Le succès des JO de Paris doit-il inciter à investir dans le sport en France ?

  • il y a 2 semaines
Les Jeux dans tous leurs états, présenté par Maxime Lledo et Clément Arion, avec Régis Juanico, ancien député de la Loire, co-président du groupe de travail de l’Assemblée Nationale sur les Jeux de Paris 2024 et expert en politique publique sportive.

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Transcript
00:00Sud Radio, les Jeux dans tous leurs états, Maxime Liédo, Clément Harion.
00:05Les Jeux olympiques dans tous leurs états avec un, l'approche des oeufs paralympiques qui arrive
00:10et puis le bilan qu'on va continuer à faire sur Sud Radio évidemment de tout ce qui s'est passé
00:15au cours des dernières semaines et qui a vu la France clairement briller.
00:19On vous retrouve Jules Boscherini pour continuer de parler de l'actualité de ces Jeux olympiques et paralympiques
00:23et là, vous avez la statistique qui va nous étonner, c'est le job de Jules, trouver l'info.
00:29Et là, c'est LA statistique.
00:30Concerne la Russie, cette statistique, vous savez tous que la délégation russe s'est exclue des Jeux olympiques
00:35suite à son offensive en Ukraine, bien figurez-vous que cela n'a pas empêché les athlètes russes de gagner des médailles.
00:41Alors, combien ? On peut dire combien ?
00:439 médailles, 3 en or, 2 en argent et 4 en bronze pour être précis, mais c'est un petit peu plus subtil que ça.
00:48En fait, la Russie peut envoyer des athlètes sous la bannière AIN, Athlètes Individuels Neutres.
00:53Au total, il y en avait 14 des athlètes russes qui se sont présentés à Paris via ce biais
00:57et en soi, ce n'est pas une grande réussite puisqu'il y a une seule médaille à mettre à l'actif,
01:01des Russes étant tennis avec l'argent pour le double d'âme, Diana Schneider et Myra Andriyva.
01:06Vous pouvez nous parler de 9 médailles et pourtant il n'y en a qu'une, je ne comprends plus rien Jules.
01:10C'est parce que les autres médailles ont été remportées par des athlètes d'autres délégations.
01:14En réalité, ces athlètes détiennent un passeport russe mais ont changé de nationalité sportive après le 24 février 2022.
01:20Donc ce sont eux qui ont remporté les 8 autres médailles ?
01:22Exactement Clément. Et 7 de ces 8 médailles ont été remportées par des hommes en lutte libre.
01:27On y retrouve d'ailleurs les 3 médailles d'or que la Russie aurait pu revendiquer car ils sont tous originaires du Dagestan.
01:32L'autre médaille pour une autre délégation, c'est la française, c'est la délégation française avec Anastasia Kirpich-Nikova
01:39sur 1500 mètres nage libre. La nageuse a obtenu la nationalité française le 21 avril 2023 et s'est adjugée l'argent.
01:46Et ça veut dire que la Russie aurait terminé à quelle position donc au niveau du tableau des médailles ?
01:51Voilà, c'est ça la statistique. Elle aurait terminé à la 25ème place du tableau des médailles si elle avait pu participer aux Jeux Olympiques de Paris.
01:59C'est quand même très loin de ses standards habituels puisqu'elle avait terminé, alors c'était le comité olympique russe
02:04qui avait terminé 5ème à Tokyo et 4ème à Rio pour la Russie.
02:08Et avec cette exclusion, il y a quand même beaucoup d'athlètes russes donc qui ne vont pas au JO, il faut le dire.
02:12Oui, il y en a qui n'y vont pas mais on avait quand même pas mal d'athlètes qui ont changé de nationalité.
02:16D'où les médailles remportées.
02:17Mais en tout cas, statistique très intéressante parce que largement faussée.
02:22On aurait pu aller plus loin puisqu'il y a aussi les athlètes biélorusses qui ont participé sous bannière neutre.
02:26Et si on les ajoute là, la Russie est 16ème.
02:28Vous voyez pourquoi Jules Boscarini est indispensable dans une rédaction parce que c'est la petite main qui va vous chercher les statistiques essentielles.
02:36Vous êtes trop gentil Maxime.
02:37Bah oui, je suis payé pour.
02:41Un sujet qui a beaucoup fait couler d'encre et même fait parler ici au micro de Sud Radio.
02:46Vous vous rappelez des coups de gueule notamment de Florent Manoudou qui se plaignait que la France n'était pas une grande nation de sport.
02:52On vous a demandé votre avis au standard avec le camarade Joseph Ruiz ici autour de la table quand il présentait cette émission.
02:57Beaucoup d'invités également étaient sur ce thème.
02:59Et on poursuit cette tendance mon cher Clément avec Régis Rouynico, ancien député de la loi,
03:04co-président du groupe de travail de l'Assemblée Nationale sur les Jeux de Paris 2028 et expert en politique publique sportive.
03:10Alors Régis Rouynico, ces Jeux Olympiques n'ont-ils été finalement qu'un succès éphémère ?
03:15Ou bien selon vous, ce succès va-t-il permettre à la France de surfer un petit peu sur cet élan et à investir dans le sport notamment ?
03:22Il faudrait un héritage sportif, territorial, sociétal bien évidemment.
03:27C'est ce qu'espèrent les acteurs sport.
03:29Et en même temps, on voit qu'aujourd'hui, beaucoup de ces acteurs-là redoutent que le souffle qu'on a connu,
03:35la ferveur populaire et puis les résultats fantastiques sur le plan sportif de ces Jeux Olympiques,
03:40ce n'est pas terminé, il y a les Jeux Paralympiques encore,
03:42et bien se retombent en soufflé, notamment sur le plan budgétaire, sur le plan financier
03:47et sur le plan de l'accompagnement des moyens humains avec un enjeu vraiment immédiat qui est la rentrée scolaire,
03:53les forums associatifs autour du début septembre
03:56et le fait que beaucoup de jeunes filles, jeunes garçons, peut-être aussi des adultes,
04:00vont venir frapper à la porte des clubs, les clubs sportifs amateurs
04:04et qui aujourd'hui, on le sait, le basketball, le handball,
04:09mais il y aura aussi beaucoup de sports concernés comme le pénis de table,
04:13aujourd'hui nous disent qu'on n'a pas assez de créneaux sportifs
04:15et on n'a pas assez d'éducateurs sportifs aujourd'hui pour inquièter tout le monde
04:18et on risque de refuser et c'est ce syndrome de la porte close-là qu'il faut absolument éviter.
04:22Et qu'est-ce qu'il faut faire ? Il faut donc ouvrir des créneaux, créer des infrastructures,
04:26ça va être compliqué, la rentrée c'est bientôt.
04:29Ah oui, il aurait fallu anticiper, on demandait depuis de longues années une loi d'héritage,
04:34qu'on aurait pu construire il y a deux ou trois ans.
04:36Qu'est-ce que vous entendez par loi d'héritage ?
04:41Ce qu'on a fait pour la haute performance et le haut niveau qui a marché, qui a porté ses fruits,
04:47même si on peut effectivement rentrer dans le détail du bilan des médailles,
04:51la France a quand même performé au niveau du classement des médailles.
04:55Ce qu'on a fait pour le haut niveau, c'est-à-dire doubler les crédits,
04:57on est passé de 50 millions d'euros à 110 millions d'euros en l'espace de cinq ans.
05:02Pour soutenir la haute performance et nos sportifs de haut niveau,
05:06il faut pouvoir le faire pour le développement de la pratique du sport pour tous
05:09et pour les équipements sportifs.
05:11Aujourd'hui, les équipements sportifs, c'est environ un soutien de 100 millions d'euros
05:15chaque année depuis dix ans aux collectivités
05:18et c'est principalement à 85% des équipements sportifs de proximité
05:23avec des aides de 30 à 40 000 euros.
05:25Vous nous dites 100 millions d'euros par an, c'est ça ?
05:27100 millions d'euros par an, ça fait un milliard depuis 2017,
05:30ça c'est insuffisant, il faut aller beaucoup plus loin.
05:33Comment vous expliquez, par exemple, dans les derniers chiffres,
05:35qu'on a beaucoup vu, un milliard depuis 2017 pour rénover un peu les parcs sportifs,
05:40mais il y en a toujours près de 25%, c'est le journal Le Point qui nous expliquait ça,
05:43qui date de 1980.
05:45Comment on fait pour dépenser autant d'argent
05:47et avoir, on va dire, une partie du parc sportif aussi importante
05:50qui reste, on va dire, un peu vétuste ?
05:52Parce que c'est des petits équipements sportifs, c'est un choix qui a été fait,
05:55parce que c'est des petites subventions, 30 à 40 000 euros.
05:58Par exemple, CityStad, les aires de fitness,
06:03mais ça peut être aussi les Pumptrack.
06:05Vous parliez tout à l'heure des pistes de baby, ça, ça coûte beaucoup plus cher.
06:08Ce qu'il faudrait maintenant dans notre pays,
06:10c'est d'avoir beaucoup plus de piscines, des créneaux pour pouvoir nager,
06:14de gymnases, de complexes sportifs,
06:17mais ça, ça coûte plusieurs millions d'euros.
06:19Et donc, c'est vrai que l'État a choisi d'aller sur le soutien
06:22de plusieurs milliers d'équipements sportifs de proximité,
06:24mais aujourd'hui, on a besoin d'aller sur les équipements structurants
06:26qui sont vieillissants, comme vous dites.
06:28Et ça, c'est sans doute 500 millions à 1 milliard d'euros
06:30qu'il faudrait chaque année, parce que ça coûte cher.
06:33Une piscine, ça coûte 15 millions d'euros, par exemple.
06:35Il y avait un plan Génération 2024
06:38qui prévoyait de cofinancer de nouvelles infrastructures.
06:41Est-ce que ça a été fait ? On en est où ?
06:44Ça, c'est pour les 3 ans à venir.
06:46C'est l'idée aussi de privilégier des équipements sportifs
06:49à proximité des écoles et dans les établissements scolaires.
06:53Je vais vous prendre un exemple, pourquoi on est inquiet aujourd'hui.
06:55Le budget des sports, c'est une goutte d'eau.
06:58C'est 0,2% aujourd'hui du budget de la nation,
07:01à peu près 1 milliard d'euros.
07:03Il y a eu des coupes budgétaires en début d'année.
07:06Quand il y a eu 10 milliards d'euros de coupes budgétaires,
07:0950 millions d'euros pour le sport.
07:11Quand on est à 1 milliard, c'est quand même beaucoup.
07:13Et sur ces 50 millions d'euros, par exemple,
07:15on est allé diminuer les crédits qui sont aujourd'hui prévus
07:19pour aménager les cours d'école actives et sportives.
07:23Pour favoriser le mouvement de nos élèves en école prédictive.
07:27C'est génial parce que tout le monde sur nos plateaux,
07:30et je me souviens d'un délégué interministériel au sport
07:32qui était ici en nous disant
07:33« Regardez, on va tout mettre, le paquet. »
07:35Alors là, pour le paquet, on l'a bien vu.
07:37Sur le sport, etc.
07:38Et ça a donné quoi ?
07:39Pour les cours d'école, l'aménagement n'est même pas possible
07:42parce que c'est ceux à quoi a été dédié
07:45la partie du budget qui a été coupée.
07:48Sur les 10 millions prévus chaque année,
07:50pendant 3 ans, il y en a 8 millions qui ont été supprimés.
07:55Au lieu d'avoir des équipements dans les cours d'école
07:58subventionnés à hauteur de 20 000 euros
08:00par l'Agence Nationale du Sport,
08:02ça sera 5 000 euros seulement.
08:03Et donc on fera moins de choses.
08:05Oui, bien sûr.
08:06Il y a les collectivités locales aussi
08:08qui s'inquiètent du gel des crédits
08:09de 50% des investissements qui étaient prévus dans ce plan.
08:13Oui, bien sûr.
08:15Globalement, sur ce milliard d'euros consacré au sport,
08:18il y en a une partie qui était dédiée jusqu'à maintenant
08:21aux Jeux Olympiques et Paralympiques
08:23et sur lesquels le gouvernement ne pouvait pas toucher.
08:26Je vais vous prendre un exemple.
08:27Les primes aux médailles.
08:28D'ailleurs, là, il y a 10 millions d'euros,
08:30mais il y en a 60% qui ont déjà été consommées
08:32par les Jeux Olympiques.
08:33Et si on espère, comme on le souhaite vraiment,
08:35avec Marie-Anne Hilly-Le Fur en particulier,
08:37avoir beaucoup plus de médailles pour les Jeux Paralympiques,
08:39sans doute que ce budget va être dépassé.
08:42Et vous savez, en plus, qu'il y a un débat
08:43pour savoir si elles ne seront pas défiscalisées,
08:45ces primes aux médailles.
08:46Donc, déjà, on va dépasser ce chiffre d'11 millions.
08:48Mais les médailles aux Jeux Olympiques,
08:50la grande cause nationale
08:52et un certain nombre de programmes
08:54qui sont liés aux Jeux Olympiques
08:55ne seront pas reconduits l'an prochain.
08:57Et ça, c'est entre 150 et 200 millions d'euros.
08:59Donc, on sait que sur le milliard d'euros du sport,
09:01on aura sans doute
09:03des millions d'euros déjà programmés en termes de baisse.
09:06Combien de millions d'euros ?
09:07Excusez-moi, on a été brièvement coupé, Régis Rouen-Nicot.
09:09Combien de millions d'euros, vous dites ?
09:11Entre 150 et 200 millions d'euros
09:13qui, de toute façon, étaient des dépenses liées aux Jeux Olympiques,
09:15comme la Solideo, les ouvrages olympiques,
09:17et qui ne seront pas reconduits l'an prochain.
09:19C'est pour ça qu'il faut être extrêmement vigilant.
09:21Alors, soit le Président de la République
09:23et le futur gouvernement,
09:25parce que là, vous ne pouvez faire que des projections,
09:27nous disent le 14 septembre,
09:29ces 150 millions d'euros qui allaient sur les Jeux Olympiques cette année,
09:32on les maintient, on les sanctuarise
09:35et on fait en sorte que ça aille sur des équipements sportifs.
09:37Et on les utilise pour développer,
09:39et pour encourager le sport.
09:41Et la pratique sportive, parce qu'aujourd'hui,
09:43on a besoin que les jeunes
09:45qui aillent dans les clubs, ils restent
09:47et fassent de la pratique sportive
09:49tout au long de la vie.
09:50Et c'est aujourd'hui que Paris a gagné,
09:52notamment par le renforcement de l'EPS.
09:54Grosso modo, aujourd'hui, on sait qu'il y a quand même
09:56beaucoup d'acteurs du sport,
09:58et le Nouveau Front Populaire aussi, qui proposent
10:00qu'on aille vers 1% du budget consacré au sport,
10:02ce qui permettrait de rattraper notre retard,
10:04notamment en termes d'équipement,
10:06et puis aussi en termes de développement de cette pratique sportive.
10:081% alors qu'on est à 0,2% actuellement.
10:10Alors Régis Roy-Nicot,
10:12je reviens à ce qu'avait dit Florent Manodou,
10:14et ce qu'il avait déclaré
10:16avant et même après ces Jeux Olympiques,
10:18la France n'est pas un pays de sport.
10:20Au vu de ce que vous nous dites,
10:22est-ce que c'est ce que vous pensez également ?
10:24Oui, parce qu'aujourd'hui,
10:26on a des sportifs
10:28de haut niveau, talentueux,
10:30qui ramènent des médailles, c'est clair.
10:32Maintenant, il faut que ça se prolonge,
10:34y compris qu'il faut que ces crédits pour la haute performance
10:36ont les pérennistes
10:38pour la suite, pour Los Angeles.
10:40Et ça va au-delà de la haute performance aussi,
10:42c'est simplement développer la pratique sportive
10:44pour tous les citoyens.
10:46Par contre, aujourd'hui, on n'est pas un pays de sport
10:48au sens où aujourd'hui,
10:50l'EPS à l'école, au collège,
10:52au lycée, malgré les 35 000 enseignants
10:54d'EPS qui font un boulot extraordinaire,
10:56est une variable d'ajustement,
10:58qui est une variable d'ajustement dans les emplois du temps.
11:00Et quand il faut préférer...
11:02Il faudrait plus de sport à l'école.
11:04Oui, plus de... Alors, il y a des horaires
11:06virtuels, on va dire, théoriques, sur le papier,
11:08c'est très bien à trois heures à l'école,
11:10primaire, mais on n'en fait qu'une heure cinquante
11:12en définitive parce qu'on est obligé
11:14de resserrer tous les emplois du temps.
11:16Et il faudrait que ces trois heures ou ces quatre heures soient
11:18prolongées au collège, au lycée,
11:20où là, on a vraiment une chute, notamment,
11:22de la patisse,
11:24et dans l'enseignement supérieur.
11:26C'est clair, on l'a vu quand même,
11:28on a vu le témoignage des grands sportifs français,
11:30qui disent qu'aujourd'hui, on n'a pas
11:32les systèmes d'aménagement des emplois du temps
11:34de nos étudiants qui leur permettent d'avoir
11:36ce triple cursus
11:38entre leur sport, effectivement,
11:40les études, et puis aussi bien l'être personnel.
11:42Merci beaucoup, Régis Rouanico,
11:44enseint d'épicerie de la Loire et expert en politique publique sportive,
11:46de nous avoir éclairé, on va dire, sur
11:48l'héritage dont on parle tant
11:50ces derniers jours qu'on devait avoir par rapport
11:52aux Jeux Olympiques. Dans quelques instants,
11:54on retrouve qui, à votre avis ? Le camarade
11:56Jules Bosquierini, regardez ça,
11:58c'est magnifique,
12:00il y a des rimes de partout, ça prouve que c'est
12:02la bonne fin. A tout de suite sur Sud Radio.

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