Sébastien Poncelet (Agritel) : « Peu d’évolutions de prix à attendre »

  • il y a 3 mois
Commercialisation des céréales

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Transcription
00:00Le dernier rapport USDA est sorti mardi 10 novembre. Quels sont les principaux enseignements de ce rapport ?
00:13Les principaux enseignements touchent essentiellement le maïs puisqu'on est en pleine période d'après récolte chez les grands producteurs de l'hémisphère nord.
00:22L'extrême surprise du rapport USDA, c'est sur la Chine. L'USDA a revu à la baisse de manière considérable les consommations de maïs chinoise depuis 3 ans.
00:34Ce qui abaisse la consommation et ce qui augmente de 18 millions de tonnes le stock de départ de maïs en Chine au départ de la campagne 2015-2016
00:45et ce qui l'augmente de 24 millions de tonnes à l'issue de cette nouvelle campagne de maïs.
00:51Donc un stock mondial de maïs considérable lié à la Chine. La Chine détient à elle seule plus de 50% des stocks mondiaux de maïs.
01:01A l'échelle mondiale, ça a un impact fort. Pour les personnes qui raisonnent stock mondiaux, impact un peu moins fort dans le sens où ce maïs ne sera pas ré-exporté sur le marché mondial.
01:13Qu'est-ce qu'on peut dire également sur le blé ?
01:16Ce qui marque surtout le rapport USDA en blé, c'est l'Europe. En Europe, pour le cinquième ou sixième mois consécutifs, la production de blé est remontée.
01:27Elle dépasse désormais celle de l'an passé. On est proche des 157 millions de tonnes de blé.
01:32Nous avons en Europe des disponibilités record avec des perspectives de stock record à la fin de la campagne malgré des exportations attendues comme correctes.
01:41Donc vraiment une très grande lourdeur des stocks européens de blé.
01:45De l'autre côté de l'Atlantique, aux Etats-Unis, des exportations qui sont de nouveau revues à la baisse.
01:51Les Etats-Unis ont définitivement perdu leur place de premier exportateur mondial de blé.
01:58Baisse des exports et donc très gros stock de blé aux Etats-Unis qui fait pression sur les prix à Chicago.
02:05Sur le blé et sur le maïs, on a vu lors du chat internet de nombreuses questions sur les perspectives de prix.
02:13Concrètement, ces évolutions de stock, ces stocks mondiaux importants, quel impact sur l'évolution des prix dans les prochaines semaines et les prochains mois ?
02:22Pour le blé, on a un marché qui est assez limité, contraint dans ces mouvements.
02:30On a parlé de ces importants stocks européens, c'est la même chose au niveau français.
02:34Au niveau français, France Agrimaire attend 5,2 millions de tonnes de stock de fin de campagne.
02:39C'est du jamais vu, c'est colossal.
02:41C'est le double du stock outil nécessaire pour passer d'une campagne à une autre en France.
02:46On est vraiment sur quelque chose de gigantesque.
02:49Et donc c'est indéniable que les fondamentaux sont lourds, pèsent sur les prix.
02:54Beaucoup sur les prix physiques sur les marchés intérieurs français.
02:59Ce qui va limiter le potentiel de hausse.
03:01Et en même temps, les prix du blé français en dollars sont déjà bas.
03:06On a quand même la chance d'avoir un euro qui nous aide.
03:08L'euro à 1,07 c'est très bien et pourrait même continuer de descendre un petit peu.
03:14On a des prix à 195-200 dollars FOB qui sont déjà très bas.
03:18Notre blé est compétitif aujourd'hui face aux Russes sur l'Egypte par exemple.
03:22Ce qui limite le potentiel de baisse.
03:24Donc à court terme, des fondamentaux très lourds qui limitent les potentiels de hausse.
03:29Des prix déjà bas en dollars qui limitent le potentiel de baisse.
03:32Donc des capacités limitées de part et d'autre.
03:36Maintenant pour davantage de mouvement, il faudra sans doute attendre quelques mois.
03:41Se projeter davantage vers la nouvelle campagne.
03:43Et regarder ce qui se passera du côté climatique et des perspectives de production pour la prochaine campagne.
03:50Pour ce qui est du maïs, la situation sur le maïs en Europe est aussi partagée.
03:57Puisqu'on a un gros manque de maïs en France, en production.
04:01Un gros manque en Europe.
04:03Mais en parallèle, il y a du maïs qui rentre facilement dans les grands bassins d'importation de maïs du sud de l'Europe, du nord de l'Europe.
04:11Qui au lieu d'acheter le maïs local et le maïs français vont s'approvisionner en Ukraine, au Brésil, en Argentine.
04:18Peut-être même un petit peu aux Etats-Unis.
04:20De manière à réaliser des importations records attendues en Europe.
04:24Et équilibrer finalement le marché du maïs.
04:27Qui est donc limité dans sa baisse par la faible récolte, la rétention des producteurs.
04:31Limité dans sa hausse à ce jour par les importations du marché mondial.
04:36Sur les céréales, globalement ça veut dire qu'il y aura peu d'opportunités dans les semaines à venir.
04:42Il faut attendre les évolutions climatiques dans les prochains mois.
04:48Les opportunités à court terme, au mouvement de l'euro-dollar.
04:53On a quand même un euro qui peut continuer sa chute et son chemin vers les 1,05.
04:58Et pourquoi pas vers la parité avec le dollar.
05:00Voilà les opportunités.
05:03Et puis on va progressivement rentrer dans l'hiver.
05:05Et donc les opportunités ce sera aussi le weather market hivernal qui amène également son lot de volatilité.
05:12Mais effectivement, à court et moyen terme, on est dans des schémas de volatilité restreints.
05:19Ou en tout cas des amplitudes de prix restreintes sur les céréales.

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