Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche
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00:00:00Quasiment 9 heures sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pros.
00:00:04A la une ce matin, la découverte de Notre-Dame immaculée ravive l'esprit français.
00:00:09Notre-Dame rayonne et derrière ce miracle architectural, 2000 compagnons,
00:00:14ils sont charpentiers, artistes, peintres, menuisiers, sculpteurs, offrant le meilleur de l'artisanat sur notre sol,
00:00:22le plus beau d'une culture française transmise de génération en génération.
00:00:26Notre-Dame et ses mécènes, 340 000 donateurs venus de 104 pays différents par 1 euro d'argent public.
00:00:33Notre-Dame, c'est aussi une loi d'exception, dispositif clé qui a permis de sortir des lourdeurs administratives,
00:00:39d'accélérer le processus de restauration et de rendre ce joyau dans les temps.
00:00:44Notre-Dame, c'est un général aux commandes, le général Jean-Louis Georgelin,
00:00:47décédé brutalement en août 2023 à qui le Président de la République a rendu hommage hier.
00:00:53Si on veut, on peut, comme pour la tenue des Jeux Olympiques, le chef de l'État a tenu sa promesse.
00:00:59Et c'est alors qu'on se demande pourquoi ces grandes réussites se font si rares.
00:01:04Pourquoi ne pas voir la France comme un édifice en flamme aux fondations sur le point de s'effondrer ?
00:01:09La santé, l'éducation, la sécurité comme exemple concret, un monument millénaire qu'on doit protéger, faire renaître.
00:01:17On casse les codes, on fait de l'exception la norme pour rebâtir la renaissance de Notre-Dame.
00:01:23Doit-elle servir d'exemple pour les prochaines générations ? Et on en parlera dans cette émission.
00:01:29Mais avant cela, c'est le point sur l'information avec vous Marine Sabourin.
00:01:32Chère Marine, bonjour.
00:01:33Bonjour Eliott, bonjour à tous.
00:01:35À neuf jours de la rencontre entre Bruno Rotailleau et son homologue britannique Yvette Cooper,
00:01:40le ministre de l'Intérieur s'est dit prêt à engager un bras de fer avec Londres.
00:01:43Il appelle le Royaume-Uni à ne pas se contenter de déléguer le gardiennage de sa frontière à la France.
00:01:48Deux hommes ont été arrêtés hier en Isère lors d'un go-fast.
00:01:51Un convoi de véhicules qui transportent des stupéfiants 23 kilos de cocaïne pour une valeur estimée à plus d'un million d'euros ont été retrouvés.
00:01:58Les interpellés ont 24 et 30 ans et ont été mis en examen.
00:02:02Et puis en Syrie, les djihadistes et leurs alliés ont pris le contrôle de la majeure partie d'Alep, deuxième ville du pays.
00:02:09Ils sont entrés dans la ville après deux jours d'offensive contre les forces gouvernementales.
00:02:13L'armée syrienne annonce avoir déployé des renforts et avoir gagné plusieurs positions.
00:02:18Voilà pour l'essentiel de l'actualité, Eliott.
00:02:21Merci, chère Marine, pour le point sur l'information.
00:02:23Charles Dornelas, Alexandre Devecchio, Martin Garagnon, Philippe Guybert, bonjour à tous les quatre.
00:02:29Bonjour.
00:02:30On a beaucoup de choses à traiter ce matin et on va commencer avec un témoignage
00:02:35parce que le proviseur qui avait été menacé de mort, le proviseur du lycée Maurice Ravel, est sorti du silence.
00:02:42Ce que vous allez voir est saisissant. Pourquoi ?
00:02:44Parce que ce proviseur qui raconte ce qu'il a vécu, il ne parle pas à visage découvert.
00:02:51On ne verra pas son visage parce qu'il est menacé, vous l'avez bien compris.
00:02:55Peut-être parce qu'aujourd'hui, il n'est pas suffisamment soutenu.
00:02:58Parce qu'un professeur ou un proviseur qui entend lutter contre l'islam radical,
00:03:04contre l'antrisme islamiste dans les écoles, est en danger.
00:03:08Et pour toutes ces raisons, on ne verra pas son visage.
00:03:11Est-ce que c'est une défaite française ?
00:03:14Et que faire justement pour qu'aujourd'hui, un proviseur qui lutte contre l'islam politique
00:03:20soit au plus près des gens et soit justement à la lumière, mis dans la lumière et non dans l'ombre ?
00:03:27Ce sera la grande question qu'on va se poser.
00:03:29Vous voyez le sujet de Michael Dos Santos et Corentin Alonso.
00:03:33Je rappelle qu'en février dernier, l'ancien proviseur du lycée Maurice Ravel de Paris,
00:03:36après avoir demandé à une élève de retirer son voile, avait été menacé à plusieurs reprises.
00:03:41L'adolescence avait déclaré avoir été jufflée.
00:03:44Philippe Gaillou avait alors reçu des menaces de mort.
00:03:47Et il a pris la parole dans un colloque.
00:03:49On voit le sujet ? On en parle juste après.
00:03:53Cette chaise vide est celle de Philippe Le Guillou.
00:03:57Dix mois après avoir reçu des menaces de mort, le proviseur du lycée Maurice Ravel
00:04:02témoigne à distance pour des raisons de sécurité.
00:04:05Un danger qu'il a longtemps nié.
00:04:07Je disais un peu même pas peur.
00:04:09Et en fait, je n'avais pas vraiment réalisé que dans mon quotidien, je n'avais plus les mêmes attitudes.
00:04:16Je ne sortais pas dans le quartier.
00:04:18Si je me promenais, je regardais ce qui se passait derrière moi.
00:04:22Philippe Le Guillou assure avoir été épaulé par son établissement, des parents d'élèves et l'État.
00:04:27Celui qui est aujourd'hui retraité regrette néanmoins l'absence de soutien psychologique, mais aussi certaines réactions.
00:04:34Je dirais que les désaccords, c'était plus quelques élèves.
00:04:40Aussi au niveau politique, c'est vrai que l'extrême gauche avait des commentaires assez désobligeants.
00:04:48Jean-Michel Blanquer était également présent lors de ce colloque sur la laïcité.
00:04:53Pour l'ancien ministre de l'Éducation nationale, le chemin parcourir est encore long.
00:04:58On voit bien qu'il y a encore à faire et que ce qu'il y a à faire est aussi non seulement du côté des institutions,
00:05:03mais aussi du côté de la société, aussi en termes d'influence.
00:05:06On a beaucoup parlé de la jeunesse parce qu'aujourd'hui, ce qui est très important,
00:05:09c'est d'avoir un travail d'influence sur la jeunesse pour caler des modes de raisonnement républicains, laïcs.
00:05:15La semaine dernière, un homme de 27 ans qui avait appelé à brûler vif Philippe Guillou
00:05:20a été condamné à lui verser 3000 euros de dommages et intérêts. Le parquet a fait appel.
00:05:25Et justement, sur les menaces très concrètes dont il a été victime, notamment en ligne,
00:05:31le Figaro, hier, a pu recenser les trois décisions de justice avec trois menaces différentes.
00:05:38On va voir ensemble les messages qui ont pu être diffusés en ligne.
00:05:44Par exemple, évidemment, on n'a pas mis le texte d'une extinction, mais vous le comprenez,
00:05:52il faut sa mère 105 heures de travaux d'intérêt général. C'est une dinguerie.
00:05:57Il faut le brûler vif, ce chien. Un stage de citoyenneté, un stage de citoyenneté.
00:06:03Il faut aller lui en mettre deux à ce fils de lâche.
00:06:06Dix mois d'emprisonnement avec sursis.
00:06:08Toutes ces personnes risquaient cinq ans d'emprisonnement, si je ne m'abuse, et 75 000 euros d'amende.
00:06:14Donc, il y a aussi la question de la justice et de la réponse pénale là-dedans.
00:06:18Après le tollé général et les nombreux messages d'amis et de collègues que j'ai reçus,
00:06:22on a compris que cette peine était faible et qu'elle envoyait un message négatif au personnel de l'éducation nationale.
00:06:29Monsieur Guillou, on ne voit pas son visage aujourd'hui. Alors pourquoi, Alexandre Devecchio ?
00:06:35Parce qu'il se protège et sans doute on peut le comprendre.
00:06:40Mais le symbole que ça envoie, c'est que ce sont ceux qui défendent la France,
00:06:46qui doivent instruire nos enfants qui sont obligés de se cacher et de raser les murs.
00:06:53En réalité, les islamistes ou les apprentis islamistes peuvent parader, insulter, menacer sur les réseaux sociaux
00:07:01et finalement avoir des peines totalement symboliques.
00:07:05Et ça montre aussi que l'État n'a pas pris la mesure de la menace qui était la nôtre,
00:07:11puisqu'on est en plein procès Samuel Paty.
00:07:13Il faut rappeler comment tout cela est arrivé, la série d'événements en cascade qui a conduit au pire.
00:07:20Et ça a commencé effectivement sur les réseaux sociaux.
00:07:23Et en réalité, si on suit de près le procès Samuel Paty, on voit qu'il y a un continuum entre le djihadisme d'atmosphère,
00:07:31l'islamisme ordinaire, j'ai envie de dire, et un djihadisme qui se traduit par un passage à l'acte.
00:07:41Et en réalité, si on veut vraiment combattre les passages à l'acte, il faut aussi combattre l'idéologie derrière
00:07:48et les islamistes ordinaires, qui effectivement ne passent pas tous à l'acte,
00:07:53mais créent un climat totalement mortifère dans ce pays et participent de la désintégration d'une partie de la jeunesse notamment.
00:08:00Il ne montre pas son visage, puisqu'il ne se cache pas, mais il ne montre pas son visage aujourd'hui, Martin Guerrieron,
00:08:07parce que son combat ne fait pas consensus au sein de la classe politique.
00:08:10C'est bien là qu'est le problème, c'est que vous avez d'un côté des islamistes qui paradent visage découvert,
00:08:16pour rappeler à l'intifada dans les rues de Paris, entourés de députés LFI avec leur écharpe en bandoulière.
00:08:21Et dans le même temps, vous avez des professeurs qui doivent témoigner, masquer de manière anonyme.
00:08:25On parle des professeurs, mais c'est pareil pour les policiers.
00:08:27Maintenant, vous n'avez plus une image, ou pour protéger les policiers, pour protéger les professeurs, vous êtes obligés de les anonymiser.
00:08:32On en est là. C'est là qu'est le drame. Vous parliez des décisions de justice et des condamnations.
00:08:37Effectivement, un stage de citoyenneté, pour avoir dit il faut le brûler vif ce fils de chien, on en est là.
00:08:43Donc on ne peut pas d'un côté avoir, vous aviez dans votre sujet mis cette une de Charlie Hebdo,
00:08:47qui était je trouve extrêmement poignante de ce professeur, le corps lardé de couteau,
00:08:52et tout le monde derrière lui en disant on est avec vous.
00:08:54Mais on ne peut pas avoir le double discours de dire on soutient nos professeurs, il faut les protéger,
00:08:58il faut leur donner les moyens de faire appliquer la laïcité, les lois de la République partout,
00:09:01et d'abord avant tout à l'école, et dans le même temps, tolérer avec des peines qui sont très modérées,
00:09:05c'est le moins que l'on puisse dire, des appels au meurtre, puisque c'est de ça dont il s'agit.
00:09:10Ça pose aussi la question des réseaux sociaux. Plus personne maintenant n'a conscience qu'en fait
00:09:14ce qu'on pose sur les réseaux sociaux peut avoir une incidence physique dans la vie réelle.
00:09:18Pourtant on a eu le cas de Samuel Paty, mais visiblement les enseignements n'ont pas été tirés par tout le monde.
00:09:22On en est là. Donc le double discours sur la force qui doit revenir toujours à la loi, à l'école, à la République,
00:09:28et dans le même temps de tolérer ce type de comportement encouragé par un certain nombre de politiques
00:09:33ou d'associations, ça n'est plus possible.
00:09:35Charlotte ?
00:09:36Il y a plusieurs choses dans ce qu'il dit, parce qu'il y a également le rectorat, qu'on oublie un petit peu rapidement,
00:09:42qui avait évoqué des raisons personnelles au moment où il avait quitté son poste.
00:09:45Vous étiez l'une des premières à signaler ça, je m'en souviens très bien.
00:09:48Pas moi, je me souviens pas avoir été la première, mais en tout cas je me souviens.
00:09:52Je me souviens très bien de votre édito là-dessus, où vous rappeliez la déclaration du rectorat
00:09:58au moment où il tentait d'expliquer, c'était pour convenance, si mes souvenirs sont bons, convenance personnelle.
00:10:05C'était cette expression qui m'avait marquée.
00:10:07Vous voyez, je vous suis, Charlotte.
00:10:09Je vous remercie de vous souvenir de ce que j'ai moi-même oublié.
00:10:13Et d'ailleurs, il évoque cette question dans son interview en expliquant qu'il a été blessé par ce communiqué.
00:10:22Donc ce n'était pas une vue de l'esprit de notre part, qu'il n'y avait eu aucun échange avec le rectorat
00:10:27et que lui avait clairement signifié qu'il partait pour des raisons de sécurité,
00:10:30ce que le rectorat n'avait pas jugé bon de préciser.
00:10:33Et par ailleurs, ce qui est intéressant, c'est la manière dont il analyse ce qui s'est passé.
00:10:37Il dit lui-même qu'il a commencé ses postes dans la direction de l'éducation nationale,
00:10:45dans un établissement extrêmement problématique de Seine-Saint-Denis en 1994,
00:10:49et qu'il y avait des problèmes de délinquance, mais certainement pas de cet ordre-là.
00:10:54Pas du tout de questions liées au voile, etc. Et pourtant, il y avait déjà eu l'affaire du voile.
00:10:59Donc on comprend que c'est une lente progression.
00:11:01Et lui, quand il rappelle ce qui s'est passé ce jour-là, il explique que ses jeunes filles sont arrivées
00:11:07et lui ont immédiatement opposé l'argument des religieuses catholiques qui étaient voilées.
00:11:12Et il dit lui-même, j'ai trouvé l'argument spécieux et j'ai compris que ça ne venait pas d'elle.
00:11:17Et ça a immédiatement allumé une lumière en lui, en se disant que ce n'est pas elle qui parle.
00:11:21Et il le dit lui-même, il dit que ce n'est pas à la... Je ne sais plus si elle est lycéenne.
00:11:26Oui, elle était majeure.
00:11:27Oui, parce qu'après il y a eu des élèves de BTS également qui sont rentrés.
00:11:31C'est avec les élèves de BTS que ça a posé un problème.
00:11:34Mais les jeunes filles qu'il avait en face de lui, ils disent que ce n'est même pas à elles que j'en veux.
00:11:38C'est simplement que c'est un mouvement et qu'il faut bien comprendre ce qui nous arrive.
00:11:41Et je pense que si on se focalise, les islamistes défendent leur...
00:11:46Leurs intérêts.
00:11:48Leurs intérêts.
00:11:49Leurs intérêts, il faut évidemment les combattre.
00:11:51Mais il faut voir toutes les lâchetés qu'il y a, entre guillemets, dans notre camp.
00:11:55Et dans la manière dont ça se produit, ça fait de longues années, LFI n'existait pas encore.
00:12:00Et je pense que l'examen de conscience doit dépasser les frontières de l'accusation de LFI.
00:12:05Mais il en parle également.
00:12:06Il dit qu'il a subi au moment des faits, des attaques venant de l'extrême gauche.
00:12:15Au lycée Maurice Ravel, au moment des faits.
00:12:18Mais les lâchetés dépassent largement l'extrême gauche.
00:12:19Bien sûr.
00:12:20Il n'y a pas que l'extrême gauche.
00:12:22Mais si son combat fait l'unanimité dans la classe politique, les choses peuvent aller un peu plus vite.
00:12:27Et il se sentirait peut-être un peu plus soutenu.
00:12:30J'ai le souvenir que la députée de la circonscription dans le lycée de Maurice Ravel, députée LFI de Daniel Simonnet,
00:12:36épousait plus la thèse de cette femme voilée, plutôt que celle du proviseur au moment des faits.
00:12:43Je vais reprendre votre exemple dans l'édito, après je laisserai la parole à Philippe.
00:12:47Vous parliez de Notre-Dame.
00:12:49Il me semble qu'au moment où il y a eu des dons, par exemple au début, juste après l'incendie,
00:12:53des dons notamment extrêmement conséquents de la part de milliardaires français,
00:12:57ça avait provoqué une polémique à l'extrême gauche.
00:12:59Ça a empêché quelqu'un d'agir ?
00:13:00Non.
00:13:01Donc on se trouve beaucoup d'excuses aussi avec les réactions de l'extrême gauche.
00:13:04On retrouve Charlotte Barnelas qui me gronde le samedi matin.
00:13:07Non, pardon.
00:13:08C'est normal.
00:13:09Ça n'est pas personnel.
00:13:10Alors il faut rendre à César ce qui est à César.
00:13:12Avant le début de l'émission, je vais voir Philippe Guibert et Martin Garagnon,
00:13:16puisque tous les deux vous étiez en retard, et je leur dis,
00:13:19alors on commence par quoi ce matin ?
00:13:21Est-ce qu'on va parler un peu de politique ?
00:13:22Parce que c'est vrai que l'actualité politique est importante.
00:13:24C'est peut-être le dernier week-end du gouvernement.
00:13:26Ou alors est-ce qu'on parle du proviseur de Maurice Ravel ?
00:13:30Et c'est Philippe qui m'a dit mais il faut évidemment commencer par le proviseur,
00:13:34parce que personne n'en parle.
00:13:35Il y a un silence médiatique autour de ce proviseur qui a été menacé de mort.
00:13:39Et qui fait partie, ce silence médiatique, qui fait partie de la complaisance
00:13:43ou du refus de comprendre où on en est.
00:13:45Parce que j'étais très frappé aussi dans l'entretien qu'a donné ce proviseur au Figaro,
00:13:51où il dit qu'il a passé sept ans à Maurice Ravel.
00:13:55Il dit que quand je suis arrivé, les problèmes de voile, de laïcité,
00:13:59étaient un des problèmes parmi d'autres,
00:14:01et qu'au moment où je suis parti, c'était devenu le problème principal.
00:14:06Et ça, on ne veut pas l'entendre.
00:14:09Et dans cet échec, parce que c'est terrible d'avoir en 2024 un proviseur
00:14:15qui est obligé de ne pas se montrer pour s'exprimer.
00:14:19Cette chaise vide est un échec terrible.
00:14:23Elle reflète, et là je rejoins Charlotte,
00:14:26il y a évidemment les critiques qu'on doit faire contre El-Effi,
00:14:29mais ça dépasse largement le problème d'El-Effi.
00:14:31C'est un problème de prise de conscience ou de refus de prendre de prise de conscience
00:14:36de ce que c'est que l'islamisme dans notre pays.
00:14:39J'entends, mais la position de la France Insoumise,
00:14:42ça n'est pas anecdotique dans notre territoire.
00:14:46Pourquoi ? Parce que, et on parlera dans un instant de politique,
00:14:50Jean-Luc Mélenchon est aux portes du second tour aujourd'hui.
00:14:53Vous allez un peu vite.
00:14:55Vous plaisantez. En 2022, il était à 400 000 voix d'être au second tour.
00:14:59Donc il est aux portes du second tour.
00:15:01Si on se contraint à parler dans ce débat de laïcité,
00:15:09je pense qu'on crée aussi un malentendu énorme sur ce sujet.
00:15:13Vous avez entièrement raison.
00:15:15Je pensais que je n'emploie pas le mot laïcité.
00:15:17Personne ne se bat pour la laïcité.
00:15:19On est en train de parler en l'occurrence de menaces de mort.
00:15:24Ce n'est pas un problème de laïcité.
00:15:26Et quand j'entends Jean-Michel Blanquer dire
00:15:28qu'il faut expliquer aux enfants qu'ils doivent être républicains et laïcs,
00:15:31ne pas prononcer de menaces de mort,
00:15:33je pense qu'on peut aller demander aux Anglais.
00:15:35Ils sont contre aussi. Ils ne sont pas spécialement républicains,
00:15:37si vous voyez ce que je veux dire.
00:15:39Au bout d'un moment, on vide aussi les mots de leur sens.
00:15:41Là, en l'occurrence, la question du voile pose une question culturelle à la France.
00:15:46Parce que sinon, la question de la baïa, on ne le comprend plus.
00:15:49Et regardez comment LFI a investi la question de la baïa,
00:15:52en reprenant la rhétorique islamiste.
00:15:54Si ils vous expliquent que la baïa n'est pas un...
00:15:57On va prendre le sujet de la baïa, c'est encore plus intéressant,
00:15:59parce que ça nous met devant une espèce de contresens.
00:16:02Ils nous disent que ce n'est pas un habit religieux,
00:16:05c'est un habit culturel.
00:16:07En revanche, si vous vous y opposez, c'est islamophobe.
00:16:09Donc ils ont leur propre problème de cohérence.
00:16:11Ça, je vous l'accorde.
00:16:12Mais simplement, au bout d'un moment, vous ne pouvez pas expliquer.
00:16:14Dans l'école, on ne veut pas de voile.
00:16:16Mais par contre, quand il y a une réception à l'Elysée,
00:16:18là où vous pouvez mettre votre voile,
00:16:20à la sortie des classes, pourquoi pas ?
00:16:23Il y a une question qui se pose
00:16:25de comment nous arrivons à vivre tous ensemble.
00:16:27Elle dépasse de loin la question de la laïcité.
00:16:30Il faut investir le champ culturel.
00:16:32Si on se borne à ne parler que de laïcité,
00:16:35on renvoie sur le terrain religieux en permanence.
00:16:38Et là, les islamistes font leur beurre en disant
00:16:40« choisissez votre camp sur le terrain religieux ».
00:16:44Et je pense que c'est insuffisant.
00:16:46Vous voyez ?
00:16:48Je pense aussi qu'il y a une incompréhension de la laïcité
00:16:51et que c'est devenu de facto un terme
00:16:54qui n'a plus la même efficacité dans le débat public.
00:16:57Parce que la laïcité, en fait, c'est deux choses.
00:16:59C'est un aspect juridique de séparation de l'Église et de l'État
00:17:02avec cette exception qu'on a voulu faire pour l'école
00:17:04en disant qu'il faut sanctuariser l'école des influences religieuses.
00:17:08« Sanctuariser », vous allez choisir un autre mot, si vous voulez bien ?
00:17:10Pardon ?
00:17:11Non, je rigole.
00:17:12Si, le terme, c'est bien « sanctuariser ».
00:17:14Parce qu'on considère que dans la République,
00:17:16l'école est sacrée, quelque part.
00:17:18Mais la laïcité, ce n'est pas simplement du droit.
00:17:20Ce n'est pas simplement du droit à la loi de 1905.
00:17:22C'était aussi une tradition qui était entrée dans les mœurs
00:17:25d'une sorte de discrétion religieuse dans l'espace civique et social.
00:17:31Qui était rentrée dans les mœurs.
00:17:33C'est ça que remet en cause profondément l'islamisme
00:17:39qui cherche à s'afficher dans l'espace public et social.
00:17:43Vous avez une vision de la laïcité qui n'est pas celle qui a existé en France.
00:17:48La laïcité dans le monde entier,
00:17:52la laïcité qui est d'ailleurs issue du christianisme elle-même, l'idée,
00:17:55c'est la séparation des affaires spirituelles et des affaires temporelles.
00:18:00C'est pas que ça, si je peux me permettre.
00:18:02Cette séparation, dans la tête du monde entier,
00:18:05après je vais venir à la spécificité française,
00:18:07dans la tête du monde entier, c'est la séparation
00:18:09entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel.
00:18:11Si tu me permets, même dans l'histoire de France,
00:18:13on n'a pas attendu 1905.
00:18:15Quand le roi était excommunié et demandait au pape de ne pas venir.
00:18:18Vous voyez la séparation des pouvoirs est différente.
00:18:24En 1905, que s'est-il passé ?
00:18:26La laïcité à la française, c'est une succession de lois
00:18:30qui a commencé avant 1905 de déchristianisation de la société.
00:18:34On a refusé que les ordres religieux et l'hôpital et l'école...
00:18:38C'est votre vision de la laïcité.
00:18:40Mais c'est pas du tout ma vision.
00:18:42Si, ça n'a pas une volonté de déchristianisation.
00:18:45Jean Jaurès, un des principaux auteurs de la loi de 1905,
00:18:51mettait ses enfants au catégisme.
00:18:53Ça n'a rien à voir avec la société.
00:18:55Ça a tout à voir avec la société.
00:18:57C'était renvoyer la religion...
00:18:59C'était renvoyer la religion à la sphère privée.
00:19:07En un mot, Philippe Guibert,
00:19:09vous parlez de laïcité.
00:19:11Est-ce que la priorité aujourd'hui,
00:19:13ce ne serait pas de parler de la France et de la culture française ?
00:19:16Les élèves seraient peut-être plus attentifs
00:19:19à ce qu'on leur parle de la France,
00:19:21à ce qu'on leur fasse aimer la France,
00:19:23notre histoire, notre culture, nos moeurs.
00:19:25Mais la laïcité en fait partie.
00:19:27Aujourd'hui, vous parlez de la laïcité
00:19:29pour ne pas parler de la France.
00:19:31Parlons de l'actualité politique.
00:19:34Parlons de l'actualité politique,
00:19:36puisque l'actualité ce week-end,
00:19:38c'est de savoir si c'est...
00:19:40Finalement, on n'est pas au dernier week-end
00:19:42de ce gouvernement Michel Tardif.
00:19:44Il est possible que ce soit le dernier week-end.
00:19:46La censure se dessine.
00:19:48Le Rassemblement national a les cartes en main.
00:19:50Il laisse le Premier ministre jusqu'à lundi
00:19:52pour retoucher le projet de loi de finances.
00:19:54Kylian Salé nous raconte tout.
00:19:56Vous allez me dire si oui ou non.
00:19:58Vous partagez, comme une majorité de Français,
00:20:00cette idée qu'en cas d'utilisation du fameux 49-3,
00:20:03il faut censurer le gouvernement Michel Barnier.
00:20:06Marine Le Pen maintient la pression sur le gouvernement.
00:20:09La chef de file des députés du RN à l'Assemblée
00:20:12multiplie les avertissements envers Michel Barnier.
00:20:15Selon elle, le Premier ministre précipite la crise financière.
00:20:19Depuis juillet, nous avons exprimé nos lignes rouges
00:20:22et elles n'ont pas changé.
00:20:24Pas d'alourdissement des impôts et taxes pour les Français.
00:20:26Protection des très petites entreprises
00:20:28et des petites et moyennes entreprises.
00:20:30La troisième condition était de faire des économies
00:20:32sur le train de vie de l'Etat.
00:20:34Or, les dernières annonces de Michel Barnier
00:20:36ne sont pas financées par des économies structurelles.
00:20:39Elles aggravent un déficit déjà abyssal
00:20:41et ce n'est pas acceptable.
00:20:43En marge d'un déplacement à Limoges
00:20:45sur le thème de l'industrie,
00:20:47Michel Barnier lui a répondu.
00:20:49Il a appelé au respect et au dialogue
00:20:51envers les autres forces politiques.
00:20:53Je ne suis pas dans cet état d'esprit
00:20:55à l'égard des forces politiques du Parlement,
00:20:57le Sénat et l'Assemblée nationale.
00:20:59Nous sommes dans l'état d'esprit
00:21:01de respect et de dialogue.
00:21:03C'est ce que je voulais exprimer
00:21:05en recevant Marine Le Pen lundi,
00:21:07longuement,
00:21:09mais aussi hier,
00:21:11les dirigeants du Parti communiste
00:21:13et avant ceux du Parti socialiste.
00:21:15Marine Le Pen demande des réponses
00:21:17au gouvernement avant lundi.
00:21:19Après cette date,
00:21:21ce dernier ne pourra plus amender
00:21:23son projet de budget de la sécurité sociale.
00:21:25En 4-49-3,
00:21:27pour faire passer le vote du budget,
00:21:29seriez-vous favorable
00:21:31à ce que les députés votent
00:21:33une motion de censure ?
00:21:3554% se disent favorables
00:21:37et 46% se disent opposés.
00:21:39Beaucoup sont en train de dire
00:21:41que Marine Le Pen rajoute
00:21:43des lignes rouges chaque jour.
00:21:45J'ai l'impression que depuis
00:21:47très longtemps,
00:21:49la ligne était claire
00:21:51et qu'elle n'a été entendue
00:21:53par ce gouvernement que lundi.
00:21:55C'est peut-être le principal problème
00:21:57et pourquoi les Français
00:21:59seraient favorables
00:22:01pour une courte majorité
00:22:03à la censure
00:22:05en 4-49-3.
00:22:07Je pense qu'il y a un sentiment
00:22:09de mépris démocratique
00:22:11pour une partie des Français.
00:22:13Marine Le Pen entend représenter
00:22:15les classes populaires.
00:22:17Elle avait demandé
00:22:19un certain nombre de concessions
00:22:21qui n'étaient pas immenses.
00:22:23On l'a ignorée jusqu'à la dernière minute.
00:22:25On finit par lui donner
00:22:27gain de cause sur l'électricité.
00:22:29On apprend quelques jours après
00:22:31que ce n'est pas financé.
00:22:33À la place, il y aura
00:22:35une augmentation du gaz.
00:22:37Pardonnez-moi l'expression
00:22:39de foutage de gueule.
00:22:41J'hésite à vous pardonner
00:22:43l'expression.
00:22:45C'est ça.
00:22:47Après, il est vrai aussi
00:22:49que la censure ne réglera pas
00:22:51les choses.
00:22:53Il n'y a pas vraiment
00:22:55d'alternative politique
00:22:57si ce n'est la démission
00:22:59du président de la République
00:23:01qui est une hypothèse
00:23:03possible mais qui reste incertaine.
00:23:05C'est pour ça que Marine Le Pen
00:23:07elle-même hésite.
00:23:09Il y a l'indexation complète
00:23:11des pensions de retraite sur l'inflation
00:23:13qu'elle proposait,
00:23:15le maintien de l'exonération
00:23:17des charges pour les entreprises,
00:23:19j'ai l'impression qu'elle bluffait
00:23:21et qu'il suffisait de lui promettre
00:23:23une hypothétique loi immigration dans le futur
00:23:25pour qu'elle accepte tout
00:23:27parce que sinon
00:23:29elle aurait l'image de quelqu'un
00:23:31qui déclenche le chaos.
00:23:33Certes, elle peut aggraver la situation
00:23:35en votant la censure mais la situation
00:23:37est déjà chaotique depuis longtemps
00:23:39et on ne peut pas reprocher au RN
00:23:41qui n'a jamais gouverné
00:23:43si vous voulez d'avoir croisé
00:23:45les dépenses publiques.
00:23:47Ce n'est pas tant
00:23:49la motion de censure ou si ce gouvernement
00:23:51doit tomber qui est intéressant, c'est de savoir
00:23:53si Emmanuel Macron va passer le printemps
00:23:55et non est-ce que le gouvernement passera l'hiver.
00:23:57Cette question on se la pose juste après la pub.
00:23:59A tout de suite.
00:24:03On poursuit l'heure des pros.
00:24:05On est très heureux de recevoir Isabelle Schmitz.
00:24:07Merci d'être avec nous. Vous êtes directrice adjointe
00:24:09de la rédaction du Figaro hors série
00:24:11car la semaine prochaine vous publiez
00:24:13avec le Figaro hors série Notre-Dame
00:24:15Résurrection. On parlera de cette
00:24:17fierté française. On a découvert
00:24:19Notre-Dame Immaculée hier
00:24:21avec un projet extraordinaire.
00:24:23Qu'est-ce qui vous fait rire ?
00:24:25Je me dis que la France aura quand même
00:24:27dans son histoire ressuscité Notre-Dame.
00:24:29Ce n'est pas rien.
00:24:31Je parle de renaissance
00:24:33et non de résurrection
00:24:35mais c'est le titre
00:24:37du hors série et on en parlera
00:24:39dans un instant.
00:24:41Avant cela, il y a quand même
00:24:43la petite poloche de l'actualité politique.
00:24:45C'est de la grande poloche ou
00:24:47de la petite poloche en ce moment ?
00:24:49Bien sûr, il y a de la petite poloche
00:24:51mais il y a des enjeux.
00:24:53C'est vrai que les enjeux sont importants.
00:24:55Depuis plusieurs semaines, on se demande si ce gouvernement
00:24:57va passer l'hiver
00:24:59sans se poser la question
00:25:01centrale. Est-ce que le président de la République
00:25:03passera le printemps ?
00:25:05Si ce gouvernement
00:25:07est censuré, quelles seront
00:25:09ses possibilités ? Quel sera l'avenir
00:25:11d'Emmanuel Macron ? On a posé la question cette semaine.
00:25:13Souhaitez-vous qu'Emmanuel Macron démissionne
00:25:15en cas de censure du gouvernement ?
00:25:1762% des Français
00:25:19sondage CSA pour CNews Europe 1 LJDD
00:25:21répondent oui et 38%
00:25:23répondent non. Ce qui est important, c'est dans le détail
00:25:25à gauche comme à droite
00:25:27vous avez une majorité de Français
00:25:29qui sont favorables. Il y a même 25%
00:25:31des macronistes
00:25:33qui souhaitent la censure
00:25:35et la démission
00:25:37d'Emmanuel Macron en cas de censure.
00:25:39Je me demande si ces 25%
00:25:41sont atalistes ou non. C'est la grande question
00:25:43que je me pose. En attendant, il y a un homme
00:25:45qui prépare déjà cette
00:25:47présidentielle anticipée. Il s'appelle Jean-Luc Mélenchon
00:25:49et il a appelé hier à une candidature
00:25:51unique.
00:25:53A tous ceux
00:25:55qui nous entendent, les insoumis
00:25:57ne sont pas des sectaires
00:25:59qui insultent leurs partenaires.
00:26:01Nous ne traitons personne des choses
00:26:03affreuses dont on nous traite.
00:26:05Nous faisons une offre fédérative.
00:26:07Nous avons compris
00:26:09que les communistes ne veulent plus.
00:26:11Le parti communiste. Nous avons compris
00:26:13que la droite du parti socialiste
00:26:15ne veut plus et nous refusons
00:26:17de faire chemin avec des gens
00:26:19qui nous insultent en cours de route.
00:26:21Nous proposons à ceux qui veulent
00:26:23de venir avec nous
00:26:25porter une candidature commune à l'élection
00:26:27présidentielle et de porter
00:26:29un programme ensemble. Nous proposons
00:26:31de faire tomber ce gouvernement
00:26:33et nous allons y arriver.
00:26:35Mme Bouamrane, le maire de Saint-Ouen,
00:26:37lui a en quelque sorte répondu ce matin.
00:26:39Demandez la démission
00:26:41du président de la République.
00:26:43La suite. La candidature commune.
00:26:45Inconsciente. La candidature commune
00:26:47sur la base du programme de l'EFI.
00:26:49On a compris que c'était non. Vous confirmez.
00:26:51Il est marrant Jean-Luc Mélenchon
00:26:53sur cette séquence-là. C'est-à-dire que
00:26:55un, il réclame le chaos
00:26:57et en plus, il dit
00:26:59communément à toutes
00:27:01les personnes de gauche
00:27:03oui, l'union, le rassemblement, mais derrière moi.
00:27:05Ce n'est pas ma vision. Ce n'est pas la mienne.
00:27:07C'est la raison pour laquelle
00:27:09j'ai toujours
00:27:11poussé au rassemblement
00:27:13du bloc de gauche sur des lignes
00:27:15claires et j'ai toujours
00:27:17invité les personnes de la LFI
00:27:19de se détacher de Jean-Luc Mélenchon,
00:27:21d'une partie d'Europe Écologie Les Verts de se détacher
00:27:23de Jean-Luc Mélenchon et d'une partie
00:27:25du Parti Socialiste de se détacher de Jean-Luc Mélenchon.
00:27:27On va essayer d'être,
00:27:29Karim Bouamrane, l'homme, la droite
00:27:31socialiste, selon
00:27:33l'extrême droite.
00:27:37C'est bien quand même qu'il y ait quelques personnalités
00:27:39socialistes qui commencent à prendre conscience et à le dire
00:27:41du joli piège dans lequel
00:27:43Mélenchon les emmène.
00:27:45Le fait de jouer
00:27:47le fait de jouer
00:27:49la crise de régime, puisque c'est la stratégie
00:27:51de Mélenchon depuis le début. Là, il est rejoint par
00:27:53Marine Le Pen depuis son
00:27:55procès, les réquisitions,
00:27:57mais tout son but est de jouer la crise
00:27:59de régime pour embarquer toute
00:28:01la gauche en se disant, moi je suis prêt, vous, vous n'êtes pas
00:28:03prêt. Et donc, il y a des socialistes
00:28:05qui commencent à se rendre compte qu'à ce jeu-là...
00:28:07Vous pensez que les réquisitions ont joué un rôle
00:28:09sur la volonté de censurer ? Je pense que ça fait
00:28:11depuis bien longtemps et ils le disent depuis le début.
00:28:13Non, je pense que...
00:28:15Ils attendaient de voir le budget
00:28:17et si les
00:28:19lignes allaient bouger du côté de Michel Barnier,
00:28:21réquisitions ou non,
00:28:23ça n'avait rien à voir. Le budget, on le connaît depuis la fin
00:28:25septembre, le ton de Marine Le Pen
00:28:27a changé. Il y a deux choses
00:28:29qui ont changé. Il y a son électorat qui est de plus
00:28:31en plus hostile à Barnier et puis
00:28:33il y a sa situation judiciaire
00:28:35qui fait qu'elle peut avoir intérêt
00:28:37à une crise politique. Moi, je pense que ça
00:28:39a beaucoup joué dans son changement
00:28:41de tonalité.
00:28:43Ceci étant dit...
00:28:45Pardon.
00:28:47Tout à l'heure, Alexandre parlait de foutage de gueule.
00:28:49Il a été autorisé
00:28:51à utiliser ce mot. J'ai hésité.
00:28:53J'ai déjà besoin
00:28:55de couper son micro.
00:28:57J'ai pris l'autorisation.
00:28:59Je me suis autorisé.
00:29:01Ah oui, c'est vrai.
00:29:03Si on baisse
00:29:05l'électricité pour augmenter le gaz,
00:29:07c'est du foutage de gueule.
00:29:09Quand on est Marine Le Pen,
00:29:11pendant toutes les années précédentes,
00:29:13on a demandé encore plus de dépenses publiques
00:29:15contre l'inflation. Ils n'ont pas gouverné.
00:29:17Ce n'est pas parce qu'on ne gouverne pas qu'on est irresponsable.
00:29:19Et là, ils ont proposé des économies à côté de leurs dépenses.
00:29:21Et d'en revenir
00:29:23aujourd'hui pour dire qu'on va annuler
00:29:25des mesures qui rapportent
00:29:27de l'argent et dire que ça augmente
00:29:29le déficit, c'est du foutage de gueule.
00:29:31Je ne suis pas là
00:29:33pour être son avocat, mais elle a proposé
00:29:35des économies en parallèle.
00:29:37Elle ne réclame pas pour le moment
00:29:39la tête d'Emmanuel Macron, Marine Le Pen.
00:29:41Peut-être qu'elle y pense, mais en tout cas,
00:29:43elle est plus subtile que Jean-Luc Mélenchon.
00:29:45Il y a Charles de Courson
00:29:47et Jean-François Copé,
00:29:49ce qui était plus inattendu
00:29:51pour Emmanuel Macron.
00:29:53Monsieur Copé n'a peut-être pas été
00:29:55dans ce gouvernement baragné.
00:29:57On peut imaginer des choses comme ça, mais c'est vraiment
00:29:59mauvais esprit.
00:30:01Je soumets et propose
00:30:03quelques idées. Mais ils ont un moindre poids que les lieutenants de Marine Le Pen
00:30:05qui disent très clairement
00:30:07chenulle. Il abandonne le front
00:30:09républicain Martin Garagnon. Aujourd'hui,
00:30:11on comprend que qui décide
00:30:13et à l'Assemblée
00:30:15et même pour
00:30:17qui a droit de vie ou de mort dans ce gouvernement,
00:30:19c'est le Rassemblement National.
00:30:21Si vous me permettez, puisque je suis discipliné,
00:30:23je vais suivre votre synthé, puisque le sujet porté
00:30:25sur M. Mélenchon et que l'on parle
00:30:27de Marine Le Pen.
00:30:29Après on peut en parler de Marine Le Pen, mais là,
00:30:31simplement, vos questions sur Mélenchon...
00:30:33Est-ce que le centre va appeler à faire barrage ?
00:30:35Je reviens juste sur Jean-Luc Mélenchon.
00:30:37Puisqu'on est dessus, allons-y gaiement.
00:30:39Jean-Luc Mélenchon, déjà,
00:30:41qui nous explique qu'il est candidat pour une candidature
00:30:43commune de l'ensemble de la gauche, c'est tout sauf un scoop.
00:30:45Il se prépare à ça depuis le début.
00:30:47Sa stratégie nous amène à cela.
00:30:49Il n'y a aucun scoop là-dessus, il y a juste la révélation
00:30:51de ce que tout le monde sait depuis belle durête.
00:30:53Et sur les propos de Karim Bouamrane,
00:30:55moi j'aimerais l'inciter, ainsi que ses camarades,
00:30:57à aller au bout de leur logique.
00:30:59Il s'est passé quoi depuis 12 mois ?
00:31:01En 12 mois, à gauche, vous avez eu l'Alliance Nupes,
00:31:03puis les Européennes, où chacun est parti de son côté
00:31:05en expliquant qu'ils ne se supportaient plus,
00:31:07qu'ils étaient d'accord sur rien.
00:31:09Puis, en 24 heures, la dissolution des législatives.
00:31:11Finalement, on est tous copains,
00:31:13on est tous ensemble pour gagner.
00:31:15Et maintenant, si demain il y a une présidentielle anticipée,
00:31:17on va tous partir de notre côté, parce que vous comprenez,
00:31:19Mélenchon, ce n'est pas possible, on n'est pas sur la même ligne de valeur.
00:31:21Allons au bout de cette logique-là,
00:31:23et cassons cette dynamique d'alliance qui est ridicule,
00:31:27et retrouvons aussi un sens des responsabilités de la gauche.
00:31:29J'ai demandé à ce qu'on change le synthétisme
00:31:31pour que vous puissiez répondre à ma question.
00:31:33Je disais, il a bon dos le Front Républicain,
00:31:35puisqu'aujourd'hui, on comprend quoi ?
00:31:37Qu'à l'Assemblée Nationale, vous ne pouvez rien faire
00:31:39sans le premier parti dans l'hémicycle,
00:31:41qui est le Rassemblement National.
00:31:43Et c'est le Rassemblement National qui,
00:31:45aujourd'hui, a un droit de vie ou de mort
00:31:47sur le gouvernement Michel Barnier.
00:31:49A cause du sectarisme de la gauche !
00:31:51A cause du sectarisme !
00:31:53C'est de la faute de la gauche ! Bravo la gauche !
00:31:55C'est aussi peut-être le Front Républicain.
00:31:57Le Front Républicain n'a de commun
00:31:59avec le Front Populaire que le nom.
00:32:01Le Front Républicain, ce n'était pas une alliance
00:32:03au même titre que le Front Populaire en a été une.
00:32:05Le Front Républicain, c'est au même titre
00:32:07que quand Michel Barnier reçoit Marine Le Pen.
00:32:09Recevoir Marine Le Pen à Matignon,
00:32:11ce n'est pas adouber ses idées ou ses valeurs,
00:32:13c'est respecter une expression démocratique
00:32:15qui a pesé 11 millions de voix.
00:32:17C'est tout le distinguo qu'il faut faire.
00:32:19Est-ce que cette réunion n'arrive pas trop tard ?
00:32:21Parce qu'en fait, ça fait deux mois que...
00:32:23Ce n'est pas la première réception.
00:32:25C'est la première fois que Michel Barnier
00:32:27reçoit Marine Le Pen depuis qu'il est à Matignon.
00:32:29Il y a eu des échanges.
00:32:31Entre un coup de téléphone et recevoir
00:32:33la présidente du premier groupe
00:32:35à l'Assemblée Nationale,
00:32:37peut-être qu'il aurait été malin
00:32:39de le faire un peu plus tôt.
00:32:41On est dans une situation où il n'y a
00:32:43ni majorité absolue ni majorité relative.
00:32:45On sait depuis le début que ce gouvernement
00:32:47est dans une forme de précarité
00:32:49et qu'il peut disparaître sur le moindre texte.
00:32:51Une fois de plus, en revanche,
00:32:53Michel Barnier et notre participation
00:32:55à son gouvernement, on n'est pas là
00:32:57pour appliquer le programme de Marine Le Pen.
00:32:59Il faut bien l'entendre aussi.
00:33:01Sinon, il fallait mettre Valdela à Matignon.
00:33:03On n'est pas là pour appliquer le programme
00:33:05de Marine Le Pen.
00:33:07Il faut aussi que chacun puisse s'entendre.
00:33:09Je ne parle pas en termes de lignes rouges.
00:33:11Quand on parle en termes de lignes rouges,
00:33:13ça donne le sentiment que vous êtes dans
00:33:15un rapport de chantage.
00:33:17Ce n'est pas ce que les Français attendent.
00:33:19Quand vous mettez le sondage,
00:33:21vous avez la moitié des Français
00:33:23qui s'opposent à une motion de censure.
00:33:25C'est cette moitié-là que je regarde.
00:33:27Pour une raison simple,
00:33:29c'est qu'à l'Assemblée,
00:33:31quand vous additionnez les députés
00:33:33de la gauche, vous êtes bien au-delà
00:33:35de la moitié des Français.
00:33:37Cela veut dire qu'il y a des électeurs
00:33:39de ces parties-là qui s'opposent à une motion de censure.
00:33:41Stop la petite poloche.
00:33:43La grande poloche ?
00:33:45Les grands problèmes
00:33:47liés à la petite poloche.
00:33:49Parlons cette fois-ci
00:33:51d'un grand événement,
00:33:53à savoir la réouverture de Notre-Dame.
00:33:55C'est vrai qu'on a vécu
00:33:57une journée extraordinaire.
00:33:59On a découvert Notre-Dame hier,
00:34:01la renaissance de Notre-Dame.
00:34:03Isabelle Schmitt, vous êtes directrice adjointe
00:34:05de la rédaction du Figaro hors série.
00:34:07Un chef-d'œuvre
00:34:09avec 2000 compagnons,
00:34:11des personnes qui ont travaillé
00:34:13nuit et jour,
00:34:15qui ont permis aujourd'hui...
00:34:17C'est en fait le symbole de la culture française.
00:34:19C'est comme ça que je l'ai vu hier.
00:34:21C'est une grande fierté,
00:34:23une beauté absolue,
00:34:25et ça fait du bien de retrouver
00:34:27cette séquence-là.
00:34:29Cette reconstruction
00:34:31est-elle le nom, selon vous, Isabelle Schmitt ?
00:34:33Je crois que cette reconstruction
00:34:35est le nom de plusieurs choses.
00:34:37D'abord, notre attachement à notre histoire.
00:34:39Guillaume Cuchet a une belle formule.
00:34:41Il dit que Notre-Dame est la paroisse de l'histoire de France.
00:34:43C'est vrai qu'on peut, à travers son histoire,
00:34:45qu'on a essayé de relater,
00:34:47notamment à travers neuf journées
00:34:49depuis sa fondation,
00:34:51la première pierre posée en 1163,
00:34:53jusqu'à
00:34:55l'incendie de 2015,
00:34:57de voir que
00:34:59c'est vraiment l'histoire de France
00:35:01qui s'y est déroulée.
00:35:03C'est la paroisse de Paris,
00:35:05mais c'est la paroisse où les rois sont venus
00:35:07se recueillir après leur sacre,
00:35:09où ils ont tenu à honorer les grands personnages
00:35:11de leur règne
00:35:13par des éloges funèbres.
00:35:15C'est là où Napoléon s'est fait sacrer,
00:35:17c'est là où les Thédéomes ont été chantés
00:35:19à la fin de la Première et de la Deuxième Guerre mondiale.
00:35:21Et donc,
00:35:23cette résurrection,
00:35:25moi je parlerais de résurrection,
00:35:27après cinq ans où Notre-Dame,
00:35:29quand même, nous a été inaccessible,
00:35:31est un
00:35:33événement extrêmement joyeux.
00:35:35Après, et c'est vrai,
00:35:37vous avez rendu hommage
00:35:39aux compagnons et aux artisans
00:35:41qui ont oeuvré. Ce qui est très beau,
00:35:43c'est que l'anonymat de ceux
00:35:45qui avaient bâti Notre-Dame
00:35:47est toujours, reste en fait,
00:35:49a été perpétué par l'anonymat
00:35:51de ces gens qui ont rebâti Notre-Dame.
00:35:53C'est à eux que l'on doit
00:35:55la résurrection de Notre-Dame,
00:35:57beaucoup plus qu'à d'autres qui peuvent
00:35:59en tirer gloire.
00:36:01Je ne sais pas de qui vous parlez, mais en tous les cas,
00:36:03ce qui est vrai, c'est qu'aujourd'hui,
00:36:05c'est la
00:36:07conjonction de Français
00:36:09qu'on entend peu,
00:36:11qu'on n'entend même jamais, dont on ne connaît pas
00:36:13les noms, dont on ne connaissait pas
00:36:15les métiers, dont on ne connaissait pas
00:36:17leurs actions, et c'est cette culture
00:36:19française,
00:36:21et cet art, et cet artisanat français
00:36:23qui permet aujourd'hui
00:36:25de voir cette
00:36:27renaissance de Notre-Dame. C'est ça qui est profondément
00:36:29exceptionnel. C'est la confirmation
00:36:31qu'il y a bien une culture française.
00:36:33Certains ont douté.
00:36:35C'est l'affirmation de la culture
00:36:37française, sous nos yeux.
00:36:39Ce chantier a permis de
00:36:41redonner vie à des métiers
00:36:43qui étaient en train de disparaître, et de montrer
00:36:45à quel point ces métiers pouvaient être
00:36:47une source
00:36:49d'avenir pour des jeunes générations qui, peut-être,
00:36:51les ignoraient. Il y a eu un grand succès
00:36:53de toutes les journées du patrimoine, sur le parvis
00:36:55de Notre-Dame, pendant les années des travaux,
00:36:57où ces artisans ont pu montrer ce qu'ils savaient
00:36:59faire, et
00:37:01en cela, c'est extrêmement positif. Après,
00:37:03je vous parlais de l'anonymat de
00:37:05ces gens. Effectivement, pour moi,
00:37:07la journée d'hier a montré à la fois
00:37:09l'attitude très digne de ces
00:37:11artisans qui étaient
00:37:13pour la plupart silencieux
00:37:15dans la cathédrale et qui contemplaient,
00:37:17et puis, malgré tout,
00:37:19une certaine
00:37:21arrogance, quand même,
00:37:23du président de la République
00:37:25qui a tenu à parler dans la cathédrale.
00:37:27Saint-Louis, quand il a déposé la Couronne des Pines
00:37:29en 1939, ne s'était pas senti
00:37:31autorisé à prendre la parole. Napoléon,
00:37:33quand il a convoqué le pape en 1804
00:37:35pour le sacré, ne s'était pas senti non plus
00:37:37autorisé à y prendre la parole.
00:37:39Alors, vous me direz peut-être qu'en 1302,
00:37:41Philippe le Bel avait organisé les premiers états généraux
00:37:43dans Notre-Dame. C'est vrai.
00:37:45Je ne vous le dirai pas.
00:37:47C'est parfaitement vrai.
00:37:49Mais il s'agissait, à l'époque,
00:37:51d'abord, il y avait eu une
00:37:53prière, c'est quand même de cela qu'il s'agit
00:37:55dans une cathédrale, et il s'agissait à l'époque
00:37:57de l'union de l'Église et de l'État.
00:37:59Je ne suis pas sûr qu'on puisse dire la même
00:38:01chose de la
00:38:03situation actuelle. Et je trouve
00:38:05assez... Enfin, ça nous interroge
00:38:07en fait sur le sens du sacré
00:38:09aujourd'hui aux yeux de l'État.
00:38:11Et puis, je trouve intéressant
00:38:13que le chef d'un gouvernement
00:38:15qui prône la légalisation de l'avortement,
00:38:17qui va œuvrer pour l'euthanasie,
00:38:19qui est pour le droit au blasphème,
00:38:21veuille absolument prêcher dans Notre-Dame.
00:38:23Pour moi, c'est un
00:38:25résumé de
00:38:27l'incohérence...
00:38:29Chacun a le droit, pardonnez-moi,
00:38:31chacun a le droit d'avoir un avis
00:38:33sur cette question-là.
00:38:35D'ailleurs, à tel point
00:38:37que la semaine prochaine, lors de
00:38:39la réouverture de Notre-Dame officielle,
00:38:41Emmanuel Macron ne prendra pas
00:38:43la parole dans la cathédrale, mais à l'extérieur,
00:38:45sur le parvis de Notre-Dame.
00:38:47Et moi, ce qui m'intéressait
00:38:49ce matin, c'était de ne
00:38:51pas forcément aller sur les terrains
00:38:53des polémiques, mais en tous les cas
00:38:55de mettre à l'honneur les artisans...
00:38:57— Mais puisqu'on y est, si vous me permettez
00:38:59quand même une réponse, puisque le président des Républiques
00:39:01a été un peu détendé...
00:39:03— Je rappelle que vous êtes le porte-parole d'Ensemble pour la République,
00:39:05donc faites votre travail, bien évidemment.
00:39:07Allez-y, maître Caragnon.
00:39:09Faites votre travail, simplement.
00:39:11— Il y en a deux, finalement.
00:39:15— On ne peut que se réjouir. C'est un moment heureux,
00:39:17ce qui se passe là. C'est un moment heureux.
00:39:19Moi, je trouve ça dommage qu'on l'abîme en essayant de faire
00:39:21de la petite polémique.
00:39:23Excusez-moi, je vais juste aller au bout de mon propos
00:39:25et après je vous laisserai me tomber dessus, il n'y a aucun problème.
00:39:29Que l'on rende hommage
00:39:31aux milliers d'artisans, d'ouvriers
00:39:33de France, etc., évidemment,
00:39:35au même titre...
00:39:37Non, je réponds à des propos qui viennent d'être tenus
00:39:39sur ce plateau. Au même titre que les JO,
00:39:41c'est leur réussite, c'est les milliers
00:39:43de volontaires qui ont participé
00:39:45à ces JO. Mais derrière ces réussites,
00:39:47il y a quand même un visage,
00:39:49c'est celui du volontarisme politique,
00:39:51c'est celui d'Emmanuel Macron, la réussite
00:39:53des Jeux olympiques, la réouverture de Notre-Dame
00:39:55dans des délais si contraints, c'est la volonté
00:39:57d'un homme qui a permis cela aussi. Au même titre
00:39:59que quand vous avez des armées, vous avez des milliers de soldats
00:40:01anonymes et vous avez un général en chef, c'est pas lui
00:40:03qui gagne la bataille, lui, enfin, lui seul,
00:40:05c'est lui qui la mène. Cette bataille-là,
00:40:07c'est Emmanuel Macron qui l'a menée. Et donc, je trouve
00:40:09qu'il faut rendre hommage à ses artisans,
00:40:11mais il faut pas vouloir essayer de polémiquer
00:40:13en disant, Emmanuel Macron tire la couverture à lui,
00:40:15en fait, il faut rendre hommage... C'est un collectif.
00:40:17Et c'est ça qui fait la force de la France et la beauté de la France.
00:40:19Et j'ai trouvé très bien votre édito,
00:40:21c'est de dire, la France quand on...
00:40:23Non, mais je vous l'ai dit en plus.
00:40:25Non, je vous l'ai dit en plus.
00:40:27La France, quand on veut, on peut. Et c'est ça qui devrait
00:40:29être le message de réussite qu'il faut qu'on tire
00:40:31Mais on va y venir dans un instant parce que
00:40:33ce qui s'est passé aussi,
00:40:35vous oubliez un élément, ça s'appelle
00:40:37la loi d'exception. C'est-à-dire qu'on a cassé tous les codes,
00:40:39on a dit...
00:40:41Et grâce aux 700 millions d'euros de dons,
00:40:43on n'a pas dépensé quoi que ce soit.
00:40:45Mais cette loi d'exception a permis
00:40:47de sortir des carcans
00:40:49administratifs, de la lourdeur
00:40:51administrative, des
00:40:53années que parfois on doit passer
00:40:55pour avoir la validation d'un
00:40:57organisme puis de l'autre, etc., en disant
00:40:59on a cinq ans pour le faire, on va faire une loi d'exception.
00:41:01Est-ce que l'exception pourrait devenir la norme ?
00:41:03Ça, c'est une grande question. J'attendais,
00:41:05je suis très curieux d'avoir votre avis, Charlotte Dornelas,
00:41:07sur la journée d'hier.
00:41:09Sur ce que vous avez vécu, ce que vous avez
00:41:11ressenti lorsque vous avez
00:41:13découvert cette
00:41:15cathédrale Notre-Dame.
00:41:17Déjà, c'est absolument magnifique.
00:41:19Et moi, j'ai été
00:41:21extrêmement touchée, mais c'est vrai, depuis
00:41:23cinq ans, en effet, par la succession de
00:41:25vous voyez des artisans ici et là,
00:41:27on a redécouvert ou découvert
00:41:29tout court des métiers
00:41:31complètement dingues
00:41:33sur cette restauration.
00:41:35Moi, il y a quelque chose qui m'a vraiment
00:41:37émue aux larmes pendant ces cinq ans, c'est
00:41:39de voir des jeunes personnes
00:41:41œuvrer dans Notre-Dame et vous dire
00:41:43c'est le chantier d'une vie avec les larmes aux yeux.
00:41:45Et en effet,
00:41:47là, il y avait une continuité historique
00:41:49qu'on a peu l'habitude de voir.
00:41:51Et moi, depuis que je suis née, je la cherche
00:41:53désespérément. J'ai une espèce de nostalgie
00:41:55de la continuité historique qui
00:41:57alimente mon combat jour après jour. Et là,
00:41:59vraiment, c'était l'incarnation absolue
00:42:01de ça. A travers les siècles, il y avait
00:42:03la France dans tous ces
00:42:05artisans qui se sont
00:42:07succédés. En même temps, il y a la question
00:42:09évidemment, hier, Emmanuel
00:42:11Macron était sous nos yeux. Ça n'enlève
00:42:13absolument rien à son volontarisme
00:42:15qui est absolument... Et même,
00:42:17j'ai aucun problème à lui rendre hommage pour ça.
00:42:19À l'époque, on était tous un peu
00:42:21circonspects. En tout cas, je fais amende
00:42:23honorable sur ce point.
00:42:27Il y a une phrase que j'ai déjà citée
00:42:29de Sylvain Tesson
00:42:31qui m'a fait beaucoup rire. Il dit
00:42:33à la fin, il fallait faire rentrer l'éternité dans
00:42:35un quinquennat, ce qui était quand même étonnant
00:42:37et ce qui reste étonnant. Cette phrase, je la trouve
00:42:39géniale.
00:42:41Et hier, en effet,
00:42:43que vous le vouliez ou non, ce n'est pas vouloir
00:42:45la polémique. C'est qu'on peut
00:42:47se poser la question, en effet, de la
00:42:49conception du sacré, quand on voit
00:42:51la bataille que ça a été pour prendre
00:42:53la parole, initialement le 7, puis en même temps
00:42:55non, et puis je vais m'organiser autrement pour que finalement
00:42:57ce soit le 29. Il y a un petit côté...
00:42:59C'est pas le sujet pour les Français.
00:43:01Le sujet pour les Français, pardonnez-moi tout.
00:43:03C'est la fierté de retrouver notre dame.
00:43:05Attendez, attendez, attendez.
00:43:07La vraie question et la vraie sensation
00:43:09qu'ont les Français, c'est de se dire
00:43:11mais ce volontarisme est exceptionnel.
00:43:13Appliquons-le partout.
00:43:15Pourquoi sur les questions
00:43:17de sécurité...
00:43:19Non mais Martin Gagnon,
00:43:21pourquoi le président de la République ne met pas
00:43:23autant d'entrain sur les questions de sécurité ?
00:43:25Pourquoi sur les questions
00:43:27justement de la défense de notre culture,
00:43:29de notre histoire, de nos codes,
00:43:31de manière générale, on parlait de l'éducation nationale
00:43:33en début d'émission, pourquoi il n'y a pas
00:43:35le même entrain ? Pourquoi il n'y a pas le même volontarisme ?
00:43:37Pourquoi on ne se dit pas que sur les
00:43:39questions de sécurité, sur les questions
00:43:41d'éducation, sur les questions de santé,
00:43:43on va faire justement une politique d'exception
00:43:45puisque la France est en train de brûler ?
00:43:47Ce n'est pas moi qu'il faut chercher à croire.
00:43:49Moi je suis pour qu'on fasse bouger les lignes
00:43:51de manière générale et c'est d'ailleurs
00:43:53la volonté initiale de Macron, faire bouger
00:43:55les lignes, faire tomber des tabous,
00:43:57arrêter de vivre avec des espèces de prismes
00:43:59idéologiques qui sont mortifères pour notre pays
00:44:01et donc c'est ça aussi le macronisme
00:44:03initial. Arrêtez, le macronisme
00:44:05initial c'était de dire il n'y a pas de culture française
00:44:07Martin Gagnon, donc attention.
00:44:09La priorité c'est de trouver des consensus
00:44:11sur des sujets. Il l'a dit ou pas ?
00:44:13Il l'a dit mais il est revenu ensuite.
00:44:15Ça fait plusieurs années qu'il est revenu.
00:44:17Non mais on parlait du macronisme initial.
00:44:19Moi je reste sur les faits, Philippe, pardonnez-moi.
00:44:21Moi l'initial c'est d'expliquer qu'il n'y a pas de culture française.
00:44:23On peut peut-être lui pardonner, il veut s'offrir
00:44:25une résurrection avant la démission.
00:44:27Emmanuel Macron, renaîtra-t-il
00:44:29de ses cendres ? Revenons sur Notre-Dame,
00:44:31passion et résurrection
00:44:33justement, mais je constate que vous n'avez pas répondu à ma question.
00:44:35Comment se fait-il que ce
00:44:37volontarisme-là,
00:44:39on ne l'est pas sur les questions précédentes,
00:44:41sur les préoccupations des Français,
00:44:43la sécurité, la santé,
00:44:45l'éducation, qu'est-ce qu'il se passe ?
00:44:47Pour pouvoir mettre en place des mesures d'exception,
00:44:49il faut, en priorité,
00:44:51au préalable qu'il y ait un consensus.
00:44:53Sur Notre-Dame, à part quelques
00:44:55mauvais coucheurs, c'est toujours
00:44:57les mêmes, il y avait un consensus des Français,
00:44:59de la France, pour aller vite et pour se dire
00:45:01il faut que Notre-Dame soit
00:45:03restaurée, pas dans 20 ans, pas dans 15 ans,
00:45:05mais rapidement. Et donc les moyens
00:45:07ont été mis parce que le consensus était général.
00:45:09Qu'on soit croyant ou pas croyant, Notre-Dame
00:45:11c'est le patrimoine collectif de Notre-France
00:45:13et je pense que c'est partagé au-delà
00:45:15des croyances individuelles. Et d'ailleurs,
00:45:17le présent, on a parlé comme de l'âme de la France.
00:45:19Mais sur des questions comme la sécurité, il y a un consensus
00:45:21quand on voit les sondages, il y a un consensus.
00:45:23Effectivement, bougeons sur les lignes.
00:45:25C'est un vrai consensus, c'est même un plébiscite.
00:45:27Après, sur d'autres sujets,
00:45:29c'est plus compliqué parce que là,
00:45:31vous avez évoqué par exemple la défense de la culture
00:45:33française. Encore faudra-t-il qu'on arrive à s'entendre
00:45:35sur ce qu'est la culture française.
00:45:37On n'a pas tous la même perception.
00:45:39Mais sur le problème de la France, on a une bonne définition déjà.
00:45:41On a notre centre commun.
00:45:43Je voudrais qu'on revienne sur
00:45:45le Figaro hors série,
00:45:47Isabelle. Alors, je ne veux pas
00:45:49déflorer tout le magazine,
00:45:51évidemment, mais vous parlez de l'esprit
00:45:53des bâtisseurs. Racontez-nous.
00:45:55L'esprit des bâtisseurs,
00:45:57c'est en fait
00:45:59une alliance de foi,
00:46:01de savoir-faire et de courage.
00:46:03Parce qu'ils ont quand même réussi
00:46:05à faire sortir de terre cette cathédrale
00:46:07dans ce nouveau style gothique
00:46:09dont on avait vu les prémices déjà à Saint-Denis
00:46:11et à Saint-Germain-des-Prés.
00:46:13Ils ont réussi à faire sortir
00:46:15cette cathédrale en moins de deux siècles
00:46:17avec des techniques médiévales
00:46:19qui étaient certes suffisamment
00:46:21élaborées pour réussir à ça,
00:46:23mais il n'y avait pas de sécurité. Il y a eu des morts
00:46:25et ils n'étaient pas payés.
00:46:27En tout cas, ils étaient logés,
00:46:29nourris, mais c'était
00:46:31une aventure collective qui,
00:46:33je pense, nous exalte aujourd'hui précisément
00:46:35parce qu'on est dans une époque où
00:46:37c'est plutôt l'individualisme roi
00:46:39qui prime et si cela nous fascine,
00:46:41je pense que c'est une bonne nouvelle et je suis absolument d'accord
00:46:43avec vous. La journée d'hier est heureuse.
00:46:45Moi, ce que je discute,
00:46:47c'est le rôle
00:46:49que s'arroge Emmanuel Macron dans une cathédrale.
00:46:51En fait, les symboles ne sont pas absolument
00:46:53innocents. Vous rendez hommage
00:46:55à la résurrection
00:46:57de notre histoire de France et c'est merveilleux.
00:46:59Mais il y a aussi une petite polémique
00:47:01sur les vitraux contemporains puisque les vitraux
00:47:03de Viollet-le-Duc dans six chapelles
00:47:05des bas côtés sud
00:47:07vont être à priori remplacés
00:47:09par des vitraux contemporains sans aucune
00:47:11nécessité. Ce sont
00:47:13des vitraux de Viollet-le-Duc qui, déjà à l'époque
00:47:15lorsque Viollet-le-Duc les a mis en place, avaient aussi
00:47:17suscité la polémique parce qu'on avait dit, c'est quoi ce programme-là ?
00:47:19Ce qui est fou, c'est qu'il y a une récurrence
00:47:21ou qu'il n'a pas brûlé et finalement
00:47:23on le remplace. Vous allez rester
00:47:25avec nous un peu, Isabelle.
00:47:27La publicité,
00:47:29on est contraints par le temps, on revient dans un instant.
00:47:31On en reparlera entre 10h et 10h30
00:47:33mais c'est un débat absolument passionnant.
00:47:35A tout de suite.
00:47:39Quasiment 10h sur CNews, l'information avec
00:47:41Marine Sabourin. Rebonjour
00:47:43Elliot, bonjour à tous. De l'économie avec la note
00:47:45très attendue de l'agence de notation
00:47:47Standard & Poor's qui est tombée
00:47:49hier. La France conserve la note
00:47:51A à moins. Une note dont c'est
00:47:53félicité le ministre de l'économie Antoine Armand.
00:47:55L'agence américaine souligne cependant
00:47:57ne pas exclure une dégradation si le
00:47:59gouvernement ne se montre pas capable
00:48:01de réduire son important déficit
00:48:03public. La 38ème
00:48:05édition du Téléthon a démarré
00:48:07hier soir. L'objectif cette année est de dépasser
00:48:09les 93 millions d'euros
00:48:11collectés en 2023. Pour rappel,
00:48:13les bénéfices serviront au financement des recherches
00:48:15médicales visant à combattre les maladies
00:48:17rares. Et puis le chef du Hezbollah
00:48:19libanais s'est engagé ce vendredi
00:48:21à la coopération avec l'armée libanaise chargée
00:48:23d'appliquer l'accord de cesser le feu avec Israël
00:48:25qui prévoit notamment le retrait
00:48:27de l'armée israélienne. Naïm Kassem
00:48:29s'est aussi prévalu d'une grande victoire
00:48:31sur l'Etat hébreu.
00:48:33Merci Marine Sabourin pour le point sur l'information.
00:48:35On est toujours avec Martin Garagnon,
00:48:37Philippe Guibert, Charlotte Dornelas,
00:48:39Alexandre Devecchio. Vous restez un peu plus longtemps
00:48:41avec nous Isabelle Schmitt. Vous êtes directrice
00:48:43adjointe de la rédaction du
00:48:45Figaro hors série. Je vous ai
00:48:47séparé de Martin Garagnon qui vous a
00:48:49attaqué. Vous avez eu le malheur de dire
00:48:51dans une cathédrale, on ne parle pas.
00:48:53Or...
00:48:55Évêques, prêtres, évidemment.
00:48:59Sauf quand on est président de la République
00:49:01visiblement on peut. Vous avez
00:49:03soumis cette hypothèse et alors là
00:49:05c'était une catastrophe Martin Garagnon.
00:49:07Lisa Carbendier-Singh était avec nous comme chaque samedi matin.
00:49:09Vous êtes enseignante
00:49:11et vous avez écrit
00:49:13La Grande Librairie
00:49:15également.
00:49:17La Grande Garderie pardonnez-moi.
00:49:19C'est une belle émission du service
00:49:21publique.
00:49:23La Grande Garderie
00:49:25c'est un peu le samedi matin.
00:49:27C'est pas faux.
00:49:29Et alors vous êtes avec nous parce que je voudrais
00:49:31qu'on revienne sur la grande polémique de la semaine
00:49:33à savoir l'éducation sexuelle
00:49:35à l'école.
00:49:37Il y a un programme qui va être mis en place.
00:49:39Il n'est même pas encore dévoilé mais il fait
00:49:41déjà polémique et même au sein du gouvernement
00:49:43il y a
00:49:45tension entre la ministre de l'éducation
00:49:47nationale Anne Genté
00:49:49et le ministre délégué à
00:49:51la réussite scolaire
00:49:53j'ai oublié son prénom.
00:49:55Alexandre Portier.
00:49:57Et lundi
00:49:59je serai en première ligne
00:50:01pour qu'on ne parle pas de la théorie du genre
00:50:03dans ce programme
00:50:05et vous avez la ministre de l'éducation nationale qui dit
00:50:07la théorie du genre n'existe pas.
00:50:09Regardez.
00:50:11L'école a pour mission de protéger nos enfants
00:50:13et en même temps de les aider
00:50:15à construire leur jugement par eux-mêmes.
00:50:17C'est pour ça
00:50:19qu'il faut un programme
00:50:21pour les aider à comprendre le monde qui les entoure.
00:50:23Mais c'est aussi pour ça
00:50:25qu'il est évidemment hors de question
00:50:27de laisser faire tout et n'importe quoi.
00:50:29Ce programme, en l'état,
00:50:31n'est pas acceptable et il doit être revu.
00:50:33Premièrement,
00:50:35je m'engagerai personnellement pour que
00:50:37la théorie du genre ne trouve pas sa place
00:50:39dans nos écoles parce qu'elle ne devra pas y avoir sa place.
00:50:41Deuxièmement, le militantisme
00:50:43n'a pas non plus sa place dans nos écoles
00:50:45et je veux un encadrement
00:50:47très strict de tous les intervenants
00:50:49qui auront à porter
00:50:51ces sujets dans nos établissements.
00:50:53Je veux aussi
00:50:55une meilleure prise en compte du développement
00:50:57de nos élèves parce que
00:50:59toutes les notions qui doivent être évoquées
00:51:01dans ces matières doivent l'être en fonction
00:51:03du développement de nos élèves
00:51:05et avec sagesse pour décider
00:51:07avec la qualité des sciences et la qualité d'une médecine
00:51:09ce qui est le plus approprié.
00:51:11Sur ce sujet, il n'y a qu'une seule ligne qui est la mienne,
00:51:13celle du ministère. Il n'y a pas de théorie du genre.
00:51:15La théorie du genre n'existe pas
00:51:17et il n'y en a pas dans ce programme.
00:51:19La théorie du genre n'existe pas.
00:51:29La théorie du genre existe
00:51:31et non seulement elle existe mais elle est présente dans ces programmes.
00:51:33Je vous lis un petit passage.
00:51:35Ça s'adresse à des élèves de 5ème
00:51:37ou 6ème, 5ème.
00:51:39Identifier ce qui relève de la détermination
00:51:41du sexe biologique.
00:51:43Il y a, entre parenthèses, appareils génitaux,
00:51:45mâles, femelles et intersexués,
00:51:47fermeture de la parenthèse,
00:51:49du genre, entre parenthèses,
00:51:51identité de genre, expression de genre
00:51:53et de l'orientation sexuelle.
00:51:55Et ça, ça revient pendant
00:51:57à peu près toutes les années du collège.
00:51:59Peut-être qu'elle n'existe pas
00:52:01dans la tête de la même jeuneté
00:52:03mais elle existe dans les programmes, la théorie du genre.
00:52:05Il y a d'autres problèmes avec ces programmes.
00:52:07Il y a aussi le fait qu'on
00:52:09commence l'éducation sexuelle
00:52:11aux jeunes.
00:52:13Ces programmes commencent...
00:52:15On m'a dit que ça commençait à 4 ans.
00:52:17C'est marqué avant 4 ans.
00:52:19Avant 4 ans,
00:52:21l'idée c'est de parler
00:52:23aux enfants, de partir
00:52:25de leur vocabulaire spontané
00:52:27pour les encourager
00:52:29à employer un vocabulaire scientifique.
00:52:31Qu'est-ce qu'un vocabulaire scientifique
00:52:33en éducation sexuelle ?
00:52:35C'est sans doute appeler un zizi
00:52:37et une zezette un pénis et une vulve.
00:52:39Je pense que
00:52:41pour des enfants de moins de 4 ans
00:52:43c'est un peu violent,
00:52:45c'est un peu jeune peut-être pour les prendre en main
00:52:47à cet âge-là. Il y a deux problèmes.
00:52:49La théorie du genre existe effectivement dans les programmes
00:52:51et il y a la précocité
00:52:53parce qu'il y a une éducation affective et sexuelle
00:52:55au collège pour éviter
00:52:57que des jeunes femmes se retrouvent dans des situations
00:52:59des grossesses indésirées, etc.
00:53:01Pourquoi pas ? Mais qu'à 4 ans ou moins de 4 ans
00:53:03on parle de sexe à des enfants,
00:53:05il me semble que c'est trop tôt.
00:53:07C'est votre témoignage
00:53:09et vous parlez de votre expérience
00:53:11et de votre analyse.
00:53:13En attendant, je le disais, il faut faire attention.
00:53:15Le texte va être retouché,
00:53:17il n'a pas encore été officiellement
00:53:19présenté.
00:53:21Si je comprends bien Mme Adjente,
00:53:23il y aura une grande commission qui va revoir
00:53:25tout ce qui s'est passé et la théorie du genre,
00:53:27vous avez entendu la ministre de l'éducation nationale,
00:53:29ça n'existe pas.
00:53:31Elle s'engageait il y a une semaine
00:53:33à ce qu'elle ne figure pas.
00:53:35Oui, et par ailleurs,
00:53:37Mme Adjente était déjà très mal à l'aise
00:53:39avec ce programme, puisqu'au tout début,
00:53:41il y a une dizaine de jours, quand on a commencé à en parler
00:53:43dans les médias, elle a commencé par dire
00:53:45que ça ne sera pas obligatoire.
00:53:47Ce qui est paradoxal, parce que ça ne peut pas être sur le temps scolaire
00:53:49et pas obligatoire.
00:53:51Le problème, c'est ça,
00:53:53c'est la liberté. C'est toujours le problème.
00:53:55La liberté des parents
00:53:57de laisser leurs enfants
00:53:59assister à ces séances
00:54:01ou pas.
00:54:03Il me semble que si les parents avaient le choix,
00:54:05il n'y aurait même pas de discussion.
00:54:07Or, ce n'est pas le cas, puisque c'est obligatoire,
00:54:09puisque c'est sur le temps scolaire.
00:54:11Le secrétariat général de l'enseignement catholique a réagi.
00:54:13Nous partageons les ambitions de la démarche,
00:54:15notamment sur le respect du corps, de l'intimité,
00:54:17de l'indispensable éducation au consentement
00:54:19et de la promotion de l'égalité entre
00:54:21filles et garçons. Cependant,
00:54:23la lecture du document nous amène
00:54:25à formuler de sérieuses réserves.
00:54:27Ce projet de programme
00:54:29prend le parti de se substituer
00:54:31à la responsabilité éducative des parents.
00:54:33Nous ne pouvons pas l'accepter.
00:54:35Par ailleurs, la rigidité
00:54:37d'un programme annualisé ne permet pas de s'adapter
00:54:39à la maturation
00:54:41et la singularité de chaque élève.
00:54:43Vous avez des élèves en primaire ?
00:54:45J'ai des CM2.
00:54:47On parle déjà d'éducation sexuelle ?
00:54:49Depuis 2001, dans la loi,
00:54:51l'obligation est d'organiser trois séances d'éducation sexuelle
00:54:53par an. Comme les enseignants
00:54:55ne se sentent pas capables de le faire,
00:54:57on n'est pas du tout formés pour le faire.
00:54:59On n'est pas formés à grand-chose, on en parlait la semaine dernière,
00:55:01la grammaire et l'orthographe non plus,
00:55:03mais on n'est pas formés à enseigner
00:55:05l'éducation sexuelle à l'école.
00:55:07Personnellement, je ne souhaite pas être formé
00:55:09à enseigner l'éducation sexuelle à l'école, vous l'aurez compris,
00:55:11mais en admettant que ce soit à moi de le faire,
00:55:13je souhaiterais être formé. Ce n'est pas le cas aujourd'hui.
00:55:15Ce qui se passe, en réalité, c'est que
00:55:17dans la plupart des cas, on invite des associations
00:55:19à venir faire
00:55:21ces séances d'éducation sexuelle à notre place.
00:55:23Une séance, pour l'éducation nationale,
00:55:25ce n'est pas forcément une heure.
00:55:27Ça peut être une journée.
00:55:29En général, c'est le cas.
00:55:31Il y a des associations qui viennent une journée
00:55:33ou une demi-journée pour intervenir
00:55:35sur ces sujets.
00:55:37Vous avez dit quelque chose de très important.
00:55:39On invite des gens à parler de ces questions-là.
00:55:41L'inquiétude d'Alexandre Portier,
00:55:43il a raison de le dire,
00:55:45il est très courageux de le dire,
00:55:47c'est que les personnes qui viennent parfois dans les établissements,
00:55:49elles ont un but idéologique,
00:55:51un but politique.
00:55:53Et ces gens-là, dehors de nos écoles,
00:55:55ils n'ont pas essayé
00:55:57de changer l'état d'esprit des enfants.
00:55:59On peut même d'ailleurs penser que ce texte
00:56:01est quand même inspiré par
00:56:03diverses associations
00:56:05où on fait pression sur le gouvernement.
00:56:07Parce que franchement, le gouvernement
00:56:09n'a pas autre chose à faire, on voit le psychodrame du budget,
00:56:11que de s'occuper de la sexualité
00:56:13des enfants de 4 ans.
00:56:15C'est grotesque.
00:56:17C'est comme d'habitude un gouvernement
00:56:19qui est terrorisé par quelques lobbys
00:56:21qui veulent imposer une vision du monde.
00:56:23Ce n'est pas qu'on peut le penser,
00:56:25c'est une réalité.
00:56:27Il y a trois associations,
00:56:29SOS Homophobie, CidAction
00:56:31et le Planning Familial, je crois,
00:56:33qui sont associées l'année dernière,
00:56:35en mars 2023,
00:56:37pour assigner l'état en justice,
00:56:39demander réparation, réparation financière
00:56:41évidemment, pour ne pas avoir mis en place
00:56:43depuis 2001
00:56:45les cours d'éducation sexuelle à l'école.
00:56:47Donc ce n'est pas qu'on peut imaginer,
00:56:49ce sont eux évidemment qui font pression
00:56:51et qui ont déjà un pied dans l'école.
00:56:53Elles sont référencées, c'est public la liste des associations
00:56:55qui sont référencées par l'éducation nationale
00:56:57au niveau national et public.
00:56:59Elles figurent sur le site de l'éducation nationale
00:57:01et ces trois associations sont dedans.
00:57:03Et on le sait, on n'a qu'à aller voir sur leur site.
00:57:05Ils sont très militants, pas seulement pour les droits des LGBT,
00:57:07mais pour les migrants, sur les conflits.
00:57:09Oui, on est sur d'autres sujets éminemment politiques.
00:57:11Contre l'extrême droite.
00:57:13Tous ceux qui ne pensent pas comme eux sont d'extrême droite.
00:57:15C'est écrit sur leur site internet.
00:57:17Effectivement, c'est du militantisme politique assumé.
00:57:19La version de ce texte doit être présentée mi-décembre
00:57:23devant le conseil supérieur de l'éducation.
00:57:25C'est l'éducation affective et sexuelle.
00:57:29Je crois que la ministre de l'éducation nationale
00:57:31et relationnelle disaient
00:57:33pour les enfants de primaire,
00:57:35on ne parle pas de sexualité.
00:57:37Parce que je vous ai lu sur les enfants de moins de 4 ans,
00:57:41c'est sexuel.
00:57:43J'avais la sensation que la ministre
00:57:45voulait bouger sur ce sujet.
00:57:47Je vous sens...
00:57:49J'attends mon tour.
00:57:51Vous n'avez pas attendu votre tour
00:57:53quand c'était pour attaquer la directrice
00:57:55à toile de la rédaction du Figaro.
00:57:57Elle a eu le malheur de parler d'Emmanuel Macron.
00:57:59Là, vous l'attendez votre tour.
00:58:01Vous pouvez m'excuser.
00:58:03Je vous remercie.
00:58:05Ça m'a permis de répondre.
00:58:07Sur ce sujet-là, qui me paraît assez important,
00:58:09je ne voulais pas rendre le débat inaudible
00:58:11pour les téléspectateurs.
00:58:13Il y a beaucoup de choses.
00:58:15Il y a une ministre de l'éducation nationale
00:58:17qui l'apporte.
00:58:19Sur la théorie du genre,
00:58:21la théorie du genre n'existe pas.
00:58:23Pourquoi ?
00:58:25Parce que ce n'est pas une théorie scientifique.
00:58:27Vous avez la théorie de la relativité, etc.
00:58:29Il y a des études de genre.
00:58:31Il n'y a pas de théorie de genre.
00:58:33Deuxième chose.
00:58:35On parle d'un texte qui est extrêmement large.
00:58:37Votre principal associé est mal à l'aise.
00:58:39Je ne suis pas mon associé,
00:58:41mais je respecte que ce soit plus long.
00:58:43Votre principal associé est mal à l'aise.
00:58:45Votre principal allié sur ce plateau
00:58:47est mal à l'aise.
00:58:49Sur le texte en tant que tel,
00:58:51d'une part, c'est un texte...
00:58:53Ça devient plus compliqué
00:58:55de défendre Mme Jabbé.
00:58:57Sur le texte,
00:58:59c'est un texte qui englobe énormément de sujets.
00:59:01L'éducation affective, le relationnel,
00:59:03la notion de consentement, etc.
00:59:05On veut mettre le prisme sur cette question de théorie du genre
00:59:07qui est, entre guillemets, anecdotique dans la globalité du texte
00:59:09et du propos.
00:59:11Je considère que c'est une façon
00:59:13de vouloir torpiller un texte
00:59:15qui est indispensable
00:59:17par un prisme idéologique.
00:59:19Je suis tout à fait opposé aux théories du genre.
00:59:21Elles n'existaient pas il y a dix ans.
00:59:23Il y a un texte qui existe à l'heure actuelle.
00:59:25Il est encore en cours d'études.
00:59:27Il y a un texte qui existe,
00:59:29et vous l'avez évoqué,
00:59:31c'est la loi du 4 juillet 2001,
00:59:33co-signée par Martine Aubry et Jack Lang,
00:59:35qui imposait un certain nombre de cours d'éducation.
00:59:37Vous l'avez dit, c'était trois par trimestre.
00:59:39Cette loi n'a jamais été appliquée.
00:59:41Trois par an, pardon.
00:59:43C'est une loi qui n'a jamais été appliquée.
00:59:45C'est pourtant une loi qui était pionnière en la matière.
00:59:47Parce que 2001, à l'époque, il n'y avait pas Internet,
00:59:49il n'y avait pas les réseaux sociaux,
00:59:51il n'y avait pas la pornographie.
00:59:53Pourquoi n'est-elle pas appliquée ?
00:59:55Est-ce que si les parents, les enseignants,
00:59:57une partie des directeurs d'école ne souhaitent pas l'appliquer,
00:59:59c'est qu'il ne faut tout simplement pas,
01:00:01en tout cas avant un certain âge,
01:00:03parler de sexualité à l'école ?
01:00:05C'est mon dernier point, très rapidement.
01:00:07C'était mon dernier point.
01:00:09Monsieur Devecu nous dit,
01:00:11attendez, ce n'est pas le sujet.
01:00:13Le sujet, c'est le budget.
01:00:15Mais au sujet d'avant,
01:00:17c'est aussi savoir lire, écrire, compter,
01:00:19s'émanciper, avoir un esprit critique,
01:00:21à la limite faire des cours de prévention au collège.
01:00:27Qu'est-ce qu'on fait des familles incestueuses,
01:00:29des familles où on tolère, où on encourage
01:00:31les violences sexistes ?
01:00:33Les enfants ont besoin aussi d'avoir,
01:00:35ils ont aussi besoin que dans une sphère
01:00:37qui peut être dysfonctionnelle dans la famille,
01:00:39ils aient aussi des repères qu'on leur donne
01:00:41pour l'expliquer.
01:00:43Sur la théorie du genre,
01:00:45elle n'existe pas, elle est très simple la théorie du genre.
01:00:47Il ne faut pas chercher à la dissimuler
01:00:49ou à dire qu'elle n'existe pas.
01:00:51C'est une théorie des sciences sociales
01:00:53qui consiste à dire que le fait d'être
01:00:55un homme ou une femme,
01:00:57est une construction culturelle.
01:00:59On peut le résumer comme ça.
01:01:01Après on peut rentrer dans plein de nuances,
01:01:03d'école, de sous-école.
01:01:05Je crois quand même qu'elle a
01:01:07beaucoup influencé, parce que moi j'ai entendu ça
01:01:09depuis le quinquennat Hollande,
01:01:11par les anciens combattants,
01:01:13où on disait déjà que la théorie du genre n'existait pas.
01:01:15Si elle existe,
01:01:17on peut tout à fait la défendre,
01:01:19on peut aussi la critiquer.
01:01:21Je ne suis pas sûr qu'elle ait sa place.
01:01:23C'est un peu comme la théorie marxiste,
01:01:25ce n'est pas non plus scientifique,
01:01:27c'est une théorie des sciences sociales sur la lutte des classes.
01:01:29On peut la mentionner,
01:01:31on peut aussi la critiquer.
01:01:33La théorie du genre n'a pas, à mon sens,
01:01:35à avoir sa place dans un programme
01:01:37d'éducation sexuelle,
01:01:39dont je pense qu'effectivement à 4 ans,
01:01:41ça n'a pas de sens et pas de place.
01:01:43Allez demander au planning familial
01:01:45si la théorie du genre n'existe pas.
01:01:47Vous y verrez la réponse.
01:01:49Il y a une familiale qui fait l'éducation nationale.
01:01:51Mais viens !
01:01:53Les charlottes en amour.
01:01:55On peut le contester.
01:01:57Dans la liste des associations qui interviennent,
01:01:59on va rester sur cet exemple-là.
01:02:01Le planning familial,
01:02:03qui avait dit,
01:02:05l'année dernière ou l'année d'avant,
01:02:07qu'un homme pouvait être enceinte.
01:02:09Je veux bien que la théorie n'existe pas,
01:02:11mais prenons cet exemple-là.
01:02:13À l'époque,
01:02:15la ministre en charge avait dit
01:02:17qu'elle était d'accord avec le planning familial,
01:02:19qui, à l'heure où on parle, intervient encore dans les écoles.
01:02:21Je veux bien qu'on nous explique
01:02:23que rien n'existe jamais,
01:02:25l'insécurité est un sentiment,
01:02:27l'appauvrissement est un sentiment également.
01:02:29Tout est un sentiment.
01:02:31Vous êtes tous fous.
01:02:33Vous déformez mon propos, ce n'est pas du tout ce que j'ai dit.
01:02:35Je ne parle pas de vous, ça vous dépasse un peu le sujet.
01:02:37Je suis désolée.
01:02:39C'est un peu plus large que ça.
01:02:41Ce n'est pas du tout méchant, c'est vrai.
01:02:43Là, on a une ministre
01:02:45qui, il y a quelques semaines,
01:02:47intervient pour la première fois,
01:02:49et nous dit qu'elle va être très vigilante.
01:02:51Dans le JDD, on l'interview la semaine dernière,
01:02:53on fait un dossier sur ce sujet précisément.
01:02:55Elle nous dit qu'elle va veiller
01:02:57à ce que ça n'intervienne pas dans les programmes,
01:02:59puisque aujourd'hui, le terme identité de genre
01:03:01est extrêmement présent dans le texte tel qu'il est.
01:03:03Donc il y a cette question.
01:03:05Et par ailleurs, la norme absolue
01:03:07depuis 4 ans jusqu'au lycée
01:03:09de la question du consentement,
01:03:11je suis désolée,
01:03:13si vraiment on veut éveiller
01:03:15les enfants à avoir l'intelligence
01:03:17et l'esprit critique de respecter
01:03:19leur propre corps et celui de la personne
01:03:21qu'ils ont en face d'eux,
01:03:23on a voté il y a 3 ans une loi expliquant
01:03:25qu'en dessous de 15 ans, il n'y avait pas de consentement possible.
01:03:27Donc ce n'est pas la norme éthique
01:03:29absolue, le consentement, puisqu'ils ne sont
01:03:31pas capables eux-mêmes de savoir
01:03:33à quoi ils consentent.
01:03:35Le consentement, c'est aussi une notion éducative.
01:03:37C'est une notion éducative
01:03:39qui est nécessaire, mais certainement
01:03:41pas suffisante.
01:03:43Le consentement, c'est d'abord
01:03:45à ce que les élèves eux-mêmes consentent.
01:03:47Les parents consentent à cette éducation sexuelle.
01:03:49C'est le problème du programme.
01:03:51Il y a un conseil supérieur des programmes
01:03:53qui décide des programmes pour toute la France.
01:03:55Est-ce que c'est une demande populaire ?
01:03:57Est-ce que c'est une loi ?
01:03:59Je ne sais pas si CNews peut organiser
01:04:01ce genre de consultations, de sondages
01:04:03demandant aux parents s'ils souhaitent
01:04:05que leurs enfants soient éduqués sexuellement à l'école
01:04:07à partir de 4 ans.
01:04:09On l'avait fait l'année dernière.
01:04:11C'est une très bonne question.
01:04:13Très très bonne question.
01:04:15Je suis quand même favorable au collège.
01:04:17Très très bonne question.
01:04:19Je vous dirai un peu plus tard le programme
01:04:21parce qu'on n'a plus le temps.
01:04:23Il nous reste quelques minutes.
01:04:25Désormais le samedi matin,
01:04:27Isabelle, vous découvrez le plateau du samedi,
01:04:29Alexandre Devecchio est un excellent journaliste
01:04:31politique.
01:04:33Cinématographique également.
01:04:35Chaque samedi matin,
01:04:37il va nous faire une chronique cinéma
01:04:39en lien avec l'actualité.
01:04:41C'est-à-dire qu'en fait,
01:04:43il va nous parler d'un film et il va le relier
01:04:45à l'actualité.
01:04:47On voit ça dans un instant.
01:04:49Le Figaro est en force.
01:04:51Le lobby du Figaro est puissant.
01:04:53Vous deviez vous arrêter
01:04:55à quitter ce plateau
01:04:57à 10h.
01:04:59Mais comme Martin Garagnon
01:05:01vous a coupé,
01:05:03je vous ai dit de rester un peu plus longtemps
01:05:05Isabelle Schmitt pour nous parler
01:05:07de votre hors-série
01:05:09sur la cathédrale Notre-Dame de Paris.
01:05:11Ça va apparaître mercredi prochain
01:05:13dans les kiosques.
01:05:15Je voulais qu'on revienne sur
01:05:17les traditions
01:05:19de génération en génération
01:05:21avec une
01:05:23reconstruction, une renaissance
01:05:25de Notre-Dame avec des artisans qui ont
01:05:27utilisé des méthodes d'il y a 300-400 ans.
01:05:29Absolument. Alors ça, je crois que c'est
01:05:31un point sur lequel on sera tous d'accord et tout le monde
01:05:33est d'accord. C'est que cette reconstruction
01:05:35à l'identique est formidable. C'est un défi.
01:05:37En fait, c'est vrai qu'ils
01:05:39auraient pu choisir
01:05:41d'exploiter des méthodes
01:05:43beaucoup plus actuelles.
01:05:45C'est-à-dire, je pense à l'exemple de la fameuse
01:05:47forêt, la charpente de Notre-Dame de Paris.
01:05:49Ils auraient pu couper les bois
01:05:51avec des scies
01:05:53mécaniques,
01:05:55comme on le fait aujourd'hui.
01:05:57Et en fait, ils ont choisi de reconstituer
01:05:59cette forêt vraiment à l'identique.
01:06:01Pour vous donner un
01:06:03ordre d'idée, rien que dans la flèche
01:06:05de Viollet-le-Duc et dans les croisés des
01:06:07transeptes, il faut 1000 chaînes pour
01:06:09reconstituer les bois. Donc on imagine sur
01:06:11la charpente totale le travail. Et chaque
01:06:13bout de bois est mis dans une position
01:06:15qui est unique et qui peut
01:06:17être uniquement celle-là, grâce à des relevés très
01:06:19précis qui avaient été faits, heureusement,
01:06:21par Rémy Fromeau, un architecte,
01:06:235 ans
01:06:25avant l'incendie.
01:06:27Et en fait,
01:06:29ce choix de travailler avec
01:06:31des techniques médiévales a pu
01:06:33faire redécouvrir des
01:06:35savoir-faire, comme le fait
01:06:37de tailler, de couper les bois et de
01:06:39les écarrir à la hache et à la douloir.
01:06:41Et il y avait
01:06:43quelques artisans qui savaient encore le faire
01:06:45et qui en ont formé d'autres. Et ils ont pu faire
01:06:47ça pour un résultat qui est spectaculaire. On l'a
01:06:49vu hier de très belles images
01:06:51de cette charpente
01:06:53reconstituelle identique. Et
01:06:55il faut saluer aussi un choix
01:06:57intéressant et courageux de faire appel à
01:06:59une multitude d'artisans et non pas à une
01:07:01grande entreprise qui va fédérer tout le monde.
01:07:03Et de toute la France, c'est ça qui m'a ému.
01:07:05C'est formidable. Parce que de fait, c'est le chantier
01:07:07de l'histoire de France et c'est le chantier de toute la France
01:07:09qui vient à Notre-Dame
01:07:11et qui s'investit et
01:07:13qui est mise en lumière aussi.
01:07:15Merci Emmanuel Macron.
01:07:17Merci Emmanuel Macron d'avoir
01:07:19peut-être choisi ça en tout cas encouragé ça.
01:07:21Je vous en prie.
01:07:23Si on pouvait faire la même chose sur
01:07:25un chantier un peu plus grand
01:07:27qui est celui de la France,
01:07:29je pense que les
01:07:31Français en seraient ravis
01:07:33bien évidemment.
01:07:35C'est peut-être le courage de l'intérieur de Notre-Dame.
01:07:37Bah écoutez, justement, c'est pour ça qu'il faut y aller.
01:07:39Et parfois, quand on va
01:07:41dans Notre-Dame, il faut y aller.
01:07:43Il faut y retourner.
01:07:45Je conseille de se tourner vers la croix.
01:07:47Il faut y retourner. Il faut, quand on est dans
01:07:49la cathédrale aussi, se taire parfois.
01:07:51Exactement.
01:07:53Le silence, ça aide énormément. Même sur le plateau, parfois,
01:07:55ça peut aider. Bah oui, c'est ce que vous allez faire là pour la
01:07:57dernière minute.
01:07:59C'est Alexandre Duvecchio qui va prendre la parole.
01:08:0123 millions d'entrées.
01:08:03Très intéressant. 23 millions d'entrées.
01:08:05Le fabuleux Destin d'Amélie Poulain
01:08:07est le deuxième plus gros succès international
01:08:09d'un film français. Derrière,
01:08:11intouchable. Sorti en 2001,
01:08:13il a été réalisé par Jean-Pierre Jeunet
01:08:15et évidemment,
01:08:17l'extraordinaire Audrey Tautou. 4 Césars,
01:08:195 nominations aux Oscars
01:08:21et vous le liez
01:08:23avec Anne Hidalgo. Bon, tout a été
01:08:25dit, Alexandre Duvecchio, sur
01:08:27le bilan d'Anne Hidalgo. Mais pour vous,
01:08:29le plus grave du côté
01:08:31de la merde qui ne se représente pas
01:08:33pour un troisième mandat,
01:08:35c'est que,
01:08:37selon vous, c'est vous qui allez voir des problèmes,
01:08:39elle a détruit, en quelque sorte,
01:08:41le plus beau lieu de tournage du monde, qui est Paris.
01:08:43C'est le plus beau lieu de tournage du monde.
01:08:45On va arriver à Amélie Poulain,
01:08:47mais avant, il y a eu Paris Brutale
01:08:49de René Clément, il y a eu
01:08:51les films de Marcel Carnet,
01:08:53même si c'était souvent des films tournés en studio,
01:08:55mais c'est pas grave, d'une certaine manière,
01:08:57ça magnifiait Paris.
01:08:59Il y a eu François Truffaut,
01:09:01Les 400 Coups, Le Dernier Métro,
01:09:03plus récemment Moulin Rouge,
01:09:05Midnight in Paris, de Woody Allen,
01:09:07et effectivement,
01:09:09le fabulé Destin d'Amélie Poulain,
01:09:11qui est l'image
01:09:13de Paris de carte postale.
01:09:15Ça a été un film qui a été un triomphe en France,
01:09:17mais aussi dans le monde entier,
01:09:19au point que pendant les Jeux Olympiques,
01:09:21on l'a ressorti pour faire plaisir
01:09:23aux touristes parisiens.
01:09:25Seulement, vous voyez,
01:09:27il y a trois ans, Jean-Pierre Jeunet,
01:09:29le réalisateur du fabuleux Destin d'Amélie Poulain,
01:09:31était interrogé par un magazine américain
01:09:33pour savoir s'il envisageait
01:09:35une suite à Amélie Poulain,
01:09:37et il a répondu non, ce ne serait pas possible
01:09:39aujourd'hui, parce que Paris est devenue
01:09:41trop moche, et puis il y a trop de chantiers,
01:09:43je ne saurais pas où mettre
01:09:45ma caméra. Effectivement,
01:09:47Anne Hidalgo a un peu détruit
01:09:49le plus beau lieu de tournage,
01:09:51et d'ailleurs, on pourrait imaginer à quoi aurait pu
01:09:53ressembler cette suite d'Amélie Poulain.
01:09:55On aurait pu imaginer un pastiche,
01:09:57les fabuleux travaux d'Anne Hidalgo,
01:09:59ou alors une version
01:10:01trash, Amélie Poulain
01:10:03contre les craqueux,
01:10:05ou enfin,
01:10:07un crossover avec le film
01:10:09de Disney, Amélie
01:10:11contre Ratatouille. Heureusement,
01:10:13tout cela n'a pas eu lieu.
01:10:15Finalement, Amélie Poulain est un très beau film,
01:10:17il n'avait pas besoin d'une suite, mais on se dit
01:10:19que c'est dommage qu'on ne puisse plus
01:10:21tourner aujourd'hui un film de ce style à Paris.
01:10:23Et vous allez jusqu'à parler de destruction
01:10:25volontaire, voire programmée. Vous allez
01:10:27avoir des problèmes. Faites attention.
01:10:29Effectivement, on pourrait croire
01:10:31que c'est simplement la mauvaise gestion
01:10:33d'Anne Hidalgo, qui effectivement,
01:10:35entre les embouteillages,
01:10:37les travaux, la saleté,
01:10:39rend impossible ce genre de tournage, ou alors
01:10:41il faudrait trop d'effets spéciaux.
01:10:43Mais en réalité, on peut y voir aussi presque un projet
01:10:45idéologique. Quand on se souvient des
01:10:47critiques qui avaient visé
01:10:49Amélie Poulain, notamment dans les Inroccuptibles
01:10:51à l'époque de la sortie du film,
01:10:53il parlait d'un Paris pétainiste.
01:10:55Justement, ils étaient choqués de
01:10:57l'image de carte postale. Ils disaient que c'est stéréotypé
01:10:59et qu'il n'y a que des Blancs. Déjà,
01:11:01à l'époque, c'était pourtant bien avant
01:11:03le woukisme.
01:11:05Et donc, je
01:11:07dirais que, d'une certaine manière,
01:11:09Anne Hidalgo a
01:11:11obtenu ce qu'elle voulait
01:11:13déconstruire, le Paris qui est dans notre
01:11:15imaginaire, pour construire
01:11:17une immense ZAD.
01:11:19On a très peu de temps, donc je vais faire la dernière question.
01:11:21Ce sera un deux-en-un.
01:11:23En 2001, c'était Amélie
01:11:25Poulain. Vous avez quand même la série
01:11:27Émilie in Paris qui
01:11:29cartonne ces
01:11:31dernières années, à tel point qu'Emmanuel Macron avait dit
01:11:33surtout, Émilie in Paris doit rester
01:11:35à Paris. Il ne faut pas qu'elle aille à Rome
01:11:37pour la saison prochaine.
01:11:39Donc, ça peut rester un bon
01:11:41lieu de tournage, Paris.
01:11:43Oui, mais Émilie in Paris, alors il y a Emmanuel Macron,
01:11:45mais il y a aussi David Béléard qui s'était
01:11:47exprimé et qui avait dit que c'était une
01:11:49série qui érigeait Paris
01:11:51en capitale du déni climatique.
01:11:53Donc, après Amélie
01:11:55contre les craqueux, on pourrait avoir
01:11:57si vous voulez
01:11:59Émilie in Paris
01:12:01remplacée par Greta Thunberg
01:12:03in Paris et puis
01:12:05le béret par le kéfier
01:12:07palestinien. Bon, j'exagère, mais
01:12:09on voit bien qu'il y a une idéologie.
01:12:11Il y a une idéologie
01:12:13et qu'en fait, le gauchisme
01:12:15est pas seulement, je dirais, un projet
01:12:17politique, c'est aussi un projet
01:12:19esthétique. C'est d'abord un projet
01:12:21esthétique et culturel
01:12:23et qui veut nous interdire de rêver, nous interdire
01:12:25la nostalgie. C'est un peu dommage, mais
01:12:27Notre-Dame a ressuscité et on
01:12:29espère que le beau cinéma pourra
01:12:31ressusciter quand Madame Hidalgo aura
01:12:33quitté la mairie de Paris.
01:12:35Merci beaucoup, Alexandre Devecchio.
01:12:37J'ai hâte d'être la semaine prochaine pour découvrir le prochain
01:12:39film dont vous allez nous parler.
01:12:41Dans un instant, c'est Brigitte Millot, bien sûr, qui nous
01:12:43parlera des dangers des écrans pour notre santé
01:12:45et nous donnera des conseils pour mieux
01:12:47les utiliser. Vous savez combien
01:12:49d'heures vous passez ?
01:12:51Or, heures passées sur votre téléphone
01:12:53pendant l'antenne, je trouve insupportable.
01:12:55Cinq heures par jour ?
01:12:57Ben oui, parce que quand vous regardez
01:12:59pour participer à nos émissions, il faut suivre
01:13:01l'actualité, je le suis principalement. Alors faites attention
01:13:03parce que comme vous êtes souvent sur votre téléphone en plein direct,
01:13:05je vais finir par croire que
01:13:07avant, vous n'avez pas travaillé les sujets. Je serais très
01:13:09inquiet. Merci à tous les six, c'était un plaisir
01:13:11d'être avec vous. Merci aux équipes en régie. Dans un instant,
01:13:13Brigitte Millot. Et ensuite, ce sera
01:13:15Midi News avec Thierry Cabane. A ce soir.