Avec Laurence Rossignol, sénatrice socialiste du Val-de-Marne
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NewsTranscription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04— Laurence Rossignol, bonjour. — Bonjour.
00:05— Merci d'être avec nous. Vous êtes sénatrice socialiste du Val-de-Marne.
00:09Si vous aviez été députée, est-ce que vous auriez voté la censure hier ?
00:13— Non. — Non ? Pourquoi non ?
00:15— J'aurais pas voté la censure parce qu'il n'y a pas qu'une seule façon de s'opposer
00:18quand on est de gauche et qu'on a un gouvernement qui n'est pas le nôtre.
00:22Ce que nous avons fait, ce que les socialistes ont fait,
00:24c'est-à-dire de négocier, d'obtenir un certain nombre d'avancées...
00:28Je vais pas refaire le catalogue, mais quand même pas de jours de carence supplémentaires
00:33pour les fonctionnaires, suppression de l'hypothèse de ce que voulait le gouvernement Barnier
00:38des 2 000 postes d'enseignants en moins, non déremboursement des médicaments et des consultations.
00:46Il y a des petites choses. C'est pas notre budget. C'est pas nous qui l'avons fait.
00:50Nous soutenons pas. Nous soutenons pas ce gouvernement.
00:53Mais nous pensons qu'on peut s'opposer en rapportant des victoires aux nôtres.
00:59Ce sont des petites victoires, mais s'opposer n'est pas toujours être dans la radicalité.
01:04Et ça ne change rien aujourd'hui au fait que ce gouvernement n'est pas notre gouvernement.
01:08Nous continuerons de nous opposer à lui, mais nous soutenons la démarche.
01:11Depuis 2017, la gauche s'oppose, mais en fait elle empêche pas grand-chose.
01:16Nous avons fait tomber un gouvernement, très bien, mais elle n'a pas empêché la réforme des retraites.
01:21Donc il faut peut-être s'opposer en essayant de changer aussi la vie des gens. C'est ce que nous faisons.
01:26– Est-ce que beaucoup de députés socialistes sont irrités, exaspérés,
01:29même par les menaces de Jean-Luc Mélenchon ou d'autres députés LFI ?
01:35Est-ce que ça a joué aussi ?
01:37– Je pense que ça a joué. Je pense que c'était important aussi, dans cette affaire,
01:40d'avoir en tête qu'il y a aussi un rééquilibrage du rapport de force interne
01:46aux partis qui ont composé le Nouveau Front Populaire.
01:50Bien sûr, les communistes et les écologistes nous ont suivis
01:53et ont été avec nous dans les négociations avec le gouvernement,
01:55et puis ensuite ils ont voté la censure.
01:58Mais si nous l'avions voté aussi,
02:00comment demain on aurait pu rééquilibrer les rapports de force dans la gauche ?
02:05On aurait en fin de compte montré qu'à la fin, on cédait aux injonctions de Jean-Luc Mélenchon.
02:08Donc c'était important de montrer que dans la gauche, il y a LFI,
02:12et puis il y a le Parti Socialiste.
02:14– Ce vote, c'est aussi pour ne pas céder aux injonctions de Jean-Luc Mélenchon.
02:17– Je le crois, c'est pour montrer qu'il n'y a pas qu'une seule façon de s'opposer,
02:20que l'objectif de Jean-Luc Mélenchon, c'est une présidentielle anticipée.
02:24Lui et Marine Le Pen, voilà, ils sont deux à la vouloir.
02:28Nous, nous ne voulons pas ça parce que nous pensons que cette présidentielle anticipée,
02:31elle accélérerait la crise politique
02:33et peut-être même l'arrivée au pouvoir du Rassemblement National.
02:36Et que le temps jouera pour nous, pour la République et pour les démocrates.
02:41– Le 17 janvier 1975, la loi Veil était promulguée.
02:45Il y a 50 ans, Laurence Rossignol.
02:4850 ans après, avec un collectif de personnalités politiques, artistiques et féministes,
02:53vous appelez à la réhabilitation des femmes injustement condamnées
02:57pour avoir avorté avant la loi Veil.
03:00Que demandez-vous précisément dans cette proposition de loi ?
03:03– Alors, effectivement, j'ai déposé hier avec mes collègues sénateurs socialistes
03:06une proposition de loi qui vise à ce que la nation reconnaisse
03:10que la prohibition de l'avortement jusqu'en 1975 a créé beaucoup de souffrances.
03:15Chez les femmes, d'abord, qui ont avorté
03:17dans des conditions extrêmement violentes et douloureuses,
03:20certaines en sont mortes, beaucoup.
03:22Chez les soignants, chez tous ceux qui les ont aidées,
03:25qui ont pu être condamnées pour avoir facilité ou participé à des avortements.
03:30Et que, certes, c'était légal, c'était la loi.
03:33Mais tout cela était terriblement injuste et violent pour les femmes.
03:36Et puis en plus, il y avait la réprobation morale, la réprobation de la société.
03:41Les femmes avortaient clandestinement.
03:43Mais dans le mot clandestinement, il n'y avait pas que la nécessité
03:48de se protéger d'une sanction pénale.
03:50Il y avait aussi la nécessité de se protéger du regard des autres.
03:54Et en fait, en matière d'avortement,
03:56et je prendrai une expression qu'on utilise beaucoup en ce qui concerne le viol,
04:00il faut aussi que la honte change de camp.
04:02Les femmes qui ont avorté n'auraient pas dû avoir honte.
04:06Et aujourd'hui, il faut leur dire, et il y en a encore nombreuses,
04:09les femmes avaient 16-17 ans en 1975, sont heureusement nombreuses encore et toujours en vie,
04:14il faut leur dire, quand vous avez avorté, vous avez fait quelque chose, certes, d'illégal,
04:20mais vous avez fait quelque chose qui n'est pas immoral.
04:23Et puis, si je peux me permettre d'ajouter quelque chose,
04:26l'avortement, en France, on a voté la constitutionnalisation.
04:30Donc on pense qu'on est sécurisé.
04:32Ce week-end, il y aura encore les adversaires de l'avortement
04:36qui vont encore se manifester et demander que l'avortement redevienne illégal.
04:42Il faut rappeler à ces gens qu'être contre l'avortement, ce n'est pas être pour la vie,
04:47c'est être pour l'avortement clandestin.
04:50J'entendais l'autre jour, il y avait un très beau documentaire à la télé,
04:53et il y a une femme qui disait « j'aurais fait n'importe quoi pour avorter ».
04:57Une femme qui ne veut pas poursuivre une grossesse, elle peut faire n'importe quoi,
05:01y compris mettre sa vie en danger.
05:03Et ceux qui sont hostiles à l'avortement doivent comprendre ça,
05:06ils mettent la vie des femmes en danger.
05:09– Alors, je reçois Aurore Berger tout à l'heure,
05:12qu'avez-vous, que lui dites-vous ?
05:14Que lui demandez-vous là, tiens, une heure avant ?
05:17– Ce que je demande à Aurore Berger, c'est de poursuivre ce qu'elle a déjà fait,
05:22c'est-à-dire d'être très engagée en faveur de la défense du droit des femmes à l'IVG.
05:26Je lui demande aussi, parce que l'avortement, l'IVG,
05:30puisqu'en 2015 on appelle l'avortement l'IVG,
05:33certes on a constitutionnalisé, mais ce n'est pas pour autant
05:36qu'on a garanti l'accès à toutes les femmes partout sur le territoire.
05:40Nous avons besoin de davantage de centres d'orthogénie,
05:43nous avons besoin de davantage de centres…
05:46– Sanctifier les moyens dédiés à l'IVG dans les hôpitaux,
05:49et pourquoi ne pas créer un répertoire des professionnels qui pratiquent l'IVG ?
05:54– Alors, moi j'y suis favorable, on peut avoir aussi un répertoire des professionnels
05:57qui ne veulent pas pratiquer l'IVG, de façon à ce que les femmes sachent
06:00quand elles sonnent à une porte, si elles ont en face d'elles
06:03un médecin qui va les aider et les accompagner.
06:05Bien sûr, il faut un répertoire, il faut en fait une politique publique
06:08de soutien aux droits sexuels et reproductifs, c'est-à-dire à l'IVG,
06:13il faut que les femmes sachent où s'adresser,
06:15qu'elles puissent avoir rapidement un médecin, et puis qu'elles puissent choisir.
06:19Parce qu'aujourd'hui, le choix de la méthode d'avortement
06:23est un peu altéré par le fait que c'est plus facile
06:27de faire des avortements médicamenteux, parce qu'il n'y a pas besoin de médecin.
06:31Il faut soutenir les sages-femmes, ce que nous voulons aussi,
06:33c'est que les sages-femmes puissent être soutenues,
06:35qu'elles soient nombreuses à pratiquer des IVG.
06:37En fait, on peut progresser d'un cran dans l'accès à l'IVG,
06:41c'est ce que nous demandons à Aurore Berger,
06:43voilà, qu'elle continue et qu'elle poursuive ce qu'elle a fait
06:45avec les moyens indisécères.
06:47– Eh bien, je lui poserai toutes ces questions tout à l'heure.
06:49Merci beaucoup. – Merci.
06:50– Merci d'être venu nous voir, Laurence Rossignol.