• il y a 3 mois
DB - 08-08-2024

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00:00:00Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
00:00:30Le projet a été réalisé en partenariat avec
00:00:33la communauté d'Amara.org
00:01:00Le projet a été réalisé en partenariat avec
00:01:03la communauté d'Amara.org
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00:01:52Catherine.
00:01:54Francis, mareil !
00:01:56Quelle surprise !
00:01:58Décidément, le monde est petit.
00:01:59Comment allez-vous ?
00:02:00Très bien, merci.
00:02:01Qu'est-ce que vous faites là ?
00:02:03Alors, je prends des photos de la citadelle.
00:02:05Pour l'illustration, il prépare un numéro spécial.
00:02:08L'illustration ? Vous mangez à tous les rateliers.
00:02:11Si je ne devais compter que sur mon petit journal pour me faire manger.
00:02:14Fermez le don, ça en soulagera quelques-uns à Saigon.
00:02:16À commencer par vous, peut-être.
00:02:18Vous venez pour votre procès, j'imagine ?
00:02:20Oui.
00:02:21J'ai vu arriver Wayne tout à l'heure.
00:02:23Ça n'en finit pas.
00:02:24La justice française m'a donné raison et aujourd'hui c'est l'empereur qui doit se prononcer.
00:02:28Mais vous savez, après tous ces recours et ces appels, je suis devenu philosophe.
00:02:32Mais vous allez gagner.
00:02:33Bon, allons-y, sinon l'empereur va nous faire écorcher vif.
00:02:36Permettez, madame.
00:02:38Au revoir, Catherine.
00:02:40Au revoir, Francis.
00:02:41Bonne chance.
00:02:52Qu'y ne ferait-on attendre pour la belle madame Tanner ?
00:02:55Je ne l'avais pas vue depuis plusieurs mois.
00:02:57Pas d'autre, tu as toujours eu un faible bourret.
00:02:59Qu'est-ce que tu vas chercher là ?
00:03:01Rassure-toi, Francis, madame ne sera pas au courant.
00:03:03On est tous des sens, c'est bien connu.
00:03:15Jamais à l'heure, ces gens-là.
00:03:19L'empereur est le digne fils de son père, il aime faire attendre son monde.
00:03:24Tanner rentrera-t-il l'exil un jour ?
00:03:26C'est peu probable.
00:03:28Il est devenu tellement embarrassant qu'on a pu s'abdiquer au profit de son fils.
00:03:32Que nous manipulons assez facilement.
00:03:50Relevez-vous.
00:03:54M. Kahn, conseillé par M. Wing, requiert l'avis de son empereur dans le conflit qu'il oppose au dénommé Francis Mareuil.
00:04:02Le plaignant accuse M. Mareuil de l'avoir dépouillé de sa plantation de Baotan.
00:04:07M. Kahn exige restitution et dommage des intérêts qui lui ont été refusés par l'administration française.
00:04:18Avons-nous bien résumé la situation ?
00:04:21Sire, le dernier propriétaire reconnu de Baotan, Charles Brabant,
00:04:25était mort en France 20 ans par avant sans laisser d'héritier. Je m'en suis assuré.
00:04:29Charles Brabant avait un héritier. Mes avoués l'ont retrouvé à Bordeaux.
00:04:33C'est alors qu'il m'a vendu son domaine.
00:04:36Un homme de paille trouvé pour l'occasion.
00:04:38Tout comme M. Kahn et l'homme de paille de M. Wing.
00:04:40C'est la rancune qui anime M. Wing.
00:04:42Il ne m'a jamais pardonné d'avoir permis aux exploitanderies d'échapper à son monopole.
00:04:46Mon père, l'empereur Tantai, m'a parlé en maintes occasions de vous et de vos silos, M. Mareuil.
00:04:52Sire, j'ai travaillé comme un fou pour remettre Baotan en état.
00:04:56Fièvre, maladie, épuisement, rien ne m'a été épargné.
00:04:59Baotan est notre propriétaire. Nous avons essayé tous les documents pour en fournir la preuve.
00:05:04Oui, bien sûr, établi on ne sait quand et par je ne sais qui.
00:05:07Mais pouvez-vous me dire alors pourquoi l'administration française aurait-elle déclaré Baotan libre de tout droit ?
00:05:11Et qui s'occupait de cette plantation ?
00:05:13Mais j'allais la remettre en état.
00:05:15Quand Mareuil a appris possession de mes terres,
00:05:20le français s'en dévoila.
00:05:26Modérez votre ton devant sa majesté.
00:05:31Vous eussiez pu passer outre et cultiver Baotan à l'abri des lois françaises, M. Mareuil.
00:05:36Mais vous avez bien voulu venir solliciter que M. Mareuil
00:05:40Mais vous avez bien voulu venir solliciter l'opinion d'un homme qui ne pèse rien face à l'administration coloniale.
00:05:46Voyons, Sire.
00:05:48Désormais, c'est le résident de France qui gouverne notre royaume.
00:05:52Nous sommes sensibles à votre démarche.
00:05:54Nous nous fonderons pour rendre notre avis sur une donnée commune à toute l'humanité,
00:05:58qui est celle du bon sens.
00:06:00La terre, dit-on chez nous, appartient à celui qui la traite comme sa propre femme
00:06:04et ses maîtres mondes, toutes ses richesses.
00:06:07Ainsi, M. Mareuil, nous vous déclarons légitime propriétaire de Baotan,
00:06:11puisque vous avez su la mettre en valeur.
00:06:38Ferez-vous le plaisir de rester déjeuner ?
00:06:40Là, Sire, je dois immédiatement revenir à Saigon.
00:06:43Le protocole est pesant. Je m'ennuie très souvent.
00:06:46Nos parties de coloniales me manquent.
00:06:48J'ai tiré un trait sur cette époque, Sire.
00:06:50Quel dommage.
00:06:52Mon père disait...
00:06:53Personne ne triche comme ça, Réo.
00:07:08Nous n'aurions jamais dû nous prêter à cette bouffonnerie.
00:07:11J'avais besoin de passer par cette étape.
00:07:13Maintenant, j'ai enfin la conscience tranquille.
00:07:15La conscience ? Décidément, tu ne changeras jamais, Francis.
00:07:19Toujours aussi obstiné.
00:07:26Tomoyo !
00:07:31Tu vas me retrouver mieux.
00:07:33Ramène-le ici et dis-lui qu'il y a beaucoup d'argent à gagner.
00:07:36Bon, d'accord.
00:07:42Pauvre petit Mareuil.
00:07:45Je vais te faire regretter ta témérité.
00:08:03Je t'en prie.
00:08:34Sepp, nous gagnez ?
00:08:36L'Empereur a fini par reconnaître mes droits.
00:08:38J'ai l'impression que ce n'est pas fini.
00:08:40On ne gagne pas moyen de désobéir à l'opéreur.
00:08:42Très mauvais pour lui.
00:08:43On verra.
00:08:44Madame est à la maison ?
00:08:45Madame est partie faire course et scoto.
00:08:48Vous deux, descendez tout de suite.
00:08:51Marlon, vous partez.
00:08:53C'est bon.
00:08:54C'est bon.
00:08:55C'est bon.
00:08:56C'est bon.
00:08:57C'est bon.
00:08:58C'est bon.
00:08:59C'est bon.
00:09:00C'est bon.
00:09:01C'est bon.
00:09:02Silas, Marlon, vous partez !
00:09:04Je te l'ai dis cinq fois.
00:09:05Assieds-toi sur cet arbre.
00:09:07Allez, descendons tout !
00:09:08Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:09:12Qui vous a autorisé à prendre cette échelle ?
00:09:17Ça recommence.
00:09:18Tut est à cause de moi.
00:09:20On n'a rien fait.
00:09:22C'est vrai ?
00:09:23Rien.
00:09:24Je lui ai dit de monter.
00:09:26Ils sont toujours d'accord avec courtures.
00:09:28Allez, ausse-toi !
00:09:31Quand je vois l'amitié entre ces deux-là, je me dis qu'il y a peut-être quelque chose
00:09:39à faire ici en Indochine.
00:09:41C'est Marouet ! C'est Marouet ! Venez vite ! Beaucoup de problèmes au Canegie !
00:09:51Les salauds ! Et bien sûr, comme le mois dernier, personne
00:10:00n'a rien vu ni rien entendu naturellement.
00:10:02Je vais faire ça pour Dieu ! Allez, nettoyez-moi tout ça !
00:10:08Il y a des toits vers l'oeil, mais à deux ! Vite ! À deux !
00:10:34Ah, comme tu m'as manqué !
00:10:39Tu sais de quoi j'en vis !
00:10:50Je vous ai vu ! Je vous ai vu !
00:10:54Ma chérie ! Ah, comment va ma princesse ?
00:11:02Maman m'a acheté une poupée.
00:11:03Oh, c'est pas possible ! Mais tu en as une chambre pleine !
00:11:06Scoto l'avait mise de côté spécialement pour elle.
00:11:08Ah oui, le sacré Scoto ! Il finira par le mettre sur la paille, celui-là !
00:11:12Bon, tu veux bien prévenir Céline que papa a très faim ?
00:11:15Bisous !
00:11:37Tu n'as pas l'air très heureux d'avoir gagné ton procès.
00:11:40Non, c'est pas ça. On nous a encore saccagé des caféiers.
00:11:44Beaucoup ?
00:11:45Trop. Le pire, c'est que d'après les coulisses, c'est les Blancs qui font ça.
00:11:50Pourquoi, je me le demande. Ou alors, c'est que trop bien.
00:11:55Encore ces histoires d'EVA ?
00:11:57Leur foutu caoutchouc !
00:12:00Il y a des gens qui seraient prêts à tout pour couvrir l'Indochine d'EVA.
00:12:03Je comprends. Ça rapporte tellement.
00:12:08Francis, et si on quittait Bintane ?
00:12:13On pourrait mettre quelqu'un ici et essayer d'aller vivre à Saigon.
00:12:17Ton vieux rêve, de retourner en ville.
00:12:23Tu me vois faire le bourg Katina, saluer les dames ?
00:12:27Je n'ai pas envie que mes enfants grandissent sans instruction, comme le petit planteur.
00:12:33Mais qu'est-ce que je suis d'autre qu'un planteur ?
00:12:39On va dîner ?
00:12:40Oui.
00:12:41Soyen a préparé sa grande spécialité.
00:12:43Encore du coco vin.
00:12:46Mais quand donc apprendra-t-elle à faire notre plat ?
00:12:54Papa, est-ce que demain on pourra aller jouer près des vieux troupeaux ?
00:12:57Non, je te l'interdis. Le vieux tigre rôde toujours par là-bas. Il est très dangereux.
00:13:01Le vieux tigre méchant comme vieil homme.
00:13:03Et puis, tu es puni et tu le sais très bien.
00:13:06Moi aussi ?
00:13:09Je ne sais pas. Demande à sa mère.
00:13:11Je vais rester à la maison et punir lui aussi.
00:13:14C'est chouette. De toute façon, je n'ai rien à boire.
00:13:17Je me demande bien ce qui pourrait les séparer, ces deux-là.
00:13:24Ça commence à bien faire. Hier encore, j'ai retrouvé 30 bêtes égorgées.
00:13:27Et moi, sans arrêt, des arbres coupés. C'est bien simple, on n'endort plus.
00:13:30Mais qu'est-ce que vous fichez, vous autres ? On vous paie pour quoi ?
00:13:33Du calme, Jean-Loup. Ça ne sert à rien de s'en prendre hors-signe.
00:13:35Vous autres, vous êtes bien tranquilles.
00:13:37Tout mon grain a brûlé il y a deux nuits.
00:13:39Moi aussi, je paierai cher pour tenir ceux qui font ça.
00:13:44Messieurs, messieurs.
00:13:46Je viens d'envoyer une dépêche à Saigon pour réclamer d'urgence des renforts.
00:13:51On n'a quand vos renforts ? On a toujours le temps de crever dix fois.
00:13:54Ce n'est pas votre faute, monsieur l'administrateur.
00:13:56Si ce n'est pas l'administrateur, alors ne l'accablons pas. Ce qu'il faut, c'est d'abord identifier les coupables.
00:13:59Les coupables ? Les coups, évidemment. Les fasses de rat.
00:14:03Ils nous ont jamais acceptés.
00:14:04Souris par devant.
00:14:05On n'y a pas derrière. Moi, je m'en fous.
00:14:07Ma plantation a tenté un gros option. On a l'air insolides.
00:14:10Mais vous, vous, les petits planteurs, qu'est-ce que vous allez devenir ?
00:14:14Il ne vous reste plus qu'à vendre. Voilà.
00:14:17Moi, j'ai une idée. Allez, suivez-moi, les gars.
00:14:20Protéger des milliers d'hectares, comment voulez-vous que je le fasse avec quelques malheureux gendarmes ?
00:14:24Je ne comprends pas. On a coché un chien, mais il était tranquille depuis des années.
00:14:27Et puis, cette violence d'un seul coup ?
00:14:28Il y a quelques révolutionnaires chinois dans le Nord, mais ici, rien.
00:14:31Le commandant de secteur est fort.
00:14:33Pourtant, il y a quelqu'un qui l'occupe profite, non ?
00:14:48Hé ! Hé, l'ami !
00:14:51Catherine !
00:14:53Où allez-vous ?
00:14:54Je vais rendre une visite. À quelle visite ?
00:14:56Vous ne pourrez pas traverser. Le Mekong est encru.
00:14:59Je trouverais bien un moyen. Vous croyez ?
00:15:03Vous m'accompagnez un bout de chemin ?
00:15:04Je suis attendu à la plantation. Un petit bout de chemin, alors.
00:15:09Ce n'est pas très prudent de voyager sans escorte.
00:15:12Mais la région n'est pas très sûre pour le moment.
00:15:14Il y a toute une série d'attaques dans les plantations.
00:15:18J'ai l'habitude de ne compter que sur moi-même pour me défendre.
00:15:22Et sur mon stylo.
00:15:24Et vous ?
00:15:25Si une bande d'hommes armés surgissait de ces buissons, vous feriez quoi ?
00:15:29Je n'ai pas de stylo, mais j'ai un fusil qui tire très bien.
00:15:33Alors ?
00:15:34J'ai l'impression que le gars n'est pas où vous l'attendiez, je me trompe ?
00:15:37Non, il y a eu un orage la nuit dernière.
00:15:39Vaut mieux qu'on s'arrête pour la nuit.
00:15:41Il y a un vieux temple pas loin. On va aller s'y abriter.
00:15:54Et votre journal ?
00:15:56Ça va.
00:15:57Pas de problème, tant que je m'en tiens à des banalités.
00:16:01Et Ganarak ?
00:16:04Votre beau-père s'est beaucoup calmé.
00:16:06Ça n'empêche pas de me saisir de temps en temps,
00:16:08histoire de garder la main.
00:16:12Je me demande comment vous faites pour vivre ainsi,
00:16:15toujours sous la menace de poursuites.
00:16:18Je me demande quelquefois aussi.
00:16:23Je vous remercie.
00:16:31Votre femme ne va pas s'inquiéter qu'on ne va pas pouvoir rentrer ce soir ?
00:16:34Madeleine, non. Elle a l'habitude.
00:16:37Il faut un jour à cheval pour faire le tour de la plantation.
00:16:47Vous avez changé, Française.
00:16:49Je vous revois encore le premier jour.
00:16:51Jamais j'aurais pensé que vous tiendriez le coup, ici. Vraiment.
00:16:57Oui, c'est vrai.
00:16:59Je ne suis plus le jeune mareu qui débarquait en Cochinchine.
00:17:03A l'époque, je ne savais pas très bien ce que je voulais.
00:17:05À part compléter le cœur de Madeleine.
00:17:08Et vous avez fort bien réussi.
00:17:12Oui, et puis il y a eu Baotan.
00:17:15Et là, j'ai su pourquoi j'étais venu ici.
00:17:17Fonder votre foyer.
00:17:19Oui.
00:17:21J'ai trouvé l'atmosphère de ma maison familiale.
00:17:24Mortement, c'est ça ?
00:17:26Oui.
00:17:28C'est un peu naïf.
00:17:30Pourquoi ?
00:17:32Je ne vois pas ce qu'il y a de naïf à rester attaché à son passé.
00:17:43Et d'un coup de baguette magique,
00:17:45Pinocchio s'est transformé en petit garçon.
00:17:49Et voilà.
00:17:51Qui est-ce qui va au lit ?
00:17:52Non.
00:17:53Non.
00:17:54Allez.
00:17:55Demain, tu seras fatigué. Tu ne pourras pas grimper aux arbres.
00:17:57Allez.
00:17:58Si.
00:17:59Allez.
00:18:00Bonne nuit.
00:18:01Bonne nuit.
00:18:02Va au lit, Sylvie. Je te rejoins.
00:18:04Qui est mon petit homme ?
00:18:05C'est moi.
00:18:07Bonne nuit.
00:18:08Bonne nuit.
00:18:09Cyril.
00:18:10Oui.
00:18:11Tu n'oublies pas la moustiquaire.
00:18:12Et toi, mon petit baiser au lit.
00:18:14Promis.
00:18:21C'est bon, c'est bon.
00:18:52Pas une visite, pas un bonjour.
00:18:54Pourquoi ?
00:18:56Catherine, nous en avons déjà discuté.
00:19:00Ce que j'avais à vous dire, je vous l'ai dit.
00:19:02Il y a longtemps déjà.
00:19:05Ça ne nous empêche pas d'avoir une relation normale.
00:19:09Même si mes sentiments n'ont pas changé.
00:19:22Je t'aime.
00:19:27Je t'aime aussi.
00:19:32Je t'aime aussi.
00:19:51Non !
00:19:57Non, non !
00:19:58Non !
00:20:10Non !
00:20:22Non !
00:20:23Alain !
00:20:26Alain !
00:20:29Alain !
00:20:30Cyril !
00:20:32Alain !
00:20:38C'est bon.
00:20:46C'est bon.
00:20:51Alain !
00:20:52Tu ne peux pas te pères de moi.
00:20:59Allons-y.
00:21:18Ne t'en fais pas.
00:21:19Voilà, la ville de Lépreux, c'est par là-bas, à deux kilomètres environ.
00:21:34D'accord.
00:21:35À bientôt.
00:21:36À bientôt.
00:21:37À bientôt.
00:22:07Allons, allons, mes enfants, Madame est une amie qui vient nous rendre visite.
00:22:27Bonjour, mon père.
00:22:28Vous êtes courageuse, Madame Tannerre.
00:22:31Entrez dans ce que j'appelle pompeusement mon dispensaire.
00:22:34Nos visiteurs sont bien peu nombreux et hésitent généralement à franchir le pont.
00:22:38Les risques de contagion sont toujours très importants.
00:22:39Je vous avais promis un article et je tiens toujours mes promesses.
00:22:43Oh ! Oh ! Cyril, arrête ! Arrête ! Arrête !
00:23:01Seb, venez vite, Seb ! Vite ! Venez vite !
00:23:12Vite, Seb !
00:23:13Voilà, Madame.
00:23:21Madeleine.
00:23:38Qu'est-ce qui s'est passé ici ?
00:23:39C'est une sale histoire, Monsieur Marais.
00:23:42Papa, quand t'étais pas là, je l'ai tué avec ton fusil.
00:24:02C'était vers les dix heures du soir.
00:24:04Il est passé par la fenêtre et il a attaqué une autre femme.
00:24:07C'est un chou probablement parce que si rare qu'un niaquo s'attaque à une blanche.
00:24:11Il ne l'a pas...
00:24:13Ce qui est sûr, c'est que le petit n'a pas loupé, ce salaud.
00:24:15Et vous étiez où, Monsieur Marais ?
00:24:18C'est pour les papiers, vous comprenez ?
00:24:25J'étais en forêt.
00:24:41Ça va aller, Merde ?
00:24:45Il y a une caillouette.
00:24:53Non, ça ne sert à rien. Personne le connaît.
00:24:55Ils ne sauront pas nous faciliter le travail ici.
00:24:58Allez les gars, on l'enterre maintenant de l'austique parce qu'il y a eu peut-être chaleur.
00:25:03C'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon.
00:25:08Allez les gars, on l'enterre maintenant de l'austique parce qu'il y a eu peut-être chaleur.
00:25:32La blessure s'infecte, je l'ai nettoyée du mieux que j'ai pu, mais...
00:25:35Avec ce maudit climat...
00:25:38Ronan, dis-moi la vérité.
00:25:41Est-ce qu'elle va s'en sortir ?
00:25:43Physiquement, oui.
00:25:45Encore qu'il y ait quelque chose de bizarre.
00:25:47Mais moralement, c'est une autre chose.
00:25:54Voilà deux-trois jours qu'elle ne parle à personne, même pas aux enfants.
00:25:57Elle est ailleurs.
00:26:00J'ai beau lui parler, c'est comme si je n'étais pas là.
00:26:02Elle a subi un choc terrible, il faudra du temps.
00:26:05Je serais plus rassuré si tu l'emmenais à Saïgon.
00:26:08Il y a des médecins pour s'en occuper, et puis je continuerai à la suivre.
00:26:11Oui.
00:26:25Chère Catherine,
00:26:27vous vous êtes sans doute au courant de ce qui s'est passé.
00:26:29Chère Catherine,
00:26:31vous vous êtes sans doute au courant du terrible malheur
00:26:33intervenu alors que je me trouvais à vos côtés.
00:26:37Et qui m'interdit à jamais de vous revoir.
00:26:40Je prie Dieu de me pardonner d'avoir été loin de ma femme
00:26:43en ces horribles circonstances.
00:26:46Bien à vous.
00:26:49Francis.
00:26:56Notre campagne a remporté des succès notables.
00:26:59De nombreuses installations ont nous affermé
00:27:01dans la région de Cratier.
00:27:03Il y en a d'autres vers Biennois.
00:27:06Ce sont des milliers d'hectares qui sont bientôt en vente
00:27:09et que nous pouvons racheter au prix le plus bas.
00:27:13C'est parfait.
00:27:15Mais...
00:27:17les choses traînent encore en longueur.
00:27:21Si votre ami Mareuil abandonnait Bautan,
00:27:26tous les autres suivraient.
00:27:27Il va le faire.
00:27:29Il est arrivé une chose horrible à sa femme...
00:27:31L'agression.
00:27:33Ça n'a rien à voir.
00:27:34Depuis le début, vous faites preuve avec Mareuil
00:27:38d'une faiblesse coupable.
00:27:40De quoi parlez-vous ?
00:27:41De ce rendez-vous que vous lui avez obtenu
00:27:43auprès de l'empereur du Tannes
00:27:45et qui a évidemment encore renforcé ses droits sur Bautan
00:27:48alors que nous avions l'occasion rêvée
00:27:50de l'expulser enfin.
00:27:51C'est comme si nous avions fait un gros trou dans les amours.
00:28:00Mon cher Alain,
00:28:03auriez-vous oublié notre accord ?
00:28:06Nous finançons votre carrière politique
00:28:10et en échange,
00:28:11vous ne devez jamais oublier de nous marquer votre...
00:28:15reconnaissance.
00:28:17Je ferais de mon mieux.
00:28:18Mais...
00:28:19Vous allez le faire.
00:28:21Tout simplement.
00:28:30Allez.
00:28:32A la gloire du consortium
00:28:34et de l'Indochine.
00:28:35Et un lévéa qui fera notre fortune.
00:28:38Mais tu n'as pas fini ton bouillon.
00:28:39Maman, j'en ai déjà repris deux fois.
00:28:41Essaie encore pour me faire plaisir.
00:28:44Ecoute,
00:28:45j'ai beau avoir retrouvé mon lit jeune fille,
00:28:47je n'ai plus le même appétit.
00:29:02Kervizik ne va pas tarder.
00:29:04Comment te sens-tu, ma chérie ?
00:29:06J'aimerais me reposer un peu.
00:29:15Mon amour.
00:29:17Je n'ai plus de fièvre du tout.
00:29:19Elle a disparu tout à coup.
00:29:22Maintenant, j'ai froid dans les jambes.
00:29:26Madeleine, veux-tu que nous parlions de cette nuit-là ?
00:29:32Les enfants me manquent tellement.
00:29:34Souyine s'en occupe très bien, tu n'as pas à t'inquiéter.
00:29:37Il faudra bien qu'on se décide à en parler.
00:29:40À quoi bon ?
00:29:41Tu n'étais pas là, voilà tout.
00:29:44Et tu m'en veux ?
00:29:46T'en vouloir ?
00:29:48Mais de quoi ?
00:29:52De tout ce bonheur que tu m'as donné ?
00:29:54Oh non, je t'en veux pas.
00:30:05Et comment va notre malade ?
00:30:07Elle va bien.
00:30:08Et comment va notre malade ?
00:30:22Vous lisez Storchon ?
00:30:26Vous aussi, il me semble.
00:30:27Moi, ça fait partie de mes attributions, l'on passerait bien.
00:30:31Vivement qu'on nous débarrasse de cette tanerre.
00:30:34Parce qu'elle dit des choses qui dérangent.
00:30:35Finalement, je ne m'étais pas trompé sur votre compte, marée.
00:30:39Je n'aurais jamais dû vous damner ma fille.
00:30:41Non seulement vous l'avez exilée en pleine brousse,
00:30:44mais en plus vous l'avez laissée seule.
00:30:46Seule face à ce niakoué.
00:30:50Encore un mot, un seul et je vous casse la figure, c'est bien compris ?
00:30:59J'ai bien envie de faire un peu de thé.
00:31:01Que se passe-t-il, Lucien ?
00:31:03Rien, rien.
00:31:05Oui, faites-moi un thé.
00:31:07Qu'est-ce qui t'arrive, Lucien ?
00:31:09Rien, rien.
00:31:11Oui, faites-moi un thé.
00:31:36Excusez-moi pour ce que je viens de dire, vous êtes sur les nerfs, tout comme moi.
00:31:51En tout cas, vous avez une sacrée poigne, mon cher Jean-Andre.
00:32:01J'ai un service à vous demander, Francis.
00:32:05Un service un peu particulier. Il s'agit d'une affaire personnelle, le temps presse.
00:32:13J'aimerais vous annoncer de bonnes nouvelles, mais ce serait vous mentir. Je ne suis pas très optimiste.
00:32:20Mais il va beaucoup mieux depuis hier.
00:32:22Le mâle continue à évoluer, en profondeur. Ce froid qu'elle ressent aux jambes...
00:32:27Très bien. J'ai déjà vu ça en Brousse.
00:32:30La lame était empoisonnée ?
00:32:34Une plante, analogue au curare d'Amérique du Sud. La jungle d'ici n'en manque pas non plus.
00:32:38Les indigènes les connaissent.
00:32:40Mon réaction est lente, mais irréversible.
00:32:43Le percusse, ce froid qu'elle ressent, annonce une paralysie progressive.
00:32:48Tous les organes pourraient être touchés.
00:32:52Mathilde.
00:32:54Mathilde.
00:33:22Gatelier.
00:33:25Vous ne vous souvenez pas ?
00:33:26Bien sûr. Gatelier.
00:33:29Comment va mon vieux rival ?
00:33:32De loin, je me suis dit, voilà un homme qui n'a pas l'air dans son assiette.
00:33:35Puis je vous ai reconnu.
00:33:37Vous avez eu la chance de me trouver ici. Je suis pas sage à Saigon.
00:33:40Madeleine est avec vous ?
00:33:44Je pense souvent à elle, vous savez.
00:33:46En tout bien, en tout honneur.
00:33:50Francis.
00:33:55Nous avons appris la nouvelle hier soir.
00:34:00Pas très bien.
00:34:01Elle est à l'hôpital militaire.
00:34:03De qui parlez-vous ? Qu'est-il arrivé à ma reine ?
00:34:11Non, 15 ans de campagne, je n'ai jamais vu ça.
00:34:14Non, 15 ans de campagne, je n'ai jamais vu un indigène s'en prendre à une européenne.
00:34:17Jamais.
00:34:18C'est pourtant bien ce qui est arrivé à Amareuil, n'est-ce pas ?
00:34:20La violence s'étend à toute la coche en Chine.
00:34:22Aucune déplantation n'est à l'abri désormais.
00:34:24Et que fait l'armée ?
00:34:25À le banc.
00:34:26Nous ne pouvons pas laisser nos planteurs et nos colons à la merci d'un adversaire aussi sournois.
00:34:30La plupart d'entre eux sont découragés et prêts à tout laisser tomber. On les comprend.
00:34:34Et bien moi, j'ai décidé de les défendre.
00:34:38Et c'est pour ça que je me suis présenté aux élections.
00:34:41C'est bien.
00:34:42Pardonnez-moi, mais je vais vous quitter.
00:34:54Madeleine n'est-il plus mal ?
00:34:56J'irai la voir. Elle a toujours été proche de moi.
00:35:05Elle a demandé à vous voir. Mais je vous en prie, ne la fatiguez pas.
00:35:12Catherine, ne vous fatiguez pas.
00:35:43Vous êtes venue, comme c'est gentil.
00:35:50Avant tout, promettez-moi de ne pas m'interrompre.
00:35:58Ce que j'ai à vous dire n'est pas facile.
00:36:03Mes jours sont comptés. Je dois faire vite.
00:36:07Je ne veux pas partir en sachant que j'aurais laissé derrière moi mes affaires en désordre.
00:36:15Francis vous aime, Catherine, je le sais.
00:36:18Il vous aime et il m'aime. Et c'est ainsi.
00:36:23Il nous aime toutes les deux.
00:36:27Je pense que vous l'aimez aussi.
00:36:31Je l'ai compris le jour de notre mariage à Baotan.
00:36:37Vous vous souvenez ?
00:36:40Vous aviez une manière de le regarder qui ne pouvait me tromper.
00:36:45C'est pourquoi je me suis tenue au large le plus que j'ai pu.
00:36:51J'étais jalouse.
00:36:58Que voulez-vous de moi ?
00:37:00J'ai peur pour mes petits.
00:37:03Ils sont si faibles, si petits.
00:37:09Il leur faudra une maman.
00:37:13J'aimerais que ce soit vous.
00:37:17Madeleine, c'est impossible.
00:37:18Pourquoi ?
00:37:19Vous aimez.
00:37:20Je ne serai plus un obstacle, au contraire, puisque c'est moi qui vous le demande.
00:37:23Madeleine, vous vous trompez.
00:37:25Vous vous trompez.
00:37:27C'est vrai que j'aime Francis.
00:37:29Et lui n'a jamais aimé que vous.
00:37:31Je vous en supplie.
00:37:34Je ne t'aime pas.
00:37:37Je ne t'aime pas.
00:38:01Je ne t'aime pas.
00:38:28Retournez à la calaise.
00:38:31Allez.
00:38:57Il faut reposer. Je reste veillée sur elle.
00:39:01Je vous en prie.
00:39:26Je l'attendais.
00:39:31C'est incroyable de courage.
00:39:34C'est innocent pour nous tous.
00:39:36Ça semble mieux pour l'instant.
00:39:39J'ai l'impression que c'est un répit de courte durée.
00:39:44J'aimerais que vous m'accompagniez, Francis.
00:39:49Venez.
00:40:02J'ai passé plus de dix ans ici sans voir, sans comprendre.
00:40:07J'ai détesté ces désordres, ces bruits, ces odeurs.
00:40:11Mais aujourd'hui, je m'aperçois que tout ça me manquait cruellement.
00:40:14Vous manquez ?
00:40:16Nous rentrons bientôt en France avec Mathilde.
00:40:18J'ai reçu un ordre de mutation.
00:40:21Évidemment, tant que nous ne sommes pas fixés sur le sort de Madeleine, il est hors de question de partir.
00:40:27Qu'est-ce que nous allons devenir ?
00:40:29Je croyais avoir tout arrangé, tout mis en ordre, et puis...
00:40:33Ce qui arrive à Madeleine m'oblige à bouleverser mes plans.
00:40:38Francis, je suis obligé de me tourner vers vous.
00:41:00Vous pouvez vous demander ce que nous faisons ici ?
00:41:02Plutôt, oui.
00:41:05Les sœurs ont été les seules à me tendre les mains dans une période difficile.
00:41:15Vous voyez bien que je n'ai pas besoin de vous.
00:41:18Je ne vous ai pas demandé ce que je faisais ici.
00:41:21Je ne vous ai pas demandé ce que je faisais ici.
00:41:24Je ne vous ai pas demandé ce que je faisais ici.
00:41:26Je ne vous ai pas demandé ce que je faisais ici.
00:41:29Vous voyez cet enfant là-bas ? C'est mon fils.
00:41:36Oui, mon fils.
00:41:39Je ne suis pas enfant d'un au-père de mère, mais je suis bel et bien son père.
00:41:46Émile ! Émile !
00:41:49Alors, tu es bien travaillé, Émile.
00:41:52C'est bien.
00:41:56Mon petit.
00:42:00Je suis là. Mais oui, je suis là.
00:42:05Mais ne reste pas tout seul. Va jouer avec les autres.
00:42:10Je ne veux pas que tu me manques.
00:42:13Je ne veux pas que tu me manques.
00:42:15Va jouer avec les autres.
00:42:34Vous avez connu sa mère ?
00:42:37Elle s'appelait Agnès.
00:42:39La comédienne.
00:42:41Celle qui est arrivée à Saigur en même temps que nous sur le même bateau.
00:42:46Elle était belle, vive, délicieuse.
00:42:51Elle a absolument voulu garder l'enfant.
00:42:54Heureusement, elle est morte en couche.
00:42:57Je me souviens très bien de cette histoire.
00:42:59Ainsi, c'était donc lui.
00:43:02Vous voyez, il n'y en a pas à m'en charger.
00:43:04Vous imaginez le scandale.
00:43:07Lucien Ganerac, directeur des affaires administratives.
00:43:10Un bâtard, avec une fille perdue, comédienne par-dessus le marché.
00:43:15Ma carrière, ma famille.
00:43:18Et vous l'avez confiée aux bonnes sœurs ?
00:43:21Les seules sont au courant des origines d'Emile.
00:43:25Emile, c'est sa mère.
00:43:28Rujola.
00:43:30Elle avait lui une Anna, elle adorait Rujola.
00:43:35Ne croyez pas que j'ai abandonné mon fils d'un cœur léger.
00:43:39Je l'ai secrètement reconnu, mais il s'appelle officiellement Lucien.
00:43:42Lui aussi.
00:43:44Il fait d'excellentes études.
00:43:47Les sœurs sont très contentes de lui.
00:43:51Seulement, aujourd'hui, je m'en vais.
00:43:53Bientôt, je serai à vingt mille kilomètres de cet enfant.
00:43:57Vous en avez parlé à Madeleine ?
00:44:00Je m'étais promis de le faire un jour.
00:44:02Putain.
00:44:04Après tout, Emile est son demi-frère.
00:44:09Et aujourd'hui, si jamais...
00:44:12Que va devenir Emile sans moi ?
00:44:19Monsieur Généraque,
00:44:21je vous promets que tant que je serai toujours vivant,
00:44:23Emile ne manquera jamais de rien.
00:44:26Je viendrai le chercher dès que je pourrai et je le ramènerai à Bautan.
00:44:29Je vous donnerai régulièrement de ses nouvelles.
00:44:34Vous êtes un homme de cœur, Francis.
00:44:39Je regrette simplement de ne l'avoir pas sauvé si tard.
00:44:43Un jour, vous lui direz.
00:44:45Je veux qu'il sache la vérité.
00:45:09Vous êtes déjà rentré ?
00:45:10J'aurais fallu que j'envoie un télégramme, peut-être.
00:45:12Non, non.
00:45:17Vous êtes là ? Il faut que je vous parle.
00:45:18Mais qui est-ce ?
00:45:20Mon mari.
00:45:21Oh, mon Dieu.
00:45:23Non, reste.
00:45:24Mais il va me tuer.
00:45:25Oui, ça pourrait être trop nuire à sa carrière, voyons.
00:45:31Monsieur, je vous donne une minute pour vous habiller et filer.
00:45:33Passez ce délai, je vous abattrai.
00:45:41Je vous ai connu beaucoup plus prudente.
00:45:44Tout ceci est d'un extrême mauvais goût.
00:45:50Je sais, je le fais exprès.
00:45:53De toute façon, tout ce qui vous intéresse, ce sont vos ambitions,
00:45:56votre carrière politique et votre réputation.
00:45:59Vous avez raison.
00:46:01Vous avez raison.
00:46:03Vous avez raison.
00:46:05Vous avez raison.
00:46:07Vous avez raison.
00:46:08Mais ce n'est pas de vos ambitions,
00:46:09votre carrière politique et votre rêve de devenir députée de la Côte-Sainte-Chine.
00:46:12Je n'existe même pas.
00:46:15Je vous quitte Saint-Réau.
00:46:16Je ne vous aime plus et vous me dégoûtez.
00:46:18Vous perdez votre sang-froid et j'ai sommeil.
00:46:21La prochaine fois, j'abattrai votre compagnon de vie.
00:46:24Vraiment.
00:46:25Qui que ce soit.
00:46:27C'est clair ?
00:46:29Tout à fait.
00:46:30Seulement, il n'y aura pas de prochaine fois puisque je ne serai plus là.
00:46:33Ecoutez, ma chère, ce ne sera jamais que la énième menace de ce genre.
00:46:39Je ne pourrai pas.
00:46:41Tu ne peux pas me demander ça.
00:46:52C'est la seule solution.
00:46:54Mais tu vas vivre, mon Dieu.
00:46:56Je t'aime.
00:46:57Tu es ma femme.
00:46:58Je vais te ramener à Bretagne.
00:46:59Tu entends ?
00:47:02Je ne peux pas.
00:47:04Je ne peux pas.
00:47:05Je ne reviendrai pas à Baotan.
00:47:06Tu entends ?
00:47:13Je ne reviendrai pas à Baotan.
00:47:16Du moins,
00:47:19crois-tu que j'ai envie de mourir ?
00:47:23Je suis jeune.
00:47:26J'ai tellement de choses à vivre.
00:47:29À faire.
00:47:31Faire l'amour avec toi.
00:47:34Seul amour.
00:47:36Nos enfants.
00:47:41J'aurais tellement voulu les voir grandir.
00:47:46Tu auras décidé autrement.
00:47:50Je veux partir consolée,
00:47:52en sachant que mes enfants seront en bonne main.
00:47:56Laine.
00:47:57François.
00:47:59Laine, encore une fois.
00:48:05Elle t'aime.
00:48:07Tu l'aimes.
00:48:10Oublie mon deuil.
00:48:14Je veux que tu refasses ta vie avec elle.
00:48:19Le plus vite possible.
00:48:23Elle est forte.
00:48:25Elle aime ce pays.
00:48:26Elle te soutiendra.
00:48:27Laine.
00:48:29Tu lui...
00:48:31Tu lui as parlé.
00:48:38Je suis là.
00:48:40Je suis là, mon amour.
00:48:41Je suis là.
00:48:49Tu as fait l'amour avec elle ?
00:48:51Jamais.
00:48:52Non.
00:48:54Jamais.
00:48:58Tu y as pensé ?
00:49:19Faut qu'elle accepte.
00:49:22Tonton.
00:49:25Faut qu'elle accepte.
00:49:27Faut qu'elle accepte.
00:49:57Un an plus tard...
00:50:27Allez, on y va, on y va, c'est pas trop tard, c'est bon!
00:50:58Il vient de vous attaquer, je suis arrivé.
00:51:02C'est vous qui l'avez assommé comme ça?
00:51:04Oui, on s'est un peu battu.
00:51:06Si vous ne l'avez pas reconnu, c'est Fong, c'est mon homme à tout faire.
00:51:10Fong, ça va?
00:51:23Je suis désolé, j'ai regardé par la fenêtre.
00:51:25Il était penché sur vous, mais qu'est-ce qu'il s'est passé?
00:51:28Oh, un article que j'ai écrit qui a radé plus à quelqu'un.
00:51:32Et vous avez les soupçons?
00:51:35Zareo, peut-être.
00:51:38J'ai dénoncé ses ambitions politiques dans un article.
00:51:41Pourtant, il ne les cache pas.
00:51:44Non, mais ses amitiés, si.
00:51:48Ça fait mal?
00:51:51A l'amour propre, surtout.
00:51:53Je devrais être blindée depuis le temps, mais je n'y arrive pas.
00:51:58Je n'ai jamais été aussi proche de fermer le journal.
00:52:00Non, je ne croyais pas ça.
00:52:05Vous savez ce qui s'est passé ce soir? Je l'ai vécu dix fois, quinze fois depuis que je suis là.
00:52:10Et là, je me laisse, je n'en veux plus.
00:52:13Je ne supporte plus cette colonie.
00:52:15Il y a 20 millions d'anamites pour 20 000 blancs qui se prennent tous pour des seigneurs.
00:52:19Quand je vois le pouvoir d'un fonctionnaire borné comme Ganerak.
00:52:22Tous ces imbéciles qui se prennent pour des êtres supérieurs.
00:52:28Catherine, j'étais aussi venu vous voir pour autre chose.
00:52:31Madeleine m'a dit qu'elle vous avait parlé. Pourquoi ne m'avoir rien dit?
00:52:36Ce n'était pas le moment.
00:52:41Francis, Madeleine est malade.
00:52:43Elle va se rétablir et nous allons oublier.
00:52:45S'il ne s'en mettait pas.
00:52:55Catherine.
00:53:15Catherine.
00:53:46Mon petit.
00:53:53Tu vas rester maintenant?
00:53:55Oui, je vais rester.
00:53:57Tu voudras être comme avant?
00:53:59Oui, comme avant.
00:54:01Très bien.
00:54:04Je t'aime.
00:54:06Je t'aime.
00:54:08Je t'aime.
00:54:10Je t'aime.
00:54:12Je t'aime.
00:54:13Je t'aime.
00:54:15Il faut laisser votre maman. Elle est fatiguée.
00:54:45Laisse-la aller.
00:54:46...
00:54:58Ils rigolent.
00:54:59...
00:55:09...
00:55:36...
00:55:48...
00:55:53Seb !
00:55:55Venez vite !
00:55:56Une surprise très bonne pour vous.
00:55:59Venez vite !
00:56:00Vite !
00:56:01Vite ! Marlon !
00:56:03Vite !
00:56:06...
00:56:29Il y a de la marée ?
00:56:30Non.
00:56:31...
00:56:37...
00:56:39Lui, très mauvais.
00:56:41Envoyez bandit fuer, madame.
00:56:43Oui.
00:56:44Non, pas bandit, c'est nous.
00:56:45Lui, c'est Seb, le nous.
00:56:48Qu'est-ce que tu racontes ?
00:56:49Lui, envoyez-nous en Bretagne.
00:56:51Lui, mauvais, très mauvais.
00:56:54Non, c'est pas possible.
00:56:57Oh, mon Dieu, c'est pas possible.
00:56:58Vous n'avez pas fait ça à cause du jugement du huet.
00:57:01...
00:57:06Pourquoi ma femme ?
00:57:07Pourquoi ma femme ? Pourquoi pas moi ?
00:57:09Pourquoi pas moi ?
00:57:10...
00:57:12Barton est ma propriété.
00:57:15Puisque vous ne respectez rien ma rue,
00:57:17eh bien, moi non plus.
00:57:19...
00:57:21Seb, tuez-lui avec ça.
00:57:24Tuez-lui.
00:57:25...
00:57:27Tuez-lui.
00:57:28Tuez-lui.
00:57:30Tuez-lui.
00:57:31Tuez-lui.
00:57:32Tuez-lui.
00:57:33Tuez-lui.
00:57:34Tuez-lui.
00:57:36Tuez-lui.
00:57:37Tuez-lui.
00:57:38Tuez-lui.
00:57:39L'homme plus mauvais que les chiens.
00:57:40Non.
00:57:42Non.
00:57:43Non.
00:57:44Non, je ne ferai pas corail.
00:57:46S'il est coupable, il faut le livrer à la gendarmerie.
00:57:49Les gendarmes.
00:57:51Non, tuez-lui.
00:57:52Je veux que tu restes vivant, tu m'entends ? Vivant !
00:57:54...
00:57:57Ma rue !
00:57:58Ne me laissez pas ici.
00:58:00Ma rue !
00:58:01Non, ne me laissez pas.
00:58:03Non, ma rue.
00:58:04Ma rue !
00:58:05Ne me laissez pas ici.
00:58:06Ma rue !
00:58:07Ne me laissez pas ici, ma rue !
00:58:10Ne m'abandonnez pas !
00:58:13...
00:58:16Musique pesante
00:58:19...
00:58:22...
00:58:25...
00:58:29...
00:58:32...
00:58:35...
00:58:38...
00:58:41Qu'est-ce que tu fais là-bas, toi ?
00:58:43Je suis en train de m'occuper d'une affaire.
00:58:45Je suis en train de m'occuper d'une affaire.
00:58:47Je suis en train de m'occuper d'une affaire.
00:58:49Je suis en train de m'occuper d'une affaire.
00:58:51Je suis en train de m'occuper d'une affaire.
00:58:53Je suis en train de m'occuper d'une affaire.
00:58:55Je suis en train de m'occuper d'une affaire.
00:58:57Je suis en train de m'occuper d'une affaire.
00:58:59Je suis en train de m'occuper d'une affaire.
00:59:01Je suis en train de m'occuper d'une affaire.
00:59:03Je suis en train de m'occuper d'une affaire.
00:59:06Qu'est-ce que tu fais là, bonhomme ?
00:59:08Min veut dormir à côté de Cyril.
00:59:12Cyrus triste, maman malade,
00:59:14moi être à côté de Cyril.
00:59:18Tu es gentil, mais tu dois aller dormir chez toi.
00:59:23Il faut rentrer maintenant.
00:59:35© BF-WATCH TV 2021
01:00:05C'est malheureux, on a essayé de lui porter secours, mais il ne savait pas ce qu'il faisait.
01:00:24Le pauvre Wynne n'était pas très brillant quand on l'a découvert.
01:00:28C'est atroce.
01:00:29La lèpre, c'est la mort blanche.
01:00:32Wynne m'a regretté plus d'une fois que tu ne l'aies pas abattu sur place.
01:00:35Je sais, je sais.
01:00:37Ce n'est pas très chrétien.
01:00:38Pourquoi faut-il que Dieu autorise des choses pareilles?
01:00:40Dieu n'est pas concerné, Francis.
01:00:42Ce sont les hommes qui sont fous.
01:00:45N'en parlons pas, Madeleine, elle est trop fragile.
01:00:49Comment va-t-elle?
01:00:51Mal.
01:00:53Elle a de plus en plus de cris d'étouffement.
01:01:02Elle ne souffre presque plus.
01:01:05Les nouveaux médicaments venaient de France, peut-être?
01:01:08Non, non, cela l'a rendu encore plus malade.
01:01:16Mon Dieu.
01:01:19Je ne peux plus.
01:01:22Je ne peux plus.
01:01:25Je ne peux plus.
01:01:28Je ne peux plus.
01:01:32Comme j'ai pu aimer cet endroit.
01:01:37Je pense que Scottot voulait faire abattre cet arbre au début.
01:01:40Je ne m'étonne pas de ce barbare.
01:01:47Francis.
01:01:53Fais bien sur, Cyril.
01:01:56Tu t'en veux encore de ce qui m'est arrivé?
01:02:02Je te le promets.
01:02:05Il est encore petit.
01:02:08Tu comprendras.
01:02:11Tu seras patient.
01:02:14Oui.
01:02:18Et toi, est-ce que tu m'en veux?
01:02:23Moi?
01:02:26Si c'était à refaire,
01:02:29je recommencerais demain.
01:03:00Non.
01:03:25Elle n'est plus, Francis.
01:03:28Le Seigneur a voulu que ce soit dans tes bras.
01:03:58Je t'aime.
01:04:01Je t'aime.
01:04:04Je t'aime.
01:04:07Je t'aime.
01:04:10Je t'aime.
01:04:13Je t'aime.
01:04:16Je t'aime.
01:04:19Je t'aime.
01:04:22Je t'aime.
01:04:26Je t'aime.
01:04:50Je t'aime.
01:05:23Maintenant et à l'heure de notre mort.
01:05:26Amen.
01:05:54D'accord, mon chéri, puis moi je vous écrirai.
01:05:56Je sais quand nous reverrons ces enfants.
01:06:01Nous ferons un voyage en France dès que possible.
01:06:04Oui, mais est-ce que vous allez avoir le temps maintenant, tout seul,
01:06:08avec cette immense plantation ?
01:06:11Je vous confie mon petit Émile pour les ensoins.
01:06:14Je vous l'ai dit, je tiendrai ma promesse.
01:06:16Je vous l'ai dit, je tiendrai ma promesse.
01:06:46Je me demande ce que va devenir ce garçon sans ma gueule.
01:07:16Je vous en prie.
01:07:46Au revoir.
01:08:16Bien.
01:08:30Pourquoi maman m'a buté ?
01:08:51Chéril !
01:08:55Mais arrête !
01:08:56Arrête, j'en ai marre, tu comprends ?
01:08:58J'en ai marre de ce petit jeu !
01:09:00J'en ai marre !
01:09:01Arrête !
01:09:25Viens, viens, mon chéri.
01:09:28Viens.
01:09:34Maman est aussi à mon cœur.
01:09:37Elle est aussi là avec les anges.
01:09:41Qu'est-ce qu'on va boire ?
01:09:43Comme d'habitude.
01:09:46Les enfants ont mangé ?
01:09:47Manger, oui, et bientôt dormir.
01:09:50Au marché, beaucoup de monde dit comme ça.
01:09:53Si vous vendez des bâtons à Verbourg,
01:09:56nous beaucoup peuvons.
01:09:58Verbourg, mauvais.
01:10:00Mauvais, même chose, le monde rat.
01:10:03C'est ma plantation.
01:10:04J'ai tout de même le droit d'en faire ce que je veux, non ?
01:10:07Vous vendez ?
01:10:08Oui, je vais vendre, oui !
01:10:09Oui !
01:10:10À Verbourg, doit un autre !
01:10:13J'en ai marre de ce pays.
01:10:14Je n'ai plus qu'une seule envie, c'est de venir ici.
01:10:17J'en ai marre de ce pays.
01:10:18Je n'ai plus qu'une seule envie, c'est de partir d'ici.
01:10:20Ne plus jamais le revoir.
01:10:25Papa,
01:10:27je veux rester ici.
01:10:30Je veux rester à Baotan.
01:10:32Cyril,
01:10:33toi, tu dois tout de suite coucher.
01:10:38Il ne faut pas vendre Baotan.
01:10:41Maman ne veut pas.
01:10:43Qu'est-ce que tu en sais ?
01:10:44Elle me parle tous les jours, quand on est dans l'arbre.
01:10:48Mais une nuit, il l'a vue.
01:10:52Mais moi,
01:10:54je ne l'ai pas encore vue.
01:11:14J'arrive.
01:11:31Je peux entrer ?
01:11:40Bonsoir.
01:11:44Et si petit, ça fait tellement peur.
01:11:47Je ferme le journal pour quelques mois. Votre mari va pouvoir fêter ça.
01:11:51J'ignore la plupart du temps ce que fait mon mari et ça ne m'intéresse pas.
01:11:58Vous habitez également ici ?
01:12:01Derrière. Excusez-moi, mais j'ai beaucoup de choses à ranger. Je pars pour plusieurs mois en France.
01:12:07Vous n'allez pas me croire, mais j'ai beaucoup d'admiration pour vous.
01:12:11Cette volonté de dire toujours la vérité, c'est trop rare ici.
01:12:17Je ne comprends toujours pas le motif de cette visite.
01:12:20J'ai bien.
01:12:22Je suis venue vous demander de ne pas partir, de rester à Saigon.
01:12:30Je crains l'as que ce ne soit trop tard.
01:12:32Si le Tonkin apparaît demain matin, je serai à bord.
01:12:36Écoutez d'abord ce que j'ai à vous dire.
01:12:38Il y a plusieurs semaines, j'ai reçu une lettre adressée par Madeleine Mareuille.
01:12:43Il y a une époque de ma vie, lorsque je ne voulais pas épouser Saréo,
01:12:46elle avait été une amie présente et discrète.
01:12:49Elle était restée.
01:12:51Sade l'a pu poster deux jours avant sa mort à Bretagne.
01:12:54En quoi suis-je concernée ?
01:12:56Vous connaissez mieux que moi les dernières volontés de Madeleine,
01:12:59voire celles qui vous concernent directement.
01:13:01Elles étaient absurdes.
01:13:04Vous étiez seule.
01:13:06Vous étiez seule, d'une femme désespérée.
01:13:09Mais peu importe.
01:13:10En matière sentimentale, ce n'est certainement pas à moi de vous dénuder le sang.
01:13:13Et vos relations avec Francis ne me concernent en rien.
01:13:17Maintenant ça suffit, je vous demande de sortir.
01:13:22Pierre est orgueilleuse, tout comme lui.
01:13:26J'étais simplement venue vous dire ceci, Madame l'Orgueilleuse.
01:13:30Francis Mareuil va perdre Baotan.
01:13:32Il a contrôlé une conspiration dont je ne puis vous parler, mais elle existe.
01:13:35Et je suis bien placée pour le savoir.
01:13:37Ces gens veulent le chasser.
01:13:40Que voulez-vous que j'y fasse ?
01:13:42Si on croise ce que Madeleine dit de vous dans ces lettres,
01:13:44vous saurez ce qu'il vous reste à faire.
01:13:47Elle a besoin de vous.
01:13:49Et c'est parler de votre cœur.
01:14:02C'est bon.
01:14:33Alors, vous partez vraiment ?
01:14:36Oui.
01:14:37Mais je ne supporte plus la censure de l'administration coloniale sur tous les articles.
01:14:42Le numéro de la voie libre d'hier était probablement dernier.
01:14:47Je suis venu mettre sur le bateau certaines des affaires de Madeleine.
01:14:50Ses parents désiraient récupérer.
01:14:55Non, je mens, c'est vous que je venais voir.
01:14:57J'ai appris que vous embarquiez ce matin, je suis venu de Baotan.
01:15:01Merci.
01:15:03Rien ne pourrait vous faire rester ?
01:15:05Francis, Madeleine était mourante quand elle a eu cette idée complètement folle de nous réunir.
01:15:09Parce qu'elle était désespérée à l'idée de laisser ses enfants.
01:15:11Mais c'est d'une gouvernante dont vous avez besoin à Baotan.
01:15:13Francis, je suis journaliste.
01:15:14Qu'est-ce que vous voulez que je fasse sur une plantation ?
01:15:16Mais j'en serais bonne à rien.
01:15:18Ce n'est pas ça que je voulais vous demander.
01:15:20Mais c'est quoi alors ?
01:15:24Je ne sais pas.
01:15:26Je ne sais pas.
01:15:28Je ne sais pas.
01:15:30Ce n'est pas grave, je me débrouillerai.
01:15:32Bon voyage, Catherine.
01:15:41Francis !
01:15:48Je sais que c'est idiot.
01:15:50Je suis d'accord.
01:15:52Je viens à Baotan.
01:15:53Mais je vous préviens, je repars dans huit semaines.
01:15:55À la prochaine rotation du Chambrecque.
01:15:56Et je ne reviendrai pas là-dessus.
01:15:57Ne vous sentez pas forcée.
01:15:58Personne n'est majeurement obligé à faire quoi que ce soit.
01:16:01Ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer.
01:16:03Merci.
01:16:04Ne me remercie pas trop vite, Francis Mareuille.
01:16:06Vous pourriez l'engrêter.
01:16:10Elle était grosse l'araignée et elle me suivait.
01:16:12Et moi, je n'arrivais pas à avancer parce qu'il y avait plein de rochers.
01:16:16Peut-être que tu as rêvé de ça parce qu'elle avait aimé sur toi ?
01:16:18Non.
01:16:26Bonjour.
01:16:28Bonjour.
01:16:32Je pourrais avoir un jus de mangue, s'il vous plaît ?
01:16:34Il n'en a pas.
01:16:36Si, j'ai vu des mangues dans la cuisine.
01:16:42Vous avez bien dormi, les enfants ?
01:16:44Moi, j'ai vu un scorpion sous mon lit.
01:16:46Mon Dieu, un scorpion !
01:16:47Il était gros comment, ce scorpion ?
01:16:50Comme ça.
01:16:52C'était un monstre.
01:16:53C'était un monstre ?
01:16:57Et toi, Cyril, qu'est-ce que tu as vu ?
01:17:05Cyril.
01:17:07Cyril, reviens !
01:17:09Ce n'est pas grave.
01:17:14Depuis la mort de sa mère, il est très difficile.
01:17:18J'irai lui parler tout à l'heure.
01:17:20Il ne croit pas que ça servira à quelque chose.
01:17:22Il ne veut rien entendre.
01:17:42Napoléon III à Sébastopol.
01:17:45Mon père y était.
01:17:50Elle était très jolie, ta maman.
01:17:57Cyril, je ne suis pas venue pour remplacer ta maman.
01:18:02D'abord, une maman, on n'en a qu'une.
01:18:04Et on la porte pour toujours, là, dans son cœur.
01:18:10Je t'aime.
01:18:12Je t'aime aussi.
01:18:14Je t'aime aussi.
01:18:16Je t'aime aussi.
01:18:18Je ne vous aime pas.
01:18:20Je ne vous aimerai jamais.
01:18:22Jamais !
01:18:27Écoute, Cyril.
01:18:28Je ne suis pas à Baotan pour longtemps.
01:18:30Alors, je préférerais qu'on soit amis.
01:18:33Si tu ne veux pas, je ne peux pas te forcer.
01:18:37Mais si tu changes d'avis, moi, je suis prête.
01:18:42C'est comme tu voudras.
01:18:47C'est comme tu voudras.
01:19:17Vous n'avez jamais songé à ouvrir une école à Baotan ?
01:19:20Une école à Baotan ?
01:19:22Non, je vous avoue que je n'y ai jamais pensé.
01:19:43Bonsoir, professeur.
01:19:44Bonne nuit.
01:19:48Bonsoir, professeur.
01:19:49Bonsoir.
01:19:50Bonsoir.
01:19:51...
01:19:58...
01:20:06...
01:20:14...
01:20:21...
01:20:27Pas moyen de travailler comme ça ! Avant c'est les arbres, maintenant c'est hommes, fini de travailler à la plantation !
01:20:32Le gars qui a tiré ?
01:20:33On peut rien voir, homme blanc c'est sûr !
01:20:35Ça commence à m'y r'faire !
01:20:36...
01:20:45C'est délicieux ! Un sujet vraiment délicieux ! Bravo !
01:20:49J'aime très bon !
01:20:52Moi dans le coin souvent, lui besoin !
01:20:56Vieille sorcière !
01:21:01C'est un vrai délice !
01:21:03Ne me dites pas que vous n'aviez jamais testé cette haleine culinaire ?
01:21:07À vrai dire, Madeleine détestait la cuisine indigène.
01:21:11Alors c'est lui qui s'est mis à prendre des plats de chez nous, mais elle n'en a pris qu'un seul, le coco-vin !
01:21:15J'en ai tellement mangé que je... je veux dire, je le vomis son coco-vin !
01:21:19...
01:21:28Vous avez fait des miracles là-bas, Ottave !
01:21:32Tout le monde vous aime !
01:21:34Franchement, je n'imagine plus cette maison sans vous !
01:21:38Moi si !
01:21:41Je ne suis pas votre intendante, Francis !
01:21:47Ce n'est pas ce que je voulais dire !
01:21:50Pourquoi m'avez-vous demandé de rester ?
01:21:52Par peur de la solitude ?
01:21:59Je ne sais pas ce que je fais ici !
01:22:19...
01:22:32Je ne veux pas, Francis !
01:22:36Je ne veux pas, j'ai l'impression d'être venue m'enterrer ici !
01:22:40Alors rentrez à Saigon !
01:22:44Mais qu'est-ce que vous voulez à la fin ?
01:22:46Pourquoi vous êtes venu me chercher ? Pour que je remplace votre femme, je vous ai dit que je ne le ferai pas !
01:22:49Non, ce n'est pas ça !
01:22:50Alors c'est quoi ?
01:22:56Vous ne savez même pas vous-même !
01:23:03Alors qu'est-ce que je fais ? Je reste ici, les bras croisés comme une petiche !
01:23:07Qu'est-ce que vous voulez faire ?
01:23:09Travailler, me rendre utile !
01:23:10S'il vous voit travailler, les boys ne vous respecteront plus !
01:23:13L'important, c'est que je me respecte moi-même !
01:23:18Ecoutez, faites ce que vous voulez !
01:23:20Faites-le, mais restez !
01:23:42C'est bon, c'est bon !
01:24:12C'est fait, j'en ai pris 40 ! Vous mettez 20 moustiquaires !
01:24:15Et 2 moustiquaires !
01:24:17Les lampes !
01:24:18C'est très bien, vous m'en mettez 10 !
01:24:2010, d'accord !
01:24:21Vous mettez des lampes-tempête aussi, à peu près 6 !
01:24:23Arrêtez, la pauvre ! Vous allez me dévaliser toute la boutique !
01:24:25J'ai d'autres clients, moi !
01:24:27Mais qu'est-ce que vous comptez faire avec tout ça ?
01:24:29Vous réaménagez la maison ?
01:24:32On peut dire ça, oui !
01:24:39Vous m'arrêtez là ? Est-ce que vous avez déjà...
01:24:41Oui, oui, il y a les 3 autres...
01:24:43Vous pouvez me charger en plus, les dîners, s'il vous plaît !
01:24:49Bonjour, mon oncle !
01:24:53Bonjour, Mgr Gagnet !
01:24:54Tu tombes bien, je viens de parler !
01:24:58Franchement, Catherine, je sais pas ce que tu fais chez Marin,
01:25:00mais ça me gêne de savoir ma nièce chez un homme seul !
01:25:03Veuve de surcroît !
01:25:05Et moi, avec une petite fille, on ne parle que de toi !
01:25:08Finirons bien par se lasser !
01:25:10Pour tout vous dire, je ne sais pas moi-même ce que je fais là-bas !
01:25:12Pas des rétros, satanase !
01:25:17Bonjour, mon père !
01:25:18Vous l'ignorez sans doute, ma chère enfant,
01:25:19mais vous essayez en train de parler à l'antéchrist !
01:25:21Cet homme est un franc-maçon,
01:25:23grand bouffeur de curé devant l'éternel !
01:25:25À l'exception d'un seul qui m'est toujours resté,
01:25:27en travers de la gorge, le révérend père,
01:25:29Romain de Kervizi !
01:25:34Camon !
01:25:41C'est la seule chose que je connaisse qui me donne un avant-goût du paradis !
01:25:44Alors là, mon cher, je t'arrête tout de suite !
01:25:46Et les femmes ?
01:25:47Oh, pardon, excuse-moi !
01:25:50Bon alors, ces attaques de plantation,
01:25:53qui sont les responsables ?
01:25:55Les paysans ne délirent pas !
01:25:56Ce sont bien des Blancs, et j'en suis convaincu !
01:25:58Oui, moi aussi, tous les témoignages concordent !
01:26:01Ils ont même tiré sur Orsini et ses hommes il y a une dizaine de jours !
01:26:04Des Blancs ? Mais lesquels ?
01:26:07Il ne s'agirait pas du consortium, par hasard ?
01:26:09Moi, je n'ai que des soupçons, qu'une certitude.
01:26:12C'est la raison pour laquelle je n'en parle à personne.
01:26:14Mais à mon avis, le responsable, c'est l'EVA.
01:26:16Le consortium a décidé de faire de l'Inde aux Chines
01:26:18l'un des principaux producteurs.
01:26:19Une bonne guerre par là-dessus, et ce serait l'âge d'or !
01:26:23Et pour ça, il faut de grands espaces !
01:26:25Et les petits planteurs gênent, alors on les harcèle
01:26:27jusqu'au moment où dégoûtés, ils finissent par vendre !
01:26:30Toutes ces attaques seraient donc orchestrées !
01:26:40Tu es là !
01:26:42Tio !
01:26:45Eh ben, dis donc !
01:26:47Avec tout ça, ils vont bientôt être aussi bien logés que moi !
01:26:50Vous voulez échanger avec eux ?
01:26:51Non, je n'irai pas jusque-là !
01:26:54Tio !
01:26:55Tchoi !
01:26:57Tchoi !
01:26:59Quoi, tu continues sur moi ?
01:27:00Viens, madame !
01:27:10Vous êtes très populaire chez les coulis !
01:27:14Est-ce qu'ils sentent que je les aime, tout simplement ?
01:27:17Avec moi, ils sont beaucoup plus réservés !
01:27:19Ah ! On ne peut pas tout avoir !
01:27:21Vous, vous êtes le mandarin, le maître !
01:27:27Je voulais vous dire...
01:27:31Je ne suis pas le maître !
01:27:34Je suis le maître !
01:27:36Je voulais vous dire...
01:27:41Vous pouvez bien sûr partir quand vous voulez.
01:27:43C'était une mauvaise idée de ma part de venir vous chercher.
01:27:46Je voulais respecter les dernières volontés de Madeleine.
01:27:50C'était une erreur.
01:27:53Nos rapports sont faux.
01:27:55Je n'aime pas cette situation équivoque.
01:28:06Je ne suis pas le maître !
01:28:09Je ne suis pas le maître !
01:28:36Je ne voulais pas vous voir.
01:28:39J'avais mal à la tête.
01:28:40Comment ça va, ma belle ?
01:28:42Allez, va au lit, maintenant il est tard.
01:28:44Bonsoir, mon chéri.
01:28:47J'ai longuement parlé avec le gouverneur.
01:28:49Les choses s'arrangent un peu mieux.
01:28:51Vous allez bientôt être la femme du député de la Côte-Chine.
01:28:53C'est ce que vous vouliez, n'est-ce pas ?
01:28:55Non, ce n'est pas ce que je voulais.
01:28:57Mais puisque votre réussite sociale vous dissimule ce que vous êtes devenu,
01:29:00j'ai bien dû m'y plier.
01:29:03Que suis-je devenu, selon vous ?
01:29:07Un pauvre petit salaud prêt à tout pour assouvir ses ambitions.
01:29:12Prêt à tout, oui.
01:29:15Pour assurer ton train de vie,
01:29:17tes calèches, tes serviteurs, tes toilettes.
01:29:20Tu me ressens, ma belle.
01:29:23C'est pour ça que nous restons ensemble.
01:29:26Tu te rappelles notre accord ?
01:29:29A toi, mes amants.
01:29:32A moi, les honneurs.
01:29:35J'ai envie de toi.
01:29:39Tu me dégoûtes.
01:29:58Catherine.
01:30:00Catherine.
01:30:31Catherine.
01:30:34Catherine, j'ai peur.
01:31:00Catherine.
01:31:30Catherine.
01:32:00Catherine.
01:32:16Cyril.
01:32:19Cyril.
01:32:27Cyril.
01:32:31Cyril.
01:32:36Cyril.
01:32:43Cyril.
01:32:46Cyril.
01:32:52Cyril.
01:32:57Cyril.
01:33:00Cyril ?
01:33:31Cyril !
01:33:56Vas-y, vas-y, lâche-moi !
01:34:00C'est fini.
01:34:08C'est fini.
01:34:12C'est fini, mon bonhomme, c'est fini.
01:34:14Audrey !
01:34:24Ce soir, c'est le plus gros morceau.
01:34:27Il faut dégoûter l'autre emmerdeur de Mareuille une bonne fois pour toutes.
01:34:30L'autre jour, c'était le dépôt de grains.
01:34:32Ce soir, on va foutre le feu à sa baraque.
01:34:35Et on verra s'il va continuer à résister.
01:34:38Regardez, c'est les hommes qui coupent les arbres.
01:34:41Suis-moi.
01:34:42Tu n'en as pas cher de ta plantation.
01:34:46Il est là, Mareuille. On veut lui parler ?
01:34:48Écoutez-moi bien, messieurs, je ne sais pas qui vous êtes et je ne sais pas qui vous paye.
01:34:52Mais si j'ai un conseil à vous donner, c'est de retourner tout de suite d'où vous venez.
01:34:55J'ai 50 coulis derrière moi, tous armés de machettes.
01:34:59Mareuille !
01:35:02Non, non, non, non, non.
01:35:04Monsieur Verwoerd, vous, vous restez avec nous.
01:35:08On a des choses à se dire, il me semble.
01:35:10Alors, vous voulez toujours acheter mon domaine ?
01:35:12Je peux vous faire un prix intéressant.
01:35:14Laissez-moi partir, Mareuille.
01:35:16Ou vous allez le regretter.
01:35:18Vous n'êtes pas en position de menacer.
01:35:21Bon, maintenant vous allez nous expliquer pourquoi vous courez la brousse la nuit
01:35:25en détruisant la propriété des autres.
01:35:28Je n'ai rien à te dire. Tu peux crever.
01:35:50Ha, ha, ha !
01:36:20Musique douce
01:36:51Musique douce
01:37:05Venez, Francis.
01:37:10Il a parlé ?
01:37:11Pas un mot, il ne veut rien dire.
01:37:13Il faut qu'il parle.
01:37:16J'ai tout essayé.
01:37:19Et maintenant, il m'accuse de séquestration.
01:37:21Dès que je le relâche, il va porter plainte à la gendarmerie.
01:37:24Le pire, c'est que je n'ai aucune preuve.
01:37:26Il allait attaquer la plantation.
01:37:29Pour lui, il n'était qu'un groupe d'amis partis chasser le tigre.
01:37:32Allez prouver le contraire.
01:37:35Oh non, je me suis fou envoyé, Catherine.
01:37:37On a tous un peu perdu les pédales, cette nuit.
01:37:44Francis, Verwoerd, c'est le consortium.
01:37:47Ils savent très bien que le but du consortium, c'est d'éliminer tous les petits planteurs.
01:37:50Pour installer les VA.
01:37:52Demandez à mon oncle, il vous en parlera mieux que moi.
01:37:56Koaï, viens à l'hôte de se préparer, on le libère.
01:37:58C'est inouï. On tient le coupable et on ne peut rien faire.
01:38:01Catherine, je ne veux plus entendre parler de cette histoire.
01:38:03J'attaquerai Verwoerd en justice.
01:38:04On passera par les voies légales.
01:38:06Il y aura une enquête, on établira les responsabilités.
01:38:08Et vous aurez perdu Bataan depuis longtemps, ça vous fera une belle jambe.
01:38:11Francis, allons à Saïgon.
01:38:15Il y a quelqu'un là-bas qui a des choses à nous dire.
01:38:46Bonjour. Madame Saréo est là, je vous prie.
01:39:10Je ne me souviens pas vous avoir invité.
01:39:12De quoi s'agit-il ?
01:39:17Excusez cette visite inopinée, madame,
01:39:19mais il fallait absolument que je vous parle.
01:39:22Il y a quelques semaines, vous êtes venue me voir au journal.
01:39:25Je m'apprêtais à rentrer en France, vous vous souvenez ?
01:39:27Non.
01:39:32Vous m'aviez apporté une lettre.
01:39:34Une lettre ?
01:39:37Je ne comprends pas.
01:39:39M. Mareuil, pouvez-vous m'expliquer votre présence ici ?
01:39:43Si vous cherchez mon mari, il se trouve au cercle.
01:39:45Il présente aujourd'hui sa candidature à la députation.
01:39:48Maintenant, veuillez m'excuser.
01:39:50De qui vous moquez-vous, madame ?
01:39:53L'autre soir, vous m'avez parlé d'une conspiration.
01:39:55Partez, laissez-moi.
01:39:58C'est lui qui vous fait peur, n'est-ce pas ?
01:40:00Qui vous empêche de me parler.
01:40:02Je vous en prie, c'est trop important.
01:40:33Ce n'est pas pour moi que j'ai peur.
01:40:36C'est pour ma fille.
01:40:38Pour Lioran.
01:40:41C'est un monstre.
01:40:45Il est capable de me séparer d'elle, de l'envoyer en France.
01:40:47Je ne pourrai plus jamais la revoir.
01:40:49Non.
01:40:51Non, il ne vous fera aucun mal.
01:40:53Ni à vous, ni à Lioran.
01:40:56Il a trompé tout le monde.
01:40:59Vous.
01:41:02Carvisique.
01:41:05Il n'a qu'une seule loi, celle de ses ambitions.
01:41:07Rien d'autre ne compte.
01:41:11Je vois absolument que vous nous parliez de cette conspiration.
01:41:14L'autre soir, vous étiez venue aussi pour ça.
01:41:17Vous m'avez prévenue.
01:41:20Je vous en prie.
01:41:24Mes amis, mes amis, mes amis.
01:41:27Pour notre Indochine française,
01:41:29l'heure du choix est arrivée.
01:41:32Allons-nous continuer à être cette terre lointaine
01:41:34qui attend tout de la mer Patrie à 20 000 kilomètres d'ici ?
01:41:37Ou déciderons-nous de prendre notre destin entre nos mains
01:41:39et de développer tous nos potentiels
01:41:41sans rien demander à personne ?
01:41:44Vous savez très bien où vont mes préférences.
01:41:46S'il vous plaît, s'il vous plaît.
01:41:49En tant que député de la Cochinchine,
01:41:51je considérais comme ma mission essentielle
01:41:53d'ouvrir sur cette terre
01:41:55un avenir, un avenir de prospérité.
01:41:57Comme aucune autre économie n'en a donné l'exemple.
01:42:01Merci.
01:42:08Certains d'entre vous doivent connaître M. Mareuil, planteur.
01:42:12Nous avons débarqué du même bateau il y a dix ans.
01:42:14Nous avons choisi des chemins différents, certes.
01:42:17Mais l'amitié est restée la même.
01:42:19Approche, Francis, approche.
01:42:21Non, merci. Je préfère rester un peu à l'écart.
01:42:24J'ai peur d'attraper certaines maladies.
01:42:26Pardon ? Et de quelles maladies s'agit-il ?
01:42:30Le palud, les fièvres, l'antiphoïde, j'ai tout eu. Tout.
01:42:34Mais les maladies que tu dissémines sont d'une toute autre nature
01:42:36et elles sont tout aussi néfastes.
01:42:38On pourrait les appeler mensonges,
01:42:41hypocrisie, tromperie.
01:42:45S'il vous plaît.
01:42:48Votre ami a subi un deuil récent.
01:42:50Il est très douloureux.
01:42:52Il n'en est pas encore bien remis.
01:42:54Ça n'a rien à voir avec la mort de ma femme.
01:42:57Seule la vérité blesse.
01:42:59Et la vérité maintenant, je la connais.
01:43:02Il y a en Cochinchine une organisation maléfique.
01:43:04Le consortium de l'Indochine.
01:43:08Mais qu'est-ce que tu as contre le consortium ?
01:43:11Sans lui, cette colonie serait encore en friche.
01:43:14Quelle zèle pour défendre tes maîtres, dis donc.
01:43:16Un vrai chien de garde.
01:43:18Mais puisque tu l'aimes tant, le consortium,
01:43:20pourquoi tu ne dis pas tout haut ce qu'il est en train de comploter ?
01:43:22Que toutes nos terres de Camo à Vinlang,
01:43:24de Mito à Bienoa seront bientôt consacrées à une seule culture,
01:43:27celle de l'Evêa.
01:43:28Si même c'était vrai, c'est la voie de la richesse.
01:43:30Vous autres planteurs, vous n'êtes pas raisonnables.
01:43:32Il y a longtemps que vous auriez dû comprendre cela
01:43:34plutôt que de vous acharner sur vos misérables hectares de cafés et de riz.
01:43:39Vous vous mettrez à l'Evêa, mon cher.
01:43:41Comme les autres.
01:43:42Alors que j'aurais décidé, quand je l'aurais voulu,
01:43:45à planter et mettre chez soi, mon Dieu,
01:43:47qui es-tu pour venir me donner des conseils ?
01:43:51Quelqu'un qui veut la prospérité de l'Indochine française.
01:43:54Non, non.
01:43:55Je veux uniquement ta prospérité
01:43:57et celle de tes amis du consortium.
01:43:59Mais votre plan a échoué, messieurs.
01:44:01Vous pouvez rappeler vos bandes.
01:44:02Les planteurs vont s'organiser en milice
01:44:04et nous riposterons à chacune de vos agressions.
01:44:06Et toi, Saréo,
01:44:07tu finiras peut-être par te faire élire
01:44:09parce que l'argent ne te manquera pas.
01:44:11Mais je veux que tu entendes bien ceci.
01:44:13Où que tu sois,
01:44:14tu me retrouveras toujours sur ta route.
01:44:16Tu entends ?
01:44:17Comme aujourd'hui.
01:44:26Francis, je comprends très bien
01:44:28que tu aies eu besoin de remplacer Madeleine.
01:44:30Mais tu aurais mieux fait de choisir une jolie congaille
01:44:32plutôt que cette Catherine Larouche.
01:44:35Avec elle, tu ne vas t'attirer que des ennuis !
01:44:37Que des ennuis, Francis !
01:44:56Oh, ça m'a fait un bien !
01:45:00On ne lui pardonnera jamais.
01:45:02Moi non plus, je ne lui pardonnerai jamais.
01:45:06J'ai toujours su qu'avec Saréo, on en arriverait là.
01:45:18En tout cas, je vous remercie, Catherine.
01:45:20Sans vous, je n'aurais jamais appris la vérité.
01:45:22Ça serait peut-être tout mieux.
01:45:25On n'avance jamais vers la lumière les yeux fermés,
01:45:27disait mon père.
01:45:32Bon, je crois qu'on a juste le temps.
01:45:34C'est pour aller où ?
01:45:42C'est d'accord, je viens à Baotan.
01:45:44Mais je vous préviens, je repars dans 8 semaines.
01:45:46Avec la prochaine rotation du chamois,
01:45:48je ne reviendrai pas là-dessus.
01:45:50Ne vous sentez pas forcée ?
01:45:52Personne ne m'a jamais obligée à faire quoi que ce soit.
01:45:54C'est aujourd'hui que ça va commencer.
01:46:05Emile, je te présente Catherine.
01:46:07Catherine, je vous présente M. Emile Mercier,
01:46:10qui va venir vivre avec nous à Baotan.
01:46:14Bonjour, madame.
01:46:16Bonjour, Emile.
01:46:18Bonjour, Emile.
01:46:21On y va ?
01:46:32Je vous expliquerai.
01:46:36Allez, monte, madame.
01:46:491, 2, 1, 2, 1, 2, 1, 2, 1, 2...
01:46:54Compagnie, stop !
01:46:57Repos.
01:46:59Attention !
01:47:01Garde à vous !
01:47:06Demi-tour gauche !
01:47:081, 2, 1...
01:47:10Sergent Emile, gauche !
01:47:131, 2, 1, 2, 1, 2, 1, 2...
01:47:19Demi-tour droite !
01:47:21Comptez lui dire la vérité sur ses origines.
01:47:23Sergent Emile !
01:47:25Il sera toujours temps de le faire.
01:47:48Qu'est-ce qu'il vient faire ici, lui ?
01:48:04Bonjour, mon oncle.
01:48:06Bonjour, Catherine.
01:48:09Et dépêche-toi !
01:48:11Le traçaille-gon avant la nuit !
01:48:19Alors, vous avez mis votre coin dans la figure de Saréo ?
01:48:25Catherine, où allez-vous ?
01:48:27Je rentre en France.
01:48:29Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
01:48:31Ça a toujours été convenu ainsi, depuis le premier jour.
01:48:33Décidée ? Décidée par qui ? Pas par moi, en tout cas ?
01:48:36Non, par moi. J'ai encore la prétention de mener ma vie comme je l'entends.
01:48:39Qu'est-ce qui vous prend ? Vous êtes ici comme chez vous.
01:48:42Tout le monde vous aime.
01:48:44Je m'en vais, Francis.
01:48:46Je sais que je n'étais ici que provisoirement.
01:48:48Alors, vous devez prendre une décision.
01:48:50Je ne comprends pas. Je ne comprends pas.
01:48:52Mais je sais que vous ne me comprenez pas.
01:48:54S'il y a là un problème...
01:49:09Au revoir, les enfants.
01:49:12Je m'en vais.
01:49:16Au revoir.
01:49:25Merci, Sooyoung.
01:49:27Merci pour tout.
01:49:30Au revoir, Yumi.
01:49:34Au revoir, Francis.
01:49:38Je n'oublierai jamais Beoze.
01:49:46Madame Partey ? Oui, Madame Partey.
01:49:48En face.
01:50:04Mais pourquoi Partey ? C'est bien qu'il t'aime.
01:50:06Comment veux-tu que j'en sois sûre ? Il ne me l'a jamais été.
01:50:09Aucune pression, que y'eut l'un de l'autre.
01:50:12Ne vous laissez partir, Madame.
01:50:14Après, c'est trop triste, même si vous ne pouvez pas le dire.
01:50:16Vous l'aimez beaucoup, Madame ?
01:50:18Elle, pas. Moi, c'est comme ça.
01:50:20Si, elle l'aime aussi.
01:50:22De quoi je me mêle à la fin ? Va travailler !
01:50:24Bon, allez travailler.
01:50:26Même moi, ça va. Moi, pas fou de la tête.
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