Vendredi 6 septembre 2024, SMART BOURSE reçoit Gilles Guibout (Responsable des actions européennes, AXA IM) , Christian Parisot (Président, Altaïr Economics) et Marilou Goueffon (Gérante, Clartan Associés)
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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne pour rester à l'écoute des
00:12marchés chaque jour sur Bsmart4Change. Si vous nous rejoignez en direct c'est à 17h sur vos
00:17box à la télévision et bien sûr une émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur
00:22bsmart.fr ou encore en podcast à l'heure qu'il vous plaira et sur l'ensemble de vos plateformes
00:27préférées. Au sommaire de cette édition ce soir nous ferons le bilan de la semaine à commencer par
00:33la question macroéconomique assez globale, beaucoup d'attention portée évidemment côté
00:39américain mais on peut noter quand même que d'autres grandes zones économiques continuent
00:43d'inquiéter. C'est le cas par exemple de la Chine, on pourra en parler avec nos invités mais c'est
00:47vrai que cette semaine était dédiée à l'emploi américain. On verra ce qu'en pensent là aussi
00:52nos invités, l'économiste Christian Parizeau. On peut noter que oui il n'y a pas de doute le
00:57rythme de création d'emploi ralentit, les chiffres sont de plus en plus faibles 142 000 créations
01:03d'emploi au mois d'août affichées en première lecture mais les chiffres des deux mois précédents
01:08ont été révisés quand même en baisse significative. Le taux de chômage lui est même retombé d'ailleurs
01:14d'un petit dixième de pourcentage de points à 4,2% mais au global c'est quand même bien un marché
01:20du travail qui continue de ralentir mais qui ne craque pas à ce stade et donc qui permet de
01:26maintenir une forme d'équilibre, en tout cas un débat, une discussion sur l'ampleur de la baisse
01:31de taux que la Fed devra délivrer le 18 septembre prochain. Il y a les tenants du cas d'une première
01:37baisse de taux de 25 points de base et d'autres qui estiment que ce serait peut-être déjà plus
01:41rassurant d'avoir une Fed prête à embrayer directement sur une baisse de taux de 50 points
01:46de base le 18 septembre prochain. Pas sûr que ce rapport sur l'emploi ait définitivement tranché
01:51la question. Nous en parlerons bien sûr avec nos invités de Planète Marché dans un instant et
01:55puis la semaine sur les marchés qui aura été une semaine nerveuse, une semaine de rentrée où les
01:59vendeurs ont repris la main après cet épisode du mois d'août et ce mini krach du 5 août dernier.
02:06Souvenez-vous que la séquence avait été suivie par un rebond violent de trois semaines sur les
02:11grandes places financières américaines et européennes. En quelques séances cette semaine,
02:16une bonne partie de cette reprise a été effacée notamment en Europe et notamment à Paris pour le
02:21CAC 40 qui va clôturer la semaine sous les 7400 points. Vous aurez le détail des enjeux de la
02:26semaine et de cette séance dans un instant avec Pauline Grattel. Et puis dans le dernier quart d'heure
02:30de Smart Bourse, comme une fois par mois, nous prenons le temps d'analyser un dossier avec le
02:34prisme notamment de l'analyse fondamentale. Le cas d'investissement que nous allons décrypter
02:39tout à l'heure sera celui d'Essilor Luxottica et ce sont les équipes de Clartan Associés qui
02:43seront avec nous. Marie-Lou Gouiffon, gérante chez Clartan, sera notre invitée à partir de 17h45.
02:51Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur les
03:02marchés avec Pauline Grattel. Bonsoir Pauline. Bonsoir. Les marchés, les investisseurs qui
03:06bouclent donc une semaine compliquée avec le retour du stress sur les actifs risqués. Oui,
03:12les bourses européennes et les marchés dans leur ensemble terminent une semaine compliquée avec un
03:17retour de la volatilité qui a vu l'indice VIX repasser au-delà du seuil de 20. Au final,
03:23le CAC 40 termine cette semaine en dessous des 7400 points. Bon, l'attention du jour était portée
03:29évidemment sur l'emploi américain avec l'application du rapport mensuel. Quels sont les
03:34chiffres clés qu'il faut retenir Pauline ? En août, l'économie américaine a créé 142 000 emplois.
03:39C'est moins que ce qui était attendu puisque les analystes tablaient sur 164 000 créations. Le
03:45chiffre des deux mois précédents a par ailleurs été revu à la baisse de 87 000 emplois au total.
03:50Le taux de chômage est en léger recul à 4,2 % de la population active. C'est ce qui était attendu.
03:56Du côté des salaires, ils augmentent de 0,4 % sur un mois et de 3,8 % sur un an. Bon, rapport
04:03qui est un peu entre deux effectivement. Il n'est peut-être pas suffisamment mauvais pour déclencher
04:09le signal d'alarme sur les marchés et en même temps il n'est pas suffisamment beau pour rassurer
04:16totalement. On a vu d'ailleurs que les réactions de marché étaient très hésitantes. Oui, après
04:20avoir hésité, le rendement de l'obligation américaine à dix ans tombe à moins de 3,70 %.
04:25Du côté des marchés actions, beaucoup d'hésitation encore avec un Nasdaq dans le rouge à l'ouverture
04:31qui sous-performe notamment par rapport aux Dow Jones. En zone euro, toujours côté macro, la
04:37croissance du deuxième trimestre a été révisée en légère baisse à 0,2 % par rapport à 0,3 %
04:44première estimation. Oui, à propos de l'Europe, là aussi un des points d'attention c'est l'enlisement
04:49économique en Allemagne qui est confirmé notamment par la publication de la production industrielle
04:54allemande pour le mois de juillet. Elle ressort à moins de 2,4 % en juillet sur un mois alors que
05:00le consensus tablait sur un recul bien plus mesuré à moins 0,4 %. Côté échanges commerciaux, les
05:07importations allemandes du même mois progressent de 5,4 %. Concernant les exportations, elles
05:12ressortent en hausse de 1,7 %. L'actualité des entreprises marquée aujourd'hui par la baisse
05:17significative du titre ELIS qui a chuté de plus de 15 % aujourd'hui. Le groupe de blanchisserie et
05:24de services aux entreprises se serait rapproché de Vestis, une société américaine qui fournit des
05:29uniformes de travail dans le but de la racheter selon une information de Reuters. Vestis est
05:34valorisé à plus de 3 milliards de dollars mais est très endettée alors que ELIS axe sa
05:40communication sur sa stratégie de désendettement depuis quelques temps. Et puis dans l'univers des
05:44mid-cap, une autre baisse a signalé aujourd'hui celle de l'action STEF. Oui, le spécialiste du
05:51transport réfrigéré fait état d'un chiffre d'affaires en hausse de 6,7 % sur le premier
05:56semestre mais d'un résultat net par deux groupes en recul de presque 30 %. Le titre STEF recule
06:02aujourd'hui de 7 %. Enfin, Karmat, l'entreprise des cœurs artificiels, a baissé sa prévision de
06:07chiffre d'affaires pour 2024 entre 8 et 12 millions d'euros contre 14 initialement. Le titre a recul de
06:142 %. Un coup d'oeil sur l'agenda de la semaine pour finir. Pauline, quels sont les grands
06:18rendez-vous qu'il ne faudra pas rater ? La semaine prochaine, deux rendez-vous. L'inflation américaine
06:22pour le mois d'août mercredi et le lendemain jeudi, la décision de politique monétaire de la BCE.
06:27Pauline Grattel avec nous chaque soir en ouverture de Smart Bourse. Tendance, mon ami, pour tout savoir
06:32des mouvements de marché.
06:43Deux invités avec nous ce soir pour décrypter les mouvements de la planète marché, faire le bilan de
06:47cette semaine et essayer de comprendre ce retour de stress sur les marchés. On est peut-être d'ailleurs
06:52dans un phénomène de réplique par rapport à ce qu'on a connu début août et des inquiétudes macro-économiques
06:57qui semblent grandir chez les investisseurs. Gilles Guibou est avec nous pour en parler, responsable des
07:02actions européennes chez AXA-IM. Bonsoir Gilles.
07:04Bonsoir Édouard.
07:05Christian Parizeau, économiste et président d'Altair Economics est également à nos côtés. Bonsoir Christian.
07:09Bonsoir.
07:10Bon, normalisation ou récession, qu'est-ce qui attend l'économie américaine ? Devant nous, Christian,
07:15crevons l'absurde puisque cette question on va se la poser j'imagine à chaque publication de données
07:20économiques de statistiques majeures. On a eu beaucoup de données d'emploi tout au long de la semaine
07:25concernant donc le marché du travail américain. Que nous apprend ce rapport sur l'emploi du mois d'août
07:31aux États-Unis et est-ce qu'on arrive à répondre à cette question de savoir si l'économie américaine est
07:36simplement en train de normaliser une séquence de surchauffe ou est-ce qu'on est déjà un peu plus avancé
07:42sur un chemin qui irait au-delà de la normalisation et qui pourrait amener à un épisode récessif peut-être
07:49pour l'économie américaine ?
07:50Bonne question. On le savait. La question à plusieurs milliards de dollars, on va dire.
07:55Sur les marchés, oui, non. Le gros problème qu'on a aujourd'hui, c'est qu'il y a beaucoup de scénarios
07:59ouverts qui se sont ouverts d'un seul coup pour les marchés. Jusqu'à maintenant, on était dans l'idée
08:03assez géniale d'un ralentissement de l'économie américaine, une banque centrale américaine qui allait
08:08commencer à baisser ses taux et donc on pouvait jouer tranquillement la reprise économique en 2025
08:13et tout allait bien. Alors maintenant, il y a deux éléments qui commencent un petit peu à faire peur.
08:17C'est d'une part, on se dit, oui, il y a un ralentissement économique, mais les entreprises ne licencient pas.
08:21C'est quand même assez étonnant, surtout connaissant les États-Unis. On n'est pas sur des entreprises
08:25qui n'ajustent pas leurs effectifs. Et là, effectivement, on n'a pas eu d'ajustement encore de l'emploi.
08:30On reste sur des entreprises qui n'embauchent plus. Donc ça montre bien qu'il y a quand même bien
08:34un ralentissement économique. Donc on est un peu moins confortable parce que jusqu'à présent,
08:37on était encore sur des entreprises qui créaient énormément d'emplois. Là, dans le dernier rapport
08:41de l'emploi que l'on a eu, si on interroge les entreprises sur celui qui interroge les entreprises,
08:45on s'aperçoit qu'on perd des emplois de manière assez importante dans certains secteurs.
08:49Services aux entreprises, des secteurs d'activité, la distribution, quelques secteurs comme ça
08:55qui commencent à réellement être affectés. D'autres, par contre, résistent encore.
08:59La construction crée pas mal d'emplois. Donc il y a un petit rebond dans la construction.
09:02On voit qu'il y a une belle sensibilité au taux d'intérêt qui a un petit peu relancé l'activité dans ce secteur.
09:06Et puis, on voit surtout le secteur de la santé, ces secteurs sociaux qui restent encore assez solides
09:11et insensibles pour l'instant.
09:13Mais il y a quand même moins de sous-secteurs qui créent des emplois aujourd'hui. Il y a moins de diffusion.
09:17On sent qu'il se passe quelque chose. On sent que les entreprises, clairement, ne licencient pas massivement
09:23mais de leur creux de PEU. Et ça, c'est quand même un élément important.
09:26Toute la question est de savoir, est-ce que dans les prochains mois, elles vont appuyer sur le bouton
09:30licenciement pour améliorer leur marge, pour véritablement commencer à ajuster leurs effectifs
09:35ou est-ce qu'elles vont plutôt maintenir leurs effectifs en se disant, on attend les baisses des taux de la Fed,
09:40on attend le fait qu'on passe les élections américaines, qui sont quand même un vrai élément
09:44qui bloque pas mal de décisions en ce moment aux Etats-Unis, ça marque les esprits,
09:48et on joue plutôt 2025. Et là, il ne faut pas se trouver en pénurie de main-d'oeuvre.
09:52Oui, on sait depuis quelques années maintenant qu'il y a plein de facteurs, structurels notamment,
09:56qui rendent les marchés du travail un peu partout dans le monde compliqués, tendus, avec ces idées de pénurie à l'arrivée.
10:03C'est vrai qu'on dit toujours en économie que les chiffres de l'emploi, c'est un indicateur retardé
10:07parce qu'en général, c'est en retard, on réagit en retard de l'activité, mais aujourd'hui on a tellement de flou
10:12et on manque tellement de visibilité sur l'économie, monsieur Powell nous dirait
10:15les incertitudes économiques sont importantes pour reprendre l'interme de banquier central,
10:19donc on a tellement de flou qu'on se dit que finalement, l'indicateur qui va nous indiquer si c'est grave ou pas,
10:24ça sera les chiffres de l'emploi. Alors ce qui fait que maintenant le marché est un peu face à un mur,
10:28parce qu'il hésite, il se dit, si véritablement les entreprises commencent à appuyer sur le bouton
10:32et qu'on voit brutalement le marché de l'emploi se dégrader, la Banque Centrale Américaine,
10:36elle a trop tardé à baisser ses taux et on va vers une récession, et bien certes elle baissera ses taux,
10:40mais ça sera le pompier et on va passer un mauvais quart d'heure.
10:43Soit effectivement on a un ralentissement, la Banque Centrale Américaine a bien fait de ne pas baisser ses taux,
10:48on va pouvoir tranquillement baisser ses taux, tranquillement relancer l'économie en 2025,
10:52et dans ce cas-là on a envie d'acheter des cycliques, on n'a plus envie forcément d'acheter que la thématique
10:56intelligence artificielle qui commence à être un petit peu essorée, on a envie d'aller sur les cycliques,
11:00mais il faut être sûr qu'en 2025 ça repart, et là c'est vrai qu'on est un peu à la croix des chemins.
11:05Effectivement ce n'est pas la conviction la plus forte du monde.
11:08Mais ça peut repartir très vite, il suffit qu'on aille quelques bonnes nouvelles,
11:12et tout de suite les gens vont se dire qu'il faut rejouer la croissance en 2025.
11:15Là il y a 10 jours pour décider, côté Fed, si on fait 25 ou 50 pour démarrer les baisses de taux le 18 septembre prochain.
11:22Est-ce que les dernières données de l'emploi notamment, les dernières enquêtes,
11:27il y a le chiffre d'inflation la semaine prochaine qui sera publié, mais bon visiblement le sujet c'est quand même plus la croissance,
11:32est-ce que ces dernières données permettent de trancher cette question, ou pas forcément ?
11:36Alors déjà 50 mois de base, à l'heure actuelle, vu l'état des marchés, ça serait une faute.
11:40Ça serait renforcer les marchés dans l'idée que la Banque Centrale est en retard.
11:45Et donc à ce moment-là je peux dire qu'il y aura un vrai Seveloff sur les marchés actions.
11:4950 BP c'est négatif marché.
11:50Oui, ça valide les anticipations.
11:52Ça ne rassure pas.
11:53On se dit qu'ils sont en retard, mais ils sont peut-être un peu en retard.
11:56Oui, mais moi je préfère que POEL vienne nous voir en disant on fait 25 parce que la situation, on a un ralentissement,
12:03on fait tout pour préserver, mais le marché de l'emploi est solide, on n'a pas de crainte sur l'avenir.
12:08Je préfère un discours comme ça plutôt que de dire...
12:11Avec la visibilité sur la poursuite des baisses de taux.
12:13Oui bien sûr, on poursuit naturellement.
12:17On sort de la data dependency, on donne un peu de guidage de ce point de vue-là.
12:23Si il faut, on fera ce qui est nécessaire, ne vous inquiétez pas, on est là.
12:27Parce que s'ils baissent de 50 points de base, là ils valident complètement le fait qu'ils sont en retard et qu'ils commencent à paniquer.
12:32Et ça c'est le plus mauvais message qu'on peut envoyer au marché, dans un marché qui commence à...
12:36Et en même temps ils corrigeraient une partie de leur erreur en faisant 50 BP.
12:39Oui, mais objectivement, si on descend dans les datas, les données ne sont pas exceptionnelles, mais elles ne sont pas non plus catastrophiques.
12:47Il faut rappeler qu'on ressort quand même d'un deuxième trimestre qui était encore très très bon,
12:51qu'on a un troisième trimestre, certes, qui ralentit, mais on n'est pas du tout en récession, donc il ne faut quand même pas paniquer.
12:56Et encore une fois, là ce qu'on a, c'est un marché du travail qui se refroidit, mais qui ne chute pas,
13:00puisque finalement c'est les entreprises qui n'embauchent plus.
13:03Alors certes, le taux de chômage, bon là il a un petit peu baissé, mais bon, on ne va pas rentrer dans la cuisine,
13:06mais c'est à cause d'éléments un peu techniques, mais le taux de chômage est plutôt appelé à remonter,
13:11puisqu'on a aujourd'hui des créations d'emplois qui progressent moins vite que la population active.
13:14Donc on sait que le taux de chômage est appelé un petit peu à remonter, mais ce n'est pas dramatique,
13:21Jérôme Poel, alors peut-être qu'il ne représente que lui quand il fait son discours à Jackson Hole,
13:25mais je crois que Marie-Délie aussi de la fête de San Francisco était un peu sur la même ligne,
13:28partant des 4,2-4,3% de taux de chômage qui sont la réalité du moment,
13:34ils ne veulent pas avoir de dégradation supplémentaire.
13:37Pour Jérôme Poel, moi j'ai compris que c'était déjà presque un plafond qu'il n'aimerait pas trop enfoncer.
13:45Ce qu'ils disent clairement, c'est qu'aujourd'hui...
13:47Tous ne disent pas ça, mais les colons le formulent comme ça aujourd'hui.
13:51Le vrai élément central, c'est qu'il y a encore quelques mois, ils étaient sur l'idée, on combat l'inflation coûte que coûte,
13:57là maintenant ils se disent qu'à 4,2%, ça justifie qu'on garde plus l'emploi que l'inflation,
14:02parce qu'en plus entre-temps l'inflation a quand même ralenti.
14:05Donc je pense qu'aujourd'hui il y a un rééquilibrage des objectifs,
14:08et surtout ils se disent qu'il n'y a aucune raison de maintenir des taux réels aussi élevés aujourd'hui,
14:13alors que le marché est de la paix.
14:14Pour moi, ça justifie encore un ajustement, très clairement, mais il ne faut surtout pas montrer qu'on panique.
14:20Parce que si on commence à mettre en tête dans les marchés qu'on a commis une erreur politique monétaire
14:25et qu'on a maintenu trop longtemps la politique monétaire restrictive,
14:27ça sera là un vrai élément baissier pour les marchés actions.
14:32Gilles, comment vous regardez ce que j'appelle un peu ce sell-off macro ?
14:35Il y a eu l'épisode de début août, bien sûr.
14:38La semaine de rentrée cette semaine a été une semaine marquée par le retour de stress.
14:42Et c'est vrai que quand on voit un peu les actifs qui sont vendus,
14:45alors ça a été les matières premières, le pétrole, je crois qu'il y a eu une journée à moins 5 sur le pétrole cette semaine.
14:50On voit les grandes valeurs du luxe, la tech également.
14:53Alors tous les trades, évidemment les plus surpeuplés, qui se dégonflent, qui se débouclent aujourd'hui.
14:58Le dollar a quand même plutôt tendance à reculer face à pas mal de devises majeures.
15:05Qu'est-ce que ça nous dit effectivement des facteurs qui sont à l'œuvre ?
15:08Est-ce qu'il y a un changement de perception macro qui est en train de se diffuser dans la tête des investisseurs ?
15:14Et est-ce qu'on va continuer à se faire peur entre chaque baisse de taux de la Fed côté américain, de la BCE côté zone euro ?
15:23Alors très clairement, quand on regarde jusqu'à maintenant,
15:27on estimait que ce qui devait conduire à des baisses de taux, c'était une réduction de l'inflation ou une normalisation de l'inflation.
15:36Les bonnes baisses de taux ?
15:37Une bonne baisse de taux. Là, on est dans une phase où, en réalité, la crainte, c'est que les baisses de taux,
15:45et c'est le discours sur les 25 ou les 50, ne soient plus liées à la normalisation de l'inflation,
15:50mais à une dégradation plus importante que ce qu'on attendait de l'économie.
15:56Ce qu'on peut voir d'une manière générale, c'est qu'on a quand même plusieurs signaux sur différentes zones géographiques
16:02qu'effectivement une économie qui ralentit. En Chine, oui, mais y compris aux Etats-Unis,
16:07où jusqu'à maintenant, effectivement, on a des chiffres qui sont assez contrastés,
16:11où on voit, on va dire, les chiffres de la construction qui sont bons,
16:14mais avec un secteur de la construction et de l'investissement, en règle générale,
16:17qui reste encore, aux Etats-Unis, assez largement soutenu par les différents plans qui avaient été initiés,
16:23qui étaient l'AERE, le semi-conducteur rap, le Build Back America.
16:28Tout ça, ça continue à se diffuser, ça ne s'arrête pas du jour au lendemain.
16:31Là où il y a quand même un peu d'inquiétude, en tout cas, il y a un point d'intention pour moi
16:36quand je regarde le marché américain, c'est la consommation.
16:40On voit que les chiffres de la consommation américains, ils ne sont pas tout à fait homogènes,
16:44et on a des signes qui sont assez dissonants, avec des Nike, ça c'était au moment des publications trimestrielles.
16:53Dollar Tree aussi, j'ai vu, des chaînes comme ça, des bas prix, Dollar Tree, c'est vraiment du discount américain.
17:00Donc des populations qui sont...
17:02Les plus bas revenus.
17:03Oui, c'est ça, les plus bas revenus, qui là, vraiment, sont en train de souffrir, visiblement.
17:06Starbucks, OK, oui.
17:08Et avec des incidents sur les cartes de crédit qui, visiblement, commencent à augmenter.
17:12Ça, ça me fait penser qu'il y a quand même un point d'attention, c'est que le PIB américain, la croissance américaine,
17:18c'est 60%, 70% lié à la consommation américaine.
17:21Donc, c'est vrai qu'aujourd'hui, on a encore cette activité qui est soutenue par ces plans d'investissement,
17:27mais que du côté de la consommation, qui est une composante essentielle, on a des signes dissonants.
17:32Et ça, pour moi, à minima, c'est un point d'attention.
17:36Donc aujourd'hui, il est trop tôt pour moi pour éventuellement commencer à reconstruire une trajectoire très claire.
17:44D'autant qu'on a quand même quelques échéances dans les semaines qui viennent, qui ne sont pas nulles,
17:50et qui vont avoir un impact majeur.
17:52Je pense qu'on est tous d'accord pour dire que le résultat Trump ou Harris, ce n'est pas tout à fait le même impact sur les marchés.
18:00Dans un cas, on a des baisses d'impôts, éventuellement des droits de douane,
18:05et un impact sur l'immigration et potentiellement sur le droit du travail.
18:08Après, je me méfie toujours du côté, ça change, c'est tout ou rien.
18:12On a l'impression que si c'est Harris, tout va d'un côté, si c'est Trump, tout va de l'autre.
18:18Il y a quand même des garde-fous, ne serait-ce que les marchés.
18:22Quelles sont les marges de manœuvre politiques ?
18:26Il y a aussi l'idée que ça peut être peut-être, je ne vais pas dire un no news,
18:31mais peut-être que ce n'est pas non plus le game changer qu'on peut imaginer.
18:35Mais à minima, c'est une incertitude.
18:38Oui, tant que ce n'est pas passé, je suis d'accord avec vous.
18:40À ce stade, il n'y a pas d'urgence, surtout que quand on regarde d'une manière assez statistique et calendaire,
18:47on sait que la quinzaine qui s'ouvre, statistiquement, c'est la pire depuis 1950.
18:52Les 15 derniers jours de septembre, c'est ça ?
18:53C'est la pire qui soit.
18:55On se dit, si on doit acheter, on va peut-être attendre 4 jours.
18:58On n'est pas deux semaines prêts.
19:00Et on va peut-être profiter des baisses qui arrivent.
19:02Maintenant, si on revient sur les taux 25-50, je ne sais pas si c'est une erreur ou si c'est une prise de panique.
19:10En tout cas, s'il y avait un 50, ça serait admettre que l'économie ralentit plus fortement.
19:17Et ça, ce n'est pas bon pour les résultats de l'entreprise.
19:20Compte tenu des valorisations qu'on a sur un certain nombre de sociétés qui avaient été largement achetées,
19:25je pense notamment aux sociétés de l'intelligence artificielle, c'est difficilement compréhensible.
19:31D'autant qu'on commence à avoir des craquements.
19:33Nvidia, le message, a été quand même un peu moins positif que ce qu'on attendait.
19:37Broadcom, aujourd'hui, les résultats n'étaient pas terribles.
19:40On est quand même en train de parler potentiellement d'un démantèlement d'Intel.
19:44Ce n'est quand même pas rien non plus.
19:46Et un démantèlement d'Intel, ça veut dire quoi sur les CAPEX d'Intel ?
19:50Et donc, qu'est-ce que ça veut dire pour toute l'industrie derrière ?
19:53Il y a un peu de saturation.
19:55Et il y a en plus, sur le plan de la dynamique de développement, peut-être...
19:59Et avec des valorisations qui ne sont pas complètement nulles.
20:00Non.
20:01Et donc, c'est normal de voir ces secteurs-là, malgré des taux et des taux longs qui baissent.
20:05On était à 4,30 avant l'été sur le disant américain.
20:07On est à moins de 3,70 au moment où on se parle.
20:09C'est normal qu'on voit quand même ces valeurs baisser.
20:12Pourtant, dont les valorisations peuvent être soutenues par des taux qui baissent.
20:17Mais on n'est pas dans ce schéma-là aujourd'hui.
20:20Mais en réalité, c'est des sociétés, pour une part, qui ont retrouvé des valeurs,
20:24des valorisations qui ne sont finalement pas si loin que ça
20:27que les valorisations qui avaient pu être atteintes avec des taux à zéro.
20:31Parce qu'en fait, elles sont déjà fortement remontées.
20:33Donc en réalité, on n'est pas revenu tout à fait au même niveau.
20:36D'accord.
20:37On est revenu sur des valorisations élevées,
20:39alors qu'on est, certes, avec des taux qui vont peut-être baisser,
20:41mais avec une activité qui va se dégrader.
20:43Et c'est là où aujourd'hui, si on veut se positionner sur des baisses de taux,
20:48il y a sans doute, et c'était le discours qu'on avait avant l'été,
20:51c'est de se dire, finalement, il faut peut-être mettre un peu plus humble
20:54et aller chercher des choses qui vont profiter de la baisse des taux,
20:56qui sont les secteurs qui sont traditionnellement défensifs,
20:59qui sont la consommation durable et les utilities,
21:04qu'on ne sert pas beaucoup de croissance, mais qui à ce stade...
21:06Et c'est le mouvement qu'on a vu se mettre en place depuis quelques semaines ?
21:09Et quand on regarde aujourd'hui, j'en regardais ce matin,
21:12une valeur comme Iberdrola, elle est en train de faire un plus haut historique.
21:14C'est une valeur dont les résultats ont fortement monté depuis 2020,
21:17mais qui, en réalité, avant l'été, avait les mêmes cours que ceux qu'elle avait en 2021.
21:22Et simplement, elle a commencé à remonter assez fortement.
21:25Il y a un re-rating qui s'opère sur ces valeurs.
21:27Et malgré tout, on reste en dessous des valorisations de l'Ontario, sur ces titres-là.
21:30Je pense qu'on est sans doute dans un moment où il faut être un peu attentiste, accepter de...
21:37Ça, c'est des positions d'attente.
21:39Vous dites, quand le marché se met à revenir...
21:41Alors, effectivement, on a vu la santé aussi, les utilities, staples, consommation de base, etc.
21:47Pour vous, à ce stade, c'est une position d'attente ?
21:49C'est une position où on a quelque chose d'un peu plus visible,
21:52et un peu moins de variabilité sur les earnings.
21:55Et donc, on se dit qu'on est dans une position...
21:57Et surtout que c'est des sociétés qui avaient retrouvé des valorisations qu'on n'avait pas vues depuis très longtemps.
22:01Quand on prend un Danone, sur 15 fois les résultats, 16 fois les résultats,
22:06si on regarde la moyenne de très longue période, on est plutôt sur 17-18.
22:10Et avec une société qui a fait énormément de restructurations qui se repositionnent.
22:13Même chose sur Unilever.
22:15On va parler de Coca aussi.
22:16Coca, c'est pareil, qui retrouve des multiples stratosphériques, quasiment.
22:19On a sans doute des opportunités de se positionner sur des choses qui sont moins bien valorisées,
22:25mais sans doute avec plus de visibilité à court terme.
22:29Et à court terme, moi j'aurais tendance à vouloir préférer un peu la visibilité.
22:34Bien sûr qu'à terme, il faut s'intéresser à l'intelligence artificielle.
22:38La tech, la croissance, l'innovation...
22:40Non mais attends, bien sûr, on est d'accord.
22:42Mais à court terme...
22:43L'innovation ne s'arrête pas là aujourd'hui.
22:45À court terme, on a cette incertitude macro, et ces valorisations qui sont un peu élevées.
22:51Oui, je comprends.
22:52Et donc ce stress de marché qui revient n'est pas totalement illégitime ou anormal.
22:56Et avec les questions qu'on peut avoir sur le carry-trade qui doit continuer à se débrouiller ou pas.
23:01Puisque début août, la banque centrale japonaise avait dit
23:04« Bon, on va attendre avant de remonter les taux. »
23:06Ce que j'en comprends, même si je ne suis pas ça depuis des ans.
23:09Oui, s'ils peuvent le faire, ils continuent.
23:11Ah bah oui, on va le faire.
23:13On a conscience qu'on pèse un rôle important dans les équilibres financiers mondiaux.
23:19Si ça ne nous empêche pas de continuer, on continuera de normaliser.
23:22Donc encore un peu de débouclement à atteindre encore.
23:25C'est intéressant, Christian, parce que dans ces épisodes de volatilité,
23:28depuis début août jusqu'à aujourd'hui, j'ai l'impression quand même que la vol change un peu de camp.
23:33On a beaucoup parlé du « move index », la vol des marchés obligataires depuis plus de deux ans maintenant,
23:41avec l'épisode de resserrement monétaire, etc.
23:43Alors qu'on avait quand même, modulo la période Covid,
23:47ou l'éclanchement de la guerre en Ukraine, ou l'épisode SVB,
23:49mais on a toujours eu une vol action finalement très très faible.
23:52Là, on a l'impression que la vol change un peu de camp quand même.
23:54Mais c'est normal.
23:55C'est normal, vous dites ?
23:57C'est normal.
23:58C'est normal, oui d'accord.
23:59Parce qu'on est quasiment certain aujourd'hui que les banquiers centraux vont baisser les taux.
24:02Alors, on peut se battre. Est-ce qu'ils le feront, ce rythme, tous les trois mois, à chaque réunion ?
24:07Jusqu'où ? Jusqu'où ?
24:09C'est des questions importantes quand même.
24:11Après, dire aujourd'hui que les taux longs américains vont revenir à 5,
24:15ça me paraît quand même difficile, alors qu'on a une tendance qui est là,
24:19et qui ferait vraiment...
24:20Sur les 6-12 prochains mois, il n'y a pas de rythme.
24:22Voilà, on peut toujours être surpris.
24:24Sauf facteur exogène, etc.
24:25Mais vous dites, dans ce qu'on peut regarder à 6-12 mois...
24:28Est-ce que vous êtes prêts à vous couvrir,
24:31et à parier que le marché obligataire va se vautrer dans les 6 prochains mois ?
24:35C'est quand même compliqué.
24:36Donc forcément, la volatilité, le prix de la couverture baisse.
24:40Maintenant, est-ce que le marché d'action dans les 6 prochains mois sera plus haut ?
24:44Là, il y a quand même un peu plus d'interrogations par rapport à il y a trois mois,
24:47où on était complètement menubilés par l'intelligence artificielle.
24:50Et quoi qu'il arrivait, même s'il y avait des mauvaises nouvelles sur l'économie,
24:53on allait avoir NVIDIA qui allait tous nous sauver.
24:55Donc là, il y a quand même véritablement un changement très clair.
24:58Donc c'est normal que la volatilité change.
25:00C'est normal, parce que c'est vrai que c'était quand même anormal
25:03que le marché d'action ne réagissait pas
25:05quand on avait les banquiers centraux qui nous disaient
25:07je ne vous dis pas ce que je vais faire parce que je n'y vois pas clair.
25:10Donc aujourd'hui, s'il commence à dire je n'y vois pas clair,
25:12ça sera peut-être pris plus au sérieux par les marchés d'action.
25:15Je vous prends juste un exemple.
25:17Quand on avait Mme Lagarde qui disait
25:19la désinflation va se poursuivre,
25:21on va encore avoir l'inflation qui va reculer,
25:23parce que ce sont les marges des entreprises qui vont absorber
25:25la hausse des coûts, des prix, des salaires.
25:27Et là, là-dessus, le marché est super.
25:29L'inflation baisse, la BCE va baisser ses taux.
25:31Oui, mais le profit, on s'en moque, il n'y a pas de problème.
25:33Et on avait la bourse qui montait.
25:35Je commence un petit peu à revenir à la réalité.
25:37La réalité, c'est quoi ? C'est que quand il y a de la désinflation,
25:39il y a moins de croissance de chiffre d'affaires,
25:41il y a moins de croissance de bénéfices.
25:43Que s'il y a un mouvement de désinflation, c'est que l'économie ralentit.
25:45Donc, c'est qu'il y a moins de capacité à monter les marges.
25:47Et donc, forcément, la situation économique
25:49est beaucoup plus compliquée.
25:51Et que finalement, si les banquiers centraux
25:53commencent à baisser les taux, aujourd'hui,
25:55l'impact positif sur l'économie, il sera là,
25:57mais peut-être pas avant 2025.
25:59Donc, on a peut-être un petit passage à vide à passer
26:01d'ici les trois prochains mois.
26:03Donc, c'est normal qu'on ait peut-être ce petit retour
26:05de la réalité. Et je dirais que
26:07beaucoup de mes clients et moi-même,
26:09on est plutôt rassurés quand même qu'il y ait un petit peu
26:11de retour parce qu'on avait du mal.
26:13C'est une forme de normalisation des choses.
26:15On disait, oui, c'était l'IA, oui, c'était
26:17quelques valeurs, oui, la montée des marchés
26:19était concentrée sur quelques valeurs. Mais là,
26:21ça fait un petit peu plaisir en tant qu'économiste
26:23que ça réagisse aux indicateurs économiques.
26:25Il y a une convergence entre l'analyse macro et la réalité des marchés.
26:27On commence à prendre un petit peu le risque.
26:29C'est vrai qu'aujourd'hui, vous êtes gérant.
26:31Vous vous dites, on a essoré la thématique
26:33de l'IA, ce n'est plus une protection absolue.
26:35Bradcom, on a cité la publication
26:37de Bradcom, elle était bonne sur la partie IA.
26:39La partie technologique,
26:41ils ont même rehaussé leur attente
26:43sur le chiffre d'affaires de l'intelligence.
26:45Par contre, ce qui a vraiment été mauvais,
26:47c'est tout le reste. C'est comme HPE,
26:49c'est Hewlett Packard Enterprise.
26:51Tout était bon sur la partie IA, mais
26:53ce qu'il se passe, c'est relativement simple.
26:55Les entreprises investissent massivement
26:57dans l'intelligence artificielle parce qu'elles n'ont pas le choix.
26:59On peut toujours parler, est-ce que ça sera rentable ?
27:01C'est un autre débat.
27:03Il y a une réalité économique, ce n'est pas du faux.
27:05Mais derrière,
27:07elles coupent tous les autres budgets.
27:09Ce qui coupe les autres budgets, c'est aussi
27:11tout ce qui est infogérance, développement informatique.
27:13Il n'y a que l'IA qui est préservée.
27:15Mais ça ne veut pas dire que ce n'est pas si positif
27:17que ça, à part si vous êtes un NVIDIA
27:19où vous êtes très concentré sur ce segment-là.
27:2199% du chiffre d'affaires, c'est des GPU.
27:23Là, ça va, mais le reste
27:25du secteur va souffrir. Donc finalement,
27:27on sent qu'il n'y a plus
27:29cette protection, cette immunité.
27:31Et puis derrière, il y a une conjoncture économique qui est quand même difficile.
27:33Une Allemagne qui va très mal en Europe,
27:35une Chine qui ne repart pas, et une économie
27:37américaine qui ralentit. Donc là, tout ça, c'est beaucoup
27:39pour les matières premières, notamment.
27:41Encore une fois, quand je vois le pétrole,
27:43les matières premières s'effondrer.
27:45Ça fait quand même quelques semaines que ça
27:47rebaisse fortement, avec des sell-off à moins 5
27:49sur le pétrole. Je veux bien que
27:51les Etats-Unis soient une source d'interrogation,
27:53d'incertitude. Effectivement,
27:55mais comme le disait Christian, on a encore un PIB à 3%
27:57de croissance au T2, deuxième estimation.
27:59Donc j'ai l'impression que ces mouvements-là,
28:01ils sont aussi
28:03le résultat d'inquiétudes sur la Chine.
28:05Non seulement qu'ils ne se lèvent pas, mais peut-être
28:07qu'ils continuent de grandir.
28:09Tous les groupes qui ont des activités exposées
28:11à la Chine, que ce soit dans la conso, dans l'industrie,
28:13etc., je parle des groupes occidentaux,
28:15ils n'ont reporté que des mauvaises nouvelles
28:17sur cette partie-là.
28:19Je pense qu'effectivement, la Chine est une vraie
28:21question. En plus, compte tenu de son
28:23poids dans le PIB global, et également
28:25compte tenu de la contribution à la croissance des entreprises européennes.
28:27C'est quoi la profondeur
28:29du sujet ? Parce qu'on en parle semaine après
28:31semaine. On sait que la Chine, c'est un problème,
28:33que c'est compliqué, ça fait déjà
28:35plusieurs années qu'on le répète, mais
28:37j'ai l'impression que le problème est quand même encore
28:39plus profond peut-être que ce que certains imaginaient.
28:41J'ai discuté avec mes collègues économistes
28:43émergents.
28:45De ce que je comprends, ils ont du mal
28:47à avoir une transparence totale sur la Chine.
28:49En économie, c'est dur à lire, oui.
28:51Mais pour des boîtes,
28:53qui opèrent là-bas.
28:55Ce que disent les sociétés,
28:57c'est qu'en fait, aujourd'hui, effectivement, elles rencontrent
28:59également plus de difficultés avec des marchés
29:01qui ralentissent. Après, il y a des segments qui fonctionnent.
29:03Si vous êtes
29:05effectivement sur le bon segment,
29:07je voyais Schnee derrière,
29:09il disait qu'eux, sur le segment,
29:11sur un segment, là où Siemens,
29:13sur la partie
29:15digital infrastructure,
29:17ils avaient plus
29:19de difficultés, Schneider,
29:21ça a l'air de mieux se passer.
29:23Ils n'ont pas de concurrence chinoise en face. Parce que c'est ça aussi.
29:25Il y a à la fois le ralentissement du marché chinois
29:27et l'intensité concurrentielle
29:29qui explose dans plein de domaines.
29:31Ils n'ont visiblement pas encore...
29:33Ils sont encore protégés
29:35avec leur expertise.
29:37Ce qu'on peut voir,
29:39c'est qu'effectivement, on a un certain nombre de sociétés chinoises
29:41qui maintenant sont à niveau.
29:43On peut prendre l'exemple des voitures.
29:45Et qui aujourd'hui,
29:47non seulement viennent concurrencer
29:49les marques européennes
29:51sur leur marché domestique, mais qui en plus
29:53viennent
29:55pour maintenir
29:57les niveaux de capacité de production,
29:59les taux d'utilisation de capacité de production à des niveaux élevés,
30:01vont se servir de l'export
30:03pour ça.
30:05Donc on a effectivement
30:07un impact qui n'est pas uniquement sur la Chine.
30:09Parce qu'on a un marché chinois
30:11qui, lui, pour le coup, a beaucoup de mal
30:13avec une consommation qui ne repart pas.
30:15J'ai une collègue qui revient de Chine,
30:17qui a passé 4 semaines en Chine
30:19pour des raisons professionnelles,
30:21mais également pour les vacances,
30:23et qui me disait, j'ai jamais vu Shanghai comme ça.
30:25C'est-à-dire ?
30:27Il n'y avait personne dans les magasins.
30:29Je vois même,
30:31au-delà de l'auto,
30:33encore une fois, vous regardez un Starbucks en Chine
30:35face à un Luckin Coffee,
30:37c'est-à-dire que pour chaque grande
30:39franchise occidentale
30:41sur un segment de consommation,
30:43il y a le comparable chinois.
30:45Luckin, on en parle depuis
30:47plusieurs années, c'est coté à New York, etc.
30:49C'est une boîte connue, qui est publique.
30:51Mais sauf que là, ça y est, ça décolle.
30:53En Chine, on ne va plus chez Starbucks, on va chez Luckin.
30:55Et du coup,
30:57on a un marché qui...
30:59Mais à côté de ça, ce n'est pas uniquement ça.
31:01On voit bien quand même que les chiffres sur la consommation chinoise
31:03sont globales.
31:05Parce qu'il y a le problème de l'immobilier, qui est quand même un élément central
31:07dans leur patrimoine.
31:09Il y a quand même des problèmes sans doute
31:11visiblement plus structurels en Chine.
31:13L'effondrement du secteur
31:15auto en Europe, parce qu'encore une fois,
31:17c'est un secteur, ça montre aussi comment le marché
31:19a changé ces derniers mois.
31:21Le secteur auto en Europe, j'ai regardé jusqu'à
31:23mars, avril, mai,
31:25jusqu'au printemps, c'était le secteur leader.
31:27On avait des perfs à deux chiffres sur le secteur.
31:29C'était des recoveries,
31:31etc. Et puis alors,
31:33l'effondrement était spectaculaire. C'est moins 50%
31:35depuis les points hauts du printemps dernier.
31:37Je pense que là-dessus, il faut voir deux choses.
31:39On revient sur
31:41la thématique du consommateur,
31:43avec des
31:45sociétés automobiles qui ont
31:47l'obligation d'investir
31:49et qui aujourd'hui ne peuvent plus,
31:51sont obligées de passer les hausses de prix pour
31:53maintenir leur marge.
31:55Jusqu'à maintenant, elles ne faisaient pas
31:57trop de guerre de prix.
31:59Et là, elles vont devoir rentrer un peu dans une guerre de prix.
32:01On a vu Tesla qui avait annoncé deux baisses de prix
32:03depuis le début de l'année, voire trois.
32:05Là, on a quand même un changement d'environnement
32:07qui devient plus compliqué. Et finalement, on est en train
32:09de retrouver un secteur
32:11automobile bien plus similaire
32:13à ce qu'il pouvait être en termes de comportement
32:15vis-à-vis des consommateurs
32:17au début des années 2000.
32:19C'est juste le début des problèmes pour eux
32:21aujourd'hui ?
32:25Quand on regarde les valeaux, j'imagine,
32:27il y a déjà le...
32:29Le pire, je ne sais pas. Mais en tout cas,
32:31un avenir très noir, déjà pricé.
32:33On retrouve les valeaux qu'on a toujours eu.
32:35La question...
32:37L'anomalie qu'on a encore aujourd'hui,
32:39c'est qu'on a des niveaux de marge,
32:41notamment sur un groupe comme Stellantis, qui restent encore
32:43assez élevés. La question, c'est est-ce que la marge va tenir ?
32:45Et ça, c'est la...
32:47Et aujourd'hui, le marché dit non, elle ne va pas tenir.
32:49Au cours actuel.
32:51Il y a pas mal de questions autour de ça.
32:53Christian, dans les trucs,
32:55c'est un peu anecdotique, mais en même temps,
32:57pas tant que ça.
32:59Il y a deux grands patrons allemands qui ont pris la parole
33:01coup sur coup cette semaine.
33:03Le patron de Volkswagen, pour
33:05annoncer effectivement la perspective de
33:07fermeture d'usine en Allemagne, première dans l'histoire
33:09de Volkswagen et de ses quasi 90 ans d'histoire,
33:11bien sûr,
33:13avec ce constat, nous ne sommes
33:15plus compétitifs. Nous, les Allemands...
33:17C'est structurel. C'est pas compétitif.
33:19Nous, les Allemands, nous ne sommes plus compétitifs.
33:21Patron de Volkswagen, moins de 24h
33:23après, le patron de Deutsche Bank a une conférence
33:25organisée je ne sais où.
33:27Les Allemands ne
33:29travaillent pas assez. Alors, il sort des chiffres
33:31que je n'ai pas eu le temps de vérifier plus que ça.
33:33Il dit que les Allemands travaillent 28h par semaine, quand la moyenne
33:35en Europe, c'est 34h par semaine.
33:37Je sais qu'il y a plein de manières.
33:39Ça, c'est le travail hebdomadaire. Il faut regarder les volumes
33:41d'heures, etc. Bref, le patron de Deutsche Bank
33:43dit que les Allemands ne travaillent pas assez.
33:45Il va falloir que les Allemands se remettent au travail.
33:47Venant d'Allemagne.
33:49Après, l'Allemagne,
33:51ils ont un choc. Alors, on l'a peut-être oublié,
33:53mais il y a eu quand même une crise énergétique. Et la crise énergétique
33:55a beaucoup plus affecté l'Allemagne
33:57que la France ou que d'autres pays.
33:59Il ne faut pas oublier,
34:01c'est que nous, l'avantage, c'est qu'on a eu quand même
34:03nos centrales nucléaires qui sont reparties.
34:05Et donc, on est beaucoup moins sensible aujourd'hui.
34:07Mais l'Allemagne paye plus cher son gaz.
34:09Et ça coûtait beaucoup moins cher
34:11d'avoir des gaz qui arrivaient de Russie
34:13par gazoduc que de l'importer
34:15en GNL. Donc, ils ont déjà...
34:17Même les efforts de sobriété énergétique des entreprises
34:19qui ont été mis en place, ça ne permet pas de compenser
34:21le delta.
34:23La chimie allemande, comment elle souffre en ce moment.
34:25En plus, nous, par exemple, par rapport à la France,
34:27on est sauvés parce que nous, il y a une partie qui est comprise
34:29dans la chimie qui est la chimie de parfum
34:31qui est plutôt du luxe.
34:33Donc, il n'est pas sensible à ça.
34:35Donc, l'Allemagne est vraiment aujourd'hui
34:37très affectée par ce choc énergétique.
34:39Même si les coûts du gaz ont beaucoup baissé,
34:41on est d'accord. Mais ils ont
34:43des coûts de production qui ont fortement monté.
34:45Il ne faut pas oublier l'énergie. Ça reste un des principaux
34:47coûts non salariaux
34:49importants dans tous les process de production.
34:51Et ça se diffuse dans l'économie.
34:53Donc, ils ont un vrai problème.
34:55Et on le voit par rapport à ces commandes à l'export
34:57qui, véritablement, sont sous pression.
34:59Alors là, on a eu un chiffre hier qui était un petit peu meilleur
35:01mais qui était lié essentiellement aux commandes exceptionnelles.
35:03Mais le noyau dur des commandes
35:05reste toujours très mal orienté.
35:07Et d'autre part, l'Allemagne a vu son
35:09principal partenaire commercial qui est la Chine
35:11s'effondrer. Et ça, c'est un vrai problème.
35:13Alors, pourquoi ? Juste, je vais dire un petit mot
35:15sur la Chine. Justement, c'est un gros
35:17problème parce que je pense qu'on a un vrai problème
35:19Xi Jinping. C'est-à-dire que, grosso modo,
35:21il y avait deux courants au sein
35:23et on en a discuté au mois de juillet au niveau de la Chine.
35:25Il y avait un courant qui disait
35:27qu'il faut relancer par la consommation et un autre
35:29qui disait qu'il faut relancer par l'offre. Politique de demande,
35:31politique de l'offre, c'est vieux comme le monde. On connaît ça en France aussi.
35:33Sauf qu'à la différence,
35:35plutôt étonnant peut-être
35:37pour un gouvernement chinois, mais
35:39M. Xi Jinping a dit
35:41qu'il n'est pas normal que les Chinois s'enrichissent
35:43par l'État. Le Chinois
35:45doit s'enrichir par son travail. Et donc,
35:47on mènera une politique de l'offre et pas une politique
35:49de la demande. Et ça, ça fait peur à tout le monde.
35:51Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, toute l'orientation
35:53politique de la Chine, c'est
35:55avant tout de soutenir son tissu industriel,
35:57de subventionner des industries
35:59qui, aujourd'hui, produisent trop,
36:01font des stocks parce que leur marché
36:03intérieur est en panne et, pense qu'à une chose,
36:05vendent à l'extérieur à bas prix.
36:07Mais le constat, c'est qu'on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif.
36:09Le consommateur chinois, il n'a pas de sécurité.
36:11Non, mais il y a un vrai
36:13problème aujourd'hui, c'est qu'on ne relancera pas
36:15par la demande intérieure, on relancera
36:17par les exportations et, derrière, ça
36:19amplifie cette guerre commerciale
36:21où on va se protéger parce qu'on ne peut pas accepter
36:23aujourd'hui qu'on voit les quantités
36:25de stocks de panneaux solaires, de véhicules
36:27électriques qui ne montent qu'à être exportés.
36:29Vous savez pourquoi on n'a pas plus de véhicules électriques
36:31en Europe ? Parce que la Chine
36:33manque de navires pour transporter
36:35des véhicules et les exporter vers l'Europe.
36:37Sinon, il y aurait longtemps qu'ils auraient exporté beaucoup
36:39plus. Ils sont en train d'en construire 4 en ce moment
36:41pour exporter plus. Donc, vous voyez, il y a des
36:43contraintes physiques qu'ils font. Mais, aujourd'hui, ils sont en train
36:45d'entasser dans leurs usines
36:47des véhicules. Alors, je ne dis pas ça pour faire peur.
36:49Je dis juste qu'il y a une politique
36:51aujourd'hui chinoise de relance par l'extérieur
36:53et c'est ça qui fait que ça ne redémarre pas
36:55véritablement en Chine puisque le vrai problème,
36:57c'est la demande intérieure, à mon avis.
36:59La machine a exporté et même
37:01connu une crise même de croissance,
37:03de capacité, mais vous dites qu'à l'intérieur,
37:05il ne se passe rien. Il ne se passe rien. Alors, du coup,
37:07on se dit qu'il y a un gonflement des stocks. Donc, à terme,
37:09ça va peser sur les commandes de matières premières
37:11et il va falloir bien ralentir la production en Chine
37:13et de l'autre, on n'est pas du tout
37:15on est sur un risque déflationniste
37:17à cause de la Chine.
37:19Et regardez,
37:21on parle beaucoup, je pourrais en dire des tonnes
37:23sur les problèmes de statistiques qu'on a en Chine
37:25mais il y a une statistique qu'il faut suivre très clairement
37:27c'est l'évolution des prix à la consommation
37:29et à la production en Chine.
37:31Et tant qu'on est en déflation,
37:33ça montre bien qu'il y a un vrai problème en Chine
37:35et que ça risque de déstabiliser
37:37l'ensemble de l'industrie.
37:39Donc ça, c'est un vrai problème et l'Allemagne est naturellement
37:41beaucoup plus exposée par exemple que la France
37:43ou que l'Italie ou l'Espagne.
37:45Donc ça, c'est un vrai problème pour l'Allemagne
37:47et l'Allemagne a un problème de compétitivité
37:49et un problème de demande. Les deux à l'externe.
37:51En interne, on sait que c'est pas terrible
37:53mais surtout à l'externe,
37:55elle a un vrai problème de positionnement
37:57et ça, ils sont en train de le payer.
37:59C'est pour ça que vous avez des confrères allemands
38:01économistes allemands qui commencent
38:03à parler de désindustrialisation
38:05à venir de l'Allemagne. Donc ils commencent à avoir vraiment peur.
38:07On est parti pour une troisième année
38:09au moins de croissance zéro.
38:11C'est encore révisé.
38:13C'est encore à la baisse.
38:15Et il n'y aura pas de rebond en 2025
38:17d'après les conjonctures.
38:19Et puis,
38:21structurellement, il ne se passera pas
38:23grand-chose avant les élections
38:25fédérales de 2025.
38:27C'est à l'automne 2025 en Allemagne.
38:29Je pense que là,
38:31politiquement parlant...
38:33Mais au-delà de ça, en Allemagne, on se dit que c'est pas
38:35conjoncturel. Que là, il y a un vrai
38:37revise imposte structurelle. Et ça,
38:39c'est pas rassurant.
38:41Pour l'ensemble des groupes allemands,
38:43industriels allemands.
38:45J'ai vu que le DAX avait dû marquer un sommet encore il n'y a pas si longtemps
38:47que ça. Enfin, je veux dire, il y a aussi ces
38:49phénomènes indiciels qui
38:51peuvent diverger parfois de la
38:53réalité économique qu'on décrit.
38:55Pour les entreprises,
38:57là, qu'est-ce qu'on attend des publications ?
38:59Alors, ça va reprendre dans quelques semaines.
39:01C'est pas tout de suite, bien sûr,
39:03Gilles, mais
39:05comment on a révisé à la suite déjà
39:07des résultats du T2 ? Est-ce qu'on
39:09garde l'idée qu'on aura des croissances bénéficiaires
39:11positives devant nous ?
39:13Avec quel état d'esprit on va aborder 2025 ?
39:15Vous parliez tout à l'heure de la chèreté des marchés.
39:17La chèreté, elle correspond aussi à ce qu'on anticipe.
39:19La chèreté aux Etats-Unis,
39:21sur la part de l'Europe,
39:23on est plutôt
39:25les moyens de long terme.
39:27Quand on regarde en Europe sur les résultats,
39:29ils ont été un peu meilleurs que ce qu'on attendait,
39:31avec quelques sociétés
39:33qui ont réussi à réviser à la hausse
39:35leurs objectifs de fin d'année.
39:37Je pense à un Bureau Veritas, à un Schneider, à un Publicis,
39:39et qui ont dérisqué
39:41leurs objectifs de fin d'année.
39:47Et donc, on a eu des résultats
39:49un peu meilleurs que ce qu'on attendait,
39:51avec un peu moins de révision à la baisse que ce qu'on attendait.
39:53Je pense que la question qu'on va devoir se poser
39:55dans les semaines qui viennent,
39:57c'est effectivement de voir
39:59si cette reprise a bien eu lieu.
40:01Sur le secteur du luxe, qu'a corrigé cette semaine,
40:03on a quand même des messages qui sont
40:05assez partagés,
40:07de ralentissement
40:09de la demande qui s'est poursuivie
40:11avec un juillet-août qui était assez mou.
40:13Et donc, il faudrait
40:15absolument un très bon septembre.
40:17L'Europe aura un très bon septembre
40:19pour bien finir le mois.
40:21Avec un environnement de vie
40:23qui s'est fort désimpact de vie.
40:25On avait pas mal
40:27de rencontres avec les entreprises cette semaine.
40:29Il y en a plusieurs d'entre elles qui ont commencé
40:31à évoquer les impacts du dollar.
40:33Puisqu'effectivement,
40:35au cours de l'été, on a eu quand même un décalage.
40:37Et donc ça, ça devrait peser.
40:43On avait quand même beaucoup d'espoir
40:45de reprise sur le H2. Va falloir que ça se concrétise.
40:47Et on a quand même quelques vents contraires.
40:49Et si on se projette sur l'année suivante,
40:51il y a quand même un sujet dont on n'a pas parlé,
40:53mais qui est lié aux élections, y compris américaines,
40:55mais aussi à la situation française.
40:57C'est qu'on est
40:59en pleine définition
41:01des lois de finances.
41:03Le point commun de tous ces
41:05pays occidentaux, c'est quand même le poids de la dette.
41:07Avec la nécessité quand même, peut-être,
41:09de contrôler cette dette.
41:11Ou d'être crédible, déjà,
41:13dans la volonté de la contrôler.
41:15Mais ça veut dire, sans doute,
41:21qu'il va falloir escompter, sans doute,
41:23une remontée des taux d'impôt d'une manière ou d'une autre.
41:25Et donc, ça, ça aura un impact.
41:27Alors, pas forcément sur les chiffres d'affaires,
41:29mais sur les résultats d'entreprises.
41:31Donc, je pense qu'il y a matière,
41:33encore une fois,
41:35quand on met tout ça bout à bout,
41:37il y a matière, véritablement,
41:39à respirer.
41:41Et à être attentif.
41:43Et avoir des ambitions, peut-être,
41:45au fur et à mesure, être un peu
41:47révisé à la baisse de ce point de vue-là.
41:49Les marchés actions ne sont pas hors de prix.
41:51Et puis, il y a des segments qui ne sont pas hors de prix
41:53par rapport à d'autres.
41:55Et il y a encore du dividende.
41:57Il ne s'agit pas de jouer les cassandres.
41:59Et d'ailleurs, comme vous le disiez,
42:01il y a plein de secteurs défensifs qui jouent parfaitement leur rôle
42:03dans cette phase de marché.
42:05Les indices baissent, mais la santé,
42:07même Sanofi a eu un parcours
42:09estival impeccable.
42:11Pour marquer, je crois, un sommet, d'ailleurs, Sanofi.
42:13Mais, encore une fois, on est dans un cadre d'une société
42:15qui partait d'un niveau de valorisation extrêmement bas.
42:17Et c'était des éléments qui n'étaient plus du tout
42:19pris en compte jusqu'à récemment.
42:21Pour finir, il nous reste trois minutes.
42:23Un mot de...
42:25L'effet Barnier, je ne sais pas.
42:27On a essayé de regarder un peu précisément.
42:29Enfin, Bloomberg l'a fait très bien.
42:31Donc, il y a eu quoi ? Une détente, peut-être,
42:33de deux, trois points de base
42:35sur le spread au moment de l'annonce.
42:37Hier, pendant une demi-heure.
42:39Non, mais c'est ce qu'on regarde sur les marchés.
42:41Ça veut dire quoi ?
42:43Ça veut dire que les marchés obligataires restent très vigilants,
42:45quel que soit
42:47le Premier ministre français aujourd'hui.
42:49Imaginez que pour des marchés obligataires, notamment en Europe,
42:51Michel Barnier est plutôt une figure rassurante.
42:53Alors, sur le fond,
42:55je pense que pour un non-résident,
42:57un étranger qui doit acheter la dette française,
42:59c'est plutôt rassurant que ce soit
43:01plus M. Barnier plutôt que M. Mélenchon.
43:03C'est déjà quelqu'un de connu.
43:05Quelqu'un de connu qui a un track record
43:07pour ces gens-là.
43:09Je pense que les marchés vont réagir
43:11quand on déposera le budget
43:13et quand on déposera, surtout auprès de l'Europe,
43:15les perspectives budgétaires à moyen terme.
43:17Le marché obligataire,
43:19il ne réagit pas, même si
43:21on annonçait qu'on a 6% de déficit
43:23budgétaire cette année.
43:25Je grossis le trait volontairement,
43:27c'est beaucoup. Mais si c'est que
43:29conjoncturel, vous n'allez pas avoir
43:31tous les gérants étrangers qui vont
43:33vendre le 10 ans français en se disant
43:35que c'est la fin du monde. Par contre, si on dit...
43:37Sauf que là, ça a tout pour être conjoncturel, ce déficit.
43:39On respectera pas notre parole.
43:41On respectera pas notre parole.
43:43On ne va pas vers
43:45un certain politique blondi,
43:47il faut le rappeler quand même.
43:49Là, il y aura une réponse de marché.
43:51Là, il y aura une réponse de marché.
43:53Parce qu'on sera très clairement dans l'idée
43:55qu'on n'est pas crédible. Donc la crédibilité
43:57sur 5 ans sera
43:59très importante. Et surtout, je pense
44:01que derrière, le marché sera sensible si l'Europe
44:03valide aussi en partie
44:05cet élément. Si l'Europe dit
44:07vous faites n'importe quoi, la BCE se fâche en disant
44:09la France fait n'importe quoi, là vous allez avoir une réaction
44:11de marché particulièrement violente.
44:13Donc il y aura une question de crédibilité à avoir.
44:15Et puis derrière,
44:17on verra. J'espère que M. Barnier
44:19va essayer. Je pense qu'il jouera au maximum
44:21ses relations en Europe pour que
44:23tout se fasse bien.
44:25Et que l'Europe le connaît bien.
44:27Il a un capital quand même.
44:29Maintenant, son gros problème, c'est qu'il n'a pas de majorité.
44:31Et qu'il peut
44:33être viré du jour au lendemain.
44:35Et on va dire que
44:37dès qu'on aura la possibilité
44:39de nouveau constitutionnellement
44:41de pouvoir
44:43repasser par la case élection,
44:45il sera quand même fortement en risque.
44:47Donc ça reste provisoire.
44:49Bon, l'avantage
44:51c'est qu'on n'a pas de crise. Mais pour moi,
44:53le fond du problème reste là.
44:55Le déficit public et
44:57il faut garder la crédibilité
44:59à moyen terme. Et ça, ça reste
45:01toujours très présent.
45:03Il y a une prime de risque qui s'est installée sur les actions françaises
45:05en l'occurrence dans votre univers.
45:07C'est visible, c'est
45:09légitime.
45:11Il y avait une certitude qui s'était ouverte, qui était légitime,
45:13qui s'est en partie réduite, parce qu'on a
45:15éliminé le scénario
45:17du pire.
45:19C'est-à-dire un SMIC à 1600,
45:21une remise à plat de la réforme.
45:23Donc ça, on l'a enlevé. Maintenant,
45:25ça reste une situation
45:27extrêmement compliquée et sans majorité.
45:29Et donc, effectivement, pour nous,
45:31ce n'est pas le juge de paix,
45:33mais le point de passage obligé,
45:35c'est le vote du budget.
45:37En attendant,
45:39même si on pense qu'effectivement
45:41Barnier est à même de pouvoir porter ça,
45:45il n'a pas de majorité.
45:47Oui, mais ce n'est pas dit. Bien sûr.
45:49Quand on a vu ça hier, on s'est dit
45:51voilà, c'est une première étape, mais en fait,
45:53on ne fait rien là-dessus.
45:55Ça n'a pas été un driver de marché.
45:57N'oubliez pas une chose, c'est que ne rien faire n'est pas une bonne solution.
45:59C'est laisser se dégrader la situation.
46:01C'est ça qui pose problème,
46:03parce qu'on pourrait dire, il ne fait rien pendant 10 mois
46:05et tout va bien, mais ne rien faire n'est pas une solution.
46:07Donc, il va falloir faire passer,
46:09sans majorité, des mesures qui sont impopulaires.
46:11Bon courage.
46:13Merci messieurs d'avoir été les invités
46:15de Planète Marché ce soir.
46:17Christian Parizeau, économiste et président d'Altair Economics
46:19et Gilles Guibou, le responsable des actions européennes
46:21chez AXA-IM.
46:23Musique
46:25Musique
46:27Musique
46:29Musique
46:31Musique
46:33Nous reprenons nos rendez-vous
46:35mensuels dans ce quart d'heure
46:37thématique et nous retrouvons
46:39une fois par mois les équipes de Clartemps Associés
46:41pour passer au crible un cas
46:43d'investissement, un dossier d'investissement
46:45avec notamment le prisme
46:47de l'analyse fondamentale. C'est Marilou Gouiffon
46:49qui est à nos côtés ce soir, gérante
46:51chez Clartemps Associés. Bonsoir Marilou.
46:53Ravi de vous retrouver pour cet exercice
46:55d'analyse et vous nous proposez
46:57de regarder de près le dossier
46:59Essilor Luxottica
47:01aujourd'hui. Alors évidemment
47:03c'est un grand classique de la gestion
47:05c'est même un
47:07grand public, que le grand public
47:09connaît, au moins Essilor
47:11bien sûr,
47:13fleuron national comme on dit, mais je pense
47:15que c'est important quand même de comprendre ce qui est devenu
47:17le groupe, notamment ces
47:19dernières années et comment est-ce qu'il s'est
47:21forgé pour devenir
47:23Essilor Luxottica aujourd'hui.
47:25Alors en effet on peut dire qu'Essilor Luxottica
47:27c'est un vrai fleuron, c'est
47:29un champion et c'est ça que nous apprécions dans
47:31notre gestion. Alors pour
47:33le dire simplement c'est le numéro 1 dans le
47:35monde de la santé visuelle.
47:37C'est un groupe qui est
47:39unique par son positionnement
47:41à la croisée entre la santé,
47:43le luxe et la consommation
47:45et qui effectivement a une culture
47:47d'entreprise singulière
47:49qui s'est bâtie au fil des siècles
47:51et des mariages.
47:53Alors effectivement cette histoire elle commence
47:55en 1849 à Paris
47:57avec la création
47:59d'une coopérative
48:01d'artisans, ça s'appelait à l'époque
48:03l'association fraternelle
48:05des ouvriers lunetiers
48:07qui devient la société des lunetiers
48:09et on comprend qu'avec ce
48:11savoir-faire verrier et la révolution
48:13industrielle, l'entreprise va ouvrir
48:15des usines et exploser
48:17et donc elle devient
48:19Essel puis Essilor
48:21et en 1975 elle entre en bourse
48:23à Paris pour accélérer
48:25son développement international.
48:27Et puis Luxottica de son côté c'est aussi
48:29une histoire très singulière
48:31depuis sa fondation en 1961
48:33par un jeune Milanais
48:35Leonardo Dalvecchio qui était orphelin
48:37qui commence sa carrière
48:39modestement comme apprenti
48:41et crée sa société à partir de rien
48:43avant d'en faire le succès
48:45qu'on connait. Et puis en 2018
48:47c'est l'aboutissement finalement de ces
48:49deux projets pour faire
48:51un groupe intégré, bientôt
48:53rejoint par Grand Vision
48:55néerlandais qui vient
48:57couronner ce projet d'unification
48:59des grands champions. Grand Vision
49:01qui est donc l'activité de distribution
49:03alors c'est des franchises et des enseignes qu'on connaît
49:05d'ailleurs même en France je crois
49:07si je ne dis pas de bêtises. Voilà c'est ça.
49:09Là c'est la distribution
49:11c'est la partie distribution du groupe
49:13Essilor-Luxottica.
49:15Qu'est-ce qui est ressorti
49:17de la fusion, du rapprochement
49:19entre Essilor et Luxottica
49:21en 2018 notamment ?
49:23Je ne sais plus si c'est le genre
49:25de dossier pour lequel on avait évoqué
49:27l'idée d'une fusion entre égaux
49:29mais c'est toujours la question de savoir qui
49:31l'a emporté dans ce genre de bataille
49:33quelques années après. Alors
49:35on a parlé d'une fusion entre égaux
49:37il me semblait bien
49:39Généralement c'est un red flag, c'est quand on dit
49:41fusion entre égaux, comprenez qu'il n'y aura rien
49:43d'une fusion entre égaux à l'arrivée.
49:45Il y a eu des secousses entre
49:47les grands patrons de l'époque, il s'agissait
49:49du Bersanier et Leonardo Dalvecchio
49:51à ce moment-là.
49:53Alors le pavillon est resté français
49:55par le siège et par la place de
49:57cotation sur le Renex Paris
49:59néanmoins la gouvernance a été largement
50:01emportée par l'Italie
50:03avec Francesco Mieri qui est devenu
50:05PDG du groupe.
50:07Qu'est-ce qui explique
50:09le succès d'Essilor
50:11puis d'Essilor Luxottica
50:13avec désormais Grand Vision
50:15également dans le périmètre ?
50:17Quelle est la recette du succès ?
50:19Qu'est-ce qu'on peut dire
50:21des avantages compétitifs
50:23qui ont été bâtis par rapport
50:25à la concurrence qui peut exister
50:27également ?
50:29Les recettes du champion
50:31elles sont nombreuses
50:33je dirais que le premier atout vraiment
50:35que Essilor Luxottica a dans sa main
50:37c'est la qualité des produits
50:39et des marques. C'est un groupe
50:41qui a un ADN d'innovation
50:43on le voit parce qu'ils détiennent 13 000 brevets
50:45chaque année ils sortent 3500
50:47nouveaux modèles de lunettes
50:49ils ont aussi un portefeuille qu'on peut qualifier
50:51d'inégalé puisqu'ils ont 150 marques
50:53d'équipements visuels
50:55et aussi de montures prestigieuses
50:57qu'ils vont opérer sous licence
50:59ou bien détenir en propre.
51:01Et pour le grand public bien sûr c'est Varilux
51:03ou Transition qui ont vraiment défini
51:05des standards. Donc ça c'est les verts c'est ça ?
51:07C'est la technologie des verts absolument
51:09et puis du côté des montures
51:11la famille Luxottica rassemble des marques
51:13vraiment iconiques
51:15on connait Rayban, Persol
51:17Armani, Burberry ou Chanel
51:19donc vraiment
51:21tout ce qui compte dans le monde de la lunette
51:23pour dire les choses. Absolument tout à fait
51:25et puis un autre élément qui est
51:27intéressant c'est ce thème de la diversification
51:29ils ont
51:3118 000 magasins dans 150
51:33pays. C'est dire s'il s'agit
51:35bien du seul acteur au monde
51:37à bénéficier de cette présence
51:39dans toutes les géographies
51:41sur tous les segments d'activité, tous les
51:43canaux de distribution et nous
51:45chez Clartan Associé on apprécie aussi
51:47cet équilibre entre les ventes
51:49professionnelles et puis les ventes
51:51en dite aussi qui partagent les revenus.
51:53Comment ça se mesure
51:55tout ça ? Vous dites leader, j'aime bien
51:57le terme de santé visuelle
51:59leader numéro un mondial de la santé
52:01visuelle. Comment ça se quantifie ?
52:03Alors par la part de marché, c'est un groupe
52:05qui commande 21%
52:07de l'industrie mondiale
52:09et c'est vrai que cette fusion
52:11elle est venue apporter ça, c'est à dire
52:13cette capacité à apporter de la convergence
52:15entre un besoin de correction visuelle
52:17et le caractère désirable
52:19d'une monture adossée
52:21à un retail très performant. J'ajouterais
52:23que comme Essilor maîtrise
52:25sa recherche
52:27ses technologies, sa conception
52:29sa fabrication, sa distribution
52:31à la fois des verts aux montures
52:33en passant par le solaire
52:35ça lui confère un atout de leader mondial
52:37vraiment indiscutable.
52:39Essilor dans l'imaginaire
52:41collectif du marché
52:43c'est une valeur défensive, moi c'est
52:45toujours comme ça qu'on m'a présenté Essilor
52:47et que j'ai compris Essilor
52:49est-ce que c'est toujours vrai ? Dans quelle
52:51mesure est-ce que c'est encore vrai ? Notamment
52:53après le build-up
52:55la construction du groupe Essilor
52:57Luxottica, est-ce que le profil
52:59est toujours aussi défensif
53:01qu'il pouvait l'être auparavant ?
53:03Est-ce que c'est ce que vous recherchez
53:05dans ce cas précis chez Clartan ?
53:07Marie-Lou. Alors c'est exactement ça
53:09c'est une industrie qui est défensive
53:11qui présente des caractéristiques
53:13de récurrence qui peuvent s'avérer
53:15très précieuses surtout dans des périodes de crise
53:17c'est une industrie qui a de l'intérêt déjà
53:19par l'immensité du marché mondial
53:21dont on parle, c'est à peu près
53:23120 milliards d'euros au niveau mondial
53:25et puis on apprécie la visibilité
53:27la croissance régulière que
53:29cette industrie peut proposer puisqu'on a
53:31le vieillissement de la population
53:33on a aussi le diagnostic croissant
53:35des défauts, la sensibilisation
53:37des populations et cette génération
53:39écran qui
53:41va nécessiter de plus en plus
53:43des corrections dans l'avenir
53:45Qu'est-ce qu'on peut dire ?
53:47On sait combien de la
53:49génération précédente ou de la génération actuelle
53:51devra ou devrait porter
53:53des lunettes de main par rapport à des générations
53:55moins
53:57moins attachées aux écrans
53:59par exemple ?
54:01On va qualifier la myopie quasiment de pandémie
54:03puisqu'on estime qu'à l'horizon 2050
54:0550% de la population
54:07mondiale sera touchée
54:09par la myopie
54:11on voit des évolutions similaires
54:13avec la presbytie
54:15donc vraiment c'est une industrie qui a
54:17beaucoup de visibilité
54:19je dirais qu'elle est également
54:21absolument intéressante pour ses caractéristiques
54:23de prémiumisation
54:25dans le sens où
54:27autrefois la lunette c'était un dispositif
54:29médical qui apportait une solution
54:31à un défaut
54:33aujourd'hui la lunette c'est
54:35un accessoire de mode
54:37de style, l'expression de sa personnalité
54:39et donc on va investir
54:41davantage dans sa paire de lunettes
54:43en posséder également davantage et les changer
54:45fréquemment
54:47Est-ce que ça les rend pas un peu plus sensibles
54:49au cycle de consommation ?
54:51Par exemple on est dans un moment
54:53où les économistes nous disent que
54:55ça cale un peu le consommateur américain
54:57en Europe, en Chine, bien sûr
54:59est-ce que cette histoire de prémiumisation
55:01est-ce qu'on n'est pas même presque dans la consommation
55:03discrétionnaire dans certains cas et comment
55:05le groupe communique d'ailleurs peut-être
55:07sur la question de la consommation aujourd'hui
55:09dans la conjoncture actuelle ?
55:11Alors c'est un point qui est
55:13juste dans le sens où
55:15son exposition Retail
55:17l'a exposée
55:19notamment lors de la crise du
55:21coronavirus, on avait eu
55:23en 2020 une baisse des ventes de
55:25quasiment 15%
55:27donc c'est dire si le groupe n'est pas
55:29totalement immunisé avant de
55:31connaître une bonne reprise en
55:33V grâce aux ventes d'optiques
55:35actuellement dans le contexte de
55:37ralentissement de la consommation que
55:39beaucoup d'acteurs rencontrent
55:41est-ce que leur luxottica s'en sort très
55:43bien au regard des résultats qui ont été
55:45publiés fin juillet ? On a
55:47une croissance des ventes qui reste supérieure à
55:495% pour le
55:51premier semestre, un ralentissement
55:53certes aux Etats-Unis mais qui est compensé
55:55par l'Europe qui bénéficie
55:57de l'intégration de Grand Vision
55:59et puis l'entreprise
56:01a également communiqué sur une marge
56:03opérationnelle qui s'améliore
56:05à quasiment 19%
56:07ce qui avait été promis l'année dernière.
56:09Dans les grands moteurs vous l'avez
56:11dit aussi d'un mot avec les
56:1313 000 brevets déposés par
56:15Essilor Luxottica
56:17c'est une boîte d'innovation, il y a
56:19beaucoup de tech, ceux qui portent des lunettes
56:21le savent, aujourd'hui
56:23c'est vrai
56:25et ce n'est pas prêt de s'arrêter, ça fait partie
56:27de l'ADN d'Essilor Luxottica aujourd'hui
56:29cette dimension technologique.
56:31L'innovation est très importante
56:33dans ce métier, c'est vrai qu'ils dépensent
56:35600 millions d'euros par an
56:37en recherche et développement
56:39ils ont une quarantaine de sites de recherche
56:41dans le monde, c'est un groupe
56:43qui investit pour son avenir
56:45en termes
56:47d'innovation, on peut compter
56:49sur eux pour développer le e-commerce
56:51qui ne représente encore que 7% des ventes
56:53il y a également des projets
56:55et un partenariat prometteur
56:57avec Meta autour du thème
56:59des lunettes connectées
57:01et puis la nouvelle
57:03technologie, c'est celle de
57:05Nuance Audio
57:07c'est très attendu sur le marché
57:09il s'agit en effet des premières lunettes
57:11de vue au monde
57:13équipées d'une aide auditive
57:15invisible, embarquée
57:17et qui va pouvoir aider les personnes
57:19souffrant d'une perte d'audition
57:21il n'y a pas d'intrusion dans l'oreille
57:23pas d'appareil intrusif
57:25donc c'est très attendu
57:27on parle d'un marché immense
57:29toutes les personnes atteintes d'un défaut
57:31d'audition léger à modéré
57:33et ça souligne également
57:35cette capacité de transformation
57:37de son industrie, d'Essilor Luxottica
57:39qui vient révolutionner toute une catégorie
57:41de produits
57:43Comment vous gérez cette position chez Clartent ?
57:45Je crois comprendre que c'est un dossier que vous connaissez bien depuis longtemps
57:47Marie-Lou, peut-être depuis une dizaine d'années
57:49que vous suivez, que vous connaissez par coeur
57:51au moment où on se parle
57:53quelle est la position de Clartent
57:55par rapport à Essilor Luxottica ?
57:57Effectivement, c'est un dossier
57:59qui a toujours beaucoup compté dans notre gestion
58:01Essilor, puis Luxottica
58:03puis les deux
58:05à un certain nombre d'épisodes en fonction
58:07je dirais du contexte et puis
58:09des niveaux de valorisation
58:11c'est une position qu'on a réintroduite
58:13dans le fonds Clartent Valeurs
58:15en début d'année, une position moyenne
58:17qu'on a renforcée au fil des mois
58:21on est tout à fait confiant dans la capacité
58:23de l'entreprise
58:25à délivrer sur sa feuille de route
58:27pour les prochaines années
58:29c'est une société à mission
58:31c'est d'éradiquer la mauvaise vision dans le monde
58:33et on a
58:35toute confiance dans le fait que cette mission
58:37est loin d'être achevée
58:39donc définitivement, c'est un dossier clair de portée
58:41La bataille continue !
58:43Merci beaucoup Marie-Lou, merci d'être
58:45revenue pour nous sur ce dossier Essilor
58:47Luxottica, désormais un groupe qui s'est
58:49beaucoup transformé depuis un peu moins
58:51d'une dizaine d'années maintenant
58:53Marie-Lou Gouelfon, gérante chez Clartent Associés
58:55qui était avec nous pour ce rendez-vous mensuel
58:57dans le quart d'heure thématique de SmartBourse