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Dans Europe midi, Thomas Schnell et ses invités débattent des dernières actualités.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:00et on vous retrouve Tom Ashtel avec vos deux débatteurs, l'avocat Jean-Yves Leborgne
00:03et l'enseignant et ancien directeur du service d'information du gouvernement Philippe Guybert.
00:07Bonjour messieurs, merci d'être avec nous.
00:10Bonjour.
00:11Merci d'être là.
00:12Alors Emmanuel Macron annonce une trêve olympique,
00:15pour autant à gauche les tractations continuent pour espérer tomber d'accord sur un poste de Premier ministre.
00:21Ce ne sera pas Laurence Tubiana ?
00:23Tant mieux ?
00:24Je ne suis pas sûr.
00:26Enfin Laurence Tubiana est quand même une personne respectée.
00:29On peut être d'accord ou pas d'accord avec ses engagements politiques,
00:32mais elle avait de l'expérience et elle a été respectée
00:36par les personnes avec qui elle a travaillé sur des gros dossiers comme la COP 21.
00:41Le fait qu'elle renonce montre quand même que les désaccords et les divisions
00:46au sein du nouveau Front populaire sont vraiment profondes
00:51et je pense qu'elles ne sont même pas solubles
00:52parce que la réalité c'est que l'EFI ne veut pas gouverner.
00:55Jean-Luc Mélenchon joue la présidentielle,
00:58il sait que ça va être très difficile de gouverner dans les mois qui viennent et les années qui viennent
01:04et je pense, alors peut-être que je me trompe, on verra demain,
01:07mais je suis à peu près sûr que le candidat sur lequel ils déboucheront
01:11n'obtiendra pas un soutien franc et massif de la part des députés et l'EFI notamment.
01:17Philippe Guybert, demain c'est normalement le dernier délai
01:20auquel la gauche avait annoncé pour proposer un poste de Premier ministre.
01:24Parviendront-ils à tomber d'accord ?
01:26Laurence Tubiana était jugée trop macroniste, c'est ça, trop Macron compatible.
01:30Écoutez, je crois qu'il faut comprendre le message implicite
01:34qui se dégage depuis déjà un bon moment, depuis les élections.
01:39Il ne me paraît pas possible que cette alliance électorale de circonstances
01:46débouche sur le choix d'un quelconque Premier ministre
01:49qui s'il plaît à une fraction de ce groupement, déplaira forcément à une autre.
01:56En réalité, un candidat à Matignon est une sorte de leader naturel d'un mouvement politique.
02:04Or, ce regroupement hétéroclite n'a pas de leader.
02:09Si, peut-être Mélenchon, et encore on n'en est pas sûr,
02:13car si c'est la voix la plus forte pour prendre une expression convenable,
02:19c'est en réalité quand même le personnage le plus contesté,
02:24y compris à l'intérieur du Nouveau Front Populaire.
02:28On comprend d'ailleurs que ces révolutionnaires que sont les membres de l'EFI
02:35puissent difficilement s'entendre avec des sociodémocrates raisonnables
02:40qui n'ont pas envie de les suivre.
02:43Ce qui fait qu'aujourd'hui c'est Mme Tubiana ou au moins...
02:47Non, c'était pas aujourd'hui, c'était déjà hier.
02:50Demain, ce sera peut-être quelqu'un d'autre,
02:52mais en réalité, il n'y aura personne.
02:54Il y avait trois noms qui circulaient depuis ce matin.
02:57Benoît Hamon, Cécile Duflo, André Chassaigne
03:02qui pourraient rebondir du poste de la présidence de l'Assemblée nationale,
03:05poste de Premier ministre.
03:06Encore une fois, ce sont des idées envoyées en l'air
03:10ou quelque chose de sérieux derrière selon vous ?
03:12Non, j'imagine qu'ils recherchent le plus petit déterminateur commun,
03:15mais comme l'a dit Jean-Yves, le rôle d'un Premier ministre,
03:19c'est d'être un leader,
03:20ce n'est pas d'être un plus petit déterminateur commun.
03:22Sinon, il a une vie impossible, il ne tient pas très longtemps.
03:25D'ailleurs, la gauche ne nous a toujours pas éclairé,
03:28sauf François Ruffin hier,
03:30sur le fait que quand bien même il se mettrait d'accord sur un Premier ministre,
03:34je ne vois toujours pas comment ils ont une majorité
03:36parce qu'aux dernières nouvelles, ils n'ont que 190 députés
03:39et donc pour gouverner, faire voter un budget, des lois,
03:42tout simplement, il faut au minimum la neutralité et bienveillante
03:46d'autres groupes politiques, d'autres blocs politiques.
03:49Et ça là-dessus, personne ne nous en parle à part François Ruffin
03:53et donc l'esprit de compromis qui s'impose après ces élections,
03:57ils ne l'ont pas vraiment démontré.
04:00C'est même sans doute pour ça que Madame Tubiana a été refusée.
04:04Donc que ce soit Benoît Hamon, André Chassaigne
04:07ou la troisième personne, Cécile Duflot,
04:10qui ont de l'expérience,
04:12Benoît Hamon et Cécile Duflot ont été ministres
04:15sous François Hollande.
04:17André Chassaigne a une vieille expérience de parlementaire.
04:20Je pense que de toute façon, il ne résolve pas
04:23l'équation du Nouveau Front Populaire.
04:25– Une division de plus existe depuis ce week-end au sein de la gauche,
04:29c'est la place des athlètes israéliens dans les Jeux Olympiques de Paris.
04:33Les propos du député insoumis ont provoqué une large révulsion,
04:38on peut parler de la part de certains membres de la gauche,
04:41Sandrine Rousseau, Daniel Simonnet également.
04:44Pourquoi est-ce que La France Insoumise,
04:47qui s'en dédie de toute accusation d'antisémitisme,
04:50retombe dans ces travers-là,
04:52qui participent à créer des divisions au sein de la gauche ?
04:54– Soyons clairs, lorsque l'on parle du fait
04:57que les athlètes israéliens ne seraient pas les bienvenus
05:01aux Jeux Olympiques de Paris immédiatement,
05:04même si on est encore jeune,
05:06on pense à ce qui s'est passé à Munich en 1972,
05:11on pense à Septembre Noir,
05:13et on se dit qu'on n'est peut-être pas si loin
05:17de ce qui, dans nos textes pénaux,
05:20s'appelle l'incitation à la haine raciale,
05:24qui est réprimée sévèrement par les textes.
05:27J'avoue que ce n'est pas mon objet ni ma mission,
05:31mais si j'étais procureur de la République,
05:34je m'interrogerais non seulement sur l'opportunité,
05:39parce que ça ce n'est pas le boulot du procureur,
05:41mais sur la légalité d'un tel propos.
05:43– C'est une cible mise dans le dos des athlètes israéliens par ce député ?
05:47– Oui, je ne sais pas, en tout cas ce sont des propos condamnables
05:50et en fait inadmissibles,
05:52parce que vous voyez bien qu'une telle déclaration,
05:56et les filles avaient arrêté toute déclaration sur Israël et Gaza
06:00pendant toute la période électorale,
06:02je pense que leur partenaire leur avait demandé
06:05instantanément de cesser toute déclaration sur ce sujet.
06:08– De cesser ou de cacher leur pensée profonde ?
06:11– Ou de cacher leur pensée profonde,
06:13et là ce n'est pas un hasard que ça revienne juste
06:16à l'oreille d'une semaine décisive
06:18pour la désignation d'un candidat Premier ministre.
06:21Est-ce qu'ils mettent une cible dans le dos ?
06:23En tout cas dans le contexte de ce qui s'est passé
06:27dans nos pays européens depuis le 7 octobre,
06:32où il y a eu une augmentation des actes antisémites,
06:35il est bien évident qu'une telle déclaration
06:37qui est presque personnelle,
06:39c'est-à-dire que ce n'est pas une condamnation
06:41de la politique d'Israël,
06:43c'est un refus, c'est dire,
06:45ils ne sont pas les bienvenus comme si c'était des adversaires.
06:48On parle d'athlètes, on parle d'Israéliens,
06:50on parle de simples citoyens,
06:52on pourrait parler d'artistes,
06:54on parle de gens de la société, de personnes de la société civile,
06:57et donc c'est Israël qui est récusé en tant que tel.
07:01Ce n'est même plus la politique de son Premier ministre
07:04ou de son gouvernement qu'on peut par ailleurs critiquer.
07:06Et donc c'est une récusation du fait israélien,
07:10de l'existence d'Israël qui a derrière une telle déclaration.
07:14Moi je ne suis pas assez compétent juridiquement pour savoir...
07:17Est-ce qu'il devrait concourir sur une bannière neutre ?
07:19C'est ce qu'a proposé Manuel Bompard ce matin sur Europe 1.
07:23D'un mot, Jean-Yves, avant de vous céder la parole,
07:26mais j'étais déjà très mal à l'aise avec ce même type de réflexion
07:30à propos des athlètes ruses.
07:32Moi je suis profondément anti-Poutine,
07:34je ne me sens pas du tout anti-russe,
07:36et je ne vois pas au nom de quoi des athlètes russes
07:38paieraient les méfaits de Vladimir Poutine.
07:43Et puis on sait bien que cette histoire de bannière neutre
07:48s'agissant des athlètes israéliens
07:51est une façon de couvrir la pensée profonde
07:54qu'on a connue d'abord.
07:56Ils ne sont pas bienvenus, voilà le problème.
07:58Et c'est tout le contraire de l'esprit olympique.
08:02Je rejoins assez Philippe sur le fait
08:06qu'il ne devrait y avoir aucune ségrégation
08:09envers aucune nation.
08:11C'est le lieu de la fraternité sportive.
08:14L'esprit olympique, c'est avant tout la trêve
08:17proposée par Emmanuel Macron ce matin
08:19en direct du village olympique.
08:21Trêve pour les Parisiens qui ont du mal
08:23à se déplacer en ce moment.
08:25Est-ce qu'il y a un engouement ou un ras-le-bol ?
08:27De quel côté penche la balance des Français ?
08:29On voit ça dans un instant sur Europe.

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