DB - 08-03-2024
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04:35 -Philippe !
04:49 -Je viens de faire mes adieux.
04:55 -Quoi ?
04:57 -Ben oui. J'ai reçu mes ordres ce matin.
04:59 Je dois rejoindre mon régiment sur le champ.
05:01 -Où vas-tu ?
05:03 -Megadison est à Reims.
05:05 Ensuite, sans doute, je retournerai à...
05:07 à Strasbourg, mais...
05:09 Regarde-moi.
05:11 Qu'est-ce que tu as ?
05:13 -Oh, Philippe !
05:15 Tu es mon seul ami.
05:17 Que vais-je devenir sans toi auprès de moi ?
05:21 -Mais notre père doit venir à Versailles.
05:23 -Notre père...
05:27 (Musique)
05:29 Tu sais bien comme il a toujours été loin de moi.
05:33 Déjà, autrefois, je n'aimais pas son regard.
05:37 A présent, il me fait peur.
05:39 -Alors...
05:41 Mais quel enfant tu es.
05:43 -Oui.
05:45 J'ai peur de notre père, Philippe.
05:47 Surtout si tu me quittes.
05:49 Les choses vont trop bien pour nous
05:51 depuis quelque temps.
05:53 Trop vite.
05:55 Mais un jour ou l'autre,
05:57 nous découvrirons quel en est le prix.
05:59 -Notre père t'aime.
06:01 À sa manière, c'est vrai.
06:03 Mais il t'aime.
06:05 Il m'a dit qu'il viendrait te voir aujourd'hui à Trianon.
06:07 Sois donc courageuse.
06:09 Je t'écrisrai chaque semaine
06:13 et chaque semaine, tu m'en répondras.
06:15 Hein ? Promis ?
06:17 -Promis.
06:19 (Applaudissements)
06:21 (...)
06:23 (...)
06:25 (...)
06:27 (...)
06:29 (...)
06:31 (...)
06:33 (...)
06:35 (...)
06:37 (Vrombissement du moteur)
06:39 (...)
06:41 (...)
06:43 (...)
06:45 (...)
06:47 (...)
06:49 (Vrombissement du moteur)
06:51 (...)
06:53 (...)
06:55 (...)
06:57 (...)
06:59 (...)
07:01 (...)
07:03 (...)
07:05 (...)
07:07 (...)
07:09 (...)
07:11 (...)
07:13 (...)
07:15 (...)
07:17 -Monseigneur le Duc de Richelieu
07:19 et Monsieur le Baron de Tavernay.
07:21 -Monseigneur.
07:23 -Mademoiselle, Sa Majesté me charge
07:27 de vous adresser tous ses compliments
07:29 pour le charme de votre voix
07:31 et vos talents de musicienne.
07:33 Le roi m'affirme qu'il n'a encore vu
07:35 personne à la cour
07:37 qui réunisse au même point que vous
07:39 les dons de l'esprit et l'agrément du visage.
07:41 -Oh, et ceux du cœur. J'en suis témoin.
07:43 -Ah !
07:45 Que nais-je 25 ans ?
07:47 Je mettrai ma vie et ma fortune
07:49 à vos pieds.
07:51 Que faut-il ?
07:55 Que faut-il que je réponde
07:59 à Sa Majesté de votre part ?
08:01 -Qu'elle me comble de bonheur
08:03 en daignant jeter les yeux sur moi
08:05 et que je suis bien peu digne
08:07 d'attirer l'attention d'un souverain si puissant.
08:09 -Ah ! Baron.
08:13 Ce n'est pas une fille
08:15 que vous avez là.
08:17 C'est une reine.
08:19 Au revoir,
08:23 Mademoiselle.
08:25 -Ma fille,
08:31 Sa Majesté m'a prié
08:33 de te remettre
08:35 ce témoignage
08:37 de sa satisfaction.
08:39 -Oh !
08:43 Mon Dieu, ces bijoux sont trop beaux.
08:45 -Je pense bien.
08:47 Les perles seules valent 50 000 livres.
08:49 -Je n'oserai jamais les porter.
08:53 -Où seras-tu paraitre devant leur roi
08:55 sans les porter ?
08:57 -C'est donc un ordre que vous me donnez ?
08:59 -Mais enfin, tu folles !
09:01 Est-on obligé maintenant de donner des ordres
09:03 pour contraindre une perronnelle à porter
09:05 un bijou de 100 000 livres ?
09:07 Ah ! Oui, oui, oui, oui, tu les porteras
09:09 et en montrant un visage radieux, s'il te plaît.
09:11 -Mais enfin, ne vous fâchez pas.
09:13 -Au nom de la fierté et de l'honneur de ce prix,
09:15 quand je porterai cette parure,
09:17 tout le monde se demandera ce que cela signifie.
09:19 -Vraiment ? Eh bien, pas moi, figure-toi.
09:21 En somme, c'est la pure jeune fille
09:23 qui voudrait faire rougir le vieux grenadier.
09:25 Oh !
09:27 Allons, allons, allons, allons.
09:31 Ma chérie,
09:33 ton père n'est-il plus ton ami ?
09:37 -Hum.
09:39 -N'es-tu pas fière de contribuer à notre fortune ?
09:41 -Oui, bien sûr.
09:43 -Alors, regarde les choses en face, morbelée.
09:45 Te voilà l'ami de la dauphine, du dauphin et du roi.
09:47 Tu as des talents supérieurs,
09:49 une beauté sans rival.
09:51 Mais imagine le rôle
09:53 que tu pourrais jouer.
09:55 Tu te souviens de Agnès Sorel,
10:01 cette jeune fille fraîche
10:05 qui adoucit les dernières années de Charles VII ?
10:09 Ha, ha !
10:11 On parle d'elle encore avec émotion
10:13 dans toutes les chaumières de France.
10:15 -Et vous voulez que je devienne
10:17 une autre Agnès Sorel ?
10:19 -Je veux que ton regard innocent
10:21 chasse ces femmes perdues qui déshonorent le trône.
10:23 Je veux que ta seule présence
10:25 purifie la cour,
10:27 que ton influence généreuse
10:29 ramène les bonnes mœurs
10:31 et la vraie galanterie,
10:33 que tu deviennes une couronne de gloire
10:35 pour le blason des tavernets. Voilà ce que je veux.
10:37 -Il me faut un moyen d'employer.
10:39 -Un seul moyen ! La vertu.
10:41 Force les gens à aimer la vertu
10:45 et ils seront vertueux.
10:47 Evidemment, pas une vertu
10:51 renfrognée, non.
10:53 Il faut leur montrer une vertu
10:55 qui les inspire irréable.
10:57 Celle de la coquetterie
10:59 et du vice, pourquoi pas,
11:03 puisque c'est de la vertu.
11:05 Rien n'est plus facile pour une fille spirituelle
11:07 et forte comme toi.
11:09 Que leur roi ne puisse plus se passer de toi.
11:11 Garde tes secrets
11:13 mais pas pour lui.
11:17 Il suffit qu'il en te croie
11:19 toute puissante et bientôt tu le sauras.
11:21 -Je ne comprends pas bien
11:23 ce dernier avis. -Alors, obéis, se rechargera
11:25 à comprendre. Les questions superflues
11:27 ne peuvent que contrarier une entreprise aussi
11:29 généreuse. Allons, allons, allons.
11:31 De la langue, du sourire,
11:33 de l'enthousiasme et la ferrée dans le sac.
11:35 Voilà cent louis
11:39 pour renouveler tes toilettes.
11:41 Il faut que tu sois digne en tout point
11:43 du rang auquel t'élève sa majesté.
11:45 Tu t'appelles bien Nicole Le Gay, petite ?
11:57 Oui, monseigneur.
12:01 Ah, dis-moi.
12:03 Nicole Le Gay.
12:05 Recevait chez elle rue Coqueron
12:07 un certain drôle,
12:09 une sorte d'exemple
12:11 appelé Beaucire.
12:13 Te souviens-tu ?
12:15 -Non. -Si.
12:17 Il paraît qu'il t'a suivie, Adrien, non ?
12:19 Et que tu lui donnes des rendez-vous
12:21 secrets, la nuit,
12:23 peste, dans un château royal,
12:25 c'est grave.
12:27 -Monseigneur. -On pourrait te chasser.
12:29 Et M. de Sartines
12:31 t'enverra à la salle pétrière.
12:33 As-tu donné, oui ou non,
12:35 des rendez-vous ?
12:37 -C'est-à-dire, monseigneur... -Non, mais je ne te blâme pas.
12:39 J'aime les jolies filles
12:41 qui font circuler leur beauté.
12:43 Et d'ailleurs, j'ai toujours aidé
12:45 à cette circulation.
12:47 Mais je dois t'avertir charitablement.
12:49 On m'a donc vue.
12:51 Apparemment.
12:53 Un mauvais esprit a même prévenu Mme Donat.
12:55 Oh, alors je suis perdue.
12:57 Tu les adores,
12:59 en vérité, Nicole. Je veux te tirer
13:01 de ce marépa.
13:03 -Comme c'est bien, vous, monseigneur. -Seulement, il te faudra
13:05 quitter Trianon.
13:07 Ah.
13:09 C'est donc ainsi
13:11 que vous me venez en aide.
13:13 Et tu seras libre et riche.
13:15 En prenant certaines précautions,
13:17 bien sûr.
13:19 Voyons.
13:21 Dès la nuit prochaine, tu vas disparaître avec ton amant.
13:23 Et si Mlle ne me trouve pas
13:25 au moment où elle a besoin de moi,
13:27 elle donnera la larme.
13:29 Elle ne prend rien avant de se coucher ?
13:31 Un verre d'eau parfumé à la fleur d'oranger.
13:33 Tu verseras deux gouttes de cette liqueur
13:35 dans le verre. Deux gouttes.
13:37 Elle ne fera qu'un somme toute la nuit
13:39 et tu auras tout le temps de filer avec ton beau cire.
13:41 Bon.
13:43 Et...
13:45 Est-ce que je dois
13:47 emparmer Mlle à double tour ?
13:49 Mais... Pas du tout.
13:51 Tu laisseras sa porte
13:53 entre-ouverte.
13:55 J'ai compris.
13:57 Quoi ?
13:59 Que je dois faire.
14:01 Ce sera
14:05 20 000 francs, Monseigneur.
14:07 Toi, Nicole, tu iras loin.
14:11 Ah, te voilà.
14:17 Baron.
14:19 Allez. Allons dîner.
14:21 Je meurs de faim.
14:23 Veille bien sur ta maîtresse, Nicole.
14:25 C'est un trésor sans prix
14:27 que tu as sous ta garde.
14:29 Monsieur le Baron peut compter sur moi.
14:37 [Bruit de pas]
14:39 [Bruit de pas]
15:07 Laissez la fenêtre entrebâillée.
15:09 Il fait si chaud.
15:11 J'ai peur que Mlle ne soit un peu malade.
15:17 Oh non. Seulement fatiguée.
15:35 J'ai eu un moment de bonheur à Versailles.
15:37 Mon frère y a fait porter des livres pour moi.
15:39 Bien, Mademoiselle.
15:41 Vous préviendrez l'accordeur
15:45 qu'il y ait un atrianon pour le clavecin de Mme la Dauphine.
15:47 Si on ne me réveille pas pendant la nuit,
15:49 je serai debout à 5 heures
15:51 et toutes vos commissions seront faites avant votre lever.
15:53 Ah.
15:59 J'écrirai à Philippe avant minuit
16:01 et vous posterez la lettre aussitôt.
16:03 Mlle peut compter sur moi.
16:05 [Bruit de pas]
16:07 [Bruit de pas]
16:09 [Bruit de pas]
16:11 [Bruit de pas]
16:13 [Bruit de pas]
16:15 [Bruit de pas]
16:17 [Bruit de pas]
16:19 [Bruit de pas]
16:21 [Bruit de pas]
16:23 [Bruit de pas]
16:25 [Bruit de pas]
16:27 [Bruit de pas]
16:29 [Bruit de pas]
16:31 Tu peux m'entender.
16:32 Jeighs !
16:34 ... ...
16:56 ...
17:15 -Vous avez pas trouvé à dormir, mademoiselle ?
17:17 ...
17:31 -Pas travaillée, vous êtes allumée.
17:33 Est-ce que je peux aller me coucher ?
17:38 Si je dois me lever à 5h... -Allez !
17:40 -Merci, mademoiselle.
17:42 Bonne nuit.
17:43 ...
18:12 ...
18:22 ...
18:53 ...
18:59 ...
19:00 ...
19:27 -Voyez-vous ? -Je vois.
19:29 -Alsamo.
19:30 -Mais en m'appelant ainsi, vous avez failli me tuer.
19:33 -Pardon, je ne m'appartiens plus.
19:35 -C'est vrai, vous souffrez.
19:37 -Hein ?
19:38 -Si vous pouvez souffrir...
19:40 ...
19:41 ...comme cet étrange...
19:43 ...
19:44 ...pourquoi est-ce que vous êtes venu chercher ?
19:46 -Parce que vous seules pouvez me sauver.
19:48 Parce que vous êtes l'âme la plus pure que j'ai jamais rencontrée.
19:51 -Interrogez-moi.
19:52 -Suivez-moi, donc, à Paris, chez moi.
19:55 Entrez dans ma maison.
19:56 Que voyez-vous ?
19:58 ...
20:00 -Voici dans une chambre.
20:02 ...
20:03 La plaque de la cheminée s'ouvre.
20:05 J'entre dans une pièce singulière.
20:07 Les fenêtres ont des barreaux.
20:10 Tout est en désordre, mais la pièce est vide.
20:13 Vide.
20:14 ...
20:17 -C'est une mèche de cheveux de la personne qui occupait cette pièce.
20:21 Pouvez-vous me dire comment elle s'est enfuie ?
20:24 -Pauvre femme.
20:25 ...
20:27 -Comme elle pleure, comme elle souffre.
20:30 Elle cherche dans la cheminée.
20:32 La plaque s'ouvre, elle peut s'enfuir.
20:35 -Suivez-la.
20:36 -Sort de votre maison.
20:38 Elle emporte une cassette qui vous appartient.
20:40 Elle court sur le boulevard sans s'arrêter.
20:42 -De quel côté ?
20:44 -Vers la Bastille.
20:46 Interroge un homme et lui demande où elle peut trouver l'adresse.
20:49 ...
20:50 Il donne l'adresse.
20:51 -Malédiction. Et que fait-elle ?
20:54 -Elle revient sur ses pas.
20:56 -Elle traverse la place royale. -Courez.
20:59 -Si elle arrive avant vous,
21:01 si elle donne cette cassette à M. de Sartines, vous êtes perdus.
21:04 ...
21:06 ...
21:08 ...
21:14 -Va !
21:16 ...
21:18 ...
21:20 ...
21:24 ...
21:30 ...
21:35 ...
21:40 ...
21:48 ...
21:54 ...
21:58 ...
22:05 ...
22:11 ...
22:17 ...
22:23 ...
22:29 ...
22:36 -Savez-vous, mademoiselle de Taverner,
22:38 que vous êtes belle à damner en chartreux ?
22:41 ...
22:49 Oh ! Mais...
22:50 Mais vous êtes glacée, mon enfant.
22:53 ...
22:54 J'espère que ce n'est tout de même pas moi qui vous fait peur.
22:58 ...
22:59 Hein ?
23:00 ...
23:01 Nous allons bien vite vous réchauffer.
23:04 ...
23:28 -En vérité,
23:29 cette fille est morte.
23:31 ...
23:33 Quelle horreur !
23:35 ...
23:37 ...
23:39 ...
23:41 ...
23:43 ...
23:46 ...
23:48 ...
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24:58 ...
25:00 ...
25:03 ...
25:05 ...
25:07 ...
25:09 -Trophée !
25:10 Terrible roman que tu m'as accusé de faire !
25:13 Il te faut une terrible fin !
25:15 ...
25:18 ...
25:20 ...
25:22 ...
25:24 ...
25:27 ...
25:29 ...
25:31 ...
25:33 ...
25:35 ...
25:37 ...
25:40 ...
25:42 ...
25:44 ...
25:46 ...
25:48 ...
25:51 ...
25:53 -Qu'est-ce qu'il y a, Baron ? Tu parais triste comme la mort.
25:56 -Non, mais tu sais, Duc, très inquiet.
25:59 Voilà un mois que tu me promènes. Tu n'as pas vu l'Empereur, le Roi ne t'a pas vu.
26:03 Dis-moi plutôt la vérité. -Tu viens de la dire toi-même.
26:07 Moi, Duc et père, maréchal de France, premier gentilhomme de la chambre,
26:11 je vois le Roi chaque jour et le Roi ne me voit plus.
26:14 Enrage tant que tu veux, tu n'enrageras jamais autant que moi.
26:18 -Tu auras bien une explication, à la fin du fin.
26:21 -Il y a toujours grand danger à provoquer les explications des souverains.
26:25 Son régiment part dans deux jours et il n'a toujours pas son brevet de capitaine.
26:29 -T'as oublié, ça serait pas... -Non, non, non !
26:32 Mon fils, ma fille et moi, on ne nous oublie pas. On nous ignore.
26:36 -Tu as une conversation très intéressante.
26:38 -Duc, il faut absolument voir le Roi.
26:40 Sinon, je serais obligé de parler à ma fille, car il y a quelque chose de louche dans cette affaire.
26:46 -Cartonque, hein ? Je parlerai au Roi.
26:49 Trouve-toi demain, ici, à 11 h.
26:52 -Merci, mon ami.
26:54 -Ils sont en cune.
26:56 ...
27:06 ...
27:26 -Merci.
27:28 -Mais que se passe-t-il, donc ?
27:30 Mais qui est-il ?
27:32 Mais c'est une femme !
27:34 Mais qu'a-t-elle, donc ? -Elle vient de s'évanouir, sire.
27:38 -Oh, pauvre enfant !
27:40 Voyons un peu cela.
27:42 Oh, Blancard !
27:44 C'est épouvantable !
27:46 On n'a jamais vu quelqu'un mourir comme ça, à tout propos.
27:49 Quand on a le pareil maladie, on reste chez soi.
27:52 Venez.
27:55 Venez m'aider à transporter mademoiselle de taverner chez elle.
27:58 ...
28:05 ...
28:19 -Encore ici, monsieur de Richelieu ?
28:21 -Au service de sa majesté, oui, sire.
28:25 -Décidément, vous ne quittez jamais Versailles.
28:28 -Jamais tout à fait, si j'y suis depuis 40 ans.
28:32 -Je ne sais qu'à l'intuition me dit que,
28:35 depuis quelque temps, vous avez quelque chose à me dire.
28:38 Je crois même que voilà un bon moi que vous me poursuivez.
28:42 -De mon amour et de mon respect infini.
28:46 -Vous voulez jouer au plus fin avec moi.
28:49 Parfait.
28:51 Eh bien, sachez que je n'ai absolument rien à vous dire.
28:54 ...
28:59 -Sire, le pire des envieux ne peut prétendre
29:03 qu'en 40 années, le roi m'ait accordé la moindre faveur.
29:06 Je n'ai besoin de rien.
29:09 Je me borne à supplier votre majesté
29:12 de vouloir bien admettre à la remercier
29:15 quelqu'un qui lui a une grande obligation
29:19 et qui souhaite vivement la lui exprimer.
29:22 -Ouf ! Quelle phrase !
29:25 Je me demandais si vous arriveriez jamais au bout.
29:28 De qui voulez-vous en parler ?
29:31 -D'un vieil ami à moi, sire, qui est aussi un vieux serviteur du roi,
29:36 le baron de Tavernée.
29:38 -Tavernée ?
29:40 Et vous avez le front de l'appeler votre ami ?
29:43 -Sire, votre majesté sait qu'on appelle amis
29:46 en se bâmant de tout ce qui n'est pas ennemi.
29:50 Tavernée a servi sous Villard avec moi. Je peux donc l'appeler ami.
29:53 -Eh bien, vous feriez mieux de l'appeler autrement.
29:56 Ou mieux encore de ne plus l'appeler du tout.
29:59 Car vous vous compromettez, duc.
30:02 Votre Tavernée est un homme immoral.
30:06 -Foie de gentilhomme, je m'en étais douté.
30:09 -Un homme sans délicatesse.
30:11 C'est moi qui vous le dis, monsieur le maréchal.
30:14 Un vilain homme qui a joué un vilain rôle
30:18 dans une vilaine affaire.
30:20 -Grand Dieu, sire, maintenant que je connais l'opinion de votre majesté...
30:23 -Oui, oui, vous la connaissez.
30:26 Je déteste le baron de Tavernée.
30:29 -L'arrêt est prononcé.
30:32 Mais si le père a eu le malheur
30:36 de déplaire à votre majesté,
30:39 certains anges que le roi rencontra un jour à Trianon...
30:44 -Je ne comprends rien à ce que vous me racontez là.
30:47 Je ne vais pas tout donner à penser, cependant,
30:50 que mademoiselle de Tavernée était un ange.
30:54 -Un ange ! C'est un monstre au physique
30:57 comme son père l'est au moral.
31:00 Atteinte d'un mal épouvantable,
31:03 un véritable guet-a-vent, duc.
31:06 Pour Dieu, plus un mot, Joel ! Vous me feriez mourir.
31:10 -Dieu me préserve, sire.
31:13 Et ce brave jeune homme à qui le roi a donné une compagnie ?
31:17 -Ai-je l'habitude de distribuer des compagnies ?
31:20 Et à des tavernées, encore ?
31:23 Vous vous faites l'avocat d'une belle nichée.
31:27 Non, duc, vous avez eu tort de m'en parler.
31:30 Grand tort ! Vous m'avez mis tout le sang à l'envers.
31:33 Je sens que j'aurai une mauvaise digestion toute la journée.
31:36 -Eh bien, maintenant, au moins, je sais à quoi m'en tenir.
31:42 -Au moins, je sais à quoi m'en tenir.
31:45 -Quoi de nouveau ? -Il y a de nouveau, monsieur,
31:59 que je vous prie de ne plus m'adresser la parole.
32:02 -Mais, duc ! -Adieu, monsieur de tavernée !
32:05 Adieu ! Pour toujours !
32:08 ...
32:11 Musique douce
32:15 ...
32:18 ...
32:21 ...
32:24 ...
32:27 ...
32:31 -Vous m'avez fait peur. On entre chez moi avec cette brusquerie.
32:34 -Excusez-moi. Vous sortez ?
32:37 -Oui. Je vais chez Mme la Dauphine qui m'attend pour lui faire la lecture.
32:40 Elle a choisi l'Avis de Marianne de M. de Marivaux.
32:43 Vous connaissez ce roman ?
32:47 -Non. Autre chose à faire que de m'occuper de ces fariboles.
32:50 Mais vous êtes seule pour vous habiller ? Où est donc Nicole,
32:53 cette fainéante dont je me suis privé pour vous ? -Elle est disparue.
32:56 -Comment ? -Je vous l'ai dit déjà. Elle s'est enfuie,
32:59 sans rien me voler, rassurez-vous. -Et vous n'avez pas repris une fille de chambre ?
33:03 -Je n'en ai jamais senti le besoin. -Mais voyez comme vous êtes mise !
33:06 Vous êtes allée à la cour, ficelée comme cela.
33:09 Cette simplicité était bonne au couvent de Nancy.
33:12 A Versailles, elle est tout bonnement ridicule. Et à Versailles,
33:15 plus que partout ailleurs, le ridicule tue. -Pardonnez-moi, mon père.
33:19 Mme la Dauphine m'attend pour de bon. Ce n'est pas l'élégance de mes robes
33:22 qui lui importe, mais mon empressement à la servir.
33:25 -Allez donc. Mais revenez au plus vite. J'ai à vous parler d'une affaire
33:28 extrêmement grave. Et attendez !
33:31 Vous oubliez votre rouge. Vous êtes une parleur repoussante.
33:35 Mais regardez-vous dans le miroir. Vos joues sont blanches
33:38 comme de la craie, vos yeux cernés d'un demi-pied.
33:41 Mais êtes-vous folle d'aller chez la Dauphine dans cet état ?
33:44 Ou bien voulez-vous faire peur aux gens ? -Je suis déjà en retard, mon père.
33:47 Je n'ai plus le temps. -Vous devenez odieuse, ma fille.
33:51 Odieuse ! Vous ne voulez pas vous rendre belle.
33:54 Croyez-vous au moins intéressante ? Inventez quelque chose,
33:57 je ne sais pas, moi. Dites que vous êtes malade, par exemple.
34:00 -Je pourrais l'affirmer sans mentir, car je me sens bien malade,
34:04 et je suis malade. -Il manquerait plus que ça.
34:07 La peste des dégueules !
34:10 -On partime donc, la sœur du curé et moi, et nous voilà à Paris.
34:19 Je ne saurais vous dire ce que je ressentis
34:22 en voyant cette grande ville, et son fracas,
34:25 et son peuple, et ses rues.
34:28 C'était pour moi l'empire de la lune.
34:32 Je n'étais plus à moi.
34:35 Je ne me resouvenais plus de rien.
34:38 J'allais, j'ouvrais les yeux,
34:41 j'étais étonnée, et voilà tout.
34:44 -Allons, mademoiselle.
34:47 Un peu de maintien. -Voyez-vous, ça se trouve mal.
34:51 Non, madame, je me sens mieux.
34:54 -Allons donc, vous êtes blanche comme un mouchoir.
34:57 Pauvre enfant.
35:00 -Vous pouvez vous lire, à présent ? -Certainement.
35:03 "Je fus charmée de me trouver là.
35:15 Je respirai un air qui réjouit mes esprits.
35:18 Il y avait une douce sympathie entre mon imagination
35:21 et les objets que je voyais.
35:24 Il me semblait que les plaisirs habitaient au milieu de tout cela.
35:28 J'avais un vrai instinct de femme
35:31 et même un pronostic de toutes les aventures qui devaient m'arriver."
35:34 -Encore ? -Vous voyez du chien, cette petite est malade.
35:37 -Il ne faut pas que mademoiselle reste ici.
35:40 -Et pourquoi cela ?
35:43 -Parce que c'est ainsi que commence la petite vérole.
35:47 -Votre Altesse me pardonnera-t-elle ? J'ai honte.
35:50 -Voyons.
35:53 -Il vaut mieux que vous retourniez chez vous.
35:56 -Encore une fois, je supplie votre Altesse de me pardonner.
35:59 -N'y pensez plus. Allez.
36:03 -Cette petite m'inquiète.
36:15 Si par malheur vous disiez la vérité...
36:18 -Évanouissement, vertige, frisson...
36:21 Ce sont les symptômes de la petite vérole, madame.
36:25 -Hélas. -Allez chercher le docteur Louis.
36:28 S'il vous plaît.
36:31 -André, votre père sera votre premier solliciteur.
36:34 J'espère que vous ne le mettrez pas à la porte.
36:37 Êtes-vous disposé à demander quelque chose
36:40 pour votre frère et pour moi ?
36:44 -Mais enfin, mon père.
36:47 Sa Majesté nous a déjà tant donné.
36:50 A moi, une parure de plus de 100 000 livres
36:53 et une compagnie. -Une compagnie, oui, mais pas de brevet.
36:56 -Comment ?
37:00 -Parlons franchement.
37:03 -André, je sais tout.
37:06 -Vous savez tout ? -Tout.
37:09 -Bon, bon, faites-la mystérieuse, si c'est votre idée.
37:12 Mais serons-nous aussi à faire la fortune de votre famille ?
37:16 Quand vous verrez le roi,
37:19 vous lui direz que votre frère attend son brevet
37:22 et moi, ma pension.
37:25 En amour, ne soyez pas assez nièce pour avoir trop d'amour
37:28 ni trop de désintéressement. Et vous direz cela au roi dès ce soir.
37:32 -Mais où voulez-vous que je le voie ? -André, ça suffit.
37:35 -Vous l'avez gassé en de votre fille, M. de Tavernet.
37:38 -Moi ? -Venez, docteur Louis.
37:41 Dites-moi la maladie de ma protégée.
37:44 -Eh !
37:48 -Eh, docteur Louis, mon chirurgien, donnez-lui votre main.
37:51 Mais prenez garde, c'est un savant qui sait voir
37:54 mais c'est aussi un philosophe qui sait deviner.
37:57 ...
38:00 -Que ressentez-vous précisément, mademoiselle ?
38:04 -Un profond dégoût pour toute nourriture.
38:07 L'étirement subi.
38:10 Des chaleurs qui m'ont tout d'un coup à la tête.
38:13 Des spasmes, des défaillances, des palpitations.
38:16 ...
38:20 ...
38:23 -Hm. -Eh bien ?
38:26 Que dit l'oracle ?
38:29 -La maladie de mademoiselle est des plus naturelles, madame.
38:32 -Ah ! Mais est-elle dangereuse ?
38:36 -Ha ! Ha ! Ha !
38:39 Peu fréquemment.
38:42 -Bon.
38:44 Ne la fatiguez pas trop avec vos prescriptions.
38:48 La maladie de mademoiselle ira son train sans mon aide.
38:51 -Bon.
38:53 Puis-je prendre congé, madame ? Je dois voir monseigneur,
38:56 le comte de Provence, qui a des aigreux.
38:59 -Mon bon frère, des aigreux ! Ha ! Ha ! Ha !
39:02 On a peine à y croire.
39:06 ...
39:09 Bien, allez.
39:12 -À bientôt, mademoiselle.
39:15 ...
39:18 -N'oubliez pas les dragets que vous m'avez promis.
39:22 -Je les préparerai moi-même, avant tout.
39:25 ...
39:28 ...
39:31 ...
39:34 -Eh bien, nous voilà rassurés.
39:38 Une maladie qui fait rire le médecin, ça ne doit pas être grave.
39:41 ...
39:44 Je vais vous envoyer quelqu'un pour vous servir.
39:47 ...
39:50 ...
39:54 ...
39:57 ...
40:00 ...
40:03 ...
40:06 ...
40:10 ...
40:13 ...
40:16 -Oh, mon amour.
40:18 -Eh bien, ma pauvre petite sœur, c'est donc bien vrai que tu es malade ?
40:22 Tes mains étaient brûlantes il y a un instant.
40:26 À présent, elles sont glacées.
40:29 -C'est la joie de te revoir, Philippe. Le sang se portait au cœur.
40:32 -Non. Non, non, je vois bien que tu souffres.
40:35 -Qui t'a dit que j'étais malade ?
40:38 -C'est le coca de Gilbert, par Dieu.
40:42 -Tu as cru ce fait néant. Il n'est bon qu'à faire le mal, ou à le dire.
40:46 -André.
40:47 ...
40:50 ...
40:53 ...
40:57 -Monsieur. -Monsieur.
40:59 -Je viens faire ma visite à notre malade, comme l'ordonne Mme la Dauphine.
41:02 -Ah. Eh bien.
41:05 Comment allons-nous aujourd'hui ? -Le mieux du monde, docteur.
41:08 -Ah.
41:12 ...
41:15 -Moi, je suis le docteur Louis, chirurgien à la cour.
41:19 Et moi, Philippe de Tavernet, chevalier de maison rouge et frère de mademoiselle.
41:22 -Ah bon ? Vous êtes le frère ?
41:25 -Bien oui. Mais qui pensez-vous donc que j'étais ?
41:28 -Mais je... Bien.
41:32 Mademoiselle, monsieur, je crois qu'il est grand temps
41:35 de faire jaillir la vérité du pué.
41:38 -Vous allez donc me dire de quel mal je souffre, à la fin ?
41:41 -Je pensais que vous alliez m'expliquer certaines choses.
41:44 Monsieur, laissez-moi seul avec votre sœur. Je vous en prie.
41:47 ...
41:50 ...
41:54 ...
41:57 -Mademoiselle, avez-vous fait à monsieur le chevalier des confidences que vous m'auriez refusé ?
42:00 -De quel genre de confidences, docteur ?
42:03 -Soyez gentille. Voyez en moi votre amie.
42:06 Soyez donc franche. Je peux tout entendre.
42:10 -Je vous ai tout dit. -C'est dissimuler, à la fin.
42:13 C'est d'hypocrisie, cette fausse pudeur.
42:16 -Vous m'offensez. -Vos regards courroussés ne me feront pas changer d'avis.
42:19 Allez, avouez. -Encore une fois, vous m'insultez.
42:22 Sortez. -Très bien.
42:26 Vous êtes bien candide si vous pensez cacher votre état à un homme de science.
42:29 Votre orgueil n'y peut rien. Vous êtes enceinte.
42:32 -J'ai dit ce que j'avais à dire, chevalier.
42:35 Ce n'est pas la menace de votre épée qui me fera revenir sur mes pas.
42:39 -Pourtant, c'est vrai.
42:42 -Adieu, monsieur.
42:45 Prenez soin de vous, mademoiselle.
42:50 -André, je ne suis plus ton frère.
42:57 Je suis Philippe de Tavernet.
43:01 J'ai décidé à tout pour obtenir ton secret.
43:04 Dis-moi le nom du misérable qui t'a désolé ou je te tuerai.
43:07 -Je suis une fête.
43:10 Sur l'âme de notre mère.
43:15 Aucun homme ne s'est jamais approché de moi.
43:18 Je te jure que je suis pure comme au jour de ma naissance.
43:21 Si tu me crois coupable, d'autres le croiront avec toi.
43:27 Alors tu as raison. Il vaut mieux que je meure.
43:32 ...
43:42 ...
43:59 -Mais...
44:00 ...
44:01 Si tu dis la vérité, André,
44:04 ...
44:06 alors...
44:07 comment...
44:08 ...
44:11 et qui...
44:13 ...
44:14 ...
44:17 -Haha !
44:18 ...
44:28 ...
44:37 ...
44:45 ...
44:53 ...
45:01 ...
45:09 -Que veut monsieur ?
45:14 -Je veux parler au maître des logis.
45:16 -Le maître n'est pas chez lui. -Il faut que je lui parle.
45:19 -Je n'en sais rien.
45:20 -Écoute-moi bien.
45:21 Fais dire à ton maître qu'un officier veut lui parler
45:25 et qu'il ne veut pas se cacher.
45:27 -Il ne se cache de personne. -Donc il est ici.
45:30 -Qu'il y soit ou non, on n'a pas l'habitude de pénétrer chez lui.
45:33 -Toutes les portes étaient ouvertes !
45:35 -Au revoir, monsieur. -Relâchez-vous.
45:39 ...
45:44 ...
45:50 -Le maître n'est pas chez lui.
45:52 Il faut sortir de la maison, monsieur.
45:54 ...
45:57 -Est-ce bien vous, monsieur le chevalier de Maison-Rouge ?
46:00 -Hm !
46:01 Est-ce bien vous qui recevez les gens à coups d'épieux,
46:05 ...
46:06 ...monsieur... Balzam ?
46:08 -Je vous prie d'accepter mes excuses.
46:10 Votre père m'a offert l'hospitalité à Tavernet.
46:13 Vous êtes deux fois le bienvenu chez moi, à Paris.
46:16 Mon serviteur ne faisait que suivre sa consigne.
46:19 Vous avez voulu la forcer.
46:21 ...
46:32 ...
46:33 -Merci.
46:34 ...
46:35 ...
46:37 -Il y a des situations
46:39 où l'on est prêt à forcer toutes les portes,
46:42 et à n'importe quel prix. -Chevalier,
46:45 je viens de traverser la plus grande épreuve de ma vie.
46:48 Je vous prie de parler vite et clairement.
46:50 Je suis à bout de force. Je ne vous écoute que par bienveillance.
46:54 -Retraîsse, baron.
46:55 Vous avez enlevé ma sœur la nuit du 31 mai
46:58 au milieu des morts et des mourants qui janchaient la place 8-15.
47:01 Toute votre conduite cette nuit-là m'a semblé
47:04 et me semble plus que jamais suspecte.
47:06 Je vous ai prié d'être clair.
47:08 Si vous continuez comme vous avez commencé, restez là.
47:10 -Non, vous m'écouterez, pour qu'il vous en coûte.
47:13 Je me viens croire qu'il vous est arrivé malheur,
47:16 mais c'est le mien qui m'importe.
47:19 Car figurez-vous que l'honneur de ma famille est perdu
47:22 et que je suis ici pour que vous me le rendiez.
47:24 -Vous êtes fou !
47:26 -C'est l'honneur de Mlle de Tavernet que je vous réclame.
47:28 -Oh ! Gros dieu !
47:31 Que de détour pour arriver à une chose si simple.
47:34 Qui a pu vous dire que j'avais fait injure à votre sœur ?
47:37 -Elle-même.
47:38 -Chevalier, je vous donne ma parole de gentilhomme
47:42 que ma conduite envers Mlle de Tavernet
47:44 dans l'affreuse nuit du 31 mai
47:46 ne m'a été dictée que par le désir de lui sauver la vie.
47:49 Ne croyez-vous ?
47:50 -Supposez que je vous croise.
47:53 N'avez-vous pas revu ma sœur depuis ?
47:54 -Si fait.
47:56 Elle seule était capable de m'aider à retrouver une personne
48:03 que je chérissais plus que tout au monde
48:07 et qui m'a quitté à jamais.
48:10 -Donc vous l'avez plongée dans ce sommeil inexplicable
48:18 dont vous êtes le maître
48:19 et que vous l'avez déjà imposée à Tavernet.
48:23 Mais cette nuit-là, vous êtes entrée chez elle.
48:25 Vous avez profité de sa léthargie pour commettre le pire des crimes.
48:28 -Comment le sait-elle, puisqu'elle dormait ?
48:30 Comment ne le saurait-elle pas puisqu'à présent elle porte un enfant de vous ?
48:33 -Encore une fois, chevalier,
48:38 je vous jure que je ne suis jamais entré chez votre sœur,
48:41 que je ne l'ai jamais touchée.
48:43 S'il est vrai que cette nuit-là, mon égard m'a été tel
48:46 que je suis reparti de Trianon
48:48 sans réveiller Mlle de Tavernet,
48:51 quelque misérable ensuite aura profité de son sommeil...
48:54 -Cessez de vous moquer !
48:55 -Je veux vous convaincre.
48:58 Où est Mlle de Tavernet à l'heure qu'il est ?
49:01 -A Trianon.
49:04 -Allons-y ensemble.
49:06 Nous saurons la vérité.
49:08 -Balsamo est capable d'arracher la vérité à ceux
49:17 dont le regard a l'audace de croiser le sien.
49:20 Mais peut-il obliger André de Tavernet à épouser un homme qu'elle déteste ?
49:23 Et à quel prix ?
49:26 15 ans, n'est-ce pas bien long pour qu'un cœur s'ouvre enfin à la passion ?
49:31 Vous le saurez dans le prochain épisode de "La Comtesse de Charny".
49:35 ...
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