R. de Kerpoisson (Oda) : « Les producteurs peuvent attendre avant de vendre »

  • il y a 3 mois
Commercialisation de la récolte 2015

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Transcription
00:00Renaud Carpoisson, merci de nous accueillir dans vos locaux à Bourges et merci d'avoir répondu aux lecteurs de Ternet Média.
00:13De rien.
00:14Un petit mot sur le rapport USDA qui a été publié cette semaine. Quels enseignements tirez-vous de ce nouveau rapport ?
00:20Oh, il n'y a pas de grande surprise sur ce nouveau rapport. On termine la campagne avec des stocks assez lourds quand même en céréales,
00:28aussi bien en blé qu'en maïs, au niveau mondial en tous les cas. En ce qui concerne les oléagineux, les stocks sont également lourds.
00:41Le soja, les récoltes ont été très bonnes aux Etats-Unis, très bonnes au Brésil. A priori, ça va être excellent en Argentine.
00:56Donc là encore, des stocks lourds.
00:59Quelle conclusion vous en tirez pour le marché européen et le marché français en céréales ?
01:03Le marché français, le marché européen a quand même été très dynamique en céréales. Nous avons conquis des parts de marché cette année en Asie,
01:17notamment sur les blés fourragés. Et ça, ça a permis d'alléger considérablement le bilan. Je ne pense pas qu'on ait de baisse à attendre sur le marché des céréales en Europe maintenant.
01:32Tout nous laisse à penser que les stocks de blé et de maïs pour l'année prochaine vont sensiblement baisser.
01:42ODA pense que les stocks de blé vont baisser d'à peu près 10 millions de tonnes. Et les analystes ODA pensent que les stocks de maïs vont baisser d'à peu près 20 millions de tonnes.
01:53Donc ça va être de nature à raffermir un peu les prix ?
01:55Oui, ça va être de nature, je pense, à raffermir un petit peu les prix. D'autant que reste devant nous toute une période de weather market.
02:04Et que les bilans que nous avons établis ont été faits sur des rendements tendanciels sur 5 ans.
02:11Et que les rendements l'année dernière, tout le monde le sait, dans l'hémisphère nord, ont été exceptionnellement élevés.
02:17Donc on a été très prudents. Et on pense que les marchés n'ont pas de place pour supporter l'accident climatique.
02:25Vous l'avez dit, c'est le weather market qui va guider un petit peu les marchés.
02:30Oui, exactement. On voit très bien aux Etats-Unis où il fait sec sur les plaines de Hard, on a un petit peu de pluie, hop, le marché baisse de 5 cents.
02:41Moi, je suis plus focalisé aujourd'hui sur la situation en Inde, où là, la récolte risque vraiment de subir des gros problèmes de qualité et de quantité.
02:54Il ne faut pas oublier qu'en 2007, l'Inde a été obligée d'importer du blé.
02:59Donc si vraiment il y a un problème quantitatif et qualitatif en Inde, oui, ça peut changer un petit peu la structure du marché.
03:07Puis la deuxième source d'inquiétude que l'on a aujourd'hui, c'est la situation en Ukraine.
03:12Les analystes d'Odea voient des NDVI très faibles, un nombre d'étals très limité.
03:19Et on pense que le rendement moyen en Ukraine aura du mal à passer la barre des 30 quintaux.
03:25On était à plus de 33 l'année dernière.
03:28En termes de prix pour les producteurs français, certains se demandent si on va passer le cap des 190, c'est déjà fait, mais des 200 euros tonnes en blé.
03:37On peut raisonnablement l'espérer pour la prochaine campagne ?
03:41Oui, clairement, la baisse des stocks va nous aider.
03:45Et puis si vous prenez l'historique depuis 2007, sur chacune de ces campagnes, on a été voir 200 euros.
03:55A l'exception de la récolte 2009.
03:58Mais sinon, je pense qu'il faut laisser cette fin de campagne se terminer.
04:05Et j'espère qu'en Europe, en plus, si on a des qualités normales, ça va considérablement nous aider.
04:13Ceci dit, en termes de stratégie aujourd'hui, pour la prochaine campagne, il n'y a pas lieu de s'affoler, ni même de se positionner sur les marchés à terme ?
04:21Clairement, l'année dernière, nous avions engagé 75% de la récolte avant la moisson.
04:28Et cette année, c'est vrai que nous sommes très peu engagés, pas du tout, même engagés, malgré le fait qu'on ait dépassé les seuils de commercialisation.
04:35On estime qu'il n'y a pas beaucoup de risque de baisse et un risque de hausse beaucoup plus élevé, donc en termes de gestion de risque.
04:43Pour le moment, nous restons attentistes et nous n'engageons pas de marchandises pour le moment.
04:49Cela ne veut pas dire que dans un mois, nous n'ayons pas changé d'idée, mais voilà notre position actuellement.
04:56Renaud Carpoisson, merci beaucoup.

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