Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche
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00:00:00Il est 9h, merci d'être avec nous pour l'heure des pros.
00:00:04A la une, ce matin, la France a tué mon mari.
00:00:07La France tue par son laxisme.
00:00:09Ces deux déclarations, entendues comme deux déflagrations
00:00:12dans un monde médiatico-politique qui préfère les œillères au réel.
00:00:16La colère d'une mère et veuve du gendarme commune.
00:00:19La colère d'un maire ce vendredi alors qu'une fillette de 7 ans
00:00:22a été fauchée par un irresponsable à moto.
00:00:25Mougin, Valoris, 7 petits kilomètres séparent les deux communes.
00:00:29Les faits ne sont pas les mêmes, le CV des auteurs de ces drames non plus,
00:00:33mais le dénominateur commun est l'impunité.
00:00:35D'un côté, on défie l'autorité, de l'autre, on se joue du danger.
00:00:39Il y aura toujours ceux qui vous expliqueront que ce ne sont que des faits divers,
00:00:43que la justice ne souffre pas de laxisme mais d'un manque de moyens,
00:00:47que jamais il n'y a eu autant de délinquants dans les prisons françaises.
00:00:50Désormais, et c'est peut-être un tournant, il y a ces Français,
00:00:54victimes directes ou indirectes, qui leur répondent « ras-le-bol ».
00:00:58Ras-le-bol et qui appellent à une fermeté totale contre ces criminels en puissance,
00:01:02qui veulent que le délinquant de deux mains tremble avant de s'en prendre à un policier
00:01:08ou à un gendarme, tant il sait que la sanction sera exemplaire.
00:01:12Qu'un fou du guidon ou du volant réfléchisse à deux fois
00:01:16avant de se lancer dans un périple aussi dangereux que mortifère.
00:01:20Et on en parlera évidemment en longueur dans cette émission,
00:01:23mais avant cela, c'est le point sur l'information avec Isabelle.
00:01:27Petit boulot, chère Isabelle, bonjour.
00:01:28Bonjour Elliot, bonjour à tous.
00:01:30À la une, les mots déchirants et la détresse d'un père.
00:01:33« Camilia ne reviendra pas parmi nous.
00:01:36Les médecins nous ont dit qu'il n'y a plus d'espoir.
00:01:38Le sang n'arrive plus au cerveau depuis un bon moment.
00:01:41La vie n'est pas juste », a écrit sur Facebook le père de la fiette de 7 ans,
00:01:45reversé par un motard à Valoris.
00:01:47Le conducteur de l'engin de 19 ans a été placé en garde à vue.
00:01:50Le réseau social X suspendu au Brésil.
00:01:53Des décisions d'un juge de la Cour suprême en raison d'infractions judiciaires.
00:01:58La coupure de X a commencé à l'aube chez certains fournisseurs d'accès à Internet
00:02:03et devrait être complètement réalisée dans la journée.
00:02:06Son propriétaire Elon Musk dénonce une destruction de la liberté d'expression
00:02:10à des fins politiques.
00:02:12Et puis dans le nord-est de l'Ukraine, au moins 7 morts et 59 blessés
00:02:16sont à déplorer à Kharkiv après des frappes russes hier.
00:02:20Volodymyr Zelensky regrette une limitation de la défense de son pays.
00:02:24Les Occidentaux refusant que l'Ukraine vise en profondeur la Russie
00:02:27avec des missiles de longue portée.
00:02:29Côté russes, au moins 5 personnes ont été tuées
00:02:32dans des bombardements ukrainiens à Belgorod.
00:02:35Merci beaucoup Isabelle pour le point sur l'information.
00:02:38On vous retrouve à 9h30 pour un nouveau point sur l'actualité.
00:02:41On est avec Charlotte Dornelas ce matin.
00:02:43Cher Charlotte, bonjour.
00:02:44Avec Georges Fenech, Jean-Christophe Kouvi, secrétaire national Unité.
00:02:49Avec Martin Garagnon, porte-parole d'Ensemble pour la République,
00:02:52Arnaud Benedetti et Philippe Guibert.
00:02:55J'aurais aimé commencer par une actualité heureuse,
00:02:57sourire un peu ce matin.
00:02:59Mais l'actualité est bien trop lourde.
00:03:01Les Français n'en peuvent plus.
00:03:03Ils espèrent qu'on renverse la table.
00:03:05Et finalement, ils en ont ras-le-bol de ce fatalisme.
00:03:08Je ne suis pas sûr que ce soit du laxisme.
00:03:10Je pense que c'est du fatalisme.
00:03:11C'est-à-dire qu'on se dit qu'on ne peut pas faire grand-chose.
00:03:14Le risque zéro n'existe pas.
00:03:16Alors que les Français n'attendent qu'une seule chose,
00:03:18c'est qu'on renverse la table sur les questions judiciaires.
00:03:21Qu'un homme qui s'en prend à un policier ou un gendarme,
00:03:24il ait la certitude d'aller en prison.
00:03:27Qu'un homme qui prenne le volant ou le guidon à moto se dise
00:03:30si je prends des risques, il est possible,
00:03:34et même certain que je finisse en prison,
00:03:36quel que soit son âge.
00:03:38Et on va commencer par un message bouleversant.
00:03:40Celui d'un papa dont la vie a basculé judicioire.
00:03:44Aujourd'hui, il a pris perpétuité, ce père.
00:03:47Perpétuité.
00:03:48Sa fillette de 7 ans a été fauchée par un homme de 19 ans
00:03:53qui faisait des roues arrière sur une route
00:03:55et qui a percuté sa fille.
00:03:57Il a publié un message sur le réseau social Facebook.
00:03:59Merci pour votre soutien.
00:04:01Mais malheureusement, Camilia ne reviendra pas parmi nous.
00:04:04Les médecins nous ont dit qu'il n'y a plus d'espoir.
00:04:07Le sang n'arrive plus au cerveau depuis un bon moment.
00:04:09La vie n'est pas juste.
00:04:11Rien d'autre à dire.
00:04:12Rien d'autre à dire.
00:04:13Je me tourne tout de suite vers vous, Jean-Christophe Kouvi,
00:04:16parce que vous êtes le représentant des forces de l'ordre aujourd'hui.
00:04:19Quand vous voyez ce message,
00:04:21qu'est-ce que vous répondez à ce père de famille ?
00:04:24Malheureusement, on n'a pas grand-chose à dire.
00:04:25Parce que nous, notre rôle, souvent, c'est de mener l'enquête
00:04:27et de prévenir les parents, souvent aussi.
00:04:29C'est une charge mentale énorme.
00:04:31Et c'est là où, souvent, le politique ne connaît pas ça.
00:04:34C'est de dire, nous, on va voir les parents en direct en disant,
00:04:36voilà, on a un accident, on vous prévient.
00:04:38Votre fils ou votre fille, malheureusement, a été fauchée, etc.
00:04:42Enfin, je veux dire, on n'est pas préparé à ça.
00:04:44Ce que je peux lui dire, moi, je suis père de famille aussi et j'ai deux filles.
00:04:47Donc, je sais ce que c'est que la vie, l'attachement à la vie
00:04:51et que d'un seul coup, votre vie bascule à cause d'une personne
00:04:54qui, effectivement, à un moment de folie, se croit tout permis.
00:04:59On peut tout refaire le match.
00:05:01Malheureusement, c'est la loi de cause et effet.
00:05:04C'est-à-dire que tout ce qu'on sème, on le récolte un jour.
00:05:06Et quand vous faites une mauvaise action, malheureusement,
00:05:09derrière, il y a des conséquences.
00:05:10Et cette maturité-là, on le voit bien.
00:05:13On a des gamins qui ont 19 ans, c'est des jeunes adultes.
00:05:15Moi, j'ai ma fille, en ce moment, qui a 17 ans, qui passe son permis de conduire.
00:05:20Je peux vous dire, je suis un peu inquiet quand même.
00:05:21Alors, elle, non, parce que c'est toujours pareil.
00:05:23Les parents trouvent toujours des excuses de nos enfants.
00:05:25Elle est très mature pour son âge.
00:05:26Mais je me dis qu'à 17 ans, quand même, effectivement,
00:05:29autant quelqu'un qui va vraiment respecter les règles.
00:05:32Je suis tout à fait d'accord, elles le feront, etc.
00:05:35Et il y en a d'autres qui ne sont pas matures.
00:05:36Et ces gens-là, eux, par contre, ont un engin de mort dans les mains
00:05:39et, effectivement, ne s'imaginent pas ce qui peut en découler derrière.
00:05:44Là, il va y avoir deux familles brisées à vie
00:05:46parce qu'il y a la famille, effectivement, de la petite
00:05:49qui ne se remettra pratiquement pas.
00:05:51Elle est avec son frère de 11 ans sur un passage clouté.
00:05:53Donc, en fait, vous avez deux France, c'est-à-dire une qui respecte la loi,
00:05:56le règlement qui passe sur le passage clouté.
00:05:58Normalement, les voitures doivent s'arrêter.
00:06:00Et de l'autre côté, une autre personne qui, elle, s'affranchit de la loi
00:06:04et des règlements, mais qui va aussi entraîner toute sa famille
00:06:08dans ce désarroi parce qu'il va falloir porter le nom de ce coupable toute la vie.
00:06:13Et donc, il y a ce lien, si vous voulez, qui aura entre ces deux familles.
00:06:16Et j'espère qu'elles arriveront à s'apaiser aussi,
00:06:18à trouver un moment d'apaisement pour se pardonner.
00:06:20Avant de vous donner la parole, Georges Fenech,
00:06:22je voudrais qu'on revienne sur les derniers éléments de l'enquête
00:06:25et également les paroles et des habitants, la colère des habitants,
00:06:28mais également du maire de la ville qui a dit la France tue par son laxisme.
00:06:33Et c'est une parole qui est rare chez les élus.
00:06:36On connaissait les propos de Marie-Hélène Thauraval
00:06:39au moment du drame de Crépole qui s'était soulevé contre ce monde politique
00:06:44qui voulait faire du drame de Crépole un fait divers
00:06:46et qui avait dit arrêter avec ça, c'est un fait de société.
00:06:50Et c'est dans la continuité de ce qu'a pu dire cette semaine
00:06:54la veuve du gendarme Comines qui avait dit cette semaine
00:06:59la France a tué mon mari.
00:07:01Regardez le sujet de Franck Triviaux et Sharon Camara
00:07:04sur ce drame à Valory, c'est cette fillette de 7 ans
00:07:07qui a été percutée par un chauffard de 19 ans.
00:07:10C'est sur cette route que Camilia, 7 ans, s'est faite percuter par une moto.
00:07:16Une route bien connue des habitants pour ses nombreux excès de vitesse.
00:07:19Marqués, ils font entendre leur mécontentement face à une situation
00:07:22qui dure depuis trop longtemps.
00:07:24On a tous très peur ici, on se sent vraiment abandonné par tout le monde.
00:07:28C'est devenu l'autoroute devant chez moi, c'est des vitesses excessives,
00:07:32c'est tous les jours des accidents.
00:07:33Beaucoup de gens qui aiment la moto ici, il y en a beaucoup qui en font.
00:07:37Bien sûr, on connaît, il y en a beaucoup qui font des roues arrières,
00:07:41des choses comme ça, qui aiment jouer avec leur moto.
00:07:44Pour le maire de Valory, le problème est bien plus profond.
00:07:46Cela va au-delà de l'installation de nouvelles infrastructures routières.
00:07:50La France tue, la France tue par son laxisme.
00:07:53La France tue parce qu'on n'est pas assez sévère.
00:07:55On n'a pas affaire à un problème de route.
00:07:57Aujourd'hui, on a affaire à un problème de délinquance.
00:07:59On a affaire à un malade, à une personne qui se croit toute puissante
00:08:03et qui roule à tombeau ouvert dans la ville
00:08:06en percutant, hélas, une petite fille qui traverse.
00:08:10Et ça, c'est inacceptable.
00:08:12Au lendemain de l'accident, une pétition a été lancée
00:08:14par de nombreux habitants de Valory,
00:08:16qui réclament l'installation de ralentisseurs
00:08:18et la mise en place de contrôles policiers plus réguliers.
00:08:22Vous êtes déjà très nombreux à réagir sur les réseaux sociaux.
00:08:25Et vous avez quelqu'un qui m'interpelle et je me tourne vers vous, Georges Fenech,
00:08:28parce que je sais que c'est l'un de vos combats.
00:08:30Ils ont tous raison sur le laxisme de la justice.
00:08:32Comment voulez-vous que ça change, vu les positions de certains syndicats ?
00:08:37Et lui cite le syndicat de la magistrature.
00:08:40Oui, vous avez dit, Eliott,
00:08:42certains pensent que c'est du fatalisme, d'autres du laxisme.
00:08:47Et moi, je vous dis, c'est ni du fatalisme, ni du laxisme.
00:08:52C'est une culture judiciaire, délibérée, construite, pensée et mise en œuvre.
00:09:02C'est volontaire.
00:09:04Et si vous êtes du côté des victimes, vous êtes sur un mur des cons.
00:09:09C'est revendiqué.
00:09:11Nous avons une idéologie qui s'est répandue depuis quatre décennies
00:09:20dans le corps de la magistrature, ça date pas d'aujourd'hui, n'est-ce pas ?
00:09:23Qui consiste à dire que la sanction n'a pas de sens,
00:09:26que la prison, c'est mauvais, c'est criminogène.
00:09:29Donc, on ne construit pas de prison.
00:09:31On supprime les courtes peines de prison.
00:09:33On supprime les peines planchées.
00:09:35Vous avez ce jeune, l'auteur La mort du gendarme,
00:09:39dix fois condamné, jamais de prison.
00:09:42Donc, ne croyez pas qu'il s'agit d'une main qui tremble.
00:09:46C'est une main qui ne veut pas trembler par idéologie.
00:09:49Ces décisions, elles se prennent où ?
00:09:52Elles ne se prennent pas dans le cabinet d'un juge.
00:09:54Elles se prennent dans des congrès syndicaux, dans des forums.
00:09:57Qu'est-ce qu'on doit faire aujourd'hui ?
00:09:58À l'Assemblée aussi, accessoirement ?
00:09:59À l'Assemblée, les juges s'en foutent.
00:10:01Ceux dont je parle, ils appliquent leur loi.
00:10:04Mais l'Assemblée n'a pas fait évoluer la loi
00:10:06dans un autre sens que celui-ci.
00:10:07Je suis d'accord.
00:10:08Mais c'est ce mouvement, cette idéologie
00:10:11qui s'est propagée dans la justice,
00:10:15qui s'est propagée dans la classe politique,
00:10:18dans beaucoup de médias, une majorité de médias.
00:10:20Et donc, aujourd'hui, on crie, on laxise.
00:10:22Non, c'est une politique délibérée qui a été mise en place en 1981.
00:10:26Et je reprends à mon compte ce qu'a dit cette pauvre veuve de gendarmes.
00:10:31Elle a dit en 1980, oui !
00:10:33Il n'y aurait pas dû y avoir de 1980.
00:10:35En 1980, pardon Philippe Hubert.
00:10:36Non, mais je voulais...
00:10:37Vous allez répondre dans un instant.
00:10:39Je voulais qu'on découvre la déclaration de Nicolas Sarkozy
00:10:44après le drame de Mougin un peu plus tard.
00:10:46Mais puisque vous nous interpellez là-dessus,
00:10:48voilà ce qu'a dit Nicolas Sarkozy hier.
00:10:50La prise de parole de cette femme était bouleversante d'émotion et de vérité.
00:10:53Mais disons la vérité.
00:10:54Lorsque j'ai imposé les peines planchées,
00:10:55on m'a qualifié de fasciste, de dictateur.
00:10:57C'est pourtant la réponse aux multirécidivistes.
00:11:00Quand un délinquant arrivait devant le tribunal,
00:11:02il n'était plus jugé pour sa dernière infraction,
00:11:04mais pour l'ensemble de son œuvre.
00:11:06Quelle est la première décision de M. Hollande ?
00:11:08Supprimer les peines planchées.
00:11:10Quand la gauche a été au pouvoir,
00:11:11elle a démantelé l'arsenal sécuritaire que nous avions mis en place.
00:11:14Avec les peines planchées, le meurtrier de Mougin
00:11:17n'aurait vraisemblablement pas été en liberté.
00:11:19Donc quand on dit que rien n'a été fait depuis 50 ans, c'est un mensonge.
00:11:23Car la droite et la gauche, en matière de sécurité,
00:11:26ce n'est pas la même chose.
00:11:27Philippe Hubert, vous souhaitez y réagir ?
00:11:29Oui, sur plusieurs choses, sur Nicolas Sarkozy et sur Georges.
00:11:33Je trouve que cette mise en accusation de 1981,
00:11:36c'est un excellent moyen pour la droite
00:11:39de ne pas assumer ses responsabilités.
00:11:41La droite a gouverné largement autant que la gauche
00:11:43ces 40 dernières années, pas loin d'une vingtaine d'années.
00:11:47En plus, la droite, et tu le sais très bien
00:11:50parce que tu étais député à l'époque, Georges,
00:11:52a gouverné 10 ans consécutifs, de 2002 à 2012.
00:11:56Jamais la gauche n'a eu 10 années de pouvoir consécutives.
00:11:59Et ce n'était pas il y a 50 ans, tu vois.
00:12:01Alors je veux bien qu'on mette en cause la banataire
00:12:04à une époque où l'insécurité ne s'opposait absolument pas
00:12:07dans la même condition, parce que le tournant,
00:12:09l'augmentation de la délinquance et de la criminalité,
00:12:12c'est il y a une vingtaine d'années.
00:12:13En fait, tuer une fois, ça suffit en fait pour punir.
00:12:18On n'a pas besoin d'atteindre des stades d'insécurité.
00:12:21Je ne vois pas le rapport avec ce que je dis.
00:12:22Bah si, on n'a pas besoin d'atteindre une insécurité folle
00:12:24pour savoir qu'un crime mérite d'être puni.
00:12:26Mais qu'est-ce qui a dit qu'un crime ne méritait pas d'être puni ?
00:12:29Vous dites à l'époque que l'insécurité n'était pas la même.
00:12:32Mais idéologiquement, la bascule n'a pas besoin du chiffre.
00:12:35Les actes de délinquance étaient moins nombreux, ils ont augmenté.
00:12:38Enfin, regardez tous les travaux d'Alain Bauer.
00:12:42Le tournant, c'est il y a une vingtaine d'années.
00:12:43Je suis d'accord.
00:12:44Voilà, c'est tout ce que je dis.
00:12:46Je vous dis sans pouvoir mettre en cause.
00:12:48Je termine juste, si vous me permettez,
00:12:50parce que c'est la gauche et que je suis à peu près le seul
00:12:54à pouvoir la défendre sur le plateau.
00:12:55Vous ne la défendez pas, là.
00:12:57Je me permets d'être un peu lourde.
00:12:58Vous la relativisez, vous relativisez, mais vous ne défendez rien.
00:13:00Non, je ne relativise pas.
00:13:01Je trouve que c'est un mauvais procès.
00:13:02Je me permets de préciser qu'autour de ce plateau, justement,
00:13:05on essaye d'apporter toutes les couleurs politiques.
00:13:07C'est un vrai procès.
00:13:08Mais c'est un mauvais procès, parce que d'aller chercher 80, c'est ridicule.
00:13:12C'est ridicule, 40 ans après.
00:13:14Je vous rappelle comment Robert Badinter a supprimé d'un trait de plume
00:13:18la loi Sécurité-Liberté, d'un aperfil en disant qu'il faut arrêter.
00:13:24Quel sujet d'aujourd'hui, pardon, Georges ?
00:13:26Tu fais le débat d'il y a 40 ans, mais tu ne fais pas le débat d'aujourd'hui.
00:13:30Et moi, c'est que moi, je l'ai vécu, ça, en direct.
00:13:32Et j'ai vu, effectivement, la déconstruction du système répressif.
00:13:36Vous pouvez nier tout ce que vous voulez.
00:13:38En 81, ça a été une bascule.
00:13:41Et je me souviens du prédécesseur de M. Jean-Christophe Couvier, un certain,
00:13:44de Le Place, qui était de gauche, syndicaliste, et qui est allé voir Badinter pour lui dire
00:13:49« Attendez, on ne vous suivra pas là-dessus.
00:13:51Ça a commencé en 81, que vous le vouliez ou non. »
00:13:54Oui, mais alors, Georges, à quoi as-tu servi en tant que député pendant les 10 ans
00:13:58où la droite était au pouvoir ?
00:13:59Ça va bien, ce genre de l'indépendance.
00:14:02Avant de vous donner la parole, juste préciser une chose.
00:14:05Mais je pense que vous ne vouliez pas dire cela.
00:14:09Sachez qu'autour de ce plateau, toutes les couleurs politiques sont les mêmes.
00:14:13Et vous n'êtes pas le seul à défendre un courant ou un autre.
00:14:16On essaie d'apporter, justement, une liberté de ton.
00:14:20Vous avez la couleur de la majorité présidentielle avec M. Garagnon,
00:14:27vous avez la couleur socialiste et puis vous avez la couleur de droite.
00:14:30Ensuite, vous avez des politologues ou des journalistes.
00:14:32Ça me surprend un peu de faire une telle déclaration.
00:14:35La vacuité en termes répressifs qu'a laissé la gauche,
00:14:37quand la droite s'est retrouvée au pouvoir, elle a, par exemple,
00:14:40créé la section antiterroriste quand vous aviez supprimé la Cour de sûreté de l'État.
00:14:44Juste titre d'ailleurs, mais vous ne l'aviez pas remplacée.
00:14:46C'est la droite qui a créé la section antiterroriste du parquet de Paris.
00:14:50Un exemple parmi d'autres, c'est effectivement la droite.
00:14:53Nicolas Sarkozy vient de le rappeler, qui a institué les peines planchers.
00:14:58Et moi, j'étais à la Commission des lois le jour où Christiane Taubira est arrivée,
00:15:01où elle a supprimé tout de suite les peines planchers.
00:15:03Donc, j'y étais. La droite, qu'est-ce qu'elle a fait ?
00:15:05Ça a été les lois perbennes.
00:15:07Ça a été la construction des places de prison.
00:15:09Il n'y a que la droite qui a construit des places de prison.
00:15:10C'était sous Chalandon. Et après, ça a été sous perbennes.
00:15:13Aujourd'hui, péniblement, il y a eu 3000 places depuis...
00:15:17Alors qu'on nous promettait 15 000 places de prison.
00:15:19Vous voulez faire un procès de la droite ?
00:15:21Il n'y a que la droite qui a diminué.
00:15:23On a essayé de reconstruire ce que vous aviez déconstruit,
00:15:25mais au fond, vous n'avez pas tout à fait tort.
00:15:28Parce que la droite n'a pas été assez ferme.
00:15:30Elle n'a pas fait cette rupture, voyez-vous.
00:15:33Donc, je prends ma part en responsabilité aussi.
00:15:35Il n'y a que la droite aussi qui a diminué.
00:15:37Mais la gauche...
00:15:39Quel aveuglement !
00:15:41Mais quel aveuglement en termes d'immigration,
00:15:43en termes d'immigration, en termes de justice.
00:15:46Quel aveuglement !
00:15:48La suppression de 13 000 postes de policiers,
00:15:50tu l'assumes bien ?
00:15:52Là, on peut tout, effectivement.
00:15:54Charlotte d'Ornellas.
00:15:56Charlotte, s'il te plaît,
00:15:58laissez la parole à tout le monde.
00:16:00Et puis, moi, ce qui m'intéresse,
00:16:02c'est que sur cette question-là, sur les questions de sécurité,
00:16:04les questions d'immigration, il n'y a rien de plus consensuel.
00:16:06Il y a un monde qui sépare
00:16:08l'idéologie des élus
00:16:10et la volonté des Français.
00:16:12Plus de 8 à 9 Français sur 10
00:16:14considèrent que la justice est laxiste
00:16:16et ils voudraient des peines plus fermes pour les délinquants.
00:16:188 à 9 Français sur 10.
00:16:20Excusez-moi,
00:16:22j'écoute toujours les Français.
00:16:24Vous avez 8 à 9 Français sur 10
00:16:26qui considèrent qu'il faut être plus
00:16:28dur contre les délinquants aujourd'hui.
00:16:30Avoir des peines plus fermes.
00:16:328 Français sur 10 considèrent que la justice est laxiste.
00:16:34Ce sont les Français. C'est aussi simple que ça.
00:16:36Mais simplement, sur le sujet de la petite délinquance,
00:16:38puisque c'est celui qui nous occupe,
00:16:40en l'occurrence,
00:16:42la FIAT est renversée par un homme
00:16:44absolument inconnu de tous les services.
00:16:46C'est la première fois qu'il le fait.
00:16:48Ce n'est pas une question de laxisme.
00:16:50C'est peut-être une question
00:16:52de laxisme digéré
00:16:54de sa part, mais on ne peut pas le savoir aujourd'hui.
00:16:56D'irresponsabilité.
00:16:58Oui, en sachant qu'il ne risquera pas grand-chose.
00:17:00C'est ça que je voulais dire, d'impunité.
00:17:02Simplement, dans le cas du gendarme,
00:17:04on a affaire à un homme qui a 10 condamnations,
00:17:066 pour délit routier,
00:17:084 pour atteinte aux personnes.
00:17:10Il a,
00:17:12dans l'état actuel de notre justice,
00:17:14eu toutes les peines prévues par le
00:17:16Code pénal à cet effet, qui ont été
00:17:18aménagées telles que le prévoit
00:17:20le Code pénal aujourd'hui.
00:17:22Donc, il a pris, par exemple,
00:17:242 mois fermes. Il n'avait tué personne jusqu'à maintenant.
00:17:26C'était de la petite délinquance,
00:17:28comme on dit. Il avait pris 2 mois
00:17:30fermes, aménagées, par exemple, en bracelet,
00:17:32qu'il a portées pendant 2 mois. Donc, tout était
00:17:34normal, selon les codes de la
00:17:36justice actuelle, dans son parcours.
00:17:38Pourquoi 81 est important ?
00:17:40Pourquoi c'est une bascule et pourquoi,
00:17:42je vous disais, ce n'est pas une question.
00:17:44Évidemment que la délinquance est plus forte aujourd'hui.
00:17:46Simplement, à l'époque,
00:17:48la question ne se pose pas par rapport
00:17:50à l'ampleur de la délinquance,
00:17:52elle se pose par rapport à
00:17:54la manière dont on conçoit la répression.
00:17:56C'est une question idéologique
00:17:58qui ne tient pas compte du nombre.
00:18:00Pourquoi je vous dis ça ?
00:18:0281, Mitterrand. Je finis.
00:18:0481, Mitterrand est élu.
00:18:06Il donne une interview immédiatement.
00:18:08Qu'est-il sur la petite délinquance ?
00:18:10C'est par la solidarité,
00:18:12donc il y a déjà ce basculement
00:18:14de l'agresseur dans la
00:18:16petite délinquance et lui-même une victime
00:18:18d'une société injuste.
00:18:20Donc, la phrase exacte de Mitterrand,
00:18:22c'est par la solidarité
00:18:24que nous combattrons la petite délinquance.
00:18:2682, Badinter
00:18:28prend une circulaire.
00:18:30Circulaire qui fait sortir
00:18:32les policiers dans la rue pour la première fois
00:18:34sur le terrain politique.
00:18:36Que dit cette circulaire ?
00:18:38Cette circulaire dit
00:18:40qu'il faut une immense fermeté sur la grande criminalité
00:18:42et il nous faut
00:18:44des peines alternatives,
00:18:46des aménagements de peines
00:18:48et une autre manière de lutter sur la petite délinquance.
00:18:50Et donc, ne pas envoyer
00:18:52les petits délinquants
00:18:54en prison sur des peines courtes
00:18:56et commence le discours sur le fait que
00:18:58la prison elle-même est criminogène.
00:19:00Ce n'est pas entièrement faux.
00:19:02Mais peu importe.
00:19:04Philippe,
00:19:06ça n'a jamais été prouvé par personne
00:19:08et simplement, les Pays-Bas, eux,
00:19:10ont fait des études, ils ont construit beaucoup de prisons
00:19:12pour avoir des petites peines. Ces prisons ferment aujourd'hui.
00:19:14C'est la seule preuve que nous ayons.
00:19:16Elle va plutôt dans le sens des courtes peines.
00:19:18Je n'ai pas le contraire.
00:19:20Si, vous venez de dire le contraire.
00:19:22Non, je dis simplement que dans la situation actuelle,
00:19:24la prison peut être criminogène.
00:19:26Ah oui, mais ça c'est sûr.
00:19:28Ce n'est pas le fait de punir.
00:19:30Quand vous punissez, il y a déjà eu un crime en général.
00:19:32Ça existe aussi.
00:19:34Ce n'est pas juste la prison qui crée.
00:19:36On ne met pas des innocents en prison
00:19:38qui ressortent grands criminels.
00:19:40Evidemment.
00:19:42Simplement, je vous réponds.
00:19:44On peut en penser ce qu'on veut.
00:19:46Je vous réponds que 1981 est un véritable tournant
00:19:48dans la manière de concevoir.
00:19:50Là où vous avez raison, c'est que derrière,
00:19:52par exemple, Badinter prend une décision très claire.
00:19:54En dessous de 6 mois, vous aménagez.
00:19:56C'est Badinter qui prend cette décision.
00:19:58Donc, notre chauffeur condamné à 2 mois,
00:20:00c'est déjà en 1981 que la décision est prise.
00:20:02Là où vous avez raison,
00:20:04c'est que derrière de 6 mois,
00:20:06on passe à 1 an,
00:20:08puis à 2 ans,
00:20:10sous Nicolas Sarkozy,
00:20:12avant que ça revienne à 1 an
00:20:14ces dernières années.
00:20:16Là où vous avez raison,
00:20:18c'est que ce basculement n'a jamais connu la rupture
00:20:20qu'aurait pu faire ceux qui la combattaient
00:20:22déjà en 1981.
00:20:24Il n'empêche que 1981,
00:20:26et là, en l'occurrence, je ne réponds plus sur le terrain
00:20:28mais sur le peuple qui évoque 1981.
00:20:30Et évidemment, un basculement dans notre manière
00:20:32de concevoir la justice,
00:20:34mais surtout par le biais de la répression.
00:20:36Et qui s'est ensuite, au fil des années,
00:20:38propagé, pas que dans le monde politique,
00:20:40mais également dans le monde médiatique.
00:20:42Ça a contaminé la loi.
00:20:44Arnaud Benedetti,
00:20:46sur ces deux drames...
00:20:48Ça a contaminé la loi.
00:20:50Mais attendez, moi j'ai, par exemple,
00:20:52Frédéric qui nous dit qu'il y a un affaire des clivages droite-gauche.
00:20:54Les Français demandent aux élus de faire leur travail.
00:20:56Leur travail, c'est quoi ?
00:20:58Leur travail, c'est de protéger les concitoyens français
00:21:00aujourd'hui qui sont en souffrance.
00:21:02Vous avez des familles qui sont détruites,
00:21:04qui respectent les règles, qui travaillent,
00:21:06et qui sont trop percutées, au sens propre
00:21:08comme au sens figuré,
00:21:10par des délinquants qui ont été
00:21:12militaires et civilistes parfois,
00:21:14ou sinon qui n'ont peur de rien
00:21:16et qui se jouent du danger.
00:21:18Arnaud Benedetti.
00:21:20Il y a un enjeu de clivage entre la droite et la gauche
00:21:22sur la question de la sécurité, c'est clair.
00:21:24Mais moi, je pense que le point de bascule
00:21:26dans la question de la relation de la gauche à la sécurité,
00:21:28il est même avant 1981.
00:21:30Parce qu'en fait, il y a eu une gauche
00:21:32qui a gouverné dans ce pays pendant
00:21:34des décennies et des décennies, et qui considérait
00:21:36que la question de la sécurité était un enjeu
00:21:38essentiel. Il y a eu quelques grands
00:21:40ministres de l'intérieur de gauche, je ne vais pas citer
00:21:42Clément Sourd, mais par exemple Jules Moix, qui a été un grand
00:21:44ministre de l'intérieur, qui était SFI
00:21:46et pour lequel la question de l'ordre public
00:21:48et la question de la sécurité étaient des enjeux
00:21:50j'allais dire consubstantiels
00:21:52de l'ordre républicain.
00:21:54Mais ça bouge
00:21:56à partir de 68, c'est-à-dire que
00:21:58finalement, c'est après 68
00:22:00où il y a une pensée sociétale
00:22:02qui va remplacer
00:22:04progressivement la pensée républicaine
00:22:06de gauche, et qui va faire que
00:22:08l'on va finalement utiliser
00:22:10une rhétorique de l'excuse, où
00:22:12finalement c'est la société qui est responsable
00:22:14d'une certaine manière de la délinquance.
00:22:16– Création du syndicat d'administrature le 8 juin 1968,
00:22:18vous avez raison, le 8 juin 1968,
00:22:20c'est création du syndicat d'administration.
00:22:22– Le point de bascule, il est là.
00:22:24Après, clairement,
00:22:26attention, il faut se méfier,
00:22:28parce que moi je n'aime pas trop les généralisations
00:22:30toute la gauche, je veux dire, aujourd'hui
00:22:32n'est pas sur une ligne forcément
00:22:34de l'excuse, en l'occurrence.
00:22:36Il y a un certain nombre de personnalités de gauche,
00:22:38je pense par exemple à Manuel Valls,
00:22:40entre autres, il est peut-être bien seul,
00:22:42qui tient un discours, qui est un discours
00:22:44au moins, au niveau du discours, qui est un discours
00:22:46j'allais dire, de fermeté.
00:22:48Après, vous dites,
00:22:50oui, l'enjeu est consensuel,
00:22:52il est consensuel, je le crois en effet,
00:22:54quand on regarde les études d'opinion,
00:22:56dans la société française,
00:22:58où il y a une demande de fermeté, une demande d'autorité
00:23:00qui s'exprime toujours plus, et dont les derniers drames
00:23:02d'ailleurs, viennent à nouveau
00:23:04de l'illustrer de manière,
00:23:06j'allais dire, tragique et dramatique.
00:23:08Mais par contre,
00:23:10il n'y a pas en effet de consensus,
00:23:12aujourd'hui, dans le monde politique.
00:23:14Moi je suis frappé par exemple, quand on regarde
00:23:16les propositions, juste,
00:23:18par rapport à l'actualité politique,
00:23:20je regardais madame Delga,
00:23:22qui prône, aujourd'hui, un Premier ministre
00:23:24de gauche,
00:23:26mais pas de la gauche appartenant
00:23:28au nouveau Front populaire.
00:23:30Je regardais dans les propositions qui sont les siennes,
00:23:32elle fait 5 propositions, elle a fait un tweet, je crois,
00:23:34il y a 24h ou 48h,
00:23:36la question de la sécurité et la question
00:23:38d'immigration n'apparaissent nulle part
00:23:40dans les priorités de madame Delga.
00:23:42Donc ça dit quelque chose, quand même, malgré tout,
00:23:44y compris sur la gauche,
00:23:46qui se veut la gauche du gouvernement.
00:23:48C'est passionnant ce que vous dites, Arnaud,
00:23:50et juste avant la publicité, je le précise,
00:23:52sur les 5 préoccupations des Français,
00:23:54aujourd'hui, pour la rentrée,
00:23:56vous avez en 1 le pouvoir d'achat,
00:23:58en 2 c'est la délinquance et la criminalité,
00:24:00et la question des flux migratoires
00:24:02arrive en 5ème position,
00:24:04au même niveau que les questions environnementales.
00:24:06Donc c'est vrai qu'il y a un logiciel,
00:24:08même au sein de la social-démocratie,
00:24:10peut-être qu'il bug un peu sur les questions
00:24:12de sécurité et de délinquance.
00:24:14On revient dans un instant, on a énormément
00:24:16de témoignages à vous faire entendre,
00:24:18et sur le drame de Valoris,
00:24:20mais également, puisqu'il y a eu un nouveau
00:24:22rodeo urbain, cette fois
00:24:24à Nanterre, avec une femme
00:24:26qui était assise sur un banc,
00:24:28l'homme a perdu le contrôle
00:24:30de sa moto,
00:24:32elle a été percutée par cette moto,
00:24:34il l'a laissée par terre,
00:24:36il a pris la moto,
00:24:38et il est parti.
00:24:40Et il a pris la fuite. La publicité.
00:24:46Un peu plus de 9h30 sur CNews,
00:24:48on va poursuivre l'heure des pros,
00:24:50vous êtes très nombreux à réagir sur les réseaux sociaux,
00:24:52vous avez par exemple
00:24:54une téléspectatrice qui dit
00:24:56la blague d'assassin du gendarme
00:24:58a été dix fois condamnée, jamais de prison.
00:25:00L'école de la délinquance, il l'a pris où du coup ?
00:25:02Voilà aussi les déclarations
00:25:04qu'on peut avoir,
00:25:06et ce décalage qu'il y a,
00:25:08je le répète, ce monde médiatico-politique
00:25:10qui veut en faire des faits divers,
00:25:12alors que la plupart des Français ont bien compris
00:25:14qu'il s'agissait là,
00:25:16puisqu'il se répète de faits de société.
00:25:18On va faire un point d'abord
00:25:20sur l'information avec Isabelle Puyboulot,
00:25:22et revenir sur tous les témoignages,
00:25:24parce que vous avez ces deux drames coup sur coup,
00:25:26la mort du gendarme Comines,
00:25:28et donc cette petite Camilia
00:25:30qui a été fauchée à Valoris jeudi soir.
00:25:32Le point sur l'information avec vous Isabelle.
00:25:34Nouvelle attaque au couteau
00:25:36en Allemagne hier soir.
00:25:38Une femme a poignardé plusieurs personnes
00:25:40dans un bus à Siegen dans l'ouest du pays.
00:25:42Cinq blessés sont à déplorer,
00:25:44dont trois avec un pronostic vital engagé.
00:25:46La suspecte de 32 ans a été arrêtée.
00:25:48À ce stade, selon la police,
00:25:50aucun élément ne va dans le sens
00:25:52d'une attaque terroriste.
00:25:54Le canal de Panama se souviendra de son passage.
00:25:56Un navire marchand a battu
00:25:58le record du bateau ayant la plus grande
00:26:00capacité de transport de marchandises
00:26:02à avoir transité par le Panama.
00:26:04Le porte-conteneurs MSC Marie,
00:26:06long de 366 mètres
00:26:08et d'une largeur de 51 mètres,
00:26:10a traversé le canal avec une capacité
00:26:12de près de 17 700 conteneurs.
00:26:14Une traversée qui lui a coûté
00:26:16plus de 1,3 million de dollars.
00:26:18Et puis dans l'actualité culturelle,
00:26:20les fans d'Oasis retiennent leur souffle.
00:26:22La mise en vente des billets
00:26:24pour la tournée de l'été 2025
00:26:26démarre aujourd'hui.
00:26:28Des tickets assurés de s'arracher rapidement.
00:26:30Les frères Gallagher ont annoncé
00:26:32leur retour mardi pour 17 concerts
00:26:34en Angleterre et en Irlande,
00:26:3615 ans après leur séparation.
00:26:38Merci Isabelle.
00:26:40Je voudrais qu'on revoie le message
00:26:42du papa de la petite Camilia
00:26:44qui a réagi sur les réseaux sociaux hier.
00:26:46Merci pour votre soutien à tous.
00:26:48Mais malheureusement,
00:26:50Camilia ne reviendra pas parmi nous.
00:26:52Les médecins nous ont dit qu'il n'y a plus d'espoir.
00:26:54Le sang n'arrive plus au cerveau.
00:26:56Depuis un bon moment, la vie n'est pas juste.
00:26:58Rien d'autre à dire.
00:27:00On va écouter Audrey Cavallo.
00:27:02Elle est employée de l'auto-école de Valoris,
00:27:04lieu où s'est produit le drame jeudi soir.
00:27:06Émue aux larmes,
00:27:08elle a réagi au micro de CNews.
00:27:10Alors moi, je ne vous cache pas,
00:27:12j'en ai pleuré hier quand je suis sortie.
00:27:14Voilà, encore.
00:27:16Parce qu'on est maman,
00:27:18parce que voilà.
00:27:22Ça nous touche.
00:27:24On est obligés de protéger nos enfants
00:27:26par rapport aux autres.
00:27:28Excusez-moi, je vais être crue.
00:27:30Oui, ça fait chier, il y a des règles sur la route,
00:27:32mais il faut les suivre parce qu'un de ces jours,
00:27:34ce seront vos petits frères, vos petites sœurs.
00:27:36Et là, il ne faudra pas venir vous plaindre
00:27:38pour faire une manifestation ou quoi que ce soit.
00:27:40Ça ne servira à rien, en fait.
00:27:42Donc voilà, si chacun respecte,
00:27:44il y aura déjà moins de morts sur la route
00:27:46et il y aura déjà nos enfants qui seront en sécurité,
00:27:48vos frères, vos sœurs, voilà.
00:27:50C'est tout.
00:27:52Et je vous propose le témoignage également
00:27:54d'une habitante, elle s'appelle Martine.
00:27:56Moi, j'ai entendu des hurlements,
00:27:58j'étais dans mon lit,
00:28:00et je suis venue, j'ai vu la petite fille au milieu
00:28:02de la route,
00:28:04qui perdait beaucoup du sang.
00:28:06Mais ce n'est pas la première fois,
00:28:08ça fait plus de 25 ans
00:28:10qu'on habite ici.
00:28:12Il y a plusieurs fois eu des accidents,
00:28:14parce que même moi, j'ai peur.
00:28:16Je suis obligée de me faire aider pour traverser.
00:28:18Ça fait au moins plus de 30 ans
00:28:20qu'on demande d'avoir des dos d'âne
00:28:22ou des ralentisseurs,
00:28:24même un feu rose.
00:28:26Ce que je retiens dans sa déclaration,
00:28:28elle dit j'ai peur.
00:28:30On a des Français qui n'ont rien demandé
00:28:32et qui ont peur au quotidien.
00:28:34Et puis vous en avez d'autres, des responsables politiques
00:28:36qui vont dire que ce n'est qu'un sentiment,
00:28:38que l'insécurité est un fantasme,
00:28:40alors que les chiffres sont en train d'exploser.
00:28:42Vous n'avez pas pris la parole pour l'instant,
00:28:44Martin Garagnon, je rappelle que vous êtes porte-parole
00:28:46d'Ensemble pour la République.
00:28:48Est-ce qu'on est face à un fait divers,
00:28:50on est face à un drame de la route,
00:28:52ou est-ce qu'il y a quelque chose de plus profond
00:28:54à travers ce qu'il s'est passé à Vallauris ?
00:28:56On est sur un drame de la route, évidemment,
00:28:58mais on n'est pas sur un fait divers du tout.
00:29:00Quand j'entends cette dame que vous venez de diffuser,
00:29:02je veux bien, demain on construit des dos d'âne,
00:29:04on met en place des feux rouges.
00:29:06Mais qui va respecter les dos d'âne et les feux rouges ?
00:29:08C'est ceux qui ne causent pas d'accident,
00:29:10c'est ceux qui respectent déjà la loi.
00:29:12Donc on peut mettre en place ce type de système
00:29:14de prévention, effectivement,
00:29:16ça peut être utile, ça peut éviter des drames.
00:29:18Mais fondamentalement, on voit bien
00:29:20que c'est une question
00:29:22d'état d'esprit plus général.
00:29:24Vous avez des jeunes pour qui la sanction
00:29:26est un fantasme,
00:29:28n'existe plus, n'est pas réelle,
00:29:30n'est pas suffisante, en tout cas n'est pas suffisamment
00:29:32dissuasive, et le vrai problème
00:29:34il est là, il est sur un travail au très long terme.
00:29:36Mettre un dos d'âne, dans deux mois
00:29:38on peut en avoir mis quatre.
00:29:40Pardonnez-moi de vous couper, mais c'est très intéressant,
00:29:42vous dites, pour les jeunes, pour une partie
00:29:44de la jeunesse, moi je préfère parler
00:29:46d'une partie de la jeunesse délinquante.
00:29:48La sanction est un fantasme.
00:29:50C'est très fort de dire ça.
00:29:52Si la sanction est un fantasme, c'est parce qu'il n'y a pas
00:29:54de sanction à la clé.
00:29:56Et aujourd'hui, le maire de Valoriste, est-ce qu'il vous dit
00:29:58la France tue par son laxisme ?
00:30:00Lorsque vous avez été pendant sept ans
00:30:02au pouvoir, et que vous avez un maire
00:30:04d'une commune qui dit la France tue par son laxisme,
00:30:06est-ce que vous considérez,
00:30:08non pas sur les faits très précis,
00:30:10mais de manière générale, qu'on peut
00:30:12avoir une petite part de responsabilité
00:30:14dans ce laxisme ambiant ?
00:30:16Si votre question est de me demander
00:30:18si je suis satisfait de la situation actuelle,
00:30:20la réponse est évidemment non.
00:30:22Il ne faut pas être aveugle
00:30:24pour se satisfaire
00:30:26d'une situation qui, on l'a vu là,
00:30:28parce qu'il y a eu un enchaînement...
00:30:30Je ne vous ai pas demandé si vous étiez satisfait, je vous ai demandé si vous étiez responsable.
00:30:32À partir du moment où vous êtes au pouvoir, vous êtes responsable
00:30:34de tout ce qui se passe.
00:30:36On ne va pas se dédire.
00:30:38Quand vous êtes au pouvoir, vous êtes responsable de tout, y compris
00:30:40de situations que vous pouvez déplorer
00:30:42et regretter, dont parfois vous héritez,
00:30:44mais vous êtes responsable.
00:30:46Donc il ne faut pas chercher à trouver des excuses.
00:30:48J'ai trouvé très intéressant votre débat
00:30:50sur la mise en perspective historique, bas d'intérêt, etc.
00:30:52C'était en soi très intéressant.
00:30:54Ce n'est pas que historique, on est encore en plein de pensées.
00:30:56Avec les conséquences idéologiques que ça a aujourd'hui.
00:30:58Je vous l'accorde tout à fait.
00:31:00Mais je rejoins le témoignage que vous aviez aussi cité,
00:31:02de cette téléspectatrice, qui dit qu'en fait,
00:31:04on s'en fiche à l'heure actuelle,
00:31:06c'est qu'est-ce qu'on fait demain
00:31:08pour que ça cesse, ou en tout cas pour qu'on travaille
00:31:10à limiter ce type de situation.
00:31:12Evidemment, ça pose la question
00:31:14à la fois de la sanction, de l'utilité de la sanction.
00:31:16Je rappelle que la pension,
00:31:18c'est fait pour protéger les concitoyens
00:31:20et les victimes, et pour
00:31:22réinsérer le délinquant, la personne coupable,
00:31:24de la rendre apte
00:31:26à nouveau à vivre en société.
00:31:28Je découvre à l'instant, et pardonnez-moi de vous couper,
00:31:30mais je découvre à l'instant un message, vous savez,
00:31:32de Pierre-Marie Sève, qui a créé l'Institut pour la justice.
00:31:34Dans la justice, 1981
00:31:36a en effet constitué un tournant.
00:31:38Il est un peu long,
00:31:40mais c'est très intéressant.
00:31:42Pas uniquement pour la peine de mort, mais parce que l'arrivée
00:31:44de François Mitterrand, c'est l'arrivée du laxisme assumé.
00:31:46D'abord, parce que dans ses bagages,
00:31:48François Mitterrand emmène un grand nombre
00:31:50de membres du syndicat de la magistrature,
00:31:52qui deviennent conseillers ministériels à la justice,
00:31:54à l'intérieur, à la défense, ou même chez le Premier ministre.
00:31:56Pendant toute la campagne présidentielle,
00:31:58une de ses cibles favorites est Alain Pierrefitte,
00:32:00ministre de la justice de Giscard
00:32:02et ministre en garde contre l'insécurité.
00:32:04Il vote ainsi une excellentissime
00:32:06loi sécurité-liberté, juste avant
00:32:08l'élection, contre laquelle toute
00:32:10la gauche avait défilé.
00:32:12Elle sera presque intégralement
00:32:14supprimée par le pouvoir socialiste.
00:32:16Dès son arrivée, François Mitterrand
00:32:18a ordonné une amnistie géante,
00:32:20libérant des milliers de détenus.
00:32:22Le résultat, 20% de criminalité supplémentaire
00:32:24sur l'année 1981.
00:32:26François Mitterrand, c'est aussi une série d'affaires de magouille,
00:32:28comme l'affaire Urba.
00:32:30Rien à voir,
00:32:32c'est pour ça que je passe.
00:32:34C'est enfin sous Mitterrand qu'a été élaboré un nouveau code pénal
00:32:36français, 1994, sous l'influence
00:32:38de Robert Benatar, et qui a supprimé
00:32:40toutes les peines criminelles.
00:32:42Pas toutes les peines criminelles.
00:32:44Minimales, pardon.
00:32:46Lorsque François Mitterrand arrive au pouvoir,
00:32:48il a à ses côtés un magistrat
00:32:50qui s'appelle Louis Jouanet,
00:32:52et qui va mettre en place
00:32:54une politique de spoil system,
00:32:56de dépouille absolument incroyable.
00:32:58C'est-à-dire que tout ce qui n'était pas
00:33:00dans la doctrine
00:33:02de la défense sociale nouvelle,
00:33:04c'est-à-dire de la culture de l'excuse,
00:33:06en réalité, était barré du point de vue
00:33:08de la carrière. Vous avez donc tous les gens
00:33:10du 5e ministère qui vont faire carrière
00:33:12et effectivement occuper
00:33:14tous les postes clés stratégiques
00:33:16dans les différents ministères concernés.
00:33:18Et Louis Jouanet sera
00:33:20ensuite le conseiller
00:33:22Matignon au moment de la cohabitation.
00:33:24Et donc on va avoir une politique de nomination
00:33:26à tous les étages,
00:33:28qui fait d'ailleurs, ce n'est pas étonnant,
00:33:30vous avez le premier président de la Cour des comptes,
00:33:32le Conseil d'Etat,
00:33:34et toutes les grandes institutions qui sont tenues par des gens
00:33:36de gauche, parce que vous avez su
00:33:38faire de l'antrisme, vous avez su
00:33:40occuper les postes, et aujourd'hui
00:33:42vous êtes à la tête de cette
00:33:44doctrine, je dirais, qui nous a
00:33:46amené à cette culture de l'excuse.
00:33:48Philippe, moi je vous dis bravo,
00:33:50vous avez réussi
00:33:52le résultat d'aujourd'hui, dont
00:33:54Martin veut assumer
00:33:56la responsabilité, et bien
00:33:58je vous dis bravo, parce que vous avez réussi.
00:34:00Voilà le résultat de votre politique.
00:34:02Oui, je le dis avec
00:34:04beaucoup de colère, maîtrisé,
00:34:06parce que ce que
00:34:08les français doivent savoir, Philippe,
00:34:10c'est que ce résultat,
00:34:12c'est le résultat d'une
00:34:14politique de défaillance, voulue
00:34:16et assumée. Est-ce qu'il est normal
00:34:18qu'un syndicat de magistrats aille
00:34:20défiler dans les rues, aille
00:34:22à la fête de l'humain, distribuer
00:34:24des guides pour le manifestant,
00:34:26pour le prisonnier, pour ceci,
00:34:28pour cela ? Est-ce que ça vous paraît
00:34:30normal ? Eh bien moi je dis non.
00:34:32Donc au moins ayez le mérite
00:34:34d'assumer ce que vous avez voulu
00:34:36mettre en place. Pas vous, Philippe, directement,
00:34:38mais ceux qui vous ont inspiré aussi.
00:34:40Moi je trouve ça très bien qu'on refasse
00:34:42les débats d'il y a 40 ans. Je comprends
00:34:44pour toi ça a été un combat
00:34:46de ta jeunesse et de ton engagement
00:34:48politique, mais je trouve ça formidable
00:34:50qu'on refasse les débats d'il y a 40 ans.
00:34:52C'est pas les débats d'il y a 40 ans, c'est un débat actuel, pardonnez-moi.
00:34:54C'est que ce qui s'est passé il y a 40 ans
00:34:56a des conséquences aujourd'hui.
00:34:58Parce que je veux pas prendre point par point
00:35:00ce qu'a dit Georges. La gauche
00:35:02arrivait au pouvoir après 23 ans d'opposition.
00:35:04Donc elle est nommée des gens
00:35:06dans un univers où elle n'avait personne.
00:35:08Et pas aberrant, mais je veux même pas
00:35:10rentrer là-dedans.
00:35:12Le sujet c'est de savoir
00:35:14pourquoi vous avez besoin de mettre
00:35:16en cause une politique décidée il y a 40 ans
00:35:18alors que vous avez passé 20 ans
00:35:20au pouvoir. C'est ça la question que se pose
00:35:22Georges.
00:35:24Oui mais ce qui est insupportable
00:35:26c'est qu'on voit toujours ce débat.
00:35:28C'est pas Philippe et Georges le sujet de ce matin.
00:35:30C'est pas Philippe et Georges qui incarnent
00:35:32la gauche et la droite.
00:35:34On passe du temps sur la politique pénale
00:35:36de 81. Ce qui m'importe c'est
00:35:38qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui.
00:35:40Justement,
00:35:42l'intérêt,
00:35:44et c'est même pas gauche-droite, c'est pas ça le sujet,
00:35:46c'est que philosophiquement, entre
00:35:48la gauche et la droite, et je vous parle pas de ces
00:35:50incarnations politiques, voire politiciennes
00:35:52de ces dernières années, philosophiquement
00:35:54il y a
00:35:56comment est-ce qu'on lutte contre le mal
00:35:58dans la société. Est-ce que toute
00:36:00personne est capable du mal et qu'il faut donc
00:36:02la dissuader de le faire et la punir quand
00:36:04elle fait le mal parce qu'on pense
00:36:06qu'elle peut faire autre chose que le mal
00:36:08ou est-ce que seule la société qu'auront des êtres
00:36:10qui sont bons ? Le débat c'est Rousseau.
00:36:12Ça fait très longtemps, c'est pas 81
00:36:14ça je vous l'accorde, c'est beaucoup plus loin.
00:36:16Mais il y a évidemment
00:36:18ce débat-là,
00:36:20il irrigue toute notre vie politique.
00:36:22Pourquoi 81 est intéressant ?
00:36:24Parce que jusqu'à 81...
00:36:26Oui, oui, pourquoi je vous dis ça ?
00:36:28Je peux finir s'il vous plaît.
00:36:30Ce qui s'est passé après quoi.
00:36:32Justement, si on veut
00:36:34comprendre ce qu'il faut
00:36:36réorienter dans notre manière de concevoir
00:36:38la justice et de concevoir la
00:36:40peine, il faut comprendre d'où ça vient.
00:36:42C'est pas une erreur, c'est pas une
00:36:44bretelle qu'on a prise par hasard. Il y a
00:36:46un combat dans la manière de
00:36:48concevoir. Mais moi je n'explique
00:36:50pas que les uns ont raison, les autres ont
00:36:52tort. Moi je pense franchement
00:36:54que c'était une erreur de
00:36:56concevoir la répression comme elle-même
00:36:58criminogène. Je pense
00:37:00que c'est une erreur. Mais je ne balaye pas d'un verre
00:37:02de main la personne qui ne pense pas comme moi. Je vous dis juste
00:37:04ce débat aujourd'hui, c'est le même.
00:37:06C'est le même.
00:37:08Je peux juste me permettre, Norma,
00:37:10de Pierre Georges à Jean-Pierre
00:37:12Chevènement, en passant par Manuel Valls jusqu'à
00:37:14Bernard Cazeneuve, vous avez vu beaucoup de
00:37:16ministres de l'intérieur de gauche qui pensaient à ce que vous dites.
00:37:18Ah oui ? Ah mais même de droite.
00:37:20Ce qui m'intéresse
00:37:22sur la déclaration...
00:37:24Philippe, je prends un exemple. Parce que c'est vraiment
00:37:26important. Le ministre de la Justice,
00:37:28aujourd'hui, si vous voyez les évolutions, je ne vous cite
00:37:30même pas de nom, ça vous intéresse, vous peut-être,
00:37:32moi je m'en fous. Je vois juste que
00:37:34depuis le moment où la loi
00:37:36change, la seule
00:37:38chose, la seule orientation qui a été
00:37:40prise, c'est un renforcement
00:37:42des droits de la défense
00:37:44dans une procédure
00:37:46qui empêche même l'exercice correct
00:37:48de la justice. Et là,
00:37:50les policiers et les magistrats sont d'accord
00:37:52sur ce point. Ça fait
00:37:5440 ans que ça dure, et pourquoi
00:37:56ça dure ? Parce qu'il y a au début une manière
00:37:58de le concevoir. C'est pour ça que je
00:38:00vous dis que c'est important de l'identifier.
00:38:02Pour mieux le...
00:38:04Vous avez un individu...
00:38:06Justement, ne soyons pas assurés.
00:38:08On n'est pas du tout sur un débat de 80.
00:38:10On n'est pas sur un débat de 80, on est sur
00:38:12le débat qui se passe aujourd'hui avec un individu
00:38:14qui a tué un gendarme
00:38:16puisque ça n'a pas évolué,
00:38:18ou alors ça a empiré.
00:38:20Un individu qui a été condamné à 10
00:38:22reprises, 6 fois pour des délais routiers
00:38:24et qui lundi dernier refuse
00:38:26d'obtempérer et percute un gendarme.
00:38:28Et que vous dit Olivier Faure, simplement, pour vous montrer ?
00:38:30Que vous dit Olivier Faure dans son interview ?
00:38:32La douleur de cette veuve est atroce
00:38:34et la prison
00:38:36n'est pas satisfaisante.
00:38:38C'est le même débat qui se poursuit.
00:38:40Le même.
00:38:42Vous auriez pu citer Lucie Castey
00:38:44qui parlait de fait divers et qu'il ne faut pas prendre des décisions
00:38:46sur une question
00:38:48de prendre des décisions
00:38:50avec sans froid. L'année dernière,
00:38:52au moment de l'affaire Nahel,
00:38:54Lucie Castey,
00:38:56dont je ne suis pas
00:38:58un chaud partisan,
00:39:00a dit que la police
00:39:02et la justice devaient avoir plus de moyens.
00:39:04Non mais attendez, excusez-moi, entre la police et la justice
00:39:06à plus de moyens et ensuite dans la phrase suivante
00:39:08on vous explique que c'est un fait divers.
00:39:10Et dans la troisième phrase, on vous dit
00:39:12qu'il ne faut pas prendre des décisions
00:39:14à la hâte et qu'il faut prendre des décisions
00:39:16sans froid. Quand toute la France insoumise
00:39:18l'année dernière, au moment de l'affaire Nahel,
00:39:20expliquait qu'il fallait aller
00:39:22dans la rue et marcher
00:39:24à côté de la famille de Nahel,
00:39:26pardonnez-moi, dans l'idéologie...
00:39:28Mais il ne réclamait surtout pas un changement de loi ?
00:39:30Bien sûr. Je rappelle la déclaration
00:39:32de Jean-Luc Mélenchon l'année dernière.
00:39:34Il nous demande
00:39:36des appels au calme,
00:39:38on demande la justice.
00:39:40Je me demande s'il n'avait pas utilisé une expression
00:39:42comme les chiens nous demandent des appels au calme.
00:39:44Il faudrait que je retrouve cette déclaration-là.
00:39:46Jean-Christophe.
00:39:48Oui, alors, parce que les gens, aujourd'hui,
00:39:50ils vivent aujourd'hui aussi.
00:39:52C'est vrai que 1981, c'est un débat, c'est important
00:39:54de remettre dans le ring
00:39:56ce qui s'est passé, il faut un peu d'histoire.
00:39:58Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on voit ?
00:40:00On voit effectivement qu'on a un syndicat de la magistrature
00:40:02qui s'est dilué dans la justice
00:40:04et qui, aujourd'hui, occupe aussi des postes-clés.
00:40:06Et notamment les JLD, les juges de la liberté
00:40:08de la détention, etc.
00:40:10Donc, en fait, quand on a des magistrats qui sont sévères
00:40:12et qui veulent être sévères, d'ailleurs,
00:40:14ils nous le disent, il y a Valérie Dervieux qui est venue
00:40:16il y a quelques jours, il y a Béatrice Brugère qui vient assez
00:40:18souvent pour essayer de faire bouger les choses
00:40:20et qu'ils disent quoi ? Ils disent qu'on a un code pénal
00:40:22qui est quand même très sévère. Quand on regarde
00:40:24le quantum de peine, je peux vous dire, ça ne fait pas rigoler.
00:40:26Et, en fait, dans les faits,
00:40:28quand un juge est sévère
00:40:30et qu'il condamne, derrière, il y a tout un système
00:40:32qui fait qu'on fait des remises de peine pratiquement automatiques
00:40:34et qui vous diminue par deux la peine.
00:40:36Quand on a Madame Belloubet,
00:40:38parce que moi, je cite les noms, qui donne
00:40:40une note
00:40:42circulaire pour dire
00:40:44que la prison, c'est l'exception
00:40:46et que pour moins d'un an, il faut faire des aménagements de peine.
00:40:48Et quand vous prenez, par exemple,
00:40:50avec un déferlement de un an de prison,
00:40:52à la fin, vous ne ferez même pas six mois
00:40:54parce qu'à la fin, vous allez finir avec
00:40:56un bracelet électronique
00:40:58à jouer à la PlayStation à la maison, continuez
00:41:00votre deal en bas de votre immeuble.
00:41:02Et ça, les Français le voient. Et ça, ils en ont marre.
00:41:04Alors, on fait effectivement les débats historiques
00:41:06parce que c'est bien de savoir où on est arrivé.
00:41:08Le syndicat et la magistrature, ils nous donnent
00:41:10en gros, c'est Oswald Baudot
00:41:12qui disait, il y a un préjugé favorable
00:41:14pour le voleur contre la police.
00:41:16D'entrée, on a planté le décor, on le sait.
00:41:18Et cette petite musique-là dans le cerveau
00:41:20de ces juges-là est en train de faire
00:41:22son œuvre.
00:41:24Et on voit aujourd'hui qu'on en paye les peaux cassées.
00:41:26Et aujourd'hui, les citoyens français, ils veulent du bon sens.
00:41:28Ils veulent que quand on fasse une connerie,
00:41:30on soit respecté et que surtout, on soit puni.
00:41:32Les chiens de garde nous ordonnent
00:41:34d'appeler au calme. Nous appelons à la justice.
00:41:36Retirez l'action judiciaire
00:41:38contre le pauvre Nahel. Suspendez le policier meurtrier
00:41:40et son complice qui lui a ordiné de tirer.
00:41:42Foutez la paix à l'ambulancier.
00:41:44Les chiens de garde nous...
00:41:4628 juin 2023, Jean-Luc Mélenchon.
00:41:48Jean-Luc Mélenchon a toujours une manière
00:41:50de s'exprimer, évidemment, qui est extrêmement spectaculaire.
00:41:52Je ne me sens pas à la porte-parole
00:41:54de Jean-Luc Mélenchon.
00:41:56Lucie Castex, qui est donc la représentante
00:41:58du Nouveau Front Populaire pour aller à Matignon,
00:42:00il y a deux jours, expliquait
00:42:02que l'affaire...
00:42:04Le tram qui a frappé le gendarme...
00:42:06Donc ce n'est pas eux qui sont responsables de la situation.
00:42:08Ah non, ils ne sont pas au pouvoir, mais ils attendent
00:42:10de l'aide. Ils le réclament.
00:42:12Quasiment, ils l'imposent.
00:42:14Mais juste pour répondre à Jean-Christophe,
00:42:16ça me paraît être le cœur du sujet.
00:42:18Depuis 10 ans, tout gouvernement,
00:42:2010 ans, 15 ans, tout gouvernement confondu,
00:42:22sous Nicolas Sarkozy, sous François Hollande,
00:42:24sous Emmanuel Macron,
00:42:26sauf les deux dernières années,
00:42:28la justice
00:42:30a été la victime des économies budgétaires.
00:42:32C'est ça aussi la réalité.
00:42:34Ce n'est pas une question de moyens.
00:42:36Pour construire des prisons, c'est aussi une question de moyens.
00:42:38Derrière, il y a l'idéologie.
00:42:40La lenteur de la justice,
00:42:42c'est parce qu'on n'en veut pas, en réalité.
00:42:44C'est aussi une question de moyens.
00:42:46Ce n'est pas parce qu'il y a un manque de moyens, c'est parce qu'on n'en veut pas.
00:42:48On ne le veut pas depuis longtemps.
00:42:50Par exemple, demain,
00:42:52je vous dis que les Français aspirent
00:42:54à ce qu'il y ait une révolution idéologique
00:42:56dans la matière dont on pense
00:42:58la justice.
00:43:00Demain, on explique que
00:43:02toucher à un policier ou à un gendarme,
00:43:04c'est 5 ans de prison, et pas moins.
00:43:06D'accord ?
00:43:08Mais le problème, c'est qu'il faut appliquer les peines.
00:43:10Ah non, mais attendez, appliquer les peines, très bien.
00:43:12Mais vous avez entièrement raison.
00:43:14Mais moi, je vous dis que...
00:43:16Le problème, c'est que les lois existent.
00:43:18Le problème, c'est de les appliquer.
00:43:20C'est principalement ça.
00:43:22Mais l'application de la peine, c'est que
00:43:24dès lors qu'aujourd'hui,
00:43:26vous parlez d'une peine,
00:43:28avant le terme peine, il y a un autre mot
00:43:30qui s'appelle aménagement.
00:43:32On pense aménagement de la peine, plutôt qu'on ne pensait
00:43:34sanction. Et il y en a d'autres.
00:43:36Et le juge d'application des peines...
00:43:38Et je trouve que c'est d'une paresse intellectuelle
00:43:40absolue.
00:43:42Ce n'est pas normal qu'un tribunal collégial
00:43:44prononce une peine, par exemple, d'un an,
00:43:46et que derrière, vous ayez dans un cabinet,
00:43:48dans le secret de son cabinet, un juge d'application des peines
00:43:50qui défait cette peine, qui la détricote
00:43:52complètement. C'est pas normal.
00:43:54J'aurais aimé vous faire entendre, mais on manque de temps.
00:43:56L'édito...
00:43:58S'il vous plaît, écoutez-moi, parce que c'est important.
00:44:00Ça rejoint notre sujet. Je rappelle qu'Amaury Comine
00:44:02avait accusé la France d'avoir tué son mari
00:44:04par son insuffisance, son laxisme
00:44:06et son excès de tolérance.
00:44:08Et elle remettait dans son discours
00:44:10bouleversant et courageux le tournant de la justice
00:44:12en 1981. Patrick Cohen lui a répondu
00:44:14dans son édito sur France Inter.
00:44:16Vous savez qu'il a une tribune quotidienne désormais
00:44:18sur France Inter. Que lui répondre ?
00:44:20La peine capitale n'aurait pas sauvé son mari nulle part.
00:44:22À aucune époque, la peur de la mort n'a fait reculer
00:44:24la violence. Ce n'est pas la rigueur du supplice
00:44:26qui prévient le plus sûrement du crime,
00:44:28c'est la certitude du châtiment. C'est l'application
00:44:30des peines qui dissuade davantage que leur aggravation.
00:44:32C'est pour cela que la justice ne devrait pas laisser
00:44:34sans réponse les récidives en série.
00:44:36C'est la dernière déclaration
00:44:38qui me marque.
00:44:40Mais attendez.
00:44:42Il n'y a jamais eu autant de détenus en France.
00:44:4478 000 personnes ont passé l'été
00:44:46en prison, dont 3 500
00:44:48sur des matelas posés
00:44:50au sol. Et c'est pour moi
00:44:52là l'élément essentiel.
00:44:54C'est qu'à laxisme judiciaire
00:44:56ou faiblesse
00:44:58des sanctions, on vous répond
00:45:00attendez la justice est ferme puisqu'il n'y a jamais eu
00:45:02autant de personnes dans les prisons.
00:45:04Ce qui est factuellement vrai.
00:45:06Ça n'a rien à voir en fait.
00:45:08Vous avez une augmentation de population.
00:45:10Vous avez une augmentation de la criminalité.
00:45:12On ne peut pas dire
00:45:14que la justice ne condamne pas.
00:45:16Elle arrive trop tard.
00:45:18Ça condamne trop tard.
00:45:20C'est un problème de moyens et de lenteur de la justice.
00:45:22Deuxièmement, c'est un problème
00:45:24d'aménagement et d'application des peines.
00:45:26C'est un problème de moyens.
00:45:28La question essentielle, c'est les mineurs.
00:45:30Nous sommes d'accord.
00:45:32Qu'est-ce qui a été fait par Mme Belloubet
00:45:34et poursuivi par M. Moretti ?
00:45:36Au lieu de prévoir une condamnation
00:45:38immédiate, c'est-à-dire immédiatement
00:45:40après les faits, ils ont inventé
00:45:42la césure du procès pénal.
00:45:44On dit qu'ils sont coupables, les mineurs,
00:45:46mais on verra dans neuf mois quelle serait
00:45:48éventuellement la condamnation qu'on pourrait prononcer.
00:45:50C'est une question de moyens, ça ?
00:45:52C'est une mention de procédure qui a été
00:45:54voulue par ce gouvernement.
00:45:56On revient dans un instant.
00:45:58C'est un sujet absolument passionnant.
00:46:00Là, on parle des délais routiers.
00:46:02On pourrait parler des tensions
00:46:04dans les manifestations.
00:46:06À juste titre, Georges Fenech rappelait
00:46:08que le syndicat de la magistrature
00:46:10produisait un petit guide du manifestant
00:46:12arrêté. Pourquoi
00:46:14à chaque manifestation, dans des moments de tensions,
00:46:16on voit les mêmes personnes
00:46:18avec les mêmes faits ?
00:46:20Qu'est-ce qui doit se passer ?
00:46:22Est-ce qu'il faut qu'il y ait un policier qui décède
00:46:24lors d'une manifestation pour qu'enfin
00:46:26on prenne des mesures d'urgence ?
00:46:28Pourquoi le garde des Sceaux ne réagit-il pas ?
00:46:30Si vous avez des nouvelles
00:46:32d'Éric Dupond-Moretti,
00:46:34je suis un peu inquiet.
00:46:36Ça fait longtemps que le syndicat de la magistrature
00:46:38s'assoit sur ces interdictions.
00:46:40Le syndicat de la magistrature n'est pas un syndicat de justice.
00:46:42Il l'avait dit.
00:46:44On envoie les systèmes.
00:46:46Dites-moi si je me trompe, il représente 30% des magistrats.
00:46:48Donc le syndicat
00:46:50majoritaire...
00:46:52Le syndicat majoritaire
00:46:54qui n'est pas qualifié de gauche, je crois.
00:46:56Qu'est-ce qu'il dit de tout ça ?
00:46:58Il a condamné précisément
00:47:00qu'il était absolument en désaccord avec le syndicat
00:47:02de la magistrature sur leur dernière prise de temps.
00:47:04Il est majoritaire.
00:47:06Attendez, Philippe.
00:47:08La question, c'est que vous avez des magistrats individuellement
00:47:10qui sont sanctionnés par le conseil de la magistrature
00:47:12pour un tweet, etc.
00:47:14Moi, j'ai pas de problème. Ils ont pris position.
00:47:16Le syndicat de la magistrature qui fait de la politique du matin au soir
00:47:18mériterait quand même une intervention
00:47:20du garde des Sceaux.
00:47:22Donc la question, c'est l'opacité des nominations
00:47:24de la haute magistrature
00:47:26qui décide de beaucoup de choses. Bien sûr que c'est une question...
00:47:28La publicité, on revient dans un instant.
00:47:30On aurait pu en parler pendant deux heures.
00:47:32On revient dans un instant
00:47:34pour la suite de l'heure des pros.
00:47:36On parlera de Matignon
00:47:38avec l'absence de Premier ministre.
00:47:4046 jours sans nouveau gouvernement.
00:47:42C'est historique dans la Ve République.
00:47:44On parlera de Nicolas Sarkozy.
00:47:46On reviendra aussi sur le festival de Deauville
00:47:48avec M. Malouf
00:47:50qui a été évincé.
00:47:52Mais il n'y a pas que lui, visiblement.
00:47:54Maïwenn également aurait été évincé
00:47:56selon nos confrères du Point.
00:47:58On revient dans un instant.
00:48:02...
00:48:04Un peu plus de 10 heures sur CNews.
00:48:06Le Point sur l'information.
00:48:08Isabelle Piboulot, rebonjour.
00:48:10A la une, les mots déchirants
00:48:12et la détresse d'Ampère.
00:48:14Camilla ne reviendra pas parmi nous.
00:48:16Les médecins nous ont dit qu'il n'y a plus d'espoir.
00:48:18Le sang n'arrive plus au cerveau depuis un bon moment.
00:48:20La vie n'est pas juste, a écrit sur Facebook
00:48:22le père de la fillette de 7 ans
00:48:24renversé par un motard à Valoris.
00:48:26Le conducteur de l'engin de 19 ans
00:48:28a été placé en garde à vue.
00:48:30Coupure sociale X suspendue au Brésil.
00:48:32Décision d'un juge de la Cour suprême
00:48:34en raison d'infractions judiciaires.
00:48:36La coupure de X a commencé à l'aube
00:48:38chez certains fournisseurs d'accès à Internet
00:48:40et devrait être complètement réalisée
00:48:42dans la journée.
00:48:44Son propriétaire Elon Musk dénonce
00:48:46une destruction de la liberté d'expression
00:48:48à des fins politiques.
00:48:50Enfin, la Cour pénale internationale et l'Ukraine
00:48:52réclament l'arrestation de Vladimir Poutine
00:48:54au cours de sa prochaine visite
00:48:56en Mongolie.
00:48:58La Russie a émis un mandat d'arrêt
00:49:00à l'encontre du président russe
00:49:02pour des suspicions de déportation illégale
00:49:04d'enfants ukrainiens vers la Russie.
00:49:06Mais le Kremlin se dit serein.
00:49:08Vladimir Poutine est attendu
00:49:10mardi en Mongolie.
00:49:12Merci Isabelle pour le point sur l'information.
00:49:14Vous êtes toujours très nombreux à réagir
00:49:16sur les réseaux sociaux, mais pas que.
00:49:18Je reçois le message d'un de nos confrères
00:49:20Raphaël Stainville du JDD
00:49:22qui me dit qu'il n'y a pas de surpopulation carcérale
00:49:24mais une sous-dotation carcérale.
00:49:26Sous-équipement immobilier, sous-dotation carcérale.
00:49:28Parce que le taux d'incarcération
00:49:30est conforme à la moyenne européenne.
00:49:32Donc là-dessus, on est dans les clous.
00:49:34Quand on se compare, il faut toujours se comparer
00:49:36un petit peu aux voisins.
00:49:38Je pensais qu'on nous avait promis 15 000 places de prison
00:49:40dès 2017.
00:49:42On les a mis en place à peu près en France.
00:49:4496 000 en Grande-Bretagne.
00:49:46Cherchez l'erreur.
00:49:48Ça a le mérite d'être clair.
00:49:50On va parler de politique à présent puisque ça fait
00:49:5246 jours que le gouvernement Attal
00:49:54est démissionnaire, 46 jours
00:49:56qu'on n'a toujours pas de successeur.
00:49:58Alors normalement,
00:50:00la fumée blanche, on va l'apercevoir
00:50:02avant dimanche soir
00:50:04et les Français commencent
00:50:06à s'impatienter. Vous avez 7 Français
00:50:08sur 10 qui n'ont pas confiance
00:50:10en Emmanuel Macron pour qu'un gouvernement
00:50:12soit formé mais qu'il corresponde
00:50:14surtout aux attentes des Français.
00:50:16Aux attentes en matière de sécurité,
00:50:18en matière de questions migratoires,
00:50:20en matière également
00:50:22économiques. Nicolas Sarkozy est sorti
00:50:24du silence dans les colonnes du Figaro
00:50:26hier. Il appelle à ce que
00:50:28les républicains prennent les rênes
00:50:30de ce gouvernement. C'est bien gentil
00:50:32de proposer un pacte législatif
00:50:34mais au-delà d'un projet,
00:50:36il faut le porter ce projet. C'est de l'intérieur
00:50:38qu'on change les choses. Voilà ce qu'il dit
00:50:40Nicolas Sarkozy, l'ancien président de la République
00:50:42qu'il considère également
00:50:44que Bernard Cazeneuve, c'est en quelque sorte
00:50:46une fausse bonne idée. Célia Gruyère
00:50:48revient sur cet entretien.
00:50:50Face à la gravité de la situation
00:50:52de la France, il devient urgent
00:50:54de nommer un gouvernement pour Nicolas Sarkozy.
00:50:56Il appelle les républicains
00:50:58à travailler avec Emmanuel Macron dans une
00:51:00interview au Figaro. Maintenant, la grande
00:51:02question est d'éviter que la France ne sombre dans
00:51:04une situation où il y a tant de périls.
00:51:06C'est pourquoi il n'y a pas d'autre choix que d'aider le président
00:51:08de la République. C'est l'intérêt supérieur
00:51:10de la nation qui le commande, quoi que l'on pense
00:51:12de son bilan par ailleurs. Par ailleurs,
00:51:14l'ex-chef de l'Etat ne mâche pas ses mots
00:51:16à l'encontre de la France insoumise
00:51:18qui pousse pour une nomination de Lucie Castex
00:51:20comme Premier ministre.
00:51:22De surcroît, l'extrême gauche dans notre pays ne veut pas
00:51:24gouverner. Il s'agit bien davantage à une
00:51:26tentative de coup d'Etat de la France insoumise
00:51:28que d'une volonté d'alternance démocratique
00:51:30face à une situation parlementaire impossible
00:51:32à dénouer. C'est peu de dire que
00:51:34les motifs d'inquiétude sont nombreux.
00:51:36Quant à la possibilité d'un Bernard Cazeneuve
00:51:38matignon, Nicolas Sarkozy se montre
00:51:40peu enthousiaste. Bernard Cazeneuve
00:51:42est un homme de qualité, loin des caricatures
00:51:44que l'on trouve chez d'autres responsables de gauche
00:51:46mais qui hélas porte sans doute de façon
00:51:48un peu injuste la tunique d'un hollandisme
00:51:50finissant. Une gauche dont il tient
00:51:52en partie responsable du drame de Mougin
00:51:54où un gendarme a été tué
00:51:56lors d'un refus d'obtempérer. Quand la gauche
00:51:58a été au pouvoir, elle a démantelé l'arsenal
00:52:00sécuritaire que nous avions mis en place.
00:52:02Avec la peine planchée, le meurtrier de Mougin
00:52:04n'aurait vraisemblablement pas été en liberté.
00:52:06Donc quand on dit que rien n'a été fait depuis
00:52:0850 ans, c'est un mensonge car la droite
00:52:10et la gauche en matière de sécurité, ce n'est
00:52:12pas la même chose. Nicolas Sarkozy insiste
00:52:14pour gérer la crise, la gauche
00:52:16n'est pas la solution. Les républicains
00:52:18doivent accepter de travailler avec
00:52:20la Macronie. Et je me tourne vers vous
00:52:22Arnaud Beneletti, si la gauche selon
00:52:24l'ancien président de la République n'est pas la solution
00:52:26c'est que la France est à droite
00:52:28et qu'aujourd'hui le centre
00:52:30de gravité penche à droite
00:52:32et chose quand même inédite
00:52:34au-delà de ce fiasco
00:52:36et de ce chaos politique, on pourrait avoir
00:52:38un premier ministre de gauche
00:52:40alors que la France est à droite. Oui parce qu'en fait
00:52:42il y a deux réalités, il y a la réalité électorale
00:52:44et la réalité parlementaire. La réalité
00:52:46électorale c'est vrai, vous avez raison
00:52:48quand on regarde les résultats des élections du 7
00:52:50juillet, le baril centre est plutôt
00:52:52à droite, voire clairement à droite
00:52:54en l'occurrence dans l'expression électorale
00:52:56mais après vous avez la réalité
00:52:58parlementaire et la réalité parlementaire
00:53:00c'est qu'en effet vous avez un bloc de gauche
00:53:02avec à peu près 197
00:53:04députés et notamment
00:53:06un groupe socialiste avec plus de 60 parlementaires
00:53:08et clairement
00:53:10vraisemblablement, j'imagine que
00:53:12dans le calcul que fait
00:53:14le président de la république lorsqu'il essaye
00:53:16finalement de faire émerger
00:53:18une majorité qui sera très relative d'ailleurs
00:53:20parce que je pense que cette assemblée
00:53:22est finalement confrontée
00:53:24à une majorité totalement impossible
00:53:26sur la durée et je ne crois
00:53:28pas du tout, d'ailleurs pas plus que je pensais
00:53:30que la législature précédente irait jusqu'à son terme
00:53:32je crois encore moins que cette législature
00:53:34ira jusqu'à son terme
00:53:36mais en fait le défi
00:53:38pour le président de la république c'est de pouvoir
00:53:40nommer un gouvernement
00:53:42et un chef du gouvernement
00:53:44qui ne soit pas censuré immédiatement
00:53:46ce qui nous précipiterait dans une crise
00:53:48institutionnelle tout à fait exceptionnelle
00:53:50sous la 5ème république
00:53:52et qui pour le coup
00:53:54mettrait face à ces responsabilités
00:53:56politiques et même institutionnelles
00:53:58le président de la république
00:54:00donc il fait certainement, on verra ce qui va se passer
00:54:02parce que les choses peuvent évoluer et puis Emmanuel Macron
00:54:04nous a tellement par le passé
00:54:06j'allais dire surpris
00:54:08dans les nominations de dernière minute
00:54:10de ses premiers ministres
00:54:12mais il fait vraisemblablement le pari
00:54:14peut-être qu'il faut aller chercher une personnalité de centre-gauche
00:54:16parce que sur le plan parlementaire
00:54:18sur le plan de l'arithmétique parlementaire
00:54:20uniquement sur le plan de l'arithmétique parlementaire
00:54:22il aura plus de facilité finalement à faire émerger
00:54:24une majorité très relative
00:54:26en ayant une personnalité de gauche
00:54:28ensuite
00:54:30ce qui est plutôt surprenant parce qu'en fait l'épée de Damoclès
00:54:32au-dessus du prochain gouvernement
00:54:34c'est le rassemblement national
00:54:36et eux qui seront les juges de paix
00:54:38c'est-à-dire que le rassemblement national
00:54:40censurerait plus facilement
00:54:42un premier ministre
00:54:44des républicains ou de centre-droite
00:54:46que par exemple
00:54:48un premier ministre de centre-gauche
00:54:50pour l'instant ils n'ont pas dit, ils ont clairement dit
00:54:52que s'il y avait un gouvernement
00:54:54Nouveau Front Populaire que là en effet
00:54:56ils censuraient
00:54:58tous les groupes d'ailleurs parlementaires
00:55:00hors les groupes du Nouveau Front Populaire
00:55:02qui ont annoncé qu'ils censuraient
00:55:04un gouvernement du Nouveau Front Populaire
00:55:06quelle que soit la personnalité qui le conduirait
00:55:08mais la vérité c'est qu'aujourd'hui
00:55:10en fin de compte
00:55:12le président de la république
00:55:14on dit il est maître des horloges
00:55:16il joue le temps
00:55:18mais la réalité c'est qu'il n'est pas maître des horloges
00:55:20et qu'il ne joue pas le temps et que le temps joue contre lui
00:55:22le temps joue contre lui
00:55:24parce que encore une fois il se retrouve
00:55:26dans une situation qui sur le plan institutionnel
00:55:28est totalement exceptionnelle
00:55:30et qu'in fine si la crise
00:55:32d'instabilité se poursuit
00:55:34sur la durée, ça sera
00:55:36vraisemblablement sa légitimité politique
00:55:38qui sera mise en question par les oppositions
00:55:40et pas seulement par les oppositions
00:55:42donc il a intérêt à trouver une solution
00:55:44très rapidement et surtout que cette solution
00:55:46ne soit pas sanctionnée
00:55:48tout de suite par l'assemblée nationale
00:55:50le président Nicolas Sarkozy
00:55:52invite les LR
00:55:54à prendre les rênes
00:55:56mais j'ajoute encore faut-il
00:55:58que le président Emmanuel Macron
00:56:00veuille bien leur laisser les rênes
00:56:02or j'ai pas le sentiment
00:56:04que le président donne des signes
00:56:06en tout cas qu'il a totalement perdu
00:56:08le pouvoir législatif
00:56:10nous serons en cohabitation
00:56:12donc encore faudrait-il qu'il y ait un message clair
00:56:14du président de la république
00:56:16disant voilà nous avons perdu l'élection
00:56:18donc aujourd'hui je fais jouer
00:56:20la constitution dans sa lecture parlementaire
00:56:22article 20
00:56:24et je remets effectivement les clés
00:56:26de la politique à par exemple
00:56:28un Laurent Woukien, un Xavier Bertrand
00:56:30quelqu'un de droite par exemple
00:56:32de ce que dit Nicolas Sarkozy
00:56:34moi j'entends
00:56:36il faut encore faut-il que le président Macron
00:56:38veuille bien remettre les clés
00:56:40Emmanuel Macron ne veut absolument pas de cohabitation
00:56:42il veut une coalition
00:56:44ça va à une crise majeure
00:56:46il a raison
00:56:48il y a un problème quand même avec LR
00:56:50LR est un groupe parlementaire avec 47 députés
00:56:52c'est aussi extrêmement difficile
00:56:54parlementaire avec 47 parlementaires
00:56:56de revendiquer
00:56:58Matignon
00:57:00donc ça c'est quand même aussi une réalité
00:57:02vous avez entièrement raison mais quand on regarde par exemple
00:57:04le groupe socialiste et apparenté ce sont 66
00:57:06donc vous voulez avoir
00:57:08un premier ministre qui appartient
00:57:10à un groupe qui a 66 députés
00:57:12avec une France qui est à droite
00:57:14je vous explique
00:57:16quel est le calcul vraisemblable du président de la république
00:57:18le calcul du président de la république
00:57:20est-ce qu'il est raccord avec
00:57:22la volonté des français
00:57:24et avec la réalité
00:57:26des votes des français
00:57:28il faut qu'il soit raccord
00:57:30avec l'arithmétique parlementaire
00:57:32or je trouve que
00:57:34le coup de pression de Nicolas Sarkozy sur les républicains
00:57:36parce que son interview est destiné aux républicains
00:57:38intervient presque
00:57:40oui
00:57:42tout de même entre les lignes
00:57:44et même dans les lignes il y a une critique des républicains
00:57:46ce n'est pas nouveau celui-là
00:57:48pour leur dire parce que Laurent Wauquiez a quand même
00:57:50une attitude extrêmement en retrait
00:57:52depuis le 7 juillet
00:57:54c'est-à-dire qu'il a publié un sondage de conditions
00:57:56de lignes rouges mais tout en prévenant
00:57:58qu'il ne voulait participer
00:58:00à aucune coalition et aucun gouvernement
00:58:02il n'a pas dit cohabitation
00:58:04il a dit coalition
00:58:06il a fermé les portes
00:58:08au fait que les républicains prennent
00:58:10pleinement leur part
00:58:12il a dit refus d'une coalition
00:58:14il n'a pas dit refus d'une cohabitation
00:58:16mais Georges
00:58:18il ne peut pas y avoir autre chose qu'une coalition
00:58:20dans la situation
00:58:22il y aura
00:58:24nécessairement une cohabitation
00:58:26vous le vouliez ou non ?
00:58:28c'est une cohabitation qui reposera
00:58:30forcément sur une coalition
00:58:32personne n'a la majorité
00:58:34donc tu ne peux pas avoir un gouvernement
00:58:36sans coalition
00:58:38il y a quand même
00:58:40une cohabitation ça implique une alternance
00:58:42véritable, claire et nette
00:58:44on a eu 3 cohabitations sous la 5ème république
00:58:46elles ont toujours été le symbole
00:58:48d'une alternance
00:58:50le problème c'est que là vous ne voyez pas une véritable alternance
00:58:52sauf que les français
00:58:54majoritairement veulent que le président
00:58:56de la république qui se mette en retrait
00:58:58soit juste un arbitre
00:59:00dans cette situation
00:59:02et consulte de manière très passive
00:59:04vous avez un président de la république
00:59:06qui est omniprésent ces 10 derniers jours
00:59:08qui confond la star academy
00:59:10avec la construction d'un gouvernement
00:59:12quand vous consultez
00:59:14vous vous amenez sur le perron de l'Elysée
00:59:16que ensuite vous dites pour la seconde consultation
00:59:18on enlève et le nouveau front populaire
00:59:20et le rassemblement national
00:59:22et Eric Ciotti
00:59:24merci vous parlez d'une république
00:59:26complètement instable
00:59:28là aujourd'hui c'est la sensation
00:59:30qu'ont les français
00:59:32le président de la république a fait le choix de ne pas avoir une lecture complètement parlementaire
00:59:34de la constitution
00:59:36il aurait pu très bien faire censurer par l'assemblée nationale
00:59:38ce qui leur a été censuré
00:59:40un gouvernement casse tête ou un autre nom
00:59:42du nouveau front populaire
00:59:44ça aurait tenu moins d'une semaine
00:59:46il n'a pas fait ce choix là
00:59:48il a fait le choix de prendre sur lui
00:59:50de lui même censurer ce gouvernement
00:59:52en disant il n'aura pas la majorité
00:59:54à partir de ce moment là
00:59:56il prend la charge de la responsabilité
00:59:58sur lui
01:00:00vous êtes gentil en un mot ça va être un peu plus difficile
01:00:02j'ai essayé d'en avoir deux
01:00:04sur les propos de monsieur Sarkozy
01:00:06ça devrait être un honneur
01:00:08pour tout un chacun de gouverner son pays
01:00:10lorsqu'en plus on est dans une situation aussi inédite et historique
01:00:12que celle que nous connaissons
01:00:14lorsqu'on peut le faire
01:00:16sur la terminologie de la cohabitation
01:00:18un point je vous rejoins tout à fait monsieur Benedicti
01:00:20on n'est pas dans une situation de cohabitation
01:00:22je vous prends les deux derniers exemples que vous avez évoqués
01:00:24la dernière 97
01:00:26Lionel Jospin la gauche plurielle
01:00:28il y a 30 députés de plus
01:00:30que la majorité absolue
01:00:32de la gauche plurielle
01:00:34et 93 Balladur il a 472 députés
01:00:36sur 577
01:00:38là l'alternance elle est claire
01:00:40c'est une cohabitation
01:00:42les français ont voté pour l'application d'un programme
01:00:44rien que de ce programme là
01:00:46pourquoi est-ce que le président Emmanuel Macron n'est pas entré et qu'il consulte
01:00:48parce qu'il n'y a pas d'alternance claire
01:00:50que les français ont voulu au soir du second tour
01:00:52donc il est obligé de prendre les rênes aussi
01:00:54de consulter pour savoir comment les choses peuvent se mettre en place
01:00:56c'est là qu'est toute la différence
01:00:58et c'est pour cela que le terme de cohabitation
01:01:00il est galvaudé dans cette circonstance là
01:01:02parce qu'il n'y a pas eu de choix clair d'alternance
01:01:04d'expression claire d'alternance de la part des français
01:01:06ça n'est pas une situation de cohabitation
01:01:08que celle qu'on a connue
01:01:10et donc il peut y avoir des désaccords tout simplement
01:01:12il peut y avoir des coalitions sur des textes
01:01:14et sur le choix de la personnalité
01:01:16quelle que soit sa couleur politique
01:01:18elle n'aura pas de majorité
01:01:20l'objectif n'étant pas tant d'avoir une majorité absolue qui est impossible
01:01:22c'est plus de ne pas avoir de majorité absolue
01:01:24contre soi pour qu'une motion de censure passe
01:01:26un choix comme monsieur Cazeneuve
01:01:28qui est effectivement clairement identifié à gauche
01:01:30sans être dans le jeu des partis
01:01:32c'est quelqu'un aussi qui parle à un électorat
01:01:34des députés de droite
01:01:36parce qu'il est très clair sur des sujets régaliens
01:01:38il est très clair sur la laïcité, sur la lutte contre les communautarismes
01:01:40il est très clair sur la sécurité
01:01:42c'est quand même le ministre de l'intérieur qui a géré les attentats
01:01:44il y a une dizaine d'années
01:01:46et on peut aussi trouver des exemples à droite
01:01:48de personnalités de droite qui sont clairement marquées à droite
01:01:50mais qui parlent aussi à un électorat de gauche
01:01:52c'est là dessus que ça va se jouer pour rassembler le plus largement possible
01:01:54j'ai l'impression quand même qu'on a demandé aux français
01:01:56de se mobiliser
01:01:58dans les urnes
01:02:00ils l'ont fait en juin
01:02:02et ça fait 50 jours que vous n'êtes pas capable
01:02:04de construire un gouvernement
01:02:06et que vous faites durer un suspense
01:02:08qui pour l'instant est supportable
01:02:10mais je pense que plus les jours passent
01:02:12plus les français sont impatients
01:02:14et sont désabusés
01:02:16parce que par 3 fois
01:02:18ils ont dit non à la Macronie
01:02:20aux européennes
01:02:22au premier tour des législatives
01:02:24puis au second tour des législatives
01:02:26et à travers ce qui est en train de se passer
01:02:28on est en train de revivre
01:02:30parce que les élections législatives en 2022 aussi
01:02:32il n'y a pas eu de majorité
01:02:36mais en tous les cas on est en train de revivre
01:02:38ce qui pouvait se passer en 2005
01:02:40avec le référendum
01:02:42il nous reste une petite minute
01:02:44on devait parler du festival de Deauville
01:02:46on en parlera ce soir dans l'heure des pro 2
01:02:48mais je voulais terminer par une toute dernière déclaration de Nicolas Sarkozy
01:02:50sur les jeux olympiques
01:02:52et la question que je me pose c'est
01:02:54est-ce que finalement les JO
01:02:56c'est pas l'antithèse du wokisme
01:02:58de l'épreuve sportive
01:03:00attendez ce qu'on a vécu
01:03:02pendant les jeux olympiques
01:03:04c'est à l'opposé
01:03:06de ce qu'on a vécu pendant la cérémonie
01:03:08on a vu des français qui avaient faim
01:03:10de drapeaux tricolores, de marseillaises
01:03:12d'excellence, de compétition, de mérite de travail
01:03:14de moments d'exaltation partagés
01:03:16on avait vu des gens qui étaient fiers d'être français
01:03:18et qui soutenaient leurs compatriotes
01:03:20sans jamais détester les autres
01:03:22les français aiment la compétition, la récompense, la diversité de talents
01:03:24on est bien loin du nivellement
01:03:26de l'égalitarisme de la société horizontale
01:03:28les JO ont été une grande démonstration
01:03:30de l'utilité de la verticalité
01:03:32et du dépassement de soi
01:03:34de la valorisation de la performance
01:03:36on était aux antipodes
01:03:38de la pensée wok
01:03:40est-ce qu'il y a finalement
01:03:42un monde qui sépare la cérémonie des JO
01:03:44et les JO ?
01:03:46non mais le wokisme, outre la cérémonie
01:03:48en effet, mais même
01:03:50je dirais le progressisme
01:03:52post-moderne
01:03:54évidemment c'est inégalitaire
01:03:56c'est qu'une question de chauvinisme
01:03:58comme on dirait aujourd'hui
01:04:00on s'encourage les uns les autres, moi j'étais à Paris
01:04:02il y avait en effet des drapeaux français partout
01:04:04on s'encourageait, personne n'avait de mal
01:04:06d'ailleurs même le service public a été accusé de trop de patriotisme
01:04:08ça c'est exceptionnel
01:04:10c'est un député de la France Insoumise
01:04:12qui s'était énervé en disant il y a trop de chauvinisme
01:04:14je sais pas, il y avait des évidences
01:04:16qu'on était pour tout le monde pendant quelque temps
01:04:18et le sport offre ça, mais de manière générale
01:04:20est-ce que vous avez l'impression qu'il y a eu un décalage
01:04:22que vous avez séparé cette cérémonie
01:04:24que certains ont dit c'était la cérémonie
01:04:26l'apogée du wookies et finalement
01:04:28oui bah moi oui
01:04:30évidemment vu ce que j'ai dit
01:04:32sur certains passages de cette cérémonie
01:04:34oui je le pense, mais simplement tout le monde aura remarqué
01:04:36que tous les concourants
01:04:38n'étaient pas sur le podium, il n'y avait pas une place pour tout le monde
01:04:40tout le monde n'avait pas gagné
01:04:42il n'y avait que trois qui gagnaient
01:04:44un grand merci à tous les six parce que c'était une émission passionnante
01:04:46sur le fond comme sur la forme
01:04:48vraiment, donc c'était un plaisir de faire
01:04:50cette rentrée du samedi matin
01:04:52avec vous six
01:04:54on espère voir la fumée blanche dimanche soir