• il y a 12 heures
Avec Frédéric Brochot, éleveur charolais, élu local à Autun

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##C_EST_A_LA_UNE-2025-01-17##

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Transcription
00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04— Nous sommes avec Frédéric Brochaud, qui est éleveur charolais, élu local aussi à Autun, on s'en est loin.
00:10Bonjour Frédéric Brochaud. — Oui, bonjour, monsieur.
00:13— Merci d'être avec nous ce matin. Alors vous avez évidemment votre propriété sur la propriété.
00:22D'abord, vous élevez des charolais. J'imagine que vous avez des parcelles où vous cultivez des céréales.
00:30— C'est ça. Je suis éleveur de bovins charolais et également des céréales pour l'autonomie de l'alimentation de mes animaux.
00:40— Voilà. Pour nourrir vos bêtes, tout simplement. Alors Frédéric Brochaud, un jour... C'était quand, d'ailleurs ?
00:46Vous vous souvenez du jour où tout s'est déroulé ?
00:50— Écoutez, oui. C'était au mois de mars. C'est d'ailleurs stipulé dans les différents PV. C'était au mois de mars.
01:00— Que s'est-il passé, l'année dernière, au mois de mars ?
01:03— J'avais plusieurs parcelles qui inondaient, d'où une parcelle de céréales qui est bordée par un petit ruisseau.
01:13Et à 150 m, il y a également la rivière, le Ternin. Et donc j'ai pris la décision d'ôter des branchages qui étaient un barrage
01:27réalisé par un castor pour éviter l'inondation de ma parcelle et surtout aussi préserver la zone d'activité de Bellevue,
01:38qui est juste en limite aussi de mon exploitation, et où le barrage également, et avec l'eau, le débordement, menaçait cette zone également.
01:51— Bien. Alors vous avez enlevé les branchages qui avaient été placés là par un castor. Vous avez été pris en photo par des agents de l'OFB.
02:02C'est cela, l'Office français de la biodiversité ?
02:06— Oui. Apparemment, comme c'est stipulé dans le PV, j'ai été dénoncé, constatation par l'OFB. Et je n'ai eu aucun contact avec eux.
02:24— Vous ne les avez pas vus ? Vous ne les avez pas rencontrés ?
02:27— Il y avait des personnes un jour sur mes parcelles. Et ces personnes-là se sont sauvées – il n'y a pas d'autres termes – quand ils m'ont vue.
02:43— Oui. — Et je n'ai eu aucun contact. Le seul contact que j'ai eu, c'est lorsque l'on m'a appelé en me disant que j'étais convoqué
02:53pour une audition à l'OFB suite à l'enlèvement du barrage, et comme ils appellent ça, l'habitat...
03:01— L'habitat des castors. — ...d'espèces protégées. — Pour espèces protégées. Donc vous avez été photographié.
03:07Le dossier a été transmis à la justice. Et vous vous êtes retrouvé devant le tribunal de proximité du Crossevaux.
03:15— Voilà. Voilà. Je me suis retrouvé... — Bon, vous avez évité une amende, mais vous avez reçu un avertissement. C'est cela ?
03:22— J'ai reçu un avertissement d'une mise à l'épreuve – entre guillemets – de 2 ans où je dois me tenir à carreau.
03:31— Bon. Vous saviez qu'il y avait des castors dans cette rivière ? — Dans ce ruisseau-là ? — Dans ce ruisseau.
03:38— J'ai découvert... Oui, parce qu'ils ont fait des barrages. Ils l'ont fait, un barrage, parce qu'apparemment, il n'y en aurait rien qu'un.
03:46Mais dans la rivière qui se situe à 150 mètres, oui, il y en a. — Il y en a. Oui, il y en a.
03:51— Et ceux-là, moi, ils me dérangent pas. — Oui, je comprends. — Nous, on cohabite avec.
03:56Mais quand il y a quand même mise en péril de mon outil économique... D'ailleurs, cette parcelle-là que j'avais englavée en céréales,
04:08elle a été détruite. J'ai été obligé de la ressemer au printemps, quand je n'ai plus rentré dans la parcelle.
04:14Donc si le castor, s'il fait 150 mètres qu'il va dans la rivière, moi, il n'y a aucun problème.
04:22— Mais je comprends. Non, mais je comprends. Vous pouvez cohabiter avec les castors.
04:25En fait, s'il vient construire un barrage, et ce qui entraîne l'inondation de votre champ de céréales, je comprends aussi votre colère. Hein, Frédéric Brochot ?
04:36— Oui. Après, c'est même pas de la colère, quoi. C'est du bon sens. — Oui, je comprends. Oui, oui, oui.
04:42— C'est du bon sens. — C'est du bon sens. Bon. Le castor, je le rappelle, depuis 1968, est un animal protégé sur l'ensemble du territoire français.
04:49La destruction, l'altération ou la dégradation de son habitat sont passibles de 150 000 € d'amende et de 3 ans d'empoisonnement.
04:57— Oui. Je pense qu'il y a quand même des faits plus graves, surtout que je n'ai pas souhaité détruire l'animal en lui-même.
05:08J'ai juste voulu qu'il aille dans la rivière plus loin, où d'ailleurs il a de ses confrères, de ses congénères.
05:16— Je rappelle que les inspecteurs de l'environnement disposent de pouvoirs de police administrative et judiciaire.
05:22Ils sont parfois dotés d'une arme de service dont a parlé François Bayrou, d'ailleurs, à l'Assemblée nationale mardi.
05:28Le port de cette arme est vivement contesté par certains syndicats agricoles qui font pression pour désarmer ces agents.
05:35Bien, je vais pas entrer là-dedans, Frédéric Brochot. Moi, ce que je sais, c'est que... Bon, une amende, mais vous n'allez pas...
05:41Bon. Qu'allez-vous faire si un castor reconstruit un barrage entraînant l'inondation de vos champs ? Qu'est-ce que vous allez faire ?
05:51— Écoutez, moi, je vais nettoyer mes cours d'eau régulièrement. Et d'ailleurs, après l'audition, j'ai eu des agents de l'OFB qui sont venus sur ma demande,
06:05qui sont venus quand même pour qu'on discute. C'est moi qui ai demandé le dialogue. Et d'ailleurs, un agent de l'OFB m'a dit sur un ton quand même ironique
06:16– et moi, j'ai trouvé ça, à la fin, c'est humiliant quand même pour nous – m'a dit « Mais M. Brochot, on ne vous empêche pas d'enlever les branchages
06:26qui sont dans vos fossés ». Je lui dis « Ben c'est ce que j'ai fait ». Il m'a répondu – je vous texto – « Vous voulez jouer sur les mots ».
06:36C'est quoi comme réponse, ça ? — Bon. Merci. — Moi, je vais continuer à faire le bon sens de l'agriculture et de la biodiversité.
06:47— Voilà. Le bon sens vous guide, parce que vous n'êtes pas les... Je répète que les agriculteurs ne sont pas les ennemis de la biodiversité.
06:55Je le répéterai sans cesse. Merci, Frédéric Brochot. Merci d'avoir été avec nous. Il est 7 h 20. Vous êtes sur Sud Radio.
07:02C'est la vie quotidienne aussi. Nous sommes avec Laurie Leclerc pour le rappel des titres de l'actualité. Laurie.

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