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00:009h-11h, le Club de l'Été.
00:04Merci d'être avec nous ce matin Michel Bougenat, vous êtes au téléphone puisque vous êtes en direct de Ramatuel dans le Var.
00:10Vous êtes un petit peu occupé là-bas en ce moment.
00:19Jusqu'au 12 août, ce soir il y a Roberto Alagna qui chante, c'est la dernière soirée de la partie classique du festival.
00:28Et avoir Roberto Alagna ici à Ramatuel, c'est un événement important quand même.
00:32Accompagné par Yvan Castart au piano.
00:34Exactement. Et demain, c'est Christophe Maé qui fait l'ouverture de ma partie à moi on va dire.
00:42La partie théâtre ?
00:44Oui, mais c'est vrai que le début est toujours angoissant. Le début du festival, moi ça fait 18 ans que depuis la mort, hélas, de Jean-Claude Brialy,
00:54qui est tout à fait injuste comme toutes les morts d'ailleurs, et il nous manque beaucoup.
01:01Mais depuis que j'ai pris la direction artistique, le début on est toujours angoissé. Toujours, toujours, toujours angoissé.
01:09D'autant plus pour une 40e édition, pour une édition anniversaire ou pas plus que les autres années ?
01:14Bien sûr, parce qu'il y a des surprises.
01:17Tous les soirs, d'habitude je suis tout seul, d'accord ? Je présente, je parle des amis de Ramatuel.
01:25Là, tous les soirs, il y aura un des sociétaires de Ramatuel qui va venir avec moi présenter la soirée.
01:33J'en suis très très très très content. Et c'est tous les soirs une surprise.
01:37Donc ça, ça a demandé aussi beaucoup d'organisation. Vous savez, on est à la fois un très grand festival et un tout petit festival.
01:45C'est un endroit incroyable, vraiment incroyable. Moi, je vous dis, ça fait 18 ans que je suis là,
01:51ça fait 18 ans que je me dis mais comment ce miracle peut avoir lieu chaque année ? C'est une merveille.
01:58Surtout qu'au départ, c'était un festival qui était plutôt discret, à l'origine, au bord de la Méditerranée, au son des cigales.
02:06C'est un festival important aujourd'hui. Comment est-il arrivé à être ce qu'il est aujourd'hui, ce festival de Ramatuel ?
02:13Eh bien, moi, je vais vous dire. La première raison et la plus forte, c'est le lieu. Le lieu est magique.
02:21Vous savez, parfois, vous arrivez quelque part et vous vous sentez bien. Vous voyez ?
02:27Et vous n'avez pas envie de partir. Par exemple, si vous venez chez moi, dans ma maison...
02:31On va rester. On s'installe à la maison.
02:35Non, vous ne vous sentirez pas bien mais vous serez kidnappés.
02:38Moi, je veux bien. Si on mange bien, si on boit bien. En plus, si c'est dans le sud-est de la France, près de la Méditerranée, moi, je reste avec vous.
02:47Absolument. Mais surtout si M. Pouls vient avec des...
02:50Quand tu es chez moi, il n'y a aucun problème.
02:52Avec des caisses de rosier.
02:54Le lieu est incroyable. Le théâtre de Ramatuel, c'est la réplique du théâtre d'Épidore. Il fait 1200 places. Il est magique.
03:05La première fois que j'ai joué là, c'était en 85 ou 86, je suis sorti de scène et j'ai dit à Brialy, je reviens quand ?
03:11Il m'a dit, mais tu sors de scène. J'ai dit, oui, mais je reviens quand ?
03:15Tellement, je ne savais pas que quelques années plus tard, j'allais revenir tous les ans.
03:20Et la deuxième raison, c'est Jacqueline Franjoux qui a fait de ce festival quelque chose d'incroyable dans la relation entre le festival et les artistes et le festival et le public.
03:34Et comme il est très éclectique, c'est-à-dire qu'ici, on ne peut pas dire que c'est un festival de théâtre, on ne peut pas dire que c'est un festival de chansons,
03:44on ne peut pas dire que c'est un festival d'humoristes. C'est un festival de tout.
03:47Parce que quand il y a une scène et du public, ici, on considère, nous, que tout le monde peut jouer, tout le monde peut chanter, tout le monde peut faire rire.
03:55Et on n'a pas que des spectacles. Tous les styles sont ici.
04:01Vous voyez, par exemple, Christiane Ariali vient avec le spectacle sur Simone Veil, c'est un magnifique spectacle en hommage à Simone Veil.
04:10On va faire un lâcher d'oiseaux blancs. Ça va être très beau. Que ce soit Christophe Maé, Gérard Juniau, tout le monde vient.
04:24Sandrine Saroche, tout le monde vient ici. Et c'est ça que le public aime. C'est pour ça qu'on n'est pas classable, on est inclassable.
04:34Ramatuel est à part. Et c'est vrai que c'est un tout petit village, mais on parle de ce festival. Ce festival est très fort.
04:42Et pas seulement parce qu'il est dans le sud de la France. Vous savez, il y a des gens qui viennent ici, ils vont en camping,
04:49ils vont en vacances. La journée, ils sont à la plage. Le soir, ils sont au festival. Et chaque année, pour eux, depuis des années et des années, ils viennent.
04:57Le public, il est composé. C'est un public très populaire, à 80%. Moi, ça me fascine. Franchement, je crois connaître un peu ce métier.
05:09Mais là, depuis 18 ans, je suis fasciné par ça. Et si vous étiez là, vous seriez fasciné aussi.
05:15M. Pouls, on le mettrait dans un placard avec les provisions pour ne pas qu'il s'échappe.
05:20Vous inquiétez pas, moi, je peux apporter à boire. On peut boire un petit coup pendant le spectacle ou c'est pas possible ?
05:26Non, ça, on n'a pas le droit.
05:28Non, ce sera avant ou ce sera après. Sandrine Saroche, vous avez cité aussi Christophe Maé, Christina Réali.
05:34Jean-Marc Juniau, Michel Loeb.
05:36Michel Loeb, vous montrez également sur scène. On va en parler dans un instant avec vous, Michel Boujna, puisqu'on vous retrouvera aussi sur scène.
05:41Adieu les magnifiques soirées de clôture du festival Dora Mathuel.
05:45Restez avec nous, vous écoutez Le Club de l'été et on est ensemble jusqu'à 11h.
05:58Le Club de l'été avec, à mes côtés, Olivier Pouls, Olivier Guenec et avec notre invité Michel Boujna en direct du Var depuis le festival Dora Mathuel.
06:07Vous êtes le directeur artistique, il se tient jusqu'au 12 août dans un cadre absolument sublime et avec une programmation comment ?
06:13On est invité, bien sûr.
06:15On est invité même chez Monsieur Boujna.
06:17Oui, oui, exactement, je me souviens.
06:19On a noté avec une programmation impressionnante et on l'entend, et notamment MC Solard. Olivier ?
06:25Oui, alors, cette programmation hyper éclectique, comment est-ce que vous la mettez en place ?
06:29C'est vous qui allez voir pendant toute l'année des dizaines et des dizaines de spectacles.
06:33Vous vous faites valider par Jacqueline Franjou.
06:35On vient toquer à la porte en disant est-ce qu'il n'y aurait pas une petite place pour moi ?
06:38Comment ça se passe pour organiser une programmation comme ça ?
06:41On a d'abord une chance formidable, c'est que les artistes adorent ce festival.
06:45Ils vont bien croire.
06:46Donc ils sont assez contents qu'on vienne voir leur spectacle.
06:49Ensuite, Jacqueline Franjou et moi, on va voir les spectacles, on s'en parle.
06:53Et on essaye toujours de trouver cet équilibre éclectique, je dirais, ou ce déséquilibre harmonieux.
07:00Évidemment, on peut se tromper.
07:05Évidemment, on n'est pas Dieu le père dit Dieu la mère.
07:10Mais on essaye d'abord de prendre des artistes qu'on aime, et ça c'est très très important.
07:16Des artistes qui aiment le festival, ça aussi c'est très important.
07:20Et comme ça, de passer d'un style à l'autre en montrant que le spectacle vivant,
07:26c'est plein de choses différentes.
07:29C'était ça l'idée.
07:30C'était de montrer que le spectacle vivant aujourd'hui,
07:34c'est des dizaines et des dizaines de choses différentes.
07:37Donc trouver cet équilibre-là, c'est à chaque fois un pari et à chaque fois c'est un bonheur.
07:42Parce que, vous savez, je vais vous raconter une histoire.
07:45J'étais à un concert avec ma fille, il y a quelques années.
07:49Et devant nous, il y avait Christophe Maé qui venait d'exploser, d'accord ?
07:54Et ma fille me dit, ah j'adore, c'est Christophe Maé.
07:57Pourquoi tu ne lui dis pas de venir à Aramatuelle ?
07:58J'ai dit, mais enfin, il fait 6000, 7000 places.
08:01Elle me dit, qu'est-ce que tu risques ?
08:03Alors je lui tape sur l'épaule, il se retourne vers moi et me fait,
08:05est-ce que je peux venir à Aramatuelle chanter ?
08:10Est-ce qu'il reste des places ?
08:11Il sera là demain, oui.
08:13Il fait l'ouverture.
08:14Et c'est un moment magnifique.
08:17Je suis dans un bateau qui risque de couler d'ailleurs, une année en Corse.
08:24Il y a un autre bateau qui arrive.
08:26Sur l'autre bateau, il y a Mathieu Chédid, d'accord ?
08:30Et on se dit bonjour.
08:31On se dit bonjour, il vient, on commence à boire.
08:34Mais avec modération.
08:35Toujours.
08:36Au bout de la 32ème bouteille.
08:39Avec modération, toujours.
08:43Je lui dis, pourquoi tu ne viendrais pas à Aramatuelle ?
08:46Mathieu Chédid, il ne fait pas des salles de cette taille-là, vous voyez ?
08:49Et bien, il est venu.
08:50Et c'était une merveille, une merveille ce concert.
08:54Donc, c'est Michel Bouquet.
08:56J'ai tellement de mémoire autour de ce festival, vous imaginez ?
09:00Donc, ce qui fait cette harmonie-là, c'est beaucoup d'amour en fait.
09:05Beaucoup d'amour de cet endroit.
09:07Je reprends la question d'Olivier, est-ce qu'il reste des places Michel Bujna ?
09:10Il reste toujours des places.
09:12Il faut téléphoner, aller sur les sites internet.
09:15On en garde toujours pour le dernier moment.
09:18Mais c'est vrai que c'est un festival qui a beaucoup de succès.
09:23Il a une grande renommée.
09:24Et nous sommes toujours en ligne avec Michel Bujna.
09:26Vous êtes dans le Var, Michel, pour le festival d'Aramatuelle.
09:29La 40e édition qui a commencé lundi et qui dure jusqu'au 12 août.
09:47La voix de Christophe Maé qui sera demain soir sur la scène du festival d'Aramatuelle.
09:53On en a parlé avec vous, Michel Bujna.
09:55Il fait partie de cette très belle programmation.
09:58Vous en faites partie également, Michel Bujna,
10:01puisque vous allez monter sur scène le dernier jour pour Adieu, les Magnifiques.
10:06Vous rendez hommage à vos personnages mythiques,
10:09créés en 1984 et qui vous ont fait connaître en 1984.
10:13C'est magnifique.
10:15Oui, absolument.
10:16Ces trois grands-pères qui ne veulent pas qu'on les oublie.
10:20Tout simplement, je pense qu'on ne peut pas savoir où on va si on oublie d'où on vient.
10:24Et c'est valable pour nous tous.
10:27J'ai rencontré des hommes et des femmes qui étaient originaires de la campagne en France
10:32et qui avaient complètement oublié leur grand-père,
10:35complètement oublié d'où ils venaient, complètement oublié la relation à la terre.
10:38Et en fait, ils étaient perdus.
10:41On ne peut pas oublier ses racines.
10:44C'est pour ça que j'ai fait ce spectacle.
10:45Mais contrairement à l'ambiance que je crée en disant ça,
10:50c'est très drôle.
10:51C'est drôle, mais vous nous promettez quand même de l'émotion.
10:54C'est mon style.
10:56Je n'y peux rien.
10:57Il y a des moments donnés où je pleure de rire
10:59et il y a des moments donnés où je ris de pleurs.
11:02Je ne peux pas faire autrement.
11:04Mais on rit encore plus fort quand on a été touché autrement
11:10et on pleure très fort quand on a ri beaucoup.
11:13C'est ce mélange-là qui me touche et qui me fait bouger beaucoup.
11:18Vraiment.
11:19Est-ce que vous aimeriez voir ces personnages vivre leur propre destin
11:23sur scène avec vous, mais peut-être au cinéma ou à la télévision ?
11:28Un de mes rêves aujourd'hui, c'est de faire l'adaptation des Magnifiques au cinéma.
11:33Je suis en train d'y travailler parce que c'est la seule manière pour moi
11:37de leur donner qu'ils soient pérennes.
11:39Comme ça, le cinéma, après, ça reste.
11:42Je les aime tellement.
11:44Puis en même temps, le problème, c'est que j'ai tellement d'envie aussi autres.
11:48Je vais jouer la nouvelle pièce d'Ivan Kalberak,
11:52qui a écrit « La Dégustation », « L'étudiante » et « Monsieur Henri ».
11:57Toutes ces pièces qui étaient formidables.
11:59Je vais jouer Dandin de Molière, parce que depuis que j'ai joué la Var,
12:03ça a été un moment important.
12:05J'ai envie de faire plein de choses que je n'ai pas toujours eu le temps de faire
12:10parce que j'étais pris dans cette aventure du one-man-show depuis des années.
12:14Et c'est une drogue.
12:17La scène, oui, j'imagine.
12:19C'est une très belle aventure, elle est magnifique.
12:23Parce que c'est une très belle aventure que de rendre très populaire « Trois Grands Pères ».
12:27J'espère qu'on aura l'occasion à nouveau d'en parler ensemble, Michel Boujna.
12:38Avec notre invité Michel Boujna, vous êtes en direct de Ramatuel
12:41et de votre festival, le festival de Ramatuel dans le Var.
12:44Je suis accompagnée d'Olivier Pouls dans ce club de l'été.
12:48Olivier, vous avez une requête pour Michel Boujna.
12:50Oui, Michel, si vous voulez que je vienne avec quelques bouteilles, il n'y a pas de problème.
12:54J'ai une petite contrepartie à vous demander.
12:56La dernière fois qu'on s'est rencontrés, vous m'avez raconté une blague.
12:58Je pense que vous êtes un des meilleurs raconteurs de blagues de toute la France.
13:01Vous n'avez pas une petite pour nous, là, ce matin, histoire de se détendre ?
13:04À 9h43.
13:08On vous cueille.
13:11Alors...
13:13Attendez...
13:15Prenez votre temps.
13:17Bon, alors...
13:19J'essaie d'en choisir une qui n'est pas trop longue
13:21parce que vous n'avez pas toute la matinée, non plus.
13:23J'adore rêve, croyez-moi.
13:25Moi, j'adore la nuit quand on roule entre deux spectacles
13:30raconter à mon équipe des histoires drôles
13:32et il me supplie de la finir.
13:34Avant d'arriver.
13:36Et je la rallonge tout le temps.
13:38Bon, c'est deux types, elle est très connue, mais je l'adore.
13:40Ces deux types, ils se croisent.
13:42Il y en a un qui a une Rolls magnifique
13:44et l'autre, il arrive avec une voiture d'une marque indéfinie
13:46qui a 250 millions de kilomètres.
13:48On se demande comment il peut rouler
13:50et il lui dit, mais qu'est-ce que tu fais dans cette voiture pourrie ?
13:52Il fait, t'as rien compris.
13:54Viens voir.
13:56Il ouvre le coffre à l'arrière
13:58et dans le coffre, il y a un génie qui est là.
14:00Comme dans Aladdin.
14:02Et il lui dit, regarde bien.
14:04Génie, fais-moi des spaghettis merguez.
14:06Et le génie fait, pas de problème.
14:08Il claque des doigts, spaghettis merguez.
14:10Le type lui dit, c'est extraordinaire.
14:12Écoute, vends-moi ta voiture pourrie.
14:14Il dit, non, non, non.
14:16Je t'en supplie, voilà tout ce que tu veux.
14:18Et je te donne la Rolls en plus.
14:20À la fin, il lui dit, ok.
14:22L'autre, il rentre chez lui avec la voiture pourrie.
14:24Il y a sa femme qui le voit.
14:26Il fait, qu'est-ce que tu fais avec cette voiture pourrie ?
14:28Il fait, attends, tu vas voir.
14:30C'est pas n'importe quoi.
14:32Il ouvre le coffre et il lui fait,
14:34pour ma femme, fais-moi une rivière de diamants.
14:37Je fais que les spaghettis merguez.
14:43Formidable.
14:45J'aime beaucoup ces histoires.
14:47Vous savez quoi, en fait, c'est les blagues les plus simples
14:49qui sont les plus drôles
14:51et qu'on aime surtout quand elles sont racontées par vous.
14:53Michel Boujina,
14:55vous êtes le directeur artistique de ce festival de Ramatuel
14:57qui se tient en ce moment dans le Var
14:59jusqu'au 12 août
15:01avec une programmation assez incroyable.
15:03Est-ce que vous avez le temps d'assister à tous les spectacles du festival ?
15:05Bien sûr, tous les soirs, je suis là.
15:07Tous les soirs, je suis sur mon balcon,
15:09comme ça, je vois le public, je vois le spectacle en même temps.
15:11Je surveille tout
15:13et c'est très important
15:15et même pour les artistes,
15:17c'est très important qu'ils savent que je suis là.
15:19Moi, vous savez, quand je joue dans un théâtre
15:21et que le directeur, il n'est pas là,
15:23je suis malheureux.
15:25Parce que c'est lui qui m'a engagé.
15:27Nous, on est très, très, très proches
15:29des artistes
15:31et c'est très, très important.
15:34Et d'ailleurs, c'est pour ça que Jacqueline Franjoux
15:36veut que ce soit un artiste qui soit directeur artistique
15:38du festival parce que
15:40entre artistes, on se comprend,
15:42on peut se parler, on connaît les doutes,
15:44on connaît les angoisses, on connaît la peur
15:46parce que
15:48la peur est vraiment
15:50l'ami du bien dans ce métier.
15:52Il faut qu'on ait peur pour bien le faire
15:54mais on connaît les problèmes que ça peut poser
15:56donc on n'est jamais étrangers
15:58à toutes les angoisses
16:00et Dieu sait s'il y en a quand on va monter sur scène
16:02dans un lieu qui est mythique aujourd'hui.
16:04Vous êtes encore pris par le stress ?
16:06Vous, quand vous montez sur scène,
16:08vous vous présenterez à Dieu les Magnifiques le 12 août ?
16:10Bien sûr. Vous ne connaissez pas l'histoire du jeune acteur
16:12qui va voir Jouvé et qui fait « Moi, maître,
16:14je n'ai jamais le trac » et Jouvé lui répond
16:16« Vous inquiétez pas, ça viendra avec le talent ».
16:22Si le talent se mesure à la peur,
16:24je suis un génie.
16:26Hélas, il n'y a pas que ça qui joue.
16:28Mais c'est évidemment très important
16:30parce qu'on ne peut pas
16:32rentrer sur scène
16:34en se disant
16:36« C'est gagné ». C'est parce que c'est jamais gagné.
16:38Parce que c'est toujours
16:40un moment magique,
16:42un moment incroyable. Et si on n'est pas à la hauteur
16:44de cette attente-là...
16:46Vous savez, Michel Bouquet,
16:48pour les 30 ans du festival, il était venu juste
16:50souhaiter bon anniversaire.
16:52Je vous jure que c'est vrai. J'ai passé l'après-midi
16:54à l'hôtel avec lui
16:56à répéter « Bon anniversaire ».
16:58Michel Bouquet !
17:00Et quand il était l'heure
17:02de rentrer sur scène le soir,
17:04il m'a dit « Venez avec moi ». J'ai dit « Mais Michel,
17:06vous pouvez faire n'importe quoi. Ils vous aiment.
17:08Ils vont vous applaudir. Vous pouvez même
17:10oublier ce qu'on voulait dire. Eh ben, c'est pas grave.
17:12» Il me dit « Venez avec moi,
17:14j'ai peur ». C'est magique.
17:16Et c'est une leçon
17:18sublime.
17:20Donc, c'est jamais gagné.
17:22Et quand on gagne...
17:24Vous savez, moi, je connais bien ce festival, évidemment.
17:26Je vais faire la clôture.
17:28Vous ne pouvez pas savoir les cauchemars
17:30que je fais.
17:32C'est vrai qu'on ne s'imagine pas.
17:34C'était surtout le 40e anniversaire.
17:36Et puis, ils vont me voir tous les soirs.
17:38Et en plus, à la fin, ils vont m'avoir pendant une 45.
17:40Mais ils vont me frapper à la fin.
17:42Ils en demanderont.
17:44Que Dieu vous entende.
17:50C'est un drôle de métier, vous savez.
17:52C'est Chaplin
17:54qui, dans « Lame light », dans « Les feux de la rampe »,
17:56a une phrase sublime.
17:58On lui dit...
18:00Il va rentrer sur scène à la fin du film.
18:02On lui dit « Ça va ? » Il fait « Non, ça va pas du tout. »
18:04Il dit « Je déteste ce métier.
18:06Mais je déteste aussi la vue du sang.
18:08Et pourtant, il coule dans mes veines. »
18:10Et ça résume
18:12beaucoup de choses.
18:14Et cette chose-là,
18:16elle est vraie pour Amatuel, pour tous les artistes.
18:18D'ailleurs, cette année, on a refait
18:20l'éloge. Je sais que tout le monde s'en fout.
18:22Mais si vous savez
18:24comme c'est important l'éloge.
18:26Cet endroit où
18:28on est caché,
18:30où on est protégé.
18:32Et là, cette année, on nous a refait l'éloge.
18:34C'est magnifique. Et c'est très important.
18:36Très important.
18:38Michel Bouchna, avant de vous laisser
18:40à votre festival,
18:42d'Or Amatuel, qui bat son plein.
18:44C'est une tradition dans le club de l'été.
18:46C'est le moment des grands choix de l'été.
18:48Vos grands choix. Je vous fais deux propositions.
18:50C'est soit l'un,
18:52soit l'autre. Pas de joker. Vous êtes
18:54obligés de choisir.
18:56Est-ce que vous êtes prêt, Michel Bouchna ?
18:58Oui, madame.
19:00Mère ou campagne ?
19:02Gnaouia ou Chakoucha ?
19:04J'arrive jamais à le prononcer.
19:08Quand vous connaîtrez la question, je pourrai répondre.
19:12Théâtre ou cinéma ?
19:14Théâtre.
19:16Rosé ou pastis ?
19:18La vérité ou le mensonge, Michel Bouchna ?
19:20Le mensonge, parce que
19:22c'est ça qui permet de découvrir la vérité.
19:24Ramatuel ou Saint-Paul-de-Vence ?
19:26Ah non, là, vous n'avez pas le droit.
19:30Vous n'avez pas le droit.
19:32C'est comme votre question, tout à l'heure.
19:36Bon, alors, on passe.
19:38Je vous autorise ce joker.
19:40Beurre ou huile d'olive ?
19:42L'huile d'olive.
19:44Claquette ou espadrille ?
19:48Espadrille.
19:50Soirée en famille ou entre amis ?
19:52C'est la même chose.
19:54On est bien d'accord.
19:56Est-ce que vous êtes plus original ou reprise ?
20:00Reprise, on va dire.
20:02Allez, une petite dernière.
20:04Macaron ou mocassin ?
20:06Ah non, mocassin.
20:08J'aime pas les macarons.
20:10C'était à l'été facile, la dernière pour vous, Michel Bouchna.
20:12Merci beaucoup.
20:14On dit Mloukria ou Chakoucha.
20:16Mloukria.
20:18Je vais m'entraîner.
20:20C'est le plat qui finit jamais.
20:22J'aurais aimé que ce rendez-vous avec vous
20:24ne finisse jamais dans ce club de l'été.
20:26Merci beaucoup, Michel Bouchna, d'avoir été en ligne avec nous.
20:28Vous êtes dans le Var où se tient
20:30le festival de Ramatuelle jusqu'au 12 août.
20:32Je rappelle que vous êtes le directeur artistique
20:34du festival.
20:36Vous travaillez avec Jacqueline Franjou, bien sûr.
20:38Ce soir aura lieu la clôture des Nuits Classiques
20:40avec, on l'a dit, Roberto Alagna
20:42accompagné du pianiste Yvan Kassar.
20:44La clôture commence demain avec Christophe Maé.
20:46On verra sur scène, on ne peut pas tous les citer.
20:48Et là, François Berliand et Nicolas Briançon
20:50qui rendent hommage à Jean Poiré et Michel Serrault.
20:52Christina Reali, vous l'avez dit,
20:54dans le rôle de Simone Veil.
20:56Les sœurs Séni, Emmanuel et Mathilde pour
20:58Simone Signoret et Marilyn Monroe.
21:00Junio Pérechus, c'est très familier.
21:02Alain, le festival de Ramatuelle.
21:04Michel Lêbe, Francis Huster également.
21:06Et puis vous, Michel Bouchna, pour votre spectacle
21:08Adieu les Magnifiques, en clôture.
21:10Merci encore d'avoir été avec nous sur Europe 1.
21:12Je pousse, j'arrive.
21:14Non, c'est moi qui viens.
21:16Je préfère.
21:18Je vous envie tellement d'être à Ramatuelle
21:20sous soleil alors qu'on est sous la grisaille
21:22légèrement humide de Paris.
21:24Je vous envoie plein de choses.
21:26Merci Michel.
21:28Merci à vous, merci Michel Bouchna.
21:30Et très bon festival, le festival de Ramatuelle
21:32en ce moment jusqu'au 12 août,
21:34la 40e édition. Vous restez avec nous ?