Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.
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00:00Bonsoir à tous, Elisabeth Lévy, Gémile Amgolnadez, Geoffroy Lejeune, Joseph MacEscaron et Yoann Ouzaï.
00:06On a donc un nouveau Premier ministre ce soir.
00:08C'était très frappant de voir cette passation des pouvoirs.
00:11Parce que ce n'est pas simplement une différence de génération.
00:14C'est aussi deux styles opposés.
00:17D'un côté, tu as l'impression du sérieux, un grand homme, un grand serviteur de l'État,
00:23comme on disait jadis, quelque chose de très classique, traditionnel.
00:30Et de l'autre, c'est vrai, un grand communicant d'aujourd'hui,
00:34mais plus friable, peut-être plus léger, moins sincère, moins d'épaisseur.
00:40Et quand on voit les deux, on se dit que le monde d'hier est de retour,
00:46et que c'est peut-être pas mal, en fait.
00:50Vous avez été surpris par cette nomination ?
00:53Depuis le début, je vous dis que c'est une solution de ce style qui peut arriver,
00:56et donc elle arrive.
00:58Vous nous disiez qu'il n'y avait pas de solution, peut-être qu'il y en a une, finalement.
01:01C'est Marine Le Pen qui a décidé.
01:03Oui, c'est ce que je disais.
01:04Hier, c'est elle qui fait.
01:06C'est elle, maintenant, l'arbitre des élégances.
01:08C'est probablement une des choses les plus intéressantes de cette période.
01:11Pendant deux mois, on n'a eu jamais, au grand jamais, surtout pas eux.
01:16On ne les connaît pas, on ne veut pas les voir, on ne veut pas les frapper.
01:18Et maintenant, ils sont obligés de lui faire la coutume,
01:21et de savoir si elle voudrait bien, peut-être.
01:23Alors, on peut en rire, c'est quand même affligeant quant à la sincérité de leur plan.
01:28Oui, mais c'est en miroir de l'opinion publique.
01:30C'est-à-dire que M. Barnier, au fond, représente...
01:33L'opinion, à peu près.
01:35Représente l'opinion majoritaire, en tout cas.
01:37Oui, oui.
01:38Sans doute.
01:39Le pays pense chat droite, très fortement,
01:41et Michel Barnier est un Premier ministre de droite.
01:44Oui, puis ils veulent du régalien, ils veulent du régalien.
01:47Non, j'ai été surpris.
01:48J'ai été surpris parce que...
01:50Bien sûr que j'ai été surpris, j'ai été surpris parce que...
01:52En fait, le nom de Michel Barnier avait été poussé par l'Élysée,
01:56pour un autre pot, je ne peux pas dire lequel, je suis désolé.
01:58Mais donc, c'est pour ça que je suis surpris.
02:00Mais pas celui de Premier ministre.
02:03Donc, c'était pour moi...
02:04Ministre de l'Économie et des Finances ?
02:05C'était pour moi une vraie surprise.
02:07Ministre européen ?
02:08Je ne peux pas le dire, voilà.
02:10Merci de me dire que vous ne pouvez pas dire quelque chose,
02:12parce que c'est toujours intéressant pour les spectateurs.
02:15Eh bien, moi, je voulais vous dire quelque chose aussi que je sais,
02:17mais je ne peux pas vous le dire.
02:19Parce que je sais, mais je ne le dirai pas.
02:21Bon, alors écoutez, M. Barnier...
02:23Qui a été très bon.
02:24... doit bosser ailleurs et à l'étranger.
02:25Qui a été très bon dans sa prise de parole,
02:29et effectivement, c'est sérieux.
02:32Bien évidemment, je disais ce matin...
02:34Pourquoi vous m'amusez beaucoup ?
02:35Pourquoi ?
02:36Parce que vous étiez dit irambique aussi
02:38lorsque M. Attal est arrivé au gouvernement.
02:40Mais parce que je donne sa chance aux produits.
02:45Après les...
02:46Gabriel Attal, au-delà de la forme,
02:49au-delà de sa brillance,
02:50au-delà de son intelligence,
02:51son discours était d'ailleurs très bien émouvant,
02:53effectivement, il convoque son père,
02:55sa mère,
02:56et il fait pleurer dans les chaumières.
02:57Tout ça est vrai.
02:58Mais...
02:59Il est un peu décevant.
03:01Ah ben, décevant ?
03:02Vous avez le sens de le féminisme.
03:03Oui, il est un peu décevant parce que...
03:04Je ne lui pardonnerai jamais.
03:05Parce que...
03:06Je ne lui pardonnerai jamais d'avoir fait élire
03:07les plus extrémistes parmi les extrémistes.
03:09Il est un peu décevant parce que
03:10tout ça manque un peu de sincérité et d'épaisseur.
03:12Ben oui, de preuve.
03:13Et effectivement, M. Barnier,
03:17on va l'écouter,
03:18sa prise de parole,
03:20elle est assez forte,
03:21assez puissante même,
03:23sérieuse.
03:26J'aurai l'occasion dans quelques jours,
03:28dans quelques semaines,
03:29à peine devant le Parlement,
03:32de dire les grandes priorités législatives
03:35et les propositions
03:36au nom du nouveau gouvernement.
03:38Il s'agira de répondre
03:41autant que nous le pourrons
03:43aux défis,
03:45aux colères,
03:47vous les avez évoquées,
03:49aux souffrances,
03:51aux sentiments d'abandon,
03:54d'injustice
03:56qui traversent beaucoup trop
03:58nos villes,
03:59nos quartiers
04:00et nos campagnes.
04:02Je pense,
04:03mesdames et messieurs,
04:04à l'accès aux services publics
04:07et l'école restera bien
04:09la priorité du gouvernement,
04:11l'école de la République.
04:13Je pense à la sécurité au quotidien.
04:16Je pense aussi
04:18à la maîtrise de l'immigration.
04:22Je pense évidemment au travail
04:24et au niveau de vie des Français.
04:27Qu'est-ce qu'on attend
04:29d'un Premier ministre ?
04:30Je le dis avec humilité.
04:33Mais je pense qu'on attend de lui
04:35qu'il dise la vérité,
04:39même si cette vérité est difficile.
04:42C'est un réquisitoire
04:43contre Emmanuel Macron.
04:44Humilité, vérité,
04:46sécurité au quotidien,
04:48immigration,
04:49un pays qui a un sentiment d'abandon,
04:51souffrance, colère.
04:53La cohabitation a commencé.
04:54Mais ce n'était pas le premier choix
04:56de M. Macron.
04:58M. Barnier peut remercier
05:01les socialistes
05:03d'avoir dédaigné M. Cazeneuve.
05:05Ils n'ont que ce qu'ils méritent.
05:07Maintenant, nous avons M. Barnier.
05:09Il faut reconnaître
05:11que la droite n'a pas trop à se plaindre.
05:13On verra l'attitude, malgré tout,
05:15des macronistes.
05:17Tout se joue là.
05:19Si j'étais député macroniste,
05:21je ne serais pas très pressé
05:23de me présenter devant les électeurs.
05:25Ils peuvent être tentés,
05:27je parle sous le contrôle du spécialiste,
05:29d'être peut-être accommodants.
05:31Les députés ne sont plus tant
05:33macronistes qu'atalistes.
05:35Les députés qui ont été réélus
05:37au sein du groupe
05:39Renaissance, ils savent qu'ils doivent
05:41leur réélection en grande partie à Gabriel Attal.
05:43C'est lui qui a fait la campagne.
05:45Ils n'ont plus de compte à rendre
05:47au président de la République qui a dissous
05:49l'Assemblée nationale, qui les a mis en danger,
05:51qui a fait que certains
05:53de leurs collègues à l'Assemblée nationale
05:55n'ont pas été réélus.
05:57Les députés gardent bien cela en tête.
05:59Ce qui m'intéresse, c'est de décoder,
06:01décrypter ce qu'a dit Michel Barnier.
06:03Colère, souffrance,
06:05sentiment d'abandon,
06:07immigration, il parle à Marine Le Pen.
06:09Sécurité au quotidien, il parle à Marine Le Pen.
06:11Il y aura un deuxième son encore plus fort
06:13qui est pour Marine Le Pen.
06:15C'est là où je voulais en venir.
06:17Michel Barnier va devoir
06:19composer avec Marine Le Pen.
06:21Son discours était en partie fait pour le Rassemblement
06:23national, mais si cohabitation il y a,
06:25ce n'est pas avec Emmanuel Macron,
06:27ce n'est pas avec Gabriel Attal.
06:29C'est lui qui va tenir les rênes des députés
06:31à l'Assemblée.
06:33Il est à la tête du groupe.
06:35Les députés lui seront fidèles.
06:37Gabriel Attal, on le voit,
06:39il est de gauche.
06:41Les mesures de Michel Barnier,
06:43ne croyez pas qu'il va réussir
06:45à mettre en place une grande partie.
06:47Ne croyez pas qu'il va réussir
06:49à mettre en place un moratoire
06:51sur l'immigration. Il va devoir
06:53prendre des mesures qui seront, à mon avis,
06:55plus light que ce qu'il prônait.
06:57C'est-à-dire que Gabriel Attal va se positionner
06:59comme le leader de la gauche
07:01démocratique,
07:03la gauche républicaine plus exactement
07:05pour 2027. C'est ça que vous voulez dire ?
07:07Vous essayez de rassembler cette gauche-là.
07:09Je veux dire effectivement
07:11qu'il sera à l'Assemblée nationale.
07:13Il est à la tête du groupe Renaissance et qu'il va
07:15effectivement se positionner
07:17plutôt au centre-gauche,
07:19me semble-t-il.
07:21Deuxième passage qui est très intéressant,
07:23c'est sur le respect. Alors ça,
07:25c'est vraiment... Écoutez bien,
07:27chaque mot est pesé
07:29et c'est pour Marine Le Pen.
07:31On respecte Marine Le Pen, ce qui est la moindre des choses
07:33d'ailleurs. Il y a 11 millions de gens
07:35qui ont voté pour elle.
07:37Il y aura aussi
07:39dans cette nouvelle page
07:41des changements
07:43et des ruptures.
07:45Il faudra
07:47enfin
07:49beaucoup d'écoute,
07:51beaucoup de respect,
07:53d'abord du respect
07:55entre le gouvernement et le Parlement,
07:57du respect
07:59à l'égard de toutes les forces politiques,
08:01je dis bien toutes les forces politiques
08:03qui y sont représentées
08:05et je vais m'y atteler
08:07dès ce soir,
08:09du respect aussi vis-à-vis
08:11des partenaires sociaux, des partenaires économiques
08:13et puis
08:15vis-à-vis des élus locaux
08:17qui font partie de ce tissu
08:19républicain qui
08:21est à notre honneur
08:23et à leur honneur sur le terrain.
08:25Je n'oublie pas,
08:27Mesdames et Messieurs, je n'ai jamais oublié
08:29tout ce que j'ai appris sur le terrain
08:31dans mon département
08:33de la Savoie.
08:37À coup sûr, nous devons
08:39et nous allons
08:41davantage agir
08:43que parler.
08:45Pour trouver
08:47partout les solutions
08:49qui marchent.
08:51Et le gouvernement
08:53n'aura pas la prétention
08:55de croire que la science infuse
08:57vient seulement de lui.
08:59J'ai appris dans ma longue vie publique
09:01que les bonnes idées
09:03venaient de partout,
09:05d'ailleurs, souvent des gens les plus modestes
09:07ou les plus simples, quand on prend le soin
09:09de les écouter.
09:11J'ai bien des exemples en tête
09:13de progrès petits ou grands
09:15qui ont été accomplis
09:17grâce à des idées,
09:19de bonnes idées, de bonnes solutions
09:21apportées par les gens d'en bas
09:25qu'il faut respecter.
09:27Quelle leçon !
09:29Ce qui est intéressant, c'est que là encore
09:31cette phrase, elle est formidable.
09:33Il a bien raison de le dire.
09:35Et on retombe avec des gens
09:37comme Jean-Luc Mélenchon
09:39dans une politique basse
09:41puisqu'il a réagi à cette phrase en disant
09:43« Les gens d'en bas, tout est dit sur l'humilité
09:45rabâchée par l'usurpateur de Matignon. »
09:47Il y a plusieurs côtés du truc.
09:51Je pense qu'il doit être très ennuyeux
09:53parce que
09:55Michel Barnier a réussi son entrée.
09:57Il l'a réussi par crédibilité,
09:59par la qualité des mots,
10:01par également
10:03cette volonté de rassembler.
10:05Il a bien compris
10:07la difficulté
10:09que le discours de Mélenchon
10:11à côté paraît offensif
10:13et malveillant.
10:15Et que c'est une authenticité aussi.
10:19Non, simplement aussi par sa sincérité.
10:21Je le connais un tout petit peu.
10:23C'est quelqu'un de sincère.
10:25On n'a pas envie de danser la chenille avec lui.
10:27Mais c'est quelqu'un
10:29qui pense ce qu'il dit.
10:31Pardon, tu peux y aller.
10:33C'est à moi.
10:35Tu peux.
10:37Vous voyez simplement
10:39de dire « des gens d'en bas ».
10:41En fait, quand je dis « c'est le retour du monde d'hier »,
10:43on pouvait dire
10:45il y a 50 ans, c'est vrai qu'il y a des gens d'en bas
10:47et des gens parfois d'en haut.
10:49Les gens d'en haut, c'est ceux qui dirigent.
10:51Et qui sont parfois déconnectés.
10:53Ministres, etc.
10:55Et les gens d'en bas,
10:57ce qu'ils disent, c'est pas péjoratif.
10:59Mais c'est effectivement
11:01des gens plus modestes et qui,
11:03dans l'échelle sociale,
11:05ne sont pas aussi hauts que les ministres, etc.
11:07C'est pas insultant de dire ça.
11:09C'est sûr que Mélenchon l'a déjà dit.
11:11Oui, mais c'est pas insultant.
11:13C'est pas descendant, non.
11:15C'est pas descendant, monsieur.
11:17Je dis que c'est pas descendant.
11:19Donc là, on voit bien qu'il n'y a pas du tout
11:21de mépris.
11:23Mais non, mais c'est comme
11:25tous les écrivains
11:27disaient les gens de peu.
11:29Les gens de peu, c'est pas méprisant.
11:31Au contraire, ça appartenait au vocabulaire de gauche.
11:33De la vraie gauche.
11:35Monsieur Attal, je vais vous le faire écouter.
11:37C'est un ton tout à fait différent,
11:39Gabriel Attal.
11:41C'est deux mondes opposés.
11:43Il joue sur l'émotion.
11:45Il parle de son père.
11:47Il parle de sa mère.
11:49Il parle de l'émotion. Il parle de lui.
11:51Il parle aussi de la France, certes,
11:53mais pas de la même manière.
11:55Il en parle comme un communicant d'aujourd'hui.
11:57Être Premier ministre,
11:59c'est un honneur
12:01et ça permet d'agir.
12:03Mesdames et messieurs,
12:05huit mois, c'est court.
12:07C'est trop court.
12:09Et je ne le cache pas,
12:11il y a évidemment une frustration
12:13à quitter mes fonctions
12:15au bout de huit mois seulement.
12:17Mais il y a aussi
12:19le sentiment du devoir accompli
12:21dans le temps qui m'a été imparti.
12:23Avec mon équipe,
12:25avec le gouvernement,
12:27pendant huit mois, nous avons agi.
12:29Nous avons travaillé d'arrache-pied.
12:31Avec une ambition,
12:33respecter nos promesses.
12:35Je suis convaincu
12:37que dans d'autres circonstances,
12:39nous aurions mené ce travail à mon port.
12:41Nous aurions permis
12:43à des Français de vivre mieux,
12:45aux classes moyennes de retrouver
12:47leur place pleinement dans la société
12:49et à la France d'être plus forte encore.
12:53Il n'est pas dit soudre.
12:55Un tacle à Macron.
12:57Le tacle.
12:59Dans d'autres circonstances,
13:01nous aurions mené la vie à mon port.
13:03C'est un tacle à Emmanuel Macron direct.
13:05Il va être libre
13:07de mettre des freins
13:09politiques à Michel Barnier.
13:11Est-ce qu'on peut dire que Michel Barnier,
13:13c'est quand même bien parce qu'il n'a jamais
13:15insulté personne ?
13:17Je pense que c'est un des rares hommes politiques
13:19dont on peut dire qu'il n'a aucun ennemi.
13:21Personne ne vous a jamais dit du mal de Michel Barnier.
13:23C'est peut-être aussi une faiblesse.
13:25La seule faiblesse
13:27qui est parfois reprochée ce matin,
13:29je pouvais moi-même le dire,
13:31c'est que ça peut manquer d'allant.
13:33Vous avez 100% raison.
13:35Vous avez écouté ce matin, Pascal.
13:37Ça peut manquer d'allant.
13:39Vous allez voir que ça va devenir une qualité.
13:41Un peu comme au moment de Jean Castex,
13:43on disait qu'il n'était pas charismatique.
13:45Mais ce n'est pas ça qu'il nous faut.
13:47On a eu beaucoup d'allant et pas beaucoup de résultats.
13:49Évidemment, beaucoup de réactions.
13:51Purement politique.
13:53J'ai suivi Michel Barnier en 2021
13:55pendant la primaire de la droite.
13:57Contrairement aux apparences,
13:59tout le monde le décrit comme un modéré,
14:01c'est quelqu'un qui est en fait très à droite.
14:03Justement, son programme,
14:05parce que c'est ça qui est intéressant,
14:07il a été ressorti de 2022.
14:09Il ne va pas vous voir,
14:11c'est ce que vous disiez tout à l'heure.
14:13Morateur sur l'immigration, c'est impossible.
14:15Garantir la sécurité des Français
14:17et restaurer l'autorité de l'État.
14:19Ça, c'est une grande phrase.
14:21Décider un morateur sur l'immigration,
14:23ce n'est pas possible.
14:25Faire le choix de produire en France
14:27et d'une économie de bon salaire.
14:29Permettre à chaque Français de choisir sa vie,
14:31ça ne veut pas dire grand-chose.
14:33Restaurer la souveraineté de la France
14:35et son influence dans le monde.
14:37Michel Barnier, d'abord,
14:39il va essayer de faire adopter un budget.
14:41Et ensuite, s'il est encore à Matignon au mois de janvier,
14:43là, on verra quelles sont ses priorités.
14:45Mais déjà, c'est pendant trois mois,
14:47le budget. Et rien que le budget.
14:49Donc, on va attendre de voir comment ça se passe.
14:51Et éventuellement, s'il a la chance de rester à Matignon,
14:53là, on verra ce qu'il met en avant
14:55et ce qu'il peut mettre en avant.
14:57Mais il y a le gouvernement avant le budget,
14:59qui compose un gouvernement.
15:01Naturellement, mais sa priorité,
15:03c'est le budget. Pour l'instant, il n'est question que de ça.
15:05Mais comme dit Elisabeth,
15:07il y a deux grands rendez-vous.
15:09Le premier, c'est la composition du gouvernement.
15:11Et le deuxième,
15:13c'est la DPG, c'est la déclaration de politique générale.
15:15Parce que c'est là.
15:17Tout va se jouer au moment de la DPG,
15:19de la déclaration de politique générale.
15:21C'est là qu'on va voir quels sont les axes.
15:23Bon.
15:25Il y a beaucoup de réactions que je voulais vous faire écouter.
15:27Et s'il y a majorité, c'est Ascension.
15:29D'abord, Madame van der Leyen.
15:31Alors ça, c'est vrai que c'est intéressant
15:33de savoir qui a réagi et comment les uns et les autres
15:35ont réagi. Madame van der Leyen a dit
15:37félicitations.
15:39Ce qui est un signal
15:41assez précis. Parce que c'est
15:43dans le CV
15:45de Michel Barnier.
15:47C'est un Européen convaincu.
15:49Oui, mais critique.
15:51Quand il était candidat à la primaire, justement,
15:53il avait des mots très durs sur la politique migratoire de l'Union Européenne.
15:55Il faut souligner aussi une chose. Il a négocié le Brexit
15:57avec Boris Johnson, qui était
15:59pour le Brexit, évidemment. Et Boris Johnson
16:01le couvrait d'éloge à l'époque.
16:03Des réactions, Sandrino, sur la nomination
16:05de Barnier. Est-ce possible parce que Macron considère
16:07le RN plus fréquentable que LFI ?
16:09C'est objectivement vrai.
16:11Mais il aurait mieux fait de le savoir
16:13avant les élections.
16:15Adrien Quatennens a dit
16:17Macron a trouvé le visage qui incarne la mobilisation
16:19massive des jeunes et des quartiers populaires,
16:21la victoire du nouveau Front populaire et la volonté
16:23de rupture exprimée par les Français.
16:25Ça va être intéressant, la manif de samedi,
16:27parce que s'il n'y a pas grand monde dans cette
16:29manif,
16:31on en tirera les conséquences. Et au contraire,
16:33s'il y a beaucoup de monde, on n'en tira pas les conséquences.
16:35Le syndicat appelle, vous savez.
16:37Je crois qu'elle soutient.
16:39Adrien Quatennens, en revanche, il n'a rien compris
16:41quand il dit que, comme prévu, Macron s'apprête à nommer
16:43Macron. Là, il n'a rien compris.
16:45Parce que c'est tout sauf Macron.
16:47Au contraire, ça va être une
16:49cohabitation, a priori.
16:51Ce sont deux mondes différents.
16:53Nous sommes d'accord.
16:55François Ruffin, Michel Barnier, va-t-il revenir sur la
16:57retraite à 64 ans, rétablir l'ISF ?
16:59Non, bien sûr que non. Macron l'a choisi
17:01à ses conditions. Élu depuis
17:0373, il cumule 50
17:05années de mandat, politicien professionnel,
17:07casé, recasé, au gré du ventre commissaire.
17:09Mathilde Panot, également.
17:11Mobilisation, destitution,
17:13Mathilde Panot,
17:15Manuel Montpart. Il est possible que ce soit
17:17l'homme qui rassure la France et qu'à
17:19ce moment de
17:21cette séquence,
17:23les Français adhèrent à
17:25quelque chose de plus calme.
17:27De toute façon, c'est tout ce qu'on peut avoir.
17:29Quelqu'un qui ne va pas nous brutaliser, qui ne va pas
17:31brutaliser le pays pendant
17:33deux ou trois ans.
17:35Evidemment, Valérie Pécresse, Xavier Bertrand,
17:37David Lissnard, Bruno Le Maire.
17:39C'est le soulagement.
17:41Marion Maréchal a dit
17:43ça, c'est intéressant. Allez, monsieur le Premier ministre,
17:45c'est le moment de tenir vos promesses. Migratoire
17:47sur l'immigration, limitation drastique du
17:49regroupement familial, fin des régularisations,
17:51fin de la MEU, expulsion,
17:53fallicilité, réforme du droit d'asile,
17:55référendum. Ça, c'était lorsqu'il
17:57était candidat. C'est une mauvaise foi de dire
17:59parce qu'il n'a pas fait ses promesses maintenant
18:01avant d'aller à Matignon. En revanche,
18:03par rapport à ce que vous disiez tout à l'heure sur la
18:05connaissance. Sacha Houllier, intéressant
18:07son tweet, parce que lui, à priori, il est dans la
18:09majorité Macron.
18:11Nous sommes d'accord. Il est
18:13macroniste ? Il n'est plus ?
18:15Il n'est plus inscrit.
18:17Alors, il est où aujourd'hui ?
18:19Il est non inscrit.
18:21Incompréhension après la nomination d'un Premier ministre
18:23issu de LR. Ce parti a perdu les
18:25Européennes, perdu les législatives, reculé en siège
18:27et sauvé beaucoup de députés à la seule faveur du Front
18:29républicain. Si M. Barnier applique
18:31une politique de coupe dans les services publics,
18:33refuse la justice fiscale ou entend
18:35imposer des mesures régaliennes des LR,
18:37il n'aura pas mon soutien.
18:39Vous avez vu la dernière parole ?
18:41Non, mais il va devoir faire face
18:43à l'aile gauche de la Macronie.
18:45Mais c'est combien l'aile gauche de la Macronie ?
18:47C'est très compliqué, parce qu'encore une fois, Gabriel Attal est plutôt
18:49sur cette position-là, mais sur l'autre île.
18:51Plutôt sur la position de Sacha Houllier ?
18:53Non, pas sur la position de Sacha Houllier, mais il appartient à l'aile gauche
18:55de la Macronie, Gabriel Attal.
18:57Antifasciste ? Pas de RN ?
18:59Il y a l'opinion aussi.
19:01On peut rappeler le nombre de députés
19:03macronistes ?
19:05Entre le Modem, Horizons, etc.,
19:07ils sont 166, me semble-t-il.
19:09Chaque voix va compter.
19:11Et sur ces 166,
19:13combien sont des macronistes
19:15de gauche ?
19:17C'est très difficile à dire.
19:19Mais une partie importante
19:21d'entre eux seront loyalistes
19:23vis-à-vis de Gabriel Attal.
19:25C'est très difficile à dire.
19:27Mais une partie importante d'entre eux seront loyalistes
19:29vis-à-vis de Gabriel Attal.
19:31Parce qu'ils savent qu'ils lui doivent beaucoup.
19:33Donc Gabriel Attal,
19:35entre dans une forme de cohabitation
19:37avec le Premier ministre, me semble-t-il.
19:39Avec le groupe LR, c'est 213.
19:41213 parlementaires.
19:43Il y a quand même
19:45le Conseil constitutionnel, le Conseil d'État
19:47et d'autres instances
19:49qui vont jouer aussi un très grand rôle.
19:51Alors là, pour le coup, on réalise
19:53bon temps.
19:55Il ne va pas se passer grand-chose.
19:57Dans le meilleur des cas,
19:59il ne se passera rien de méchant.
20:01Mais compte tenu
20:03de la composition des choses,
20:05ça ne va pas non plus être une révolution
20:07au niveau des textes de loi.
20:09En tout cas, ce soir, il y a des choses
20:11des signaux qui ont été envoyés qui sont intéressants.
20:13Par exemple, la Bourse
20:15a salué extrêmement positivement
20:17l'arrivée
20:19et même soulagement.
20:21Et même les valeurs
20:23se sont en fin d'après-midi
20:25en volée.
20:27C'est une des raisons du choix de Michel Barnier.
20:29Rassurer les marchés.
20:31Il y a 8 mois, c'était tendance de nommer un ministre de 34 ans.
20:3342% des Français
20:35me disent que Benjamin Manot, c'est un sondage
20:37qui vient de sortir, qu'on peut voir avant de marquer une pause.
20:3942% des Français
20:41font confiance à Michel Barnier en tant que Premier ministre.
20:43J'ai l'impression qu'il y a beaucoup de gens qui ne le connaissent pas
20:45forcément non plus.
20:47Si vous allez dans la rue avec une photo de Michel Barnier,
20:49je ne suis pas sûr que tout le monde le reconnaisse immédiatement aujourd'hui.
20:51Nous marquons une première pause.
20:53On parlera évidemment
20:55du quatrième jour du procès de Dominique Pellicot
20:57et des 50
20:59autres hommes
21:01qui a lieu aujourd'hui à Avignon, comme vous le savez.
21:03Et puis on pourra écouter Marine Le Pen,
21:05on pourra écouter Jean-Luc Mélenchon,
21:07on pourra écouter François Hollande, Madame Tondelier.
21:09Madame Tondelier qui a quand même traité
21:11le Président de pervers.
21:13C'est un pervers.
21:15C'est lamentable.
21:17Lamentable, effectivement.
21:19On reviendra dans une seconde
21:21avec toutes ces déclarations du jour.
21:51Pour cette deuxième partie, je vous propose
21:53d'écouter peut-être
21:55Michel Barnier.
21:57Cette fois-ci, c'est un document
21:59qui a quelques années, lorsqu'il parlait de lui.
22:01Parce que les gens vont apprendre à le connaître.
22:03Donc ce n'est pas
22:05évidemment un extrait d'aujourd'hui.
22:07C'est lors de la primaire, je pense, de 2022.
22:11Je voudrais aussi ajouter un mot plus personnel
22:13sur l'état d'esprit
22:15qui sera le mien.
22:17J'ai entendu des questions après les deux
22:19premiers débats avec mes amis.
22:21Michel Barnier est quelqu'un d'expérimenté.
22:23Il est sérieux.
22:25Oui, je suis sérieux.
22:27Est-ce qu'il aura l'énergie nécessaire
22:29pour gagner et pour gouverner ?
22:31L'énergie, à mes yeux,
22:33ce n'est pas de l'agitation.
22:35Ce n'est pas de l'agressivité.
22:37Ça ne consiste pas à parler plus fort que les autres.
22:39Ce n'est pas de l'intolérance.
22:41L'énergie, c'est la capacité de rassembler
22:43et de faire.
22:45Et donc, je veux simplement dire
22:47que j'ai l'énergie là pour gouverner,
22:49pour faire, pour obtenir des résultats.
22:51Je l'ai au fond de moi
22:53depuis ma première élection
22:55comme conseiller général.
22:57J'avais 22 ans de mon premier engageant
22:59dans le mouvement gaulliste.
23:01Personne ne doute de cela,
23:03que tout le monde en soit sûr.
23:05La personnalité, je disais,
23:07c'est le retour du monde d'hier
23:09parce qu'effectivement,
23:11au-delà de la communication,
23:13il y a le désir de faire.
23:15Plutôt que de parler.
23:17Est-ce que les uns et les autres,
23:19vous l'avez rencontré ?
23:21Oui, bien sûr.
23:23Est-ce que vous pouvez donc nous en parler ?
23:25Parce que c'était le sens de ma question.
23:27Je vais prendre une image
23:29qui ne va malheureusement pas dire grand chose.
23:31Tout à l'heure,
23:33vous ne vouliez pas nous dire ce que vous savez.
23:35Maintenant, vous avez une image.
23:37Vous faites une bonne émission.
23:39J'ai l'impression de me retrouver
23:41face à Olivier Guichard.
23:43C'est à lui que ça me fait penser.
23:45Ancien maire de La Baule.
23:47Compagnon de la Libération.
23:49Je crains que vous ayez perdu un peu de monde.
23:51Baron du gaullisme.
23:53Ex-ministre de la Justice.
23:55Fidèle de De Gaulle.
23:57Il était à l'ombre.
23:59Je ne crois pas.
24:01En revanche, malgré l'image
24:03qu'il peut donner
24:05d'extrêmement dur,
24:07en tout cas ferme,
24:09je ne crois pas que cette fermeté
24:11aille jusqu'au bout.
24:13C'est le grand méchant mou.
24:15C'est plutôt le grand méchant mou.
24:17Michel Barnier.
24:19Je suis désolé de briser
24:21cet enthousiasme de plateau.
24:23Je crains que ce soit le cas.
24:25J'ai deux souvenirs avec lui.
24:27J'avais débattu en 2014,
24:29pendant les élections européennes,
24:31avec lui sur un plateau de télévision.
24:33Je l'avais trouvé très mou aussi.
24:35C'est-à-dire pas du tout convaincant.
24:37Pas du tout habité.
24:39Quand on est journaliste,
24:41c'est très compliqué.
24:43On n'est pas sur le même terrain.
24:45Il était techniquement au-dessus de moi.
24:47Il n'était pas du tout agressif.
24:49Ça m'avait frappé.
24:51Très gentil en dehors.
24:53J'ai déjeuné avec lui
24:55pendant la première de la droite.
24:57Sans méchanceté,
24:59je me suis rarement autant ennuyé
25:01pendant un déjeuner politique.
25:03C'est ce qu'on dit.
25:05Ce n'est pas l'homme à qui
25:07les réunions serpentins et confettis
25:09de fin de saison.
25:11Vous avez déjà fait des déjeuners politiques.
25:13Il y a des personnages.
25:15Quand tu déjeunes avec Pierre Charron,
25:17c'est plus rigolo.
25:19Ou avec Nicolas Sarkozy.
25:21Vous voulez dire que c'est parce qu'il ne vous lâchait rien ?
25:23Geoffroy, c'est parce qu'il ne vous disait rien ?
25:25C'est parce qu'il ne lâchait rien ?
25:27C'est exactement la même personne
25:29quand il parle de son programme que quand il déjeune avec vous.
25:31Je suis d'accord avec vous,
25:33mais convenez que
25:35c'est un élément de personnalité.
25:37C'est intéressant.
25:39Non, ça ne vous intéresse pas.
25:41Je terminerai juste en disant que
25:43je pense que cette espèce d'austérité
25:45et cette façon d'être sans artifice en permanence
25:47va finir dans la période
25:49qu'on vit avec les personnages qui font la classe politique
25:51d'aujourd'hui, ces espèces d'enfants
25:53ou de très jeunes hommes,
25:55par devenir une qualité.
25:57Ça, c'est intéressant.
25:59À l'époque, il briguait le chiffrage universel,
26:01celui des sympathisants de droite.
26:03Honnêtement, dans une élection, c'est impossible pour lui.
26:05Mais là, il est au pouvoir sans être élu.
26:07On va voir comment il se comporte.
26:09En plus, sur l'Europe, on a le sentiment
26:11qu'il a été très fédéraliste
26:13il y a longtemps et qu'il a quand même bougé.
26:15Peut-être qu'il a bougé parce qu'il entend sa parole.
26:17Des réactions.
26:23Moi, j'ai un souvenir d'abord d'une croisière sur le Nil.
26:25C'est très chic.
26:29Là, on est vraiment...
26:31Je peux vous dire
26:33que c'est quelqu'un de très urbain.
26:37Mais ça n'est pas un marrant.
26:39Du tout.
26:41C'est la réalité.
26:45Deuxièmement, j'ai un très bon souvenir de lui aussi
26:47à la suite d'une émission
26:49où il m'a dit
26:51très sérieusement...
26:53Il vous a dit, j'aime beaucoup ce que tu fais.
26:55J'ai trouvé que c'était un homme
26:57qui avait une certaine hauteur de vue.
26:59C'est vraiment de ma modestie excessive.
27:01Je vous écoute souvent.
27:03J'aime beaucoup.
27:07Très sérieusement.
27:09Il a justement modéré son européanisme
27:11en disant qu'il était très en colère
27:13contre la politique européenne.
27:15Et il a dit des mots,
27:17extrêmement agréables, pour Israël
27:19où il est d'ailleurs allé deux fois
27:21depuis cet octobre.
27:23On dit qu'Olivier Guichard n'était pas compagnon
27:25de la libération.
27:27C'est un journaliste qui me dit cela.
27:29Il a rejoint De Gaulle au moment du RPF.
27:31Je pensais qu'Olivier Guichard
27:33était un grand homme, Olivier Guichard.
27:35Mais effectivement, il n'était pas
27:37compagnon de la libération. Il n'était pas à Londres à ce moment-là.
27:41Vous vous confondez avec Pierre Dac?
27:43Non, je ne crois pas.
27:45En revanche, je vous propose d'écouter Marine Le Pen aujourd'hui.
27:47Parce qu'effectivement, Marine Le Pen
27:49elle est faiseuse de rois.
27:53Monsieur Michel Barnier
27:55est capable de répondre au moins
27:57aux premiers critères
27:59que nous avions réclamés.
28:01C'est-à-dire un homme qui soit respectueux
28:03des différentes forces politiques
28:05et capable de pouvoir s'adresser
28:07au Rassemblement National, qui est le premier groupe
28:09de l'Assemblée Nationale
28:11de la même façon qu'aux autres groupes.
28:13Et ce sera utile
28:15parce que des compromis vont devoir être trouvés
28:17compte tenu de la situation budgétaire
28:19de notre pays.
28:21Le Rassemblement National ne participera pas
28:23à un gouvernement de quelque nature que ce soit.
28:25Monsieur Barnier n'est pas
28:27de nos idées.
28:31Ils ont fait en sorte que le Rassemblement National
28:33ne puisse pas obtenir une majorité absolue
28:35avec toute une série de magouilles de désistement.
28:37Aujourd'hui, ils sont dans la situation
28:39que nous avions annoncée.
28:41C'est une situation de chaos.
28:43Nous verrons bien si M. Barnier
28:45arrive au moins
28:47à faire en sorte que ce budget
28:49puisse être équilibré.
28:51M. Barnier
28:53est plus près de Marine Le Pen
28:55que de Jean-Luc Mélenchon.
28:57Il est plus près de Marine Le Pen
28:59que de M. Cazeneuve.
29:01C'est une évidence.
29:03Et peut-être même, il est plus près de Marine Le Pen
29:05que d'Emmanuel Macron.
29:07Mais ce n'est pas pour autant que Marine Le Pen
29:09veut être près de M. Barnier.
29:11Ce n'est pas le soutien communiste sans la participation
29:13du Front Populaire de 36.
29:15Ils auront à cœur, malgré tout,
29:17quoi qu'il arrive,
29:19de se démarquer de M. Barnier.
29:21Est-ce qu'on peut montrer que c'est eux qui tiennent le jeu ?
29:23Pourquoi se priveraient-ils ?
29:25Jean-Philippe Tanguy...
29:27Il y a eu un couac.
29:29Justement, Jean-Philippe Tanguy,
29:31écoutez-le ce matin,
29:33parce qu'il a été extrêmement désobligeant.
29:35Ce qu'il a dit n'est pas convenable.
29:37Écoutons.
29:39On censurerait toute personne
29:41qui consiste à ruiner encore davantage la France.
29:43Et d'ailleurs, ça fait effectivement
29:45beaucoup de monde, et surtout quand on fait
29:47un park en permanence, c'est-à-dire aller
29:49rechercher des fossiles à qui on
29:51essaie de redonner vie. Donc M. Barnier
29:53est non seulement fossile, mais
29:55fossilisé de la vie politique. Tout ce qu'il a
29:57pu faire est un échec, même au niveau européen.
29:59Barnier, il était assez proche de
30:01Nicolas Dupont-Aignan quand ils étaient
30:03jeunes. Je peux vous dire que M. Barnier,
30:05il pense tout et le contraire de tout,
30:07et surtout, rien du tout. D'ailleurs, M. Barnier,
30:09bien connu à Paris... Pour Barnier, censure.
30:11Parce que là, on est dans le théâtre des ombres en permanence.
30:13Jean-Philippe Tanguy...
30:15Que ce soit clair et compréhensible
30:17pour les Français.
30:27C'était ce matin,
30:29c'était avant la nomination.
30:31Ça reste quand même tout à fait insupportable.
30:33D'ailleurs, pardon, lorsque lors
30:35la valette, elle est intervenue
30:37il y a très peu de temps,
30:39elle va vraiment à l'encontre
30:41de M. Tanguy. C'est-à-dire, elle rétablit
30:43quand même...
30:45Jean-Luc Mélenchon appelle la rue à se mobiliser.
30:47Étonnant.
30:49J'en appelle donc
30:51à la mobilisation
30:53la plus puissante que possible
30:55le 7 septembre, pour le
30:57respect de la démocratie,
30:59pour le respect de la bonne compréhension
31:01de ce que sont des institutions républicaines
31:03placées sous la
31:05souveraineté du peuple, et pour la
31:07dignité personnelle
31:09de ceux qui ont été votés
31:11et qui ont donné un avis que personne
31:13n'a le droit d'effacer.
31:15Ça veut dire quoi, ça ?
31:17J'en appelle à la rue.
31:19La première chose que ça veut dire, ça veut dire que
31:21Jean-Luc Mélenchon est un menteur. Parce que quand il dit que
31:23l'élection a été volée, c'est un mensonge.
31:25Le président de la République, il a respecté
31:27la Constitution, tout simplement.
31:29La deuxième chose que ça veut dire, c'est que
31:31Jean-Luc Mélenchon, on le savait déjà, vous allez me dire,
31:33Jean-Luc Mélenchon est un danger
31:35pour le pays, parce qu'il souhaite effectivement
31:37que les manifestations de samedi
31:39dégénèrent. Seulement, si les manifestations
31:41dégénèrent, il pense que ça va lui profiter.
31:43Non seulement ça ne lui profitera pas, mais en plus
31:45il en sera le responsable.
31:47Très clairement, il souhaite que ça dégénère.
31:49Il appelle à manifester, mais c'est extrêmement
31:51dangereux. Vous vous rendez compte de ce qu'il dit ?
31:53Mais quand vous dites que c'est un danger
31:55pour le pays, s'il n'avait pas des partisans,
31:57s'il n'y avait pas je ne sais pas combien de...
31:59Non mais il dit que l'élection a été volée. Quelqu'un
32:01qui a volé l'élection, j'entends aussi...
32:03Les gens votent pour eux ! Non mais c'est un coup d'État
32:05institutionnel. Alors j'entends ce que vous dites,
32:07là la parole doit être un peu contradictoire.
32:09M. Mélenchon ne peut pas vous répondre, ni
32:11autour de cette table, à aucun
32:13éléphiste pour une raison simple, c'est qu'ils ne veulent pas
32:15venir. Si M. Mélenchon...
32:17Simplement, c'est moi qui vais apporter
32:19la contradiction quand vous dites...
32:21Ben oui, puisque je suis
32:23bien sûr
32:25je suis le modérateur. Donc
32:27j'invite d'abord les gens
32:29de LFI. J'allais dire LCI.
32:31Non, je n'invite pas les gens de LCI à venir sur le plateau.
32:33Mais les gens de LFI, oui, s'ils
32:35souhaitent venir, et notamment M. Mélenchon,
32:37ce serait formidable s'il acceptait de venir
32:39sur ce plateau. Donc il vous
32:41dirait que ce n'est pas un danger, et il vous
32:43dirait que le nouveau Front Populaire
32:45est arrivé en tête.
32:47C'est ce qu'il dirait.
32:49Je vous propose d'écouter, Madame...
32:51Je vais bien, M. Mélenchon.
32:53Vous m'avez retourné comme
32:55une crête.
32:59Je dois dire, Pascal...
33:01Je voudrais qu'on écoute Mme Tondelier.
33:03Vous voyez, la différence
33:05qu'il y a aujourd'hui entre...
33:07Et j'étais un peu sévère ce matin,
33:09d'ailleurs, sur M. Barnier.
33:11Parce qu'effectivement, il y a une différence
33:13de style, quand même. Il insulte
33:15personne, M. Barnier.
33:17Or, là, vous avez
33:19M. Tanguy...
33:21Je pense que je vais éternuer. Non.
33:23Vous avez M. Tanguy qui insulte,
33:25et là, vous allez avoir Mme Tondelier
33:27qui insulte. Et ça...
33:29Excusez-moi,
33:31mais c'est la clim. Je suis soumis à la clim.
33:33Vous voulez un mouchoir ?
33:35Oui, je vais prendre un petit mouchoir.
33:37Écoutez, Mme Tondelier,
33:39parce qu'on ne peut pas abaisser
33:41le débat politique
33:43et l'amener sur les insultes.
33:45Excusez-moi encore.
33:47C'est une énergie, Mme Tondelier.
33:49Écoutons Mme Tondelier.
33:51Moi, je suis surtout
33:53assez désespérée, profondément
33:55désespérée, même du spectacle que l'on offre aux Français.
33:57En fait, moi, j'ai honte.
33:59Je suis écoeurée, mais je suis comme eux, en fait, je pense.
34:01C'est qu'on a... Il y a 60 jours,
34:0360 jours,
34:05on a été voter. Les Français se sont déplacés
34:07comme jamais ils se sont déplacés depuis les années 80
34:09aux urnes, parce qu'ils pensaient que ce bulletin-là,
34:11il avait un sens,
34:13qui pouvait empêcher Jordan Bardella d'aller à Matignon,
34:15certes, mais qui leur donnait de l'espoir aussi,
34:17qui pouvait incarner une rupture politique
34:19avec le macronisme, qui pouvait améliorer leur quotidien,
34:21qui pouvait préserver leur lendemain.
34:23Et le spectacle qui est offert depuis,
34:25on a un gouvernement démissionnaire depuis 51 jours.
34:27Il teste des noms,
34:29parce que c'est un pervers.
34:31Vous voyez comment il se comporte.
34:33Il prend des noms dont il ne sait,
34:35il sait que ça ne marchera pas.
34:37Bon, c'est pas convenable.
34:39Et vous voyez la différence, quand même,
34:41de style entre Michel Barnier,
34:43dites, il n'est pas peut-être
34:45le plus rigolo des hommes politiques,
34:47mais je préfère M. de Barnier
34:49à Tendelier ou Tanguy.
34:51En fait, c'est la fin de la bordélisation.
34:53Probablement.
34:55Ça peut leur coûter cher de continuer
34:57dans cette voie-là, parce qu'objectivement,
34:59il y a une chose dont on est certain,
35:01c'est que la bordélisation fatigue les gens.
35:03Ça excite les supporters de LFI, évidemment,
35:05ça fonctionne, mais fondamentalement,
35:07les gens n'aiment pas trop ça.
35:09Le désordre, le chaos, les insultes,
35:11les noms d'oiseaux, etc.
35:13Et si Michel Barnier arrive à ramener
35:15un tout petit peu de calme dans le débat politique,
35:17je pense que ceux qui continuent dans ce registre-là
35:19vont être sanctionnés assez durement.
35:21Bon.
35:23On peut peut-être écouter
35:25une dernière fois,
35:27et c'est une image d'archive,
35:29cette fois-ci, lors de
35:31la campagne de 2022,
35:33et je le dis pour
35:35Benjamin Nault, ce serait
35:37Michel Barnier lorsqu'il
35:39parle du couple Hollande-Macron,
35:41où il n'a pas de mot assez dur,
35:43d'ailleurs, sur les deux.
35:45Et c'est le deuxième son que nous avions
35:47prévu d'écouter dans cette partie
35:49archive de Michel Barnier.
35:51Après dix ans
35:53du couple Hollande-Macron,
35:55qui a causé tant de torts
35:57à la France, nous en avons
35:59assez. Et le temps est venu
36:01de réparer notre pays,
36:03je dis réparer parce que les dégâts
36:05sont considérables.
36:07Vous ne voulez plus, nous ne voulons plus analyser
36:09celui qui a reculé
36:11dès le début de son mandat
36:13face aux zadistes de Notre-Dame-des-Landes,
36:15de celui qui a laissé
36:17prospérer le désordre, de celui qui
36:19considère qu'il n'existe pas
36:21vraiment de culture française,
36:23du premier président qui n'a pas été
36:25en mesure de conduire
36:27à bien la réforme des retraites.
36:29À votre avis, qu'est-ce qui s'est négocié
36:31entre Macron et
36:33Barnier et qui fait
36:35le gouvernement ?
36:37Le gouvernement, il sera en grande partie
36:39fait par Michel Barnier, me semble-t-il.
36:41Emmanuel Macron a sans doute voulu
36:43garder les domaines réservés, la défense,
36:45le ministère des Armées.
36:47J'imagine qu'il a dû essayer de garder
36:49le ministère de l'Intérieur aussi,
36:51peut-être le ministère de l'Économie.
36:53C'est un père étranger.
36:55Il garde tout.
36:57Mais dans ces cas-là, il garde tout.
36:59Vous avez des noms ?
37:01Par exemple, à l'Intérieur, est-ce que Gérald Darmanin
37:03va rester ? Non, il a dit qu'il partait.
37:05Ce n'est pas si clair que ça.
37:07Il a dit qu'il partait. Il avait négocié
37:09manifestement avec Xavier Bertrand, Gérald Darmanin,
37:11de reprendre le quai d'Orsay.
37:13Si Xavier Bertrand avait été à Matignon, Gérald Darmanin
37:15aurait retrouvé le portefeuille.
37:17Oui, mais peut-être qu'Emmanuel Macron va demander
37:19à Darmanin
37:21de rester
37:23à l'Intérieur pour avoir
37:25un homme proche de lui.
37:27Vous avez déjà un premier ministre
37:29qui n'est pas de votre camp,
37:31que vous ne connaissez pas, et sur
37:33un ministère aussi important que le ministère
37:35de l'Intérieur, vous auriez une deuxième
37:37personne que vous ne connaissez pas.
37:39Si je suis Emmanuel Macron, je dis
37:41à Gérald Darmanin, au moins
37:43on a travaillé ensemble, je te connais.
37:45Est-ce que tu peux rester ?
37:47J'étais place Beauvau la semaine dernière pour le JDD.
37:49Je m'apprêtais à écrire un article pour expliquer qu'il était en train de partir.
37:51On m'a fait comprendre qu'il ne fallait pas l'écrire.
37:53C'est pas assurant.
37:55Mais c'est logique. Il y a une logique dans ce qu'on dit.
37:57Est-ce que, par exemple, M. Dupond-Moretti
37:59va rester ?
38:01Non, ça c'est très peu probable.
38:03Je ne pense pas qu'il accepte de garder
38:05le garde des Sceaux actuel.
38:07Il y a un décalage avec la politique.
38:09Et l'économie et les finances ?
38:11Compte tenu du bilan de Bruno Le Maire,
38:13le message envoyé s'il restait au
38:15ministère des Finances, non, ce n'est pas possible.
38:17L'état du déficit,
38:19on garde le même ministre de l'économie.
38:21Mais qui va être dans ce gouvernement ?
38:23Selon vous, c'est des LR
38:25ou il y aura des LR, des Horizons ?
38:27Forcément ?
38:29Mais est-ce qu'il y aura, par exemple, des gens
38:31de la gauche républicaine ?
38:33Est-ce que, par exemple, M. Cazeneuve, c'est possible ?
38:35Non, c'est exclu.
38:37Il n'a pas été nommé à Matignon.
38:39Il n'a pas été nommé à Matignon,
38:41parce que le président a quand même joué avec lui.
38:43Donc il n'est pas question pour lui d'entrer dans un quelconque gouvernement.
38:45Pourquoi ?
38:47Parce que ça n'est pas envisageable, de son point de vue.
38:49Il était pressenti pour aller à Matignon.
38:51C'est quoi, là, une coalition ?
38:53C'est la gauche républicaine, justement.
38:55C'est d'essayer de construire...
38:57D'oublier les égaux, en fait.
38:59Il y a donc aucune gauche républicaine ?
39:01Non, je ne crois pas.
39:03Manuel Valls, ça ne serait pas important.
39:05Manuel Valls...
39:07Manuel Valls...
39:09Oui, d'accord, mais il ne l'appartient plus ni au Parti socialiste.
39:11Enfin, il est complètement retiré de la vie politique.
39:13Ségolène Royal...
39:15Non, mais...
39:17Vous allez chercher des noms.
39:19Je n'y crois pas une seconde, Ségolène Royal.
39:21Ségolène Royal, je vais chercher des noms.
39:23J'arrive pas du tout à voir des gens de la gauche.
39:25Vous pensez un peu de gauche, quoi.
39:27Donc, David Lissnard, ça va rentrer ?
39:29Ah, ça, c'est possible.
39:31Franck Louvrier, ça peut rentrer, des grands élus ?
39:33Il y a aussi des ministres en place, actuellement, qui vont rester.
39:35Catherine Vautrin, elle va probablement...
39:37Rachida Dati va rester ?
39:39Elle peut rester. Catherine Vautrin, elle va rester, à priori.
39:41Il a beaucoup parlé de l'école.
39:43Il a dit que ce serait une priorité, on l'espère.
39:45Il y a un nom ?
39:47Non.
39:49Il a été nommé il y a trois heures.
39:51Écoutez, la vraie seule question,
39:53c'est est-ce que Michel Barnier
39:55pourra choisir son directeur d'équipe ?
39:57Vous êtes convaincus, absolument.
39:59J'imagine quand même que ça, il a négocié ça.
40:01Ah, ça a été négocié.
40:03On est en cohabitation, là, les amis.
40:05Emmanuel Macron,
40:07il n'a plus beaucoup le choix.
40:09Il sauve la mise.
40:11C'est pas une vraie cohabitation.
40:13C'est pas une vraie,
40:15mais je suis d'accord avec vous,
40:17c'est pas une vraie.
40:19C'est une cohabitation
40:21Canada dry.
40:23Ça ressemble à la cohabitation.
40:25Il est en train de le sauver.
40:27Regardez, j'ai une petite image d'archive.
40:29Une petite image d'archive.
40:31Il ressemble...
40:33Il était très jeune, là.
40:35Il a 20 ans. On est en 71.
40:37On l'a vu aujourd'hui. Quelques secondes
40:39de M. Barnier qui a
40:41toujours la même voix.
40:43Ce qui est logique, d'ailleurs.
40:45Les mêmes mimiques, même.
40:47Écoutez, écoutez.
40:49Vous parlez de la France et de la manière
40:51dont je la gouvernerai, si les Français
40:53me font confiance.
40:55Michel Barnier, vous êtes étudiant, vous avez 20 ans
40:57et vous êtes originaire de Savoie.
40:59D'où exactement ?
41:01J'ai toujours vécu à Albertville, qui est une cité
41:03qui se trouve au confluent de plusieurs vallées.
41:05La Tarentaise, la Comte de Savoie, le Val d'Arly,
41:07au-dessous du Beaufortin.
41:09Et vous êtes très attaché à la Savoie, en somme.
41:11C'est une région très attachante.
41:13Il faut dire aussi que vous avez été nommé
41:15au Haut Comité de la Jeunesse, Sports et Loisirs.
41:17Ce comité, vous l'avez créé, je crois.
41:19Ce comité a été mis en place par le Premier ministre
41:21au mois de février, à Paris.
41:23Maintenant, à quel titre
41:25des jeunes font-ils partie de ce comité ?
41:27Vous savez, l'idée qui a conduit
41:29à créer ce Haut Comité de la Jeunesse, Sports et Loisirs
41:31était de créer un organisme
41:33de concertation et de participation,
41:35mais surtout un organisme très ouvert
41:37et très souple.
41:39Ouvert sur quoi ?
41:41En particulier sur la population telle qu'elle est
41:43et donc sur les jeunes qui composent
41:45cette population pour plusieurs millions.
41:47Ce qui est intéressant, c'est le profil.
41:49C'est quelqu'un de sérieux.
41:51On n'a pas affaire
41:53ni à un enfant,
41:55ni à un communicant.
41:57On a affaire à quelqu'un
41:59qui a de l'expérience,
42:01qui connaît les dossiers.
42:03La politique en oreille blanche, ça a son charme.
42:05Oui, ça a son charme.
42:07Mais plus que son charme.
42:09D'un côté, vous avez
42:11la bordélisation totale,
42:13avec des gens qui disent et font
42:15n'importe quoi.
42:17De l'autre, vous avez de la pure communication
42:19étincelante, exceptionnelle,
42:21type Emmanuel Macron
42:23lorsqu'il prend le pouvoir en 2017.
42:25Quelque chose d'extraordinaire,
42:27ce qu'il a réussi à faire.
42:29Gabriel Attal, pareil.
42:31Vous ne pensez pas que là,
42:33Michel Barnier ne faisait pas de la communication ?
42:35Non, je ne pense pas.
42:37Il faisait de la communication de l'époque,
42:39donc on a oublié.
42:41Sauf qu'il fait toujours la même.
42:43Oui, ce n'était pas la même chose.
42:47Le moule de Michel Barnier
42:49n'est pas le même moule
42:51que le moule
42:53d'Emmanuel Macron
42:55ou Gabriel Attal.
42:57Ce n'est pas les mêmes gens,
42:59ce n'est pas la même époque,
43:01ce n'est pas les mêmes désirs,
43:03ce n'est pas la même ambition.
43:05Jean-Marc Ayrault, c'est la dernière fois
43:07qu'on a vu quelqu'un dans ce moule.
43:09Il me fait penser à Aimé Jacquet.
43:11Il me fait penser à Aimé Jacquet,
43:13Michel Barnier.
43:15Il y a un côté grand serviteur,
43:17on se met au service de quelque chose.
43:19La communication, ce n'est pas la même.
43:21Il faut dire quelque chose aux Français,
43:23c'est normal qu'ils le disent.
43:25Le quatrième jour du procès Pélico,
43:27ce n'est pas les mêmes gens.
43:29La com' c'est quand ça absorbe tout,
43:31quand ça remplace l'action.
43:33Gabriel Attal, j'ai appris
43:35qu'il a signé aujourd'hui
43:37Anticor va pouvoir
43:39retrouver sa possibilité
43:41de plaider aux civils.
43:43C'est sa dernière signature
43:45quasiment
43:47aujourd'hui de Premier ministre
43:49démissionnaire.
43:51Il n'a pas vidé les prisons,
43:53il n'a pas fait des libérations en masse.
43:55Pour moi, c'est la différence
43:57entre premier de la classe
43:59et jeune premier,
44:01entre Barnier et Attal.
44:03Le quatrième jour du procès Pélico,
44:05on en parle tous les jours,
44:07c'est une affaire absolument extraordinaire,
44:09absolument hors normes.
44:11Je voudrais qu'on écoute peut-être
44:13la voici, Mme Pélico.
44:15Je vais parler devant
44:17ceux qui l'ont violée, mais je voudrais d'abord
44:19qu'on écoute Régine Delfour
44:21qui nous rapporte les événements
44:23de cette journée particulière.
44:25Sa parole était attendue,
44:27c'est la première fois que Gisèle Pélico
44:29s'exprime depuis 2020.
44:31C'est une femme extrêmement digne
44:33qui se tenue à la barre.
44:35Un témoignage de plus d'une heure quinze
44:37où elle raconte comment
44:39elle a appris ce que son ex-mari lui avait fait subir.
44:41Un témoignage avec une grande
44:43retenue. Gisèle Pélico est revenue
44:45sur sa vie de couple, 50 ans
44:47de vie commune.
44:49J'ai eu une vie heureuse, épanouie avec
44:51M. Pélico, nous avions tout pour
44:53être heureux. Le 2 novembre, ma vie
44:55a basculé quand au commissariat de Carpentras
44:57on m'a montré un cliché.
44:59L'image est insoutenable.
45:01C'est un viol, le monde n'est pas assez fort.
45:03C'est de la barbarie.
45:05Mon monde s'est écroulé.
45:07Gisèle Pélico va revenir sur toutes
45:09ces années où elle a eu des pertes de
45:11mémoire dues
45:13à ses nombreux médicaments.
45:15Elle a dû subir des examens.
45:17Elle a rencontré des neurologues. Elle avait peur
45:19de souffrir de la maladie d'Alzheimer.
45:21Mais évidemment tous ces tests ont été
45:23négatifs. Alors si elle a accepté
45:25que ce procès soit ouvert
45:27au public mais aussi aux médias,
45:29c'est en raison de la soumission chimique.
45:31Il est important qu'on soulève
45:33ce fléau.
45:35Si on l'avait fait avant, peut-être
45:37que moi j'aurais pu être alertée.
45:39Je veux prévenir toutes ces femmes
45:41qui ne savent pas. Ce n'est qu'en mai
45:432024 qu'elle a trouvé
45:45la force de regarder toutes
45:47les vidéos, l'ensemble du dossier.
45:49J'ai été sacrifiée sur
45:51l'hôtel du vice.
45:53Gisèle Pélico a divorcé mais elle a
45:55annoncé que pendant toute la durée du procès
45:57elle continuerait à s'appeler
45:59Madame Pélico. Elle reprendrait
46:01son nom de jeune fille à l'issue
46:03du procès. A la question qu'attendez-vous
46:05de ce procès, Gisèle Pélico a répondu
46:07« Je veux une justice exemplaire ».
46:09Écoutons là Gisèle Pélico
46:11à l'issue de l'audience aujourd'hui.
46:13Je pense avoir dit
46:15tout ce que je pouvais dire. Ce n'est pas évident
46:17bien évidemment. C'est un exercice de style
46:19qui n'est pas facile. Et puis il y a
46:21aussi la pression de tous ces individus
46:23qui sont derrière moi. Et je sens bien
46:25qu'on essaie au niveau des questions
46:27de me piéger bien évidemment. Donc
46:29j'essaie de répondre le mieux possible.
46:31Et puis il va falloir se battre
46:33jusqu'au bout bien sûr parce que ce procès va durer 4 mois.
46:35Voilà.
46:37Vous êtes journaliste, vous avez aussi écrit des romans.
46:39Oui.
46:41Est-ce que cette histoire vous intéresse ?
46:43Évidemment.
46:45C'est l'âme humaine
46:47insondable.
46:49On en parle souvent ici
46:51sur ce plateau. On a parlé avec Charlotte
46:53on est là.
46:55On ne peut pas dire
46:57que ces personnes
46:59puisque j'ai vu quelque part,
47:01ce sont des monstres. C'est plus complexe que ça.
47:03Parce que ce sont des hommes ordinaires
47:05à qui le malin
47:07murmure à l'oreille.
47:09Et qu'ils entendent.
47:11Alors je pense
47:13je sais que nous ne sommes pas d'accord
47:15tous les deux. Je pense que le malin
47:17murmure à l'oreille de tout le monde.
47:19Seulement il y a des personnes qui ont la force justement
47:21de repousser ce qu'ils nous
47:23susurrent. Et là
47:25ces gens-là ne l'ont pas eu.
47:27Donc c'est...
47:29C'est des Irlandes.
47:31Il y a énormément d'éléments.
47:33Le courage de cette femme
47:35c'est renversant.
47:37C'est renversant.
47:39Le fait qu'elle l'ait découverte
47:41aussi. Comme ça
47:43la mise en scène
47:45de la barbarie qui était pratiquée
47:47sur elle. Vous imaginez.
47:49Le courage qu'il faut.
47:51Le courage qu'il faut à cette femme pour parler.
47:53Je trouve que c'est
47:55vraiment stupéfiant.
47:57Elle est exemplaire. C'est-à-dire
47:59elle se
48:01sacrifie elle-même sur
48:03l'autel de la justice.
48:05Au moment où la justice
48:07est considérée
48:09à juste titre comme laxiste,
48:11une femme qui se lève et qui, moi je le ressens
48:13comme ça, qui se sacrifie sur l'autel de la justice.
48:15Je n'ai pas du tout
48:17cette vision-là. Ce n'est pas du tout un homme ordinaire.
48:19C'est un homme extraordinaire
48:21psychiatrique qui s'est fait gauler
48:23en allant dans un supermarché
48:25avec un
48:27miroir pour voir
48:29les dessous. Il parlait des autres hommes.
48:31Il ne parlait pas de son mari.
48:33Il parlait de tous les violeurs.
48:35Il parlait des dizaines.
48:37Là c'est différent.
48:39Il y a un pervers psychiatrique.
48:41Ce n'est pas pour autant que sa responsabilité
48:43est abolie. Il y a tous les autres.
48:45L'avocat que je suis
48:47considère que le premier est totalement indéfendable
48:49et dans tous les autres
48:51il y a peut-être, je ne sais pas,
48:53mais il y a peut-être des types
48:55à qui le mari, je ne sais pas
48:57les messages, a raconté une histoire.
48:59Elle fait semblant
49:01de dormir, etc.
49:03Je considère qu'en tant qu'avocat, il ne faut pas mélanger
49:05les deux groupes. Voilà, c'est tout.
49:07D'ailleurs, la justice
49:09ne les a pas mélangés parce qu'il y en a qui sont
49:11détenus. Il y en a d'autres
49:13qui sont libres.
49:15Manifestement, il y a des cas
49:17extrêmement différents.
49:19C'est passé plusieurs fois.
49:21Ceux qui sont revenus plusieurs fois,
49:23ça va être difficile. Mais le type qui est venu
49:25une fois et à qui il a peut-être fait croire qu'elle faisait
49:27semblant de dormir. Et que c'était un jeu
49:29entre eux. Exactement, ça c'est différent.
49:31Les éléments préparatoires,
49:33il faut lire jusqu'au bout, les éléments préparatoires
49:35laissent peu entendre qu'il puisse y avoir
49:37un jeu.
49:39L'avocate de Dominique
49:41Pellicot, l'avocate donc du mari.
49:43D'ailleurs, on vous proposerait,
49:45on vous aurait proposé
49:47par exemple, de défendre le mari
49:49dans ces cas-là. Alors moi, je ne suis pas
49:51un avocat à 100%.
49:53Je ne défends pas, par exemple, les criminels
49:55de sang. Pas par principe, mais parce que
49:57je les défendrais mal. Celui-là, je le
49:59défendrais mal parce qu'il est détestable.
50:01Je ne peux pas défendre
50:03quelqu'un que je déteste.
50:05Mais c'est les limites, pardon de vous le dire,
50:07de mon talent. Je ne reproche pas du tout.
50:09Donc tous les gens que vous avez défendus,
50:11vous les aimez ?
50:13Tous les gens que j'ai défendus,
50:15mais c'est plutôt des délinquants financiers
50:17ou beaucoup de partis civils
50:19qui étaient
50:21attaqués.
50:23Tous les gens que j'ai défendus,
50:25effectivement, j'avais de la sympathie
50:27pour eux. D'ailleurs, je n'ai jamais su conserver
50:29quelqu'un que je n'aimais pas.
50:31Si j'avais un souci,
50:33vous me défendriez ? Je vous aime.
50:35Même si le cas peut être difficile.
50:41Je vous propose d'écouter
50:43l'avocate
50:45de Dominique Pellicot.
50:47Qui, elle,
50:49a une position quand même particulière
50:51parce qu'elle charge
50:53son « lui »
50:55qu'elle défend.
50:57On a beau me dire qu'on va appeler ça
50:59des scènes de sexe et pas des scènes de viol
51:01eu égard à la présomption d'innocence
51:03qui s'imposent à tous, nous sommes parfaitement d'accord.
51:05Mais à un moment donné, quand les vidéos vont parler,
51:07elles vont parler. Il s'expliquera encore une fois
51:09des raisons pour lesquelles il a fait ça.
51:13Il expliquera, il se justifiera.
51:15Encore faut-il qu'il y ait une justification à ça.
51:17Parce que c'est impardonnable
51:19qu'on soit clair. On n'est pas là pour minimiser
51:21quoi que ce soit.
51:23Mais c'est lui qui devra prendre la parole à ce moment-là
51:25et qui la prendra le moment venu quand le président
51:27le lui donnera.
51:29Quelle est la marge de manœuvre d'un avocat dans ces cas-là ?
51:31Il est normal
51:33que sur le plan moral ou même sur le plan tactique
51:35elle se détache un peu
51:37de son client. Mais il me semble
51:39qu'il y a de la place aussi
51:41à l'argument psychiatrique.
51:43Au moins de nature.
51:45Mais ça n'excuse pas l'argument psychiatrique ?
51:47J'ai malheureusement
51:49eu des adversaires qui s'en sont sortis
51:51parce qu'ils fumaient trop.
51:53L'assassin de Mme Halimi,
51:55il s'en est sorti parce qu'il fumait trop.
51:57Pardon, donc j'ai tout vu.
51:59Mais en tous les cas,
52:01elle peut peut-être
52:03plaider, peut-être pas l'abolition totale
52:05du discernement, mais en partie.
52:07C'est peut-être ce qu'elle va faire.
52:09C'est quand même un cas...
52:11Vous pouvez pas éliminer de toute façon
52:13le fait que c'est en même temps un crime
52:15et une maladie. Ça veut pas dire que
52:17c'est excusable.
52:19C'est ce que je suggère.
52:21Une maladie aussi.
52:23Oui, mais à force de dire que c'est une maladie...
52:25Voilà, c'est ça.
52:27Pourquoi ?
52:29C'est une manière d'exclure
52:31sa responsabilité.
52:33Juste avant que ça ne l'était pas,
52:35quand vous avez des pères
52:37qui violent leurs enfants, c'est un crime
52:39innommable, c'est aussi une maladie.
52:41Je le maintiens.
52:43Moi, je...
52:45Vous savez, vous pouvez...
52:47Ça veut pas dire que ça excuse, Pascal.
52:49J'ai envie de dire, qu'est-ce que vous en savez ?
52:51Bah, écoutez...
52:53Est-ce que la perversité est une maladie ?
52:55Moi, je peux pas répondre à cette question.
52:57Est-ce qu'un père qui viole sa fille...
52:59Déjà, par exemple, il y a une chose à dire.
53:01Très souvent, ça se reproduit.
53:03C'est-à-dire que très souvent, par exemple...
53:05Écoutez, vous pouvez pas le nier.
53:07Les parents abuseurs sont très souvent
53:09des gens qui ont été eux-mêmes abusés.
53:11Et dont vous auriez dit 30 ans avant
53:13qu'ils étaient des victimes.
53:15Ça, c'est la vérité.
53:17Vous pouvez enfermer quelqu'un à vie
53:19par prophylaxie tout en considérant
53:21que quelque part, il est anormal.
53:23Moi, ça me dérange pas du tout.
53:25C'est-à-dire qu'il faut pas l'enfermer.
53:27C'est un sujet, en tout cas,
53:29que je trouve absolument douloureux,
53:31passionnant et qui renvoie
53:33à la banalité du mal
53:35et peut-être aussi
53:37la banalité du mal.
53:39Et voilà, c'est reparti pour le sexisme.
53:41C'est reparti pour le sexisme.
53:43Je vous répète...
53:45Écoutez, il y a 51 accusés,
53:47c'est 51 hommes.
53:49Allez voir les statistiques
53:51en matière de pédophilie féminine
53:53et vous verrez que ça n'est pas rien.
53:55Il y a aussi peut-être la banalité femelle.
53:57Moi, je me méfie de votre classification sexiste.
53:59C'est un cas très rare,
54:01peut-être même unique.
54:03C'est une victime qui ne savait pas qu'elle était victime.
54:05C'est quand même...
54:07Pendant une vie entière, elle a ignoré de ce dont elle était la victime.
54:09Alors qu'elle s'entendait bien avec son mari.
54:11C'est d'une cruauté infinie, cette sphère.
54:13C'est l'atroce.
54:15Olivier Benkemoun est arrivé
54:17avec notre ami...
54:19Il se souvient même plus comment je m'appelle.
54:21Avec notre ami Julien Pasquet.
54:23On en est là.
54:25Ils arrivent tous les deux.
54:27Il s'est souvenu comment je m'appelle.
54:29Oui, exactement.
54:31C'est un peu...
54:33On a dit, c'est un peu le retour...
54:35Non, pas vous.
54:37Mais du monde d'hier.
54:39Tout ce qu'Emmanuel Macron, en 2017, a dit
54:41qu'il supprimerait est en train de revenir.
54:43Il voulait tuer la droite. On a un Premier ministre LR.
54:45Il voulait tuer l'Ancien Monde.
54:47C'est l'Ancien Monde qui règne de nouveau.
54:49Bravo.
54:51C'est vrai ce qu'a dit M. Barnier lorsqu'il a parlé
54:53de renouer le fil avec les élus locaux,
54:55avec les partenaires sociaux,
54:57d'écouter tout le monde,
54:59le respect.
55:01C'est l'anti-Macron.
55:03Oui, mais c'est un monde qui rassure.
55:05C'est un monde qui est apaisé.
55:07C'est un monde qui va peut-être nous faire redescendre.
55:09On verra.
55:11C'est un monde qui va nous faire redescendre.
55:13Oui, redescendre. On est excités.
55:15Il y a une vie parlementaire
55:17qui est chaude.
55:19Écoutez, je vois que vous avez des analyses politiques
55:21qui vont vous intéresser.
55:23Ça sera notre registre.
55:25Voilà.
55:27Je vais remercier
55:29Laurent Pratte
55:31qui était à la réalisation ce soir,
55:33Mathéo Vinci qui était
55:35à la vision, c'est plutôt logique,
55:37Anatole qui était
55:39au son,
55:41Benjamin Naud,
55:43Lucas Busutil
55:45qui était là,
55:47Kylian Salé.
55:49Demain soir, ce sera
55:51comme tous les vendredis,
55:53Eliott Deval que vous retrouverez d'ailleurs ?
55:55Avec Monsieur Drey.
55:57Exactement.
55:59Vous pourrez parler
56:01de cette actualité.
56:03Le gouvernement,
56:05ce n'est pas demain.
56:07Ah non, ce n'est pas demain.
56:09Ça va être le 12 janvier au train.
56:11Ça va être là.
56:13On a mis deux mois pour en avoir un.
56:15On a mis deux mois pour en avoir un.
56:17Pour en avoir 15 ou 20,
56:19on va peut-être attendre.
56:21Il y a un budget à préparer.
56:23À votre avis, ce sera quand ?
56:25C'est la fin de semaine prochaine peut-être.
56:31Merci à tous.
56:33Vraiment, merci à tous.
56:35Dans un instant, on ne va faire que de la politique.
56:37Évidemment, on ne va parler que de politique avec nos invités.
56:39On a beaucoup d'invités.
56:41Ça s'appelle 100% politique.
56:43Merci de ces précisions.
56:45On ne dit rien, cher Julien ?
56:47Tout va bien ?
56:49J'ai voulu vous donner du bonheur, du plaisir.
56:51C'est un début de saison difficile.
56:53C'est le couloir.
56:55Un autre jeu de 19 heures.
56:57Un jour, on pourrait le retransmettre en direct.
56:59Pourquoi pas ?
57:01Je suis sûr qu'on ferait une grosseérience.
57:03Peut-être que les droits, il faudrait le vendre.
57:05Il faudrait voir ça avec Vincent Labrune.
57:07Pour avoir un bon prix, je pense.
57:09À demain matin.