• il y a 5 mois
Les débats de l'été avec Marie-Christine Bonzom, politologue, journaliste et spécialiste des États-Unis ; Didier Rykner, directeur de la rédaction de La Tribune de l'Art, auteur de "Notre-Dame - Une affaire d'État" publié aux éditions Les Belles Lettres ; Noémie Halioua, journaliste, essayiste, auteure de "La terreur jusque sous nos draps" publié aux éditions Plon ; Anne Durez, présidente de l'association "Femmes de loi" ; Alex Darmon, journaliste politique, fondateur de la chaîne YouTube "Les Indécis", auteur du documentaire "Le ministre qui ne devait pas l'être" ; Jonas Haddad, avocat.

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##LES_DEBATS_DE_L_ETE-2024-07-15##

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News
Transcription
00:00:00Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Thierry Guerrier.
00:00:06Bonjour à toutes et à tous, c'est ravi de vous retrouver pour ces débats de l'été, jusqu'à 13h, en effet, alors jusqu'à 10h30 d'abord.
00:00:16Deux sujets, évidemment, l'actualité, elle s'impose, elle est brutale, c'est l'attentat contre Donald Trump, nous y reviendrons dans un instant.
00:00:24Nous évoquerons un sujet qui est passé un petit peu en marge de l'actualité et qui pourtant est une réelle polémique sur un objet, sur un endroit,
00:00:32sur un lieu mythique évidemment de notre culture, de notre histoire, Notre-Dame de Paris, dont le président de la République veut modifier certains des vitraux
00:00:41pour peut-être y installer des vitraux contemporains avec des artistes de notre époque aujourd'hui.
00:00:48Et ça fait polémique, c'est assez violent, on y reviendra dans quelques instants, dans cette demi-heure, d'ici à 10h30.
00:00:54Et puis, dans une demi-heure donc, nos quatre débatteurs à la Valérie Expert, auxquels nous souhaitons de bonnes vacances,
00:01:01nous les retrouverons pour débattre de tous ces sujets, nous parlerons évidemment de l'attentat contre Donald Trump,
00:01:06nous parlerons aussi des échéances politiques nationales, puisqu'il s'agit cette semaine de la rentrée de l'Assemblée,
00:01:14des groupes qui vont se constituer ou non, comment est-ce qu'enfin le nouveau Front Populaire va être capable quand même de s'entendre sur une ligne, sur un nom,
00:01:21c'est un des sujets bien sûr, et puis les finances publiques de la France qui sont dans un état que vous connaissez tous, assez déplorable,
00:01:30comment on va essayer de s'en sortir, rapport de la Cour des comptes en ce moment même, conférence de presse de son président Moscovici qui est en train de présenter son rapport.
00:01:39Et puis à midi, un nouveau rendez-vous, les JO dans tous leurs états avec Joseph Ruiz et Jamel Abdelhak à la réalisation,
00:01:48et bien vous saurez tout, des coulisses, des jeux, la flamme dans Paris, c'est ce matin, c'est la consécration de son arrivée évidemment sur le lieu des jeux,
00:01:58la Seine qui est devenue une véritable piscine, Madame Oudéa a plongé ce week-end, elle a grillé la politesse d'Anne Hidalgo,
00:02:05et puis la sécurité, voilà ce dont nous allons parler, ça s'appelle les débats de l'été, on se retrouve tous, peut-être avec vos interventions aussi, pourquoi pas,
00:02:13vous pouvez nous appeler, vous le savez, si vous voulez prendre la parole sur Sud Radio, au 0800 26 300 300,
00:02:21nous accueillerons vos appels pour débattre avec nos invités, bonne matinée, les débats de l'été, à tout de suite.
00:02:27Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Thierry Guerrier.
00:02:32Alors, évidemment, la plupart d'entre vous ont vu cette image, en son, qu'est-ce que ça donne ? Dressez l'oreille, écoutez ça.
00:02:47Ça c'est les ordres du service de sécurité, c'est le secret de service, évidemment, on est dans le meeting, la balle vient d'être tirée sur Donald Trump,
00:02:55Donald Trump blessé, et vous l'avez peut-être pas bien entendu dans ce son, mais fight, fight, c'est Donald Trump.
00:03:01Bonjour Marie-Christine Bonzon, vous êtes avec nous ?
00:03:04Bonjour.
00:03:05Je voudrais vous remercier d'abord d'avoir accepté l'invitation de Sud Radio ce matin, vous êtes politologue, vous êtes française,
00:03:12mais journaliste et spécialiste des Etats-Unis, vous êtes une des rares analystes, vous avez passé des années, des décennies à Washington,
00:03:20vous êtes une des rares à avoir, en 2016, prédit la victoire de Trump, alors que beaucoup encore n'y croyaient pas.
00:03:28Alors, vous avez suivi évidemment les événements depuis hier, qu'est-ce que ça vous inspire ?
00:03:34La question en fait c'est, est-ce qu'on n'a pas parlé trop vite de bascule dans cette campagne électorale,
00:03:40et quel va être l'impact de ces événements, de cette image très forte évidemment,
00:03:46et tout simplement de cette tentative d'assassinat sur Donald Trump ?
00:03:50Toute tentative d'assassinat contre un élu politique aux Etats-Unis comme ailleurs, c'est un événement majeur,
00:03:56mais je dirais que dans une campagne présidentielle dans laquelle on est en plein, actuellement aux Etats-Unis, c'est un tournant majeur.
00:04:05Pourquoi ?
00:04:06C'est quelque chose qui relève du séisme.
00:04:08On a eu deux séismes en deux semaines, si vous voulez, dans cette campagne qui n'a pas manqué de rebondissements depuis qu'elle a commencé,
00:04:15ça fait plus d'un an maintenant.
00:04:16D'abord il y a deux semaines, la prestation catastrophique de Joe Biden,
00:04:21qui a remis en cause au sein du Parti démocrate sa propre candidature au président sortant,
00:04:26et à peine deux, trois semaines après, on a cette tentative d'assassinat contre le principal opposant politique du président en exercice,
00:04:34qui est évidemment Donald Trump.
00:04:36Non, c'est un événement majeur, c'est quelque chose qui effectivement a la potentialité de faire basculer encore plus ses élections vers Donald Trump,
00:04:46ce qui était déjà la dynamique avant que ces deux événements majeurs se déroulent,
00:04:50avant le débat, avant la tentative d'assassinat, la dynamique de la campagne était en faveur de Donald Trump,
00:04:56aussi bien au niveau national que surtout dans le système américain, dans les Etats-clés.
00:05:01Et cette position de Trump s'était déjà renforcée après le fameux débat.
00:05:06Oui, alors vous dîtes renforcée notamment par la faiblesse de Biden,
00:05:10mais est-ce qu'on a l'impression qu'on oublie déjà les images du procès accusé de viol finalement, reconnu comme violeur de fait ?
00:05:19Sa condamnation a été repoussée à septembre, le jugement lui-même, le délibéré finalement n'interviendra qu'en septembre,
00:05:28mais on a oublié tout ça déjà, c'est là où vous parlez de bascule,
00:05:31c'est qu'au fond vous disiez qu'il y avait déjà une dynamique pro-Trump,
00:05:34ça paraît bizarre alors même que le personnage est marqué par la justice américaine,
00:05:40clairement qualifié de violeur et de voleur.
00:05:44Les Américains n'ont pas oublié les procès qui ont eu lieu contre Donald Trump
00:05:50et les prochaines démarches judiciaires contre lui qui se dérouleront,
00:05:54soit avant le scrutin mais plus sûrement après.
00:05:57Ils n'ont pas oublié simplement pour le moment ce qui s'est passé dans les tribunaux face à Donald Trump,
00:06:04à bénéficier à Donald Trump, c'est comme ça, c'est une réalité.
00:06:07Dans les sondages, la plupart des électeurs ont renforcé leur soutien à Donald Trump
00:06:13et là Donald Trump va pêcher des électeurs dans deux grands groupes,
00:06:17non seulement la base du parti républicain mais aussi certains républicains modérés
00:06:21et surtout parmi les indépendants, ce qu'on appelle aux indépendants,
00:06:24aux États-Unis les indépendants ce sont les électeurs qui ne se reconnaissent
00:06:28ni dans le parti démocrate ni dans le parti républicain.
00:06:31Or c'est la part majeure, dominante et grandissante de l'électorat américain.
00:06:37Plus de 43% des électeurs américains se considèrent comme indépendants,
00:06:41environ 25% démocrates et 25% républicains.
00:06:45Donc c'est chez les indépendants, ça a toujours été le cas,
00:06:48qu'une présidentielle américaine se gagne ou se perd.
00:06:50En 2020, c'est Biden qui avait le soutien, qui avait reçu le soutien des indépendants.
00:06:55Pour le moment, dans cette campagne, cette année en 2024,
00:06:59c'est Trump qui a le soutien des indépendants.
00:07:01Les indépendants ont même renforcé leur soutien vis-à-vis de Trump depuis
00:07:06qu'il a été visé par tous ces procès qui ont été interprétés par eux et par d'autres aux États-Unis
00:07:10comme un acharnement judiciaire contre Trump,
00:07:14dans certains cas orchestrés par des élus démocrates que sont notamment le procureur de New York.
00:07:21C'est un élu démocrate qui fait campagne sur le thème de mettre Trump en prison.
00:07:26Donc si vous voulez, c'est la réalité actuelle de l'électorat américain pour le moment
00:07:32et il suffit de très peu de mouvements dans les sondages.
00:07:35Dans une élection présidentielle américaine, Thierry Guerrier,
00:07:38l'élection américaine se gagne dans les États et dans une poignée d'États,
00:07:42des États fructuants, des États clés.
00:07:45Quel va être, dans la foulée des images que nous avons vues ce week-end,
00:07:49de cette tentative d'assassinat,
00:07:51quel va être l'impact de cette convention républicaine qui était programmée ?
00:07:57Là, il y a une forme d'apothéose pour le candidat Trump.
00:08:01La convention s'appelle d'ailleurs Trump 2024.
00:08:05Les conventions, c'est-à-dire les congrès d'investiture de grands partis
00:08:10qui contrôlent le système politique et électoral américain,
00:08:13Thierry Guerrier, ses conventions portent bien leur nom.
00:08:16En français, en mauvais français, elles sont conventionnelles.
00:08:19C'est-à-dire que conventionnellement...
00:08:21Ça va changer de nature, ça va être encore plus puissant en termes d'images.
00:08:24Ce sont toujours des rituels qui frisent le culte de la personnalité
00:08:28et qui n'ont aucun suspense.
00:08:30Depuis des années, ce ne sont plus des événements qui ont des suspenses.
00:08:33Donc oui, le congrès d'investiture du Parti républicain
00:08:36qui s'ouvre d'ailleurs dans quelques heures à Milwaukee, dans le Wisconsin,
00:08:40c'est un congrès d'investiture qui va consacrer donc Donald Trump
00:08:45comme candidat officiel.
00:08:47Pour le moment, les deux hommes ne sont pas candidats officiels de leur parti.
00:08:50Ils sont candidats présomptifs.
00:08:52Ils ont remporté les primaires, les scrutins primaires,
00:08:54mais ils n'ont pas été encore adoubés par les délégués à la convention
00:08:58qui sont choisis lors des primaires.
00:09:00Donc là, c'est ce qu'on va voir cette semaine.
00:09:02Et ce qui est intéressant, c'est que Donald Trump,
00:09:05ce matin, indique qu'il a complètement réécrit son discours du congrès d'investiture.
00:09:11Il dit lui-même qu'il avait prévu un discours extrêmement dur
00:09:15envers l'administration Biden
00:09:17et qu'il l'a complètement réécrit pour changer complètement de ton.
00:09:20Et ça, ça va être vraiment l'une des conséquences,
00:09:22l'une des conséquences potentielles,
00:09:24c'est est-ce qu'on assistera, de part et d'autre,
00:09:27qu'en démocrate républicain, à un changement de rhétorique ?
00:09:31Oui, Christine Bozon, vous avez raison d'insister.
00:09:34On va avoir dans quelques instants André Bercoff,
00:09:36une des grandes voix de Sud Radio,
00:09:38qui avait interviewé Donald Trump avec nous
00:09:40et qui doit nous rejoindre au téléphone.
00:09:42Mais je voudrais citer, en effet, vous avez raison,
00:09:44ces propos de Donald Trump hier soir.
00:09:46On a l'impression qu'il a changé de ton
00:09:48ou changé de stratégie, peut-être,
00:09:50en redoutant ce qui, dans quelques semaines,
00:09:53pourrait devenir un boulet pour lui, finalement,
00:09:55cette image de violence, mais dont il pourrait être la source.
00:09:57Puisqu'il dit, Trump,
00:09:59j'avais préparé un discours très dur
00:10:01à l'égard de l'administration Biden, je l'ai jeté.
00:10:03Je veux essayer d'unir notre pays.
00:10:05Vous êtes d'accord pour cette idée,
00:10:07avant que je me tourne vers André Bercoff,
00:10:09de considérer que là, peut-être,
00:10:11il y a un changement de stratégie à la faveur
00:10:13de cette tentative d'attentat,
00:10:15contre lui, de Donald Trump ?
00:10:17Il y a un changement de ton,
00:10:19il y a un changement de ton, également,
00:10:21du côté du président Biden, qui, à trois reprises,
00:10:23ce week-end, a appelé à l'unité du pays
00:10:25à faire baisser la température de la rhétorique.
00:10:28Ces deux candidats sont largement
00:10:30désavoués par le peuple américain, qui ne veut plus
00:10:32les voir, à la Maison-Blanche, ni l'un ni l'autre.
00:10:34Le peuple américain en a ras-le-bol
00:10:36de ce système à deux partis. Et d'ailleurs,
00:10:38il est fort possible que les électeurs indépendants
00:10:40dont je parlais, certains d'entre eux
00:10:42vont peut-être se dire, mais cette tentative d'assassinat,
00:10:44c'est la goutte qui fait déborder
00:10:46le vase du ras-le-bol qu'on éprouve
00:10:48envers ce système à deux partis. On va soit
00:10:50s'abstenir, soit voter indépendant
00:10:52pour Robert Kennedy Jr., soit
00:10:54voter un petit parti pour
00:10:56le candidat, par exemple, du Parti Libertarien.
00:10:58Vous savez, l'électorat américain
00:11:00n'est pas monolithique, d'ailleurs,
00:11:02ni dans le camp démocrate, ni dans le camp républicain,
00:11:04mais aussi en dehors de ces deux partis.
00:11:06– Merci infiniment Marie-Christine Bonzon,
00:11:08une des rares analystes qui avait vu
00:11:10venir la victoire de Trump en 2016.
00:11:12Vous avez été longtemps en poste à Washington.
00:11:14Merci de votre présence
00:11:16avec nous en direct sur Sud Radio
00:11:18dans les débats de l'été. André Bercov, bonjour André.
00:11:20– Bonjour Thierry.
00:11:22– Bon, ravi de vous retrouver sur Sud Radio.
00:11:24Évidemment, vous êtes une des
00:11:26grandes voix, un des piliers de la station.
00:11:28Et alors là, vous êtes,
00:11:30je le rappelle, un de ceux
00:11:32qui avait interrogé, interviewé
00:11:34Donald Trump. Vous connaissez le
00:11:36personnage de près, si j'ose dire.
00:11:38Votre sentiment, tout simplement, hier,
00:11:40quand vous avez été confronté à ces images.
00:11:42André.
00:11:44– Écoutez, le sentiment,
00:11:46il est à la fois
00:11:48arrêté, parce que
00:11:50c'est un thème d'assassinat,
00:11:52cette violence,
00:11:54mais on la connaît, aux Etats-Unis et ailleurs.
00:11:56Enfin, ça,
00:11:58ce qui était assez étonnant,
00:12:00c'est que ça rappelait de façon assez
00:12:02incroyable, 60 ans,
00:12:041963, l'intentat de Dallas.
00:12:06C'était aussi, en soi-disant,
00:12:08on n'a pas, vous savez, Thierry,
00:12:10un truc extraordinaire, on n'a pas encore le fameux dix-soirs,
00:12:1260 ans après.
00:12:14On ne sait pas, on ne sait pas.
00:12:16Toutes les hypothèses ont été
00:12:18avancées, les plus folles comme les plus
00:12:20plausibles. Enfin, on n'a pas le fameux
00:12:22de l'histoire. Et là, c'était Léa Harvey Oswald,
00:12:24dans une bibliothèque à Dallas.
00:12:26Et là, c'est ce tireur
00:12:28isolé, hallucinant
00:12:30d'ailleurs, dans un endroit qui n'était pas
00:12:32protégé alors qu'il aurait dû l'être.
00:12:34Ce toit-là, etc.
00:12:36À 120 mètres
00:12:38de l'ex-président.
00:12:40Il y a ça, et puis
00:12:42un côté, évidemment,
00:12:44ça transforme, évidemment,
00:12:46la personnalité et l'image de Trump
00:12:48d'une certaine façon.
00:12:50– Et alors justement, André, on se
00:12:52dit que peut-être, on a été un peu vite
00:12:54en parlant de bascule, que ça lui est favorable
00:12:56là, aujourd'hui, à court terme, mais que peut-être,
00:12:58c'est ce que nous disait à l'instant
00:13:00une spécialiste des États-Unis, peut-être
00:13:02que tout de même, ça pourrait lui nuire à terme,
00:13:04dans les semaines qui viennent, si
00:13:06sur lui pèse l'idée qu'il est au fond
00:13:08à la source même de la violence. Vous êtes d'accord
00:13:10avec cette idée ?
00:13:12– Oui, écoutez, très sincèrement,
00:13:14la violence est effectivement des deux côtés,
00:13:16mais ça n'a rien à voir.
00:13:18D'abord, je ne crois pas du tout que le peuple américain
00:13:20en a ras-le-bol, on va voir aux élections,
00:13:22il va voter, en a ras-le-bol,
00:13:24de l'un comme de l'autre, je ne crois absolument
00:13:26pas à cette thèse-là,
00:13:28qu'il va voter libertarien
00:13:30pour un petit parti, etc.
00:13:32On n'en est vraiment pas là, mais surtout,
00:13:34mais surtout, il faut voir,
00:13:36Thierry, que le fond du problème,
00:13:38c'est que Trump n'a jamais été admis
00:13:40par toute une partie de l'establishment,
00:13:42qu'il soit démocrate ou même républicain.
00:13:44Il n'est pas des nôtres, on ne dit pas que
00:13:46ce n'est pas un politique,
00:13:48il n'a jamais été élu, quoi que ce soit,
00:13:50avant 2016.
00:13:52Il était, bien de l'immobilier,
00:13:54une espèce de multimilliardaire, etc.
00:13:56Il avait une émission au télévision,
00:13:58il était très connu, etc.
00:14:00Mais c'était plutôt du côté
00:14:02tapis à la puissance 10 000,
00:14:04etc. C'était ça, Donald Trump.
00:14:06Donc il arrive,
00:14:08et il est déclaré illégitime
00:14:10par tout l'establishment démocrate
00:14:12et une partie, je dis bien une partie,
00:14:14mais très active du parti républicain.
00:14:16Ce qui est étonnant aujourd'hui,
00:14:18c'est que ce type qui avait été déclaré,
00:14:20c'était fini, voilà, il n'était plus là,
00:14:22il a eu six, quatre ans, et c'est terminé.
00:14:24Et rappelez-vous, la collision avec les Russes,
00:14:26rappelez-vous les procès,
00:14:28il a été demandé d'existement,
00:14:30impeachment comme les Américains, au moins deux fois.
00:14:32Il a encore des procès
00:14:34pour tel ou tel problème,
00:14:36que n'ont jamais fait, qu'on n'a jamais fait
00:14:38à Bill Clinton, qui a fréquenté
00:14:40le nombre de prostituées, il n'est pas mal
00:14:42de ce point de vue-là.
00:14:44Donc, je veux dire, ce qu'il y a,
00:14:46c'est que les deux points de mesure, c'est pas mal.
00:14:48Donc, simplement, Donald Trump
00:14:50aujourd'hui, effectivement,
00:14:52il y a eu ce qu'il y a eu, mais surtout,
00:14:54je crois, Thierry, c'est mon opinion personnelle,
00:14:56que l'événement le plus important
00:14:58et qui a déchiré la chose,
00:15:00c'était le débat Trump-Biden.
00:15:02La faiblesse de Biden.
00:15:04Qui était protégé quand même,
00:15:06alors qu'on savait très bien qu'il n'était pas
00:15:08d'une acuité formidable,
00:15:10on a senti les failles.
00:15:12Et là, ça a été la panique. Je ne dis pas
00:15:14que c'est corréler ce qui s'est passé hier,
00:15:16mais il y a eu panique aujourd'hui,
00:15:18et il dit comment on va faire, et on est à trois mois
00:15:20des présidentielles, trois mois et demi.
00:15:22C'est encore plus flagrant, et j'écoutais
00:15:24certains intellectuels français, par exemple,
00:15:26très à gauche, Stila Trump,
00:15:28qui pourtant disait, ce matin,
00:15:30sur d'autres ondes, eh bien,
00:15:32oui, il faut bien reconnaître qu'il a été
00:15:34admirable physiquement, dans la
00:15:36posture, la façon de dire,
00:15:38c'est ce qu'on écoutait tout à l'heure,
00:15:40et puis, de montrer son courage
00:15:42physique. Merci beaucoup André, on vous retrouve
00:15:44quand ? Vous êtes en vacances, là, vous revenez
00:15:46quand dans Bercov,
00:15:48dans tous ces états, sur Sud Radio ?
00:15:50Oui, écoutez, en principe, on reprend
00:15:52début septembre, enfin, au début septembre,
00:15:54et on sera toujours, Thierry,
00:15:56vous le savez, dans tous nos états. Eh bien, formidable !
00:15:58C'est notre ADN ! Eh bien,
00:16:00on vous souhaite un très bon été,
00:16:02dans tous ces états, en tout cas, avec beaucoup de soleil.
00:16:04Merci à vous, André Bercov, d'avoir été avec nous.
00:16:06Je vous retrouve tout de suite, vous êtes sur Sud Radio,
00:16:08restez avec nous, ce sont les débats de l'été.
00:16:10Sud Radio,
00:16:12votre attention est notre plus belle récompense.
00:16:14Je vous remercie énormément,
00:16:16au niveau de Sud Radio, de tout ce que
00:16:18vous faites pour donner la parole aux Samois,
00:16:20parce que, sur nos médias nationaux,
00:16:22personne n'en parle. Sud Radio,
00:16:24parlons vrai.
00:16:26Sud Radio, les débats
00:16:28de l'été, 10h-13h,
00:16:30Thierry Guerrier.
00:16:32Vous vous retrouvez pour ces débats de l'été,
00:16:34dans une dizaine de minutes, à peu près.
00:16:36Nous retrouverons nos 4 débatteurs
00:16:38autour des grands sujets d'actualité
00:16:40du jour, bien sûr, la tentative d'attentat,
00:16:42l'attentat contre Donald Trump,
00:16:44tentative d'assassinat,
00:16:46et puis, bien sûr, les échéances politiques nationales,
00:16:48avec cette semaine,
00:16:50sinon de tous les dangers, de moins de toutes les échéances,
00:16:52pour un gouvernement
00:16:54à constituer, puisque demain,
00:16:56normalement, le Président de la République
00:16:58accueille la démission, reçoit, accepte la démission
00:17:00de Gabriel Attal,
00:17:02et puis l'Assemblée nationale, qui doit constituer
00:17:04ses groupes, on doit savoir un petit peu
00:17:06où on en est, voilà, pour des sujets, puis on parlera
00:17:08des finances publiques. Avant de revenir
00:17:10avec nos débatteurs, on va totalement
00:17:12changer de sujet, avec une polémique
00:17:14qui est un petit peu souterraine,
00:17:16pour l'instant, mais qui commence à prendre corps.
00:17:18Faut-il, ou non,
00:17:20accepter l'idée du Président
00:17:22de la République, soutenue par la Ministre de la Culture,
00:17:24Rachida Dati, de vitraux
00:17:26contemporains, des vitraux totalement
00:17:28neufs, créés par un artiste
00:17:30aujourd'hui, dans Notre-Dame
00:17:32de Paris, qui est en réfection et qui
00:17:34doit ouvrir, vous le savez, début décembre,
00:17:36le 8 décembre, exactement. Nous sommes
00:17:38en direct avec Didier Richner. Bonjour, Didier Richner.
00:17:40Bonjour.
00:17:42Bonjour, et ravi de vous accueillir sur l'antenne
00:17:44de Sud Radio. Vous êtes directeur de la rédaction
00:17:46de la Tribune de l'Art, vous êtes
00:17:48auteur de ce livre
00:17:50Notre-Dame, une affaire d'État,
00:17:52aux belles lettres, et alors vous êtes un des grands défenseurs
00:17:54du patrimoine,
00:17:56du patrimoine culturel et architectural
00:17:58français, mais notamment
00:18:00du patrimoine parisien. On sait
00:18:02vos conflits, vos débats, vos contentieux
00:18:04avec la maire de Paris, Anne Hidalgo,
00:18:06sur des projets qu'elle a menés
00:18:08qui sont, à vos yeux
00:18:10et à votre goût, pas tout à fait
00:18:12formidables. Alors, d'abord, pour commencer,
00:18:14est-ce que vous voudriez bien nous dire un peu de quoi il
00:18:16retourne exactement ? Qu'est-ce que c'est
00:18:18que ce sujet de vitraux ? C'est des vitraux qui ont
00:18:20brûlé et qu'on veut remplacer ?
00:18:22C'est des espaces vides dans lesquels on
00:18:24veut mettre de nouvelles vitres en quelque
00:18:26sorte décorées ? De quoi il
00:18:28retourne exactement, factuellement, Didier
00:18:30Richner ? Alors, justement,
00:18:32il n'est pas question ici de
00:18:34mettre des vitraux là où quelque chose aurait
00:18:36disparu ou brûlé. Les vitraux
00:18:38installés par Viollet-le-Duc lorsqu'il a
00:18:40restauré Notre-Dame existent encore,
00:18:42vers 1865,
00:18:44existent encore.
00:18:46Ils répondent à tous les vitraux
00:18:48de l'ANEF qui sont tous dus
00:18:50au dessin de Viollet-le-Duc,
00:18:52qu'il a fait faire par des maîtres verriers.
00:18:56Il a conçu cela dans l'esprit du Moyen-Âge
00:18:58en essayant de trouver
00:19:00des couleurs, une lumière qui correspondait à ce qu'il
00:19:02pensait, en tout cas, à ce qu'on pensait à l'époque être
00:19:04le Moyen-Âge, et
00:19:06avec une unité de toute cette ANEF.
00:19:08Or, l'idée ici
00:19:10est d'enlever ces vitraux
00:19:12qui n'ont intérêt à rien. Alors, on les enlèverait complètement ?
00:19:14Complètement, dans six chapelles.
00:19:16Alors qu'ils ont été
00:19:18faits pour cet endroit et qu'ils sont classés monuments historiques
00:19:20avec l'ensemble de la cathédrale,
00:19:22et de les remplacer par d'autres vitraux
00:19:24contemporains.
00:19:26L'idée n'est pas d'être contre, je ne suis pas
00:19:28contre les vitraux contemporains dans les édifices
00:19:30anciens. J'ai vu très récemment
00:19:32à Chartres, dans la chapelle
00:19:34qui va maintenant abriter le trésor,
00:19:36qui se trouve derrière le chœur,
00:19:38qui est une chapelle du XIVe siècle, il y avait
00:19:40des verres blancs. On a remplacé par
00:19:42des vitraux contemporains qui vont être
00:19:44inaugurés bientôt et
00:19:46ça ouvrira en septembre. Eh bien, c'est magnifique.
00:19:48Donc ça n'est pas contre des vitraux
00:19:50contemporains.
00:19:52Vous vous opposez à sept ans.
00:19:54Vous dites sur le principe, je ne suis pas contre des vitraux
00:19:56contemporains, mais n'empêche que ceux-là, vous ne les voulez pas. Pourquoi ?
00:19:58Je ne les veux pas parce qu'ils
00:20:00viennent remplacer quelque chose qui existe.
00:20:02Les vitraux contemporains dans un édifice ancien
00:20:04peuvent venir quand il n'y a rien à la place, quand il y a
00:20:06du verre blanc et quand il y a un respect
00:20:08de l'œuvre d'art. Ça, je ne peux rien dire
00:20:10sur le respect futur de l'œuvre d'art puisque
00:20:12on ne connaît pas encore le projet
00:20:14qui sera retenu. En revanche, on sait
00:20:16que ce projet-là existe encore. Donc ça revient
00:20:18vraiment à enlever des vitraux qu'on ne verra plus ailleurs.
00:20:20Mais Didier Rikner,
00:20:22toutes les époques ont voulu marquer
00:20:24les grands monuments et notamment
00:20:26en matière religieuse, les
00:20:28cathédrales. Est-ce qu'on
00:20:30pourrait pas tout de même
00:20:32faire une place à cette idée
00:20:34qui est celle du président de la République, semble-t-il,
00:20:36et de Rachida Dati, de conférer
00:20:38dans cette nouvelle Notre-Dame
00:20:40de Paris, en quelque sorte, qui renaît
00:20:42de ses cendres au sens propre, un lieu
00:20:44pour un artiste qui viendrait
00:20:46montrer à sa façon sa vision
00:20:48de sa religiosité et de
00:20:50la présence de la lumière, au fond,
00:20:52à travers la nouvelle Notre-Dame ?
00:20:54Et pourquoi pas ?
00:20:56Mais dans ce cas-là, il y a d'autres emplacements.
00:20:58J'ai proposé, c'est un lecteur
00:21:00de la Tribune de l'Art qui l'avait proposé
00:21:02dans un commentaire
00:21:04d'un article, en disant
00:21:06pourquoi ne pas utiliser
00:21:08la Tour Nord, également la Tour Sud
00:21:10d'ailleurs, qui a la même chose, où il y a
00:21:12donc la Tour Nord et la Tour Sud, c'est celles
00:21:14qui sont sur la façade. La Tour Nord,
00:21:16rappelons-le, c'est là où les pompiers ont
00:21:18véritablement sauvé Notre-Dame.
00:21:20Ils ont failli tomber avec elle.
00:21:22Ils ont failli mourir, tout à fait.
00:21:24Eh bien, à cet endroit-là, il y a des baies
00:21:26avec du verre blanc. On pourrait
00:21:28très bien imaginer une commande contemporaine.
00:21:30Il faudrait simplement s'assurer que de l'extérieur,
00:21:32ça ne serait pas trop visible, parce que ça gâcherait
00:21:34parce que la corollerie...
00:21:36Donc, il y a des espaces vierges, en quelque sorte, où on pourrait le faire.
00:21:38Oui, oui.
00:21:40Ce qui réfigurerait, en quelque sorte, ce qui avait été
00:21:42réalisé par Viollet-le-Duc. Certains disent que
00:21:44la vision de Viollet-le-Duc est un peu dépassée,
00:21:46que sa vision du Moyen-Âge était une vision
00:21:48un peu passéïste,
00:21:50conservatrice, et assez inadaptée
00:21:52finalement à ce qu'était réellement le Moyen-Âge.
00:21:54Vous en pensez quoi, en conclusion ?
00:21:56Alors, ceux qui disent cela devraient se référer à la loi.
00:21:58La loi dit que la cathédrale Notre-Dame est classée.
00:22:00Et qu'est-ce qui est classée ? C'est l'État Viollet-le-Duc.
00:22:02Alors, ils peuvent toujours refaire la loi. C'est leur goût.
00:22:04Ça n'est pas le mien.
00:22:06Ça n'empêche qu'on a classé l'État Viollet-le-Duc.
00:22:08Donc, s'ils n'aiment pas
00:22:10tel ou tel maniement classé, on devrait le démolir ?
00:22:12Non, c'est absurde. Donc, voilà.
00:22:14C'est tout ce que je répondrais à ces gens-là. Rappelons en plus
00:22:16qu'on nous dit parfois, ce sont
00:22:18les modernes contre les anciens, etc.
00:22:20Eh bien, les modernes, ce sont ceux qui prennent en compte
00:22:22la protection du patrimoine, qui est
00:22:24une notion récente. Ça, c'est
00:22:26une notion récente. Donc, d'avoir
00:22:28mis toujours dans les bâtiments...
00:22:30D'ailleurs, ce n'est pas vrai. Toutes les époques n'ont pas marqué
00:22:32tous les grands bâtiments. Ça, c'est vraiment
00:22:34une tarte à la crème. Il y a plein d'époques
00:22:36où il n'y a pas eu d'apport dans
00:22:38les cathédrales. Donc,
00:22:40d'abord, ce n'est pas vrai. Et ensuite, on a dit, à un moment donné,
00:22:42on a dit que la cathédrale est
00:22:44classée monument historique. Ça ne veut pas dire ne pas
00:22:46la faire évoluer à la marge, mais certainement pas
00:22:48d'une manière comme celle-ci. – Merci infiniment, Didier Rechner,
00:22:50d'être venu nous apporter votre
00:22:52vision de ce débat
00:22:54vitro contemporain ou pas
00:22:56à Notre-Dame de Paris. Vous êtes le directeur de la
00:22:58rédaction de la Tribune
00:23:00de l'Art et vous avez publié
00:23:02à Notre-Dame une affaire d'État aux
00:23:04belles lettres, Didier Rechner. On vous
00:23:06retrouvera sur d'autres débats, sans doute,
00:23:08avec nos débatteurs pour les débats
00:23:10de l'été. A tout de suite sur Sud Radio. Restez avec nous.
00:23:12– Sud Radio.
00:23:14– Parlons vrai. – Parlons vrai.
00:23:16– Sud Radio. – Parlons vrai.
00:23:18– Sud Radio.
00:23:20Les débats de l'été, 10h-13h,
00:23:22Thierry Guerrier.
00:23:24– Et c'est parti. Dans la tradition
00:23:26de Valérie Expert, on va retrouver
00:23:28pour cet été, pour nos débats de l'été,
00:23:304 débatteurs que je vais vous présenter
00:23:32immédiatement avec 2 avocats,
00:23:342 journalistes,
00:23:362 hommes, 2 femmes. C'est très équilibré
00:23:38ce matin. Après, on verra si sur le plan
00:23:40de la sensibilité des avis,
00:23:42des opinions exprimées, on sera
00:23:44dans l'équilibre. Je vous présente Noémie
00:23:46Allioua. Bonjour Noémie. – Bonjour.
00:23:48– Vous êtes journaliste, essayiste,
00:23:50auteur de « La terreur jusque
00:23:52sous nos draps ». On y reviendra dans quelques instants.
00:23:54Et puis, Anne Durez, bonjour.
00:23:56– Bonjour, enchantée. – Je ne sais pas si on peut encore dire maître,
00:23:58mais vous avez été avocate, notamment. – Absolument.
00:24:00On est maître avis comme on est médecin avis,
00:24:02n'est-ce pas ? – Vous êtes juriste, avis,
00:24:04en tout cas. Vous êtes présidente de l'association
00:24:06« Femmes de loi ». Un habitué
00:24:08de la maison, Alex Darman. – Bonjour.
00:24:10– Bonjour. Journaliste politique,
00:24:12c'est la chaîne YouTube « Les Indécis » qu'on connaît.
00:24:14Vous êtes producteur et auteur
00:24:16de documentaires, et par exemple, le ministre
00:24:18qui ne devait pas l'être. – Exactement.
00:24:20– Et puis, Jonas Haddad, avocat.
00:24:22Vous, à votre tour. – Bonjour.
00:24:24– Jonas, vous êtes par ailleurs
00:24:26élu au conseil régional
00:24:28de Normandie, sensibilité LR.
00:24:30– LR, oui. – Dans la majorité, en tout cas,
00:24:32d'Hervé Morin, président de la région
00:24:34Normandie. Alors,
00:24:36on va revenir sur nos trois
00:24:38sujets, si on en a le temps, bien entendu.
00:24:40La tentative
00:24:42d'assassinat
00:24:44contre Donald Trump,
00:24:46les élections, ou plutôt leurs conséquences
00:24:48aujourd'hui avec l'Assemblée nationale
00:24:50qui se réunit cette semaine, et dont on
00:24:52espère que les groupes vont se former pour savoir à peu près
00:24:54s'il payait gouvernable ou pas.
00:24:56Et puis, la dette publique,
00:24:58la situation financière de la France. Mais d'abord,
00:25:00vos coups de gueule, ou vos
00:25:02coups de cœur. Je vais commencer avec vous, Noémie
00:25:04Allioua, un petit coup de gueule.
00:25:06– Oui, tout à fait. Alors, si vous ne
00:25:08l'avez pas vu, je vous invite à regarder cette vidéo,
00:25:10vraiment, elle vaut le coup d'œil. C'est la vidéo de la ministre
00:25:12des Sports, Amélie Koudéa-Cassera.
00:25:14Voilà, on entend déjà les débatteurs
00:25:16sourire parce que sans doute ils l'ont vue.
00:25:18Figurez-vous que la ministre s'est mise
00:25:20en scène, en train de plonger dans la scène
00:25:22avec sa combinaison, son bonnet de bain,
00:25:24évidemment, ses lunettes de plongée.
00:25:26– Pourquoi mise en scène ? Elle a plongé !
00:25:28– Elle s'est aussi
00:25:30filmée, elle s'est faite filmer.
00:25:32C'est surtout la qualité des images que je vous invite
00:25:34vraiment à voir. On la voit patauger
00:25:36dans l'eau, verdâtre, en rigolant
00:25:38comme une enfant de 3 ans. On l'entend
00:25:40rire de joie, on la voit faire des ronds
00:25:42dans l'eau, l'étoile de mer, tout ça
00:25:44sous le ciel grisâtre parisien.
00:25:46Moi, je trouve que l'attitude
00:25:48est déplorable de la part d'une ministre.
00:25:50Alors, évidemment, ça part d'une bonne intuition,
00:25:52de tension, puisque l'idée, c'est quand même
00:25:54de rassurer les athlètes, parce qu'on est
00:25:56à quelques jours maintenant des Jeux Olympiques,
00:25:58il va y avoir des compétitions qui vont
00:26:00se tenir dans la scène à cet endroit-là.
00:26:02Donc, bien sûr que l'ambition
00:26:04est bonne. Par contre, la vidéo et la communication
00:26:06est catastrophe. Vous avez vu les réactions autour de cette table
00:26:08de ceux qui l'ont regardée,
00:26:10parce que la vidéo, elle est tout simplement mal faite.
00:26:12La réaction de la ministre est celle d'une,
00:26:14encore une fois, il y a quelque chose d'enfantin
00:26:16dans son comportement, dans son attitude,
00:26:18dans sa façon de faire des ronds dans l'eau.
00:26:20Donc, la communication est plutôt ratée.
00:26:22Vous avez des... Pardon,
00:26:24je fais de la provoque, mais les éléments de langage
00:26:26on dirait un peu avec une voix plus douce
00:26:28et presque plus élégante, on dirait Anne Hidalgo qui parle.
00:26:30Oui, c'est ça. Malheureusement, c'est une usina
00:26:32même, cette ministre, vous savez, vous vous rappelez
00:26:34quand elle avait voulu chanter...
00:26:36Vous avez les arguments d'Anne Hidalgo.
00:26:38Figurez-vous qu'Anne Hidalgo, elle est censée,
00:26:40elle aussi, se baigner dans la scène.
00:26:42Elle avait annoncé le 17 juillet.
00:26:44Normalement, ce sera mercredi. On va voir si elle va le faire.
00:26:46Elle l'avait déjà repoussée. On va voir si elle va
00:26:48de nouveau repousser ou si elle va s'y tenir.
00:26:50Mais en tout cas, voilà, c'est une
00:26:52communication assez déplorable
00:26:54de la part de la ministre, mais en même temps assez drôle.
00:26:56Donc, ça mérite d'être vu.
00:26:58Vous êtes d'accord avec cette critique ?
00:27:00D'abord, en fait,
00:27:02dans la communication, et c'est pas à vous que je vais
00:27:04la prendre, la question c'est l'émetteur. Et l'émetteur
00:27:06est profondément dégradé. Je rappelle
00:27:08que Mme Oudéa Castara, au départ, elle était ministre
00:27:10de l'éducation et de la jeunesse et des sports.
00:27:12Elle a été rapidement exfiltrée de l'éducation.
00:27:14Vous vous souvenez pourquoi ?
00:27:16Pire démarrage possible pour un ministre de l'éducation. Deuxièmement,
00:27:18parce qu'elle avait dit
00:27:20et assumé que ses enfants, en effet,
00:27:22étaient dans une école privée,
00:27:24catholique parisienne, etc. Mais vous savez, toujours avec
00:27:26ce sourire un peu sympathique
00:27:28que décrivait Philippe Muray, qui consiste à montrer
00:27:30toutes ses dents, comme le chat dans Alice au pays des
00:27:32merveilles, mais qui en réalité cache un véritable
00:27:34mépris de classe. Comme quand
00:27:36elle a chanté Dja Dja, Diana Kamoura
00:27:38pour faire cool et en disant j'adore Dja Dja.
00:27:40Vous l'avez perçu comme ça. C'est rythmé,
00:27:42c'est sympathique. Et là, hier,
00:27:44non mais attendez, la raison c'est que
00:27:46elle criait comme une enfant.
00:27:48Mais c'est-à-dire qu'en fait, ces gens-là, je pense foncièrement dans leur tête,
00:27:50se disent, nous sommes des bourgeois
00:27:52un peu coincés, nous avons envie d'envoyer une image
00:27:54sympathique, mais ça fait tellement
00:27:56toc. Et donc c'est ça le problème.
00:27:58Et je pense que, vous savez,
00:28:00en tout cas, concernant
00:28:02la fonction ministérielle,
00:28:04la respectabilité, ça nécessite aussi
00:28:06justement un peu de distance et un peu de hauteur.
00:28:08Anne Durez, alors vous avez l'air
00:28:10pas du tout d'accord avec Noémie
00:28:12et avec Jonas.
00:28:14La vidéo m'a fait sourire, en effet.
00:28:16Ce que j'entends me fait sourire, pardonnez-moi,
00:28:18très respectueusement.
00:28:20Quelqu'un qui nage n'est pas en train
00:28:22de faire un défilé de mode, d'abord.
00:28:24Et ensuite, ce qui me fait,
00:28:26ce que je trouve assez, comment dire,
00:28:28qui prête à sourire,
00:28:30mais de manière assez positive dans cette vidéo,
00:28:32en tout cas dans la démarche
00:28:34de la ministre Roudéa Castella,
00:28:36c'est qu'elle vole la vedette à Anne Hidalgo.
00:28:38Anne Hidalgo, c'est vrai,
00:28:40son annonce d'aller se baigner,
00:28:42je ne parle pas de l'annonce du président Macron,
00:28:44je ne sais pas ce qu'il fera,
00:28:46je doute que quoi que ce soit se passe.
00:28:48Je n'en sais rien, mais en tout cas...
00:28:50C'est pousser moi, je fais un malheur.
00:28:52Anne Hidalgo a annoncé
00:28:54un grand renfort de communication.
00:28:56La maire de Paris a annoncé qu'elle se baignerait à telle date.
00:28:58Ensuite, ça a été repoussé, décalé.
00:29:00Donc, il y a des annonces, des annonces,
00:29:02des annonces.
00:29:04Et puis finalement...
00:29:06Pour moi, il y en a une.
00:29:08Ce qui est intéressant,
00:29:10au-delà de l'image, du symbole,
00:29:12elle nage, elle nage, elle nage, comment elle nage...
00:29:14Ça a coûté un milliard et demi.
00:29:16Oui, mais ça a coûté un milliard et demi.
00:29:18C'est la ville qui a essayé ça.
00:29:20Ça, c'est autre chose.
00:29:22Ça a coûté un milliard et demi,
00:29:24toute cette pantalonnade.
00:29:26Cher Jonas, ça c'est un vrai sujet.
00:29:28Après, qu'elle se baigne, qu'elle se baigne.
00:29:30Je rejoins...
00:29:32Vos critiques là-dessus.
00:29:34Est-ce que les athlètes courront un risque ou pas ?
00:29:36C'est ça, le vrai sujet.
00:29:38Mais justement, la ministre
00:29:40est venue faire son job, en quelque sorte.
00:29:42Elle est en charge des sports,
00:29:44au moment où vont commencer les Jeux Olympiques à Paris.
00:29:46Ça fait un siècle que ça n'a pas été le cas.
00:29:48Elle plonge. Il n'y a pas une forme de mépris.
00:29:50Est-ce que la scène est veillante ?
00:29:52De chez moi ?
00:29:54Non, je pense qu'au contraire,
00:29:56c'est un mépris,
00:29:58ce qu'on appelle un mépris doux.
00:30:00En gros, je pense que foncièrement,
00:30:02elle doit se dire
00:30:04ne prenons pas les électeurs pour des cons,
00:30:06mais n'oublie pas qui ils sont.
00:30:08Je pense qu'elle doit se dire...
00:30:10Ça fait sympathique.
00:30:12Alex Darbon ?
00:30:14Déjà, il y a une promesse qui est tenue, c'est bien.
00:30:16En cette temps politique un peu perdue.
00:30:18Je trouve qu'elle tient sa promesse, au moins elle va se baigner.
00:30:20Après, le problème, pour moi, d'Amélie Oudek,
00:30:22c'est que, quand elle vous parle,
00:30:24on a toujours l'impression qu'elle nous prend pour des invifiles.
00:30:26Et donc là, mon joli Jonas...
00:30:28Non, parce que je ne dis pas qu'elle ne devait pas le faire.
00:30:30Mais peut-être qu'elle aurait dû le faire plus sobrement.
00:30:32Juste une image, pas besoin non plus
00:30:34de dire qu'elle est bonne, elle est douce, elle est magnifique.
00:30:36Elle parlait de la scène.
00:30:38Elle est douce.
00:30:40Je dois dire que, pour être tout à fait honnête intellectuellement,
00:30:42le côté « Oh, c'est fabuleux ! »
00:30:44sur BFM m'a complètement scotché.
00:30:46C'est ça qu'il veut dire.
00:30:48« Mais nage et tais-toi ! »
00:30:50En termes de communication, c'est pitoyable.
00:30:52Vraiment.
00:30:54Elle a enchaîné les erreurs de communication.
00:30:56Et là, c'est la fin, parce qu'elle va partir.
00:30:58À un moment donné, dans quelques semaines, quelques mois,
00:31:00elle pourrait se faire discrète, récupérer un peu
00:31:02de crédit. Et non, il faut qu'elle remette une couche.
00:31:04Après, moi,
00:31:06j'enlèverais le fait qu'elle l'ait fait.
00:31:08Elle s'est baignée. Elle a dit qu'elle le ferait.
00:31:10C'est la seule pour le moment. Elle était bien habillée.
00:31:12On était sûrs que l'eau ne pouvait pas toucher ton corps
00:31:14ou son visage.
00:31:16Si tu veux, la bouche quand même.
00:31:18Mais en tout cas, elle l'a fait.
00:31:20Vous voyez, il n'y avait rien qu'à aller.
00:31:22Elle commence à partir se baigner.
00:31:24Hop ! Déjà, elle glisse tout de suite
00:31:26avant de rentrer dans l'eau.
00:31:28Pour ceux de nos éditeurs qui ne sont pas sur les réseaux sociaux,
00:31:30il faut dire que ça pullule depuis hier de blagues
00:31:32sur la question. Dans quel hôpital est-elle ?
00:31:34Quand est-ce qu'elle va sortir de l'hôpital ?
00:31:36Comment est-ce qu'on fait ?
00:31:38Quand va sortir son troisième oeil ?
00:31:40On va rester
00:31:42avec vos coups de gueule et coups de gueule
00:31:44des débatteurs, des grands débats de l'été,
00:31:46avec vous, Anne Durez, sur les Jeux Olympiques.
00:31:48Et vous, c'est un coup de cœur ?
00:31:50Mon coup de cœur est destiné à un hommage
00:31:52que j'ai envie de rendre à tous les bénévoles.
00:31:54Il y en a des dizaines de milliers.
00:31:56Alors, les JO, moi, je souhaite pour le pays...
00:31:58On ne les a pas encore vus à l'oeuvre, vos bénévoles, mais on va les voir.
00:32:00Absolument. Moi, j'en ai vu quelques-uns que je connais
00:32:02qui se sont formés, pour certains
00:32:04d'entre eux et certaines d'entre elles,
00:32:06sur leur denier, pour avoir
00:32:08un brevet de sécurité civile, ce qui n'est pas forcément
00:32:10obligatoire pour être bénévole aux JO.
00:32:12Mais je connais un certain nombre de bénévoles
00:32:14et ce que j'ai lu et ce que je vois
00:32:16des témoignages d'entre elles et d'entre eux,
00:32:18premièrement,
00:32:20je trouve qu'il faut rendre hommage
00:32:22à cet engagement citoyen.
00:32:24Et qu'est-ce qu'ils vont faire ? Ils vont être bénévoles pour quoi ?
00:32:26Parce qu'on a parlé de ceux qu'on va embaucher
00:32:28pour la sécurité. Ceux-là, ils seront payés.
00:32:30Mais les bénévoles, ils vont servir à quoi ?
00:32:32Pour guider...
00:32:34Peut-être pas les athlètes, mais les participants.
00:32:36Pour aider
00:32:38à la régulation des flux.
00:32:40Ça n'est pas un moindre enjeu.
00:32:42Voilà. S'il y a
00:32:44un problème, alors je ne dis pas qu'ils vont
00:32:46prendre en charge, ça n'est pas la sécurité civile,
00:32:48ça n'est pas le SAMU, ce ne sont pas des médecins.
00:32:50Je pense qu'avoir déjà face à soi
00:32:52ou à des points précis, réguliers...
00:32:54Distribuer des bouteilles d'eau...
00:32:56Voilà. Des personnes
00:32:58qui vont apporter leur aide, alors je n'ai pas
00:33:00en tête, mais une aide
00:33:02essentiellement logistique et une présence...
00:33:04Le sourire aussi, l'accueil des dépongés...
00:33:06Absolument. Ce sont des milliards
00:33:08de personnes qui vont regarder
00:33:10la France. Pas que Paris.
00:33:12Paris n'est pas le centre de la France.
00:33:14Mais Paris et les autres
00:33:16sites olympiques.
00:33:18J'ai envie de leur rendre hommage, parce qu'on critique
00:33:20beaucoup les JO avant même leur tenue.
00:33:22Moi, je souhaite pour le pays, j'ai mes petites
00:33:24critiques personnelles, mais je souhaite
00:33:26profondément pour le pays que ce soit
00:33:28une belle réussite.
00:33:30Et ils vont apporter avec leur sourire,
00:33:32parce que leur volontarisme, au fond,
00:33:34une autre image de la France.
00:33:36Les Français accueillants. Voilà. On dit souvent,
00:33:38les gens ne sont pas engagés, la démocratie
00:33:40ne fonctionne pas. Là, c'est un beau témoignage
00:33:42actif,
00:33:44d'un engagement intergénérationnel.
00:33:46Citoyens.
00:33:48Gratuits, gracieux.
00:33:50Et je trouve qu'au moment où le pays
00:33:52est profondément divisé, on va parler ensuite
00:33:54de ce qui va se passer, ou de ce qui
00:33:56se passera, probablement,
00:33:58certainement, peut-être, à l'Assemblée nationale,
00:34:00je trouve
00:34:02que l'expression d'un tel
00:34:04engagement,
00:34:06sans
00:34:08caractère partisan,
00:34:10c'est ça aussi faire nation.
00:34:12Et je trouve qu'on a besoin
00:34:14d'unité, on a besoin de faire nation,
00:34:16et ça, je trouve que c'est un beau coup de chapeau
00:34:18qu'on peut leur rendre à tous ces bénévoles.
00:34:20Et on leur souhaite... Voilà.
00:34:22Beaucoup de jeunes, moi je sais que dans ma société,
00:34:24des jeunes prennent des vacances,
00:34:26exprès, pour être bénévoles.
00:34:28Pas pour fuir Paris, mais pour être là.
00:34:30Non, pour être bénévoles au Club France, ils vous expliquent,
00:34:32ils m'ont expliqué ce qu'ils allaient faire,
00:34:34et je vais mettre ça en perspective
00:34:36des Jeux Olympiques de Rio, auxquels j'avais assisté,
00:34:38et où effectivement,
00:34:40à chaque fois dans les Jeux, vous avez des bénévoles
00:34:42du pays qui accueillent,
00:34:44qui sont là pour vous guider dans le métro,
00:34:46sur les sites, parce que les sites sont immenses.
00:34:48En tout cas, c'était le cas à Rio, à Paris, on va voir
00:34:50dans quelques jours, les sites sont immenses pour vous aiguiller,
00:34:52pour que ça vous perdiez
00:34:54le moins de temps possible, pardon. Et donc effectivement,
00:34:56je trouve ça plutôt bien,
00:34:58plutôt cohérent, plutôt même sympa
00:35:00de la part de ces jeunes, parce qu'il y a vraiment énormément
00:35:02de jeunes qui vont participer et être bénévoles aux Jeux Olympiques.
00:35:04Alex Darmont, qui est toujours sur les bons coups,
00:35:06vous étiez au JO de Rio,
00:35:08je ne vous dirais pas qu'on a tous rêvé d'y être,
00:35:10et vous serez au JO de Paris.
00:35:12En tout cas, certains de vos collaborateurs,
00:35:14on vient de l'entendre, sont bénévoles.
00:35:16On vous retrouve tous les quatre,
00:35:18Noémie Allioua, Anne Durez,
00:35:20Alex Darmont et Jonas Haddad,
00:35:22pour la suite des grands débats de l'été,
00:35:24avec vos coups de gueule et vos coups de coeur.
00:35:26A tout de suite sur Sud Radio.
00:35:28Sud Radio, parlons vrai.
00:35:30Sud Radio, parlons vrai.
00:35:32Sud Radio,
00:35:34les débats de l'été,
00:35:3610h-13h, Thierry Guerrier.
00:35:38Et avec nous pour leurs coups de gueule,
00:35:40leurs coups de coeur dans ces débats de l'été,
00:35:42nos quatre débatteurs, Jonas Haddad,
00:35:44qui est avocat, Alex Darmont,
00:35:46qui est journaliste politique, Anne Durez,
00:35:48avocate, elle aussi présidente de l'association
00:35:50Femmes de Loi, et Noémie Allioua,
00:35:52journaliste et essayiste.
00:35:54Alors, Alex Darmont,
00:35:56on va changer complètement de sujet avec vous.
00:35:58Pour vous, c'est un coup de gueule
00:36:00ou un coup de coeur ?
00:36:02C'est un coup de gueule pour lancer un coup de coeur.
00:36:04C'est bien, c'est les vacances.
00:36:06Non, c'est sur la tribune
00:36:08de Sophia Aram, dans le Parisien.
00:36:10Sophia Aram, l'humoriste.
00:36:12L'humoriste qui officie chez vos confrères de France Inter,
00:36:14qui a gagné un Molière il y a quelques semaines
00:36:16pour son one-man show,
00:36:18et qui a été pris à partie par
00:36:20Blanche Gardin, vous savez, et Aymeric Lomprey,
00:36:22les deux, Blanche Gardin et Aymeric Lomprey,
00:36:24qui ironisent sur l'antisémitisme,
00:36:26qui ont ironisé sur l'antisémitisme
00:36:28lors d'une soirée
00:36:30en soutien à ce qui se passe à Gaza,
00:36:32en arrivant sur scène,
00:36:34en criant, nous sommes tous antisémites depuis cet octobre,
00:36:36en voulant faire du second degré, mais ça n'a pas marché.
00:36:38En tout cas,
00:36:40sur l'aspect public, après.
00:36:42Et ils ont pris à partie, lors de ce sketch,
00:36:44Sophia Aram, sur scène,
00:36:46en disant que, pour gagner un Molière,
00:36:48il fallait être islamophobe,
00:36:50en parlant de Sophia Aram,
00:36:52et en défendant
00:36:54les juifs,
00:36:56dans l'affaire publique, en quelque sorte.
00:36:58Et Sophia Aram a réagi,
00:37:00dans sa chronique, dans son papier,
00:37:02dans le Parisien,
00:37:04où elle explique que, d'abord,
00:37:06elle est athée, pour commencer,
00:37:08et qu'elle en a marre qu'on la ramène toujours au fait
00:37:10qu'elle soit d'origine musulmane,
00:37:12et surtout qu'elle n'a pas,
00:37:14que personne n'a à dire ce que les juifs français doivent penser
00:37:16de l'antisémitisme, et surtout pas
00:37:18elle non plus, ce qu'elle a à penser de l'antisémitisme.
00:37:20Et son papier est vraiment fort,
00:37:22enfin une réponse, vous avez peut-être vu
00:37:24la vidéo aussi, qui a tourné
00:37:26ces dernières heures sur la lutte contre l'antisémitisme,
00:37:28enfin une réponse
00:37:30à la hauteur, enfin une réponse aussi
00:37:32à des gens qui provoquent pour provoquer gratuitement
00:37:34sur l'antisémitisme en tant que tel,
00:37:36et enfin des mots forts, des mots forts
00:37:38dans un papier, de la part d'une humoriste,
00:37:40qui dit qu'on peut avoir
00:37:42la juste mesure des choses sur ce qui se passe,
00:37:44tant en Israël et à Gaza,
00:37:46et en même temps, pouvoir dire aussi qu'on est solidaires
00:37:48avec ce qui se passe, pour le peuple palestinien.
00:37:50Cette tribune de Sophia Aram
00:37:52dans le Parisien Aujourd'hui en France,
00:37:54qu'on peut lire dans toute la France en achetant Aujourd'hui en France
00:37:56par exemple, cette tribune
00:37:58publiée hier, pendant le week-end,
00:38:00cette tribune, dans cette tribune
00:38:02Sophia Aram met le doigt sur un aspect
00:38:04dans la critique finalement
00:38:06en islamophobie supposée
00:38:08de la part de Blanche Gardin
00:38:10à son égard, elle met
00:38:12l'accent sur l'idée
00:38:14qu'au fond, ça deviendrait
00:38:16impossible, on est en train d'essayer
00:38:18de nous interdire par le poids
00:38:20du politiquement correct, le fait
00:38:22de se permettre de
00:38:24critiquer telle ou telle religion,
00:38:26l'idée même de la religion,
00:38:28ce qui là deviendrait complètement fou
00:38:30et n'est plus du tout dans la tradition
00:38:32républicaine depuis la révolution.
00:38:34On peut se permettre de... Le blasphème
00:38:36est autorisé, ça a coûté leur vie
00:38:38à l'équipe de Charlie Hebdo quand même.
00:38:40Premièrement, vous avez raison,
00:38:42le blasphème est autorisé et il est même franchement
00:38:44produit nécessaire dans notre société.
00:38:46C'est aussi ça qui fait nos valeurs et notre force, c'est le fait
00:38:48qu'on puisse critiquer toujours avec une certaine
00:38:50forme de bienveillance, mais critiquer ou ne dire
00:38:52qu'on ne comprend pas certains actes des uns et des autres.
00:38:54Y compris les cléricaux juifs, y compris les romains,
00:38:56on peut y aller ? Non mais tout le monde, tout le monde.
00:38:58Je veux dire, vous n'avez jamais eu
00:39:00de la part en tout cas de la religion
00:39:02juive, je crois, peut-être que je me trompe, quand il y a eu
00:39:04des critiques dans Charlie Hebdo parce qu'il y en a eu, ou
00:39:06dans d'autres médias, vous n'avez jamais eu des juifs
00:39:08qui allaient faire des attentats
00:39:10ou crier des choses qui étaient
00:39:12contre-républicains. Enfin, jamais, je crois pas.
00:39:14Ça, c'est le premier point. La deuxième chose,
00:39:16dans cette tribune, parce qu'il faut revenir à cette tribune,
00:39:18moi, je la trouve très
00:39:20forte, cette tribune, c'est qu'elle est
00:39:22prise à partie directement sur scène, alors
00:39:24qu'elle n'a rien demandé, qu'elle essaye juste de s'exprimer,
00:39:26qu'elle dit des choses qu'elle pense,
00:39:28voilà, Sophia Aram, et elle a le droit, justement,
00:39:30on en revient à ce que vous disiez, et que derrière
00:39:32elle explique pourquoi elle,
00:39:34elle ne comprend pas, pourquoi on s'en prend à elle. Et moi, je trouve ça
00:39:36fort et je trouve ça intéressant de sa part.
00:39:38Oui, c'est surtout qu'on est dans
00:39:40la scène que vous décrivez avec
00:39:42Blanche Gardin et le Deuxième Humour,
00:39:44et bien, il se moque d'elle,
00:39:46au point même de
00:39:48rendre grotesque l'idée de pouvoir
00:39:50critiquer l'islam, par exemple,
00:39:52ou le catholicisme,
00:39:54ou les rabbins.
00:39:56Jean Lassalade. En fait, ce qui est très singulier
00:39:58et qui est un fait, là,
00:40:00depuis quelques années, c'est qu'on voit bien que, en réalité,
00:40:02les
00:40:04personnes qui sont de gauche et qui sont
00:40:06tendantes d'une ligne plutôt islamo-gauchiste
00:40:08n'acceptent pas que des personnes
00:40:10qui sont d'origine maghrébine...
00:40:12Tous les gens de gauche ne pensent pas comme ça.
00:40:14Ceux d'une tendance islamo-gauchiste
00:40:16n'acceptent pas que des personnes qui sont
00:40:18d'origine maghrébine, puisque là,
00:40:20elle ne revendique que son athéisme,
00:40:22sortent de leurs conditions. Ils veulent les
00:40:24enfermer dans cette condition victimaire.
00:40:26Ils veulent leur dire, de toute façon, vous devez être
00:40:28avec nous. Un musulman ne peut pas critiquer
00:40:30l'islam. C'est ça qu'en gros, il ne revendique pas.
00:40:32Et c'est ce qui est singulier, c'est d'ailleurs, et elle le dit très bien dans la tribune,
00:40:34elle dit, ma chère Blanche, mon cher Emery,
00:40:36j'ai vous entendu comme à la France insoumise,
00:40:38vous êtes vous des français depuis des générations,
00:40:40des millénaires, vous avez quelque chose à vous...
00:40:42Vous êtes dans la repentance, très bien.
00:40:44Vous avez un complexe vis-à-vis de l'islam,
00:40:46très bien, mais ne plaquez pas sur moi
00:40:48vos complexes de bourgeois
00:40:50qui ont envie de se faire excuser
00:40:52de quelque chose. Et donc, c'est assez juste
00:40:54de montrer qu'en permanence, c'est comme
00:40:56ces chroniqueuses de CNews à qui
00:40:58j'adresse toute ma solidarité, et pardonnez-moi
00:41:00du terme parce que, voilà, c'est horrible
00:41:02qu'on les traite sur les réseaux sociaux d'arabes de service.
00:41:04Elles sont nombreuses.
00:41:06Toutes les présentatrices,
00:41:08ou même la Christine Kelly,
00:41:10qu'on traite de bounty. C'est-à-dire qu'on,
00:41:12dès qu'on sort du cercle de l'islamo-gauchisme,
00:41:14de la condition victimaire...
00:41:16On leur dit, vous n'avez pas le droit
00:41:18de sortir de ce cercle-là.
00:41:20Je souscris complètement
00:41:22à ce qui vient d'être dit, et je pense
00:41:24que tout ce que révèle
00:41:26aussi ces polémiques,
00:41:28parce que ce sont des polémiques
00:41:30sérieuses,
00:41:32c'est l'incompréhension
00:41:34ou le refus de comprendre
00:41:36ce qu'est l'état de droit en France.
00:41:38Nos règles.
00:41:40C'est-à-dire qu'il y a encore
00:41:42beaucoup de personnes
00:41:44qui n'acceptent pas et qui refusent
00:41:46d'entendre
00:41:48que le blasphème est autorisé
00:41:50en France. On a le droit de dire
00:41:52du mal d'une religion, voire de dire...
00:41:54Ça fait peut-être pas plaisir à tel ou tel partisan
00:41:56de telle ou telle religion, mais c'est autorisé.
00:41:58Et puis j'ai aussi envie de dire
00:42:00qu'à partir du moment où on reste
00:42:02dans le cadre de l'état de droit qui est ma
00:42:04boussole, je suis juriste,
00:42:06je pense qu'il faudrait que
00:42:08chacun se pose des questions.
00:42:10On n'est pas obligés d'entendre ou de lire
00:42:12ce qui ne nous convient pas.
00:42:14Il n'y a pas des haut-parleurs comme ça.
00:42:16Vous dites qu'on n'est pas obligés d'entendre. Pardon,
00:42:18ça peut vous paraître semblé étiré par les cheveux,
00:42:20je vais rapprocher ça
00:42:22des États-Unis et de ce qu'on a vu hier.
00:42:24Hier, tout de même, deux personnages
00:42:26ont parlé en permanence de Dieu et pour cause.
00:42:28Et quel personnage ? Donald Trump lui-même,
00:42:30mais aussi Joe Biden.
00:42:32Ce que je veux dire,
00:42:34c'est que certains ici, en France,
00:42:36ramènent notre état de droit et notre
00:42:38philosophie politique à cette même
00:42:40vision où Dieu serait...
00:42:42Comme ils ramènent la notion de race qui vient des États-Unis
00:42:44et que nous avions réussi à abolir
00:42:46grâce à des gens comme Rocaille et Diallo,
00:42:48ils remettent la race dans le débat. Nous avions sorti
00:42:50la race et la religion
00:42:52de notre débat.
00:42:54On se prend le boomerang américain.
00:42:56En France,
00:42:58dans un tribunal, très rapidement,
00:43:00on jure, on lève la main,
00:43:02on jure de dire la vérité, rien que la vérité,
00:43:04toute la vérité, dans une cour d'assises.
00:43:06Mais pas sur la Bible. Pas sur la Bible, pas sur le
00:43:08Coran, pas sur la
00:43:10Torah, on jure.
00:43:12Et nous sommes un état laïque,
00:43:14c'est peut-être difficile à accepter pour certains,
00:43:16mais c'est comme cela et
00:43:18c'est différent aux États-Unis.
00:43:20Il faut quand même prendre conscience,
00:43:22malgré tout, que notre modèle républicain est menacé
00:43:24à l'heure qu'il est, c'est-à-dire qu'effectivement,
00:43:26on a encore le droit au blasphème dans notre
00:43:28pays, mais la liberté d'expression recule
00:43:30et les professeurs vous expliquent de plus
00:43:32en plus qu'ils n'osent plus aborder certains sujets,
00:43:34que malgré tout, il y a
00:43:36une intériorisation des peurs
00:43:38et du danger qui fait que, sans doute,
00:43:40que les humoristes aussi ne vont plus aussi
00:43:42loin qu'ils allaient avant dans la critique de la religion.
00:43:44Donc manifestement, tout
00:43:46ce courant-là, si vous voulez, qui attaque
00:43:48notre République, qui attaque la laïcité, qui attaque nos valeurs,
00:43:50est en train d'avancer, ça c'est un fait.
00:43:52Et ensuite, pour revenir sur le courage
00:43:54de Sophie Aram et de tous ceux qui font partie
00:43:56de ce mouvement qu'on appelle les ex-muslims,
00:43:58c'est-à-dire ces gens qui ont
00:44:00grandi dans un milieu religieux
00:44:02fondamentaliste, parfois
00:44:04lié à l'islam, et qui décident
00:44:06de s'en émanciper, et bien
00:44:08ce sont souvent, si vous voulez,
00:44:10des victimes de ces mouvements
00:44:13qui ne supportent pas qu'ils s'émancipent.
00:44:15Alors le modèle républicain serait en train
00:44:17de nous filer entre les doigts, ça c'est une chose,
00:44:19mais on va basculer dans la politique
00:44:21avec ce coup de gueule
00:44:23de Jonas Salade ce matin, avant qu'on
00:44:25en revienne à l'avenir
00:44:27dans les heures et dans les jours
00:44:29qui viennent de l'Assemblée Nationale. Jonas Salade.
00:44:31Alors moi c'est un coup de gueule, mais
00:44:33en même temps un encouragement à tous les leaders
00:44:35de la droite. Que ce soit
00:44:37eh oui, que ce soit
00:44:39Xavier Bertrand, que ce soit
00:44:41Hervé Morin, que ce soit Laurent Wauquiez,
00:44:43que ce soit Michel Barnier, que ce soit Jean-Louis Borloo,
00:44:45David Lysnard, je peux en énoncer des tonnes,
00:44:47je leur demande juste une chose,
00:44:49réveillez-vous. Réveillez-vous
00:44:51parce qu'en face, depuis une semaine,
00:44:53on a le droit à un épisode de Grolande
00:44:55dans lequel le Nouveau Front
00:44:57Populaire nous fait croire qu'ils ont
00:44:59gagné avec
00:45:01une vague énorme
00:45:03l'élection législative,
00:45:05nous désignent régulièrement des nouveaux premiers ministres,
00:45:07Huguette Bellou un jour, Olivier Faure
00:45:09le lendemain, Jean-Luc Mélenchon
00:45:11une autre fois, et la droite est apathique.
00:45:13Elle n'est même pas capable...
00:45:15Vous dites à vos chefs, à vos leaders,
00:45:17je leur dis, réveillez-vous,
00:45:19on voit souvent des images de gens du NFP
00:45:21soudés, ensemble,
00:45:23en train d'essayer de discuter les uns avec les autres
00:45:25autour d'une pizza, ou autour d'un boulgour vegan,
00:45:27je leur demande juste qu'ils accélèrent
00:45:29parce qu'en fait, la France a besoin
00:45:31de droite.
00:45:33Vous savez,
00:45:35vous savez, fondamentalement,
00:45:37la difficulté, c'est que la gauche
00:45:39ne baisse jamais la tête, et la droite, dans ce pays,
00:45:41a une difficulté à montrer que
00:45:43c'est Dominique Grenier qui l'a très bien montré,
00:45:45il a fait l'étude.
00:45:47La gauche, aujourd'hui, sur les législatives,
00:45:49représente 27%, les droites
00:45:51représentent 47%,
00:45:53et les leaders de droite sont apathiques.
00:45:55Je dirais pas du tout que les leaders de droite
00:45:57ne sont pas apathiques, ils ne sont pas d'accord
00:45:59sur la stratégie à mener, à savoir, s'allier
00:46:01ou non avec Macron, et là, il y a deux lignes,
00:46:03il y a Dati qui dit, rejoignez-nous,
00:46:05il faut qu'on réussisse à faire quelque chose ensemble,
00:46:07il y a la ligne Vauquiez qui dit, non, nous n'allons pas
00:46:09rejoindre le paquebot macroniste qui, de toute façon,
00:46:11va couler, et il y a encore une autre ligne,
00:46:13celle de Ciotti qui disait, il faut s'allier
00:46:15au RN, donc finalement, en fait,
00:46:17si vous voulez, la droite n'a pas véritablement
00:46:19conçu sa stratégie parce qu'elle est éclatée.
00:46:21C'est un sacré argument
00:46:23que Noemi vient de nous...
00:46:25Un argument sur lequel je suis d'accord, mais
00:46:27le NFP, ils étaient tous
00:46:29très pas d'accord aussi.
00:46:31Mélenchon,
00:46:33Mélenchon mettant Rima Hassan,
00:46:35et l'autre avec Luxman, et ils se sont pris la tête,
00:46:37mais la réalité, c'est qu'au final, ils arrivent à s'aligner
00:46:39pour aller chercher le pouvoir.
00:46:41Ce n'est pas un exemple au Nouveau Front Populaire.
00:46:43Excusez-moi, mais juste la droite, c'est qui les chefs aujourd'hui ?
00:46:45Je viens de les annoncer qu'à ça, un peu moins.
00:46:47Mais surtout aujourd'hui, d'un point de vue électoral...
00:46:49Dans quelques instants, on va
00:46:51faire la place à la pub
00:46:53immédiatement, et puis on revient avec les grands débats
00:46:55sur la tentative
00:46:57d'assassinat de Donald Trump,
00:46:59et puis alors, la politique, en effet,
00:47:01lancée par Jonas Salah, dans l'instant.
00:47:03Vous êtes sur Sud Radio, ce sont les grands débats de l'été.
00:47:05On vous retrouve dans quelques instants.
00:47:11Sud Radio,
00:47:13les débats de l'été,
00:47:1510h-13h, Thierry Guerrier.
00:47:17Avec vous, jusqu'à
00:47:19midi, avec nos 4 débatteurs,
00:47:21Jonas Haddad,
00:47:23Noémie Allioua, Anne Durez
00:47:25et Alex Darmon.
00:47:27Et on va revenir sur la
00:47:29façon dont vous avez vécu,
00:47:31tous les 4,
00:47:33ces images hier. Comment d'ailleurs
00:47:35avez-vous été ? A quel moment
00:47:37est-ce que vous vous en êtes rendu compte ? Est-ce que vous avez filé
00:47:39sur une chaîne d'info continue
00:47:41pour essayer de voir l'image ? Parce qu'on se
00:47:43demande ce qu'il se passe quand même. Moi, j'ai vu
00:47:45surgir, tout d'un coup, sur
00:47:47Tweet, sur mon compte,
00:47:49l'image de ce sang
00:47:51sur la joue de Trump. Je me suis dit, tiens,
00:47:53il se passe quelque chose, et pour cause.
00:47:55Oui, et d'ailleurs, on était en pleine nuit, en tout cas en France,
00:47:57et il était 1h du matin,
00:47:59comme ça, à 1h du matin,
00:48:01vous étiez encore au lieu, vous regardiez.
00:48:03Oui, je rentrais d'une émission sur une chaîne d'info continue, justement,
00:48:05et je traînais sur les réseaux sociaux, et j'avoue que j'ai pas réussi
00:48:07à dormir. Je suis restée
00:48:09de 2h à attendre la suite des informations.
00:48:11Ah oui, carrément. Oui, oui, parce que
00:48:13c'était, bien sûr, c'est un
00:48:15événement qui va rentrer dans l'histoire, donc
00:48:17on a du mal à aller dormir quand on est en train
00:48:19de se rendre compte de ce qui vient de se passer. Et puis
00:48:21on a mis un petit peu de temps aussi
00:48:23d'être sûr qu'il allait bien,
00:48:25et puis l'enquête continue,
00:48:27il y a encore beaucoup d'éléments qu'on n'a pas, donc on a
00:48:29envie aussi de continuer à suivre cette
00:48:31histoire. Évidemment, c'est un moment
00:48:33important de la campagne américaine, de
00:48:35cette histoire. Exactement.
00:48:37On fait un petit tour rapide,
00:48:39à quelle heure vous l'avez su,
00:48:41comment vous en êtes rendu compte ? Tout de suite, je suis en train d'un dîner,
00:48:43pour rien vous cacher, je vais vous raconter un peu ma vie privée,
00:48:45je rentrais d'un dîner, je suis allé dans le taxi
00:48:47pour rentrer, et c'est vrai que j'ai vu sur X, en fait,
00:48:49les alertes surgirent,
00:48:51et très vite, en plus, on voit très vite l'image
00:48:53derrière. C'est trop tôt avec le champs qui coule,
00:48:55c'est un maquillage où je n'y croyais pas.
00:48:57Et ce réflexe que Donald Trump a
00:48:59en se touchant l'oreille, en se baissant immédiatement et tout,
00:49:01en fait, ça fait plein d'images dans votre tête
00:49:03à un moment donné, avec plein de réactions.
00:49:05Moi aussi, je vais raconter ma vie,
00:49:07j'étais à une soirée qui battait son plein,
00:49:09et j'ai reçu un texto d'un
00:49:11ami qui vit, enfin, qui est en partie
00:49:13à Washington, en partie de son temps,
00:49:15et en fait,
00:49:17j'ai regardé tout de suite... Et c'est lui qui vous alerte ?
00:49:19C'est lui qui vous a prévenu ? Oui, c'est lui qui m'alerte,
00:49:21il est beaucoup sur les chaînes
00:49:23sollicitées, mais peu importe.
00:49:25La...
00:49:27Alors, la violence aux Etats-Unis,
00:49:29euh...
00:49:31Mais ce que j'ai regardé tout de suite,
00:49:33c'est,
00:49:35voilà, sur Internet, ce qu'on disait,
00:49:37et la force de l'image, vous avez raison,
00:49:39elle est importante. Mais moi, j'ai retenu
00:49:41deux images, quasi,
00:49:43pas concomitantes, mais qui se sont succédées
00:49:45extrêmement rapidement. Lesquelles ?
00:49:47Le 100 ? Oui.
00:49:49Et ensuite, le point levé de Trump.
00:49:51Et cette image-là,
00:49:53moi, je suis pas
00:49:55partisane de Trump, je suis pas une fan de l'individu.
00:49:57L'ancien président.
00:49:59Pour autant, je dois dire que la
00:50:01puissance de l'image,
00:50:03qui le donne insubmersible,
00:50:05hein, c'est ça, cette image,
00:50:07face à un Biden affaibli,
00:50:09c'est du sacré com',
00:50:11dans ce qui lui est arrivé, c'est quand même...
00:50:13Et pourtant, c'est un photographe de l'AP,
00:50:15donc la Société Presse, qui l'a prise,
00:50:17qui n'est pas une agence qui est particulièrement
00:50:19pro-Trump. C'est la présence que vous dites,
00:50:21c'est-à-dire que c'est l'instant
00:50:23qui a été capturé.
00:50:25La puissance de l'image est importante.
00:50:27Deux des plus grandes agences mondiales.
00:50:29Jean-Luc Saladat, vous dormiez comme moi, ou...
00:50:31Je dormais, c'est ça.
00:50:33C'était dimanche matin.
00:50:35Alors on s'en est rendu compte dimanche matin, c'est ça.
00:50:37Immédiatement, moi, il y a deux choses
00:50:39qui m'ont versé la tête,
00:50:41parce que nous sommes en 2024,
00:50:43et il y a 20 ans, il y a 30 ans,
00:50:45une image pareille, je pense que la réaction
00:50:47aurait été d'abord unanime,
00:50:49je pense que tout le monde aurait condamné.
00:50:51C'est le cas.
00:50:53Deuxièmement,
00:50:55il n'y avait pas autant de théories du complot,
00:50:57et je me suis dit, attention,
00:50:59parce qu'on est dans un moment dans lequel
00:51:01à la fois les Etats-Unis, mais aussi le monde occidental
00:51:03est très polarisé, et j'ai eu peur,
00:51:05parce que j'ai senti un petit moment de flottement,
00:51:07que pendant quelques heures, les gens disent
00:51:09« Ah, mais oui, finalement, c'est Trump,
00:51:11c'est pas grave. »
00:51:13Il y a eu un moment dans lequel je sentais,
00:51:15par exemple, j'ai eu des amis, moi j'ai tout de suite réagi,
00:51:17en disant que la démocratie américaine, etc.,
00:51:19ils m'ont dit « Qu'est-ce que t'as, tu soutiens Trump ? »
00:51:21C'est pas une question de soutenir Trump ou pas,
00:51:23c'est une question de s'associer au fait que la violence
00:51:25n'a pas sa place dans la politique.
00:51:27Et deuxièmement, je me suis dit, on est quand même en 2024,
00:51:29et donc, vous allez voir toutes les théories
00:51:31complotistes qui auraient mis du temps
00:51:33à fleurir sur un autre attentat
00:51:35de ce type-là,
00:51:37il y a 20 ans, et là, immédiatement,
00:51:39vous avez vu des trucs un peu délirants.
00:51:41Je vais vous citer
00:51:43un tweet qui m'a surpris hier,
00:51:45c'est celui de Jean-Marc Dumonté.
00:51:47Jean-Marc Dumonté, c'est un grand
00:51:49propriétaire et producteur de
00:51:51spectacles, de théâtres, le Théâtre Antoine,
00:51:53par exemple, à Paris, il produit
00:51:55des spectacles, et il est proche
00:51:57d'Emmanuel Macron, et c'est un
00:51:59débatteur qui pourrait d'ailleurs être dans
00:52:01nos débats. Eh bien, il écrit « C'est très triste
00:52:03ce jour pour la démocratie américaine,
00:52:05la violence est abjecte dans un État de droit
00:52:07et c'est condamnable. » Bon, donc là,
00:52:09il est sur votre ligne, mais il ajoute « Mais quand
00:52:11la violence vient renforcer un candidat violeur,
00:52:13voleur, félon, tricheur,
00:52:15commanditaire de l'invasion du Capitole,
00:52:17c'est vrai, il y a eu le 16 janvier
00:52:192021, six morts quand même
00:52:21au Capitole, amis des dictateurs,
00:52:23on est accablés, voilà ce que dit Jean-Marc
00:52:25Dumonté. C'est un peu ce que vous redoutiez ?
00:52:27– C'est ce que je redoutais, et d'ailleurs,
00:52:29Jean-Marc Dumonté se situe en faisant ça
00:52:31à la gauche de Sandrine Rousseau, parce que
00:52:33Sandrine Rousseau, qu'on accable de plein de mots,
00:52:35a eu des mots extrêmement clairs en dénonçant
00:52:37cela, et en ayant une pensée pour la personne
00:52:39qui est décédée, parce que je rajoute... – Il y a sur le Sud Radio
00:52:41que Jonas Haddad vient soutenir Sandrine Rousseau.
00:52:43– Et ce sera peut-être la seule fois.
00:52:45Mais pour vous montrer qu'à un moment,
00:52:47il y a de l'extrême-gauche, mais il y a parfois aussi...
00:52:49– Mais il a raison Jean-Marc Dumonté. – C'est l'extrême-centre.
00:52:51– Mais ce qu'il dit là, il a raison, je veux dire que...
00:52:53– Tout de suite, tout de suite.
00:52:55– Mais quel est le rapport avec
00:52:57la tentative d'assassinat ? Il n'y en a aucun.
00:52:59– Il doit être combattu en tant qu'adversaire politique
00:53:01par ses adversaires, mais certainement pas
00:53:03d'une façon violente qui atteinte
00:53:05à son intégrité physique, c'est ça le problème.
00:53:07Justement, les démocraties servent à
00:53:09pacifier les violences, à essayer d'organiser
00:53:11si vous voulez, des
00:53:13contradictoires, des débats d'idées,
00:53:15des idées politiques qui s'affrontent, et tout ça
00:53:17sert normalement justement à faire
00:53:19en sorte qu'il n'y ait pas d'agression
00:53:21physique. – Alors pour aller dans votre sens, je fais un peu
00:53:23de provocation, mais c'est pour nourrir le débat ici, pour aller
00:53:25dans votre sens, il y a quand même le sentiment
00:53:27aujourd'hui, alors que va s'ouvrir
00:53:29la convention républicaine,
00:53:31certes le rituel est très attendu, mais quand même
00:53:33ça va avec l'apothéose pour le
00:53:35candidat Trump, on a quand même le sentiment
00:53:37que du côté démocrate,
00:53:39un peu par défaut, et du côté
00:53:41républicain aussi, chez Trump,
00:53:43tout le monde est autour d'une seule thématique
00:53:45aujourd'hui, l'unité, l'unité, l'unité.
00:53:47Alors, est-ce que vous êtes d'accord avec
00:53:49cet idéal, Alex Darmand ? – Alors oui, mais
00:53:51après ça date pas de samedi, l'unité,
00:53:53même de la part de Donald Trump, faut quand même
00:53:55savoir que Donald Trump... – Il a changé de discours, il le dit lui-même.
00:53:57– Non, attendez, il a changé de discours, mais pas depuis samedi, encore une fois.
00:53:59– Bah si, il le dit. – Peut-être qu'il le dit,
00:54:01mais en tout cas, même dans son discours politique,
00:54:03dans son discours de campagne, ça fait
00:54:05plusieurs semaines que Donald Trump prend
00:54:07un petit virage quand même, genre
00:54:09on va apaiser, tout le monde va redescendre d'un cran,
00:54:11grâce à une femme, qui commence à se faire connaître,
00:54:13qui s'appelle Suzy Wiles, qui est sa nouvelle directrice de campagne
00:54:15aux Etats-Unis, et qui
00:54:17adoucit le discours. Pourquoi ? – Pourquoi ?
00:54:19– Parce qu'ils veulent absolument célébrer ce qui s'est passé
00:54:21au Capitole il y a quatre ans. Parce qu'ils veulent absolument
00:54:23célébrer la campagne de 2016.
00:54:25– Ils veulent qu'on l'oublie, ça. – Ils veulent le normaliser.
00:54:27– Parce que c'est un exégèse qui leur fait peur.
00:54:29– Mais pas loin, ils veulent faire en sorte que Donald Trump
00:54:31soit beaucoup plus calme, beaucoup plus
00:54:33tranquille, mais vous voyez bien que
00:54:35quelques fois quand même, il y a des
00:54:37sauts d'humeur qui ressortent, mais qui vont
00:54:39servir. Quand vous voyez,
00:54:41on en parlait tout à l'heure, vous voyez l'image de
00:54:43Donald Trump qui se baisse,
00:54:45se relève, et il est dans un moment
00:54:47politique extraordinaire à ce moment-là.
00:54:49Extraordinaire ce moment. Il se relève, et avant
00:54:51de partir, il dit « Wait, wait, wait, fight, fight, fight ».
00:54:53Vous allez voir que dans les heures qui viennent,
00:54:55des t-shirts vont sortir, des
00:54:57mugs, comme il sait faire, il va
00:54:59imprimer sa marque sur cette campagne, il va se servir
00:55:01de ce drame, parce que c'est un drame. Un attentat
00:55:03politique, ça reste un drame. Une tentative d'attentat
00:55:05politique, ça reste un drame, il va s'en servir
00:55:07pour se renforcer. Mais ce discours
00:55:09d'unité, et de faire en sorte
00:55:11qu'on rassemble le peuple américain,
00:55:13ça fait plusieurs semaines que Donald Trump travaille dessus.
00:55:15Mais de quoi il a peur, Donald Trump, finalement,
00:55:17et sa directrice de la communication, la nouvelle
00:55:19que vient de citer Alex Darmand, il a peur
00:55:21qu'au fond, en face de lui, la
00:55:23source de toute la violence politique
00:55:25aux Etats-Unis, avec
00:55:27l'État-Unis. Je pense aussi qu'il a peur
00:55:29que lui échappe la victoire qui lui
00:55:31est promise. Parce que, excusez-moi, il y a
00:55:33un éléphant dans la pièce dont on ne parle pas,
00:55:35c'est Joe Biden.
00:55:37Les débats, ça
00:55:39fait de la peine pour la démocratie américaine
00:55:41qui est une grande démocratie.
00:55:43Et si vous voulez, quand
00:55:45on voit le niveau
00:55:47de Joe Biden, on se demande
00:55:49s'il ne devrait pas y avoir des procédures.
00:55:51Il y a une procédure d'impeachment, mais d'incapacité.
00:55:53Et vous avez vu, même,
00:55:55George Clooney et un certain nombre de donateurs
00:55:57la semaine dernière...
00:55:59S'il vous plaît,
00:56:01retirez-vous.
00:56:03Parce qu'en fait,
00:56:05ils se disent, même nos valeurs politiques
00:56:07ne peuvent pas être représentées par quelqu'un qui
00:56:09est à bout.
00:56:11Moi, je ne serais plus mesurée sur la volonté
00:56:13de l'ancien président Trump
00:56:15de jouer la carte de l'unité.
00:56:17Et c'est pour ça que j'ai commencé à...
00:56:19Ma réaction, j'allais dire
00:56:21à chaud, et qui était celle que
00:56:23j'ai eue à chaud samedi, était
00:56:25de rappeler ces deux images.
00:56:27Je ne sais pas si un individu
00:56:29et, a fortiori, quand on est un leader,
00:56:31on se refait.
00:56:33Petite comparaison avec la politique française
00:56:35actuelle. On dit qu'on veut changer,
00:56:37qu'on va changer, et qu'on
00:56:39change fondamentalement, je n'en suis pas certaine.
00:56:41Donc, à court terme,
00:56:43cet épisode, enfin,
00:56:45ce tragique accident
00:56:47peut probablement servir
00:56:49Donald Trump, victime,
00:56:51c'est un fait. Les armes,
00:56:53hélas, elles circulent depuis tellement de décennies,
00:56:55même le président Obama a voulu
00:56:57s'attaquer à la vente des armes.
00:56:59Il n'y est pas parvenu.
00:57:01Il n'y est pas parvenu parce que
00:57:03c'est culturel, on offre des armes
00:57:05à ses enfants, enfin bon,
00:57:07dès 12 ans, 11 ans, 12 ans.
00:57:09La Constitution empêche
00:57:11de restreindre cette liberté
00:57:13de circulation et de port des armes.
00:57:15Donc, à court terme, je pense que Donald Trump,
00:57:17c'est un fighter, n'est-ce pas ?
00:57:19Un combattant, il va être investi demain.
00:57:21Mais à moyen terme,
00:57:23je pense que la donne pourrait changer,
00:57:25donc va-t-il jouer la carte de l'unité
00:57:27comme il le souhaite, et Biden sera-t-il
00:57:29maintenu ou pas ? Tout ça, ce sont des éléments...
00:57:31Est-ce que la donne va changer ? On se posera la question
00:57:33dans un instant. Je pense qu'il y a des questions ouvertes.
00:57:35Restez avec nous sur Sud Radio, c'est les grands débats de l'été.
00:57:37Sud Radio,
00:57:39votre attention est notre plus belle récompense.
00:57:41Je voulais vous dire que j'apprécie
00:57:43vraiment Sud Radio sans pouvoir vous flatter
00:57:45parce que vous êtes les seuls, quasiment,
00:57:47qui êtes capables d'inviter des personnalités
00:57:49qui ont des points de vue différents.
00:57:51Sud Radio, parlons vrai.
00:57:53Sud Radio, les débats de l'été,
00:57:5510h-13h, Thierry Guerrier.
00:57:574 débatteurs
00:57:59pour se poser une question
00:58:01totalement paradoxale ce matin
00:58:03sur Sud Radio. Il n'y a qu'ici qu'on fait ça,
00:58:05au fond. On va se demander
00:58:07si la tentative d'assassinat,
00:58:09l'attentat ce week-end
00:58:11contre la personne de Donald Trump,
00:58:13si finalement, ça ne pourrait pas lui
00:58:15coûter l'élection, si ça ne pourrait pas être
00:58:17bon pour le camp Biden.
00:58:19Vous me voyez venir, c'est un peu lourd comme provocation,
00:58:21quand même. Au fond, la question,
00:58:23on peut se dire, mais si
00:58:25M. Trump,
00:58:27le personnage Donald Trump apparaît
00:58:29comme un personnage qui engendre la violence,
00:58:31ça peut faire peur, peut-être aux Américains,
00:58:33ça peut être une première raison. C'est peut-être
00:58:35pour ça d'ailleurs que, comme nous le disait Alex Orban
00:58:37tout à l'heure, Donald Trump
00:58:39essaie de se donner, d'adoucir son image.
00:58:41Oui. Alors, je ne suis pas sûre
00:58:43que cette tentative d'assassinat de Donald Trump
00:58:45lui coûte son élection. La violence,
00:58:47on le disait il y a un instant,
00:58:49est hélas inhérente à la culture
00:58:51des Etats-Unis, à l'histoire des Etats-Unis.
00:58:53Souvenons-nous, avant Kennedy,
00:58:55il y a eu un certain nombre de présidents américains
00:58:57qui malheureusement ont été assassinés, on ne va pas tous
00:58:59les citer, mais il y a eu
00:59:01notamment Abraham Lincoln,
00:59:03il y a eu James Garfield au XIXe siècle,
00:59:05il y a eu McKinley,
00:59:07ce sont des présidents qui ne sont peut-être pas très connus
00:59:09au début du XXe siècle. Reagan,
00:59:11souvenons-nous, a été victime du tentative
00:59:13d'assassinat. Donc la violence,
00:59:15elle est hélas inhérente à
00:59:17l'histoire et à la culture des Etats-Unis.
00:59:19Deux, venons en France
00:59:21un instant, il y a eu quand même
00:59:23un certain nombre d'élus, des dizaines d'élus
00:59:25qui ont été victimes d'agressions.
00:59:27Donc il ne faut pas tout mélanger, mais malheureusement
00:59:29la violence est inhérente à notre société.
00:59:31Maintenant, est-ce que ça va coûter
00:59:33sa victoire à Donald Trump ? Je le disais aussi
00:59:35il y a un instant, ça dépend des facteurs
00:59:37de ce qui va émerger
00:59:39dans les semaines et jours à venir.
00:59:41Est-ce que Biden va se maintenir ou pas ?
00:59:43Il a été un bon président, c'est vrai,
00:59:45mais si Biden se révèle
00:59:47encore violent à la fois dans
00:59:49ses comportements, n'oublions pas
00:59:51qu'il a encouragé la montée au Capitole
00:59:53Donald Trump
00:59:55et c'est quand même problématique.
00:59:57Mais je trouve quand même
00:59:59qu'il y a deux différences par rapport à ce qui se passait avant.
01:00:01On a cité les noms de présidents qui ont pu être
01:00:03attaqués, d'abord assassinés,
01:00:05d'abord à l'époque il n'y avait pas une telle
01:00:07sécurité. Donc pour aujourd'hui
01:00:09attaquer quelqu'un, c'est vraiment
01:00:11quelque chose de lourd. Deuxièmement, ce que je trouve aussi
01:00:13c'est que par rapport à ce qui se passait avant,
01:00:15avant, en gros, on avait dit
01:00:17les républicains c'est le centre droit
01:00:19et les démocrates c'est le centre gauche.
01:00:21Tout s'est polarisé aux Etats-Unis.
01:00:23C'est-à-dire qu'aujourd'hui la droite est plus à droite,
01:00:25la gauche est plus à gauche, elle est plus
01:00:27woke, etc. Et donc en fait, il y a une forme de
01:00:29combat entre le bien et le mal
01:00:31et vous entendez parfois des gens de gauche vous parler
01:00:33de la droite américaine et vice-versa,
01:00:35de la droite américaine vous parler de la gauche américaine,
01:00:37pour eux, les uns et les autres
01:00:39sont le diable. Il y a des dimensions
01:00:41religieuses. Quand vous écoutez
01:00:43les discours régulièrement qui sont
01:00:45imprégnés de cette religiosité,
01:00:47les uns contre les autres...
01:00:49On est dans une radicalité binaire...
01:00:51De plus en plus binaire et donc du coup ça favorise
01:00:53les comportements violents puisqu'on se dit
01:00:55si je ne fais pas cet acte-là, c'est le diable qui arrive
01:00:57au pouvoir et vice-versa.
01:00:59Honnêtement,
01:01:01moi je ne crois pas une seule seconde
01:01:03que Trump peut perdre l'élection américaine.
01:01:05Je prends le pari aujourd'hui.
01:01:07D'ailleurs, je ne croyais pas avant...
01:01:09Comment le démocrate arrive à se séparer
01:01:11de Biden, à le renvoyer...
01:01:13La seule qui aurait la popularité
01:01:15suffisante, ce serait Michelle Obama
01:01:17mais elle a dit clairement qu'elle ne voulait pas y aller.
01:01:19L'autre solution, ce serait Kamala Harris
01:01:21donc la vice-présidente
01:01:23mais elle n'est pas du tout populaire.
01:01:25Donc il n'y a pas d'option sur la table qui serait
01:01:27capable de concurrencer véritablement
01:01:29Donald Trump. Et puis Noemi, faire une campagne
01:01:31pour Michelle Obama, faire une vraie campagne politique
01:01:33ce n'est pas non plus que de la popularité,
01:01:35surtout aux Etats-Unis. Il faut quand même vous dire une chose,
01:01:37c'est qu'aux Etats-Unis, lors de la dernière élection
01:01:39présidentielle en 2020,
01:01:41Donald Trump avait fait plus de voix
01:01:43en termes de nombre qu'en 2016.
01:01:45C'est une réalité. Donc là, il revient
01:01:47quatre ans après, au summum
01:01:49de sa popularité, il y a cette tentative
01:01:51d'attentat qui vient de le toucher.
01:01:53Il est quasiment, franchement
01:01:55imbattable. Et puis, on parle de
01:01:57son rythme, de
01:01:59sa prise de parole,
01:02:01son appel au calme. Vous avez vu son interview
01:02:03ce matin, dans un journal américain ?
01:02:05New York Post.
01:02:07Donald Trump, où il dit que
01:02:09c'est quasiment divin, que c'est Dieu
01:02:11qui l'a sauvé, que c'est
01:02:13Dieu qui a décidé qu'il serait là
01:02:15encore aujourd'hui. Il est, pour le moment,
01:02:17en termes de communication,
01:02:19quand il parle aux Américains, il est
01:02:21irréprochable, parce qu'il fait appel à cela.
01:02:23C'est important pour les Américains, le côté
01:02:25divin, le côté religieux.
01:02:27Moi, je trouve que, pour le moment, c'est un sans-faute.
01:02:29Première réaction, on appelle à l'unité,
01:02:31on appelle au calme. Deuxième réaction, je suis un peu
01:02:33un super-héros, et c'est grâce à Dieu que je suis là.
01:02:35Je partage le pronostic d'Alex
01:02:37Darmon. Vous prenez le pari aussi
01:02:39sur celui de Radio Los Matos ? Oui, je prends le pari, bien sûr.
01:02:41Mais même, si vous voulez, avant cette tentative d'assassinat,
01:02:43il est déjà extrêmement populaire,
01:02:45il est déjà très favori pour la Maison Blanche
01:02:47au cours des élections qui auront lieu
01:02:49en novembre prochain aux Etats-Unis.
01:02:51Il est déjà au cœur
01:02:53du système. Il y a eu le débat
01:02:55entre Biden et Trump.
01:02:57Le dernier débat a été une catastrophe pour Biden
01:02:59et tous les démocrates, les grands éditorialistes
01:03:01du New York Times, qui sont d'ordinaire très favorables
01:03:03à Biden, ont vu
01:03:05et affirmé et écrit
01:03:07que Trump l'avait emporté très haut la main,
01:03:09si vous voulez. Par la faiblesse
01:03:11de Biden, Trump, si vous voulez,
01:03:13se surélève et ça, bien avant cette tentative
01:03:15d'assassinat. Cet événement-là va encore
01:03:17le servir et va encore en faire
01:03:19une sorte de symbole, de miraculer
01:03:21l'homme qui se dit constamment qu'on veut l'abattre.
01:03:23Cette fois-ci, on veut l'abattre de façon
01:03:25extrêmement claire et pas uniquement
01:03:27symbolique, donc ça va aussi
01:03:29alimenter et nourrir son narratif
01:03:31d'homme providentiel.
01:03:33Il me semble là qu'il y a une...
01:03:35qu'il est évident qu'il va être élu
01:03:37en novembre prochain.
01:03:39Il y a quelques autres éléments en faveur de Donald Trump
01:03:41et peut-être, voire probablement, de sa victoire.
01:03:43Il ne faut pas oublier
01:03:45qu'il y a une cour suprême
01:03:47qui l'a fait basculer
01:03:49du côté républicain. Ensuite,
01:03:51la peine qui devait être prononcée à son
01:03:53encontre dans l'affaire de...
01:03:55de la personne qui... Stormy Daniels.
01:03:57Stormy Daniels. La peine a été différée
01:03:59au mois de septembre. Et enfin,
01:04:01ça a été très bien dit, qui pour remplacer éventuellement
01:04:03Biden... Bon, moi je ne crois pas une seconde
01:04:05en Michelle Obama. Bon.
01:04:07Elle n'a pas envie de retourner à la maison blanche
01:04:09et de faire de la politique.
01:04:11Et puis surtout Kamala Harris, malheureusement,
01:04:13Biden ne lui a donné
01:04:15aucune place. Il lui a donné à gérer
01:04:17un dossier qui est un dossier explosif,
01:04:19l'immigration, mais en dehors de cela,
01:04:21ça n'a pas permis d'attirer
01:04:23dans le camp démocrate les voix
01:04:25des noirs, les voix des hispaniques.
01:04:27Donc, là on est un peu
01:04:29du côté du camp démocrate, on est un peu bloqué.
01:04:31Donc Trump apparaît comme le
01:04:33victorieux. On verra comment il se comporte ensuite.
01:04:35Puis dans la culture américaine, la réussite
01:04:37à quel prix ?
01:04:39On pourra en débattre. Mais la réussite,
01:04:41le leadership, le charisme,
01:04:43ça a été très bien dit, à côté
01:04:45d'un Biden qui est affaibli. Mais ça vous inquiète pas
01:04:47ce côté messianique
01:04:49délirant ? Disons finalement
01:04:51je suis l'envoyé de Dieu, parce que c'est ce que dit
01:04:53dans le New York Post ce matin
01:04:55Donald Trump.
01:04:57Je suis l'envoyé de Dieu.
01:04:59Oui, mais par quoi terminent tous les meetings aux Etats-Unis par God bless America ?
01:05:01Par quoi commencent même
01:05:03les musiciens ? Par quoi
01:05:05les artistes lorsqu'ils ont un Grammy Awards
01:05:07commencent Dieu merci ?
01:05:09Donc en fait, nous
01:05:11ça nous semble dingue, mais en fait c'est totalement
01:05:13imprégné dans la culture américaine
01:05:15et c'est assez légitime. Deuxièmement,
01:05:17vous savez en fait, aujourd'hui
01:05:19la chrétienté, le christianisme
01:05:21recule dans le monde, sauf
01:05:23dans une communauté, c'est l'évangélisme
01:05:25et qui est très fort aux Etats-Unis. Et vous avez notamment
01:05:27Jim Casievel, je sais pas si vous voyez qui c'est
01:05:29les protestants évangélistes
01:05:31qui a été l'incarnation de Jésus
01:05:33dans le film
01:05:35sur la passion
01:05:37qui a dit
01:05:39Dieu protège Trump.
01:05:41En gros, la mécanique
01:05:43d'un des grands leaders protestants
01:05:45évangélistes, vous voulez nous dire,
01:05:47aujourd'hui, affirme
01:05:49l'acteur qui a joué Jésus
01:05:51et qui a été vu par des dizaines
01:05:53et des dizaines de millions d'américains
01:05:55dit, voilà, moi je l'affirme...
01:05:57J'ai des infos du ciel, Trump est protégé par Jésus.
01:05:59C'est ça qui est en train de s'affirmer
01:06:01et donc dans ce combat binaire
01:06:03du bien et du mal qui est perçu par certains
01:06:05américains, ça va même décupler
01:06:07les militants de Trump.
01:06:09C'est-à-dire qu'en gros ils vont se dire, ok c'est bon là
01:06:11on a l'approbation, entre guillemets, céleste
01:06:13et je vous assure, j'ai regardé ça
01:06:15cette nuit pour le coup parce que j'ai loupé
01:06:17de samedi à dimanche et je me suis rattrapé
01:06:19de dimanche à lundi.
01:06:21Je me suis rattrapé dimanche à lundi
01:06:23et la puissance
01:06:25de l'évangélisme aux Etats-Unis
01:06:27va faire que ça va décupler la mobilisation.
01:06:29Mais d'autant que cette tentative d'assassinat
01:06:31elle a quand même complètement
01:06:33une symbolique christique. On est dans le sacrifice
01:06:35on est dans l'idée de l'homme blessé
01:06:37qui se relève et qui continue
01:06:39d'affirmer, si vous voulez,
01:06:41ses valeurs, ses combats
01:06:43tout ce narratif-là
01:06:45tout ce narratif-là
01:06:47cette tentative d'assassinat va complètement
01:06:49alimenter son image
01:06:51et puis ça parle, vous savez
01:06:53les images de Pieta
01:06:55si vous regardez l'image qui a été prise
01:06:57par le journaliste de l'AP
01:06:59vous avez quelque chose de christique
01:07:01qui va parler à toute la communauté évangélique
01:07:03évidemment, et chrétienne plus largement.
01:07:05Pour aller dans votre sens, je ne citerai
01:07:07pas son nom ni l'antenne en question
01:07:09parce que c'est des concurrents d'abord mais surtout parce que
01:07:11il perdrait son crédit
01:07:13dans tout son univers de gauche, d'intello de gauche
01:07:15j'ai entendu un grand intello de gauche journaliste
01:07:17ce matin sur une station de radio
01:07:19concurrente qui disait
01:07:21il a été physiquement admirable
01:07:23l'adjectif admirable
01:07:25a été repris à plusieurs reprises
01:07:27c'est-à-dire que même, en effet
01:07:29les intellos de gauche ici en France
01:07:31certains d'entre eux, en tout cas
01:07:33ont reconnu qu'il y avait une
01:07:35attitude physique. La Pieta, vous disent
01:07:37bon, on ne va peut-être pas comparer avec la Pieta
01:07:39mais en tout cas
01:07:41oui, il y a une image
01:07:43très puissante d'un personnage
01:07:45qui dit on y va, on y retourne.
01:07:47Les photos vont rentrer dans l'histoire
01:07:49mais on le verra ça avec le temps, on verra si vraiment
01:07:51ça peut imprimer, si ça aide. Et comme on verra aussi
01:07:53avec le temps, une chose c'est que
01:07:55il faudra quand même qu'on nous explique comment un ancien président des Etats-Unis
01:07:57candidat, ex-candidat
01:07:59et futur peut-être président des Etats-Unis
01:08:01n'a pas été protégé normalement.
01:08:03La bulle n'était pas efficace
01:08:05la polémique commence à naître
01:08:07C'est très grave quand même. On en reparlera peut-être demain
01:08:09avec vos camarades
01:08:11débatteurs. Vous, vous restez avec nous tous les quatre
01:08:13si vous voulez bien pour la suite de
01:08:15nos grands débats de l'été. On va revenir sur la
01:08:17situation politique en France. C'est une
01:08:19semaine stratégique en effet
01:08:21avec la réunion de l'Assemblée nationale
01:08:23qui va se tenir dans les heures qui viennent
01:08:25dans les jours qui viennent. Ça se réunit déjà en ce
01:08:27moment même et puis le président Macron
01:08:29demain doit prendre
01:08:31acte clairement et j'allais dire définitivement
01:08:33de la démission
01:08:35de Gabriel Attal. On y revient avec nos débatteurs
01:08:37ce sont les débats de l'été. Restez avec nous sur Sud Radio
01:08:39Sud Radio. Parlons
01:08:41vrai. Parlons vrai. Sud Radio. Parlons
01:08:43vrai.
01:08:45Sud Radio. Les débats de l'été
01:08:4710h-13h. Thierry
01:08:49Guerrier.
01:08:51Jusqu'à midi
01:08:53avant qu'on revienne avec Joseph Ruiz
01:08:55sur les Jeux Olympiques
01:08:57nouveau rendez-vous. Les JO dans tous leurs états
01:08:59sur Sud Radio. Ça ce sera de
01:09:0112h à 13h. Avant nous sommes
01:09:03avec nos 4 débatteurs. Jean Lassadade
01:09:05avocat mais aussi élu
01:09:07LR au Conseil Régional de Normandie
01:09:09cette belle région évidemment
01:09:11vous avez compris que je connaissais un petit peu
01:09:13et que je suis un peu de là-bas. Voilà Jean Lassadade
01:09:15donc Alex Darmont qui est avec nous
01:09:17journaliste politique, sa chaîne Youtube
01:09:19Les Indécis. Anne Durez avocate
01:09:21de l'association Femmes de loi que vous
01:09:23présidez et Noémie Allioua
01:09:25journaliste essayiste, auteure de La Terreur
01:09:27jusque sous nos draps
01:09:29deux avocats, deux journalistes, deux femmes
01:09:31deux hommes disais-je tout à l'heure. Alors
01:09:33la politique française
01:09:35vous avez sauté dans le chaudron
01:09:37si j'ose dire, pas celui de la flamme
01:09:39devant l'hôtel de ville de Paris mais vous avez sauté dans le chaudron
01:09:41en nous disant j'appelle les patrons
01:09:43de la droite à se réveiller, à montrer
01:09:45qu'ils sont là à la manœuvre
01:09:47il y en a qui ont été à la manœuvre ce week-end
01:09:49c'est Ensemble, Renaissance
01:09:51le parti du Président de la République
01:09:53finalement ils s'étaient battus un peu avec Darmanin
01:09:55et Borne pour savoir qui serait le patron
01:09:57et puis au dernier moment il n'y en a plus qu'un
01:09:59qui est candidat, Gabriel Attal
01:10:01il est élu, c'est payé, c'est-à-dire qu'eux
01:10:03ils sont en ordre de bataille alors que
01:10:05du côté du Front Populaire, du nouveau Front Populaire
01:10:07c'est plutôt encore
01:10:09la bataille, j'oserais dire la baston
01:10:11ce matin. Anne Durez
01:10:13Oui en effet, je pense que cette semaine
01:10:15elle va être très intéressante parce que
01:10:17on s'intéresse tous comme citoyens
01:10:19évidemment à la vie démocratique de notre pays
01:10:21mais on connaît peut-être pas très bien
01:10:23le fonctionnement de l'Assemblée Nationale
01:10:25Alors ça me permet, pardon je vous coupe Anne
01:10:27ça tombe à l'instant, on me dit
01:10:29à l'instant qu'Emmanuel Macron, le Président de la République
01:10:31convoque un Conseil des Ministres
01:10:33demain à la même heure, demain à 11h30
01:10:35à l'Elysée et après ce Conseil
01:10:37normalement il devrait
01:10:39prendre acte de la démission de Gabriel Attal
01:10:41c'est-à-dire que la France ne devrait plus
01:10:43avoir de gouvernement demain
01:10:45après le Conseil des Ministres. Alors allez-y, dites-nous.
01:10:47C'est une chose
01:10:49d'accepter la démission
01:10:51de son Premier Ministre, qu'il la lui présentera
01:10:53c'en est une autre que de ne plus avoir de gouvernement
01:10:55d'abord pour la continuité de l'Etat
01:10:57on ne peut pas ne pas avoir de gouvernement
01:10:59ou alors le Président de la République ferait jouer l'article 16
01:11:01de la Constitution et exercerait
01:11:03les pleins pouvoirs, ce qui de mon point de vue
01:11:05ne se produira pas parce qu'on n'est pas
01:11:07dans ces circonstances. Non mais là qu'est-ce qui peut se passer
01:11:09parce que c'est déjà en mode dégradé, on sait déjà
01:11:11qu'il n'a plus de pouvoir Gabriel Attal, on sait déjà
01:11:13que c'est un Premier Ministre qui gérait les affaires courantes
01:11:15donc là c'est les affaires, affaires, affaires sous courantes
01:11:17Oui c'est ça, mais est-ce qu'il y a tant de décisions que cela
01:11:19à prendre dans le courant de l'été ?
01:11:21Bon, attends.
01:11:23Oui, justement, justement
01:11:25mon pronostic, puisqu'on évoquait
01:11:27quelques pronostics il y a un instant
01:11:29sur d'autres sujets. Qu'est-ce qui risque de se passer demain ?
01:11:31Mon pronostic c'est que le Président
01:11:33de la République va accepter la démission
01:11:35du Premier Ministre, tout en le
01:11:37maintenant pour assurer
01:11:39la continuité de l'Etat
01:11:41dans des circonstances un peu spécifiques
01:11:43puisque les JO vont se tenir
01:11:45jusqu'en septembre, il y a les Jeux
01:11:47Olympiques et Paralympiques, ce qui permettra
01:11:49d'assurer une certaine continuité
01:11:51les dossiers sont connus, la coordination
01:11:53Sauf que Gabriel Attal n'en a pas envie !
01:11:55Mais ce n'est pas parce qu'on est démissionnaire
01:11:57qu'on ne peut pas rester au gouvernement
01:11:59et l'avantage d'être démissionnaire, si je puis dire
01:12:01c'est que Gabriel Attal
01:12:03et d'autres ministres
01:12:05qui resteront ministres pour la continuité des Etats
01:12:07Ils sont députés, ils veulent revenir à l'Assemblée, il y a des règles
01:12:09Ils auront la capacité de voter
01:12:11et comme, ils auront la capacité
01:12:13de voter en tant que députés
01:12:15donc en tant que démissionnaires, ils vont
01:12:17assurer au sein du gouvernement, qui de mon point de vue
01:12:19va rester en place, la continuité
01:12:21de l'Etat, notamment pendant les JO
01:12:23avec, on l'espère, pas grand chose
01:12:25qui passera. Des super fonctionnaires, des administratifs
01:12:27qui signent simplement des décisions
01:12:29opérationnelles, sans changer
01:12:31l'état du pays. Et ils vont voter
01:12:33et comme des élections vont se tenir
01:12:35cette semaine importante, élections
01:12:37du président et de la présidente de l'Assemblée
01:12:39élections des présidents de commissions
01:12:41c'est crucial, la vie parlementaire
01:12:43va reprendre le dessus à partir
01:12:45du mois de septembre, peut-être même avant
01:12:47et là c'est crucial et c'est important pour la vie
01:12:49démocratique et parlementaire. Mais il n'y a pas de contradiction avec
01:12:51Alex Darmand, avec l'idée de Gabriel Attal
01:12:53qui n'a pas envie, qui a envie d'être à l'Assemblée
01:12:55qui aurait peut-être même envie, dit-on, d'être candidat
01:12:57au perchoir, c'est-à-dire à la présidente de l'Assemblée
01:12:59Je ne crois pas une seconde, candidat au perchoir, Gabriel Attal
01:13:01mais bon, après, à voir, c'est le foutoir
01:13:03en réalité, je veux dire
01:13:05on est effectivement en pleine période des JO
01:13:07vous avez un gouvernement qui n'est pas
01:13:09vraiment un gouvernement, mais qui va quand même
01:13:11gouverner les affaires courantes, bref
01:13:13personne ne comprend rien, mais pourquoi ?
01:13:15Parce que personne ne met du sien dans cette
01:13:17histoire, mais que ça soit la majorité
01:13:19présidentielle, enfin l'ex-majorité
01:13:21présidentielle, ou demain
01:13:23le Nouveau Front Populaire, enfin il faut quand même
01:13:25regarder l'ensemble du paysage politique
01:13:27et vous rendre compte de quoi, ça fait une semaine
01:13:29une semaine que le Nouveau Front Populaire
01:13:31nous dit qu'ils vont trouver un candidat
01:13:33et ils nous donnent des noms, qui déroulent
01:13:35mais personne n'est jamais d'accord, ce qui prouve une chose
01:13:37Il y a eu Guedbelot... Non mais personne n'était d'accord
01:13:39Ils étaient tous d'accord sur l'UPS
01:13:41Non mais les écologistes et la France Insoumise
01:13:43et le Parti Communiste
01:13:45un petit peu, parce que c'est une candidate qui vient de chez eux
01:13:47mais l'UPS n'était pas d'accord, très bien
01:13:49Donc eux ils sont même pas d'accord
01:13:51Ils ont pris les choses dans le mauvais sens
01:13:53Maintenant ils nous disent, on va attendre
01:13:55on va d'abord choisir le candidat au perchoir
01:13:57pour le Nouveau Front Populaire avant de choisir
01:13:59le Premier Ministre, ça veut juste dire qu'en fait
01:14:01ils ne pourront jamais gouverner, parce que s'ils gouvernent
01:14:03et qu'ils arrivent à se mettre d'accord sur un nom au Nouveau Front Populaire
01:14:05au bout d'une semaine ou 4-5 jours
01:14:07ça tombera, et donc ça c'est la part du Nouveau Front Populaire
01:14:09et de la part de la majorité ensemble
01:14:11ou ce que tu disais tout à l'heure Jonas
01:14:13des Républicains, il n'y a pas d'alliance
01:14:15non plus, il n'y a pas de coalition possible
01:14:17donc demain en fait la France est bloquée, ingouvernable
01:14:19vous avez un seul parti en ce moment qui joue le jeu
01:14:23qui ne parle pas en tout cas
01:14:25c'est le Rassemblement National
01:14:27On n'a pas la culture du compromis dans notre pays
01:14:31on n'est pas habitué à ce qu'on est en train de vivre
01:14:33avec cette tripartition de la vie politique
01:14:35tous les systèmes auxquels on est habitué
01:14:37ne fonctionnent plus
01:14:39et donc il va falloir changer quelque chose
01:14:41il va falloir aussi que les partis apprennent
01:14:43beaucoup plus à faire des compromis
01:14:45et ça pour l'instant on n'y est pas habitué
01:14:47c'est le blocage auquel on est en train d'assister
01:14:49c'est le problème de la 5ème République
01:14:51c'est que la 5ème République n'est pas faite
01:14:53pour ce à quoi nous assistons aujourd'hui
01:14:55On verra, parce que ça ne va pas un peu trop vite
01:14:57parce que c'est les arguments, pardon Noémie
01:14:59qu'on entendait la semaine dernière
01:15:01mais finalement, comme l'a très bien souligné
01:15:03à l'instant Alex Darmon
01:15:05il y a quand même deux forces politiques
01:15:07qui elles, finalement, rentrent dans les clous
01:15:09et fonctionnent avec les institutions
01:15:11c'est Ensemble qui a désigné
01:15:13le président de son groupe
01:15:15et le Rassemblement National
01:15:17à ces deux groupes-là qui ont été rejetés
01:15:19dans les urnes au cours des deux dernières élections
01:15:21ce serait donner le pouvoir à un parti
01:15:23qui a été complètement rejeté
01:15:25et à un autre qui est aujourd'hui minuscule
01:15:27dans les urnes, à savoir les Républicains
01:15:29je suis navrée, il faut écouter aussi
01:15:31ce qui a été dit dans les urnes
01:15:33les urnes aujourd'hui publicitent d'autres partis
01:15:35qui s'excluent, c'est ce qui rend difficile
01:15:37aujourd'hui une coalition, mais on ne peut pas faire comme si
01:15:39il n'y avait pas eu ces élections, on ne peut pas
01:15:41nier et balayer les résultats des urnes
01:15:43Alors, là
01:15:45où je ne suis pas d'accord, c'est qu'aujourd'hui quand on met
01:15:47le nouveau Front Populaire, ils sont à 180
01:15:49donc bien loin des 289 qui sont
01:15:51annoncés, donc ils n'ont pas gagné
01:15:53ils n'ont pas la majorité. Les 289, c'est la majorité
01:15:55absolue, et ils sont à 180
01:15:57donc ils en sont très loin
01:15:59c'est-à-dire que même si eux voulaient gouverner, ils auraient besoin
01:16:01du bloc de l'ensemble, c'est-à-dire de ceux de Macron
01:16:03et de la même façon, si Macron voulait continuer à gouverner
01:16:05comme il le faisait, il aurait besoin de la droite
01:16:07des Républicains. Deuxièmement, ce que je voulais
01:16:09vous dire aussi, c'est que ce qui est dingue, c'est que
01:16:11le Président lui-même ne prend pas les rênes du pays
01:16:13s'il dit que c'est le chef de l'État, il faut
01:16:15qu'il cheffe. Et vous savez...
01:16:17Il y a un conseil des ministres, il vient de convoquer...
01:16:19Regardez, quand il a voulu
01:16:21dissoudre, il a su cheffer, il a imposé
01:16:23une décision. La semaine dernière, il a fait
01:16:25une lettre au pays
01:16:27qu'est-ce qui s'est passé depuis ?
01:16:29Alors, pour le coup,
01:16:31pardon, mais c'est contraire à ce que nous
01:16:33dit Noemi à l'instant. Noemi nous dit qu'il faut qu'on change
01:16:35de culture politique. Bah, il change de culture politique,
01:16:37il s'adapte, il laisse venir et il
01:16:39observe la façon dont les groupes
01:16:41vont se constituer ou pas à l'Assemblée.
01:16:43Oui, mais le problème de la politique, c'est que ça ne peut pas être que Darwiniste.
01:16:45On disait tout à l'heure qu'il va faire un gouvernement d'affaires courantes.
01:16:47Mais s'il fait un gouvernement d'affaires courantes, ce qui va se passer...
01:16:49Au moins le temps des JO. Mais oui, mais le problème, c'est que
01:16:51imaginez, par exemple, moi je suis ministre de l'Emploi et du Travail
01:16:53des affaires courantes, d'accord ?
01:16:55Non, mais ça, il n'y a pas d'affaires courantes là-dessus.
01:16:57Les patrons de France Travail font leur job et les employés aussi.
01:16:59Oui, mais ils font des décrets d'application.
01:17:01Je signe un décret, toutes les oppositions
01:17:03vont dire, mais vous n'avez pas le droit de signer ça.
01:17:05C'est-à-dire que chaque acte d'un ministre qui prendra
01:17:07sera contesté par toutes les oppositions
01:17:09en disant, vous sortez de votre pouvoir.
01:17:11Et donc ça rend les choses encore plus ingouvernables.
01:17:13Moi, je pense que le temps joue contre
01:17:15Macron, alors que lui, il pense qu'il est encore
01:17:17le maître des horloges et que les Français ont voulu
01:17:19remettre les pendules à l'heure. Bon, très bien, mais moi
01:17:21j'ai des questions à vous poser, parce que tout à l'heure, vous disiez
01:17:23j'appelle mes camarades leaders de la droite
01:17:25et compagnons, appelez-les comme
01:17:27vous voudrez, LR, à se
01:17:29bouger et à montrer qu'ils sont unis et qu'ils vont
01:17:31prendre... Mais quoi ? Parce qu'au fond
01:17:33ils ne sont pas du tout d'accord entre
01:17:35Larcher, qui quand même a de l'autorité, mais ne serait-ce
01:17:37que parce qu'il est le patron du Sénat, et puis
01:17:39Wauquiez, Laurent Wauquiez, qui
01:17:41joue sur deux jambes,
01:17:43l'as de pied, à nous dire, pas de
01:17:45coalition, mais enfin, on peut peut-être discuter.
01:17:47Je pense que les Français en voudront beaucoup
01:17:49aux leaders de la droite, s'ils laissent un gouvernement...
01:17:51Mais qu'est-ce qu'il faudrait qu'ils fassent ?
01:17:53C'est ça ma question. Vous appelez de vos vœux quoi ?
01:17:55Moi je pense qu'il faudrait qu'ils mettent sur la table
01:17:57cinq, six propositions extrêmement claires
01:17:59sur l'immigration, sur l'insécurité, sur la
01:18:01réduction de la dette publique, sur la
01:18:03libération de l'économie et sur l'éducation,
01:18:05et dire à Macron,
01:18:07c'est à toi maintenant de t'emparer de ce sujet-là.
01:18:09Et si lui ne le veut pas,
01:18:11au moins ce sera lui le responsable. Parce que sinon, les
01:18:13Français en voudront beaucoup aux leaders de la droite
01:18:15d'avoir laissé un Premier ministre communiste
01:18:17ou alors un ministre de l'éducation
01:18:19comme Louis Boyard, ou Mathilde Panot,
01:18:21ministre de la Culture, ou Rima Hassan,
01:18:23ministre des Affaires étrangères.
01:18:25Vous êtes dans la caricature...
01:18:27Alors attendez, qui serait
01:18:29le gouvernement NFP ?
01:18:31Dans ce que j'ai dit.
01:18:33Il serait au gouvernement ?
01:18:35Je comprends ce qui est dit, mais il y a deux questions. La première, c'est
01:18:37qui est le chef à droite, ce que je disais tout à l'heure.
01:18:39Aujourd'hui c'est Laurent Wauquiez, parce qu'il est lui-même à l'intérieur
01:18:41de l'Assemblée Nationale, et tous les autres ténors,
01:18:43on ne sait pas vraiment où ils sont. Ils sont présidents de région,
01:18:45ils sont élus députés européens.
01:18:47L'archer est mis au Sénat.
01:18:49Mais regarde Mélenchon, il n'est pas à l'Assemblée, pourtant c'est un patron.
01:18:51D'accord, mais tout va se passer là aujourd'hui, demain,
01:18:53à l'Assemblée Nationale.
01:18:55Il est contre une alliance, une cohabitation, etc.
01:18:57avec Ensemble.
01:18:59La ligne est tracée.
01:19:01La deuxième chose, franchement, Emmanuel Macron, le vrai problème,
01:19:03le vrai mensonge qu'il a adressé aux Français,
01:19:05c'est que s'il voulait aller au bout de ce qu'il a fait
01:19:07pendant les élections législatives, sur les cohabitations,
01:19:09sur les coalitions, sur les alliances,
01:19:11la vraie coalition, je suis désolé, doit l'affaire
01:19:13avec le Nouveau Front Populaire, ce front républicain
01:19:15qu'il a appelé de ses voeux.
01:19:17Et là, on dit qu'on n'a pas la culture du compromis
01:19:19en France, mais on a la culture du compromis
01:19:21lors des élections.
01:19:23Vous n'allez pas un peu vite, parce qu'il faut attendre le 18,
01:19:25le Conseil des ministres.
01:19:27C'est factuel, ils ont désisté des candidats,
01:19:29d'un côté comme de l'autre, au Nouveau Front Populaire
01:19:31et chez Ensemble, au profit du Nouveau Front Populaire
01:19:33et de chez Ensemble. Donc s'il veut aller au bout de sa démarche,
01:19:35s'il veut aller au bout de son
01:19:37identité politique et de sa stratégie politique,
01:19:39il devrait faire une alliance
01:19:41avec le Nouveau Front Populaire, mais il ne le fera jamais.
01:19:43C'est ce qui fout le bordel, en fait, le bazar.
01:19:45Au moins la partie centriste est son aile droite.
01:19:47Il a enlevé des candidats au profit de candidats LFistes.
01:19:49Il peut nous dire ce qu'il veut.
01:19:51Il l'a fait, il l'a fait.
01:19:53Il faut qu'il aille au bout
01:19:55de son identité politique.
01:19:57J'ai trouvé cette dissolution
01:19:59prématurée et très
01:20:01contestable.
01:20:03La dissolution, la dissolution.
01:20:05Pour autant,
01:20:07je comprends la décision du Président Macron
01:20:09d'attendre ce qui va se passer
01:20:11cette semaine. C'est vrai,
01:20:13on n'a pas la culture du compromis,
01:20:15mais comme on n'a pas cette culture, je vais enfoncer
01:20:17une porte ouverte, il faut apprendre
01:20:19à acquérir cette culture.
01:20:21Il faut laisser du temps, mais
01:20:23ce qu'on va voir et qui va être très intéressant,
01:20:25c'est qui va être élu au perchoir
01:20:27et qui va remporter la présidence
01:20:29de quelle commission.
01:20:31Traditionnellement, c'est la Présidence
01:20:33de la Commission des Finances
01:20:35qui est dévolue, très stratégique,
01:20:37et qui est dévolue à une personnalité
01:20:39qui représente l'opposition. C'est pareil
01:20:41pour la première vice-présidence de l'Assemblée nationale.
01:20:43C'est ce qu'on faisait jusqu'à présent
01:20:45par tradition républicaine.
01:20:47Mais comme on ne sait pas fonctionner
01:20:49autrement, je doute que là,
01:20:51tout de suite, comme ça, on puisse fonctionner autrement.
01:20:53On va voir dans les jours qui
01:20:55viennent et on va voir dans les semaines qui viennent.
01:20:57Donner du temps au temps, c'est vrai que ça paraît
01:20:59comme ça, un peu curieux, alors qu'on vient
01:21:01d'avoir des élections législatives.
01:21:03Mais je pense que ça peut être
01:21:05salutaire pour le pays, et on va voir
01:21:07dans les semaines, dans les jours, et ensuite
01:21:09dans les semaines qui viennent, comment
01:21:11les partis politiques
01:21:13peuvent entrer en coalition, enfin peuvent
01:21:15se regrouper, et comment les groupes
01:21:17parlementaires peuvent ensemble former
01:21:19le cas échéant, une coalition sur
01:21:21un projet politique, ou dans le futur,
01:21:23une coalition sur des projets ad hoc.
01:21:25Je ne vois pas tellement comment...
01:21:27La sagesse de la juriste, l'électrice du droit.
01:21:29Oui, mais vous savez...
01:21:31Moi, je suis juriste aussi,
01:21:33mais la question, ce n'est pas une question de sagesse,
01:21:35c'est une question d'efficacité.
01:21:37Il y a des projets...
01:21:39L'efficacité vient peut-être avec la sagesse de la lecture du texte.
01:21:41Non, parce que regardez, il y a des projets
01:21:43d'infrastructures très lourdes
01:21:45qui sont bloqués en France depuis deux ans
01:21:47parce qu'on a de l'instabilité gouvernementale.
01:21:49Il y a des projets d'autoroutes, par exemple,
01:21:51qui sont attendus depuis 40 ans
01:21:53par des gens, je pense en Normandie, mais ailleurs.
01:21:55Mais dans plein d'endroits. La machine...
01:21:57En France, notre machine est très
01:21:59centralisée, elle est très jacobine, donc on attend
01:22:01tout de l'État. Et quand l'État est là en disant
01:22:03« Ah, mais je ne peux rien faire »,
01:22:05ça bloque le pays.
01:22:06On va voir si on peut financer, par exemple,
01:22:08certains de ces projets dans un instant.
01:22:10Vous êtes avec nous pour les grands débats
01:22:12de l'été sur Sud Radio et on se retrouve
01:22:14dans quelques instants. Restez avec nous.
01:22:16Sud Radio.
01:22:18Parlons vrai.
01:22:20Parlons vrai.
01:22:22Sud Radio. Les débats de l'été.
01:22:2410h-13h. Thierry Guerrier.
01:22:26Avec 4
01:22:28débatteurs, débattrices
01:22:30ce matin. Noémie Allioua,
01:22:32Alex Darmon, Anne Durez
01:22:34et Jonas Haddad.
01:22:36Nous étions sur les échéances de la semaine.
01:22:38Échéances politiques nationales
01:22:40avec l'Assemblée nationale qui va
01:22:42se réunir au moins
01:22:44le 18 pour élire
01:22:46le président de l'Assemblée nationale.
01:22:48Et puis sur la capacité
01:22:50à constituer ou non, ou à maintenir
01:22:52le gouvernement actuel, au moins pour gérer
01:22:54les affaires courantées. Et alors, il faut bien
01:22:56vous dire la vérité, c'est que pendant
01:22:58la tranche de publicité, nos
01:23:00débattrices et débatteurs n'ont pas
01:23:02cessé de revenir sur cette idée. Alors, revenons-y.
01:23:04Certains disent
01:23:06« Attention, si Macron ne bouge pas, il est une
01:23:08cible parce qu'il ne fait rien. »
01:23:10Et puis d'autres disent « Mais non, il faudrait qu'il
01:23:12maintienne ce... ». Bon, vous êtes, Anne Durez,
01:23:14vous disiez « Il faut maintenir, et c'est ma prévision,
01:23:16un gouvernement technique,
01:23:18en quelque sorte, un gouvernement qui gère
01:23:20les affaires courantes. » Pardon.
01:23:22Et Alex Darmon, vous trouvez que...
01:23:24Alex Darmon. Moi, je ne sais pas. Moi, je vous dis franchement, je ne sais pas
01:23:26parce que... Vous ne voulez pas vous mettre à la presse de Macron ?
01:23:28Ah non, pas du tout. Ça fait bien longtemps. On est dans une impasse,
01:23:30en fait, totale. Et ce que je disais juste simplement,
01:23:32c'est que le fait de ne rien faire,
01:23:34c'est un problème. Et le fait de faire, ça va être
01:23:36un problème quand il arrive. Le fait de ne rien faire,
01:23:38c'est un problème bien plus important. Enfin, personnellement,
01:23:40je suis démocrate et je considère que quand il y a une élection,
01:23:42et que l'élection
01:23:44demande que l'exécutif
01:23:46recule, il faut que l'exécutif recule.
01:23:48Mais pour faire quoi, Noémie ? Je suis désolée,
01:23:50il faut qu'il y ait des coalitions,
01:23:52qu'ils trouvent des solutions. On ne peut pas faire comme si
01:23:54ces élections n'avaient pas lieu.
01:23:56Il y a eu une élection, tout à fait, mais je suis d'accord
01:23:58avec lui là-dessus. Il y a eu deux élections
01:24:00qui ont montré que les Français
01:24:02rejetaient très massivement la politique
01:24:04d'Emmanuel Macron. On ne peut pas continuer
01:24:06comme si de rien n'était et considérer
01:24:08qu'Emmanuel Macron doit rester le président
01:24:10qu'il a été. Il a eu sept ans pour
01:24:12mettre en place sa politique. Mais il faut pas qu'on parle de Macron parce que là, c'est pas lui
01:24:14qui est en cause. C'est que pour l'instant, les coalitions, elles ne se font pas.
01:24:16Oui, il y a des coalitions qui vont se faire indépendamment de lui.
01:24:18Mais on ne peut pas considérer que
01:24:20ce gouvernement doit continuer.
01:24:22Il va falloir un changement radical
01:24:24quoi qu'il arrive.
01:24:26On ne peut pas non plus dire
01:24:28à Emmanuel Macron, vous avez pris la décision
01:24:30de la dissolution et l'absoudre
01:24:32de la décision
01:24:34qui sort de la dissolution. Je m'explique.
01:24:36Quand je suis un responsable politique,
01:24:38quand De Gaulle dit, par exemple, je passe le référendum,
01:24:40il dit, soit vous me faites
01:24:42confiance, soit vous ne me faites pas confiance.
01:24:44Si vous me faites confiance, je reviendrai
01:24:46au pouvoir et c'est moi qui déciderai de la politique.
01:24:48Mais là, c'était pas un référendum, c'était les Européennes.
01:24:50Dans ce cas, soit je démissionne
01:24:52parce que je suis battu, soit je ne suis
01:24:54pas battu, ce qui est le cas, parce qu'il n'a pas été battu
01:24:56non plus massivement par rapport à ça
01:24:58et il prend le leadership sur la constitution d'une coalition.
01:25:00Deuxièmement, on a, par exemple,
01:25:02des problématiques très concrètes.
01:25:04Donc concrètement, ça voudrait dire qu'il faudrait, au cas minima,
01:25:06il demande à Gabriel Attal, qui est maintenant
01:25:08à nouveau le chef
01:25:10de ce groupe parlementaire
01:25:12Ensemble, Renaissance,
01:25:14il faudrait que le président de la République demande
01:25:16à Gabriel Attal d'essayer
01:25:18de constituer un gouvernement
01:25:20représentatif du résultat des urnes.
01:25:22Excusez-moi,
01:25:24mais vous rêvez tous,
01:25:26en réalité, je suis désolé.
01:25:28Au sein même du Nouveau Front Populaire,
01:25:30ils n'arrivent pas à se mettre d'accord.
01:25:32Laurent Wauquiez, qui veut être président-candidat
01:25:34en 2027, n'ira jamais faire une alliance
01:25:36avec Ensemble. Et en fait, le résultat
01:25:38final de ces élections législatives,
01:25:40c'est quoi ? C'est de dire que c'est peut-être la fin
01:25:42de la Ve République. Je suis désolé.
01:25:44C'est juste ça, le résultat de cette élection.
01:25:46Et donc, ouvrir la porte
01:25:48à une 6ème République,
01:25:50à Jean-Luc Mélenchon qui dit depuis des années
01:25:52qu'il faut une 6ème République, à de la proportionnelle,
01:25:54on en parlait hors antenne, bref, à la fin d'un système
01:25:56politique qui arrive à bout de souffle,
01:25:58parce que les Français ne se sentent plus représentés.
01:26:00On arrive à la fin de quelque chose.
01:26:02Emmanuel Macron a aussi beaucoup bidouillé
01:26:04le système politique actuel en organisant
01:26:06le vide autour de lui. C'est-à-dire qu'en gros,
01:26:08en organisant le fait qu'il y a soit lui, soit les extrêmes,
01:26:10dès qu'on se retrouve dans des situations comme ça,
01:26:12les gens ne veulent pas d'extrêmes.
01:26:14C'est la stratégie des 3 blocs
01:26:16pendant les deux dernières élections.
01:26:18Bon, alors, certains d'entre vous
01:26:20plaident pour un gouvernement technique.
01:26:22Qu'est-ce que ça voudrait dire ?
01:26:24Un gouvernement technique, parce qu'il y a
01:26:26des échéances, en particulier, on va en parler
01:26:28ce matin, pendant que nous étions
01:26:30à l'antenne, le président
01:26:32de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici,
01:26:34mettait en cause
01:26:36la gestion des finances publiques,
01:26:38et la Cour des Comptes met en garde le futur
01:26:40gouvernement, mais de façon presque...
01:26:42il y a une mise en scène, presque une dramaturgie
01:26:44qui dit qu'il faut trouver 24 milliards en 2024,
01:26:46on ne va pas y arriver, c'est gravissime,
01:26:48on est à 5-5 de dette du PIB,
01:26:50alors qu'on devrait être à 3 au regard
01:26:52des règles de l'Union Européenne, et vous aviez
01:26:54promis 4-9, et tout ça, c'est des
01:26:56milliards, en fait. Donc, un gouvernement
01:26:58technique, Jean Lassalade, ça voudrait dire quoi ?
01:27:00D'abord, un gouvernement qui répond
01:27:02à la Commission Européenne. La Commission Européenne,
01:27:04en pleine élection... Enfin, pour l'instant, pour les Français, c'est pas...
01:27:06Oui, mais attendez, excusez-moi, nous ont déclenché une procédure
01:27:08de déficit excessif en disant que
01:27:10on est plus que dans le rouge. Les agences
01:27:12de notations nous ont dégradés.
01:27:14À la fin du mois, les factures
01:27:16d'électricité vont coûter 10% plus cher.
01:27:18Il y a des gens qui se font planter
01:27:20dans la rue, il y a des OQTF qui ne sont
01:27:22pas exécutés, il y a des décisions de justice...
01:27:24Ah non, Darmanin, tous les jours, annonce
01:27:26qu'il a mis les gens dehors. Oui, mais Darmanin n'est plus ministre de l'Intérieur,
01:27:28de facto, si on vous suit. Donc, on a besoin
01:27:30d'avoir des gens qui prennent
01:27:32des décisions pour le quotidien des Français.
01:27:34Il y aurait pire que tout.
01:27:36Il y aurait pire que tout. Pire que de ne pas respecter
01:27:38les droits des Français. C'est de ne pas les gouverner.
01:27:40Au quotidien, le pays
01:27:42a besoin d'être gouverné dans l'intérêt
01:27:44de notre peuple, en fait. Comment on fait ?
01:27:46On a des programmes
01:27:48nucléaires qui sont en cours.
01:27:50Votre dramatisation,
01:27:52on peut la comprendre pour des raisons politiques, mais
01:27:54la réalité qu'on nous a expliquée depuis une semaine,
01:27:56c'est qu'en Allemagne, c'est qu'en Espagne,
01:27:58c'est que même en Grande-Bretagne, parfois,
01:28:00mais reprenons l'exemple de l'Allemagne,
01:28:02en Belgique, ça a mis un an,
01:28:04on met quelques semaines, voire quelques mois,
01:28:06pour qu'une coalition
01:28:08se construise. Donc là,
01:28:10est-ce que vous ne vous dramatisez pas pour
01:28:12d'un point de vue un peu marketing ?
01:28:14Parce qu'en fait, les autres pays ne sont pas
01:28:16à la gorge. Et nous, Emmanuel Macron
01:28:18a mis souvent la poussière sous le tapis,
01:28:20mais nous sommes à la gorge financièrement.
01:28:22Et ça a été gommé.
01:28:24Je vous donne un seul chiffre
01:28:26et j'en termine par là. On a atteint
01:28:28le mois dernier le record du nombre
01:28:30de faillites dans notre pays.
01:28:32Personne n'en a parlé. Donc nous sommes
01:28:34à la gorge.
01:28:36Ce qui est quand même un paradoxe pour celui qu'on appelait
01:28:38le Mozart de l'économie.
01:28:40Je pense qu'on est tous
01:28:42d'accord sur le constat.
01:28:44Il faut trouver des solutions. Il faut que les groupes
01:28:46parlementaires ou les mouvements politiques
01:28:48se constituent et s'entendent.
01:28:50On ne peut pas y échapper.
01:28:52De toute façon,
01:28:54il n'y a pas d'autres solutions.
01:28:56Y compris en Italie.
01:28:58C'est des cultures différentes.
01:29:00Oui, mais les cultures, à un moment donné, on change.
01:29:02C'est pareil dans le monde traditionnel.
01:29:04Si vous voulez changer de culture, il faut changer de système.
01:29:06C'est obligatoire.
01:29:08Et je pense aussi
01:29:10concernant notre Etat endetté
01:29:12et sur-endetté,
01:29:14quelles sont les solutions ?
01:29:16Je suis personnellement convaincue, non pas que
01:29:18cette situation, je m'en réjouisse,
01:29:20mais qu'on soit obligé d'aller vers
01:29:22une augmentation des impôts.
01:29:24Je parle en plus de ce qui fait mal et de ce qui fera mal
01:29:26à un certain nombre de Français.
01:29:28Comment voulez-vous
01:29:30trouver des solutions à ce sur-endettement ?
01:29:32Il faut des recettes.
01:29:34Il y a des millions et des millions de pages
01:29:36pour trouver des économies.
01:29:38Je voudrais aussi souligner une chose.
01:29:40C'est que j'attends de l'Etat comme citoyenne
01:29:42qu'il montre l'exemple.
01:29:44Un gouvernement qui sera de technicien, qui sera d'expert,
01:29:46qui sera de ministre,
01:29:48j'attends de l'Etat qu'il montre l'exemple.
01:29:50Ce qu'il ne fait pas, et on sait
01:29:52qu'il y a eu la crise du Covid, il y a eu des tas de crises,
01:29:54malheureusement, mais il faut bien
01:29:56qu'à un moment donné, on n'exige pas
01:29:58des Français ce qu'on n'exige pas de l'Etat.
01:30:00Je peux vous donner une seule anecdote, et je terminerai
01:30:02peut-être par là. On dit que l'Etat
01:30:04est à l'os et qu'on a fait toutes les économies possibles.
01:30:06Cette semaine a été révélée, tenez-vous bien,
01:30:08que la SNCF et la RATP
01:30:10payaient des clowns et des intermittents du spectacle
01:30:12pour apprendre
01:30:14aux conducteurs
01:30:16à être plus sympathiques dans les annonces.
01:30:18Des économies à faire, il y en a partout. De la fraude,
01:30:20il y en a partout dans ce pays. Il y a plus de cartes vitales
01:30:22que de personnes qui vivent ici.
01:30:24On apprend dans les écoles de journalisme
01:30:26de sourire face au micro,
01:30:28parce que sourire, ça s'entend, paraît-il.
01:30:30Donc je fais le clown.
01:30:32Ça ne coûte pas d'argent au contribuable, heureusement.
01:30:34On peut peut-être apprendre aux conducteurs
01:30:36de train ou aux patrons de station,
01:30:38aux patronnes, à avoir une voix
01:30:40un peu plus grande. Dans ce cas-là, on ne mettra pas l'argent
01:30:42sur l'éducation et sur la police. En vérité, je suis désolé,
01:30:44mais là, on spécule, et c'est notre métier
01:30:46aux uns et aux autres de spéculer, mais la décision
01:30:48appartient à un seul homme, c'est Emmanuel Macron.
01:30:50Je pense qu'il est complètement perdu.
01:30:52Hier, quand même, c'est le 14 juillet,
01:30:54le public ne nous a pas parlé.
01:30:56Il n'y a pas eu de discours, il n'y a pas eu d'échange,
01:30:58il n'y a pas eu d'interview. Le jour de la fête nationale,
01:31:00à quelques jours des débuts
01:31:02des Jeux olympiques. Je pense
01:31:04que tout le monde est complètement paumé,
01:31:06que tout le monde attend aussi jeudi prochain
01:31:08l'élection du président
01:31:10de l'Assemblée nationale.
01:31:12Je suis désolé, je relâche,
01:31:14le nouveau Front populaire qui a gagné cette élection,
01:31:16qu'on le veuille ou qu'on ne le veuille pas, qui a gagné, qui a été première,
01:31:18a dit qu'il trouverait en quelques jours
01:31:20un Premier ministre, et puis là, ils attendent maintenant jusqu'au 18,
01:31:22puis après, ils vont attendre jusqu'au 1er août,
01:31:24puis après, jusqu'au 20 août, on verra, parce qu'en fait,
01:31:26ils n'arrivent pas à se mettre d'accord. Et comme Emmanuel Macron
01:31:28ne fait pas ce qu'il doit faire. On est complètement
01:31:30paumé au niveau politique.
01:31:32– Le débat de l'été, ce sera avec vous quatre
01:31:34fini dans quelques instants, dans 30 secondes,
01:31:36un tour de table rapide.
01:31:38Qui, à votre avis,
01:31:40allez, prenez le pari comme pour Trump,
01:31:42qui, demain, à la fin du Conseil des ministres,
01:31:44Premier ministre, Anne Derez ?
01:31:46– Je pense que ce sera
01:31:48Gabriel Attal qui restera
01:31:50Premier ministre pour expédier ce qu'on appelle
01:31:52communément les affaires courantes.
01:31:54– Oui, je pense aussi jusqu'à la fin de l'été, sans doute.
01:31:56– Deuxième pari, Jonas Sadat ?
01:31:58– Oui, je pense aussi que, de toute façon, en tant que manager,
01:32:00Emmanuel Macron est jusqu'à l'accord de ses collaborateurs.
01:32:02– Alex Darmand ? – Moi, j'allais dire Emmanuel Macron.
01:32:04Demain, comme Premier ministre.
01:32:06– Le pied de nez
01:32:08qui dit tout, en effet.
01:32:10Noémie Elioha, Anne Derez, Alex Darmand, Jonas Sadat,
01:32:12c'étaient nos quatre débatteurs ce matin
01:32:14pour les débats de l'été, qui se poursuivent, bien sûr,
01:32:16dans un instant, avec les JO, dans tous leurs états,
01:32:18avec Joseph Ruiz, et puis,
01:32:20on en retrouve quatre débatteurs,
01:32:22demain, à partir de 10h30.
01:32:24Restez avec nous, on se retrouve tout de suite.
01:32:26Bonne matinée à tous.
01:32:28– Sous-titrage Société Radio-Canada

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