Marchés agricoles
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00:00Bonjour, bienvenue à tous. On va faire ensemble un petit point conjoncture céréales. Et j'ai sur ce plateau Jean-Charles Dau, bonjour.
00:12Bonjour. Vous êtes consultant formateur chez Offre et Demande Agricole. Oui. Alors ce marché des céréales, quelles sont les tendances maintenant que la moisson est passée en Europe et s'achève dans les autres pays producteurs ?
00:27Donc déjà si on regarde la récolte française, on voit que la récolte est bien inférieure à ce qu'on a pu connaître les années précédentes avec des rendements relativement bas.
00:37Donc on a une récolte estimée autour de 28 millions de tonnes quand l'an dernier on était plutôt proche des 40 voire supérieur à 40.
00:45Et ça on le retrouve aussi au niveau européen où la récolte européenne est largement en nette diminution par rapport aux années précédentes.
00:52On a aussi sur les qualités quelque chose de nouveau, c'est à dire qu'on a deux types de blé. Un blé de qualité meunière qui représente grosso modo 50% des récoltes et du blé fourragé également à hauteur de 50%.
01:07Donc par rapport à ça on a donc des disponibilités en Europe en blé, en France et en Europe qui sont diminuées.
01:15Mais ça vient contraster avec les récoltes américaines et russes qui elles au contraire sont records.
01:21Donc on s'attend par rapport à ça malgré tout en termes d'évolution de marché à un blé qui pourrait légèrement se reprendre du fait des disponibilités réduites chez nous mais qui pourrait être freiné par les très bonnes récoltes du reste du monde.
01:36C'est à dire que la récolte est si, je vais pas dire si mauvaise, mais si décevante en Europe que ça impactera le marché ?
01:45Oui. Au delà juste de l'offre qui est réduite en Europe et assez forte aux Etats-Unis et en Russie, il y a une demande mondiale en céréales, notamment pour la production animale, qui elle sera soutenue.
01:56Donc on peut s'attendre effectivement à une reprise des céréales en Europe.
02:01Cette demande elle vient d'où ? Elle vient de Chine ?
02:04Entre autres. Effectivement, le prix du porc en Chine a fortement augmenté au printemps dernier, ce qui explique aussi aujourd'hui que la filière porcine en France s'est relancée en partie grâce à la demande chinoise.
02:18Chez eux, les Chinois aujourd'hui remettent en production et pour ça effectivement la demande en céréales est augmentée.
02:25Alors vous me disiez là pour les polyculteurs, je voudrais faire un petit focus sur les polyculteurs éleveurs de la région Bretagne et du Grand Ouest en général.
02:35Vous me disiez en préparant cette émission que beaucoup ont leur casquette éleveur et du coup ils se concentrent sur le coût de leur aliment, ce qui est légitime, mais que beaucoup ont aussi des céréales à vendre.
02:46Et il y aurait aussi des marges de manœuvre de ce côté-là sur la vente de leurs céréales. Vous en tant que formateur, c'est ce que vous expliquez auprès des gens que vous allez voir ?
02:56Alors effectivement, on est régulièrement sollicité pour faire des formations auprès des éleveurs pour essayer de mieux comprendre l'impact du coût aliment sur le chiffre d'affaires.
03:06Donc on constate qu'il y a les faffeurs qui eux vont acheter directement les céréales et c'est vrai que les volatilités, eux, ils les ressentent immédiatement.
03:15Ceux qui vont acheter de l'aliment, avec leur coopérative par exemple, c'est vrai que la hausse peut être plus lente, il peut y avoir de l'inertie.
03:24Et sur les achats de tourteau, si on prend un élevage moyen, 100-150 tonnes, on constate que ces mêmes élevages, souvent ils vont avoir 200-300-400 tonnes de céréales, sur lesquelles ils se concentrent assez peu.
03:40C'est quoi ce se concentrer assez peu ? Ils le vendent à leur collecteur habituel, au prix moyen et sans trop regarder ?
03:51Exactement. Ils ont avant tout une casquette éleveur, si je généralise bien évidemment, et on se rend compte qu'il y a aussi quelques marges de manœuvre sur ces céréales pour essayer d'améliorer le chiffre d'affaires.
04:05Et dans le contexte actuel, ça peut être des outils intéressants.
04:08Et pour le coup, quelqu'un qui aurait 250-300 tonnes de céréales à vendre, quelle est la marge de manœuvre ? Qu'est-ce qui pourrait être optimisé ? Est-ce qu'on a des chiffres là-dessus ?
04:20Si on prend sur la campagne précédente, on observe une différence entre les prix les plus hauts et les plus bas de la campagne supérieure à 50€.
04:30Mais si on arrondit à 50€ sur 300 tonnes, ça ferait donc la différence entre le plus haut et le plus bas du marché, une différence de chiffre d'affaires qui en aurait autour de 15 000€.
04:41On ne vend pas tout au plus haut, tout au plus bas, mais il y a quand même de l'optimisation qui peut être faite à ce niveau-là.
04:47Pour le coup, oui, ça peut être très intéressant, surtout par les temps qui courent dans une conjoncture assez difficile.
04:54Exactement.
04:55Jean-Charles Daud, merci beaucoup.
04:56Merci à vous.
04:57Et puis retrouvez sur webagri.fr d'autres points conjoncture, d'autres informations sur les marchés des céréales et de l'alimentation animale. Merci.