L'Adieu - 2003 - 2ème Partie

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DB - 11-08-2024

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00:00:00Je ne tolérerai aucun laisser aller dans cette caserne !
00:00:04Vous cherchez une planque pour les promener en Algérie ?
00:00:06Laurent m'a écrit.
00:00:07Tu as de la chance.
00:00:08Il dit qu'il ne faut pas s'inquiéter, que c'est un pays magnifique et que ce n'est pas la guerre comme on croit.
00:00:12On défend la France, mon vieux. Les intérêts de la France.
00:00:15Moi, ce qui me hérite, c'est qu'on est là pour défendre les Pieds-Noirs.
00:00:18Mais le mieux, c'est qu'on va se marier dès qu'il aura une permission.
00:00:22Je veux vrai que cette guerre ne finisse jamais.
00:00:24Vous êtes chez nous, ici, hein ?
00:00:26Ce n'est pas vous qui faites la loi.
00:00:27Les Pieds-Noirs, comme vous dites, on sait bien ce que vous pensez de nous en France.
00:00:30Maman, arrête, tu le gênes.
00:00:31J'ai rompu avec Isabelle.
00:00:32Et elle a pris ça comment ?
00:00:34Elle a dit qu'elle comprenait.
00:00:35Alors, qu'est-ce qu'il raconte, mon Laurent ?
00:00:37Oh, les bêtises !
00:00:39Ton problème, c'est que tu es né du bon côté, Evelyne.
00:00:41Tu n'as pas besoin de te battre pour exister, tu ne sais pas ce que c'est de se battre.
00:00:44Je suis Algérien.
00:00:46C'est chez moi, ici.
00:00:50Arrête !
00:00:51Arrête !
00:00:52Arrête !
00:00:53Arrête !
00:00:55Tu savais ?
00:00:57C'est ça, ça change. C'est la guerre, non ?
00:00:59C'est des pauvres gens, des innocents, ils n'ont rien fait. Pourquoi tu as fait ça, hein ?
00:01:01Parce que mon père a été tué par des Français.
00:01:03Parce que François l'a dénoncé, parce qu'il a été torturé, qu'il est mort.
00:01:06Quel François ?
00:01:07Ton frère a dénoncé mon père, tu es sourde.
00:01:09Qu'est-ce qu'il y a ?
00:01:12Maman !
00:01:13C'est vous, là-dedans ?
00:01:14Tu sais comment ils obtiennent les renseignements ?
00:01:16Par la torture, vieux.
00:01:18Tu crois que si ça se passait comme ça, je les emmènerais ici ?
00:01:20On peut faire beaucoup de conneries pendant une guerre, Laurent.
00:01:24Mais faire celui qui n'est pas au courant, ça...
00:01:27Ça me fait vraiment dégueuler.
00:01:31Comment je peux exiger une sanction ?
00:01:34Alors que moi-même, je suis un assassin ?
00:01:50Arrête !
00:01:51Arrêtez !
00:01:52Arrêtez !
00:01:53Maintenant ! Vite, montez !
00:01:57Montez vite !
00:02:01Démarre !
00:02:02Démarre !
00:02:14Merci, madame.
00:02:15Bonne chance.
00:02:18Tu peux lui dire merci ? Ça va passer long.
00:02:20Comment elle a su ?
00:02:21Elle doit les connaître. Les putes, elles sont couronnes tout ici.
00:02:26Prêt pour le départ, mon lieutenant ?
00:02:30Je t'en rejoins quand ?
00:02:31J'en sais rien.
00:02:32J'en ai marre de te quitter.
00:02:34J'en ai marre que tu te lèves le matin sans moi, que tu te couches le soir sans moi.
00:02:38Faut qu'on se marie.
00:02:39Pour de vrai.
00:02:42D'accord.
00:02:44Pour de vrai.
00:02:46Tu verras, c'est beau, la France. Ça te plaira.
00:02:48Pourquoi la France ?
00:02:49Parce qu'il faut bien qu'on s'installe quelque part.
00:02:51Tu comptes pas rester ici, quand même ?
00:02:53Pourquoi pas ?
00:02:54Parce qu'on est français.
00:02:56Toi, tu es français.
00:02:58Moi, je suis d'ici.
00:03:00C'est pas pareil ?
00:03:02Merci, j'avais remarqué.
00:03:03Pourquoi j'irais vivre en France ? C'est pour rester ici qu'on se bat.
00:03:06Ça sera plus pareil ici. Les français sont plus chez...
00:03:08Les français, peut-être. Moi, je suis chez moi.
00:03:11Adeline.
00:03:13On va pas se quitter comme ça. C'est trop bête.
00:03:16Je quitterai jamais l'Algérie.
00:03:18Ni pour toi, ni pour personne.
00:03:25Embrasse-moi.
00:03:40Allez, on y va.
00:04:11C'est lui qui a voté.
00:04:12Tu vas te faire mal.
00:04:13Tu vas te faire mal.
00:04:14Tu vas te faire mal.
00:04:15Tu vas te faire mal.
00:04:16Tu vas te faire mal.
00:04:22Il veut pas venir ?
00:04:23C'est pas lui tout seul.
00:04:24Il y en a la moitié qui se cachent.
00:04:26Le FLN interdit de voter.
00:04:29Demande au QG s'il faut rameter tout le monde.
00:04:32Et toi ?
00:04:33T'as pas peur du FLN ?
00:04:37Moi, je suis déjà mort.
00:04:41Il en y a, un autre à côté.
00:04:42Il est là-bas.
00:04:47Viens.
00:04:53Bessar, tout est prêt ?
00:04:55Et les harquilles, on en fait quoi pour l'instant ?
00:04:57Ils assurent le maintien de l'ordre avec nous.
00:04:59Et ils votent, eux aussi.
00:05:01Pourquoi ? Ça t'gêne ?
00:05:02Ouais. »
00:05:03Mais pourquoi je me casserai le cul ?
00:05:04Si la grande Zohra veut que ce soit oui, ce sera oui.
00:05:06D'abord, moi, tu dis pas la grande Zohra.
00:05:07Tu dis le général de Gaulle.
00:05:08Parce qu'ils nous baissent tous avec son référendum.
00:05:09On est de la baise, mon lieutenant. C'est moi qui vaut le dîner.
00:05:11On se fait pas baiser, on fait la paix.
00:05:13Et pour commencer, on donne aux Arabes le droit de s'exprimer.
00:05:17Bien sûr qu'ils s'expriment.
00:05:19Mais dans ce cas-là, qu'est-ce qu'on fout ici, mon lieutenant, hein ?
00:05:21Vous pouvez me le dire, ça ?
00:05:22Qu'est-ce qu'on fout dans ce putain de pays ?
00:05:25Bonne question.
00:05:27Allez !
00:05:40Allez !
00:05:42Allez, on se dépêche, là.
00:05:45Allez, avancez, là.
00:05:48Faites pas cette tête, on va pas vous bouffer.
00:05:51Ta gueule, Kassar.
00:05:52Les commentaires, faut que t'les gardes.
00:05:54Laisse tomber, il se rend même pas compte qu'il est au Dieu.
00:05:56Franchement, c'était pas méchant.
00:05:58Salut, l'incite.
00:05:59Alors, content ?
00:06:00Le peuple est venu.
00:06:01C'est bien, c'est bien.
00:06:02C'est bien, c'est bien.
00:06:03C'est bien, c'est bien.
00:06:04C'est bien, c'est bien.
00:06:05C'est bien, c'est bien.
00:06:06C'est bien, c'est bien.
00:06:07Alors, content ?
00:06:08Le peuple va s'exprimer.
00:06:09Bien sûr que je suis content.
00:06:11On va vers la paix, mon vieux.
00:06:13Moi et toi, comment ça va ?
00:06:23Qu'est-ce que c'est que ces isolois ?
00:06:24On radine sur les rideaux, maintenant ?
00:06:26C'est juste pour qu'un abruti vienne pas planquer le monde.
00:06:29On s'en fout de tout ça.
00:06:30L'important, c'est qu'on vote pour la paix.
00:06:31On va pas chipoter pour une histoire de rideaux.
00:06:33Après tout ce temps dans ce merdier, je chipote plus sur grand chose.
00:06:37Qu'est-ce que t'as ?
00:06:40T'es fait larguer par ta copine ?
00:06:41Mais non, c'est pas ça.
00:06:43Je t'ai pas dit, on va se marier.
00:06:45Eh ben dis donc, cache ta joie, mon vieux.
00:06:48Qu'est-ce qu'il y a ? Elle est enceinte ?
00:06:49Mais non, crétin.
00:06:51On s'aime.
00:06:52On s'aime et ça suffit pas.
00:06:54J'ai envie de rentrer chez moi.
00:06:56J'ai envie de dormir dans mon lit.
00:06:57Revoir les copains.
00:06:59J'en ai marre de ce pays.
00:07:01T'as besoin d'une perme ?
00:07:02Ouais.
00:07:03Mais d'une vraie perme.
00:07:04Pas ces deux jours de merde qu'on passe avec Landé en ville.
00:07:06En sentant chaque seconde qu'on est des étrangers.
00:07:09Tu sais quoi ?
00:07:10En ce moment, je me sens français.
00:07:12Profondément français.
00:07:14Moi, j'ai tellement honte que je préfère oublier que je suis français.
00:07:17Mais non, mais je te parle pas de politique.
00:07:19Je te parle de sentiments.
00:07:21C'est con à dire, mais les terres de mon père me manquent.
00:07:24Les arbres, les saisons, les...
00:07:26Le ciel.
00:07:27La France me manque.
00:07:37Bonjour.
00:07:45Il est temps, Maria.
00:07:46On ferme dans un quart d'heure.
00:07:47Ah, ne me bousculez pas, monsieur Paul.
00:07:49Mais vous avez tout votre temps.
00:07:54J'espère que les français n'oublieront pas.
00:07:56Et qu'ils soutiendront le général de Gaulle.
00:07:59Lui seul peut nous sortir la tête de haut de cette pétodie algérienne.
00:08:03À voter.
00:08:05Bonjour.
00:08:06C'est la fiancée de Laurent.
00:08:07Enchanté.
00:08:09C'est la première fois que je vote, comment on fait ?
00:08:11Tu prends un bulletin oui et tu le mets dans la boîte.
00:08:14Je vous en prie, Maria, mêlez-vous de ce qu'ils vous regardent.
00:08:19Tu prends un bulletin bleu, oui.
00:08:22Allez.
00:08:24Salut.
00:08:28C'est-à-dire ?
00:08:30Je te laisse en paix.
00:08:31Que Dieu soit avec toi et moi.
00:08:33C'est dans le Coran.
00:08:38Alors, c'est quoi, ça ?
00:08:40C'est la vie.
00:08:42C'est la vie.
00:08:44C'est la vie.
00:08:46C'est la vie.
00:08:48C'est la vie.
00:08:49C'est la vie.
00:08:51C'est quoi ?
00:08:53Ne me prends pas pour un con, j'ai des yeux pour voir.
00:08:58Tu veux parler de Naïma ?
00:09:00C'est la sœur d'un de mes élèves.
00:09:03Bernard ne me dit pas que tu as une relation avec une musulmane ?
00:09:05Tu me prends pour qui je ne bouge pas avec elle ?
00:09:09Mais je l'aime.
00:09:11C'est vrai, je suis amoureux fou.
00:09:14Et ta femme ?
00:09:16Je lui ai écrit.
00:09:17Elle est au Coran.
00:09:18On va être prêts, mon lieutenant.
00:09:20J'arrive.
00:09:21Et qu'est-ce qu'elle a dit ?
00:09:23Elle va divorcer.
00:09:25Et dès que ce sera réglé, j'irai voir le père de Naïma pour la demander en mariage.
00:09:29T'es complètement fou.
00:09:30Il vaut jamais accepter.
00:09:31Bah si.
00:09:33Je vais me convertir à l'islam.
00:09:39Allez, bonne route, camarade.
00:09:40À bientôt.
00:09:41Bonne chance.
00:09:51Les abstentions atteindront tout juste
00:09:54le quart du corps électoral
00:09:56et parmi les votants,
00:09:58sans doute près des trois quarts...
00:10:00Alors ?
00:10:01Regarde, il vous reste ça tellement qu'ils ont.
00:10:02Disons le truc plus moche, tiens.
00:10:05Vas-y, dégageons la télé, elle est neuve !
00:10:08C'est bon, papa, c'est le résultat.
00:10:09La nation
00:10:11a marqué une volonté
00:10:13qui exprime...
00:10:14Quoi ?
00:10:15Pourri, va, enculé !
00:10:16Tendu !
00:10:18Connard !
00:10:20Pourquoi il fait comme ça ?
00:10:22C'est pas une bonne nouvelle ?
00:10:23C'est pas pour tout le monde, pépé.
00:10:24Je leur parle, maman, va.
00:10:25On n'a pas dit notre dernier mot.
00:10:26Tu vas voir, on va aller le mettre profond à De Gaulle.
00:10:28Dis donc, toi, tu as vu comment tu parles devant ta mère ?
00:10:30Attention !
00:10:31Excuse-moi, tata, c'est l'émotion, c'est bon.
00:10:32Douze balles dans la peau à De Gaulle, c'est tout.
00:10:34Il nous faut des armes, là.
00:10:35Il nous faut les paras avec nous.
00:10:36Ne t'excite pas, mon fils, ne t'excite pas.
00:10:38Mais papa, réveille-toi !
00:10:39J'en ai marre de serpisser dessus par De Gaulle !
00:10:41Elle est à nous, l'Algérie !
00:10:42Les bateaux, s'ils n'ont jamais rien compris, ils ne comprendront jamais rien !
00:10:44T'as raison, Lucien.
00:10:45Maintenant, ça ne peut plus continuer comme ça.
00:10:46Maintenant, il faut se défendre.
00:10:47T'es bien gentil, mais pour se défendre, il faut de l'argent et des chefs.
00:10:50Et on n'a ni l'un ni l'autre.
00:10:51On n'a que les olives et la tchatche !
00:10:53Sans vouloir t'offenser !
00:10:54Ah, c'est pas vrai, ça !
00:10:55Moi, je connais des paras.
00:10:56Du moment que c'est pour l'Algérie française,
00:10:57ils te filent tout ce que tu veux.
00:10:58Tu veux pas t'occuper de ton bac pour changer ?
00:11:00Sauver mon pays, c'est plus important que le bac, figure-toi.
00:11:02Tu veux sauver l'Algérie ?
00:11:12Il a des raisons.
00:11:13Son bateau, s'il nous nique, c'est tout.
00:11:14Tu laisses Laurent en dehors de ça.
00:11:15Ton Franckia, oui.
00:11:16Tout ce qui l'intéresse, c'est de pouvoir baiser.
00:11:18Pour lui, les pieds noirs, c'est comme des putes.
00:11:20Sauf qu'elles sont propres.
00:11:32Salut, mec.
00:11:33Je t'ai passé hier soir.
00:11:34Salut.
00:11:39Je t'ai fatigué, j'avais pas envie de sortir.
00:11:43C'est pas agréable !
00:11:49Ma fille, ma fille.
00:11:51Monsieur Garcia.
00:11:53Kifrak.
00:11:54Monsieur Mlié.
00:11:55Nabes, Abdoul.
00:11:56Mais qu'est-ce que tu fais là ?
00:11:57Tu n'as pas de travail ?
00:11:58Ma fille, les Européens ne prennent plus les Arabes
00:12:00pour faire le ménage.
00:12:01Ils ont peur, maintenant.
00:12:02Mais maman, t'as fait un cercle.
00:12:03C'est un cercle.
00:12:04C'est un cercle.
00:12:05C'est un cercle.
00:12:06C'est un cercle.
00:12:07C'est un cercle.
00:12:08C'est un cercle.
00:12:09C'est un cercle.
00:12:10C'est un cercle.
00:12:11Mais maman, t'as fait un certificat, non ?
00:12:13On parle plus de ça, maintenant.
00:12:14C'est pas grave.
00:12:17C'est trop.
00:12:18Regardez votre mère, elle veut pas vendre son pain.
00:12:20Demain, je te promets, je te trouve du travail.
00:12:22Merci, maman.
00:12:29C'est merde !
00:12:30On a peur avec les Afros !
00:12:32Arrête-toi, bébé !
00:12:33Pas ça, pas ça !
00:12:42Partez.
00:13:01Tiens, Mila !
00:13:02Ils ont tiré sur Zineb !
00:13:03Qui a fait ça ?
00:13:04Des jeunes, des Français, je sais pas pourquoi.
00:13:06Tiens, la tourneau, tourneau !
00:13:08Pépé !
00:13:10Merde !
00:13:11Merde, ils sont tout petits.
00:13:12J'ai pas un truc nouveau.
00:13:13Pépé !
00:13:14Mais qu'est-ce qu'il y a ?
00:13:15Où est Zineb ?
00:13:16Ici !
00:13:17Mais...
00:13:18Zineb, Zineb !
00:13:19Regarde-moi.
00:13:20Ça va ?
00:13:21Zineb ?
00:13:22On va aller à l'hôpital.
00:13:23T'as l'esprit d'aller dans un coin, c'est ça ?
00:13:24Arrête !
00:13:25Dis-moi que c'est pas vrai, dis-le moi, ça !
00:13:28Mais y a un taxi, taxi !
00:13:33Mais arrête-moi !
00:13:34Ils ont la trouille !
00:13:36Taxi !
00:13:37Taxi !
00:13:46Tu as une serviette ?
00:13:52Si tu veux quelque chose, tu me le demandes.
00:13:57Tiens.
00:14:02Attention de ne pas la réveiller.
00:14:05Ça te gêne pas en tant que médecin de stocker les armes dans un placard ?
00:14:08Tu trouves pas que c'est un peu contradictoire ?
00:14:10Écoute, ce n'est pas moi qui suis venue te chercher.
00:14:13Ici, on se battra jusqu'à ce que le dernier Français soit parti d'Algérie.
00:14:16Ce sera moi le dernier Français d'Algérie.
00:14:21Tu veux faire le pansement ?
00:14:23Non, vas-y.
00:14:27Quand on sera au pouvoir, nous les Arabes,
00:14:29je parie que tu ne voudras pas rester.
00:14:31Tu ne supporteras pas un président algérien.
00:14:33Des ministres algériens.
00:14:34Pourquoi pas ?
00:14:35Qu'est-ce que ça changera pour moi ?
00:14:37J'aurai pas le droit d'être médecin ?
00:14:39J'aurai pas le droit de me marier et d'avoir des enfants ?
00:14:41Si, bien sûr.
00:14:42Alors, pourquoi je partirais ?
00:14:51Bonsoir tout le monde.
00:14:53C'est pas trop tôt ?
00:14:54Où tu étais ?
00:14:55J'ai vu qu'on se faisait du mauvais sens avec ton père.
00:14:57Pépé t'a pas dit pour Zineb ?
00:14:59Tu peux mieux faire.
00:15:00Qu'est-ce qu'il a fait ? Tu l'as amené à l'hôpital ?
00:15:02C'est ça. J'espère que t'es fière de toi.
00:15:04Pourquoi moi ? C'est moi qui ai tiré peut-être ?
00:15:06Elle a honte, soit sur nous,
00:15:07ou elle me mendiait sur le trottoir après 15 ans à s'occuper de la maison.
00:15:10Désolée, j'ai pas honte.
00:15:14Bonsoir papa.
00:15:15Bonsoir ma fille.
00:15:16Y'a pas eu de courrier pour moi aujourd'hui ?
00:15:18Non, pas pour toi.
00:15:20A mon avis, t'as oublié.
00:15:26C'est à qui de jouer ?
00:15:33C'est la vie, la vie !
00:15:51Ah voilà, ils ont chopé des mecs.
00:15:54Tu peux en griller une de tant, pour t'enlever ces filières.
00:15:57Ça va pas, non ?
00:15:59Pour une fois qu'on est les invités,
00:16:01On se bouge.
00:16:02On a des invités qui se prêtent en hélico sans que t'aies rien demandé.
00:16:04On les a passionnés ces mecs-là.
00:16:05T'as pas l'impression d'être un peu chiant des fois ?
00:16:08On héberge un commando de chasse.
00:16:09On fait partie de la même armée. Tu te rappelles ?
00:16:11Je les connais par cœur ces gars des commandos.
00:16:12Ils rôlent des mécaniques, mais c'est bidon.
00:16:14On a les mêmes à Pigalle.
00:16:16Je crois que c'est quand même pas tout à fait pareil.
00:16:17Vous en savez rien vu que vous connaissez pas Pigalle.
00:16:21Exact.
00:16:22On arrangera ça quand on sera rentrés.
00:16:24Hein ?
00:16:26Allez les mecs, on se bouge !
00:16:28Hé, j'ai des poules qui savent y faire. Parole d'honneur.
00:16:31J'en dirais de vous faire un prix.
00:16:34Allez, cassards.
00:16:49La ferme !
00:16:53Allez, on y va, là.
00:16:54Montez !
00:16:56Tenez pas le temps, j'ai pas de portée, hein.
00:16:58Deux morts, trois prisonniers, lieutenant.
00:16:59Ils sont où ?
00:17:01Dans l'incinérateur.
00:17:02On a gardé les oreilles, lieutenant.
00:17:07J'ai dit que je ne voulais plus de ces conneries de dégénéreille, d'accord ?
00:17:11Quand je donne un ordre, c'est pas pour m'échauffer la voix,
00:17:14corbé de chiottes jusqu'à nouvelle heure en armant.
00:17:16Et Gilles ?
00:17:18Excusez-le.
00:17:20Il vient d'une unité où on leur donnait 20 francs par paire d'oreilles.
00:17:23Mais qui leur donne cet argent ?
00:17:25Faut les balancer, dénoncer toute cette merde.
00:17:28Certes.
00:17:29Vous trouvez ça con, non ?
00:17:31Mesquin, ridicule.
00:17:32Inutile, surtout.
00:17:33Désolé pour l'incident, lieutenant.
00:17:37C'est qui le chef ?
00:17:38C'est lui, mon capitaine.
00:17:39Vous venez avec moi, vous prenez les autres.
00:17:42Je retrouve vos postes.
00:17:46Allez, les gars, vite là, on rentre.
00:17:55Allez, on y va.
00:18:25Comme les vrais, c'est eux.
00:18:28Pédés de commandement.
00:18:30Quand même, sergent, vous exagérez.
00:18:32Ils sont vachement forts, les mecs.
00:18:34Tous des tentes, je te dis.
00:18:35Des malades.
00:18:36T'as beaucoup les oreilles, tout à l'heure ?
00:18:38Des barjots qui prennent leurs pieds à faire un truc dégueulasse.
00:18:41Regardez, là, comme ils s'aiment.
00:18:44Putain, ça me débecle.
00:18:56Désolé pour le retard.
00:18:58Fallait que je parte de prisonnier avant qu'il partase à ce gars.
00:19:04Alors, toujours parmi que cette histoire devrait couper ?
00:19:07Si, si.
00:19:08Ça y est, c'est avalé.
00:19:10Comme tout le reste.
00:19:13Chaque soldat français perd son honneur chaque jour un peu plus,
00:19:15mais après tout, qu'est-ce qu'on en a à foutre ?
00:19:19Qu'est-ce que vous nous faites ?
00:19:21Une petite déprime ?
00:19:22L'ennemi est à genoux, vous le savez aussi bien que moi.
00:19:25Les catibas sont détruites, les maquisards crèvent de faim dans leur grotte,
00:19:27ou bien ils s'entretuent.
00:19:29Et après ?
00:19:30L'Algérie pourra pas rester éternellement française ?
00:19:32On est bien d'accord.
00:19:34Ce qu'il faut, c'est maintenir la suprématie de la France
00:19:36dans une Algérie musulmane.
00:19:40Les Arabes ne sont pas tous du côté du FN, vous savez.
00:19:43La moitié préférerait que les Français restent en Algérie.
00:19:52Et les Pieds-Noirs ?
00:19:54Vous croyez qu'ils vont accepter une Algérie musulmane ?
00:19:57Même avec votre suprématie française ?
00:19:58Ne vous emmerdez pas avec les Pieds-Noirs, battez-vous pour la France.
00:20:02Pour les Arabes qui croient en la France.
00:20:04Le reste, on s'en fout.
00:21:53Pourquoi ? Tu t'ennuies ?
00:21:56Non, je suis sérieuse.
00:21:58Maman a chassé de la maison une femme qui travaillait chez nous depuis des années.
00:22:02Elle a deux enfants et elle trouve pas de travail.
00:22:05Je suis prête à payer moi-même son salaire.
00:22:07Mais tu sais qu'elle habite chez moi.
00:22:09Avec ses deux gosses.
00:22:13Je l'aime beaucoup, je me sens vraiment responsable d'elle.
00:22:17T'es pas responsable de la misère du monde.
00:22:19Ni des saloperies de tes parents.
00:22:20Si tu le prends comme ça, je...
00:22:22Non, attends.
00:22:24Excuse-moi.
00:22:26Je voulais juste dire que...
00:22:31Tu me laisses pas beaucoup de choix.
00:22:33Si.
00:22:34Si, si, si, tu es libre.
00:22:36Pardon.
00:22:41Bon, c'est d'accord.
00:22:44Comment elle s'appelle ?
00:22:45Zineb.
00:22:46Merci, Farine, merci.
00:22:47Tu fais une bonne action.
00:22:48Je suis un con, mais...
00:22:50C'est moi, ça.
00:22:51J'ai jamais su résister à une jolie femme.
00:22:53Jossard !
00:22:54Tu décharges les armes qu'on a récupérées, tu les fais vérifier.
00:22:56Belle prise, huisse-lac !
00:22:57Vos gamans, épotés, je ne sais même pas pourquoi.
00:22:59C'est quand même la pire prison que j'ai jamais vu.
00:23:03Hé, c'est pas grave.
00:23:06Ne t'en fais pas, Farine.
00:23:08J'ai de la tête.
00:23:09Pas le choix.
00:23:13Oubliez pas qu'on a des saloperies, c'est bien.
00:23:16Je te jure.
00:23:17Tu décharges les armes qu'on a récupérées, tu les fais vérifier.
00:23:19Belle prise, Louis-Sac.
00:23:20Vos gamins est poté et je ne savais pas que vous grimpiez comme des chefs.
00:23:23Normal, on patrouille tous les jours.
00:23:27Qu'est-ce qu'ils foutent ici, ceux-là ?
00:23:29Capitaine, nous venons chercher le lieutenant Louis-Sac.
00:23:33C'est moi ?
00:23:34Lieutenant, vous êtes en état d'arrestation. Vous devez nous suivre.
00:23:38Attendez, qu'est-ce qu'il se passe ?
00:23:39C'est les rois.
00:23:41Vous êtes dans la merde, mon vieux.
00:23:44Mais je m'y connais.
00:23:46Vous devez nous suivre immédiatement.
00:23:49Vous coucherez à la Zazgar avant d'être interrogés à l'état-major d'Alger.
00:24:03Arrêtez-vous !
00:24:06Bon Dieu, les salauds !
00:24:08Il a fréquenté une musulmane.
00:24:10Les félons ont dû le savoir et ils l'ont pendu cette nuit.
00:24:13C'est un rappeler qui faisait l'incite ici.
00:24:17Vous le connaissez ?
00:24:19Oui.
00:24:21Je le connaissais.
00:24:37Vous êtes un soldat français, on sera gentil avec vous.
00:25:08Lieutenant Louis VIII, Capitaine.
00:25:09Merci, vous pouvez nous laisser.
00:25:13Asseyez-vous.
00:25:14Je viens de faire 4 heures de route, j'ai pas besoin de m'asseoir.
00:25:17Qu'est-ce que vous me voulez ?
00:25:19Eh bien, nous voudrions savoir comment vous expliquez ça.
00:25:26Vos lettres sont publiées dans un journal communiste, vous trouvez ça normal ?
00:25:30Qu'est-ce que vous imaginez ?
00:25:31Nous allons vous laisser baver sur l'armée française et offrir gratuitement vos services à Moscou ?
00:25:34Je reconnais mes lettres mais elles étaient adressées à mon ex-fiancé.
00:25:37C'est quoi ce canard ? J'ai jamais lu, je sais même pas ce que c'est.
00:25:39Vous voulez dire que c'est une correspondance privée qui aurait été publiée sans votre accord ?
00:25:42Et de quoi vous avez peur ?
00:25:44Qu'on sache la vérité ? Sur ce qui se passe ici ?
00:25:47Ne vous inquiétez pas, les viols et les oreilles coupées, j'en ai jamais parlé.
00:25:50J'ai trop honte.
00:25:52Vous n'avez pas honte, vous ?
00:25:53Tout ça, ça vous dérange pas ?
00:25:54Je vous conseille de mesurer vos paroles, lieutenant.
00:25:56Alors arrêtez de m'emmerder avec ces lettres !
00:25:58Vous n'avez rien d'autre à foutre pendant qu'on s'occupe de vous.
00:26:00Vous êtes là, planqués dans votre égoût, pendant que d'autres meurent pour rien.
00:26:02Pour rien !
00:26:03Ne changez pas de sujet.
00:26:04Mais c'est quoi le sujet, l'abruti ?
00:26:05Des lettres et une copine ?
00:26:06Et le cadavre de mon pote, c'est pas un beau sujet, ça ?
00:26:08Vous pouvez me dire pourquoi ils l'ont tué ?
00:26:09Armez-vous !
00:26:10On reprendra cette conversation autant de fois qu'il le faudra !
00:26:12Vous comprenez ?
00:26:13Autant de fois qu'il le faudra !
00:26:17Allez, c'est par là.
00:26:31Allez, on est arrivés, lieutenant.
00:26:35Allez !
00:26:45Vous ne prenez pas votre café, monsieur Paul ?
00:26:47Non, merci Maria. Il faut que j'aille voir Isabelle.
00:26:49Mais elle doit passer cet après-midi, Isabelle.
00:26:51C'est si pressé que ça ?
00:26:52Oui, c'est ça.
00:26:53Je vais aller voir Isabelle.
00:26:54Je vais aller voir Isabelle.
00:26:55Je vais aller voir Isabelle.
00:26:56Je vais aller voir Isabelle.
00:26:57Je vais aller voir Isabelle.
00:26:58Je vais aller voir Isabelle.
00:26:59C'est si pressé que ça ?
00:27:02Bonjour tout le monde.
00:27:03Bonjour Isabelle.
00:27:06Tu tombes bien, toi.
00:27:07Ah oui ? Pourquoi ?
00:27:08Tu ne devines pas ?
00:27:10Les lettres de Laurent dans ce torchon, ça ne te rappelle pas quelque chose ?
00:27:13Ah, ça va.
00:27:14Alors c'est bien toi.
00:27:16Mais qu'est-ce qui t'a pris ?
00:27:17Mais qu'est-ce qui se passe ? De quoi vous parlez ?
00:27:19Je ne sais rien, Maria. Elle a envoyé Laurent en prison.
00:27:22Et si on le chasse de l'armée ? Il va rentrer, non ?
00:27:24Si on le chasse de l'armée ?
00:27:26Mais on ne vous chasse pas de l'armée comme ça !
00:27:27Il va passer en cours martial, espèce de gourde !
00:27:30Et alors ? On ne va pas le fusiller ? Les temps ont changé, Paul.
00:27:33Bon, il va passer quelques mois en prison.
00:27:35Après, houste. Avec un beau coup de pied au fait, je vous l'accorde.
00:27:38Mais l'essentiel, c'est qu'il rentre, non ?
00:27:39Vous n'êtes pas d'accord avec moi, Maria ?
00:27:40Non. C'est trop grave.
00:27:43C'est que vous ne l'aimez pas vraiment.
00:27:44Parce que si vous l'aimiez comme moi, vous feriez n'importe quoi pour qu'il rentre.
00:27:47De toute façon, tu ne penses qu'à toi.
00:27:50T'as peur qu'il t'échappe.
00:27:51J'essaie de le protéger lui-même.
00:27:53J'espère que Laurent sera reconnaissant du mal que tu te donnes.
00:27:57Tu vois, les manœuvres à l'amour, ça ne donne jamais rien de bon.
00:28:16Arrêtez-moi !
00:28:20Bah ouais, c'est bien toi.
00:28:21Comment t'as su que j'étais là ?
00:28:23Je t'ai vu arriver, mais je ne savais pas où ils t'avaient mis.
00:28:26Je bosse au premier étage, je fais des traductions pour l'état-major.
00:28:29Quand c'est une histoire de fou, je ne sais pas comment mes lettres se sont retrouvées dans ce canard.
00:28:33Isabelle a dû se les faire voler.
00:28:35C'est qui Isabelle ?
00:28:36Mon ex-fiancée.
00:28:38Ah, ex-fiancée.
00:28:40Ex, mais fiancée.
00:28:42Evelyne est au courant ?
00:28:43Fais pas chier, Farid.
00:28:44Evelyne, je l'aime.
00:28:46Et quand je lui écris, je ne lui parle pas de la situation en Algérie, figure-toi.
00:28:48J'essaie de lui changer les idées.
00:28:50Certainement.
00:28:51Putain, merde, aide-moi à sortir de là, au lieu d'imaginer les conneries.
00:28:53Je vais parler de toi au commandant, mais à part ça, tu t'es vraiment mis dans la merde.
00:28:57Il faut que je la voie.
00:28:59Ça, tu peux oublier tout de suite, parce qu'ils te laisseront pas sortir.
00:29:02Alors, dis-lui que je suis là.
00:29:03Dis-lui que je pense à elle, que ça va s'arranger.
00:29:12Tu lui parles des lettres ?
00:29:13Bien sûr.
00:29:15Evelyne n'est pas aussi conclère mais française, elle comprendra.
00:29:16Tu verras.
00:29:23Putain.
00:29:54Bonjour, madame.
00:29:55Je voudrais voir Evelyne.
00:29:57Qu'est-ce que vous lui voulez ?
00:29:59J'ai quelque chose d'urgent à lui dire.
00:30:01Ne vous dérangez pas, la voilà.
00:30:03C'est pas la peine de te dépêcher.
00:30:04C'est un arabe.
00:30:07Je suis désolée.
00:30:08Et puis, la mort de Raymond, elle le débloque.
00:30:10Laurent est à Alger.
00:30:11La caserne ?
00:30:12Il est aux arrêts.
00:30:14Qu'est-ce qu'il a fait ?
00:30:15Je ne sais pas.
00:30:16Il a fait quoi ?
00:30:17Je ne sais pas.
00:30:18Je ne sais pas.
00:30:19Je ne sais pas.
00:30:20Je ne sais pas.
00:30:21Je ne sais pas.
00:30:22Qu'est-ce qu'il a fait ?
00:30:23On a publié des documents qu'il a écrits qui concernaient l'armée.
00:30:26Des lettres adressées à sa fiancée en France.
00:30:29Enfin, son ex-fiancée.
00:30:30Attends.
00:30:32Tu veux dire que Laurent Mont-Laurent a écrit à cette fille et pas à moi ?
00:30:35Ça doit être ça.
00:30:37C'est pas vrai, tu me fais marcher.
00:30:40Je croyais qu'il n'avait pas le temps d'écrire, que les lettres étaient bloquées, censurées.
00:30:44Tu te rends compte que je n'ai pas eu de nouvelles depuis deux mois ?
00:30:46Je pense qu'il aurait préféré t'expliquer ça lui-même.
00:30:49Mais vu comment ça se passe, il n'est pas prêt de sortir.
00:30:51C'est tant mieux que ce ne soit pas possible, parce que ça va m'éviter de le tuer.
00:30:54D'accord, tu lui diras ça ? Je le vois, je le tue !
00:30:56Je ne voudrais pas vous déranger.
00:31:05Je suis désolée.
00:31:08Enfin, tu lui diras que je ne veux plus le voir, ce n'est plus la peine.
00:31:12Si j'avais su...
00:31:13C'est bon, ce n'est pas de ta faute.
00:31:18On s'est toujours d'accord pour Zineb ?
00:31:21Elle n'est pas encore guérie, mais...
00:31:22C'est bon, je tiens toujours mes promesses.
00:31:26Je sais, tout le monde peut te faire confiance.
00:31:47Rien à faire, elle ne veut pas manger.
00:31:48Qu'est-ce qu'il lui a fait encore ce patos, ça ?
00:31:50On dirait qu'on était débarrassés de ce type.
00:31:52Tu n'es pas, alors, débarrassé de rien du tout, oui ?
00:31:55Tous des chiens.
00:31:56Ce garçon, il a fait comme De Gaulle.
00:31:57Des promesses, des promesses, et à la finale, il a jeté.
00:31:59Ne t'en fais pas, maman, va. De Gaulle, on s'en occupe.
00:32:02Il y a encore des hommes dans ce pays.
00:32:04C'est ça, oui. Mange ta viande, qu'on passe au dessert.
00:32:11Vous savez qu'en France, ils peuvent rester deux ou trois heures à table.
00:32:15On se demande même comment ils n'attrapent pas mal au ventre, non ?
00:32:18Surtout que le rhuyle d'olive, je te demande pardon, je parie que c'est de l'eau.
00:32:22Tu veux que je te dise, les Français, ils ne nous comprennent pas.
00:32:24On ne les comprend pas chacun chez soi, voilà.
00:32:26Et les Arabes, à la niche.
00:32:33Oh, pépé, qu'est-ce que tu fais ?
00:32:35Je n'ai plus faim.
00:32:45C'est bon, c'est bon.
00:33:16Commandant, le général Schall a pris le pouvoir.
00:33:18Déparabole nos armes. On attend vos ordres.
00:33:21Ne vous agitez pas, lieutenant.
00:33:23De toute façon, ces armes vont rester dans l'armée française.
00:33:26Commandant, nous devons défendre le général de Gaulle.
00:33:29Alors, mais Saoud, ne dramatisez pas.
00:33:31Faites comme moi. Attendez.
00:33:33C'est le meilleur moyen de passer en paix de côté.
00:33:37Je vous en prie.
00:33:39Je vous en prie.
00:33:41Je vous en prie.
00:33:43Faites comme moi.
00:33:45Passons en paix de côté.
00:34:01Ah, il ne faut pas que je parle.
00:34:03Ta gueule, c'est les paras qui commandent, maintenant.
00:34:05Vos gueules, on ne vous a rien demandé.
00:34:07Soldats, le nouveau général en chef de l'armée française,
00:34:09le général Schall, a donné l'ordre de libérer les officiers français aux arrêts.
00:34:11Et vous avez un ordre écrit pour mes supérieurs, mon capitaine ?
00:34:14Non.
00:34:14Hé, mais t'es maboule ou quoi, toi ?
00:34:16Tu vas m'aussigner des parents aussi, comme quand on a le droit de faire un putsch ?
00:34:18Hé, les civils, vous la fermez, dernière sommation !
00:34:21Je ne laisserai personne intervenir pendant les opérations, c'est clair ?
00:34:25Vous, donnez-moi les clés, c'est un ordre.
00:34:35Poussez-vous.
00:34:37Allez, le sautez, les autres, va avec moi.
00:34:44Allez, les gars, sortez de là, vous êtes libres.
00:34:56Lieutenant, vous êtes libres.
00:34:58Si vous marchez avec nous, rendez-vous dans la cour.
00:35:02Putain, Patos, qu'est-ce que tu l'as ?
00:35:04T'as violé de mon gars, ou quoi ?
00:35:05T'es toujours aussi con à ce que je vois.
00:35:07Allez, fais pas la gueule, l'armée est au pouvoir.
00:35:09Chahat, Jouau, Zeller, tous les généraux, les paras de la Légion, tous contre De Gaulle.
00:35:13L'Algérie est sauvée, mon vieux.
00:35:15Mais qu'est-ce que tu racontes ? Les généraux sont alliés contre De Gaulle ?
00:35:17Ouais. Tu marches avec nous ou pas ?
00:35:19Non, merci.
00:35:20Hé, fais le malin, fais le !
00:35:21N'empêche que toi aussi, t'auras intérêt à remettre les melons à leur place.
00:35:24Parce que ton copain arabe, là, il niquerait bien Eveline, parole d'honneur.
00:35:27Hé, grouillez-vous, on n'a pas que ça à faire.
00:35:29Colle-lui deux balles dans la peau, à ton bout nul.
00:35:30Si toi, tu sais pas pourquoi, Eveline, elle, elle comprendra.
00:35:44C'est vrai, c'est un coup d'État ?
00:35:46Tu es de quel côté ?
00:35:47Pas celui, François.
00:35:48Alors viens.
00:35:59Français ! Français ! Français ! Français !
00:36:09Mon capitaine, mes hommes et moi avons l'ordre de ne pas laisser sortir les armes.
00:36:13Qui a donné cet ordre, lieutenant ?
00:36:16Le commandant m'a promis de rester « neutre ».
00:36:18Ordre du général De Gaulle.
00:36:20Résistez par tous les moyens.
00:36:21Bravo, lieutenant.
00:36:23Maintenant, faites pas chier et poussez-vous.
00:36:25C'est un problème qui ne concerne que les Français.
00:36:27Toute l'armée est concernée.
00:36:30Allez, tirez-vous, vous n'allez pas vous faire tuer pour rien.
00:36:34Ne me déconnez pas, on ne va pas se tirer dessus.
00:36:37Mon capitaine va le comprendre.
00:36:38On ne peut pas leur demander d'obéir à ces mecs-là.
00:36:41Ne faites pas attention à ces cons, ils ne sont pas avec nous.
00:36:43Notre mouvement est un mouvement militaire.
00:36:45N'empêche qu'ils sont là et qu'ils vous collent au cul.
00:36:47On prendra les armes quand on en aura besoin.
00:36:49Allez, c'est bon les gars, baissez. On y va.
00:36:53Allez, brouillez.
00:36:55Allez, brouillez-vous.
00:36:57Allez, brouillez-vous.
00:37:06Baissez les armes.
00:37:15Mais qu'est-ce que t'en as à foutre, toi, de Gaulle ?
00:37:17Tu crois vraiment qu'il va vous donner une Algérie libre et démocratique ?
00:37:19C'est le seul qu'on soit capable.
00:37:20Châle sera débordée par les fascistes de l'OAS.
00:37:28T'as vu Eveline ?
00:37:29Oui.
00:37:30Elle va bien ?
00:37:31Sa santé est bonne.
00:37:32Ça veut dire quoi, ça ? Sa santé est bonne ?
00:37:34Elle va bien, oui, ou merde ?
00:37:37Tu veux que je te dise ? Merde.
00:37:39Qu'est-ce qui se passe avec Eveline, espèce d'enfoiré ?
00:37:41Qu'est-ce que tu lui as raconté ?
00:37:42Tu me traites encore un fouet d'enfoiré, je t'en colle une.
00:37:44Qu'est-ce que tu lui as dit ?
00:37:45T'es pas gêné de m'envoyer lui transmettre tes petits messages sucrés
00:37:47alors que tu lui as pas donné signe de vie depuis des mois ?
00:37:49Je lui donne pas signe de vie, je lui écris tous les jours.
00:37:51Alors t'as pas la bonne adresse. Ça doit être ça.
00:37:54À quoi tu joues, Farine ?
00:37:56Écoute, mon vieux, si Eveline est heureuse avec toi, tant mieux.
00:37:58Bonne chance.
00:38:00Mais si ça marche pas entre vous, viens pas te plaindre.
00:38:02T'es vraiment trop con.
00:38:09Hé, j'en ai de plus courts, je te dis.
00:38:12C'est pas pour te vexer, mais tu es reculasse de montrer ta culotte.
00:38:14Fais pas m'embruner avec mon âge, dis.
00:38:16Cette manifestation avec tous les paras qu'il va y avoir.
00:38:19Je veux pas y aller habillée en bonne sœur, moi.
00:38:20C'est pas une raison pour avoir l'air d'une traînée.
00:38:22Et tu les trouves pas beaux, les paras ?
00:38:24Aïe, aïe, aïe, ma mère, je suis plus donnée de la tête, moi.
00:38:27C'est pour Maurice, hein.
00:38:28Maurice, Maurice, Maurice, j'en peux plus de moi et de Maurice.
00:38:30J'ai besoin d'un homme, un vrai.
00:38:32Je te jure, dès qu'on sera à Marseille, je m'en fais ma vie de A à Z, de A à Z.
00:38:35Dès qu'on sera à Marseille ?
00:38:37Georgette, je t'ai rien dit, hein.
00:38:39Oh, une tombe.
00:38:40Bon, elle est décolletée. Comment tu le trouves, dis.
00:38:42Attends, dis-moi la vérité.
00:38:44Eh ben oui, Maurice, il a vendu la pharmacie il y a six mois.
00:38:46Il ose pas le dire à Lucien, voilà.
00:38:48Il essaie, mais à chaque fois, il ose pas.
00:38:49Je te jure, ma parole, c'est pas un homme, c'est pas un homme.
00:38:53Alors, vous aussi, vous partez ?
00:38:55Mais Georgette, qu'est-ce que vous allez faire, vous, ici, hein ?
00:38:59Moi, je partirai pas d'ici sans mon fils. Il faudra me tuer d'abord.
00:39:02Mais t'inquiète pas, va.
00:39:04Si ça se trouve, on se fait du moron pour rien.
00:39:06Les paras, ils vont nous la garder à l'Algérie.
00:39:08Eh, Georgette, t'y as vu les muscles qu'ils ont ?
00:39:10Eh !
00:39:14La vérité, moi, me folle, moi.
00:39:16Allons, la princesse, avec qui tu vas danser ?
00:39:18Ton mari est avec les paras.
00:39:20Eh, la vérité, c'est le général Schall qui présente le mieux.
00:39:22Salant, il fait mutec.
00:39:24Pour vos forums, il parie qu'ils y sont tous les trois.
00:39:25Il vous fait un discours au français d'Algérie. Tu viens ou tu viens pas ?
00:39:27Non, je rentre, et toi aussi.
00:39:29Oh, tu soutiens pas les généraux ?
00:39:30Les généraux, ce qu'ils racontent, c'est rien que les paroles verbales.
00:39:32Si ça se trouve, demain, on va être encore plus dans la panade.
00:39:34Faites fermer, tout le monde, les deux forums.
00:39:36Méloude ! Méloude ! J'ai mes femmes avec moi. Je rentre.
00:39:40Ton mari, c'est pire qu'un arabe, hein ?
00:39:41Ciao, ciao !
00:39:43Je rentre avec toi.
00:39:44Méloude, tu fermes et tu rentres.
00:39:46Et puis, ne traînes pas. Avec ces malades, on sait jamais.
00:39:56J'ai trouvé des piles.
00:39:58J'ai vu personne. Tout le monde se planque.
00:39:59Alors, je me suis carrément servi.
00:40:03C'est bizarre, j'ai déjà vu cette fille quelque part.
00:40:05Mais c'est qui, lui ?
00:40:07C'est pas moi.
00:40:09C'est qui, lui ?
00:40:11Tu sais pour quoi les rechercher ?
00:40:13Un attentat dans un cinéma, je sais plus trop.
00:40:15Alors, lieutenant, on dirait que les affaires vont pouvoir reprendre.
00:40:18Repos.
00:40:19Vous avez entendu la radio ? Les généraux rebelles se sont rendus.
00:40:21Alors, vive de Gaulle, hein ?
00:40:23Félicitations, mon commandant.
00:40:24C'est vous que je félicite.
00:40:25Vous avez défendu l'armurerie comme un véritable officier.
00:40:28C'est surtout le vieux lieutenant Messaoud qui a tout fait.
00:40:30Je sais, je sais.
00:40:31Mais Messaoud est toujours de bonne volonté.
00:40:33Mais sans vous, Lucien, on serait dans un sacré pétrin.
00:40:37D'ailleurs, à ce propos, je...
00:40:41L'état-major va être manié, donc la chasse aux sorcières va commencer.
00:40:45C'est à craindre.
00:40:46Je peux compter sur vous, sur votre témoignage ?
00:40:49Bien sûr, mon commandant.
00:40:52D'ailleurs, j'ai eu un mot avec l'officier de renseignement chargé de votre dossier.
00:40:56Donc c'est arrangé, vous êtes libre.
00:40:58Merci, mon commandant.
00:41:01Ah, Messaoud, quand vous taperez le dossier du lieutenant Lussac,
00:41:06attention à l'orthographe.
00:41:11Mais c'est dingue, il est tout droit comme ça ?
00:41:14On va chercher Paté-Paté, il était parfaitement lui-même.
00:41:18T'entends ?
00:41:36Non !
00:41:39Pourquoi tu passes par là ? Tu t'es évadé ?
00:41:45Ça, c'est pour ta correspondance avec Isabelle.
00:41:48Écoute, j'ai pas le temps de t'expliquer.
00:41:51J'en doute, il faut du temps pour construire un roman.
00:41:53Evelyne, j'ai trois semaines de permission, je rentre en France.
00:41:56Tu restes pas avec moi ?
00:41:58Il faut que j'entre chez moi, j'ai besoin de voir ma femme.
00:42:00Je peux pas, je suis en retard.
00:42:02Je peux pas, je suis en retard.
00:42:03Avec moi ?
00:42:04Il faut que j'entre chez moi, j'ai besoin de voir ma famille.
00:42:06Je suis désolé de te dire ça, mais j'en ai marre d'être ici.
00:42:08J'en ai marre de cette folie.
00:42:10Tu reviendras pas, c'est ça ?
00:42:11Ton père va faire jouer de ses relations et tu resteras là-bas ?
00:42:13Mais non, tout de suite, t'exagères.
00:42:15Je les ai pas vues depuis très longtemps, c'est tout.
00:42:17Et Isabelle, elle compte pour rien, peut-être ?
00:42:19Arrête avec ça, je t'ai vraiment écrit.
00:42:21Mes lettres se sont perdues entre Taourirt et cette maison.
00:42:23T'as parlé au facteur à qui il donne le courrier ?
00:42:27Comment il est rentré, lui ?
00:42:28Je vous préviens, si vous sortez pas tout de suite, j'appelle la police.
00:42:31Quand le facteur apporte le courrier le matin, tu le mets où ?
00:42:35Sur la table de l'entrée.
00:42:37Et quand tu vois une lettre de Kabilé pour moi, tu fais quoi ? Tu la lis ?
00:42:42Non, ça, jamais.
00:42:43Je les jette, c'est vrai, mais je les lis pas.
00:42:46C'est pas contre vous, jeune homme, mais c'est plus fort que moi.
00:42:48C'est plus fort que toi, et puis quoi encore ?
00:42:50Dis-moi que tu l'as pas fait exprès, tant que tu y es.
00:42:52C'est pas que j'ai pas fait exprès, c'est que...
00:42:55Je peux pas voir un Français chez moi.
00:42:58Pas dans cet uniforme.
00:43:00L'uniforme de Raymond.
00:43:02Il en faisait confiance, au Français.
00:43:04Ça lui a porté malheur.
00:43:07J'ai pas mérité ça, mon dieu, j'ai pas mérité ça.
00:43:11C'est de la faute de personne, maman, arrête de t'en prendre aux autres.
00:43:16Je sais, ma chérie, je sais.
00:43:21Je sais que tu es malheureuse.
00:43:22Je sais.
00:43:28Je m'excuse.
00:43:49Tu m'écriras ?
00:43:51Tous les jours, comme d'habitude.
00:43:52Alors tu m'aimes.
00:43:53Tu vas pas changer d'avis dès que t'auras posé une fille là-bas ?
00:43:55Crétine.
00:43:56Crétin, je t'aime.
00:44:15Je te dépose où ?
00:44:18À la madrague, je suis trop le gafard pour travailler.
00:44:31Loco.
00:44:34Sympa.
00:44:41Tu me reconnais pas ?
00:44:47C'est l'homme.
00:44:48Ça va, Lili ?
00:44:50Le verre, comme il est beau.
00:44:51Magnifique.
00:44:55Maria est là ?
00:44:56Oui, elle t'attend.
00:44:58À la cuisine, comme d'habitude.
00:45:01On va s'ouvrir une bonne bouteille.
00:45:03Quelque chose que j'ai gardé spécialement pour ton retour.
00:45:05Maria, où sont les verres ?
00:45:06Tu vois, il s'arrange pas, il sait toujours pas où sont les verres.
00:45:10Mais tu dois avoir une paille d'eau.
00:45:12T'inquiète pas, j'ai l'habitude.
00:45:14Ils t'ont beaucoup emmerdé après la connerie d'Isabelle.
00:45:16J'ai eu de la chance.
00:45:17Deux jours avant le putsch, c'était le drame.
00:45:20Tout le monde s'en foutait.
00:45:21J'espère que tu vas y passer un savon.
00:45:23J'étais prêt de croire qu'on a eu des mots.
00:45:25Maman !
00:45:26Quand on parle de Loco...
00:45:28Vous auriez pu me dire qu'il était arrivé.
00:45:31Il vient d'arriver. Il est toujours aussi pressé.
00:45:34C'est bon de vous voir ensemble.
00:45:38En tout cas, tout ce que je peux vous dire, c'est que...
00:45:43Je suis content d'être à la maison.
00:45:47Si t'as quelque chose à me reprocher, dis-le.
00:45:51J'ai qu'une chose à te reprocher.
00:45:53Je sais.
00:45:54D'avoir fait publier tes lettres.
00:45:57Je l'ai fait pour toi.
00:45:59Je peux pas changer ce que j'en sens.
00:46:02Isabelle, j'essaie d'être honnête avec toi, mais tu m'aides pas.
00:46:07Mais t'es pas honnête.
00:46:08Si t'étais honnête, tu serais pas avec moi ce soir.
00:46:14Allez, fais pas cette tête.
00:46:16T'as besoin de t'amuser, de te détendre.
00:46:18On va pas régler nos problèmes en cas sourd.
00:46:21Je te propose qu'on les oublie.
00:46:23Pouf ! Plus de problèmes.
00:46:28Embrasse-moi.
00:46:29Je te jure, ça t'engage à rien.
00:46:31C'est juste pour voir si tu sais encore embrasser.
00:46:40Tu sais ce que je regrette ?
00:46:42On a pas fait l'amour avant que tu partes.
00:46:45C'était mieux comme ça.
00:46:54Je veux que tu me promettes une chose.
00:46:57Quoi ?
00:46:58Laisse-toi vivre.
00:46:59Oublie la guerre.
00:47:01Promis.
00:47:16Bonjour, tout le monde.
00:47:19Bonjour, Ebril. Bonjour, ma fille.
00:47:22Bonjour.
00:47:25Allez, monsieur.
00:47:33C'est elle, ta copine Jamila ?
00:47:34Oui, pourquoi ?
00:47:36Pour rien.
00:47:39C'est elle, ta copine Jamila ?
00:47:41Oui, pourquoi ?
00:47:42Pour rien.
00:47:45C'est elle, ta copine Jamila ?
00:47:47Oui, pourquoi ?
00:47:49Je te jure, elle a pas fait l'amour avant.
00:47:52Ferme ta gueule, va te faire perdre.
00:47:54Pardon.
00:47:55J'ai dit pardon.
00:48:10Jamila.
00:48:12Je te jure que tu me commandes pas de faire l'amour avec.
00:48:15Qu'est-ce qu'il se passe ? Il y avait une de ses voix.
00:48:18Ta copine, Jamila. Ça fait longtemps que tu la connais ?
00:48:21Très longtemps. C'est ma meilleure amie.
00:48:23Elle te demande de l'aider quelquefois ?
00:48:25T'as trouvé de l'argent ? Transporter des trucs ?
00:48:29Écoute, elle a des excuses. Son père a été tué par les Français.
00:48:32Mon père aussi a été assassiné.
00:48:34C'est pas possible.
00:48:36C'est pas possible.
00:48:38C'est pas possible.
00:48:40C'est pas possible.
00:48:42C'est pas possible.
00:48:44J'ai été assassiné.
00:48:46Je suis pas devenu terroriste.
00:48:48C'est pas une terroriste.
00:48:51Écoute, je t'ai pas appelée pour te faire la morale.
00:48:53Jamila est repérée. Elle va être arrêtée.
00:48:55Torturée.
00:48:57Tuée, peut-être.
00:48:59Je les croise tous les jours à la caserne. Ils font pas de détails.
00:49:02S'ils te voient avec elle, ils t'appliqueront le même traitement.
00:49:05J'ai pas peur.
00:49:07Tu devrais.
00:49:10Farid, merci de m'avoir prévenu.
00:49:14T'es vraiment un ami.
00:49:37Alors le héros, tu danses pas ?
00:49:39Non.
00:49:41C'est comment l'Algérie ?
00:49:43Différent.
00:49:45Ici ? Je te l'étonne pas.
00:49:47Déjà, tu es un homme.
00:49:51Non, on s'accroche à ce pays de merde.
00:49:53Mais tu devrais le certer, mon vieux.
00:49:55Ça, c'est courageux.
00:49:57Regarde la fille, tu l'as déjà vue ?
00:50:00Tu viens, c'est un slow ?
00:50:02Non, je vais aller me coucher.
00:50:04Je te sens pas drôle.
00:50:06Fais plaisir à ta fiancée.
00:50:08Je vais se trouver un autre fiancé.
00:50:10Tu viens ?
00:50:14T'as du feu ?
00:50:18Tiens.
00:50:22Mais est-ce qu'on s'en fout de l'Algérie ?
00:50:28Aujourd'hui, le 12 mai 1961,
00:50:30le gouvernement poursuit les négociations
00:50:32avec le GPRA, tandis qu'en Algérie,
00:50:34le bilan des émeutes organisés par le FLN
00:50:36est de 90 morts parmi les retours.
00:50:38Allô ?
00:50:40Oui, c'est ça, le 732-14 à Alger.
00:50:43Comment ça, vous n'y arrivez pas ?
00:50:45C'est quand même pas le bout du monde.
00:50:47Les événements, oui.
00:50:49Merci, je connais.
00:50:51Bon, ben, tant pis.
00:50:53Au revoir.
00:51:09Merci, Mario.
00:51:12Merci.
00:51:14Ah, quand même, il est temps.
00:51:22J'ai quelque chose de difficile à vous dire.
00:51:26Je pars demain en Algérie.
00:51:28Déjà ?
00:51:30Mais pourquoi si vite ?
00:51:32Mes amis du ministère m'ont dit
00:51:34que tu n'aurais pas besoin de repartir.
00:51:36Je sais pourquoi tu pars.
00:51:38Tu vas retrouver cette fille, ce pied-noir.
00:51:42Elle s'appelle Evelyne. Je l'aime.
00:51:44On va se marier dès que ce sera fini.
00:51:48Attends, tu repars pour une fille.
00:51:50Je l'aime.
00:52:02Mon amour.
00:52:04Bienvenue en Angleterre.
00:52:07C'est incroyable comme tu m'as manqué.
00:52:11J'avais tout le temps une boule dans la poitrine.
00:52:15Et Isabelle ?
00:52:17Quoi, Isabelle ?
00:52:19Je te parle de ma boule dans la poitrine ?
00:52:22Tu pourrais être ému, me dire...
00:52:25Toi aussi, mon amour, tu m'as manqué.
00:52:28Je ne suis pas jalouse de ta boule.
00:52:30Je suis jalouse d'Isabelle.
00:52:32Oublie Isabelle.
00:52:34Il n'y a plus que nous deux, maintenant.
00:52:37Nous deux...
00:52:39La mer, les étoiles...
00:52:41Et les bombes.
00:52:43Non, pas de place pour les bombes.
00:52:45Ici, on prend seulement l'amour.
00:52:51J'ai peur, Laurent.
00:52:55N'aie pas peur.
00:52:57Tant qu'on est tous les deux, il ne peut rien nous arriver.
00:53:05On vivra très vieux.
00:53:07Et on aura beaucoup d'enfants.
00:53:30François !
00:53:32Putain de patos, qu'est-ce que tu fous là ?
00:53:34Combien de gosses tu vas tuer, cette nuit ?
00:53:36À combien de gens tu vas arracher un bras, une jambe ?
00:53:38De quoi tu te mets, connard ? C'est nous qui avons le pouvoir, maintenant.
00:53:40L'OAS fera pour elle veut, quand elle veut.
00:53:42Oui, t'as le pouvoir.
00:53:44Mais t'as le pouvoir parce que tes parents font semblant de dormir.
00:53:46Parce que tes voisins font semblant de rien voir.
00:53:48Parce que tu t'attaques à des gens sans défense, à des gosses, à des femmes.
00:53:50Mais vous ne l'êtes que les tueurs à la con !
00:53:52De quel droit tu me juges, connard ?
00:53:54Toi, à la France, on te demande d'en faire cadeau ?
00:53:56Tu sais pas ce que c'est de perdre son pays.
00:53:58Tu sais pas ce que c'est quand on te dit que chez toi, c'est plus chez toi !
00:54:00Et qu'il faut que tu dégages !
00:54:02François, ça suffit !
00:54:06Je te préviens, Evelyne.
00:54:08La prochaine fois que je le vois,
00:54:10je le tue.
00:54:12Laurent, arrête !
00:54:14Qu'est-ce que tu vas faire ? Tu les connais pas. Sylvaux et Thuron.
00:54:16Quoi ? On va les laisser faire, c'est ça ?
00:54:18Mais qu'est-ce que tu comptes faire ? Tu comptes les dénoncer à la police ?
00:54:20Tous les flics sont au OAS. Demain, ils t'attendront quelque part pour te descendre.
00:54:22Et quand tu tomberas, personne ne bougera.
00:54:24Ton frère fréquente les nazis, c'est tous les faits que ça te fait ?
00:54:26Ne le prends pas comme ça, il est jeune, il se rend pas compte !
00:54:28Franchement, je plains les arabes.
00:54:30Avec des amis comme toi, ils sont mal barrés.
00:54:34Tu vois, j'avais raison d'avoir peur.
00:54:38Tiens.
00:54:40Merci.
00:54:42Alors ça y est, retour à la case départ ?
00:54:44Ouais. Ça me fait pas franchement marrer,
00:54:46mais j'ai pas le choix.
00:54:48Dis donc, t'as pas peur si elle a fait des pires ?
00:54:50N'est-ce pas ? Ce qui intéresse l'état-major en ce moment,
00:54:52c'est pas l'EOFLN.
00:54:54C'est ce que faisait chaque officier français pendant le putsch.
00:54:56Alors voilà.
00:54:58Des comptes rendus, des enquêtes, des rapports...
00:55:00Et surtout, tu devineras jamais.
00:55:02Des lettres de délation.
00:55:04Tu veux dire que les mecs se dénoncent entre eux ?
00:55:06C'est ça, France Mourieux.
00:55:08Tu pars sans la revoir ?
00:55:10Ben ouais.
00:55:12T'es con ?
00:55:14Moi, je suis con.
00:55:16Son frère est au OAS et c'est moi qui suis con.
00:55:18Mais qu'est-ce que t'avais besoin de l'emmerder avec son frère ?
00:55:20Qu'est-ce qu'elle y peut ?
00:55:22Elle a qu'à rompre avec lui.
00:55:24Moi, j'ai bien quitté ma famille pour passer ma perman avec elle.
00:55:26Et du coup, tu lui présentes l'addition ?
00:55:28Franchement, je vois pas en quoi ça te regarde.
00:55:30Écoute, c'est simple.
00:55:32J'ai pas envie qu'elle soit malheureuse.
00:55:34Parce qu'avec toi, elle sera sûrement très heureuse.
00:55:36Et pourquoi pas ?
00:55:38Pose-lui la question.
00:55:40Elle n'a qu'à choisir.
00:55:50C'est parti !
00:56:20Bienvenue, mon lieutenant.
00:56:26Bonjour, mon lieutenant.
00:56:28Salut, Abder.
00:56:30Comment vas-tu ?
00:56:32Ça va. Comment c'était la France ?
00:56:34Très bien.
00:56:36Le père, la mère, tout le monde en bonne santé ?
00:56:38Tout le monde va très bien, je te remercie.
00:56:40Alhamdoulilah.
00:56:42Le capitaine d'enfer sera là ce soir.
00:56:44Parfait.
00:56:46Ils ont dit, mon lieutenant,
00:56:48que tu n'allais pas revenir.
00:56:50Moi ? Pourquoi ?
00:56:52C'est fini, ici.
00:56:54N'écoute pas tous ces ragots.
00:56:56Depuis le temps qu'ils disent que c'est fini,
00:56:58crois-moi, c'est pas près d'être réglé.
00:57:00Bon !
00:57:02Rassemblement général dans deux heures.
00:57:04D'accord ?
00:57:06D'accord, mon lieutenant.
00:57:12Yalla, Abder, yalla !
00:57:14Arouah ! Arouah !
00:57:16Arouah !
00:57:18Rassemblement dans deux heures.
00:57:20Le film n'est pas basé uniquement sur une suite éperdue,
00:57:22mais sur un problème beaucoup plus sérieux.
00:57:24Oui, c'est un peu vrai.
00:57:32Louis Sack.
00:57:34Mon capitaine.
00:57:36Content de vous revoir.
00:57:38Notre dernier visiteur était un enquêteur de l'état-major.
00:57:40Il voulait connaître nos activités pendant le poulche.
00:57:42Je lui ai montré et je l'ai emmené en face.
00:57:44Dans la montagne ?
00:57:46Exact. Chez l'Eiffel.
00:57:48Non, rien à foutre.
00:57:50L'essentiel, c'est qu'il eut la paix de sa vie.
00:57:52Venez, ça mérite un musée.
00:57:58Un cuvet spécial,
00:58:00offert par ma femme pour mon anniversaire.
00:58:02Vous êtes marié, Louis Sack ?
00:58:04Non, mon capitaine.
00:58:06Je peux penser.
00:58:08Comprenez, mon vieux,
00:58:10un homme sans foyer n'est pas un homme.
00:58:12Les femmes ont le veuil au long.
00:58:14Vous êtes amoureux ?
00:58:18Oui, mon capitaine.
00:58:20C'est bien, Louis Sack.
00:58:22Après la guerre, il faudra concrétiser.
00:58:24Ne soyez pas trop exigeant.
00:58:26Les femmes sont des coquillages.
00:58:28Les hommes, des bernards l'ermite.
00:58:30Ils ont besoin des maisons, des femmes.
00:58:32Ici Radio Algérie française.
00:58:34L'OAS a décidé d'interrompre l'émission de la télévision gaulliste
00:58:36pour vous faire entendre le délégué du général Salan,
00:58:38le général Gardie.
00:58:40Français de toutes origines,
00:58:42en luttant pour l'Algérie française,
00:58:44vous luttez pour votre vie et votre honneur.
00:58:46Dans cette lutte,
00:58:48vous suivrez désormais les mots d'ordre de l'OAS.
00:58:52Regarde ça.
00:58:54Ces salopards n'arguent vertement le gouvernement.
00:58:56Ils ont dû pirater les metteurs d'olfaillettes.
00:58:58Ils piratent, ils volent, ils assassinent en tout bien tout honneur.
00:59:00Plus personne ne sait qui se bat contre qui dans ce pays.
00:59:02Mon capitaine, le poste de Alkédar répond pas au message radio.
00:59:06Au revoir, mon vieux.
00:59:08Merci.
00:59:26Toi !
00:59:30Aïe !
00:59:38Aïe !
01:00:00Il faut de l'identité, mademoiselle.
01:00:02C'est fini.
01:00:08Tes papiers.
01:00:10Qui vous permet de tutoyer ?
01:00:16Jamila Haddad, c'est ton vrai nom ?
01:00:19Jamila Haddad, c'est ton vrai nom ?
01:00:21Oui, c'est mon vrai nom.
01:00:23You say Brahimi, ça rapporte à toi ?
01:00:27Je connais pas.
01:00:33Brahimi, je te connais pas.
01:00:38Dommage, j'ai une photo de vous deux ensemble.
01:00:40Vous aimez bien aller au cinéma, non ?
01:00:43Il faut dire que je le connais pas !
01:00:45Mon cul, tu le connais pas !
01:00:47Regarde celui que j'ai donné !
01:00:49Regarde, c'est lui, là !
01:00:51Je le connais pas !
01:00:55Viens voir.
01:00:57Je crois que c'est pas elle.
01:00:59Quoi, c'est pas elle ?
01:01:00Regarde, c'est pas la fille que tu cherches.
01:01:02Je comprends pas, c'est pourtant bien elle !
01:01:04C'est pas le moment de faire une connerie.
01:01:05Pense à ta carrière.
01:01:06Ils t'en savent dix par jour en ce moment.
01:01:07Tous les prétextes sont bons.
01:01:08J'ai qu'à aller descendre en bas.
01:01:09On finira bien par s'avoir.
01:01:10Prends pas sur moi pour t'aider.
01:01:11S'il y a de la casse, je t'aurai prévenu.
01:01:12Allez, salut.
01:01:31A l'avant !
01:01:33Un, deux, trois !
01:01:52Tu n'as pas peur ?
01:01:53Bien sûr que j'ai peur, mais je n'ai plus le choix.
01:01:55Puis au maquis, ils ont besoin de médecins.
01:01:57Bon, d'accord, je suis pas tout à fait médecin,
01:01:59C'est pas tout à fait médecin, mais piquer et recoudre, ça, je sais.
01:02:02Tu vois ? C'est vide.
01:02:04Comme ça, ma mère va pouvoir louer, ça lui fera des sauts.
01:02:07Alors, ça y est ? C'est pour de bon ?
01:02:15Remercie Farid. Il a fait ça pour toi.
01:02:18Pour moi ?
01:02:19Ne me dis pas que tu n'as rien compris.
01:02:21Mais fous-toi, ce type.
01:02:29C'est très courageux, ce que t'as fait. Vraiment courageux.
01:02:34On dirait que ça te contrarie.
01:02:37Pourquoi t'as pris ce risque ?
01:02:40Parce que ? Je suis très courageux.
01:02:43Non, je parle sérieusement.
01:02:46Sérieusement ? Sérieusement, ils allaient la torturer.
01:02:50Elle aurait pu raconter n'importe quoi sur toi.
01:02:53Et toi, t'aurais voulu n'importe quoi, toi aussi.
01:02:56Tu pouvais pas supporter qu'on te fasse du mal.
01:02:59Alors, c'est pas à Djamila que tu pensais. C'est à moi.
01:03:03C'est vrai.
01:03:05Je crois que...
01:03:09Je suis amoureux de toi.
01:03:17Non, tu dois pas être amoureux de moi. C'est pas possible.
01:03:19C'est pas possible ? Pourquoi c'est pas possible ?
01:03:22Parce que je suis algérien ?
01:03:23Moi aussi, je suis algérienne.
01:03:24Tu parles.
01:03:26Tu me fais rire avec tes grandes idées libérales.
01:03:28Tu veux bien sauver ta femme de ménage, mais épouser un arabe, c'est pas possible.
01:03:30Mais qu'est-ce que tu me reproches ?
01:03:32D'être fidèle à Laurent ou d'aimer mon pays ?
01:03:34On dirait que pour être algérienne, faudrait que je pose des bombes et que je couche avec toi en prime.
01:03:38Je t'ai jamais demandé de coucher avec moi.
01:03:40Je t'ai dit que je t'aimais.
01:03:44Laurent t'obligera à vivre en France.
01:03:46Moi, au moins, tu serais pas obligée de nous suivre.
01:03:48Tais-toi.
01:03:50Laisse-moi rêver un peu.
01:03:56Qu'est-ce qui te prend ?
01:03:59Tu parles ?
01:04:02Tu parles ?
01:04:05Tu désertes ?
01:04:07Voilà. C'est ça.
01:04:18Je ne te hais pas.
01:04:21Je ne te hais pas.
01:04:24Je ne te hais pas.
01:04:28Je ne te hais pas.
01:04:29Le jeune homme s'approche de la voiture.
01:04:38Il ne sait pas à quoi il va.
01:04:48« Oh, fais attention là ! »
01:04:50« Allez, connasse ! »
01:04:52« Allez, moi, Maurice ! Arrête de ramer les trucs pourris ! »
01:04:55« Trucs pourris ? Quels trucs pourris ? »
01:04:56« Ce bloc de terrestre, là, qui tourne, qui s'allume, c'est pourri, peut-être ? »
01:04:58« Je m'excuse, mais vous faire Alger-Marseille, les gens, ils n'ont pas besoin de blocs, c'est tout droit. »
01:05:01« Une bouée, ça serait plus utile. »
01:05:02« Oh, Lucien, arrête de marronner ! »
01:05:04« Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? Qu'on laisse tout aux Arabes ? »
01:05:06« Mais qu'est-ce que vous avez à partir ? »
01:05:07« Viens avec nous, le puré de toi ! »
01:05:09« Vraiment que tu nous emmerdes à rester dans ce pays ! »
01:05:11« Tu es bien gentil, Maurice. »
01:05:12« Ton frère, lui, c'est un homme. »
01:05:15« Moi, je ne suis pas un homme, peut-être ? »
01:05:17« Ne sois que ! Tu n'es pas blanc comme neige. »
01:05:19« Oh, Georgette ! »
01:05:22« Georgette, arrête ! Stoppez ! »
01:05:24« Tu sais, Georgette, l'Algérie française, ce n'est pas avec un rabou de couilles qu'on va la sauver. »
01:05:29« Vous allez rater le bateau. »
01:05:30« Oui, tu as raison, il faut partir. »
01:05:38« Tu viens quand tu veux, là-bas. Tu as une jolie chambre pour toi. »
01:05:41« Merci, mon fils. Mais ce n'est pas la peine. Je ne connais personne, là-bas. »
01:05:52« Tu ne me rates pas le globe, hein ? »
01:05:54« Sauf ma vie, je ne te rate pas. »
01:06:21En Algérie, la France entend que, d'une manière ou d'une autre,
01:06:42se terminent les conditions actuelles de l'engagement politique, économique, financier, administratif et militaire.
01:07:00L'armée de la gamelle a gagné sur celle de la parole d'honneur.
01:07:03Messieurs, nous avons renié notre serment.
01:07:06C'est fini !
01:07:08Mon capitaine, si j'ai bien compris, le contingent va rentrer en métropole.
01:07:13Mais nos harkis, nos musulmans supplétifs, ils vont se faire massacrer par le FLN.
01:07:18Eux, leurs femmes, leurs enfants.
01:07:19Oui.
01:07:22Oui, et alors ? Qu'est-ce qui est prévu pour eux ?
01:07:24Rien.
01:07:25Comment ça, rien ?
01:07:26Ce sera comme en Indochine.
01:07:28Ce que nous avons fait là-bas, nous allons le refaire ici.
01:07:32Il n'y aura personne pour se plaindre. Ils seront tous morts.
01:07:38Heureusement qu'ils savent se battre.
01:07:40Avec le paquet d'armes qu'on leur laisse, ils vont pouvoir s'en sortir.
01:07:45Vous ne pensez pas ?
01:08:02Der, qu'est-ce qu'ils font ? Qu'est-ce qui se passe ?
01:08:05Mon capitaine, mon lieutenant, moi, je reste avec vous.
01:08:08Si tu parles, je parle, si tu restes, je reste.
01:08:14Mon capitaine, vous allez où ?
01:08:16Dans l'Ouars de Nice, un manquis pas très loin d'ici.
01:08:19Je refuse les ordres de Paris, Lucec.
01:08:21Je refuse d'abandonner mes hommes autour du FLN.
01:08:24Seuls, c'est du suicide.
01:08:25Pour eux, le suicide, c'est de rester ici.
01:08:27Sont battus avec moi, je me battrai avec eux, peu importe qui suit le combat.
01:08:31C'est votre femme ?
01:08:35Ma Kitty. La bouteille.
01:08:38C'était pas mon cadeau d'anniversaire, c'était son cadeau d'adieu.
01:08:44Désolé.
01:08:46Désolé.
01:08:48Vous pourrez mettre dans votre rapport que vous avez essayé de nous retenir de force.
01:08:53Allez !
01:09:05Allez !
01:09:298 heures.
01:09:30Vous avez attendu 8 heures pour nous prévenir, lieutenant.
01:09:32Une journée entière.
01:09:34C'est la désertion du capitaine d'Enfer.
01:09:36J'ai pensé qu'il allait se ressaisir et revenir au poste.
01:09:43Oui, c'est vrai, j'ai attendu.
01:09:46Je lui devais au moins ça.
01:09:49Vous pouvez partir, vous êtes libre.
01:09:51Dans deux jours, votre unité sera infectée au maintien de l'ordre, en zone urbaine.
01:09:55À Alger ?
01:09:57Vous préférez maquiller l'Ouars de Nice ?
01:09:59Avec vos amis déserteurs ?
01:10:05Allons, allons, dépêchons.
01:10:07Allez, avancez.
01:10:09Voilà, bien en ligne.
01:10:12Comme ça, doucement.
01:10:17C'est pas vos bardas comme ça, posez-les sur la table.
01:10:25Voilà, un par un.
01:10:28Allez, avancez.
01:10:35Les gars, dans la même couche.
01:10:37En ligne.
01:10:38L'inspection des armes, il paraît qu'elles sont pris en très bon état.
01:10:42Pourquoi ils inspectent celles des Harkis et pas les nôtres ?
01:10:45Je sais pas.
01:10:46Qui a donné l'ordre d'inspecter les armes ?
01:10:48Il y a eu du changement.
01:10:50D'après ce que j'ai compris, c'est l'autre tocard qui commande.
01:10:52C'est plus toi, voyons-toi.
01:11:05Mon capitaine.
01:11:06C'est vous.
01:11:07Vos petits démêlés avec le commandant Vertran sont terminés ?
01:11:10Oui, mon capitaine.
01:11:11Je reprends mon commandement.
01:11:13Vous verrez ça, Algier.
01:11:15Ici, tous vos hommes ont été dispersés dans différentes unités.
01:11:23Regardez-moi ces vautours.
01:11:25Ils nous font des petits coucous, en plus.
01:11:28Ils attendent.
01:11:30Regardez.
01:11:35Ils attendent.
01:11:49Mon lieutenant, je savais que tu n'étais pas parti.
01:11:51Donne-moi mon fusil.
01:11:52Calme-toi, je ne pars pas encore.
01:11:54Je veux mourir avec mon fusil, mon lieutenant.
01:11:56S'il te plaît !
01:11:57Abder, si je pars, tu pars avec moi.
01:11:59Et s'il le faut, je t'emmène avec moi en France.
01:12:01Tu me crois ?
01:12:02Je te crois.
01:12:03J'arrive.
01:12:06Mon commandant, où sont mes hommes ?
01:12:08Dans les camions.
01:12:09L'armée française quitte Asasga.
01:12:11Et ça, c'est clair ?
01:12:12Et Mercki ?
01:12:13Il reste ici.
01:12:14On ne peut pas faire ça.
01:12:15J'exige de rester avec eux.
01:12:16Vous plaisantez.
01:12:17Votre tête balancera au bout d'une pique en moins d'une heure.
01:12:19Et vos testicules, avec, pour faire bonne mesure.
01:12:21Mais je m'en fous.
01:12:22Mon commandant, je vous en supplie.
01:12:24Ces hommes se sont battus, ils ont cru en la France. Merde !
01:12:28Mais donnez-leur des fusils !
01:12:29Pour que l'Eiffel et la Galerie récupèrent ?
01:12:31Ça ne vous suffit pas de leur laisser l'Algérie ?
01:12:33Mon commandant, les hommes sont énervés, il faut partir.
01:12:36Regardez les choses en face, 8-5.
01:12:37Armés ou pas, l'Eiffel et la Galerie descendront.
01:12:39Il faut que ce soit rapide.
01:12:44Si vous me mettez dans le camion, je vous abats.
01:12:51Merci, capitaine.
01:12:52Enlèvez-le.
01:12:55Allez !
01:12:57Allez ! Go !
01:13:01Allez !
01:13:31Allez !
01:14:02Maman, qu'est-ce qui se passe ?
01:14:09Parle-moi.
01:14:19Ils m'ont collé en psychiatrie.
01:14:21Tellement bourré de médicaments,
01:14:24que je comprenais plus ce qui m'arrivait.
01:14:28Et puis j'ai fait semblant de les avaler.
01:14:30Ça m'a redonné un peu de nerfs.
01:14:33Ils ont trouvé que j'allais mieux.
01:14:35Tu vas t'en sortir, je suis avec toi maintenant.
01:14:39À l'hôpital, j'ai eu des nouvelles de la Zazga.
01:14:42Ils ont tous été massacrés,
01:14:44torturés, mutilés.
01:14:47Si on leur avait donné des fusils,
01:14:50ils auraient pu au moins se tirer une palle dans la tête.
01:14:53Tu sais, si tu veux retourner voir ton père pour oublier, je comprendrais.
01:14:57Retourner en France ?
01:14:58Après ce qu'on a fait ici ?
01:15:00Tu crois que je vais rentrer comme ça, me cacher comme un rat ?
01:15:03Tu me prends vraiment pour un minable ?
01:15:05Je dis ça parce que c'est dur pour toi.
01:15:08Et pour toi, c'est pas dur ?
01:15:10Et pour les Arabes qu'on a laissés tomber,
01:15:11et pour ce pays qu'on détruit tous les jours, tu crois que c'est pas dur ?
01:15:14Laurent, je t'en prie.
01:15:16C'est pas de ta faute.
01:15:19Je suis pas un rat.
01:15:21Je suis pas un rat, Evelyne.
01:15:22Je t'ai pas venu ici pour massacrer des gens.
01:15:24Je pensais qu'on apportait la paix, la civilisation, mais...
01:15:26Personne ne pensait que les choses tourneraient aussi mal.
01:15:30Ils m'ont amené ici.
01:15:32Ils m'ont fait faire leurs horreurs.
01:15:35Mais je suis pas un pion.
01:15:38Je veux réparer.
01:15:42Je veux réparer.
01:15:44J'irai voir la famille d'Abder, je les aiderai.
01:15:48Je veux réparer.
01:15:49J'irai voir la famille d'Abder, je les aiderai.
01:15:53Laurent, arrête, ça rime à rien.
01:15:55C'est toi qui avais raison.
01:15:56Ne te placez pas en France, allez ici, en Algérie.
01:15:59L'Algérie sera indépendante.
01:16:01Et nous, on la reconstruira.
01:16:03Laurent, je t'aime.
01:16:05Tu es vivant et je t'aime.
01:16:20Tiens.
01:16:23Tu n'auras qu'à la toucher si ça ne va pas.
01:16:26Ça te rappellera que je suis près de toi.
01:16:28Oh, merci.
01:16:34Côté cour ou côté jardin ?
01:16:37Cour.
01:16:46J'arrive.
01:16:49J'arrive, maman.
01:17:02Ici le général Alleray.
01:17:04Avis à toutes les forces de l'ordre.
01:17:07Aujourd'hui, lundi 19 mars 1962,
01:17:11le cessez-le-feu met fin à plus de sept années de combat.
01:17:15C'est fini !
01:17:16C'est fini !
01:17:17C'est fini, les gars !
01:17:18C'est fini !
01:17:21Ça ne vous fait rien ?
01:17:22C'est la quille, mon dieu !
01:17:24C'est fini, les gars !
01:17:25Sept ans pour en arriver là.
01:17:33Le tapis, je le fais à 10 litres.
01:17:37L'aspirateur de Mme Ramirez,
01:17:38si tu le mets avec le siège-cheveux de Mme Casta,
01:17:40ça fait un lot, ça débrasse.
01:17:42Et qu'est-ce que tu veux dire, Mme Casta ?
01:17:43Le siège-cheveux, j'ai fait cadeau, hein ?
01:17:45Mme Casta, il est parti.
01:17:47Et alors ?
01:17:48Sont les raisons pour la voler ?
01:17:49C'est le sien.
01:17:50Tu dois vendre.
01:17:51Comme ça, tu vends, ouais, l'eau.
01:17:53Et avec qui tu veux que je vende ?
01:17:55On peut même plus aller acheter du pain dans la rue
01:17:57sans se faire tuer, la putain de notre race.
01:18:00Et ça, c'est quoi ?
01:18:04C'est les cocktails de Babouette.
01:18:05Ah ouais.
01:18:06Babouette, Elbiard.
01:18:07Elbiard, Babouette.
01:18:08J'ai l'impression que
01:18:09depuis les accords de Lyon, ça va de pire en pire.
01:18:14Le commandant en chef des forces françaises
01:18:16a ordonné l'attaque du quartier de Babeloued
01:18:18où se sont réfugiés les terroristes de l'OS.
01:18:21En ce moment même,
01:18:22les blindés de la gendarmerie
01:18:23mitraillent les immeubles
01:18:24dans lesquels la population quénoise se terre.
01:18:26Pour la première fois,
01:18:27le gouvernement français lance une opération d'envergure
01:18:30contre d'autres Français.
01:18:31Cette opération...
01:18:36Papa ! Papa, il faut que tu fermes vite !
01:18:38L'armée tire sur les immeubles,
01:18:39ils vont sortir les gens à coups de canon !
01:18:40Ça t'étonne ?
01:18:41L'OS, elle, a perdu des soldats français,
01:18:43les jeunes qui n'avaient pas 20 ans.
01:18:44Et tu veux que l'armée se croise les bras ?
01:18:46Tu sais, les francaouis, ils sont pas si cons.
01:18:47Tu les cherches, tu les trouves.
01:18:49Tu veux que je me rende aussi ?
01:18:50Eh, toi, tu fermes ta gueule !
01:18:51François !
01:18:52Tu touches un cheveu à la tête,
01:18:53à mi-août, t'es plus mon fils !
01:18:54Mais putain, t'es de tes côtés, papa !
01:18:57Je suis du côté du seul fils qui me reste.
01:19:00Je tiens à toi, François.
01:19:02C'est pour ça que je...
01:19:03que t'arrêtes.
01:19:04Pour l'amour à ta mère et pour moi.
01:19:06Mais papa, qu'est-ce qu'on va devenir, nous ?
01:19:08La vie,
01:19:09elle va continuer.
01:19:10On a perdu.
01:19:13On a perdu.
01:19:14On a perdu.
01:19:44Ah, c'est toi qui m'as fait peur.
01:19:46Qu'est-ce que c'est que ça ?
01:19:47La manifestation au Disney.
01:19:48L'armée a tiré sur les gens.
01:19:50Il y a des morts partout.
01:19:51Donc, tu vas...
01:19:52J'y vais.
01:19:53Ils vont payer.
01:19:54Je te jure qu'ils vont payer.
01:19:58François, attends !
01:20:14Ils sont où ?
01:20:17Ils sont où ?
01:20:18Les gars, il faut que je vous appelle !
01:20:20On est sur le mur !
01:20:25L'ambulance !
01:20:26Callez l'ambulance !
01:20:27On est en présence !
01:20:30Mais qu'est-ce qu'il faut ?
01:20:32C'est la dernière !
01:20:38Mais qu'est-ce qu'on attend, là ?
01:20:40Reculez, mademoiselle ! Reculez !
01:21:03Reculez !
01:21:33Ne le touchez pas.
01:21:57Vous croyez qu'il m'entend ?
01:22:16Il va rester comme ça ?
01:22:46Attention, il m'a cassé la vitre !
01:22:57Dis-moi, j'espère que ton frère, il ne va pas venir t'aider souvent, parce qu'à
01:23:00mon avis, c'est un empoté de première classe.
01:23:02C'est lui qui a payé, M.
01:23:03Lucien.
01:23:04Moi, je n'ai pas d'argent.
01:23:05Mais au moins, il sert à quelque chose.
01:23:06Alors, tu l'as vue ?
01:23:07Oui, je l'ai vue.
01:23:08Comment il va ?
01:23:09Bien ?
01:23:10Tu es heureuse ?
01:23:17Oui, je suis heureuse.
01:23:25Evelyne, va me chercher du confit avec les provisions, s'il te plaît.
01:23:33Merci.
01:23:36Merci.
01:23:39Georgette, c'est l'heure.
01:24:03Tu viens, bébé ?
01:24:17Tu m'avais promis.
01:24:20Tu m'avais promis qu'on resterait ici, tous les deux.
01:24:26Je ne peux pas.
01:24:28Je ne peux plus.
01:24:30Pardonne-moi, mais moi aussi, il faut que je parte.
01:25:01Je ne peux plus.
01:25:07Je ne peux plus.
01:25:14Je ne peux plus.
01:25:23Descendez, s'il vous plaît.
01:25:29Ça va, ça va.
01:25:33Attendez, attendez.
01:25:37Vous girez.
01:25:42S'il vous plaît, restez là.
01:25:48Tu vois, on a de la chance.
01:25:55On a un temps magnifique.
01:26:06La mer est complètement lisse, un vrai lac.
01:26:09Maintenant, on ne sait pas si ça va durer.
01:26:12J'ai pris des pulls, si on va sur le pont, il paraît qu'il fait frais.
01:26:15Enfin, on peut rester à l'intérieur.
01:26:17Tu n'es pas obligée de te montrer, tu n'es pas obligée de rien, mon cœur.
01:26:20Tu dors, mon chéri ?
01:26:22Dors, dors.
01:26:24Ça te fait du bien.
01:26:26On y va.
01:26:27Viens, il paraît que c'est beau, la France.
01:26:31Il paraît que c'est beau.