La Comtesse de Charny - 1989 - Episode 05

  • il y a 6 mois
DB - 08-03-2024
Transcript
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01:13 Un soir de 1770,
01:17 Joseph Balsamo, au château de Tavernet,
01:19 révèle à Marie-Antoinette
01:21 son terrible destin.
01:23 Elle part pour Versailles,
01:25 emmenant avec elle Philippe de Maisonrouge, André,
01:27 et Nicole, véritable sosie
01:29 de la future rée.
01:31 Gilbert, frère de l'aide d'André,
01:33 part pour Paris. Il est engagé comme jardinier
01:35 à Trianon.
01:37 André, plongé par Balsamo
01:39 dans un sommeil cataleptique,
01:41 ne peut résister aux assauts passionnés de Gilbert.
01:43 Il abuse d'elle. Elle attend un enfant.
01:45 Son frère la somme de tout lui révéler.
01:47 Mais devant tant d'innocence, il va demander
01:49 des comptes à Balsamo, qu'il croit être le coupable.
01:51 Balsamo fait parler André
01:53 devant Philippe. Elle avoue que Gilbert
01:55 est l'auteur du crime.
01:57 Balsamo donne 300 000 livres
01:59 au jardinier si André accepte de l'épouser.
02:01 Elle refuse avec horreur, et elle
02:03 met au monde un fils.
02:05 Gilbert, pour se venger, enlève l'enfant,
02:07 le met en nourrice sous le nom de Sébastien Gilbert
02:09 et part pour l'Amérique.
02:11 Louis XV meurt,
02:13 vive Louis XVI.
02:15 La reine de France et André sont un soir
02:17 sauvés par un bel officier de marine
02:19 qui fait battre le cœur des deux femmes.
02:21 Le baron de Taverné,
02:23 aveuglé par son ambition, croit son fils
02:25 Philippe, amant de la reine.
02:27 Philippe a toutes les peines du monde à détromper son père.
02:29 Mais la reine retrouve son protégé
02:31 avec un grand plaisir.
02:33 Approchez,
02:35 M. de Charny.
02:37 Sire, permettez-moi de vous présenter
02:41 l'homme qui a sauvé le Sébère.
02:43 Soyez le bienvenu, comte.
02:51 Venez avec moi, je vais vous montrer mes cartes.
02:55 J'ai suivi votre expédition un jour après l'autre.
02:57 Madame,
02:59 lorsque je parlais de vous offrir
03:01 un certain collier l'autre jour,
03:03 n'avez-vous pas dit qu'il valait mieux
03:05 donner un navire de ligne à la marine royale?
03:07 Vous en êtes convenu, sire.
03:09 Aussi, ne devrait-on pas appeler ce navire
03:11 le collier de la reine?
03:13 Le vaisseau sera construit,
03:15 il portera son canon.
03:17 Nous l'appellerons le Suffren,
03:19 et j'en serai la marraine avec M. le Baillie.
03:21 Vive le roi! Vive la reine!
03:23 Et vive le Suffren!
03:25 Vive le Suffren!
03:27 Vive le Suffren!
03:29 C'est nouveau, le baillier de Suffren.
03:39 Un héros, en somme.
03:41 Oui, madame, à ce qu'il semble.
03:43 Et comment l'appelle-t-on déjà?
03:45 Le comte de Charnier, je crois.
03:47 Ah oui.
03:49 Chevalier,
03:51 allez-donc me chercher le comte de Charnier
03:53 qui nous raconte lui-même ses offres.
03:55 Oui, mon frère.
03:57 M. la reine vous prie de venir lui parler.
04:05 Vous êtes certain qu'il s'agit de moi?
04:07 Tout à fait certain.
04:09 Mais si vous êtes bien le comte de Charnier.
04:11 Je vous suis.
04:23 Ces dames et moi,
04:25 nous aurons envie de connaître l'affaire du Sévère
04:27 dans tous ses détails.
04:29 Madame, ce qui a été fait a trop peu d'importance
04:31 pour que la reine y prête attention.
04:33 Le commandant du Sévère était un brave officier
04:35 qui a perdu la tête à un court instant.
04:37 Mais dès qu'elle lui est revenue,
04:39 il a été le plus brave de nous tous.
04:41 Vous êtes un honnête homme.
04:45 D'ailleurs,
04:47 c'est ainsi que nous vous connaissions.
04:49 Car M. de Charnier
04:51 n'est pas un inconnu pour nous.
04:53 Il paraît qu'il peut être aussi indulgent
04:55 avec les femmes
04:57 qu'il est féroce avec les anglais.
04:59 Deux dames de ma connaissance
05:01 ont été sauvées par lui d'un grave danger
05:03 un soir à Paris.
05:05 Et il a fait plus de vingt lieux dans la nuit
05:07 pour les conduire en lieu sûr.
05:09 Madame, les amis de la reine exagèrent mes prouesses.
05:11 Et surtout la distance.
05:13 Cinq lieux seraient plus près de la vérité, peut-être?
05:15 Oh, peut-être, mon frère, peut-être.
05:17 Mais figurez-vous que le comte n'a même pas
05:19 cherché à savoir le nom de ces dames
05:21 ni où elles habitaient précisément.
05:23 C'est bon, n'est-ce pas?
05:25 Comte, vous êtes un vrai chevalier de la table ronde.
05:27 Merci, comte.
05:33 Je ne vous retiens plus.
05:35 Pour le moment.
05:39 Il est charmant.
05:41 Tout à fait.
05:57 Et il a un sang-froid admirable.
05:59 Le roi chasse samedi.
06:05 Nous irons chez mes s'mères
06:07 samedi soir.
06:09 Si je suivais mon impulsion,
06:11 je demanderais au comte de Charny de nous accompagner.
06:13 Mais songez qu'à cet instant,
06:15 vous vous mettez à sa merci.
06:17 Oh, oui, vous avez raison.
06:21 Comme toujours.
06:23 Ah, Gendray.
06:25 Nous irons toutes les deux.
06:35 Ah, mais pourquoi est-ce qu'on suit là?
06:37 Merdeux!
06:49 Bonsoir, mademoiselle.
06:55 Il y a longtemps que je vous cherche.
07:03 Montez.
07:05 J'espère que je ne vous fais pas peur.
07:23 Ah, un moi?
07:27 J'en ai vu d'autres.
07:29 Comment vous appelle-t-on déjà?
07:31 Oliva.
07:33 Ah, oui.
07:35 Oliva, comme c'est curieux.
07:37 Je ne sais quelle idée stupide me traversait la cervelle.
07:39 Je croyais que c'était Nicole.
07:41 Non.
07:43 Oliva.
07:45 Et vous, on peut savoir votre nom?
07:51 Il ne vous dirait rien, pour l'instant.
07:53 Vous êtes très belle, Oliva.
07:57 J'ai quelque chose à vous proposer.
07:59 Dis donc, vous me parlez sur un ton.
08:01 Et si je vous donnais 50 louis par mois,
08:03 est-ce que vous feriez toujours la pain-bêche?
08:07 Qu'est-ce qu'il faudrait faire pour les gagner?
08:11 Accepter une petite association avec moi
08:13 et m'obéir en tout.
08:17 Monsieur, il y a des choses que certains hommes demandent à certaines femmes
08:21 et que j'ai toujours refusé.
08:25 C'est parce que vous êtes une femme honnête, je suis au courant.
08:27 Aussi, je ne vous demande même pas d'être ma maîtresse.
08:29 Alors quoi?
08:35 Comment vous trouvez-vous?
08:37 J'ai du mal à me reconnaître.
08:55 Dites,
08:57 vous ne voulez pas me faire faire quelque chose de dangereux tout de même?
08:59 Ma chère enfant, vous ne me courez aucun danger
09:03 tant que vous m'obéirez aveuglément.
09:05 J'en connais qui se sont retrouvés en prison comme ça,
09:09 les yeux fermés.
09:11 Mais je ne vous oblige à rien, mademoiselle Nicole.
09:13 Pardon, Oliva,
09:15 mademoiselle Oliva.
09:17 Je ne peux pas vous forcer à gagner 50 louis par mois
09:21 si ça ne vous fait pas envie.
09:23 Je sais bien que j'en ai envie.
09:25 J'en ai besoin, surtout.
09:27 Sans la misère où vous m'avez trouvée.
09:29 Je sais.
09:31 Je trouve d'ailleurs faux regrettable et plutôt étrange
09:33 qu'une personne qui a votre tournure
09:35 en soit réduite à cette extrémité.
09:37 Ce sont les temps qu'ils veulent, monsieur.
09:41 Mettez ce masque.
09:45 Vous m'emmenez au bal de l'opéra.
09:47 Attendez.
09:51 Nous sommes qu'au début de la nuit.
09:53 Et il y a bien des curiosités à voir
09:55 à Paris par les temps dont vous parlez.
09:57 Voici votre masque en vêtements.
10:07 Mettez-le.
10:09 Oh, comme vous êtes mystérieux.
10:13 On ne dirait jamais qu'il y a là-dessous
10:15 le visage le plus honnête de la cour.
10:19 Et moi, de quoi ai-je l'air ?
10:21 Pourrait-on me reconnaître ?
10:23 Oh, certes, non, madame.
10:25 Mais en devine sous ce masque,
10:27 beaucoup de noblesse et de beauté.
10:29 Puisque nous avons décidé de nous amuser,
10:35 poutons en profiter.
10:37 En sortant de chez mes soeurs,
10:41 nous irons au bal de l'opéra.
10:43 Que dira le roi s'il l'apprend ?
10:45 Je demanderai à son frère de prendre ma défense.
10:47 Il sera au bal, lui.
10:49 Il jurera qu'il ne m'y a pas vue.
10:51 Je parle de comte d'Athoie, bien sûr.
10:55 Le comte de Provence, lui, ne sera pas,
10:57 mais il jurera qu'il m'y a vue.
10:59 Le gros Provence au bal de l'opéra.
11:03 Vous imaginez le danseur.
11:05 [Rires]
11:07 Veuillez m'excuser.
11:29 Le mal n'est pas grand.
11:31 Il y a tant de monde chez M. Mesmer
11:33 qu'il a bien s'y faire écraser.
11:35 [Brouhaha]
11:37 [Brouhaha]
11:39 [Brouhaha]
12:08 À présent, nous ne nous connaissons plus.
12:10 Mais où sommes-nous ?
12:12 Chez M. Mesmer, un homme qui fait des miracles.
12:14 Entrez dans la grande salle et prêtez-vous à l'expérience.
12:16 Vous serez étonnés du bien que vous en retirerez.
12:18 Voici votre billet d'entrée.
12:22 Maintenant,
12:28 vous pouvez ôter votre masque.
12:30 Ah, avec plaisir. Il fait une chaleur.
12:32 [Bruit de pas]
12:34 [Musique]
12:58 [Musique]
13:00 [Rires]
13:26 Mais c'est impossible.
13:28 En effet, c'est impossible.
13:30 Quoi ? Qu'est-ce qui est impossible ?
13:34 Mais que ce soit elle.
13:36 Mais si.
13:40 C'est bien elle.
13:42 Qui, elle ?
13:44 Mais regardez-la donc.
13:46 C'est la Reine.
13:48 La Reine chez Mesmer ?
13:54 La Reine, en pleine crise magnétique.
13:56 Non, ça ne peut pas être elle.
14:00 La reconnaissez-vous, oui ou non ?
14:02 C'est vrai que la ressemblance est incroyable.
14:06 Les gens partent déjà ?
14:22 Je ne sais pas que nous ayons manqué l'essentiel.
14:24 Nous avons donc manqué la crise.
14:26 Oh, ce trop bête.
14:28 Madame, vous reconnaissez-vous ?
14:30 C'est la Comtesse de la Motte-à-Loire.
14:32 Ah, mais oui.
14:34 Mais pourquoi êtes-vous si agitée ?
14:36 C'est que la Reine court un grand danger dans cette maison.
14:38 Pour l'amour du ciel, Madame, sortons.
14:40 Enfin, allez-vous me dire.
14:42 Pensez-vous qu'on vous ait reconnue ?
14:44 Oh, sûrement pas.
14:46 Aussi, je n'ai pas l'intention de partir.
14:48 Qui que vous soyez, Madame, je vous en conjure.
14:50 Aidez-moi à convaincre la Reine de fuir cette maison.
14:52 Dès que vous serez saine et sauve,
14:54 je vous promets de m'expliquer.
14:56 Sans doute vaut-il mieux partir,
14:58 puisqu'en effet, de toute façon, nous avons manqué l'essentiel.
15:00 Bien, bien, allons-nous-en.
15:04 Merci, Madame.
15:06 Venez vite.
15:08 Ah, ah.
15:10 Eh bien, monsieur Réto de Villette,
15:32 pour vous qui êtes journaliste,
15:34 vous avez trouvé ce soir un beau sujet d'article.
15:36 Comment cela ?
15:38 Voulez-vous que je vous en donne le sommaire ?
15:40 Vous pourriez écrire ceci.
15:42 Du danger qu'il y a de naître sujet d'un royaume
15:44 dont le roi est gouverné par la Reine
15:46 et la Reine gouvernée par ses crises.
15:48 Et la Bastille ?
15:54 Elle n'est pas faite pour les chiens.
15:56 Et les anagrammes, ils sont faits pour les chiens, peut-être ?
15:58 Aucun censeur royal ne peut vous empêcher
16:00 de raconter l'histoire du prince Silou
16:02 et de la princesse Éteignotena,
16:04 souverain de Narfek.
16:06 Mais, mon cher monsieur,
16:10 c'est vous qui devez raconter cela.
16:12 Hélas, je ne suis pas doué pour la littérature.
16:14 J'ai quelques idées, mais mon talent s'arrête là.
16:16 Avouez pourtant qu'un chapitre
16:18 intitulé "Des crises de la princesse Éteignotena"
16:20 chez le fakir Remsem,
16:22 cela ferait du bruit dans les salons.
16:24 Votre idée commence à me plaire.
16:28 À combien tirez-vous
16:30 vos petits pamphlets d'habitude ?
16:33 Deux mille.
16:35 Voici cinquante loués.
16:38 Tirez Éteignotena à six mille.
16:40 Monsieur, je veux savoir le nom
16:51 d'un si généreux commanditaire.
16:53 Vous le saurez plus tard.
16:55 Un portefeuille viendra prendre chez vous de ma part
16:57 mille exemplaires,
16:59 que je vous paierai mille livres.
17:01 Il ne vous faudra pas plus d'une nuitaine, je pense.
17:03 Pas plus de soixante-douze heures, monsieur.
17:05 J'y travaillerai jour et nuit.
17:07 Il faut que ce soit très amusant, n'est-ce pas ?
17:09 Très amusant !
17:11 À rire jusqu'aux larmes,
17:13 et même jusqu'au sang.
17:15 Datez votre publication de Londres, bien sûr.
17:17 Adieu.
17:19 Monsieur Réto de Villette.
17:21 Je suis votre serviteur.
17:23 Marais de Falmousse,
17:39 douze pieds.
17:41 Fauet,
17:43 douze pieds, six pouces.
17:45 Marais de Belle-Eau.
17:47 Puis-je pénétrer, mon frère ?
17:49 Entrez,
17:51 monsieur le comte de Provence.
17:53 Je vous dérange ?
17:55 Non.
17:57 Si vous avez quelque chose
17:59 d'intéressant à me dire.
18:01 Oh !
18:03 Une médisance de plus ridicule.
18:05 Contre moi ?
18:07 Contre la reine ?
18:09 Prophète !
18:11 Mon frère,
18:13 on dit que la reine a découché
18:15 il y a trois jours.
18:17 Ce serait bien triste
18:19 si cela était vrai.
18:21 Dieu merci,
18:23 cela n'est pas vrai.
18:25 Quoiqu'en dise un pamphlet
18:27 abject,
18:29 une main inconnue
18:31 a déposé chez moi
18:33 cette ignominie la nuit dernière.
18:35 Je viens vous la montrer,
18:37 car il me faut absolument
18:39 une lettre de cachet
18:41 contre son auteur.
18:43 L'écrise de la princesse
18:45 Etignotena
18:47 chez le faquis
18:49 Remsem.
18:51 Qu'est-ce que cela signifie ?
18:53 Etignotena.
18:55 Remsen.
19:07 Silou.
19:13 Silou.
19:15 Roi
19:19 de Narfec.
19:21 Antoinette
19:35 Nesmer.
19:37 Louis,
19:39 roi de France.
19:41 On voit que vous êtes de toute première force
19:43 au jeu des anagrammes,
19:45 vous-même, mon frère.
19:47 Oh !
19:49 Mais je vous laisse lire,
19:51 et décidez ensuite
19:53 des mesures qui s'imposent.
19:55 À mon humble avis,
20:01 le coupable doit être frappé
20:03 avec la dernière sévérité.
20:05 Il y va de l'honneur du roi
20:09 à la mort du roi.
20:11 Monsieur Réteau-de-Villette, sans doute ?
20:37 Oui.
20:39 Messieurs, je viens remplir une obligation
20:41 qu'une personne de grande qualité
20:43 envers vous.
20:45 Vous êtes l'envoyé du comte de Caliostro.
20:47 Je suis soulagé de vous voir.
20:49 L'Auvergnat est venu
20:51 chercher les mille exemplaires de monsieur le comte
20:53 pour les porter à Renault-Saint-Gilles,
20:55 mais il n'avait pas l'argent.
20:57 Donc je m'inquiétais du règlement.
20:59 À tort, puisque vous voici.
21:01 Vous avez raison.
21:03 On ne s'inquiète
21:05 jamais assez,
21:07 surtout quand on fait ce genre de travail,
21:09 plein d'incertitudes et de dangers.
21:11 Je vous envis,
21:15 cela dit,
21:17 de faire un aussi joli métier,
21:19 l'écrise de la princesse
21:21 et des lieutenants
21:23 chez le fakir Remsen.
21:27 C'est bien vous, l'admirable auteur ?
21:29 L'admirable publicateur,
21:31 pour vous servir.
21:33 Je vais aller vers le fond de ma pensée, moi, monsieur.
21:35 Celui qui a écrit ceci
21:37 est un misérable,
21:39 une canaille
21:41 et un lâche.
21:43 Monsieur ?
21:45 Oui, misérable folliculaire.
21:47 J'ignore quelles sommes tu espérais pour salaire,
21:49 mais tu vas recevoir un millier de coups de bâton.
21:51 Non, si !
21:53 Vous avez bien raison de te méfier.
21:55 Retenez-le !
21:57 Laissez-moi passer, monsieur.
21:59 Rassurez-vous, je le tiens.
22:01 Lâchez-moi !
22:03 Tu veux que je t'étrangle ?
22:05 Coquin !
22:07 Menteux, nous mettre à l'abri.
22:09 Nous serons plus à l'aise pour parler à ce buteur.
22:11 Mais excusez-vous,
22:19 vous n'allez quand même pas m'égorger.
22:21 Permettez que j'interroge un peu notre ami,
22:23 monsieur de Maison-Rouge.
22:25 Mieux votre aise, monsieur de Charny.
22:27 Merci.
22:29 Tu le sens le tort de cette infamie.
22:31 Je ne suis pas un délateur.
22:33 Mille exemplaires de ce pamphlet ont été achetés par le comte de Cagliostro
22:35 et portés chez lui, Renaud Saint-Gilles.
22:37 Le comte ne m'a pas encore payé.
22:39 Ah ! Eh bien, je vais te payer à sa place.
22:41 C'est terminé.
22:55 À vous, chevalier.
22:57 Non.
22:59 Il en tient assez,
23:01 et je préfère votre vengeance.
23:03 Oh, messieurs !
23:09 Pitié ! Vous me ruinez !
23:11 Quelle chance !
23:25 Ma voiture est là, qui m'attend.
23:27 Puis-je vous déposer quelque part ?
23:29 Je m'en voudrais l'abuser de votre temps.
23:31 Vous voulez rire.
23:33 Après vous.
23:35 Vous êtes trop bon.
23:37 Je vous ai pas demandé où je devais vous déposer.
23:59 Rue 9, Saint-Gilles.
24:01 Voyez la coïncidence.
24:03 C'est également là que je me rends.
24:05 On m'a dit que c'était la demeure du comte de Cagliostro.
24:07 Oui, je vais chez lui.
24:09 La coïncidence est de plus en plus amusante.
24:11 Je prends chez le même individu.
24:13 Tiens.
24:15 Je ne sais pas quelle est votre intention à son égard,
24:19 mais la mienne est de le tuer.
24:21 Moi, j'ai simplement l'intention de lui passer mon épée au travers du corps.
24:23 Nous ne pouvons pas lui tomber dessus à deux.
24:25 Je vais lui donner un coup de main.
24:27 Je vais lui donner un coup de main.
24:29 Nous ne pouvons pas lui tomber dessus à deux.
24:31 Ce serait contre toutes les règles de l'honneur, M. Charney.
24:35 Tout à l'heure, je vous ai abandonné le publicateur.
24:39 Fayez donc la bonté de me confier l'inspirateur.
24:41 Oui, vous m'avez laissé donner les coups de bâton
24:43 pour mieux vous réserver les coups d'épée.
24:45 Absolument. Et sur ce point, je dois vous dire que ma décision est irrévocable.
24:49 Et je ne vous demande pas de la révoquer,
24:51 car je n'ai pas l'intention de changer la mienne.
24:53 Monsieur, je suis en désespoir.
24:55 Je tiens essentiellement à me présenter le premier.
24:58 Tout ce que je puis faire pour vous, monsieur,
25:01 est de tirer la chose avec vous à pile ou face.
25:03 Non, merci, monsieur.
25:05 Je ne suis pas heureux à ce jeu-là.
25:08 Il reste un moyen de nous entendre, monsieur.
25:14 Et lequel, monsieur?
25:16 Avant de passer chez le comte de Cagliostro,
25:19 passons par le bois de boulogne.
25:21 Celui qui en sortira vivant pourra tuer le comte tout à son aise.
25:24 Vous avez une solution qui m'enchante.
25:26 J'ai longtemps vécu à la campagne.
25:28 Et l'air des bois m'a toujours réussi.
25:32 Au phare! Au bois de boulogne!
25:39 Au phare! Au bois de boulogne!
25:42 A tout autre que vous, chevalier, je dirais un mot d'excuse.
26:05 Nous voilà bons amis.
26:08 Il y a un brave qui rentre d'Amérique.
26:11 Et moi, au brave marin qui a conservé le sévère au roi de France,
26:16 je ne puis dire que ceci.
26:22 Faites-moi l'honneur de vous mettre en garde.
26:25 Êtes-vous certain que nous touchions à la véritable cause de notre querelle?
26:28 Non, monsieur.
26:29 Mais il y a un nom illustre que l'honneur nous défend de prononcer.
26:34 Êtes-vous prêt?
26:36 Je vous suis.
26:39 Puis-je vous demander pourquoi vous me ménagez ainsi, monsieur?
27:02 Monsieur, la véritable cause de notre querelle est que vous l'avez cherchée.
27:06 Et que c'est une querelle de jalousie.
27:09 Le reproche est mérité. Je suis dans mon tort.
27:14 Et je vous présente mes excuses.
27:18 Les voici.
27:21 Vous êtes un vrai chavalier.
27:29 Oui.
27:31 Ah, vous voulez faire le généreux avec moi.
27:43 Cela vous grandirait aux yeux de certaines dames de la cour, sans doute.
27:46 Monsieur, vous voulez tuer Cagliostro pour plaire à cette dame,
27:49 et me tuer moi par le ridicule pour lui plaire encore davantage.
27:52 Pas moins de trop, monsieur.
27:54 Je ne vous connais pas si bon, je croyais.
27:57 Je vous connais bien.
28:00 Il me semble que je suis blessé.
28:21 Si je vous tue, c'est donc moi qui aurais le beau rôle.
28:25 C'est stupide.
28:27 Vous aurez été blessé sans cause, mon profil.
28:31 Vous m'avez aidé donc à ce point.
28:53 Vous voilà satisfait, je pense.
28:56 Mais ça, on est jeté, nous sommes ennemis.
29:07 Merci.
29:11 Je crois que je pourrais aller jusqu'à ma voiture.
29:16 La pression est légère.
29:20 Je serai vite guéri.
29:23 Et alors ?
29:24 Et alors, je suis sûr que je ne me battrai plus jamais avec vous.
29:29 [Musique]
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29:58 [Musique]
30:04 [Musique]
30:07 [Musique]
30:13 Monsieur le lieutenant de police, expliquez-moi comment on peut à Paris,
30:24 publier de Paris la famille contre la reine ?
30:26 Nous connaissons l'auteur, Sire.
30:28 Un gastier de deuxième ordre, nommé Rétaud de Villette.
30:32 L'ordre décroût est tout préparé.
30:34 Mais non exécuté.
30:35 Je peux me retirer, mon frère ?
30:37 Restez, puisque vous êtes venu.
30:39 Parlez vite et net, monsieur de Crône.
30:42 À la vérité, Sire, peut-être vaut-il mieux payer le gastier,
30:48 et l'envoyer se faire prendre ailleurs.
30:50 Il semble bien que les faits qu'il rapporte soient dans leur ensemble.
30:57 Exact.
31:00 La reine est allée chez monsieur Mesmer.
31:02 Je sais, elle me l'a avoué.
31:04 C'est un malheur, mais elle n'est pas perdue pour cela.
31:06 Sire, la reine chez Mesmer,
31:10 au milieu de gens équivoques,
31:12 qu'attire les prétendus miracles de ce charlatan ?
31:15 La reine seule, et en proie à une de ses fameuses crises ?
31:20 Vous vous trompez, monsieur de Crône.
31:29 La reine s'était fait accompagner,
31:32 et elle n'est même pas entrée dans la salle où se trouve le célèbre baquet.
31:36 Mais Sire, mes agents l'ont vue.
31:39 Ils ont noté tous ces faits.
31:41 La parole de la reine ne vaut-elle pas celle de vos agents,
31:46 monsieur le lieutenant de police ?
31:48 Certes, monseigneur.
31:51 Il y a là simplement un fait que je ne puis m'expliquer.
31:55 Monsieur de Crône,
31:57 vos agents certifient que la reine était seule.
31:59 Ah oui, Sire.
32:00 La reine, elle, affirme qu'une personne l'accompagnait.
32:02 Une personne du sexe féminin ?
32:07 Une personne en qui la reine place une confiance absolue,
32:14 et que toute la cour partage, à commencer par moi,
32:17 mademoiselle Andrée de Tavernay.
32:26 Ah, mon cher chevalier !
32:28 Tu tombes à pic. Je suis de très bonne humeur.
32:31 Contrairement à toi, ce qu'il paraît...
32:35 Mon père...
32:36 Tu exagères.
32:38 Tu l'as compromis.
32:40 Mais de qui voulez-vous parler ?
32:43 Parce que tu crois que je ne suis pas au courant de vos phrases qu'au bal de l'opéra ?
32:46 Ne te fâche pas.
32:48 On t'a vu avec ton domino bleu.
32:51 C'est Richelieu qui me l'a dit.
32:53 Il y était.
32:54 Tu te rends compte ?
32:55 À 84 ans.
32:57 La reine était au bal de l'opéra ?
33:00 Non, ne fais pas l'âme, s'il te plaît.
33:02 Elle s'est découverte juste tant qu'on la reconnaisse.
33:05 Hein, ça ?
33:07 C'est une femme qui a de l'audace.
33:11 Il faut qu'elle soit folle de toi.
33:13 Mais prends garde au chalou.
33:15 Alors, tu demandes tout de suite une charge très grande pour toi.
33:20 Et pour moi, une lieutenant-générale pas trop loin de Paris.
33:23 Dans deux ans, tu me feras demander...
33:24 Assez, mon père, assez !
33:26 Mais non ! Il faut pas te le faire quand il est chaud !
33:29 Tu es plus malin que je ne pensais.
33:32 Alors, tu fais comme Potemkin, avec les favoris de Catherine la Grande.
33:36 Tu élèves ton successeur à la brochette, et au suivant, et ainsi de suite.
33:40 Eux, ils passeront, mais toi, tu resteras.
33:42 Bien joué, mon fils.
33:45 Mon successeur ?
33:48 Eh bien, Charny !
33:49 Tout le monde est au courant qu'elle est folle de lui.
33:51 Et toi, tu le ménages, tu le dorlotes.
33:54 Seulement, c'est avec toi qu'elle va au bal de l'opéra.
33:57 Bien joué, chevalier !
34:00 Monsieur, j'élève si bien mon successeur à la brochette...
34:07 que je viens de lui passer mon épée au travers du corps.
34:10 Quoi ?
34:11 Cette fois, je vais me battre ailleurs.
34:13 Et comme cette fois-ci, l'adversaire sera plus rude,
34:16 j'étais venu vous faire mes adieux.
34:19 Voilà qui est fait.
34:21 Il n'y avait vraiment qu'une tête dans la famille, la mienne.
34:33 Asseyez-vous, mademoiselle.
34:39 J'ai besoin d'un renseignement précis.
34:44 Vous êtes bien allée à Paris l'autre soir avec la Reine.
34:47 Oui, c'est...
34:49 Pardonnez-moi ces questions, mais il y a un malentendu,
34:51 et je veux savoir la vérité.
34:53 Mais je n'ai rien à dissimuler à votre majesté.
34:56 Bien.
34:58 Qu'alliez-vous donc faire à Paris ?
35:01 J'ai accompagné la Reine chez M. Mesmer, place Vendôme.
35:06 Mais non !
35:08 Mais si !
35:10 Monsieur, permettez-moi de respirer.
35:12 Car chacun sait à la cour que Mademoiselle de Tavernay ignore le mensonge.
35:18 N'est-ce pas, mademoiselle ?
35:19 Si je mentais, je mentirais mal, Sire.
35:21 Car il est plus naturel pour moi de dire la vérité.
35:24 Tant de franchise et tant de beauté à la fois,
35:28 cela n'appartient qu'aux anges.
35:31 Mais je ne mérite pas tous ces compliments, monseigneur.
35:33 Êtes-vous convaincue, monsieur le lieutenant de police ?
35:39 Votre majesté me permet-elle de poser quelques questions à Mademoiselle
35:45 pour dissiper mes dernières inquiétudes ?
35:47 C'est inutile, monsieur de Crône.
35:48 Vos agents se sont trompés, voilà tout.
35:51 Ces messieurs de la police
35:55 disent avoir vu la Reine attachée au baquet de Mesmer.
35:59 Mais c'est impossible, Sire.
36:03 À peine étions-nous dans l'antichambre qu'une femme a supplié la Reine de quitter la maison
36:07 en lui assurant qu'elle y était en danger.
36:09 Qui est cette femme ?
36:10 La comtesse de la mode valois.
36:12 C'est intrigante !
36:13 C'est menduante.
36:15 Et quel danger courait dans la Reine ?
36:17 La comtesse pensait que la présence de la Reine pouvait être mal jugée
36:21 dans un lieu où les souffrances réelles et les guérisons ridicules sont données en spectacle.
36:25 Ma foi, Madame de la mode valois avait parfaitement raison.
36:29 Et la Reine a bien fait de suivre son conseil.
36:32 Plus tadieux qu'elle y eût songé plus tôt.
36:36 Entrez, chevalier.
36:38 Non, je vous dérange peut-être.
36:51 Pas du tout.
36:52 Je vous attendais.
36:53 Vous m'attendiez.
36:54 Josèphe Barzamo ?
37:00 Vous prononcez le nom d'une personne qui n'existe plus.
37:03 Mais il y a dix ans, ici même.
37:07 Je vous le dis.
37:08 C'est un autre homme que vous avez rencontré, alors.
37:11 Mais prenez ce fauteuil, il est là pour vous.
37:14 Prêt de plaisanter, monsieur ?
37:17 Mais qui plaisante, chevalier ?
37:20 Vous deviez vous présenter chez moi quelques heures plus tôt, mais un incident vous a retardé.
37:24 Guizzo, comte de Charny, de bien soigner sa blessure, elle est plus grave qu'il n'y paraît.
37:28 Vraiment ?
37:29 Vous ne voulez pas vous asseoir ?
37:30 Vous venez me chercher que rel à propos d'une princesse qui vous tient particulièrement à cœur.
37:36 Que avez-vous donc à me dire ?
37:38 Monsieur, vous avez acheté mille exemplaires d'un pamphlet infâme dirigé contre la Reine de France.
37:44 Ils sont ici.
37:47 Je vous demande donc de me rendre raison, l'épée à la main, de l'insulte faite par vous à la Reine.
37:59 J'insulte la Reine en achetant ce pamphlet ?
38:02 Oui, monsieur.
38:04 Et vous insultez toute la noblesse de France que j'entends représenter.
38:06 Car lorsqu'on se prétend gentilhomme, on ne répand pas le mensonge et la calomnie.
38:11 Mensonge et calomnie ?
38:12 J'étais présent chez messe-mères ce soir-là, et j'ai vu la Reine, comme je vous vois, en pleine crise.
38:17 C'est faux.
38:18 Vous voulez dire que je mens ?
38:19 Non, je ne peux pas le dire, je le dis.
38:20 Monsieur, si vous ne tirez pas l'épée, vous allez vous exposer au même traitement qu'a subi le gasquet.
38:28 Des coups de canne.
38:29 Voyons un peu votre force à cet exercice.
38:31 J'en ai.
38:32 Vous pouvez maintenant tirer votre épée.
38:43 Et si vous aviez un fusil ?
38:45 Comme le jour où vous avez tué ce pauvre Gilbert aux îles d'Assaut, vous vous souvenez, quand vous l'avez enfin retrouvé pour venger votre soeur ?
38:52 Un assassinat.
38:53 Allons, défendez-vous.
38:55 Défendez-vous.
38:56 Qu'est-ce que ça, les hommes de gentilhommes ?
39:13 Ah, quand vous avez ce mot-là à la bouche, gentilhomme, vous avez tout dit, n'est-ce pas ?
39:18 Et le fusil qui vous a servi contre Gilbert, c'était donc une arme de gentilhomme ?
39:23 Et qu'est-ce qu'un gentilhomme ? Un être supérieur ? Alors il lui faudrait la raison, la force, la science.
39:28 Mais m'écoutez-vous, enfin.
39:30 Vous m'avez anéanti, monsieur.
39:34 Vous vous sentez-vous mieux ?
39:52 Avouez donc, chevalier, que vous m'avez cherché une querelle sans fondement.
39:57 Non. C'est un principe sacré qui m'a conduit chez vous. La défense de la monarchie.
40:03 Vous qui avez traversé les mers pour défendre une république.
40:07 Très bien.
40:08 Je suis venu chez vous pour venger la reine, car Dieu commande qu'on protège les faibles.
40:17 Une reine ? Vous appelez cela un être faible ?
40:20 Vous êtes un mauvais génie, monsieur.
40:22 Pourquoi ? Parce que je défends l'humanité quand vous défendez la royauté.
40:26 Vous marchez sur le peuple par amour pour la reine. Moi, je me foule aux pieds, votre reine, par amour pour le peuple.
40:32 Aimez donc celle qui vous dédaigne, qui vous trompe, qui vous oblie. Mais laissez-moi accomplir mon œuvre.
40:37 Si grands soient vos efforts, à vous et aux vôtres, vous ne m'empêcherez pas d'aller au beau.
40:42 Quel abîme le montrez-vous dans ?
40:44 Celui où court la monarchie. Mais vous pouvez encore l'éviter, vous.
40:48 Non. Je m'y précipiterai avant d'y voir tomber.
40:51 Mais celle que vous aimez !
40:53 Tant pis pour vous, monsieur de Maison-Rouge.
40:57 Comte, je ne sais pourquoi il m'est impossible d'avoir en vous un ennemi.
41:18 Je vous demande,
41:20 je vous supplie,
41:24 de détruire ce pamphlet qui fera souffrir une femme,
41:27 et perdra une reine.
41:29 Un chevalier !
41:32 S'ils vous ressemblaient tous, je me joindrai à eux, ils seraient sauvés.
41:37 Encore une fois, accordez-moi cette grâce.
41:44 Ils sont à vous.
41:47 Merci.
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42:42 Combien de loups avez-vous tué ?
42:47 Sept, ma chère soeur.
42:49 À cent livres la tête, j'ai gagné sept cents livres.
42:52 Monsieur le loup, qui est en train de me les compter.
42:54 Plus une tasse de chocolat que je vous compte moi, c'est en ce temps-là.
43:01 Pour ma part, je donnerai bien deux cents livres par tête de gastier.
43:06 Pas vous, ma soeur ?
43:08 C'est Provence que vous a informé ?
43:11 Bien sûr.
43:13 Vous savez qu'il veille sur votre réputation plus jalousement que sur celle de ses maîtresses ?
43:17 Enfin, vous voilà sauvé du baquet de messe-mères et de la fête du bal.
43:22 Quel bal ?
43:25 Mais le bal de l'opéra.
43:28 Qu'est-ce que cette histoire encore ?
43:31 Vous n'étiez pas au bal de l'opéra ?
43:34 Jamais.
43:36 Pardon, ma soeur, vous voulez vous amuser de moi.
43:41 Vous y étiez puisque je vous y ai vu.
43:43 C'est trop fort.
43:45 C'est ce que je me suis dit.
43:47 Mon ami, vous savez que la patience n'est pas ma principale vertu.
43:52 Je vous demande, devant mademoiselle de tavernet,
43:55 de me retirer ce que vous venez de dire.
43:58 Enfin, ma soeur, j'étais avec Richelieu et Calonne quand vous avez ôté votre masque un instant.
44:03 J'ai couru vers vous, mais le domino bleu qui vous donnait le bras vous a entraîné.
44:06 Vous me rendez folle.
44:08 Quelle heure était-il, s'il vous plaît ?
44:10 Entre deux et trois heures du matin.
44:12 André, la reine et moi sommes rentrés directement de chez messe-mères à Versailles.
44:16 Nous étions ici à minuit et demi.
44:19 Mais nous sommes tous fous, alors.
44:22 Et votre frère aussi, mademoiselle ?
44:25 Mon frère était au bal de l'opéra.
44:28 Mais parfaitement.
44:30 Quant au domino bleu qui vous donnait le bras,
44:33 tout le monde a pensé que c'était le neveu du baillet de Suffren.
44:36 Le comte de Charny ?
44:38 Charny, oui.
44:40 Bien, nous allons chez le roi.
44:46 Va chercher votre frère, trouvez le comte de Charny.
44:49 Nous verrons bien à la fin lequel de nous se moque de l'autre.
44:52 Je suis heureux qu'on vous ait enfin trouvés.
45:12 La reine vous cherche partout.
45:14 Venez vite.
45:16 Dans votre état, vous êtes fous.
45:18 Je vous en prie.
45:20 Êtes-vous capable de dire la vérité, monsieur de Maison Rouge ?
45:46 Je me crois incapable de mentir.
45:49 Dites-nous donc, franchement,
45:53 si vous m'avez vu au bal de l'opéra.
45:56 Oui, madame, entre 2 et 3 heures du matin.
46:02 Et vous, monsieur de Charny ?
46:09 Il paraît que vous m'accompagnez dans le domino bleu.
46:13 Je n'accompagnais personne, madame.
46:15 Et j'étais en domino rouge.
46:17 J'ai reconnu la reine lorsqu'elle a ôté son masque,
46:22 l'espace d'un instant.
46:24 Mais ce n'est pas vrai, sire.
46:31 Ils se trompent tous.
46:36 Vous vous trompez, monsieur de Charny.
46:44 C'était samedi, ce bal, n'est-ce pas ?
46:46 Oui, ma sœur.
46:48 Eh bien, que je fais samedi ?
46:53 Samedi, madame.
46:55 Samedi, messieurs.
46:57 Mais oui, samedi, mon frère.
46:59 Mais il suffit de poser la question à votre femme de chambre.
47:02 Elle se rappellera bien vers quelle heure je suis entré chez la reine.
47:05 Il était 1 heure du matin.
47:07 Je vous aussi.
47:11 Eh bien, messieurs, il faut que nous achetions tous des lunettes.
47:14 Sire, je vous baise les mains.
47:16 Allons voir les chiens, Charles.
47:18 Venez avec moi, mon frère. J'ai quelque chose d'important à vous dire.
47:22 Est-ce que vous n'accompagnez pas le condatoire, monsieur de Maison Rouge ?
47:38 Que croirait-on qu'il se passe de si misérables choses à la Cour de France, monsieur ?
47:41 Comme je vous envie de courir les océans.
47:49 On nous parle de la cruauté des flots et pourtant, voyez,
47:52 le soleil et le froid vous ont meurtris,
47:55 les Anglais vous ont envoyés leurs mitrailles,
47:57 mais vous êtes sains et saufs.
47:59 Madame, je...
48:00 Ah, bénissez vos ennemis qui ne vous menacent que de mort.
48:02 Pour moi.
48:04 Chaque tempête de calomnie abrège ma jeunesse.
48:07 Je dois courber la tête comme une coupable devant mes amis, eux-mêmes,
48:10 pour venir d'assister à ce spectacle effrayant.
48:12 Ah, mon Dieu !
48:14 Qu'ai-je fait pour attirer toute cette haine sur moi ?
48:19 Que cavez-vous ?
48:22 Il fait trop chaud.
48:23 André, ouvrez la fenêtre.
48:25 Oui, madame.
48:27 Madame, c'est que je...
48:28 dois prendre mon service auprès de monsieur de Suffren à deux heures et...
48:32 à moins que la reine ne m'ordonne de rester.
48:35 Nous savons ce que c'est qu'une consigne.
48:37 Vous êtes libre.
48:39 Il ne me croit pas, André.
48:41 Il est bien.
48:44 Il est bien.
48:46 Il est bien.
48:48 Il est bien.
48:50 Il est bien.
48:52 Il est bien.
48:54 Il est bien.
48:56 Il est bien.
48:58 Il est bien.
49:00 Il est bien.
49:02 Il est bien.
49:04 Il est bien.
49:07 Il croit que le roi est venu à mon secours.
49:09 Je veux pourtant qu'il me croit, au moins lui.
49:13 Voyez, mon frère, cet homme a perdu connaissance.
49:29 Jarnine, allez chercher un docteur.
49:31 Une blessure ?
49:36 Une blessure ?
49:37 Diable !
49:39 Les lèvres sont fraîches.
49:46 Le sang vermeille.
49:49 Cette blessure n'a pas 24 heures.
49:51 Sire...
49:56 Le ciel m'envoie prêt pour vous porter secours, comte.
49:59 Vous avez la mêlée à une blessure.
50:02 Ce n'est rien, sire.
50:04 C'est juste une vieille grattignure qui s'est ouverte ce matin à la salle d'armoque.
50:08 Comme votre majesté me permette.
50:11 Cet homme-là n'est pas en état de rentrer chez lui.
50:20 Je veux que l'officier qui nous a conservé le sévère reçoive les meilleurs soins.
50:23 Conduisez-le chez le docteur Louis.
50:25 Il restera versat jusqu'à sa complète guérison.
50:27 Doucement, s'il vous plaît.
50:32 Je m'intéresse personnellement au sort de ce gentilhomme.
50:34 Ne craignez rien, sire.
50:36 Je suis sûr que ce beau marin sera vite survié.
50:41 Une telle femme peut-elle accepter l'amour d'un tel homme sans se compromettre définitivement ?
50:48 André, désespéré, pourra-t-elle endurer en silence une telle souffrance ?
50:54 Est-ce bien la femme qu'il adore que Charny aperçoit la nuit dans le parc de Versailles
50:59 en compagnie du cardinal de Rohan ?
51:01 Peut-on croire en la parole de la reine de France et à l'aveu d'une passion partagée ?
51:04 Actionnée par Calliostro, la fatale machine va-t-elle se mettre en marche ?
51:09 Vous le saurez dans le prochain épisode de la Conteste Charny.
51:13 Sous-titrage ST' 501
51:15 *Musique classique*
51:18 *Musique classique*
51:21 *Musique classique*
51:24 *Musique classique*
51:26 *Musique classique*
51:36 *Musique classique*
51:42 *Musique classique*
51:51 *Musique classique*
51:53 *Musique classique*
52:03 *Musique classique*
52:11 *Musique classique*
52:18 *Musique classique*
52:20 *Musique classique*
52:28 Sous-titrage Société Radio-Canada

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