À la veille de la cérémonie d'ouverture des JO, Emmanuel Macron reçoit ce soir les chefs d'États qui ont fait le déplacement
Dans Europe midi, Thomas Schnell et ses invités débattent de dernières informations.
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00:00Justement, Georges Fenech, vous avez employé le mot de diplomatie, vous avez parlé d'Emmanuel Macron et du dîner,
00:05puisque le Président va pouvoir présider comme il le souhaite pendant cette trêve olympique.
00:09Il va prendre un peu de recul en accueillant une centaine de chefs d'État,
00:15en accueillant 500 convives ce soir au Louvre.
00:18Ça y est, les paillettes, le glamour un petit peu d'Emmanuel Macron qui souhaite,
00:23voilà, peut-être mettre en parenthèse cette crise politique qu'il a déclenchée il y a quelques mois
00:28pour passer à une période plus légère en termes de Jeux olympiques.
00:33Oui, c'est la trêve.
00:35C'est la trêve sous la pyramide du Louvre, avec tous ces chefs d'État, ces personnalités.
00:40Ça lui mettra du baume au cœur, après tous nos événements politiques internes.
00:46Mais c'est vraiment une petite parenthèse, parce que, vous savez, ça va très vite revenir,
00:50la mi-août, elle sera là, et puis il va bien falloir régler ces questions de majorité,
00:54d'absence plutôt de majorité aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
00:57J'ai noté aussi qu'il n'avait pas invité...
00:59M. Attal n'est pas le bienvenu.
01:00Oui, vous aviez le dire, ça.
01:02Effectivement, il n'aurait pas été invité.
01:05Alors, on avait parlé également de Bruno Le Maire,
01:07qui finalement, en fait, participe aujourd'hui au déjeuner avec les chefs d'entreprise.
01:11Bon, la présence du gouvernement n'est pas très, très claire.
01:13C'est un gouvernement démissionnaire.
01:15Oui, mais ce n'est pas une trêve politique si on envoie des signaux pareils.
01:18Parce que M. Attal, le petit frère, pourquoi n'est-il pas convié ?
01:21Et oui.
01:21Et ce dîner, est-ce que c'est une façon...
01:24Ça va conforter son image de monarque.
01:26Voilà, est-ce qu'Emmanuel Macron participe vraiment à la trêve ?
01:29Alors que, est-ce que ce dîner est seulement du glamour ou est-ce qu'il est éminemment politique ?
01:34Il correspond aussi à la tradition.
01:36Ça a toujours été comme ça.
01:37Dans tous les pays qui accueillent les Jeux Olympiques,
01:40on réserve un accueil royal, princier.
01:42S'il peut dire, il y a des princes.
01:43Il y a le prince de Monaco qui est là.
01:45On reçoit les têtes couronnées, on reçoit les chefs d'État
01:47et on leur doit un accueil à la hauteur de l'événement
01:51et à la hauteur de ce qu'ils représentent.
01:53C'est tout à fait normal.
01:54Et comme quand on recevait un chef d'État.
01:56Et en plus, ils auront sans doute un excellent dîner préparé par Alain Ducasse.
01:59Exactement.
02:00Mais toutefois, il y a beaucoup d'inquiétude de la communauté internationale
02:04sur la situation politique française.
02:05Il a besoin de rassurer ce soir ?
02:08Oui, il a besoin de rassurer non seulement ses homologues,
02:12mais il a besoin aussi de rassurer le monde économique
02:14et les grands chefs d'entreprise qu'il reçoit et qu'il a reçus également.
02:18Parce qu'il y a une période, quand je dis flottement, c'est un euphémisme.
02:22Il y a une période de grande incertitude,
02:24non seulement politique, mais accessoirement économique aussi.
02:28Il faut se féliciter que le chômage ait été en quelque part jugulé encore.
02:34Il faudrait aller voir d'un peu plus près.
02:36Le chômage, des chiffres qui datent d'avant la dissolution.
02:38Absolument, mais il n'en demeure pas moins que tout le monde reste suspendu.
02:41Maintenant, quel va être l'avenir de notre pays ?
02:44Quelle sera sa politique ? Gauche ? Droite ?
02:47Sans personne ne peut le dire aujourd'hui.
02:50Globalement, les Français sont très inquiets parce que c'est un grand saut dans le vide.
02:52Personne ne peut prédire ce qui va se passer.
02:54M. Macron nous avait promis un changement de la clarté.
02:58Finalement, c'est beaucoup de confusion.
02:59On nous dit qu'on va attendre le 15 août.
03:00Alors, on ne sait pas pourquoi le 15 août, parce qu'il y a ensuite les Jeux paralympiques.
03:05Mais en tous les cas, oui, les Français, globalement, si on leur demande,
03:07ils sont plutôt inquiets et ils voient qu'il n'y a pas de changement concret dans leur vie quotidienne.
03:11Et les chefs d'entreprise, qu'est-ce qu'ils redoutent dans cette période ?
03:14Qu'est-ce qui les inquiète le plus ?
03:16Est-ce qu'il y a des traductions concrètes, des conséquences économiques à cette situation politique ?
03:21Vous imaginez s'il y a un ministre, elle est fille, à Bercy.
03:24Vous croyez que les chefs d'entreprise n'ont pas de quoi s'inquiéter ?
03:28Avec ce qu'on nous promet, comme notamment une nouvelle fiscalisation,
03:32non seulement des salaires, mais également du capital.
03:36On entend même la petite musique, on ira chercher l'épargne peut-être des Français aussi.
03:41Vous imaginez la difficulté pour aujourd'hui des investissements des grandes entreprises,
03:49alors qu'effectivement on avait retrouvé, je dirais, une attraction.
03:54La France avait retrouvé sa vocation d'attractivité des grandes entreprises.
03:59Mais là, pour l'instant, tout est suspendu.
04:02Si vous avez un ministre à Bercy issu des rangs, elle est fille,
04:07ça ne va pas être un encouragement pour les grandes entreprises de venir s'installer chez nous.
04:10La promesse du SMIC à 1600 euros, ça gêne les projets de recrutement pour les multinationales ?
04:14Oui, ça gêne parce que c'est irréalisable. Qui paye au final ?
04:17Est-ce que les PME vont pouvoir avoir tout le monde à 1600 ?
04:19Et si vous augmentez le SMIC mécaniquement, vous êtes obligés d'augmenter le reste.
04:23Ce n'est pas viable en réalité.
04:25Donc les multinationales gênent les investissements, les projets de recrutement ?
04:29Oui, je pense qu'il y a une période d'attente aujourd'hui.
04:34Il faudra surveiller la notation française aussi, qui risque à nouveau de subir un recul.
04:40La question des marchés, la question des taux d'intérêt, notre dette publique.
04:45La France est vraiment sur une ligne de crête en ce moment-là.
04:48Et s'il n'y a pas une réaction forte, immédiate d'une coalition ou d'une coalition de programmes,
04:56en tout cas au minimum, qui prennent ces responsabilités,
05:00c'est laisser la porte à ceux qui ont une vision totalement contraire de ce qu'il faut faire aujourd'hui.
05:07Est-ce que le chef de l'État ne devra pas in fine nommer un Premier ministre
05:11issu du Nouveau Front Populaire ou proposé en tout cas ?
05:14Ce serait même positif parce qu'en 72 heures, il y a une motion de censure, on n'en parle plus.
05:18Donc oui, oui, ce serait très bien.
05:19C'est lever l'hypothèque ?
05:20Bien sûr, on lève l'hypothèque.
05:21Philippe Guybert qui disait ça hier.
05:23C'était Philippe Guybert qui nous expliquait ça et qui faisait référence auparavant à Mitterrand,
05:29qui voulait lever l'hypothèque.
05:31Je pense que oui, parce que sinon le Nouveau Front Populaire va dire
05:33« Vous voyez, vous ne nous écoutez pas, on va mettre du chaos dans la rue, ça ne se passera pas comme cela. »
05:37Alors que là, ils nomment Mme Castey, elle met Louis Boyard à l'intérieur
05:44et elle met Mme Obono à la justice et puis 48 heures après, il n'y a plus rien.
05:48Georges Fenech, il n'y a pas de majorité.
05:52La politique, j'ai entendu ça, mais la politique et notamment la composition d'un gouvernement
05:58et le choix d'un Premier ministre, ce n'est pas un jeu.
06:01Ce n'est pas un jeu.
06:02C'est sérieux.
06:03Ils envoquent la tradition.
06:04Vous êtes en train de nous dire, parce que c'est un discours que j'entends aussi ailleurs,
06:08« Laissons-les aller, on verra ce qu'ils vont faire. »
06:11Non, on n'a plus le temps à perdre.
06:12On ne doit pas compliquer la vie politique de notre pays.
06:15Le Président a plus qu'à.
06:16Une responsabilité, c'est de faire émerger aussi, enfin, ce n'est pas que sa responsabilité.
06:21Il n'y a pas de majorité absolue possible.
06:22Eh bien, il va bien falloir qu'elle se constitue.
06:25Effectivement, sans doute que le Président ne se servira pas de la situation
06:30comme d'un laboratoire politique pour la France.
06:33Merci beaucoup Georges Fenech.
06:34On se magistra.
06:35Merci Sarah Salman, avocate, d'avoir été avec nous pour débattre.