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00:00 - Le club de l'été sur Europe 1 jusqu'à 11h, vous êtes en compagnie de François Vincentelli qui a le pic bloc
00:07 - Ah ouais, j'allais y être très bien sûr.
00:09 - Il est à l'affiche de "La maîtresse de mon fils" avec Camilla Bâbre, pièce mise en scène par Nicolas Brianson, écrite par Alexis Macart, à voir au Palais des Glaces donc à Paris tout l'été.
00:18 Vous jouez Lionel, la quarantaine, père de famille divorcée, célibataire, il est convoqué à l'école de son fils de 8 ans, Dimitri, par la maîtresse de ce dernier, Madame Ribal,
00:26 un fils accusé, suite à un banal cours de dessin et à un croquis en apparence osé, d'être un peu porté sur la chose.
00:33 Une accusation d'éveil sexuel précoce qui sidère le papa, la colère n'est pas loin, on va dire que cette première rencontre est musclée, il y en aura d'autres.
00:42 Je disais que "La maîtresse de mon fils" est une vraie fausse comédie romantique, comment vous vous la qualifieriez, cette pièce ?
00:48 - De moderne, c'est une pièce où on parle de choses modernes, c'est ça qui m'a plu d'ailleurs quand j'ai lu le texte d'Alexis Macart.
00:58 D'abord il y a un champ lexical qui est assez développé, on utilise plus de 800 mots comme dans la langue, c'est riche, c'est beau.
01:08 Et puis c'est marrant parce qu'on parle effectivement des thèmes un peu actuels, mais sous le prisme de la comédie, sans jamais prendre parti ou faire des leçons de quoi que ce soit.
01:23 Et ça, ça me plaît beaucoup dans cette pièce.
01:25 - Pour vous faire une idée, on va écouter un extrait de cette pièce "La maîtresse de mon fils".
01:30 - Je vous écoute.
01:31 - Dimitri semble très porté sur la chose.
01:35 - Je ne comprends pas.
01:38 - Vous êtes complètement déformé professionnellement, mademoiselle Rivale.
01:42 Bientôt vous verrez une paire de seins dans la manière dont il fait un trou dans sa purée pour y mettre sa sauce.
01:45 - Je suis obligée de vous poser la question, est-ce qu'à la maison, Dimitri aurait pu être exposé à des images à caractère sexuel ?
01:52 - Oui, tous les mercredis soirs, c'est notre soirée pizza porno.
01:56 - Voilà, c'est de la provoque, il n'y a pas de soirée pizza porno, je vous rassure.
02:01 - C'est là où la comédie devient grinçante, parce que lui il est bord colère, mais c'est normal, c'est un parent, c'est un père.
02:07 - Non, parce que cette maîtresse en question est complètement sous le joug du contexte actuel où il faut faire attention à tout.
02:17 Il y a un gamin de 8 ans qui a montré un peu son zizi, qui a dessiné 2-3 conneries,
02:21 et il dit "il a 8 ans, c'est normal, arrêtez, calmez-vous, il n'y a pas..."
02:25 - Oui, parce que les parents veulent porter plainte contre un gamin de 8 ans, mais on devient fou.
02:31 Et donc on parle de ça, tout en comédie.
02:34 - Oui, tout en ayant, dont on s'en remet, une romance qui part mal quand même.
02:38 - Comme toutes les belles comédies romantiques, ça commence très très mal.
02:41 - On est très loin là. - Plus ça part mal, mieux ça finit.
02:44 Donc là, ça finira sans doute très bien.
02:46 - Est-ce que vous vous êtes servi de votre expérience de père ?
02:49 Vous avez 3 enfants, je crois, les 2 premiers sont un peu plus grands, mais la petite Colette...
02:54 - Oui, elle est un peu trop petite.
02:56 Oui, effectivement, et puis même de mon passé, parce que je sais que moi-même,
03:00 dans la marge de mes cahiers de maths, il y avait des dessins qui pouvaient représenter la chose.
03:06 Parce que c'est le truc, quand on est un peu fatigué le matin, d'ailleurs là il est très tôt,
03:11 je pourrais dessiner, je serais capable d'encore dessiner sans doute des tulips.
03:16 - Il y a des caméras sur Colette dans le lit.
03:18 - Voilà, mais c'est vrai que c'est normal d'être un petit peu intéressé
03:24 quand on a 8, 9, 10 ans par les choses de la vie.
03:27 - Ça commence ? - Ça commence.
03:29 - Ça parle de ça avec humour.
03:30 - Pourquoi avoir accepté justement cette pièce ? Pour cette modernité ?
03:33 - Oui, pour cette modernité, pour l'écriture.
03:35 Je lis beaucoup de pièces de théâtre, et pour aller au théâtre,
03:39 il faut quand même se rappeler que tous les jours on va y retourner.
03:43 Il faut qu'on ait vraiment envie, il faut qu'on ait le feu pour y aller.
03:48 Et quand j'ai lu ce jeune auteur, Alexis Macart en l'occurrence,
03:52 je me suis dit "Tiens, là j'ai vraiment envie de défendre ça,
03:56 d'aller m'amuser avec ce texte qui est très bien écrit".
03:59 - Pourquoi Colette au fait ?
04:01 Je fais juste une question, parce que ma fille s'appelle Colette, c'est 2020,
04:04 la vôtre, c'est rare les Colettes.
04:06 - Ah c'est très rare !
04:07 - D'ailleurs on salue toutes les Colettes qui nous écoutent sur Europe 1.
04:11 - Surtout les jeunes petites Colettes, parce que les Colettes plus âgées,
04:14 on sait qu'il y en a quelques-unes, mais alors c'est vrai qu'il y a des petites Colettes.
04:17 Et bien justement pour ça, parce que je trouve que les noms en "ette" sont très jolis.
04:23 Et c'est le seul nom en "ette" qui n'est pas un diminutif d'un prénom masculin,
04:29 comme Jeannette, Pierrette, même Juliette.
04:32 Colette, sans doute ça vient de Nicolas ou de Nicolette,
04:35 mais en tout cas Colette c'était un prénom, et ça n'a rien à voir avec l'autrice.
04:39 - C'est ce que je me suis demandé, je suis un peu déçue.
04:41 - Moi non plus, non parce que, je ne vais pas faire le malin,
04:46 mais je crois que j'ai lu très peu de Colette dans ma vie.
04:49 Bon, alors même si j'aime les chats.
04:52 Donc Colette, non, c'était avec Alice, sa maman, on a eu ce...
04:58 - C'était une évidence.
05:00 Le théâtre c'était aussi une évidence ?
05:02 Est-ce que le théâtre c'est une passion pour vous ?
05:04 Parce que, on va parler de télé, on va parler de cinéma,
05:06 mais le théâtre ça a l'air d'être un pilier de votre vie.
05:09 - Bah oui, parce que d'abord je ne sais rien faire d'autre,
05:12 donc ça compte très bien que j'en fasse, que j'en vive,
05:15 parce que oui, depuis toujours, c'est même pas une question,
05:18 c'était évident que j'allais faire ça,
05:21 et heureusement que j'ai pas réfléchi à la faisabilité des choses,
05:24 sinon je l'aurais pas fait.
05:25 Parce que c'est impossible de vivre en étant acteur.
05:28 Et bah si, finalement si on n'y pense pas,
05:30 et si on se dit "tiens, je ne peux pas faire autre chose que ça",
05:34 il faut que ça soit une évidence.
05:36 - Dans un instant, François-Vincent Telli,
05:38 on va retracer avec vous votre parcours, c'est Le Portrait Sonore,
05:40 vous restez avec nous, c'est le Club de l'été, à tout de suite sur Europe 1.