dans un challenge de l'entreprise.
25:05Et les points qu'il cumule lui permettront aussi d'avoir accès à des offres
25:10dans des magasins de proximité et des cartes cadeaux remisées.
25:12Donc, on joue à la fois sur le côté challenge dans l'entreprise,
25:16le côté pouvoir d'achat avec les remises cartes cadeaux et magasins de proximité,
25:21et le côté bien-être, parce qu'on sait très bien que si on vient en vélo
25:25ou en mobilité douce, on est dans un meilleur état.
25:27Est-ce que vous intégrez le covoiturage, les transports en commun ?
25:31Ça fait partie des mobilités dont on peut se prévaloir pour obtenir des points ?
25:36Dans un premier temps, en fait, on a travaillé sur la mobilité active,
25:40vélo, trottinette, marche à pied.
25:42Et en fait, le retour des entreprises, ça a été votre application, elle est super.
25:46Sauf que moi, j'ai mes salariés qui viennent en métro ou en bus,
25:48donc ils ne sont pas récompensés.
25:50Ce qui est vrai.
25:51C'est un bon argument tout à fait.
25:53Donc, on a travaillé dessus et depuis septembre, c'est la nouveauté,
25:57l'application récompense également le transport en commun,
26:00donc le tram, le métro, le bus, le covoiturage et l'autopartage.
26:04Les entreprises partenaires choisissent des commerces de proximité,
26:09c'est vous qui les choisissez, comment ça marche ?
26:11Comment vous choisissez ces commerces d'ailleurs ?
26:13On a travaillé là-dessus.
26:14Donc, l'entreprise, nous, on est lyonnais à la base.
26:16Donc, on a fait notre POC sur la région lyonnaise.
26:20Aujourd'hui, on a 380 magasins sur la région lyonnaise et plus de 500 en France.
26:26Donc, ça commence à grandir.
26:27Donc, ça, c'est des magasins de proximité qu'on a sélectionnés, nous, de par leur éthique.
26:33Donc, ce n'est pas des grandes chaînes de restauration qui commencent par un M.
26:39C'est plutôt des magasins éthiques locaux.
26:42Ça, c'est la première partie des magasins.
26:46Et la deuxième partie, grâce à un accord avec une société lyonnaise,
26:49on a accès à des cartes cadeaux remisées dans des grandes enseignes
26:52comme Nature et Découverte, comme Décathlon,
26:55et qui permettent d'avoir des remises assez conséquentes,
26:58au-dessus de 15 % dans ces magasins-là.
27:00C'est une forme de réponse à l'inflation, évidemment.
27:03Est-ce que ça a boosté votre activité d'une certaine façon ?
27:07Cette période inflationniste dont on sort à peine.
27:10C'est un sujet dont on parle tous les jours, le pouvoir d'achat.
27:13Donc là, grâce à la gamification, comme on dit au début,
27:17ça permet d'avoir accès à des produits moins chers.
27:22Et ça, c'est la motivation des entreprises qui viennent vers vous,
27:27qui répondent elles-mêmes à une demande de leurs salariés ?
27:30Alors, en fait, il y a différents profils.
27:34Il y a des entreprises qui sont plus sur le côté challenge,
27:37donc côté esprit d'équipe, motivation interne.
27:40D'autres qui sont plus sur la partie, effectivement, pouvoir d'achat.
27:44Et d'autres sur la partie bien-être du salarié.
27:47Oui, et puis engagement environnemental,
27:49parce qu'il y a aussi un impact environnemental.
27:51Merci beaucoup, Loïc Robiani, et bon vent à Vasy.
27:54Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
27:57Je vous dis à demain pour une nouvelle émission.
27:59Et merci à Cyriel Chazal et Alexis Mathieu,
28:01qui s'occupent de la programmation et de la production.
28:04Ulysse Touré, à la réalisation.
28:06Héloïse Merlin, au son.
28:07Salut !

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