Pierre de Vilno revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui, il invite les députées Anne-Laure Blin et Céline Hervieu, pour commenter l'élection de la présidente de l'Assemblée nationale.
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00:00La politique maintenant, puisqu'effectivement hier vous avez suivi, et dans Europe 1 Soir nous avons suivi cela en direct,
00:06les résultats du premier, du deuxième et du troisième tour.
00:09Il a fallu trois tours pour élire la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Braun-Pivet, qui revient donc à son poste.
00:19Anne Lorblain est avec nous. Bonjour Anne Lorblain, merci d'être avec nous sur Europe 1 en direct.
00:23Vous êtes députée de droite républicaine du Maine-et-Loire.
00:27Comment est-ce que vous, vous avez vécu d'abord cette soirée d'hier ?
00:32Est-ce que c'était intense, c'était tendu ?
00:34On a vu qu'entre André Chassaigne et Yael Braun-Pivet, ça s'est joué vraiment à quelques voix.
00:39Est-ce qu'à un moment donné, vous avez ressenti non pas de la crainte ou de l'inquiétude, mais quand même un peu de tension ?
00:46Eh bien écoutez, merci beaucoup pour votre invitation.
00:48Effectivement, hier c'était la première journée d'installation de cette nouvelle législature,
00:53donc il y a naturellement une grande responsabilité après cette campagne législative relativement éclaire.
01:00Effectivement, on a constaté un peu les rapports de force au premier tour,
01:06c'est-à-dire qu'on voyait bien qu'il y avait une répartition entre les différents candidats,
01:12et donc il fallait prendre notre responsabilité, ce que nous avons fait à la droite républicaine,
01:17parce que le troisième tour a bien démontré qu'en fait nous n'avions que deux alternatives,
01:23soit le Nouveau Front Populaire prenait la main sur l'institution,
01:30et avec les risques de blocage que l'on connaît et que l'on a connus par le passé,
01:35notamment avec les forces de la France Insoumise qui sont véritablement des forces très d'inadmission,
01:43ou alors on prenait nos responsabilités en reconduisant Yael Bournepivet,
01:47c'est ce que nous avons fait, parce que nous ne pouvons pas nous permettre de donner cette connotation,
01:53cette coloration politique à l'Assemblée Nationale,
01:55et de voir la France Insoumise et ses alliés avoir la main sur notre institution,
01:59parce que par-dessus tout, ce qui compte pour nous,
02:02et c'est ce que nous avons dit à nos électeurs durant cette campagne électorale,
02:06nous voulons que ce mandat ait une utilité,
02:08nous voulons faire avancer les choses pour eux dans leur intérêt et dans l'intérêt de la France,
02:12et donc nous avons mis dès la semaine dernière sur la table un pacte législatif
02:17qu'il nous faut pouvoir voter au sein d'une assemblée,
02:20et on ne peut pas se permettre de voir nos institutions bloquées.
02:24Et donc c'est la raison pour laquelle nous avons pris nos responsabilités,
02:27contrairement à d'autres qui ont effectivement pris ce risque de laisser la main à la France Insoumise
02:34et ses alliés, à cette grande force de gauche qui revendique en permanence la victoire,
02:39alors qu'en réalité, ils n'ont pas la majorité absolue,
02:42comme les autres forces politiques de l'Assemblée d'ailleurs,
02:44mais il y a besoin aujourd'hui de se comporter en élus de la nation,
02:49nous avons besoin de voir au-delà des côtés apparatiques, partisans,
02:54et de travailler avec ceux qui veulent avancer pour pouvoir faire de ce mandat
02:59un mandat utile pour les Français et pour la France,
03:02sur des thématiques qui nous sont primordiales,
03:04la valorisation du travail, la fin de l'assistanat,
03:07la restauration de l'ordre et de l'autorité dans le pays,
03:10c'est aujourd'hui les deux priorités que nous avons fixées et sur lesquelles nous voulons avancer.
03:14Anne Lorblain, vous restez avec nous, on va voir dans quelques instants si Céline Hervieux,
03:18députée PS, pense la même chose que vous, j'en doute personnellement,
03:22et puis on va également voir un autre enseignement de ce scrutin qui est très intéressant,
03:29c'est que le NFP qui est arrivé en tête au second tour des législatives
03:35avec un nombre de députés sur 93,
03:37hier au premier tour on a vu qu'André Chassaigne avait 200 voix et il était en tête,
03:41et bien on a vu qu'avec les alliances entre le Bloc central et la droite,
03:47on arrivait à être plus nombreux,
03:49et ça a été le cas pour faire élire Yael Braun-Pivet, on en parle avec Céline Hervieux,
03:54et vous aussi Anne Lorblain, et vous bien sûr, les auditeurs.
03:57Oui, au 01.80.20.39.21, pour réagir avec Pierre Devineau et ses invités,
04:02de 11h à 13h sur Europe 1, à tout de suite.
04:04Exactement, Anne Lorblain est avec nous toujours,
04:07et Céline Hervieux, bonjour Céline Hervieux !
04:09Bonjour !
04:10Députée PS et NFP de Paris,
04:13Céline Hervieux, comment est-ce que vous avez accueilli le vote de la présidente de l'Assemblée nationale hier ?
04:19Écoutez, avec un sentiment de colère et d'injustice, il faut le dire,
04:23puisque déjà il faut féliciter le travail d'André Chassaigne,
04:26notre candidat qui a défendu fièrement la voix de la gauche dans cette élection.
04:32La gauche reste, et on l'a revu encore hier dans le cadre du premier tour du vote des députés,
04:37le premier bloc à l'Assemblée nationale.
04:39C'est factuel.
04:40Or, pour la première fois de l'histoire de la Vème République,
04:43le camp battu à l'élection accède de nouveau à la présidence de l'Assemblée nationale.
04:48Est-ce que c'est si simple que ça, Céline Hervieux ?
04:50Tout a changé depuis le 7 juillet.
04:52Il y a eu un vote, et ce vote n'est pas respecté.
04:55Et nous voyons bien que ce sont les perdants qui s'associent pour se partager les postes,
05:00puisque madame parlait d'impact législatif.
05:02C'est surtout des répartitions de postes,
05:05et ce n'est pas simplement une question de stratégie politique.
05:08C'est sur le fond, dans la façon dont les débats vont être organisés,
05:11que ça pose un problème.
05:12Ça pose un problème démocratique.
05:14Déjà parce que ce n'est pas représentatif du vote des Français.
05:17Et la deuxième chose, c'est qu'il y a un principe fondateur dans nos institutions,
05:21qui est la séparation des pouvoirs.
05:24Or, hier, vous avez des ministres, certes démissionnaires,
05:27mais qui sont toujours en exercice, si on peut dire, dans la gestion des affaires courantes,
05:30qui se sont rassemblés tranquillement sur leur siège de député pour voter.
05:34Or, le vote s'est joué à 13 voix près, il me semble.
05:38Enfin, moi, je ne suis pas juriste,
05:40mais ça pose vraiment une question.
05:42Et d'ailleurs, ce n'est pas moi qui le dis,
05:43c'est monsieur Debré, qui est ancien président du Conseil constitutionnel.
05:47Donc, aujourd'hui, les masques vont tomber,
05:50puisque nous allons voir le coût de cette trahison
05:54du plan des LR, enfin, LR, la droite dure,
05:58représenté par Laurent Zossier,
06:00qui a conclu ce pacte uniquement pour se répartir des fonctions,
06:04alors qu'ils sont ultra minoritaires.
06:05Sur le coût des ministres démissionnaires,
06:09et qui sont députés, effectivement,
06:11il y a une question qui est posée.
06:14Pour l'instant, je n'ai pas entendu le Conseil constitutionnel s'exprimer là-dessus.
06:19Vous avez un ancien président du Conseil constitutionnel qui prend la parole, certes.
06:23Mais, en effet, il y a un article 23
06:26qui dit que c'est soit ministre, soit député.
06:29Je suis d'accord avec vous.
06:30En revanche, sur ce que vous dites,
06:32et j'aimerais aussi entendre Anne Lorblain là-dessus,
06:34sur la réponse aux électeurs,
06:37revenons quelques temps en arrière.
06:39Revenons au 9 juin, où vous avez une France qui vote majoritairement RN.
06:44Vous avez un premier tour des législatives où la France vote majoritairement RN.
06:50Vous avez le mardi suivant, le premier tour,
06:53où il y a des manœuvres de désistement.
06:56C'est-à-dire que là aussi, il y a des parties.
06:58Et vous-même, le NFP, avec le Bloc central,
07:02et quelques Républicains, vous dites qu'il faut faire jouer le Front républicain
07:06parce que tout sauf RN.
07:08Et vous avez le résultat des législatives au second tour
07:13qui effectivement met le NFP en tête des députés en nombre.
07:22Est-ce que vous croyez sincèrement que les Français
07:26qui votent depuis un mois depuis les Européennes
07:29sont heureux avec tel ou tel résultat ?
07:32Alors, vous avez le RN qui dit
07:34« Nous, on est majoritaire de toute façon depuis un mois,
07:37simplement il y a eu des barrages qui nous ont coûté l'élection au second tour.
07:41Vous avez le NFP qui dit « Nous, de toute façon, on est là,
07:44puisque regardez, on est 193,
07:46donc on est le nombre de députés les plus nombreux à l'Assemblée nationale.
07:52Et vous avez la droite républicaine qui, avec le Bloc central,
07:55dit « Oui, mais en attendant, nous, si on s'allie raisonnablement
07:59au Bloc central, on est plus nombreux que le NFP.
08:02Est-ce que franchement, Anne Lorblain, et si elle est nerveuse,
08:05prend la parole celle qui veut en premier ?
08:07Mais est-ce que franchement...
08:09C'est Anne Lorblain qui parle ?
08:11Est-ce que franchement, vous pensez
08:14que les électeurs y comprennent quelque chose ?
08:17Mais je partage complètement votre diagnostic,
08:20c'est-à-dire que depuis le second tour des élections législatives,
08:24ce nouveau front populaire revendique la victoire.
08:27Mais pardon, si vous voulez que nous parlions de chiffres,
08:30Madame Hervieux en a parlé hier,
08:32il démontre clairement qu'il n'existe pas de nouveau front populaire.
08:36Et d'ailleurs, depuis hier soir, les groupes sont véritablement constitués.
08:40La seule appellation relative au nouveau front populaire
08:44est revendiquée par la France insoumise.
08:46Vous avez aujourd'hui 11 groupes politiques différents
08:49et il n'y a pas, contrairement à ce que vous dites, Madame Hervieux,
08:52de nouveau front populaire dûment constitué comme un groupe unique.
08:56Il y a une diversité de groupes,
08:58et ensuite, les groupes travaillent, comme cela a toujours été le cas
09:02au sein de la mise en place des institutions,
09:05du fonctionnement de notre Assemblée,
09:07de manière à garantir l'équilibre
09:10et surtout le fait que nos institutions fonctionnent.
09:13Et c'est sur quoi nous sommes, nous, attachés.
09:15Aujourd'hui, ce que les électeurs voient,
09:17ils voient simplement qu'effectivement les uns et les autres
09:20peuvent essayer de revendiquer des victoires,
09:22pour essayer de se prier une place ici ou là,
09:26mais surtout ce qu'ils veulent,
09:28et c'est qu'ils attendent de nous, députés, élus de la nation,
09:31c'est que leur quotidien change.
09:33Et c'est la raison pour laquelle,
09:35bien avant la répartition des postes hier à l'Assemblée nationale,
09:39ou encore aujourd'hui, cet après-midi,
09:41nous avons mis sur la table nos priorités pour les Français.
09:44Avec des textes qui sont prêts, qui sont préparés,
09:47qui sont capables d'être déposés dès la possibilité,
09:51dès que ce sera offert, la possibilité à l'Assemblée de le faire,
09:54nous voulons nous mettre au travail tout de suite.
09:56Pour cela, nous avons besoin de toutes les forces politiques,
09:59au-delà même des groupes politiques,
10:01pour travailler dans leur intérêt.
10:03Donc vous appelez Céline Hervieux, du PS,
10:06à venir travailler avec vous ?
10:08Bien sûr, bien sûr !
10:10Si véritablement l'enfoncement de mon travail...
10:12Attendez, attendez !
10:13Alors réponse de Céline Hervieux, elle va vous répondre.
10:15Céline Hervieux ?
10:17Je ne suis pas d'accord avec ce qui a été dit.
10:19Le nouveau Front populaire, il existe.
10:21Il existe sur la base d'un pacte programmatique,
10:24il existe sur la base de valeurs communes,
10:26et il existe sur la base d'un Front républicain,
10:29qui a commencé par un Front populaire,
10:31que nous voulons poursuivre dans un Front républicain à l'Assemblée.
10:33La réalité, c'est qu'aujourd'hui,
10:35ce vote des Français n'a pas été respecté.
10:38Et vous disiez, M. Devineau,
10:40les Français ne comprennent pas.
10:41Si, je pense qu'en fait, les gens comprennent parfaitement
10:43que depuis deux semaines,
10:45le résultat des élections n'a pas été respecté,
10:47et que donc on repart avec les mêmes.
10:49Permettez-moi de ne pas être d'accord avec vous.
10:51Je ne suis pas d'accord avec vous.
10:52C'est quand même incroyable de nous remettre.
10:54On a toujours Gabriel Attal à Matignon,
10:56maintenant il y a Elbron qui va à l'Assemblée nationale,
10:59et en fait, on va repartir comme ça.
11:01Mais jusqu'à quand ?
11:02Vous ne pouvez pas dire que vous avez gagné,
11:04mais Jean-Luc Mélenchon ne peut pas à 20h04
11:07dire sur toutes les antennes de télévision française
11:10« Nous avons gagné ».
11:11Vous n'avez pas gagné.
11:12Ce n'est pas parce que vous êtes 193,
11:14vous n'avez pas de majorité absolue.
11:17Nous sommes majorité, évidemment.
11:19Vous n'avez pas gagné.
11:21Personne n'a gagné cette fichue élection.
11:23Personne n'a gagné.
11:24Il n'y a que des perdants.
11:26On peut passer deux heures sur cette question.
11:29Mais simplement, pour terminer,
11:31sur le fait que maintenant, les choses sont posées.
11:33Ce vote, je le questionne pour les raisons
11:35que j'évoquais plus avant sur la séparation des pouvoirs,
11:37mais maintenant, il y a un élément qui va être très important,
11:39c'est quel va être le choix politique d'Emmanuel Macron
11:42sur la nomination du Premier ministre.
11:44C'est fondamental qu'il y ait un changement.
11:46En l'occurrence, le résultat des élections est très clair.
11:48Nous avons un groupe qui est le Nouveau Front Populaire,
11:51qui arrive à, je crois, 185.
11:53Nous sommes la force qui ressort de ces élections.
11:55Les Français veulent un changement.
11:56Ils ne veulent pas du renforcement national au pouvoir.
11:58Ils ne veulent pas de la Macronie.
12:00La droite républicaine s'est effondrée.
12:02Donc, c'est très important que, pour Maximilien,
12:05Emmanuel Macron prenne en compte ce vote du 7 juillet
12:08et que ce soit un nouveau Premier ministre du NFP
12:11qui soit nommé.
12:12Je ne suis pas sûr que la droite républicaine se soit effondrée,
12:14d'autant qu'ils ont six députés de plus dans cette législature.
12:17Je voudrais qu'on prenne un auditeur qui nous appelle,
12:19il me semble.
12:20Alexandre, il y a un auditeur, je crois, qui nous appelle.
12:22C'est exactement Vincent de Normandie qui nous appelle
12:24et qui, lui, trouve que Yael Brown est une bonne chose
12:26à l'appréhense de l'Assemblée.
12:27C'est ça, Vincent ?
12:29Bonjour, Vincent.
12:30Détaillez-nous tout ça.
12:32Oui, oui, c'est exactement ça. Bonjour.
12:35Bonjour.
12:36Alors, justement, pour vous, Yael Brown-Pivet,
12:39c'est une bonne présidente de l'Assemblée nationale.
12:41Pourquoi ?
12:42Quelqu'un de mesuré, tout simplement.
12:44On a besoin de tempéraments modérés au perchoir
12:47et absolument pas de personnes qui pourraient représenter
12:51des tendances plutôt plus extrêmes.
12:52Vous pensez qu'il y a eu trop de pagaille, dernièrement,
12:55pour les Français, pour les électeurs que vous êtes ?
12:59Ecoutez, l'exemple du nouveau Franco-Putain est déplorable.
13:03Mais pourquoi ?
13:04Ils se prennent les pieds dans le tapis d'après-hier.
13:07Ils nous annoncent une invérité qu'ils n'ont pas.
13:10La preuve en est faite.
13:12Et que, de toute façon, leur tactique,
13:15c'est un coup d'état permanent.
13:18Et qu'en 50, on voit le résultat.
13:21C'est-à-dire qu'ils ne pensent pas grand-chose.
13:24Coup d'état permanent, ça me rappelle quelque chose.
13:28Pour ceux qui ont lu les livres sur Mitterrand.
13:30Si je peux me permettre de répondre, je vous rejoins sur le fait...
13:33C'est Céline Hervieux qui répond.
13:35C'est Céline Hervieux, pardon.
13:36Céline Hervieux va participer avec vous.
13:37Bonjour, madame Hervieux.
13:38Bonjour, monsieur.
13:39Je vous rejoins sur le fait qu'il nous faut une personnalité
13:42qui permet d'apaiser un petit peu le débat.
13:44Parce que sous la précédente législature,
13:46c'est vrai que le spectacle donné à l'Assemblée nationale n'était pas bon.
13:49Et les Français nous l'ont fait remonter.
13:50On l'a senti pendant la campagne.
13:52Pardon, mais monsieur Chassaigne, c'est un député aguerri.
13:55C'est quelqu'un qui a une réputation très qualitative.
13:59Mais de la droite à la gauche de l'hémicycle.
14:01C'est quelqu'un de républicain.
14:02C'est quelqu'un de correct et qui est vraiment respecté.
14:05J'entendais tout à l'heure, madame, qu'il disait
14:07c'est les insoumis à la tête des institutions.
14:10Ne caricaturons pas non plus.
14:12Soyons modérés.
14:13C'est vrai qu'André Chassaigne, c'est un vieux routier de la politique.
14:15On le connaît.
14:16C'est quelqu'un qui est routier.
14:19Il est communiste tout de même, madame Hervieux.
14:21Oui, absolument, oui.
14:23Mais avec cette petite républicaine,
14:25qui n'aurait-il pas pu exprimer les débats ?
14:27Est-ce qu'on peut vraiment dire de lui qu'il est un communiste
14:29qui avait la ligne directe avec Léonide Brejnev dans les années 70 ?
14:33Non, mais très opposé d'ailleurs.
14:35C'est une personne et un homme parfaitement respectables.
14:37Nous sommes bien d'accord.
14:38Mais il y a quand même une petite chose que j'ai notée en 2022.
14:41C'est ce changement d'état d'esprit
14:43de ce qui était appelé à l'époque la NUPES
14:46et de tous ces groupes de gauche qui se comportaient
14:49sous l'influence de la France insoumise.
14:51On ne peut pas l'ignorer.
14:53Et c'est justement la crainte aujourd'hui que nous avons,
14:56malgré les propos de madame Hervieux,
14:58c'est de voir la main de Jean-Luc Mélenchon,
15:00la main de la France insoumise,
15:02sur le fonctionnement de nos institutions.
15:04C'est là toute la question.
15:06On va la poser, si vous le voulez bien,
15:09après le flash d'information.
15:11C'est l'inervieux et notre cher auditeur
15:14Vincent de Normandie,
15:16qui est là en Normandie, bien sûr,
15:18et qui nous appelle et qui dialogue avec nos deux députés
15:21juste après la pause et le flash d'information.
15:25Et vous aussi, comme Vincent,
15:26vous pouvez réagir et poser vos questions
15:28aux invités de Pierre de Villeneuve.
15:37Vous écoutez Europe 1, il est midi, mois 25.
15:40Et 0180.29.21,
15:42nous sommes toujours avec Anne Lorblain et Céline Hervieux.
15:45Je ne sais pas si notre auditeur Vincent est toujours là.
15:48Il est toujours avec nous.
15:50On en était resté un petit peu au milieu du guet
15:53sur la droite républicaine Anne Lorblain.
15:56Céline Hervieux disait que la droite républicaine
15:58était effondrée.
15:59C'est vrai que vous n'êtes pas nombreux dans l'hémicycle,
16:02mais déjà vous êtes plus nombreux qu'avant.
16:04Et est-ce qu'on doit se dire qu'avec Laurent Wauquiez
16:09maintenant à la tête du groupe,
16:11est-ce qu'il y a une sorte de nouvelle donne, on va dire ?
16:15Oui, bien sûr.
16:16Nous sommes, comme nous l'étions dans la précédente législature,
16:19un groupe pivot sur lequel nous pouvons compter
16:22pour avancer encore une fois dans l'intérêt des Français.
16:24C'est simplement ce qui nous guide aujourd'hui.
16:27Et l'état des forces à l'Assemblée,
16:29malgré ce que revendique le Front populaire,
16:32fait qu'aujourd'hui il n'y a aucune majorité qui se dégage.
16:37Et donc il faut apprendre à travailler avec d'autres.
16:40Et nous avons fait, nous l'assumons,
16:42ce choix de ne pas voir conduire à la tête de notre institution
16:46cette alliance contre-nature revendiquée par le Front populaire.
16:50Et malgré tout le respect que j'ai pour M. Chassaigne,
16:54il ne pouvait pas être amené à diriger notre institution
16:58avec ses amis de la France insoumise
17:00qui nous ont montré de multiples reprises
17:03combien il ne voulait pas avancer dans l'intérêt des Français.
17:06Donc je crois qu'il faut se placer au-delà du côté partisan
17:11et vraiment se situer comme un élu de la nation
17:13et apprendre à travailler avec ceux qui veulent travailler avec nous.
17:16Et c'est ce que nous avons fait hier,
17:18que nous avons fait déjà la semaine dernière, encore une fois,
17:21avec notre pacte législatif,
17:23en posant sur la table les priorités que nous avons demandées...
17:26Ce que vous avez dit tout à l'heure
17:28sur les priorités que vous énoncez depuis pas mal d'années maintenant,
17:31que certaines sont d'ailleurs énoncées également
17:34par le parti de Jordan Bardella et Marine Le Pen sur l'insécurité,
17:39notamment Céline Hervieux.
17:41Est-ce que maintenant vous allez vous ranger
17:44du côté du Nouveau Front populaire ?
17:46Et si les députés qui sont majoritaires
17:50dans le Nouveau Front populaire, en l'occurrence les Insoumis,
17:53décident de bloquer le vote,
17:55décident de, comme ils ont fait par le passé,
17:57bloquer les législatures ?
17:59Est-ce qu'il va y avoir des manifestants ?
18:01Est-ce que vous allez les suivre ?
18:02Ou est-ce que vous allez entendre l'appel d'un bloc central,
18:05d'une coalition globale en disant
18:07« Venez plutôt travailler avec nous »
18:09plutôt que de bloquer le travail parlementaire ?
18:11Comment est-ce que vous vous positionnez ?
18:13Alors nous, nous maintenons notre message unitaire.
18:16C'est très important puisqu'il y a quand même une décision fondamentale
18:18qui reste à prendre,
18:19qui est celle de la nomination du Premier ministre.
18:22Donc sur la base du résultat du 7 juillet,
18:24il est évident que ça doit être quelqu'un issu de nos rangs,
18:27issu du Nouveau Front populaire.
18:28J'ai l'impression qu'il n'y a plus rien d'évident.
18:30Que les Français attendent.
18:32Non mais c'est très important.
18:33Non mais je vous entends, je vous entends.
18:34Sur cette base, évidemment qu'il va falloir travailler
18:37au-delà des limites de notre groupe, c'est évident.
18:40Personne n'a la majorité absolue, ni même relative,
18:43donc il va falloir travailler les uns avec les autres pour avancer.
18:46Je crois qu'on est dans un moment où le pays attend vraiment un changement.
18:50Un apaisement, nous disait l'auditeur Vincent.
18:53Absolument.
18:54Mais il faut qu'on se mette à travailler rapidement,
18:57et sur la base du projet qui est celui du Nouveau Front populaire,
19:00sur l'augmentation des salaires, sur la défense des services publics,
19:03sur les questions de démocratie, les questions institutionnelles,
19:06puisque nous voyons bien que nous arrivons à la fin d'un modèle.
19:09Et donc c'est une nouvelle culture parlementaire
19:11qu'il va falloir mettre en place, et nous y sommes prêts.
19:14Au Parti Socialiste, évidemment, on va y contribuer,
19:17mais il ne s'agit pas de se désolidariser du reste de la gauche,
19:20puisque c'est notre force.
19:21Nous avons des différences, mais ces différences,
19:25on peut les surmonter.
19:29C'est un message, c'est plutôt un bon espoir que vous donnez.
19:34Vincent, qu'est-ce que vous en pensez des propositions de Céline Hervieux ?
19:38C'est plutôt un bon message ce qu'elle donne,
19:40en disant qu'on ne va pas bloquer l'Assemblée,
19:42qu'on ne va pas arriver avec des tonnes d'amendements,
19:45qu'on va se mettre d'accord, qu'on va faire des compromis.
19:47C'est ce que vous attendiez des parlementaires
19:49au lendemain de cette élection du président de l'Assemblée nationale ?
19:52Je peux vous préciser trois petites choses à ce sujet.
19:55La première, c'est que le nouveau front populaire
19:59dénonce un intérêt entre les macronistes et les LR,
20:03sauf que c'est ce qu'ils ont exactement fait
20:05dans le cadre du nouveau front populaire,
20:07donc on ne peut pas reprocher aux autres ce qu'on fait soi-même.
20:10C'est déjà réduit.
20:11De deux, il est certain que pour certaines forces de gauche
20:16qui se chacoquinent avec des gens qui ne sont vraiment pas très comptables
20:19avec la France insoumise,
20:21je leur souhaite vraiment un bel avenir
20:23de pouvoir continuer sur cette lignée,
20:26parce que franchement,
20:27je pense que si le rapport pourra poser des problèmes,
20:29peut-être davantage.
20:30Quand on voit encore les comportements
20:32qu'ont eu certains membres de la France insoumise
20:34hier à l'Assemblée nationale,
20:36c'est vraiment pas digne d'un député, il est républicain.
20:38Enfin, la troisième chose,
20:40c'est que le nouveau front populaire
20:43essaye de s'emparer des groupes de Français
20:45pour dire qu'ils l'ont choisi pour eux.
20:47Moi, je peux vous dire exactement
20:49comment ils ont procédé pour leur campagne électorale.
20:51Lorsque j'étais sur un marché, sur la Côte,
20:55j'ai vu le campénitaire d'un député
20:58qui s'appelle le député Blanchet,
20:59qui était là pour faire sa campagne,
21:01et tout de suite, quelqu'un est venu sur moi
21:03pour me dire
21:04« Vous allez voter contre monsieur Blanchet »
21:08et là, il me montre un tract de la France insoumise.
21:12C'est quoi cette intimidation, ça ?
21:16Si la France insoumise et le nouveau front populaire
21:19attend un vent d'abusion,
21:21il va falloir que déjà,
21:22ils aient des méthodes électorales
21:24sur les marchés, tout de suite.
21:28C'est une toute autre différence,
21:30parce que moi, je ne vote pas contre quelqu'un,
21:31moi, je vote pour quelqu'un.
21:33Il y a des trous dans la raquette aussi,
21:34ça arrive dans les campagnes électorales.
21:36Merci beaucoup Vincent.
21:37Réponse rapide de Céline Hervieux
21:39et Anne Lorblain également derrière Céline Hervieux.
21:41Quand vous entendez, c'est de l'intimidation,
21:44ce n'est pas très correct dans une campagne,
21:46ce que nous raconte Vincent.
21:48Je ne connais pas le cas particulier en l'état,
21:51mais ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas du tout
21:53la même chose qui s'est passée hier quand même
21:55et l'Alliance de la gauche passe au Rassemblement national
21:58qui était aux portes du pouvoir.
21:59Ce qui s'est passé hier,
22:01ce n'est pas un socle de valeurs en commun
22:04entre Emmanuel Macron et Laurent Bouffier.
22:07La droite dure, en l'occurrence représentée
22:10par Les Républicains ici,
22:11a fait toute sa campagne en expliquant
22:13aux électeurs qu'ils étaient contre
22:15la politique d'Emmanuel Macron.
22:17Et maintenant, ils s'associent,
22:18ils ont voté ensemble pour trois,
22:20simplement, comme je le disais,
22:21pour récupérer des postes stratégiques
22:23dans l'organisation de l'Assemblée nationale.
22:25C'est juste ça, c'est juste ça.
22:27Ce sont des tractations, bon,
22:29c'est la preuve.
22:31Je n'utilise pas la phrase financement là,
22:33mais voilà, là pour le coup,
22:35c'est plutôt contre nature.
22:37Le nouveau Front populaire,
22:38il s'associe comme la gauche l'a fait par le passé
22:40à de minces prises face aux dangers
22:43et surtout pour porter un projet
22:45de transformation sociale,
22:47pour réduire les inégalités,
22:48pour travailler sur l'émancipation de chacun
22:50et tous les sujets qui importent
22:52réellement les Français.
22:53Donc c'est ça, et ça n'a rien à voir
22:55avec ce qui s'est passé hier.
22:56Hier, c'est une coalition de perdants
22:58qui se sont mis main dans la main
23:00pour se répartir des pièges.
23:02Malheureusement, c'est ça qui s'est passé.
23:04Vous voyez bien la difficulté
23:06à discuter avec
23:08les gens qui se revendiquent
23:10du nouveau Front populaire.
23:11Je crois qu'aujourd'hui,
23:13le pouvoir est à l'Assemblée nationale
23:15parce que cette nomination
23:17du Premier ministre appartient totalement
23:19au Président de la République et nous, députés,
23:21nous n'avons pas de prise là-dessus.
23:23Ce que nous pouvons faire, c'est travailler.
23:25Travailler à des textes, travailler
23:27à faire voter des réformes
23:29qui aillent dans le sens de ce qu'attendent
23:31les Français, tout simplement.
23:33Donc à partir du moment où vous restez
23:35calés sur une nomination de Premier ministre
23:37pendant des jours et des jours,
23:39vous n'y arrivez toujours pas.
23:41J'entends les propos de Mme Hervieux
23:43mais ils ne sont même pas d'accord entre eux.
23:45Et donc, en fait, on passe des semaines,
23:47des jours, on perd beaucoup, beaucoup de temps
23:49alors même que nous n'en avons pas
23:51une minute à perdre
23:53parce que nous voyons l'état de la France,
23:55nous connaissons les attentes
23:57très grandes des Français pour avoir
23:59une réelle efficacité au plus haut niveau,
24:01y compris au sein du Parlement.
24:03Et donc, nous, notre choix, il est très clair.
24:05Nous avons été élus sur
24:07notre programme indépendant,
24:09de droite, de clairement, d'indépendance
24:11et de clarté. Et donc, nous
24:13oeuvrerons à mettre en place les propositions
24:15qui nous sont importantes et auxquelles nous
24:17tenons par-dessus tout. La répétition
24:19des postes à l'Assemblée se fait
24:21traditionnellement toujours de la même manière.
24:23Il n'y a aucun pacte, aucun deal,
24:25aucune alliance de circonstances.
24:27Nous avons fait le choix de l'indépendance
24:29et nous restons indépendants.
24:31Il en va de la démocratie,
24:33de l'apaisement et du bien-être
24:35des électeurs qui se sont
24:37massivement déplacés. 70% de participations,
24:39ce sont des chiffres qu'on n'avait pas vus
24:41depuis 1981.
24:43Merci beaucoup Anne-Laure Blin,
24:45merci beaucoup Céline Hervieux, merci à vous
24:47Vincent de nous avoir appelés au 01-80-20-39-21.
24:49Vous continuez
24:51à nous appeler. On va parler maintenant
24:53des Madeleines de Prousse,
24:55des symboles de la France,
24:57des choses, des objets du quotidien
24:59qu'on avait et qui
25:01tendent à disparaître. Deux exemples
25:03cette semaine, les verres Duralex
25:05qui risquent de fermer
25:07ses portes, l'usine risque de
25:09fermer ses portes, les verres de cantine avec les numéros
25:11au fond du verre, on a tous
25:13connu ça, ça risque de fermer les portes.
25:15Et Caddy, les
25:17chariots de supermarché,
25:19c'est vraiment fini malheureusement.
25:21On en parle juste après la pause
25:23de 01-80-20-39-21.