Dans Europe midi, Thomas Schnell et ses invités débattent de dernières informations.
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00:00Et Europe 1 13h continue jusqu'à 14h avec vous Thomas Chenel et vos deux débatteurs,
00:06les journalistes et écrivains Vincent Roy et Joseph Macé-Scaron.
00:09Alors la gauche parviendra-t-elle à tomber d'accord sur une mesure,
00:12l'abrogation de la réforme des retraites ?
00:14Mathiel De Panneau, la chef de file des députés Insoumis,
00:16en appelle désormais à la responsabilité des députés des autres formations
00:20puisqu'elle va déposer une proposition de loi pour abroger la réforme des retraites.
00:25Est-ce que ça peut passer ?
00:27Ça peut passer, comment voulez-vous que cela passe ?
00:30Ça peut passer, il va falloir faire une alliance puisqu'il n'y a aucune...
00:34Aucun texte ne peut passer en réalité puisqu'il n'y a aucune majorité.
00:39Alors, si vous me dites que le Rassemblement National est favorable à l'abrogation de la retraite,
00:46je vous dis oui, ça peut passer, c'est-à-dire avec une alliance,
00:50Rassemblement National, LFI, PS et les écologistes.
00:55Voyons voir, ça serait quand même un sacré truc, non ?
00:59Je vous propose qu'on accueille en ligne avec nous Léa qui est avec nous.
01:05Bonjour Léa, vous êtes sur Europe 1 et vous avez 24 ans, vous venez de Lodz.
01:10Selon vous, est-ce que ce serait responsable d'abroger la réforme des retraites ?
01:14Alors pour moi, je trouve ça irresponsable, en plus d'être cohérent.
01:19On a tous compris que c'est un programme plus vendeur et racoleur que sérieux.
01:23On l'a tous compris dès la fondation de ce fameux NFP.
01:27Et puis surtout, il y a quelque chose de gênant, je vous en ai entendu parler juste avant,
01:33comme quoi le LFI aurait besoin éventuellement des voix du RN,
01:37qu'ils ont considéré jusqu'à présent comme leurs ennemis, si ce n'est plus anti-républicains.
01:42Donc c'est vrai que cette demi-mesure de « si vous allez dans mon sens, je vous aime bien, on peut se mettre d'accord »,
01:49mais sinon tout ce qui sort de l'écran de droite, on ne l'entend pas, on ne l'écoute pas,
01:52on n'en veut pas, malgré qu'il y a eu 11 millions d'électeurs qui ont voté en leur faveur.
01:56Merci Léa. Joseph Macescaron, c'est ça qui va bloquer, c'est les voix du RN.
02:01Ce matin, Laurent Jacobelli, un des porte-parole, assure que le RN votera en faveur de la proposition de loi.
02:07C'est le baiser du diable.
02:09Mais oui, mêler ces voix au RN, mais quelle horreur !
02:13C'est aussi nous faire oublier qu'un certain nombre de textes sont passés durant ces deux dernières années,
02:19le début de cette législature, de la législature, de la dernière législature, grâce au vote du RN.
02:27On l'a complètement oublié, mais bien sûr que le RN a complètement participé à la vie parlementaire.
02:34Il y a beaucoup de textes sur lesquels ils ont voté contre, le groupe a déposé des motions de censure,
02:39mais il y a aussi des textes qu'il a votés, et il a permis à ces textes de voir le jour.
02:48Donc, et mêlant lui-même ses votes parfois à la gauche.
02:55Donc, ça paraît complètement fou, je rappelle quand même que ça c'est ce qui se passait dans cette législature,
03:02où le RN avait 88 parlementaires, avec deux vice-présidences, d'accord ?
03:11Et là, aujourd'hui, il en a 143 avec les forces de M. Ciotti, et il n'a rien.
03:18Donc, on est en effet dans une situation qui est totalement improbable.
03:22Totalement improbable, d'autant que, vous savez, on vous a expliqué depuis le premier tour des législatives
03:29qu'il y avait une gauche démocrate et une droite républicaine,
03:32ce qui implique qu'il y ait une gauche qui ne soit pas démocrate et une droite qui ne soit pas républicaine.
03:36Et bien, pour abroger la réforme des retraites, vous auriez une gauche non-démocrate,
03:40qui serait obligée de s'allier à une droite qui ne serait pas républicaine.
03:44C'est quand même totalement tubesque.
03:47Alors, pour autant, la France Insoumise y croit.
03:49Ce matin, le président de la Commission des Finances, Éric Coquerel, le président insoumis,
03:54lui aussi proposait cette proposition de loi d'abroger la réforme des retraites.
04:00Si on veut qu'à la rentrée, elle soit examinée, il faut la poser à un moment donné.
04:03La loi d'abrogation de la réforme des retraites, qu'elle passe comme je souhaite,
04:08est proposée par un gouvernement de niveau frampulaire dès septembre.
04:10Parce que c'est une des premières mesures qu'on prendrait si nous gouvernons demain le pays.
04:14Ou qu'elle passe par une proposition de loi aujourd'hui, il y a une majorité à l'Assemblée pour l'abroger.
04:18Là, je mets ma main sur le feu là-dessus.
04:20Alors, est-ce que c'est un aveu de faiblesse de la part de la France Insoumise
04:23qui parlait d'abroger cette réforme des retraites par décret,
04:26et qui finalement fait une énième proposition de loi ?
04:29Un aveu de faiblesse, je ne sais pas. Il suffit de compter le nombre de sièges.
04:33Vous savez, la fameuse formule de Staline, le pape, combien de divisions ?
04:37Là, pareil, combien de divisions ?
04:39Il n'y a pas assez de divisions pour l'abroger, donc il faut une alliance.
04:42Mais vous avez raison de rappeler, Thomas Heschel, qu'en effet, ils avaient parlé de décret.
04:47Et là, ils renoncent finalement. Ils se disent, ce sera une proposition de loi.
04:50Alors, si demain, il y a un gouvernement, dès qu'il faut partir...
04:53Ça fait beaucoup de si.
04:54C'est-à-dire qu'on a l'impression véritablement, comme d'ailleurs l'auditrice l'a rappelé,
04:59qu'il s'agit surtout d'opportunités politiques, plus que de convictions politiques.