• il y a 4 mois

Dans Europe midi, Thomas Schnell et ses invités débattent des dernières actualités.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:00Europe 1 13h continue jusqu'à 14h. Thomas Schnell, on continue à parler politique entre autres avec vos deux débatteurs,
00:08l'avocat Jean-Yves Leborgne et l'ancien directeur du service d'information du gouvernement et enseignant Philippe Guibert.
00:13Et on se demande de quel côté penche la balance des Français par rapport aux Jeux Olympiques, entre engouement et ras-le-bol.
00:19On fait l'actualité ensemble avec nos auditeurs, nos auditeurs qui nous appellent sur Europe 1 et nous sommes en direct avec Mathieu, bonjour.
00:26Monsieur Schnell, bonjour.
00:28Bonjour, merci d'être avec nous. Vous travaillez à Paris, vous êtes gérant d'une agence de voyage de tourisme, racontez-nous comment ça se passe en ce moment.
00:37Ça fait 25 ans que j'ai mon agence d'accompagnateur et guide privé à Paris pour faire visiter et raconter l'histoire de Paris et des monuments, 25 ans.
00:45En 25 ans, j'étais à l'arrêt deux fois, pendant le Covid, en 2019-2020 et aujourd'hui.
00:51Ça fait un mois que je n'ai plus une demande, c'est une catastrophe, c'est véritablement catastrophique.
00:57Déjà, la situation parisienne vis-à-vis de l'image à l'international de la capitale touristique, c'était beaucoup terni depuis dix ans.
01:04Les clients se plaignent beaucoup entre ceux qui sont attaqués sur le chemin entre Charles de Gaulle et leur hôtel,
01:10ceux qui se font dévaliser leurs affaires par des taxis clandestins ou volés par des pute-pockets sur les Champs-Elysées,
01:17des grèves surprises au Louvre, à Tour Eiffel pour des clients qui ont fait envie de pleurer un mois, qui arrivent, on leur dit de se fermer,
01:21les manifs, les risques d'attentat, vous comprenez, la coupe est pleine déjà.
01:24Et là, les JO, c'est un peu l'énorme goutte qui va faire déborder le vase, et le tourisme régulier à Paris qui nous fait vivre toute l'année,
01:31il a été complètement sacrifié sur l'hôtel des sacro-saints aux Jeux olympiques.
01:36C'est une catastrophe, une catastrophe. Moi, je suis vraiment étonné.
01:40On m'avait dit, vous allez avoir un influx de clients, vous allez voir, ça va être spectaculaire et tout.
01:44Et en fait, je parle avec des hôteliers, je parle avec des cafetiers, avec des restaurateurs, avec des commerçants autour de moi dans les quartiers qui sont concernés par les JO.
01:51C'est une catastrophe, c'est une catastrophe, il faut oser le dire.
01:55Moi, je le dis, sauf que pendant le Covid, j'avais le fonds de garantie et le PGE à la limite pour essayer de compenser mon manque à gagner et mes pertes, mais là, je n'ai rien.
02:03Là, il n'y aura pas d'aide prévue. Merci beaucoup, Mathieu, de nous avoir appelés au 01.80.20.39.21.
02:10Philippe Guybert, Jean-Yves Leborgne, à quel point est-ce que ça peut avoir un effet repoussoir, ces JO ?
02:16Moi, je crois qu'on est quand même peut-être un peu prématurément dans l'inquiétude.
02:22Nous sommes à quatre jours de l'ouverture des jeux.
02:25Donc, il me paraît normal que la foule de ceux qui vont venir chez nous pour les jeux ne soit pas encore arrivée.
02:34On les attend.
02:35Qu'il y ait aussi des quartiers un peu bloqués à cause de la cérémonie d'ouverture, c'est possible.
02:43J'entendais avec intérêt, je ne suis pas un professionnel, et j'entendais ce monsieur avec intérêt dire son inquiétude, son angoisse et presque son désespoir.
02:55Mais, est-ce qu'il n'y a pas un peu de pessimisme ?
02:58Est-ce que, finalement, le bilan de l'intérêt touristique des jeux olympiques ne devra-t-il pas être fait après ces jeux que quelques jours avant qu'ils ne s'ouvrent ?
03:09Philippe Guyvert, c'est normal que quatre jours avant, Paris soit à ce point-là difficile en termes de circulation ?
03:14Oui, en termes de circulation, Paris est quand même difficile toute l'année.
03:18Et que ça le soit un petit peu plus pendant les périodes de JO ne me choque pas en soi.
03:24C'est pas un petit peu plus, c'est un niveau, tout le centre de Paris.
03:28Il ne faut mieux pas prendre sa voiture.
03:29Vous pouvez le faire en taxi, parce qu'il y a des voies de taxi.
03:32Vous pouvez le faire en métro, mais il ne faut pas prendre sa voiture en ce moment.
03:36Je sais bien qu'il y a des personnes qui sont obligées de prendre leur voiture pour aller à leur travail.
03:40Ça existe, je crois, même dans ce studio.
03:42Et donc, ce qui me frappe, je suis d'accord avec Jean-Yves qu'il faut être prudent et ne pas sombrer dans le catastrophisme tout de suite,
03:51mais ce qui me frappe quand même, c'est l'absence des Parisiens.
03:54Nous sommes le 21 juillet, ou le 22 même, et c'est une période habituellement où il y a beaucoup de Parisiens qui sont là, qui continuent à travailler.
04:03Et là, à l'évidence, il y a beaucoup de quartiers qui sont complètement désertés, où les Parisiens sont partis.
04:09Et comme les touristes, effectivement, à part dans des coins les plus touristiques de Paris, sont beaucoup moins visibles que d'habitude,
04:16on a l'impression d'une ville déserte, d'une ville un peu morte.
04:19Et donc, je comprends, même s'il ne faut pas céder aux catastrophes, je comprends les inquiétudes des commerçants, des professionnels du tourisme,
04:27de se dire, mais mon Dieu, si ça continue comme ça pendant tout l'été, parce que le Fetec, les JO, ça va commencer donc cette semaine, en fin de semaine,
04:35mais ça nous emmène jusqu'au 11 août, ensuite il y a les Jeux Paralympiques,
04:39et donc je comprends leur inquiétude de se dire, si on passe un mauvais été, économiquement pour nous, c'est très difficile.
04:45Parce que par définition, l'été est quand même une période pour les hôteliers-restaurateurs où ils font une partie de leur chiffre d'affaires.
04:52Donc, je comprends l'inquiétude, le Fetec, les Parisiens ont fui Paris.
04:57Est-ce que les touristes vont amener cette manne financière que l'on attend et retomber ? Ça a coûté 12 milliards d'euros ces Jeux Olympiques.
05:05Je crois aussi, je suis entièrement d'accord avec ce que dit Philippe Guibert, il ne faut pas avoir de jugement prématuré,
05:11d'autant plus que l'intérêt touristique des Jeux Olympiques, c'est, je dirais, ici et maintenant, c'est-à-dire pendant les Jeux,
05:20mais c'est aussi le fait de mettre notre pays et notre capitale sous le feu des projecteurs du monde entier,
05:28de telle sorte que les retombées positives peuvent être largement postérieures à la période des Jeux.
05:35Dans les 12 milliards dont vous parlez, il y a des investissements, il y a des choses qui sont justement vouées à perdurer, ce ne sont pas des installations provisoires.

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