Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE
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00:00:00Bonsoir à tous, il est 22h, bienvenue sur CNews, Soir Info Week-end.
00:00:06Nous sommes ensemble jusqu'à minuit, nous allons décrypter, analyser l'actualité avec nos invités, je vous les présente dans un instant.
00:00:12Mais avant, il est 22h tout pile, on va faire un point sur les toutes dernières informations.
00:00:17Simon Guillin est avec nous, mon cher Simon, bonsoir, qu'est-ce qu'il faut retenir à cette heure ?
00:00:22Bonsoir Olivier, et bonsoir à tous.
00:00:30Ça y est, les Français ont commencé à voter pour le second tour des élections législatives.
00:00:34C'est le cas dans les territoires d'outre-mer, mais également à Montréal, au Canada.
00:00:37Et en France métropolitaine, les bureaux de vote ouvriront demain à 8h.
00:00:41Les lutteurs russes refusent à l'unanimité de se rendre à Paris pour les Jeux Olympiques.
00:00:45Ils dénoncent, je cite, « une parodie de compétition ».
00:00:48Privés de leur drapeau et de leur hymne, de nombreux athlètes russes ont déjà choisi de renoncer à cet événement.
00:00:53Et puis aux Etats-Unis, Joe Biden sera bien candidat pour un second mandat à la Maison Blanche.
00:00:57Le candidat démocrate a confirmé le maintien de sa candidature, malgré un débat complètement raté face à Donald Trump.
00:01:03Ce qui ne rassure pas vraiment certains membres de son parti, cher Olivier.
00:01:07Effectivement, Joe Biden qui persiste et signe, on en parlera à 22h30, mon cher Simon.
00:01:12Nous retrouvons Fanny Chauvin à New York, qui nous dira les réactions sur place après cette interview donnée par Joe Biden.
00:01:20Pour vous accompagner ce soir jusqu'à minuit autour de ce plateau, Noemi Alioua.
00:01:24Bonsoir, ma chère Noemi. A vos côtés, Eliott Mamann.
00:01:27Eliott, bonsoir. Vous êtes bien évidemment chroniqueur politique.
00:01:31Fabrice Sakoud nous accompagne également. Fabrice, bonsoir.
00:01:33Essayiste, entrepreneur.
00:01:35Et Raphaël Stainville, journaliste, est avec nous.
00:01:37Bonsoir, mon cher Raphaël.
00:01:39Alors, pour démarrer, c'est vrai que nous sommes en pleine période de réserve à la veille de ce second tour des législatives.
00:01:46Donc, pas question de parler politique. Je rappelle les règles.
00:01:49Néanmoins, je vous propose de démarrer avec la question de la participation, avec ce constat.
00:01:54Les petites communes votent plus que les grandes villes.
00:01:57C'est ce qui a été observé largement lors du premier tour.
00:02:00Alors, pourquoi une telle mobilisation ?
00:02:02Pour comprendre, Stéphanie Routier s'est rendue dans les Bouches-du-Rhône, dans la commune de Roquevert.
00:02:08Une petite commune qui compte 9000 habitants.
00:02:10On regarde ce reportage et puis on en parle ensuite.
00:02:14Au pied du massif du Gard-Laban, loin du tumulte des grandes villes,
00:02:18les électeurs de Roquevert se sont déplacés massivement aux urnes dimanche dernier, avec 73% de participation.
00:02:25Je pense qu'ils sont très impliqués, les gens ici, parce qu'il y a beaucoup de choses qui doivent changer.
00:02:29Les gens ont pris conscience que le vote était important, surtout sur cette élection qui paraît indécise.
00:02:35Oui, c'est une bonne chose. Il faut s'occuper de son pays.
00:02:39Dans les communes voisines, le taux de participation dépasse également les 70%.
00:02:45En moyenne, quatre points de plus que dans les grandes villes.
00:02:48Il n'y a pas de sécurité, il n'y a rien. Alors, ils se sentent seuls, abandonnés.
00:02:53C'est une manière d'exprimer leur mécontentement.
00:02:55On est très oubliés dans les petites villes.
00:02:57Parce que je pense que les gens sont là depuis un certain nombre d'années,
00:03:00et puis ils ont vu l'évolution.
00:03:03Et puis, ils attendent, comme je vous dis, des changements.
00:03:06Dans les grandes villes, je pense que c'est surtout les gens qui sont moins impliqués.
00:03:10Pour continuer à faire entendre les petites communes,
00:03:13tous les électeurs que nous avons rencontrés assurent qu'ils se mobiliseront encore pour le second tour.
00:03:19Alors, nous l'avons entendu, Noemi Alioa, le bulletin de vote vraiment utilisé dans cette petite commune pour se faire entendre.
00:03:25C'est ce qu'on entendait dans la voix de ces habitants,
00:03:28ce qui pourrait expliquer que la notion de vote est davantage ancrée, peut-être, dans nos villages,
00:03:33aujourd'hui, dans nos petites communes en France.
00:03:35Oui, tout à fait, c'est ce qu'on entend dans ces témoignages.
00:03:37C'est vraiment les témoignages de personnes qui ont l'impression d'avoir été abandonnées par la capitale, par les autorités.
00:03:43C'est un petit peu la France des Gilets jaunes, d'ailleurs,
00:03:45qui a l'impression qu'elle n'est pas entendue au quotidien,
00:03:48et que ce vote-là, ça va être sa façon de se manifester, de dire « j'existe ».
00:03:52Les habitants de ces petites communes, lorsqu'ils votent, c'est une façon pour eux de se faire entendre,
00:03:57alors qu'ils ont l'impression de ne pas être suffisamment entendus au quotidien.
00:04:00Vous savez, c'est ce que le géographe Christophe Guy, lui, appelle la France périphérique,
00:04:04c'est-à-dire que ce sont toutes ces petites communes qui vivent assez loin des capitales et des grandes villes,
00:04:09et qui n'ont pas été suffisamment alimentées économiquement par la mondialisation,
00:04:13qui ont l'impression d'être coupées de ces grands champs économiques,
00:04:16et qui, là, se font entendre par cette façon en votant.
00:04:20Alors, il y a effectivement, Raphaël Stainville, ces petites communes qui se sentent oubliées, peut-être,
00:04:24par rapport aux grandes agglomérations, et puis il y a cette notion de devoir d'État, de vote,
00:04:32qui est peut-être aussi davantage ancrée dans ces communes.
00:04:35Oui, vous avez raison, parce qu'en fait, on parle de petites communes,
00:04:38mais il faudrait presque davantage parler de villages.
00:04:41Et dans ces villages, où tout le monde se connaît, il y a une sorte de pression amicale,
00:04:47mais qui conduit les gens à voter.
00:04:51Dans ces villages, il n'est pas rare qu'il y ait 80, 90, parfois davantage, de personnes qui votent,
00:04:58et les personnes qui s'abstiennent, qui ne votent pas, sont presque montrées du doigt.
00:05:03Montrées du doigt, c'est ça, oui.
00:05:05Il faut bien évidemment rappeler ce qu'a dit Noemi, avec ce sentiment d'abandon que vivent, subissent,
00:05:13et qui explique qu'un certain nombre de personnes s'expriment peut-être plus volontiers dans les urnes
00:05:18pour passer un cri de colère vis-à-vis de leurs élites dirigeantes qui se retrouvent à Paris.
00:05:23Mais il y a aussi cette réalité très sociologique qui fait que dans les villages, de toute façon,
00:05:28depuis de longue date, et ce n'est pas de nouveau, ça ne date pas de cette élection,
00:05:31c'était le cas aux européennes, c'était le cas encore avant,
00:05:34on vote de toute façon de manière beaucoup plus massive que dans les communes.
00:05:37Et peut-être qu'a contrario, dans les grandes villes, Fabrice Hakoun,
00:05:40il n'y a plus cette notion d'individualisme qu'on retrouve peut-être moins aussi dans ces communes,
00:05:45dans ces villages français, qui expliquerait qu'on vote moins,
00:05:48peut-être qu'on s'intéresse moins à notre entourage dans les grandes villes, je ne sais pas.
00:05:52C'est une interrogation que je vous pose.
00:05:54Alors déjà, ça me fait penser, quand je vois ce reportage, il y a quelques décennies en arrière,
00:05:59quand on montrait du doigt les gens qui n'allaient pas à l'église avant 1905.
00:06:02Ah oui, mais voilà !
00:06:03Mais quelque part, c'est un peu pareil.
00:06:05Exactement.
00:06:06La nouvelle religion d'État qui s'est imposée après 1905, qui est autour de la cité,
00:06:11a remplacé le vote par le fait qu'on allait avant dans ces lieux de réunion, etc.
00:06:17Et puis, il faut savoir quand même qu'un agent municipal,
00:06:19il connaît tout le monde dans une ville comme celle-là,
00:06:21donc il va noter et il va savoir qui s'est abstenu, qui n'est pas allé.
00:06:24Il y a aussi cet aspect, c'est vrai.
00:06:26Bien sûr, je ne sais pas si vous vous souvenez quand même,
00:06:28et pourtant ce n'est pas une petite commune, c'est Neuilly,
00:06:30mais quand la femme de Nicolas Sarkozy n'était pas allée voter au deuxième tour,
00:06:34tout le monde l'avait su.
00:06:36Donc voilà, alors imaginez dans une petite commune.
00:06:40Je viens à la GTA juste avant de vous rejoindre dans une petite commune,
00:06:44commune moyenne, qui s'appelle Bougival, où on ne parlait que de ça.
00:06:47Je les salue d'ailleurs.
00:06:48On ne parlait que de ça.
00:06:49Il y avait des agents municipaux qui étaient là,
00:06:51qui disaient qu'ils allaient s'occuper des élections demain.
00:06:53Donc il y a une vie en fait, ça crée une vie.
00:06:55Et puis concernant les grandes villes, il y a quand même un anonymat,
00:06:59et puis il y a le sentiment que finalement sa voix ne servira à rien.
00:07:02On est dans Paris.
00:07:04Sur l'agglomération, c'est 10 millions d'habitants.
00:07:07Bof, que j'aille voter ou pas, est-ce que ça va vraiment changer quelque chose ?
00:07:10C'est tout à fait différent en fait.
00:07:12Et puis après, on l'a bien entendu, il y a besoin de se rappeler,
00:07:15au bon souvenir, des Parisiens et du parisianisme politique,
00:07:21puisqu'aujourd'hui les politiques sont complètement centrées sur Paris.
00:07:24Il y a une centralisation.
00:07:25On est dans un État qui est jacobin, centralisateur.
00:07:27On parle tout le temps de décentralisation, de délocalisation des services publics,
00:07:30mais ce n'est pas une réalité.
00:07:31Et donc c'est quelque part un moyen de se faire entendre, bien sûr.
00:07:34Et il est vrai qu'il y a une disparité entre l'avis très concrètement.
00:07:39Dans les petites communes, vous n'avez pas accès aux services publics.
00:07:41Il n'est pas forcément aisé non plus d'avoir un ordinateur
00:07:44puisque parfois il n'y a pas de connexion Internet.
00:07:46Et le fait de voter, c'est aussi un moyen de se faire entendre
00:07:50pour ces réalités concrètes de la vie
00:07:53et cette différence entre les agglomérations et les petites communes.
00:07:55Oui, absolument.
00:07:56Il y a dans les petites communes une connexion beaucoup plus directe,
00:07:58une prise directe avec un certain nombre de réalités politiques
00:08:01qui peuvent parfois nous échapper dans les grandes métropoles
00:08:04où d'ailleurs le vote est davantage défini par des logiques d'étiquette,
00:08:07par des logiques partisanes.
00:08:09Dans les grandes villes, on ne connaît pas nécessairement
00:08:11quel est le député qui représente notre circonscription,
00:08:14d'autant que les villes sont elles-mêmes charcutées
00:08:16avec diverses circonscriptions qui peuvent prendre place dans une même ville
00:08:20qui ne correspondent même pas nécessairement
00:08:22au découpage territorial selon les arrondissements.
00:08:25Donc il y a véritablement un clivage à cet égard,
00:08:28tandis que de la même façon qu'il peut y avoir une pression sociale
00:08:31contre les électeurs à l'égard de l'abstention,
00:08:34puisque tout le monde se connaît, en réalité,
00:08:36les députés bien souvent sont également connus
00:08:38dans les circonscriptions les plus rurales.
00:08:41Et d'ailleurs, c'est bien pour cela qu'il y a une forme de mépris
00:08:43bien régulier à chaque élection législative
00:08:45s'agissant de ce qui peut s'apparenter à des parachutages.
00:08:48Ils sont à chaque fois critiqués, c'est pour cette raison.
00:08:50Et par ailleurs, il y a naturellement aussi un lien à faire
00:08:53par rapport à la proximité entre l'électeur
00:08:55et la politique publique qui va être mise en place.
00:08:57C'est d'ailleurs pour cela que les Français
00:09:00qui élisent les députés pour des circonscriptions de l'étranger,
00:09:03les Français de l'étranger, comme on les appelle à l'Assemblée nationale,
00:09:06votent significativement moins que la moyenne nationale,
00:09:09tandis que plus on s'approche d'une circonscription
00:09:11dont le nombre d'électeurs est réduit,
00:09:13plus il y a l'impression que, en réalité,
00:09:16le vote va directement avoir une influence sur les politiques publiques
00:09:19et donc la participation augmente.
00:09:20Juste pour vous donner un exemple,
00:09:21les Français de l'étranger, l'abstention peut atteindre jusqu'à 70-75%.
00:09:25C'est un chiffre que l'on n'imagine même pas dans les grandes métropoles.
00:09:28Exactement. En tous les cas, vacances ou pas,
00:09:30les Français se mobilisent pour voter,
00:09:33mais ils auront voulu y ajouter, peut-être,
00:09:35sur ce vote des petites communes, Noémie Allioua ?
00:09:36Oui, écoutez, il y a les questions spécifiques
00:09:38qui sont liées effectivement aux raisons
00:09:40pour lesquelles ces habitants de ces petites communes
00:09:42décident d'aller voter, mais plus largement.
00:09:44On a vu que, plus largement sur le territoire,
00:09:47au premier tour, il y avait une mobilisation plus importante,
00:09:50très importante d'ailleurs, qu'on va sans doute retrouver demain.
00:09:53Et cette mobilisation, elle s'explique aussi par un cadre plus général,
00:09:56qui est qu'on vit un moment politique qui est complètement historique.
00:09:59On a vu les partis qui constituaient l'échec et politique depuis 40 ans
00:10:03s'effondrer avec des nouvelles alliances.
00:10:05Le président de la République qui a toujours dit
00:10:07qu'il n'était ni de droite ni de gauche,
00:10:09qui soudainement se met à appeler pour l'alliance de la gauche.
00:10:13Alors ça, c'est une période de réserve.
00:10:15On ne rentre pas dans les détails.
00:10:16Ce que je veux dire, c'est qu'il y a des nouvelles alliances,
00:10:18avec des dits qui sautent, avec une recomposition totale
00:10:21de l'échec et politique, qui fait que, de toute façon,
00:10:23nous sommes à un moment particulier de notre histoire,
00:10:25qui justifie aussi le fait que les gens ne se sentent plus concernés
00:10:28et donc qu'ils vont aller plus voter que d'ordinaire.
00:10:30Et justement, hier, les procurations atteignaient
00:10:33plus de 3 millions de demandes.
00:10:35C'est assez énorme, c'est trois fois plus qu'en 2022.
00:10:38Vacances ou pas, les Français vont voter.
00:10:42Voilà un enseignement également de cette campagne.
00:10:45On va écouter quelques-uns des Français que nous avons interrogés, justement.
00:10:48Pas de procuration.
00:10:50Je reviens vraiment de façon expresse pour voter
00:10:54parce que ça me semble indispensable,
00:10:56compte tenu du contexte actuel.
00:10:58Je trouve qu'on est dans une situation, bien sûr, inédite.
00:11:02On se doit d'exprimer son avis.
00:11:06Il faut aller voter, oui, bien sûr.
00:11:07On me donne le droit d'aller voter, il faut y aller.
00:11:09Je pense que les gens, il ne faut pas qu'ils aillent à l'exécution,
00:11:12il faut qu'ils y aillent.
00:11:14Il n'y a pas de sujet.
00:11:15On va aller voter, mais on a fait procuration, surtout,
00:11:17parce qu'on est de Bordeaux.
00:11:18Ça aurait été difficile de voter ici.
00:11:21On a anticipé pour ne pas rater l'événement.
00:11:25Finalement, Raphaël Stainville, c'est plutôt rassurant
00:11:28de voir tous ces citoyens se sentir concernés par l'avenir du pays,
00:11:31quelles que soient les idées pour lesquelles ils vont s'exprimer demain.
00:11:37C'est plutôt rassurant, cette hausse de la participation.
00:11:39C'est la première bonne nouvelle qui a pu être analysée
00:11:43au soir du premier tour de ces élections législatives.
00:11:46Se satisfaire que la participation,
00:11:49qui était très en retrait depuis des années,
00:11:53connaisse un rebond presque historique.
00:11:56Ça montre à la fois ce désir de pouvoir faire des choix,
00:12:03participer à la vie démocratique,
00:12:05quand depuis des années, finalement,
00:12:07on voyait une sorte de désintéressement
00:12:10de plus en plus continu pour la vie politique,
00:12:14avec toujours les mêmes réflexes.
00:12:16Les gens ne votaient pas,
00:12:17et quelques mois après, s'exprimer dans la rue
00:12:20avec un effet retardataire pour des choix qu'ils n'avaient pas faits.
00:12:24Là, au moins, il y a quelque chose
00:12:26qui est en train d'être expurgé par ce vote,
00:12:30qui permet notamment de résoudre un certain nombre de tensions par ce vote.
00:12:35Pourtant, ce mois totalement inédit,
00:12:37totalement fou que nous venons de passer,
00:12:39on ne va pas rentrer dans les détails, bien évidemment,
00:12:41mais tout cela aurait pu dégoûter les Français de la politique.
00:12:45Visiblement, ce n'est pas le cas puisqu'ils se mobilisent.
00:12:48Justement, c'est vraiment ce sur quoi je voulais intervenir.
00:12:52On a une espèce d'effet inverse,
00:12:55c'est-à-dire qu'effectivement, les derniers mois,
00:12:57et puis le niveau général de la politique,
00:12:59et y compris le niveau d'un certain nombre d'élus,
00:13:01auraient pu dégoûter la politique, ou bien au contraire.
00:13:03Et je pense que la liste qu'on peut faire,
00:13:05c'est que finalement, on a, depuis la dernière mandature,
00:13:09pour la première fois, une vraie représentativité de l'Assemblée nationale.
00:13:12Ce n'était pas le cas jusqu'à maintenant,
00:13:14puisque le scrutin à la majorité, on ne le permettait pas.
00:13:16Sauf que toutes ces règles ont éclaté,
00:13:18et qu'il y a eu un certain nombre de députés de différents partis,
00:13:20on ne va pas les citer, puisqu'ils ont été élus de façon assez massive,
00:13:23alors qu'ils n'étaient pas du tout représentés à l'Assemblée jusqu'à maintenant.
00:13:25Et du coup, j'ai l'impression quand même
00:13:27que les Français ont le sentiment d'avoir repris leur destin en main.
00:13:29Et ça, je crois que s'il y a une bonne nouvelle
00:13:32dans tout ce qui se passe aujourd'hui,
00:13:33parce qu'il faut toujours essayer d'être un peu positif,
00:13:35c'est celle-ci.
00:13:36Les Français ont repris la main,
00:13:38ont repris la main sur leur destin.
00:13:39Et d'ailleurs, je trouve que ça commence à faire un peu peur aux politiques.
00:13:42Parce qu'il y a quand même un phénomène de panique général autour de ça.
00:13:45Parce que tout d'un coup,
00:13:46et puis c'est pour ça qu'on voit plein d'alliances dans tous les sens,
00:13:48sans donner de nom.
00:13:50Et je pense que là, pour le coup,
00:13:52il y a une espèce de panique,
00:13:53parce qu'ils ne s'attendaient probablement pas
00:13:55à ce que les Français décident de reprendre leur destin en main.
00:13:57Et de voter si massivement, Raphaël Stainville, au fond,
00:14:00c'est une surprise aussi pour la galaxie politique, vous pensez ?
00:14:03Pour poursuivre cette réflexion,
00:14:05ce qui est intéressant,
00:14:06c'est que pendant des années,
00:14:08on a pu interroger finalement la légitimité des politiques,
00:14:11de ceux qui avaient été élus,
00:14:13et souvent très mal élus,
00:14:15au point que justement,
00:14:16on remettait en cause leur légitimité.
00:14:18Là, le choix, parce qu'il est fait de manière massive par les Français,
00:14:23donne une légitimité, un mandat,
00:14:25beaucoup plus clair finalement,
00:14:27à ceux qui sont élus.
00:14:29Et donc, le choix qui accouchera dimanche soir des urnes,
00:14:35peut-être qu'il sera incertain,
00:14:37que ce sera toujours le même brouillard,
00:14:39mais ceux qui auront été élus,
00:14:41l'auront été par grande majorité des Français.
00:14:43En tout cas, la France traverse,
00:14:45cela ne vous a pas échappé,
00:14:47une situation politique tendue,
00:14:49une situation inédite, nous le disions,
00:14:51qui a surpris la majorité d'entre nous,
00:14:53la majorité des Français,
00:14:54et qui a en grande partie éludé cet événement planétaire
00:14:58que nous attendons,
00:14:59qui va se dérouler,
00:15:00qui doit commencer dans quelques jours,
00:15:01les Jeux Olympiques de Paris.
00:15:03Sauf que cette situation politique,
00:15:05est-ce qu'elle a gâché la fête ?
00:15:07Dans quel état d'esprit sont les Français,
00:15:09à quelques jours des Jeux Olympiques,
00:15:11au début de cette période estivale,
00:15:12est-ce qu'ils ont le moral ?
00:15:14Nous avons posé la question à des téléspectateurs,
00:15:17cet après-midi, sur CNews.
00:15:19Je vous propose d'écouter quelques-unes de leurs réponses.
00:15:22Regardez la situation de la France aujourd'hui,
00:15:24c'est le chaos.
00:15:26Alors, les Jeux Olympiques, ça va être pareil,
00:15:28ça va être exactement la même chose,
00:15:29il n'y aura pas de planification des bus,
00:15:33la ville sera encombrée de véhicules,
00:15:36les métros, on ne sait même pas s'ils vont circuler,
00:15:39on ne connaît pas les athlètes qui sont sélectionnés,
00:15:43on ne sait absolument rien de ce qui va se passer.
00:15:46En ce moment, la situation politique,
00:15:49la sécurité, la dette,
00:15:52je me demande comment la France va s'en sortir.
00:15:54Le moral, parce que les JO,
00:15:57je m'en fous complètement,
00:16:00ça me passe au-dessus de la tête.
00:16:03La seule chose qui me préoccupe sur les JO,
00:16:06c'est est-ce que ça va nous coûter de l'argent ?
00:16:09Et demain, quels que soient les résultats,
00:16:11il faudra conserver le moral.
00:16:13Et pour les JO, surtout supporter les bleus.
00:16:16Bien entendu, beaucoup diront
00:16:18« Oh, on a perdu les élections et tout ».
00:16:21Il ne faut pas être défaitiste.
00:16:23Quand on devient défaitiste, on est foutu.
00:16:26Le moral, c'est important. Conservez-le.
00:16:28Alors, les téléspectateurs de CNews,
00:16:30Véro, Thierry, qui eux n'avaient pas le moral,
00:16:32Jim, beaucoup d'humour,
00:16:34et puis René-Yves qui dit qu'il faut conserver le moral malgré tout.
00:16:38Mais il est vrai, Noemi, que l'atmosphère
00:16:40est quand même tout à fait particulière,
00:16:42climat social tendu.
00:16:44Il y a les JO aujourd'hui,
00:16:46qui est au courant que la flamme olympique
00:16:48est en train de se promener dans les rues de France.
00:16:50Ça aurait pu être un événement magnifique.
00:16:52Mais tout cela a été éludé.
00:16:54Est-ce que la fête est gâchée ?
00:16:56Ce qui est intéressant, c'est qu'on voit déjà depuis plusieurs semaines,
00:16:58et là on l'a bien vu dans les témoignages,
00:17:00le lexique de la peur
00:17:02s'infiltrer dans les discours de façon extrêmement claire.
00:17:05Vous retrouvez très régulièrement
00:17:07dans les témoignages des gens qui s'expriment
00:17:09sur ce qu'ils ressentent, le mot « peur »,
00:17:11« crainte », « terrifié », « qu'est-ce qui va se passer ? ».
00:17:13Je pense qu'il y a une vraie incertitude aussi
00:17:15sur l'avenir proche de notre pays,
00:17:17de savoir qu'est-ce qui va déboucher après cette élection.
00:17:19On parle d'instabilité politique.
00:17:21C'est difficile de faire des projets.
00:17:23Ce qui me rassure un petit peu, c'est que malgré tout,
00:17:25les gens prévoient leurs vacances.
00:17:27À partir du moment où les gens et les Français
00:17:29sont encore capables de planifier
00:17:31leurs vacances d'été, c'est finalement
00:17:33que malgré tout, on conserve
00:17:35une relative stabilité psychologique
00:17:37qui pourrait nous dire que
00:17:39malgré tout, le moral n'est peut-être
00:17:41pas si mauvais que ça au final.
00:17:43Parce que c'est vrai que nous,
00:17:45nous avons observé ce mois, Raphaël,
00:17:47avec de l'excitation.
00:17:49De l'excitation, c'est vrai.
00:17:51Ça fait partie du métier, des interrogations,
00:17:53parfois des craintes.
00:17:55Nous regardons tout cela de très près.
00:17:57Mais au fond, lorsque nous entendons Jim
00:17:59prendre tout ça avec assez de recul,
00:18:01ou René-Yves finalement dire
00:18:03« non, gardons le moral et suivons
00:18:05ces Jeux Olympiques comme une vraie fête sportive »,
00:18:07voilà, peut-être que les Français aussi
00:18:09ont un peu plus de recul que l'on pourrait penser.
00:18:11Oui, mais il y a quand même
00:18:13un sentiment qui traverse le pays
00:18:15et qui avait été résumé, je crois, hier
00:18:17par Pascal Praud dans son émission
00:18:19qui exprimait une sorte
00:18:21d'amertume notamment à l'égard du Président
00:18:23comme si, par cette dissolution,
00:18:25on avait volé une sorte de
00:18:27bonheur qui est cet été où
00:18:29on a à la fois le Tour de France,
00:18:31le plaisir de se retrouver en Amis.
00:18:33Et c'est vrai que cette tension qui s'est installée
00:18:35depuis trois semaines
00:18:37en raison de ces élections,
00:18:39en raison de la charge
00:18:41qui pèse sur ce scrutin...
00:18:43Tout cela vient gâcher la fête.
00:18:45Il y a de grands événements qui ont cours
00:18:47en ce moment. On parle de l'euro,
00:18:49mais finalement, qui s'en soucie, qui s'en intéresse
00:18:51véritablement au-delà de la piètre qualité
00:18:53aujourd'hui du jeu proposé
00:18:55par l'équipe de France ?
00:18:57Ça a mis du baume au cœur un peu hier
00:18:59cette victoire quand même.
00:19:01Mais qui suit véritablement avec un intérêt
00:19:03comme si finalement ces élections
00:19:05avaient tout écrasé ?
00:19:07Comme on a pu le vivre en 1998 où c'était effectivement
00:19:09une fête populaire gigantesque.
00:19:11Il y a quand même quelque chose qui est cassé dans la mécanique
00:19:13ou dans la manière dont on appréhende
00:19:15ces grands rendez-vous sportifs.
00:19:17Comme si finalement aujourd'hui, la politique
00:19:19et l'incertitude qui en décollent
00:19:21aujourd'hui, venaient installer
00:19:23un climat de tension et de peur.
00:19:25Et c'est vrai que Fabrice, le Tour de France
00:19:27par exemple, qui est une formidable fête
00:19:29à la fois sportive et à la fois pour
00:19:31célébrer la France et tout son patrimoine.
00:19:33Alors on n'a pas les chiffres officiels
00:19:35de l'affluence, ils arriveront à la fin de la compétition.
00:19:37Mais visiblement il y a un petit peu moins de monde sur le bord
00:19:39des routes. Il n'y a pas
00:19:41cette ferveur qu'on a pu connaître
00:19:43également les années précédentes. La fête a-t-elle
00:19:45été gâchée par cette séquence politique inédite ?
00:19:47Je pense qu'il faut distinguer les trois compétitions.
00:19:49Les JO, c'est
00:19:51quand même éminemment politique.
00:19:53C'est Paris, c'est Anne Hidalgo
00:19:55qu'on aime ou qu'on n'aime pas en fonction.
00:19:57Je pense que les JO
00:19:59c'est quelque chose de mondial. On a très peur
00:20:01de la caisse de résonance et donc
00:20:03des tentations
00:20:05aux terroristes de passer à l'acte.
00:20:07Ça c'est les JO. Il y a une résonance
00:20:09mondiale. Vous avez le Tour de France
00:20:11effectivement.
00:20:13Je ne sais pas si vraiment il y a
00:20:15moins de monde sur les routes mais en tout cas
00:20:17c'est vrai qu'elle est complètement occultée. À la télé par exemple
00:20:19on ne voit quasiment pas.
00:20:21Je pense que c'est aussi lié
00:20:23au type de manifestation que c'est.
00:20:25C'est un peu spécifique.
00:20:27C'est très lié à la tradition française
00:20:29etc. On sait très bien qu'aujourd'hui ça n'a pas
00:20:31fondamentalement le vent en poupe.
00:20:33Toute une catégorie de la population française
00:20:35considère que tout ça c'est un peu ringard. Et puis il y a le foot.
00:20:37Le foot je pense qu'on a commis une erreur
00:20:39majeure. C'est de demander aux joueurs
00:20:41de foot de s'exprimer
00:20:43sur la politique.
00:20:45C'était vraiment la dernière chose à faire.
00:20:47C'est censé être un endroit
00:20:49où on fédère un domaine où tout le monde
00:20:51se retrouve, quelles que soient ses opinions
00:20:53politiques, sa religion, son origine
00:20:55etc. autour d'une fête fabuleuse
00:20:57la France Black, Blanc, Beur etc.
00:20:59Et tout d'un coup on leur dit exprimez-vous. Donc fatalement ils vont couper
00:21:01le pays en deux. Ceux qui sont d'accord
00:21:03avec eux, ceux qui ne le sont pas. Et donc je crois que ça a été
00:21:05une erreur fondamentale de leur demander de s'exprimer.
00:21:07Le fait est que la Fédération Française de Football
00:21:09a essayé de prendre les devants et de canaliser
00:21:11en expliquant que les joueurs n'avaient pas
00:21:13à s'exprimer sur
00:21:15ces élections. Et c'est ces joueurs eux-mêmes
00:21:17qui ont pris la liberté de s'exprimer.
00:21:19Parce qu'ils étaient interrogés aussi par
00:21:21la Fédération. Parce qu'ils savaient ce qu'ils allaient dire.
00:21:23Mais en tout cas
00:21:25vous nous faites gâcher ou pas, Elliot Maman
00:21:27pour conclure ce premier chapitre.
00:21:29Vous aurez largement la parole ensuite puisque
00:21:31nous allons prendre la direction des Etats-Unis.
00:21:33Notre éclairage va nous être précieux.
00:21:35Mais peut-être, est-ce que cette fête a été
00:21:37gâchée ? Ce qui expliquerait une petite baisse
00:21:39des morales. On n'a pas évoqué la météo.
00:21:41C'est pas non plus notre parti mais c'est vrai qu'il ne fait pas non plus très très beau
00:21:43ces derniers temps. Et donc ça n'aide pas non plus.
00:21:45Mais bon, cette séquence politique a gâché
00:21:47la fête ou pas ? Il est certain du moins que
00:21:49cette dissolution a confisqué la légèreté
00:21:51des moments estivaux. Par ailleurs
00:21:53les émissions d'actualité
00:21:55généralement prennent tout de même
00:21:57un rythme de diffusion beaucoup plus
00:21:59détendu alors
00:22:01que l'été approche et on voit bien que
00:22:03l'intégralité des rédactions ont décidé de
00:22:05prolonger leur couverture
00:22:07régulière de l'actualité
00:22:09du fait de ces élections
00:22:11et naturellement cela empêche parfois
00:22:13la forme de décontraction
00:22:15dont les Français peuvent profiter tant à la télévision
00:22:17qu'entre amis à l'approche de ces
00:22:19moments estivaux. Peut-être tout de même préciser aussi que l'un
00:22:21de nos problèmes est que
00:22:23on mise sur les Jeux Olympiques
00:22:25pour être la dernière
00:22:27forme de fédération qui peut
00:22:29unir le pays. Peut-être aussi
00:22:31souffre-t-on de ne plus
00:22:33avoir d'autres moyens de fédérer
00:22:35et de vivre un moment de transcendance
00:22:37nationale. Alors essayons
00:22:39ce soir d'avoir une certaine forme de déconstraction
00:22:41pour tous nos amis téléspectateurs
00:22:43voilà votre suggestion est tout à fait la bienvenue
00:22:45vous avez tout à fait raison. On va marquer
00:22:47une très courte pause et nous prendrons la
00:22:49direction des Etats-Unis
00:22:51puisque Joe Biden persiste et signe
00:22:53il ira bien se présenter
00:22:55à l'élection présidentielle
00:22:57des Etats-Unis. On en parle tout de suite. Restez avec nous
00:22:59sur CNews.
00:23:03Et de retour sur le plateau
00:23:05de Soir Info Weekend. Bienvenue. Si vous nous
00:23:07rejoignez sur CNews, nous sommes ensemble
00:23:09jusqu'à minuit pour décrypter et analyser
00:23:11l'actualité avec, pour vous accompagner autour
00:23:13de ce plateau, Noemi Halioua
00:23:15vos côtés Elliot Mamann,
00:23:17Raphaël Stainville est avec nous
00:23:19ainsi que Fabrice Hakoun.
00:23:21Je vous propose à présent de prendre la direction
00:23:23des Etats-Unis puisque Joe Biden
00:23:25persiste et signe.
00:23:27Après son débat jugé
00:23:29catastrophique, il est vrai, face à
00:23:31Donald Trump, il a accordé
00:23:33une interview à la chaîne ABC.
00:23:35Le président américain a tenté
00:23:37hier de mettre un terme aux inquiétudes
00:23:39autour de son état de santé. Mais le camp des
00:23:41démocrates, nous allons le voir, commence
00:23:43à se fissurer. Les explications sont
00:23:45signées. Sarah Varnish.
00:23:47En campagne dans le Wisconsin,
00:23:49Joe Biden a voulu se montrer
00:23:51offensif.
00:23:53Je suis candidat et je vais gagner à nouveau.
00:23:55Huit jours après le débat jugé
00:23:57désastreux face à Donald Trump,
00:23:59Joe Biden, 81 ans, lutte pour sa
00:24:01survie politique et tente de rassurer
00:24:03les Américains dans une interview
00:24:05exclusive donnée à la ABC.
00:24:07Personne n'est plus qualifié que moi pour être
00:24:09président ou gagner cette élection.
00:24:11Au sujet de son état physique et mental,
00:24:13le président des Etats-Unis refuse de se soumettre
00:24:15à une évaluation neurologique dont les
00:24:17résultats seraient publiés, mais il
00:24:19tente de rassurer.
00:24:21Je passe un test cognitif tous les jours.
00:24:23Avec tout ce que je fais chaque jour, je
00:24:25passe ce test. Vous savez, non seulement
00:24:27je fais campagne, mais je dirige le monde.
00:24:29Mais ce sont bien ces capacités
00:24:31cognitives qui font l'objet de vives
00:24:33discussions et la contestation interne
00:24:35commence à faire du bruit. Quatre
00:24:37parlementaires démocrates ont déjà demandé
00:24:39à Joe Biden de renoncer à se présenter,
00:24:41ce que refuse catégoriquement le
00:24:43président. Pourtant, du côté des
00:24:45partisans, beaucoup souhaiteraient qu'il se désiste
00:24:47et laisse place à Kamala Harris.
00:24:49J'adore Joe Biden.
00:24:51Je pense qu'il est l'un des meilleurs
00:24:53présidents que nous ayons eu au cours du siècle
00:24:55dernier.
00:24:57Cependant, en le voyant monter sur scène
00:24:59et en voyant son attitude générale,
00:25:01il n'est plus le Joe qu'il était il y a 4 ans.
00:25:07Ce qu'il faut faire, c'est donner aux démocrates
00:25:09la meilleure chance de remporter cette élection.
00:25:11Et si démissionner
00:25:13est ce qui est nécessaire,
00:25:15alors je le soutiendrai pleinement.
00:25:19Joe Biden devra encore convaincre,
00:25:21notamment lors du sommet des dirigeants de l'OTAN,
00:25:23jeudi prochain, où il donnera une conférence
00:25:25de presse très attendue.
00:25:27Nous allons retrouver Fanny Chauvin,
00:25:29tout de suite en direct depuis New York.
00:25:31Ma chère Fanny, bonsoir.
00:25:33On imagine que les réactions
00:25:35se succèdent après
00:25:37cette interview de Joe Biden.
00:25:39Quelles sont les réactions, à la fois dans la presse,
00:25:41chez les politiques ou même
00:25:43chez les citoyens ?
00:25:45Cette interview n'a pas produit
00:25:47les effets escomptés.
00:25:49La Maison-Blanche espérait éteindre l'incendie.
00:25:51Rassurée, au final,
00:25:53Joe Biden inquiète toujours
00:25:55son camp. Il n'a pas réussi à faire oublier
00:25:57son débat raté.
00:25:59Les doutes sur sa candidature
00:26:01persistent. Pour des commentateurs
00:26:03et des élus qui restent
00:26:05anonymes, Joe Biden
00:26:07n'a pas pris conscience
00:26:09de la gravité de la situation.
00:26:11On parle même d'un déni sur sa
00:26:13condition. Il faut dire que
00:26:15depuis le débat, les langues se délient.
00:26:17Certains membres de son administration
00:26:19et des conseillers proches
00:26:21parlent d'un déclin
00:26:23de ses facultés ces derniers mois,
00:26:25avec une augmentation d'absence
00:26:27et des pertes d'orientation
00:26:29de plus en plus répétées.
00:26:31Pour le moment, très peu
00:26:33d'élus démocrates osent
00:26:35demander publiquement son retrait.
00:26:37Mais du côté des médias, c'est différent.
00:26:39On cherche
00:26:41les potentiels
00:26:43remplaçants. On réalise aussi
00:26:45des sondages pour savoir quel candidat
00:26:47démocrate pourrait
00:26:49vaincre face
00:26:51à Donald Trump. Le milliardaire
00:26:53d'ailleurs, qui une fois n'est pas
00:26:55coutume, reste plutôt silencieux
00:26:57sur cette polémique. Donald Trump
00:26:59qui espère que Joe Biden
00:27:01s'accroche, car sa victoire
00:27:03sera plus facile face au président
00:27:05que face à un candidat plus jeune.
00:27:07Merci beaucoup ma chère Fanny.
00:27:09Merci Fanny Chauvin, notre correspondante
00:27:11CNews à New York. C'était très clair
00:27:13cette analyse de Fanny.
00:27:15En tout cas, ce qu'on a compris, mon cher Elliot,
00:27:17c'est qu'après ce débat raté,
00:27:19la dernière interview de Joe Biden
00:27:21ne va pas changer la donne, ça semble clair,
00:27:23même si le but escompté
00:27:25était justement de redonner
00:27:27de la vigueur au président américain.
00:27:29Il faut dire que cet entretien a très mal commencé,
00:27:31puisque l'une des premières questions a été
00:27:33de demander au président des Etats-Unis
00:27:35s'il avait vu sa prestation au débat
00:27:37de la semaine précédente. Ce à quoi il a répondu
00:27:39« Je ne crois pas l'avoir revue ».
00:27:41Donc on a quand même une
00:27:43représentation assez significative
00:27:45du déclin en effet
00:27:47mental du président des Etats-Unis.
00:27:49Par ailleurs, c'est intéressant parce que
00:27:51cela a été souligné dans les micro-trottoirs
00:27:53que nous avons diffusés par votre correspondante.
00:27:55L'intégralité des journalistes qui ont suivi
00:27:57Joe Biden lorsqu'il était sénateur
00:27:59du Delaware, lorsqu'il a été vice-président
00:28:01et qui le voient aujourd'hui disent
00:28:03en effet qu'il est absolument fascinant
00:28:05de voir à quel point sa condition physique
00:28:07s'est détériorée. Donc c'est véritablement
00:28:09un constat qui est fait de manière générale.
00:28:11Par ailleurs, cette interview se souhaitait en effet
00:28:13de réinfuser un peu
00:28:15d'espoir dans la campagne démocrate.
00:28:17Il faut dire que la date de cette interview n'a pas été
00:28:19choisie au hasard. C'était donc
00:28:21hier soir, c'est-à-dire le lendemain du 4 juillet,
00:28:23la fête nationale américaine.
00:28:25C'est l'un des très rares jours fériés dont bénéficient
00:28:27les travailleurs américains. Puisque c'est l'un des
00:28:29très rares jours fériés, il est également très suivi,
00:28:31il a beaucoup d'effets. La quasi-totalité
00:28:33des travailleurs, y compris les journalistes,
00:28:35ont congé et en profitent pour prendre un week-end
00:28:37prolongé, ce qui est vraiment exceptionnel
00:28:39aux Etats-Unis. En d'autres termes, Joe Biden
00:28:41a choisi de diffuser cette interview
00:28:43le soir où la quasi-totalité des chaînes
00:28:45d'information elles-mêmes diffusaient des
00:28:47rediffusions plutôt que des commentaires
00:28:49de son interview, le soir
00:28:51qui précède un week-end
00:28:53où la plupart des journaux qui paraissent le week-end
00:28:55sont eux-mêmes publiés en mode dégradé.
00:28:57C'est-à-dire qu'il a en réalité
00:28:59échappé à la masse
00:29:01de commentaires qui pouvaient suivre son interview.
00:29:03Même, par exemple, les lead shows, vous savez, ces
00:29:05programmes à moitié satiriques et à moitié politiques
00:29:07très suivis aux Etats-Unis, ne sont pas
00:29:09diffusés ce week-end.
00:29:11Donc, évidemment, on comprend bien la stratégie.
00:29:13On comprend bien la stratégie.
00:29:15Cette question, Eliott, tout de même, pour nos téléspectateurs,
00:29:17ce qu'il faut bien comprendre, tout le monde s'accorde
00:29:19effectivement à observer, à dire, même dans son
00:29:21camp, que la santé du président
00:29:23américain décline. C'est un fait.
00:29:25Pour autant, il est le seul
00:29:27à pouvoir se désister. C'est bien cela
00:29:29aujourd'hui. Alors,
00:29:31oui, disons qu'il serait très compliqué
00:29:33pour la DNC,
00:29:35c'est-à-dire le comité national du
00:29:37Parti démocrate, la commission
00:29:39nationale du Parti démocrate, de
00:29:41désinvestir elle-même Joe Biden. En réalité,
00:29:43ce qui va se passer, c'est que le mois prochain,
00:29:45il y aura à Chicago une convention
00:29:47nationale au cours de laquelle
00:29:49l'intégralité des délégués
00:29:51qui ont été élus au cours des primaires
00:29:53ces six derniers mois aux Etats-Unis
00:29:55par les électeurs généralement démocrates
00:29:57ou de manière générale, vont devoir
00:29:59désigner leurs
00:30:01représentants pour l'élection présidentielle.
00:30:03Et puisque les électeurs ont
00:30:05choisi de voter pour des délégués qui étaient
00:30:07affiliés à Joe Biden, il semble
00:30:09extrêmement compliqué de renverser
00:30:11la situation. Parce que, si vous voulez, tout est très
00:30:13indirect aux Etats-Unis. L'élection
00:30:15du président est elle-même indirecte.
00:30:17L'élection des nominés pour l'élection
00:30:19présidentielle est également indirecte.
00:30:21Il pourrait tout de même y avoir une forme de manipulation
00:30:23parce qu'à l'heure actuelle, en effet, il n'a pas
00:30:25été investi. Les délégués
00:30:27dans un scénario un peu hubuesque
00:30:29pourraient décider d'un commun
00:30:31accord, de changer de direction.
00:30:33Ça ne va pas se passer, à moins
00:30:35qu'en effet, il y ait une pression
00:30:37suffisamment forte sur Joe Biden pour qu'il se retire.
00:30:39Soulignons qu'à l'heure actuelle, l'intégralité
00:30:41de ses successeurs potentiels
00:30:43au sein du Parti démocrate, ce qui d'ailleurs
00:30:45n'a pas véritablement organisé
00:30:47de primaire en bonne et due forme. Il n'y a pas véritablement
00:30:49eu de débat. Les rares opposants
00:30:51de Joe Biden au sein du Parti démocrate ont
00:30:53été plutôt poussés vers la
00:30:55porte du silence au cours de la campagne des
00:30:57primaires. On n'entendait que Joe Biden
00:30:59et les gouverneurs comme Gavin
00:31:01Newsom, le gouverneur de Californie, que l'on
00:31:03prédit, que l'on dit pouvoir
00:31:05succéder à Joe Biden parce qu'il aurait
00:31:07une carrure de présidentialisable.
00:31:09En réalité, soutiennent Joe Biden
00:31:11et ont participé à
00:31:13un épisode au cours de la semaine où il s'agissait
00:31:15de dire que le président était en très bonne
00:31:17forme, que personne de toute façon n'allait s'imposer
00:31:19face à lui et qu'il était le
00:31:21nominé naturel pour l'élection
00:31:23à venir. Ce qui n'empêche pas le
00:31:25JDD. Je vous donne la parole tout de suite,
00:31:27Noemi, mais le JDD a justement
00:31:29s'est intéressé aux éventuelles
00:31:31hypothèses pour remplacer Joe Biden.
00:31:33Je vous pose la question dans un instant, Raphaël Stainville.
00:31:35Mais avant, Noemi, vous vouliez réagir
00:31:37et puis aussi je voulais vous entendre, Noemi,
00:31:39sur ce silence remarquable, celui
00:31:41de Donald Trump.
00:31:43Votre correspondante l'expliquait assez bien. Evidemment,
00:31:45il a tout intérêt, Donald Trump, à
00:31:47rester en retrait parce qu'il n'y aurait
00:31:49pas de meilleur rival pour lui
00:31:51que Joe Biden. Ce que je voulais ajouter
00:31:53à votre analyse qui était extrêmement intéressante,
00:31:55c'est ces éléments
00:31:57qui montrent que le leadership
00:31:59démocrate lui-même est en train
00:32:01de se désolidariser complètement
00:32:03de Joe Biden. Vous avez des élus démocrates,
00:32:05vous avez une partie des financiers du
00:32:07parti qui appellent Joe Biden à se
00:32:09retirer. Vous avez des éditorialistes,
00:32:11on parlait d'ailleurs de l'éditorial
00:32:13du New York Times au lendemain
00:32:15de sa prestation ratée avec Joe Biden.
00:32:17Vous avez des éléments extrêmement concrets qui montrent que le
00:32:19camp démocrate lui-même est en train de se retourner
00:32:21bien sûr, parce qu'il considère que
00:32:23ce n'est pas le bon candidat pour le représenter
00:32:25demain face
00:32:27à Donald Trump, si vous voulez.
00:32:29Et d'une certaine façon,
00:32:31on peut tisser un lien et considérer que
00:32:33Joe Biden, c'est le caillou dans la chaussure
00:32:35du camp démocrate, exactement
00:32:37comme en France, Jean-Luc Mélenchon est le
00:32:39caillou dans la chaussure du parti
00:32:41du...
00:32:43Allez-y, continuez.
00:32:45Ce que je veux expliquer, c'est que
00:32:47vous avez un candidat qui joue contre son camp
00:32:49et son camp en a bien conscience.
00:32:51Effectivement, les différentes hypothèses
00:32:53puisque pour le moment, Joe Biden
00:32:55continue sa route
00:32:57pour sa
00:32:59réélection, mais dans les colonnes du
00:33:01JDD que vous découvrirez demain, vous vous
00:33:03intéressez aux différentes hypothèses
00:33:05pour le remplacer. Et surtout,
00:33:07à une hypothèse principale
00:33:09qui,
00:33:11sans laisser trop longtemps
00:33:13donner le suspense, elle-même
00:33:15considère qu'elle n'est
00:33:17pas intéressée par le poste, mais c'est
00:33:19la figure de Michelle Obama. Aujourd'hui,
00:33:21dans les configurations et dans les sondages,
00:33:23c'est la seule personnalité démocrate
00:33:25qui pourrait s'imposer face
00:33:27à Donald Trump aujourd'hui. Malheureusement,
00:33:29elle préfère cultiver son
00:33:31potager, écrire des livres et
00:33:33réaliser des documentaires
00:33:35plutôt que de vouloir
00:33:37et continuer son combat contre
00:33:39la malnutrition
00:33:41et la malbouffe aux Etats-Unis
00:33:43plutôt que de vouloir vraiment
00:33:45concourir à la Maison Blanche. Mais ce qui
00:33:47est intéressant, c'est qu'au-delà de ce débat
00:33:49qui est le point de départ, on a l'impression que c'est le point de départ
00:33:51des interrogations des
00:33:53démocrates pour éventuellement remplacer
00:33:55Joe Biden,
00:33:57il se trouve que cette
00:33:59possibilité
00:34:01elle a
00:34:03cours depuis maintenant plusieurs semaines
00:34:05avant le débat déjà, un certain nombre
00:34:07de médias, notamment
00:34:09anglophones, pas forcément américains
00:34:11envisageaient une hypothèse
00:34:13où Joe Biden pourrait être débranché
00:34:15comme il disait, c'est le Daily Mail
00:34:17notamment qui évoquait
00:34:19tout à l'heure, Elliot,
00:34:21évoquait cette convention démocrate qui aura lieu
00:34:23du 19 au 24 août
00:34:25qui évoquait la possibilité que les délégués
00:34:27après
00:34:29qu'un candidat ou en tout cas
00:34:31un cacique du parti
00:34:33ait fait un discours suffisamment
00:34:35rassembleur et démodéré puisse s'imposer
00:34:37et finalement presque
00:34:39à l'applaudimètre, devenir
00:34:41le candidat naturel. Donc ces possibilités
00:34:43ces différents scénarios, ils existent
00:34:45mais ce qui est intéressant
00:34:47c'est qu'on voit que les démocrates
00:34:49aujourd'hui n'ont pas véritablement de solution de
00:34:51rechange. Kamala Harris, qui est la
00:34:53vice-présidente et qui pourrait apparaître comme la figure
00:34:55la plus naturelle pour
00:34:57remplacer Joe Biden aujourd'hui, a une
00:34:59cote de popularité encore plus
00:35:01détestable que celle de
00:35:03Joe Biden aux Etats-Unis qui
00:35:05réalise des...
00:35:07Je crois qu'il est à 36% de cote de
00:35:09popularité. Ce n'était pas vu depuis
00:35:111948 pour un président américain.
00:35:13Donc les démocrates
00:35:15aujourd'hui sont vraiment à la peine, vraiment en difficulté
00:35:17face à
00:35:19un Donald Trump aujourd'hui
00:35:21qui n'a même pas besoin de surjouer, qui
00:35:23a professionnalisé sa campagne
00:35:25qui est beaucoup moins dans l'outrance. Il y a encore quelques mois
00:35:27il moquait
00:35:29Sleepy Joe. Aujourd'hui on ne l'entend même plus
00:35:31appuyer là où ça fait mal.
00:35:33Il n'y a plus qu'un OMI effectivement.
00:35:35Fabrice Hakoun.
00:35:37Moi je suis
00:35:39atterré que
00:35:41cet échange ait pu avoir lieu ou puisse avoir lieu
00:35:43autour de la première
00:35:45puissance mondiale. C'est-à-dire que là
00:35:47on regarde le détail, candidat
00:35:49pas candidat, enfin candidat,
00:35:51on va le débrancher ou pas, mais au-delà de ça,
00:35:53c'est-à-dire que ça donne une idée
00:35:55de l'état des démocraties. On parlait
00:35:57de la nôtre, mais l'état de la démocratie américaine
00:35:59qui incarne normalement les principes
00:36:01démocratiques est complètement lamentable.
00:36:03C'est-à-dire que
00:36:05c'est digne des scénarios
00:36:07des séries américaines. Il y avait
00:36:09à une époque des inégalités de Survivor
00:36:11ou des choses comme ça. On y est quoi.
00:36:13On est là-dedans. On a l'impression d'être dans une série
00:36:15Netflix en fait. C'est effectivement ce que vous
00:36:17observez Elliot Mamman,
00:36:19une crise de la démocratie
00:36:21américaine. C'est ce qu'on peut voir
00:36:23avec cette séquence,
00:36:25notamment concernant Joe Biden.
00:36:27Une crise de la démocratie américaine qui est d'ailleurs
00:36:29accentuée par le fait que les deux camps
00:36:31estiment que leur opposant est une menace
00:36:33existentielle pour la démocratie.
00:36:35Évidemment, il est compliqué d'avoir
00:36:37un débat, un minimum rationnel à partir du moment
00:36:39où les bases que l'on donne à ce débat
00:36:41sont celles-là.
00:36:43Par ailleurs, ce que Raphaël Saint-Ville
00:36:45soulignait au sujet de Kamala Harris est absolument
00:36:47central puisqu'il y a une inquiétude
00:36:49au sein de la campagne de Joe Biden
00:36:51qui consisterait
00:36:53parce qu'à l'heure actuelle, on pourrait presque avoir
00:36:55l'impression qu'un vote pour Joe Biden
00:36:57serait en réalité un vote pour Kamala Harris
00:36:59parce que vous le savez, en cas de vacances du pouvoir
00:37:01présidentielle aux États-Unis,
00:37:03il n'y a pas de nouvelle élection,
00:37:05c'est le vice-président qui prend le relais
00:37:07et qui termine l'intégralité du mandat
00:37:09pour lequel le président
00:37:11initial avait été élu.
00:37:13Et donc, il y a naturellement une crainte
00:37:15que Kamala Harris soit en réalité
00:37:17vue comme l'espèce de président
00:37:19attitré pour prendre
00:37:21la suite de Joe Biden et au vu
00:37:23des mauvais scores de popularité
00:37:25qui se cristallisent autour d'elle à l'heure actuelle,
00:37:27ce ne serait pas une bonne nouvelle pour le Parti Démocrate.
00:37:29Ça va aller vite, Noémie, peut-être pour conclure,
00:37:31il reste assez peu de temps finalement
00:37:335 mois, c'est rien du tout.
00:37:35On se demande pourquoi
00:37:37le camp démocrate découvre la lune aujourd'hui
00:37:39parce que ça fait quand même des mois
00:37:41que l'on voit
00:37:43au cours de réunions publiques
00:37:45le président américain Joe Biden
00:37:47enchaîner les bourdes, les imprécisions
00:37:49il se trompe de date, il se trompe de nom, il se trompe d'événement
00:37:51ce sont des choses qui existent déjà
00:37:53depuis longtemps et sans doute que le camp démocrate
00:37:55aurait pu anticiper et prévoir
00:37:57une solution B avant d'en arriver là
00:37:59Mais on a le sentiment que
00:38:01les démocrates fermaient les yeux
00:38:03finalement sur cette réalité. Oui c'est ça, et d'ailleurs
00:38:05ils taxaient quiconque
00:38:07pour relever
00:38:09ce genre d'événement de
00:38:11gerontophobie, c'est-à-dire
00:38:13vous êtes contre un homme parce qu'il est âgé, etc.
00:38:15alors qu'évidemment ce n'est pas son âge qui est remis en question
00:38:17ce sont ses capacités intellectuelles
00:38:19à un instant T qui manifestement
00:38:21parfois font défaut. Raphaël Stainville
00:38:23peut-être pour clore ce chapitre. Oui en fait
00:38:25ce qui est intéressant aussi c'est que pendant
00:38:27très longtemps Barack Obama
00:38:29et Joe Biden
00:38:31ont vivé une sorte de bromance
00:38:33en tout cas c'était comme ça que
00:38:35les médias américains se plaisaient
00:38:37à décrire la relation entre
00:38:39l'ex-président
00:38:41démocrate et l'actuel président
00:38:43démocrate. Ils étaient très présents
00:38:45ils s'affichaient ensemble et en fait depuis
00:38:47plusieurs semaines voire plusieurs mois
00:38:49Barack Obama se tient
00:38:51très éloigné alors même qu'il habite Washington
00:38:53qu'il pourrait
00:38:55s'afficher aux côtés de Joe Biden
00:38:57il est beaucoup plus distant
00:38:59à son égard et on dit même qu'il
00:39:01serait une espèce de DRH
00:39:03cherchant à tout prix
00:39:05un candidat de substitution
00:39:07lui et Bill Clinton
00:39:09s'activant en coulisses pour finalement
00:39:11essayer de trouver une solution
00:39:13au désastre annoncé pour les démocrates.
00:39:15Et nous suivrons tout cela de près, nous n'avons pas
00:39:17fini d'en parler
00:39:19de cette campagne pour la présidentielle
00:39:21américaine. Je vous propose à présent
00:39:23d'aller au Royaume-Uni puisque
00:39:25sans perdre de temps le Parti Travailliste
00:39:27s'est installé aujourd'hui au pouvoir
00:39:29après sa victoire aux élections
00:39:31législatives, c'était jeudi
00:39:33et la nomination du gouvernement du nouveau
00:39:35Premier Ministre Keir Starmer
00:39:37alors un conseil des ministres a eu lieu ce matin
00:39:39le Premier Ministre qui a tenu une conférence de presse
00:39:41juste après alors
00:39:43quel cap affiché ? Bien pour le savoir
00:39:45nous allons retrouver notre correspondante
00:39:47sur place Sarah Menaille
00:39:49ma chère Sarah, bonsoir, alors dites-nous
00:39:51quelles sont les premières grandes impulsions
00:39:53annoncées par le nouveau
00:39:55gouvernement britannique ?
00:39:59Bonsoir Olivier
00:40:01vous l'avez dit, première réunion
00:40:03ministérielle ce matin autour de
00:40:05Keir Starmer au 10 Downing Street
00:40:07et l'une des premières grandes annonces
00:40:09de ce nouveau
00:40:11gouvernement travailliste
00:40:13c'est l'abandon de la très controversée
00:40:15réforme du Rwanda
00:40:17vous savez cet accord qu'avait conclu
00:40:19Ritchie Sunak notamment
00:40:21et même avant lui les gouvernements conservateurs
00:40:23avec Paul Kagame le président rwandais
00:40:25pour faire envoyer au Rwanda
00:40:27les migrants entrés illégalement
00:40:29sur le territoire britannique, première annonce
00:40:31de Keir Starmer ce matin
00:40:33ce projet de loi
00:40:35est abandonné, il n'y aura pas
00:40:37de plan Rwanda pour les
00:40:39migrants entrés sur le sol britannique
00:40:41Deuxième annonce également
00:40:43faite par le nouveau gouvernement
00:40:45travailliste, c'est le tout juste
00:40:47nommé West Streeting
00:40:49le nouveau ministre de la santé de Keir Starmer
00:40:51et lui il a annoncé aujourd'hui
00:40:53redémarrer les négociations
00:40:55avec les junior doctors
00:40:57ces internes en médecine qui sont en grève
00:40:59depuis plusieurs mois maintenant
00:41:01ils demandent une revalorisation
00:41:03de leur salaire
00:41:05indexé finalement sur l'inflation
00:41:07qui frappe le Royaume-Uni
00:41:09l'indexation des salaires des médecins
00:41:11sur l'inflation, les négociations
00:41:13vont donc reprendre
00:41:15après des mois de bras de fer
00:41:17avec le gouvernement conservateur de Rishi Sunak
00:41:19voilà les deux grosses annonces pour l'instant
00:41:21aujourd'hui qui ont ravi beaucoup de monde
00:41:23à commencer par les docteurs évidemment
00:41:25par les médecins, mais aussi l'abandon
00:41:27de ce controversé plan Rwanda
00:41:29ça a été la première annonce
00:41:31aujourd'hui de Keir Starmer
00:41:33et nous allons y revenir justement avec les invités en plateau
00:41:35merci beaucoup ma chère Sarah
00:41:37notre correspondante en direct
00:41:39de Londres, peut-être avant justement de revenir
00:41:41sur cette annonce d'annuler
00:41:43le projet d'expulsion de migrants vers le Rwanda
00:41:45Noémie
00:41:47il ne faut pas se tromper de grille de lecture
00:41:49peut-être pour commencer, puisque quand on parle
00:41:51des travaillistes de cette gauche britannique
00:41:53on a bien évidemment tendance
00:41:55à faire un comparatif avec ce que
00:41:57l'on connait dans notre pays, alors sans parler
00:41:59de la situation actuelle, période de réserve
00:42:01oblige, voilà c'est important tout de même
00:42:03de le souligner, que les
00:42:05travaillistes ont tout de même
00:42:07c'est pas notre gauche
00:42:09d'ailleurs c'est un parti travailliste qui est différent de notre gauche à nous
00:42:11mais qui est même différent du parti travailliste d'il y a
00:42:13quelques années, parce que c'est un parti qui a rompu
00:42:15notamment avec l'antisémitisme de Jérémy Corbyn
00:42:17c'est un parti
00:42:19qu'on pourrait qualifier de très à gauche
00:42:21mais qui est contre par exemple
00:42:23l'immigration illégale
00:42:25qui est pro-nucléaire
00:42:27qui est pro-entreprise, pro-croissance
00:42:29donc c'est un parti travailliste si vous voulez peut-être
00:42:31qui a compris qu'un certain nombre
00:42:33d'enjeux devait être appréhendé
00:42:35de façon réaliste, donc c'est un parti
00:42:37travailliste qui est différent
00:42:39sur un certain nombre de sujets
00:42:41sur cette question-là de
00:42:43l'asile au Rwanda, déjà c'était
00:42:45une arlésienne, puisque là on parle de Richie Sunak
00:42:47qui en avait parlé, mais avant
00:42:49Richie Sunak... Je vous coupe
00:42:51peut-être, avant justement d'en parler
00:42:53puisque nous allons y revenir largement
00:42:55on va peut-être revenir sur cette déclaration
00:42:57on va écouter le nouveau Premier
00:42:59ministre britannique, vous le disiez à l'instant
00:43:01c'est l'une des grandes annonces
00:43:03annuler ce projet d'expulsion de migrants vers le Rwanda
00:43:05il avait été voté par
00:43:07le gouvernement précédent
00:43:09et donc
00:43:11Kerstarmer qui annonçait vouloir endiguer
00:43:13l'immigration illégale autrement, c'est-à-dire que
00:43:15stop à ce projet, mais pas stop
00:43:17à l'immigration illégale, c'est ce que vous soulignez
00:43:19je vous redonne la parole tout de suite Noemi, mais on va l'écouter
00:43:21juste avant
00:43:31Regardez le nombre de personnes qui sont venues au
00:43:33cours des 6 premiers mois de cette année
00:43:35ce sont des chiffres records
00:43:37voilà le problème
00:43:39dans nos héritons
00:43:41il n'a jamais eu d'effet dissuasif
00:43:43c'est presque le contraire, parce que tout le monde a compris
00:43:45en particulier les gangs qui dirigent ces opérations
00:43:47que les chances d'aller au Rwanda
00:43:49étaient si minces, moins d'un pour cent
00:43:51que cela n'a jamais été dissuasif
00:43:53Effectivement, quand il parle
00:43:55des gangs, ce sont donc les passeurs
00:43:57ils veulent s'attaquer aux passeurs
00:43:59Effectivement, ce projet d'expulsion
00:44:01de migrants vers le Rwanda
00:44:03un projet qui n'était pas dissuasif
00:44:05comme vient de le dire le nouveau
00:44:07Premier ministre britannique
00:44:09Oui, vous avez vu, c'est extrêmement intéressant
00:44:11parce qu'on voit bien là que le Premier ministre
00:44:13ne se positionne pas sur des questions
00:44:15de morale, il se pose des questions
00:44:17sur des questions de faisabilité
00:44:19c'est-à-dire qu'il explique, et il a raison
00:44:21que de toute façon, ce projet-là
00:44:23il était sur la table avec Richie Sunak
00:44:25mais il était aussi sur la table avec Liz Truss
00:44:27et même avant avec Boris Johnson
00:44:29donc c'est une harlaïsienne, si vous voulez, cette histoire
00:44:31ça fait des années qu'ils en parlent, mais c'est très difficile
00:44:33de mettre en place, notamment pour des raisons de droit
00:44:35donc lui, qui est un travailliste
00:44:37qui arrive au pouvoir, il le dit
00:44:39de façon, encore une fois, sans morale
00:44:41de façon très pratique, on va lutter contre l'immigration
00:44:43illégale d'une autre façon, parce que ce projet
00:44:45de toute façon n'était pas le bon
00:44:47je trouve que c'est une bonne façon d'appréhender
00:44:49les choses, de se défaire de cet aspect
00:44:51moral qui parfois est pesant
00:44:53et rend difficile
00:44:55le fait d'appréhender ce genre de questions
00:44:57Une façon de faire de la politique, c'est vrai, Elliot Mamman
00:44:59nous n'en avons peut-être pas forcément l'habitude, c'est-à-dire
00:45:01la morale, on la met de côté
00:45:03en revanche, on voit ce qui fonctionne
00:45:05ce qui ne fonctionne pas
00:45:07et là, c'est ce que semble vouloir annoncer
00:45:09ce Premier ministre britannique
00:45:11ou pas ? Est-ce que vous êtes d'accord à ce que vous venez d'entendre ?
00:45:13Non, mais ce qu'a dit Noemi Alliou
00:45:15est tout à fait juste, naturellement
00:45:17mais simplement, en l'occurrence, je pense qu'il y a tout de même
00:45:19une différence idéologique
00:45:21qui est exprimée par Kirchheimer, parce que
00:45:23en réalité, si le plan Rwanda
00:45:25n'a jamais été appliqué par le gouvernement précédent
00:45:27c'est parce que le Royaume-Uni n'est pas encore
00:45:29parvenu à se départir de la jurisprudence
00:45:31et des décisions de la Cour Européenne des Droits de l'Homme
00:45:33qui, évidemment, est une institution
00:45:35qui est externe
00:45:37à l'Union Européenne
00:45:39Or, le gouvernement précédent, les conservateurs
00:45:41avaient plutôt exprimé une volonté également grâce
00:45:43à un projet de loi qui s'appelait
00:45:45le Bill of Rights
00:45:47de se départir de la Cour Européenne des Droits de l'Homme
00:45:49et c'est pourtant un point sur lequel
00:45:51le parti travailliste, et c'est donc là idéologique
00:45:53est beaucoup moins radical que le
00:45:55parti conservateur
00:45:57C'est pas non plus un parti conservateur
00:45:59Il faut voir aussi d'où on part, si vous voulez
00:46:01de quel héritage se revendique
00:46:03ce parti, ça c'est certain
00:46:05Il y a aussi une volonté politique exprimée par Kirchheimer
00:46:07qui, aussi ferme soit-il sur
00:46:09l'immigration illégale, on est tout à fait d'accord
00:46:11et c'est vrai que c'est intéressant
00:46:13n'a pas envie
00:46:15d'avoir des mesures qui peuvent sembler
00:46:17aussi radicales que l'externalisation
00:46:19des demandes d'asile
00:46:21qui d'ailleurs sont généralement réclamées
00:46:23en Europe par des partis qui appartiennent
00:46:25en effet plutôt à une droite
00:46:27dans laquelle le parti travailliste
00:46:29ne saurait se reconnaître
00:46:31d'ailleurs il faut dire que sur
00:46:33la scène politique
00:46:35britannique, le parti travailliste a toujours été
00:46:37légèrement plus europhile que le parti
00:46:39conservateur, c'est d'ailleurs pour qualifier les
00:46:41tacheuristes que le mot eurosceptique avait été créé
00:46:43dans les années 70
00:46:45donc il y a naturellement une polarisation qui se fait aussi
00:46:47autour de cet enjeu-là entre les deux partis
00:46:49Oui parce qu'il y a eu également
00:46:51ce cap affiché
00:46:53cette volonté de se rapprocher
00:46:55de l'Europe aussi, c'est une volonté
00:46:57sans réintégrer l'UE
00:46:59ça voudrait dire quoi ?
00:47:01ça passerait par où ?
00:47:03Alors ça passerait notamment par la jurisprudence
00:47:05d'un certain nombre de cours européennes qui pourraient
00:47:07toujours s'appliquer mais également vous savez
00:47:09les travaillistes ont toujours
00:47:11défendu avant même que
00:47:13l'Union Européenne se soit matérialisée comme elle
00:47:15existait aujourd'hui et avant même que le Royaume-Uni
00:47:17ait rejoint l'UE la possibilité
00:47:19de faire des intégrations européennes
00:47:21sur un certain nombre de secteurs spécifiques
00:47:23c'était l'intégration sectorielle comme on l'appelait
00:47:25à l'époque et c'est donc peut-être
00:47:27sur un certain nombre d'enjeux
00:47:29notamment commerciaux que
00:47:31le Royaume-Uni pourrait vouloir
00:47:33approfondir sa coopération
00:47:35avec l'Union Européenne
00:47:37à préciser d'ailleurs que en effet
00:47:39les travaillistes ont toujours plutôt regardé
00:47:41les relations internationales avec un prisme
00:47:43qui les faisait voir de l'autre côté de la Manche
00:47:45tandis que les conservateurs ont toujours
00:47:47regardé les relations internationales avec un prisme
00:47:49qui les faisait regarder de l'autre côté de l'Atlantique
00:47:51c'est d'ailleurs bien à ce titre-là que
00:47:53Boris Johnson avait proposé son
00:47:55idée de Global Britain c'est-à-dire
00:47:57un Royaume-Uni départi de l'Union Européenne
00:47:59mais qui s'allierait avec les Etats-Unis
00:48:01de Donald Trump à l'époque et avec
00:48:03un certain nombre des lieux d'influence
00:48:05du Commonwealth dans le monde
00:48:07il n'est néanmoins pas parvenu à aller au bout
00:48:09de son projet de Global Britain.
00:48:11Revenons sur cette question d'immigration
00:48:13je vais le citer
00:48:15regardez ce qu'il a dit Kerstarmer
00:48:17je contrôlerai nos frontières et ferai en sorte
00:48:19que les entreprises britanniques soient aidées
00:48:21à embaucher en premier des britanniques
00:48:23voilà donc effectivement la question
00:48:25on l'entend bien pour les travaillistes
00:48:27la question de l'immigration notamment l'immigration
00:48:29illégale elle est importante
00:48:31et c'est l'une des priorités en tout cas
00:48:33lorsque eh bien
00:48:35il annonce aujourd'hui annuler le projet
00:48:37d'éruption de migrants vers le Rwanda
00:48:39certes mais on voit aussi que cette
00:48:41volonté de contrer
00:48:43cette immigration illégale est une des
00:48:45priorités aujourd'hui des
00:48:47britanniques. C'est très intéressant
00:48:49on parlait de la différence
00:48:51entre les travaillistes et
00:48:53notre gauche ou les gauches
00:48:55d'autres gauches européennes etc. Pour ne pas citer
00:48:57notre gauche, on est en période électorale
00:48:59il y a une différence fondamentale
00:49:01c'est le pragmatisme anglo-saxon
00:49:03c'est à dire qu'en fait il y a une recherche d'efficience
00:49:05permanente
00:49:07alors que très souvent
00:49:09dans beaucoup de pays occidentaux
00:49:11les gauches sont plutôt dans des
00:49:13logiques idéologiques et dogmatiques
00:49:15c'est une différence de culture
00:49:17c'est une différence de rapport à l'électorat
00:49:19c'est une différence de rapport à la réalité
00:49:21et on le voit bien
00:49:23mais ce qui est intéressant au delà de ça
00:49:25quand on compare en fait les gauches
00:49:27du monde aujourd'hui c'est qu'elles ne sont plus fédérées
00:49:29par les sujets qui sont des
00:49:31sujets économiques comme ça a été le cas pendant longtemps
00:49:33elles sont fédérées autour d'un nouveau corpus
00:49:35c'est le wauquisme
00:49:37donc vous avez un certain nombre de sujets
00:49:39qui aujourd'hui les fédèrent
00:49:41autour effectivement du rapport aux communautés
00:49:43on est passé du droit à la différence
00:49:45à la différence des droits par exemple typiquement
00:49:47et donc je crois que c'est intéressant de voir
00:49:49à quel point tout ça s'est déporté en fait
00:49:51Et les travaillistes me semble-t-il
00:49:53vous me direz si je me trompe, plutôt opposés justement
00:49:55à cette idéologie ou aucun d'après ce qu'on a pu
00:49:57lire, Eliott Mamann
00:49:59Alors ceci je ne voudrais pas monopoliser
00:50:01mon temps de parole mais c'est aussi
00:50:03vous maîtriser ces questions internationales
00:50:05je me tourne naturellement vers vous
00:50:07Il y a des questions internes à la réalité politique du Royaume-Uni
00:50:09le parti travailliste
00:50:11britannique est beaucoup moins
00:50:13wauque que d'autres notamment pour faire un effet
00:50:15de contraste avec le parti travailliste
00:50:17écossais ou plutôt la gauche
00:50:19écossaise qui elle est ultra wauque
00:50:21c'est d'ailleurs une décision liée
00:50:23au changement d'état civil
00:50:25par rapport au genre qui avait provoqué
00:50:27le départ de Nicolas Sturgeon
00:50:29qui était Premier ministre écossaise
00:50:31il y a un peu plus d'un an et demi
00:50:33et qui avait dû quitter
00:50:35le Premier ministre
00:50:37qui était donc incarné par le parti
00:50:39national écossais
00:50:41donc c'est tout à fait significatif
00:50:43par ailleurs peut-être aussi que si le débat politique
00:50:45est un peu moins passionné au Royaume-Uni
00:50:47c'est parce qu'ils ont en réalité une figure
00:50:49transcendante et fédératrice
00:50:51leur chef d'état étant le roi
00:50:53et qu'ils n'ont donc pas besoin de se trouver
00:50:55un monarque républicain lorsqu'ils élisent
00:50:57un responsable politique
00:50:59La continuité de l'état est assurée
00:51:01c'est le problème
00:51:03de drame que l'on vit en France
00:51:05alors à une époque c'était encore le cas
00:51:07parce que c'était le général de Gaulle
00:51:09parce que c'était François Mitterrand
00:51:11des figures tellement iconiques
00:51:13qu'elles arrivaient par leur autorité
00:51:15à tenir ce pays
00:51:17mais effectivement on a un vrai problème
00:51:19de représentation et de continuité de l'état
00:51:21le chef de l'état assure la continuité de l'état
00:51:23et aujourd'hui en France
00:51:25dès lors que c'est lui qui devient le fusible
00:51:27c'est lui qui porte la politique
00:51:29fatalement il se coupe d'une partie de la population
00:51:31à une grande partie de la population
00:51:33et on se retrouve avec une continuité de l'état
00:51:35qui n'est pas assurée
00:51:37une continuité d'état
00:51:39un terreau
00:51:41on n'arrive plus à fédérer
00:51:43autour d'une personnalité quasiment incontestable
00:51:45Il y a une figure qui transcende
00:51:47comme disait Eliott Maman
00:51:49est-ce que ce n'est pas ce qui explique
00:51:51alors est-ce le cas vraiment je ne sais pas
00:51:53mais nous avons le sentiment que les débats sont plus apaisés
00:51:55plus concrets aussi
00:51:57au niveau de la politique britannique
00:51:59je ne sais pas s'ils sont plus apaisés
00:52:01mais juste pour en revenir à la situation française
00:52:03c'est intéressant parce qu'Emmanuel Macron
00:52:05avait conscience
00:52:07de cette
00:52:09que cette figure
00:52:11qu'incarnait le roi en même temps
00:52:13qu'elle était décapitée
00:52:15avait créé une sorte de manque d'absence
00:52:17c'était en intervention lorsqu'il était
00:52:19interrogé par le magazine
00:52:21le 1 il était encore ministre de l'économie
00:52:23à l'époque et donc il avait
00:52:25compris cette
00:52:27cette absence
00:52:29et en même temps ce désir de continuité
00:52:31que manifestaient les français
00:52:33et qu'on retrouve chez nos voisins britanniques
00:52:35de manière beaucoup plus établie
00:52:37structurée et depuis
00:52:39maintenant plusieurs centaines d'années
00:52:41On a le droit de parler d'Emmanuel Macron ?
00:52:43Allez-y !
00:52:45Je pose la question
00:52:47C'est le chef de l'État
00:52:49C'est le chef du en même temps
00:52:51J'ai regardé très bien cette interview
00:52:53où il avait rendu hommage à la figure du roi dans l'imaginaire français
00:52:55et ensuite il était parti en Algérie
00:52:57expliquer qu'il n'y avait pas de culture française
00:52:59donc ça reste le président du en même temps
00:53:01de façon assez flagrante
00:53:03Il est bientôt 23h
00:53:05dans quelques secondes
00:53:07dans un instant nous allons revenir en France
00:53:09avec cette arrestation qui est très préoccupante
00:53:11nous allons largement en parler
00:53:13nous serons d'ailleurs avec un éducateur spécialisé
00:53:15qui sera en liaison avec nous
00:53:17un jeune de 12 ans a été arrêté
00:53:19il s'est radicalisé seul
00:53:21dans sa chambre
00:53:23sur les réseaux sociaux
00:53:25la justice se pose énormément de questions
00:53:27comment nous en sommes arrivés là
00:53:29nous en parlons dans un instant
00:53:31mais avant il est 23h
00:53:33bienvenue si vous nous rejoignez sur CNews
00:53:35soir info week-end nous sommes ensemble
00:53:37jusqu'à 23h
00:53:39un point sur les toutes dernières actualités
00:53:41avec Simon Guillin qui nous a rejoint
00:53:43mon cher Simon, rebonsoir
00:53:49bonsoir chers Olivier
00:53:51bonsoir à tous ceux qui nous rejoignent ce soir
00:53:53sur CNews, au Royaume-Uni
00:53:55le nouveau gouvernement travailliste de Keir Stammer
00:53:57s'installe au pouvoir
00:53:59le nouveau premier ministre britannique ne souhaite pas poursuivre
00:54:01le projet d'expulsion des migrants vers le Rwanda
00:54:03lors d'une conférence de presse
00:54:05il a affirmé que ce projet était compromis
00:54:07avant même son application
00:54:09la situation qui reste extrêmement tendue au Proche-Orient
00:54:11l'armée israélienne a mené de nouvelles frappes
00:54:13sur la bande de Gaza et a livré d'intenses combats
00:54:15contre les terroristes du Hamas
00:54:17et dans le même temps de ça elle a échangé des tirs
00:54:19transfrontaliers avec le Hezbollah libanais
00:54:21et puis l'Iran a un nouveau président
00:54:23c'est le formateur massoud Pézeskian
00:54:25qui a remporté aujourd'hui la présidentielle
00:54:27face à l'ultra conservateur Saïd Jalili
00:54:29Pézeskian plaide pour une
00:54:31ouverture de son pays vers l'Occident
00:54:33et au second tour il a recueilli
00:54:3553,6% des voix
00:54:37chers Olivier
00:54:39merci beaucoup mon cher Simon
00:54:41Simon Guillin que vous retrouverez à minuit
00:54:43pour l'édition de la nuit
00:54:45l'unité de la journée qu'il fallait retenir
00:54:47ce sera avec vous tout à l'heure mon cher Simon
00:54:49je vous le disais à la une ce soir
00:54:51cette information préoccupante
00:54:53l'arrestation d'un jeune gamin
00:54:55jeune gamin de 12 ans radicalisé
00:54:57comment est-ce possible ?
00:54:59c'est la question que la justice se pose justement
00:55:01avec le cas de ce jeune garçon de Sochaux
00:55:03il a été mis en examen ces derniers jours
00:55:05pour apologie d'acte de terrorisme
00:55:07et provocation directe à des actes de terrorisme
00:55:09sur internet
00:55:11selon les premiers éléments d'enquête
00:55:13le jeune garçon s'est immergé progressivement
00:55:15dans un monde numérique
00:55:17dominé par l'islam radical
00:55:19et l'hyper violence
00:55:21les explications sur les faits
00:55:23de Sandra Buisson
00:55:25c'est l'activité sur internet
00:55:27de ce jeune garçon qui a attiré l'attention
00:55:29des services de renseignement
00:55:31à 12 ans et demi il visionnait
00:55:33à n'en plus finir de la propagande djihadiste
00:55:35des vidéos, des photos
00:55:37de tueries, de massacres, d'assassinats
00:55:39fascinés par la violence
00:55:41par la mort et par les armes
00:55:43et les explosifs au point de prétendre
00:55:45en avoir déjà lui-même fabriqué
00:55:47alors que l'enquête montre
00:55:49qu'il ne l'a jamais fait. Dans cet univers
00:55:51numérique d'hyper violence
00:55:53qu'il s'est construit, il demandait même
00:55:55sur des messageries cryptées à ce que
00:55:57ses interlocuteurs lui envoient
00:55:59du contenu de ce type. Pour un de ses comptes
00:56:01sur les réseaux sociaux, il a choisi
00:56:03le nom de l'auteur d'un attentat
00:56:05aux Etats-Unis. Sur un autre réseau
00:56:07il met pour sa photo de profil
00:56:09le cavalier noir, symbole des sympathisants
00:56:11salafo-djihadistes et
00:56:13dans un jeu vidéo en ligne, il a
00:56:15jeté son dévolu sur un personnage
00:56:17de djihadiste qui exécute
00:56:19des victimes à l'arme lourde sur fond
00:56:21de champs religieux utilisés
00:56:23par l'Etat islamique. Il n'a en revanche
00:56:25jamais eu de projet d'action
00:56:27terroriste, c'est ce qu'a précisé
00:56:29le procureur de Montbéliard
00:56:31mais serait-il un jour passé
00:56:33à l'acte, impossible à dire
00:56:35qu'on cède le magistrat.
00:56:37Alors voilà pour les faits, une radicalisation
00:56:39seule, donc, dans sa chambre
00:56:41à 12 ans, mais la première interrogation
00:56:43quel était son profil
00:56:45quel était son environnement, également
00:56:47on va réécouter Sandra Buisson pour avoir
00:56:49les informations tout à fait complètes
00:56:51et puis nous en parlerons ensuite.
00:56:53Console, ordinateur, tablette
00:56:55tous ces outils numériques
00:56:57n'étaient dédiés qu'au seul usage de ce garçon
00:56:59de 12 ans et demi. Dans un contexte
00:57:01de séparation conflictuelle, les parents
00:57:03disent n'avoir rien perçu de
00:57:05la dérive de leur enfant vers l'islam radical
00:57:07discret, effacé
00:57:09à l'école comme en dehors, il n'avait
00:57:11jamais fait parler de lui, mais s'enfermait
00:57:13chaque jour un peu plus dans une galaxie numérique
00:57:15où il baignait dans l'islam
00:57:17radical et l'hyper-violence
00:57:19depuis l'été 2022
00:57:21il y est allé progressivement, crescendo
00:57:23sans qu'il soit pour l'instant possible
00:57:25aux enquêteurs de déterminer ce qui l'a fait basculer
00:57:27face aux policiers, il a reconnu
00:57:29les faits, mais que comprenait-il
00:57:31de la gravité de ses actes
00:57:33c'est la question à laquelle le juge pour enfant
00:57:35devra répondre au mois d'août, au moment
00:57:37de le juger. J'ai eu face à moi
00:57:39un enfant, un enfant qui a beaucoup
00:57:41pleuré, a expliqué le procureur dans son
00:57:43point presse, il a une importante fragilité
00:57:45un mal-être évident
00:57:47il est manifestement perdu
00:57:49le psychiatre a constaté
00:57:51chez lui des troubles du développement et de l'image
00:57:53de soi présent depuis la petite
00:57:55enfance et surtout une altération
00:57:57du discernement. D'ici l'audience
00:57:59à la fin de l'été, il fait l'objet
00:58:01d'une mesure éducative judiciaire
00:58:03provisoire, sorte de contrôle
00:58:05judiciaire pour les moins de 13 ans, précise
00:58:07le procureur, et il est placé dans
00:58:09un centre de la protection judiciaire
00:58:11de la jeunesse. Un enfant
00:58:13l'aura compris, un enfant fragile
00:58:15un enfant qui a des troubles
00:58:17une altération
00:58:19du discernement, je vais y arriver
00:58:21on va en parler avec Mohamed Benmedour
00:58:23éducateur spécialisé qui est
00:58:25en liaison avec nous. Monsieur, bonsoir
00:58:27merci d'avoir accepté notre invitation
00:58:29c'est vrai que nous nous interrogeons tous
00:58:31ce soir autour de ce plateau
00:58:33comment est-ce possible qu'un
00:58:35gamin, un enfant de 12 ans
00:58:37s'isole et
00:58:39consomme des
00:58:41vidéos djihadistes, radicalise
00:58:43comme cela tout seul
00:58:45dans sa chambre, est-ce que cela vous étonne
00:58:47déjà pour commencer ?
00:58:49Bonsoir
00:58:51bien sûr que cela m'étonne parce que
00:58:53bon
00:58:55à cet âge là s'intéresser
00:58:57à ce genre
00:58:59de choses, la radicalisation
00:59:01pardon
00:59:03les vidéos de décapitation
00:59:05c'est jamais
00:59:07reluisant. Après
00:59:09en tant que travailleur social
00:59:11c'est vrai que moi je travaille dans les foyers
00:59:13et on a beaucoup de profils
00:59:15particuliers
00:59:17il y a deux choses qu'il faut retenir
00:59:19et qui à mon goût sont
00:59:21les signes précurseurs
00:59:23donc c'est des troubles
00:59:25de comportement
00:59:27et chose aussi qui est un
00:59:29fléau, je vous le dis
00:59:31parce que je le vois au quotidien
00:59:33c'est les familles monoparentales
00:59:35donc
00:59:37je fais le relief
00:59:39avec ma jeunesse et leur jeunesse
00:59:41nous il y a 20 ans en arrière
00:59:43on avait la chance d'avoir le papa
00:59:45et la maman
00:59:47donc on avait
00:59:49un suivi
00:59:51à l'heure actuelle
00:59:53les parents
00:59:55avec leurs tensions
00:59:57ils ne s'occupent plus
00:59:59à ces des gamins
01:00:01et avec l'outil internet
01:00:03malheureusement
01:00:05sur internet
01:00:07on voit des choses qui sont parfois
01:00:09néfastes et ces jeunes là
01:00:11ont accès à ça
01:00:13Vous vous rendez compte
01:00:15en tant qu'éducateur spécialisé
01:00:17c'est à dire que vous êtes très attentif
01:00:19puisque tout ce qui est recruteur
01:00:21djihadisme
01:00:23notamment sur les réseaux sociaux
01:00:25effectivement là c'est un point d'attention
01:00:27pour ces jeunes fragiles
01:00:29pour ces jeunes finalement en situation
01:00:31familiale précaire
01:00:33et bien ce sont des proies au fond pour
01:00:35ces islamistes
01:00:37exactement ce sont des proies
01:00:39mais après nous en Marseille on n'a pas ce problème là
01:00:41nous c'est plutôt de
01:00:43radicalisation de la délinquance
01:00:45je vais vous prendre un cas
01:00:47un cas d'école
01:00:49qui m'est arrivé à moi
01:00:51la fin du mois de janvier
01:00:53je suis en sortie
01:00:55avec 4 jeunes
01:00:57de l'âge de ce garçon
01:00:59ils avaient entre 11 et 12 ans
01:01:01je pars dans le cadre de la prévention
01:01:03je les emmène visiter
01:01:05le musée de la moto
01:01:07et quand on sort du musée de la moto
01:01:09on marche pour aller au métro
01:01:11et on passe dans une cité
01:01:13et au pied de cette cité on trouve un corps
01:01:15un corps d'une jeune femme calcinée
01:01:17et quand je trouve ce corps là
01:01:19moi
01:01:21particulièrement choqué
01:01:23au départ je ne savais pas si c'était un corps ou pas
01:01:25ce qu'on fait
01:01:27les jeunes en fait c'est qu'ils ont sorti leur téléphone
01:01:29portable et ils ont filmé
01:01:31ils ont filmé le corps
01:01:33calciné et on me voyait
01:01:35malheureusement sur cette vidéo qui a circulé sur les réseaux
01:01:37sociaux et ils étaient
01:01:39complètement hilares pendant
01:01:41qu'ils filmaient cette vidéo
01:01:43c'est à dire qu'il y a une jeunesse au début qui ne distingue
01:01:45plus du tout le bien
01:01:47le mal, ce qui doit faire peur
01:01:49ce qui doit alerter, ce qui ne doit pas faire peur
01:01:51c'est effectivement assez
01:01:53incroyable votre anecdote
01:01:55elle est tout à fait révélatrice mais comment vous l'expliquez
01:01:57quand vous discutez avec ces jeunes
01:01:59justement
01:02:01ce cas
01:02:03particulier
01:02:05j'ai repris cela avec les gamins
01:02:07mais j'avais compris en fait
01:02:09j'avais parfaitement compris pourquoi ça ne les a pas
01:02:11choqués parce qu'en fait
01:02:13quand on a
01:02:15regardé leur téléphone portable
01:02:17ils avaient tous le réseau Telegram
01:02:19etc et ils regardaient
01:02:21des canals comme
01:02:23Cartel de Mexico tout ça
01:02:25où on voyait
01:02:27où les gens publiaient souvent
01:02:29des vidéos de décapitation
01:02:31des membres des cartels mexicains
01:02:33qui démembrent leur adversaire
01:02:35tout ça et donc en fait ils sont tellement
01:02:37rodés à cette violence
01:02:39sur leur
01:02:41téléphone portable que quand ils l'ont vu
01:02:43en réel ça ne les a pas choqués
01:02:45et ce gamin là particulièrement
01:02:47il aurait pu se radicaliser
01:02:49je pense dans autre chose s'il aurait été à Marseille
01:02:51ça aurait été improbable
01:02:53pour les raisons de stupéfiants et vu que là
01:02:55il était isolé dans une région
01:02:57plutôt isolée
01:02:59et seul dans sa
01:03:01chambre, il est tombé sur ça
01:03:03donc il s'est focalisé
01:03:05sur ça
01:03:07Mohamed Ben Demour merci beaucoup
01:03:09d'avoir été avec nous
01:03:11c'est passionnant votre analyse
01:03:13tout à fait éclairante
01:03:15votre témoignage ce soir
01:03:17en tout cas c'est vrai
01:03:19que Noemi se la fait peur
01:03:21aujourd'hui de savoir en France
01:03:23qu'un gamin de 12 ans peut passer des heures
01:03:25et des heures à consommer ces vidéos
01:03:27d'islamistes
01:03:29ces vidéos de décapitation
01:03:31famille défaillante
01:03:33alors là visiblement
01:03:35les parents étaient en situation
01:03:37de divorce
01:03:39échec scolaire ou professionnel
01:03:41c'était le cas
01:03:43Sandra Buisson nous le disait un enfant fragile
01:03:45des antécédents de délinquance
01:03:47a priori non
01:03:49en tout cas on voit bien qu'il y avait un
01:03:51terreau favorable pour les recruteurs
01:03:53un terreau favorable
01:03:55pour finalement
01:03:57radicaliser cet enfant
01:03:59oui avec une responsabilité de ses plateformes
01:04:01vous l'avez expliqué
01:04:03ce jeune de 12 ans c'était un terreau déjà
01:04:05de fragilité
01:04:07psychologique, une famille précaire
01:04:09etc etc
01:04:11on peut se poser la question de cette responsabilité
01:04:13de ces plateformes dans lesquelles
01:04:15aujourd'hui très facilement vous pouvez avoir accès
01:04:17à des prêches d'islamistes
01:04:19d'ailleurs dans les informations
01:04:21qui ont émané de votre journaliste
01:04:23on a bien compris que ce jeune là
01:04:25il abusait de la consommation
01:04:27d'images ultra violentes
01:04:29assimilées à l'islamisme
01:04:31c'est une histoire aussi de bourrage de crâne
01:04:33par le biais de certaines plateformes internet
01:04:35et donc elles ont une forme aussi de responsabilité
01:04:37parce que ce genre de
01:04:39discours et ce genre de violences sont
01:04:41accessibles très facilement à des jeunes
01:04:43enfants et leur façonnent le
01:04:45cerveau de sorte à ce qu'on leur
01:04:47bourre le crâne et on les désensibilise
01:04:49c'est ce qu'on entendait bien d'ailleurs dans le témoignage
01:04:51qu'il y avait juste avant
01:04:53et le témoignage de Mohamed
01:04:55Bendemour qui insistait sur le fait
01:04:57sur la responsabilité des parents
01:04:59c'est à dire qu'effectivement il y a cette nouveauté
01:05:01des réseaux sociaux
01:05:03et puis aussi la disparition
01:05:05de la figure paternelle et peut-être
01:05:07des parents défaillants ou alors des parents débordés
01:05:09qui ne surveillent pas suffisamment ce que
01:05:11font leurs enfants, ce que
01:05:13consomment leurs enfants sur les réseaux sociaux
01:05:15et là aussi c'est une vraie problématique.
01:05:17En fait la difficulté c'est que finalement les réseaux sociaux
01:05:19internet et tous ces outils
01:05:21dont ils disposent aujourd'hui sont pleins de portes
01:05:23ouvertes sur le pire
01:05:25donc c'est comme si vous aviez
01:05:27dès que l'enfant rentrait dans sa chambre finalement
01:05:29il avait plein de portes, il pouvait choisir un peu
01:05:31comme dans Monstres et compagnie où il pouvait choisir d'ouvrir une porte
01:05:33et de se retrouver face à des choses
01:05:35absolument monstrueuses.
01:05:37Concernant les plateformes, c'est un domaine que je connais bien
01:05:39c'est mon métier en fait puisque je suis dans le numérique
01:05:41les plateformes aujourd'hui se
01:05:43considèrent comme n'étant pas responsables des contenus
01:05:45elles sont juste là pour les
01:05:47héberger et les diffuser
01:05:49sauf que ce qui est particulièrement choquant
01:05:51c'est que pour certains
01:05:53contenus, ben elles agissent
01:05:55des contenus de charme par exemple, elles sont capables
01:05:57vous avez des plateformes, je ne le citerai pas
01:05:59une plateforme très connue en France
01:06:01dès qu'il y a le moindre
01:06:03c'est vraiment caché ce sein que je ne saurais voir
01:06:05dès que vous avez la moindre vision de quelque chose
01:06:07d'un peu
01:06:09qui va à l'encontre du puritanisme
01:06:11voilà c'est ça
01:06:13qui va à l'encontre du puritanisme
01:06:15ils sont capables quand même
01:06:17de censurer l'origine du monde
01:06:19le tableau, l'origine du monde
01:06:21qui est un tableau, une oeuvre d'art extraordinaire
01:06:23et ils ne censurent pas ça
01:06:25ils vous disent qu'on n'est pas responsable des contenus
01:06:27mais quand il s'agit de contenus qui heurtent
01:06:29leur puritanisme, ils les censurent
01:06:31et quand il s'agit de contenus aussi graves que ça, ils ne les censurent pas
01:06:33donc je pense qu'il faut se poser une question
01:06:35sauf que la question à se poser, elle est mondiale
01:06:37elle n'est pas française
01:06:39parce qu'il faut rappeler plusieurs choses, la première c'est que cet enfant est une victime
01:06:41il a 12 ans
01:06:43s'il avait 20 ans et qu'il était dans des logiques
01:06:45mais il a 12 ans, c'est d'abord conséquent que c'est une victime
01:06:47et ça c'est la première chose, il est victime
01:06:49effectivement d'une société, mais le problème est mondial
01:06:51parce qu'avec ce qu'on appelle les VPN
01:06:53vous pouvez très facilement vous connecter sur un site
01:06:55qui n'est pas hébergé en France, donc même si la France légifère
01:06:57demain et qu'elle décide que
01:06:59ces plateformes sont obligées de censurer
01:07:01ils iront se connecter via des outils
01:07:03qui sont très très bons techniquement
01:07:05et là aussi c'est un autre sujet, on me dit que les parents ne sont pas
01:07:07à la hauteur, mais comment l'être
01:07:09quand on ne comprend rien au numérique et que les gosses
01:07:11on est avec et que pour eux c'est natif
01:07:13c'est-à-dire qu'ils vont utiliser ça
01:07:15ils sont capables de cacher
01:07:17ils sont capables d'échapper au contrôle
01:07:19parental
01:07:21ils ont ça dans le sang
01:07:23ils sont nés avec
01:07:25et donc ça pose un problème de contrôle
01:07:27et ça les islamistes le savent très bien
01:07:29c'est aussi une stratégie
01:07:31je crois qu'on ne peut pas aujourd'hui jeter la pierre
01:07:33uniquement aux parents, même si c'est très difficile
01:07:35même s'il y a un certain nombre de parents qui sont certes défaillants
01:07:37pour qui c'est la solution de facilité
01:07:39globalement je pense
01:07:41et on est tous concernés en tant que parents
01:07:43il y a une partie de tout ça qui nous échappe
01:07:45je vous propose d'écouter
01:07:47Pierre Martinet, ancien du service Action
01:07:49DGSE qui réagissait justement
01:07:51à cette interpellation de ce gamin de 12 ans
01:07:53radicalisé, écoutez-le
01:07:5512 ans, moi je ne suis pas étonné parce que depuis de nombreuses années
01:07:57certains individus
01:07:59sont élevés dans ce
01:08:01contexte-là, là visiblement
01:08:03la famille serait mise de côté
01:08:05en termes de responsabilité
01:08:07mais moi je fais souvent référence à Mohamed Merah
01:08:09qui a grandi dans cette
01:08:11par exemple
01:08:13haine du juif et ensuite
01:08:15petit à petit crescendo
01:08:17ça augmente et ça se termine
01:08:19par ce qu'on a connu. Ce qui est très inquiétant
01:08:21c'est de se projeter dans 10-15 ans
01:08:23cet enfant
01:08:25dans 10-15 ans
01:08:27quel est son avenir ?
01:08:29Oui, effectivement, Raphaël Stainville, cet enfant
01:08:31il a pu être repéré par les services de renseignement
01:08:33sur internet mais on imagine que ce n'est pas
01:08:35le seul et Mohamed Merah
01:08:37par exemple, Pierre Martinet le rappelait, s'est nourri
01:08:39également de vidéos
01:08:41de l'état islamique, s'est nourri de ce type de vidéos
01:08:43de décapitation, ces vidéos atroces
01:08:45Donc effectivement, le danger c'est de savoir
01:08:47combien de gamins aujourd'hui
01:08:49sont sous l'emprise de ces terroristes
01:08:51via les réseaux sociaux
01:08:53Il y a quelques semaines
01:08:55ou quelques mois avec Charlotte Dornelas
01:08:57nous étions invités à participer
01:08:59à un brief
01:09:01Place Beauvau avec
01:09:03les plus hauts responsables
01:09:05du renseignement en France, notamment Céline Berton
01:09:07qui est la patronne de la DGSI
01:09:09et le discours
01:09:11qu'elle tenait au ministre de l'Intérieur
01:09:13était justement de
01:09:15souligner que la moitié des objectifs
01:09:17aujourd'hui qui sont suivis par le renseignement
01:09:19sont des mineurs de moins de
01:09:2118 ans et que certains avaient
01:09:2311 ou 12 ans comme
01:09:25certaines affaires avaient pu déjà à l'époque
01:09:27le révéler. Donc il n'y a rien d'étonnant
01:09:29en revanche c'est une difficulté
01:09:31supplémentaire pour le renseignement
01:09:33et notamment la DGSI que de pouvoir
01:09:35identifier ces profils parce que
01:09:37ce sont des gamins
01:09:39qu'ils sont rompus
01:09:41comme vous l'avez dit à l'usage
01:09:43des réseaux sociaux
01:09:45mais en fait ça se passe encore moins sur les réseaux sociaux
01:09:47que sur les messageries cryptées
01:09:49c'est là où en fait il y a une vraie
01:09:51difficulté c'est que vous parlez
01:09:53de ces prêcheurs de haine
01:09:55qui ont parfois leurs
01:09:57émissions sur un certain nombre de plateformes
01:09:59mais la vérité c'est que ça se passe surtout
01:10:01en sous-marin
01:10:03sur ces messageries
01:10:05cryptées où
01:10:07ces gamins finalement
01:10:09radicalisent et après s'entretiennent
01:10:11les uns les autres avec des
01:10:13discours qui ne fait que
01:10:15renforcer. Oui parce que si ce gamin de 12 ans était
01:10:17effectivement une victime à juste titre, vous le disiez
01:10:19Fabrice Hakoun, c'est ce qu'expliquaient
01:10:21également les magistrats
01:10:23il y avait derrière des personnes aussi pour
01:10:25le nourrir de ces atrocités
01:10:27pour les nourrir de ces
01:10:29prêches islamistes
01:10:31on peut le souligner. Il est vraiment l'une des
01:10:33caractéristiques de ces gamins
01:10:35et c'était comme ça que le
01:10:37soulignait Céline Berton, c'était
01:10:39vraiment l'isolement, le grand
01:10:41isolement de la plupart d'entre eux et en même temps
01:10:43paradoxalement aussi
01:10:45cette ultra-connexion
01:10:47au monde radical via
01:10:49les messageries. Eliott Mamann
01:10:51pour conclure. Oui vous soulignez en effet
01:10:53l'ambition d'un certain nombre de personnes qui
01:10:55diffusent ces vidéos là parce qu'on a tout à fait raison
01:10:57lorsque l'on s'inquiète des phénomènes de mimétisme
01:10:59qui peut suivre la diffusion
01:11:01de propos ou d'actes de violence sur les réseaux
01:11:03sociaux mais il ne faut pas oublier
01:11:05qu'il y a une partie prenante
01:11:07initiale, à savoir que les personnes qui ont
01:11:09publié ces vidéos là avaient tout de même
01:11:11une intention, une intention idéologique
01:11:13qui ne relevait pas uniquement
01:11:15de la construction et que par ailleurs
01:11:17à l'origine si quelqu'un cherche
01:11:19ce genre de vidéos c'est tout de même qu'il a également
01:11:21des ambitions qui échappent au phénomène
01:11:23de mimétisme, bien qu'il y a tout de même
01:11:25une chose s'agissant des très très jeunes qui
01:11:27le comptent et qui consultent ce genre de vidéos
01:11:29il est vrai que les pédopsychiatres
01:11:31nous expliquent que comme pour l'exposition
01:11:33de personnes qui sont trop jeunes
01:11:35à la pornographie
01:11:37le fait de voir ce genre de vidéos
01:11:39d'extrême violence que nous-mêmes
01:11:41ne saurions véritablement
01:11:43se représenter puisque cela échappe
01:11:45à toutes raisons produit
01:11:47des dommages neurologiques
01:11:49irréversibles
01:11:51chez des esprits aussi jeunes
01:11:53d'ailleurs moi-même je suis très heureux de n'avoir jamais vu
01:11:55des vidéos de décapitation
01:11:57et je me doute d'imaginer en effet
01:11:59l'effet que cela a chez quelqu'un de 10 ou 12 ans
01:12:01des conséquences épouvantables
01:12:03c'est intéressant le témoignage du monsieur qui a été interrogé
01:12:05juste avant lorsqu'il explique qu'il a vu des jeunes
01:12:07autour de lui planiser
01:12:09c'était incroyable
01:12:11pour filmer le corps d'une femme calcinée
01:12:13on voit aussi la désensibilisation
01:12:15d'un point de vue psychologique
01:12:17il n'y a plus d'empathie
01:12:19ces jeunes-là
01:12:21souvenez-vous lors
01:12:23de cette attaque
01:12:25au fourgon qui avait été
01:12:27filmé Mohamed Amra
01:12:29avec ce dealer qui a été libéré
01:12:31deux agents pénitentiaires qui avaient été tués
01:12:33effectivement c'est la même chose
01:12:35des jeunes avaient filmé la scène en rigolant
01:12:37complètement désensibilisés
01:12:39de la réalité qui se passait
01:12:41au-delà de la désensibilisation
01:12:43il y a malheureusement une partie de la population
01:12:45qui a cette cause
01:12:47quand ils filment en rigolant
01:12:49je ne parle pas des enfants de 12 ans
01:12:51je parle de gens plus âgés qui vont filmer
01:12:53des agressions très violentes
01:12:55il y a une partie de la population qui considère
01:12:57que c'est un mode légitime de résistance
01:12:59et on a, n'oublions pas,
01:13:01certains politiques
01:13:03qui justifient le terrorisme
01:13:05en fait comme un mode d'action
01:13:07et comme un mode de résistance
01:13:09je reprends une phrase
01:13:11que m'a envoyé un ami
01:13:13si vous n'êtes pas prêt à utiliser la force pour défendre la civilisation
01:13:15alors soyez prêt à accepter la barbarie
01:13:17je crois qu'à un moment donné il va falloir prendre conscience
01:13:19qu'il va être nécessaire d'utiliser la force
01:13:21contre la barbarie
01:13:23et pour défendre une certaine vision du monde
01:13:25alors ce n'est pas la force
01:13:27il faut utiliser la force
01:13:29essayer de réinsuffler un peu d'humanité
01:13:31chez ces personnes qui sont désensibilisées
01:13:33qui n'ont plus d'empathie
01:13:35là on est sur quelque chose de très basique
01:13:37normalement quand vous avez quelqu'un qui souffre à côté de vous
01:13:39vous avez un peu de sensibilité
01:13:41qui vous fait penser
01:13:43que vous aimeriez qu'il souffre moins
01:13:45c'est quand même la base de ce qui fait qu'on est des êtres humains
01:13:47là on est en train de parler de politique
01:13:49et même si vous êtes d'accord avec certaines causes
01:13:51ça ne veut pas dire que vous êtes complètement
01:13:53que vous pouvez assumer
01:13:55la barbarie qui se justifie
01:13:57au nom de cette cause
01:13:59En tout cas ce n'est pas la force que la commune de Limoges
01:14:01a choisi d'employer
01:14:03pour
01:14:05éradiquer la délinquance
01:14:07notamment des plus jeunes
01:14:09un an après on se souvient les émeutes
01:14:11qui traversaient la France après la mort de Naël
01:14:13tout le territoire était touché
01:14:15et un chaos qui est toujours dans les esprits
01:14:17la preuve donc
01:14:19à Limoges la ville a mis en place
01:14:21une capacité municipale de couvre-feu
01:14:23pour les mineurs de moins de 13 ans non accompagnés d'adultes
01:14:25à partir de 23h
01:14:27donc c'est mis en place depuis 20 minutes
01:14:29très précisément
01:14:31une mesure pour mieux contrôler les jeunes dans les quartiers sensibles
01:14:33mais aussi dans le centre-ville
01:14:35on va se regarder ce reportage à Limoges
01:14:37d'Antoine Esteve et Jérôme Rampenau
01:14:39puis nous nous interrogerons bien évidemment
01:14:41de savoir si ce couvre-feu pour les mineurs
01:14:43de 13 ans c'est efficace
01:14:45nécessaire
01:14:47ou si c'est un sparadrap sur une jambe de bois
01:14:49comme on dit, on regarde
01:14:51Ce couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans
01:14:53la nuit a déjà été appliqué
01:14:55dans les villes de Nice et de Béziers
01:14:57il permet surtout un déploiement important
01:14:59des polices municipales et nationales
01:15:01pour empêcher incivilité, tapage
01:15:03et délinquance des plus jeunes
01:15:05à Limoges on parle surtout d'une mesure de prévention
01:15:07si des policiers rencontrent des mineurs
01:15:09en situation
01:15:11de violation
01:15:13de l'arrêté et bien ces mineurs
01:15:15seront accompagnés dans la famille
01:15:17Dans un contexte de tensions sociales fortes
01:15:19la municipalité souhaite éviter de revivre
01:15:21les émeutes urbaines de l'été dernier
01:15:23L'objectif c'est de protéger
01:15:25la jeunesse, toute la jeunesse
01:15:27et en particulier les moins de 13 ans
01:15:29qui sont parfois livrés à eux-mêmes
01:15:31de manière à ce que les familles sachent que
01:15:33à 11h, passé 11h, la place d'un enfant
01:15:35ce n'est pas dehors
01:15:37Les habitants de Limoges ont des avis mitigés sur ce couvre-feu
01:15:39A cet âge là ils n'ont pas se balader
01:15:41à 11h du soir il y a les parents qui leur ont dit garder
01:15:43Il y a le pour et le contre oui
01:15:45Il y a beaucoup de choses qui se passent maintenant
01:15:47et d'un côté ça enlève de la liberté aussi aux gens
01:15:49donc il y a le pour et le contre
01:15:51On a besoin de notre liberté
01:15:53Je trouve que ce règlement est un enfreint à la liberté
01:15:55Cette interdiction de déambuler pour les moins de 13 ans
01:15:57non accompagnés d'adultes
01:15:59s'applique dès ce samedi et jusqu'au 2 septembre
01:16:01de 23h à 6h du matin
01:16:03D'après la mairie, les mineurs sont responsables
01:16:05de 25% des infractions
01:16:07commises sur la voie publique
01:16:11Alors nous sentons bien que les émeutes
01:16:13des dernières ont laissé des traces
01:16:15Raphaël Stainville, il y a aussi
01:16:17cette crainte
01:16:19après le premier tour des élections législatives
01:16:21crainte de débordement
01:16:23En tout cas, est-ce que vous entendez
01:16:25cette mesure de la ville de Limoges
01:16:27Est-ce que selon vous elle est efficace
01:16:29Est-ce que cela vous semble nécessaire
01:16:31pour apaiser
01:16:33les riverains par rapport à d'éventuelles
01:16:35nuisances de mineurs de 13 ans
01:16:37Avec toujours cette question, que font ces mineurs de 13 ans
01:16:39dans la rue, c'est ça la question de base
01:16:41Ce qui est fascinant, c'est qu'il aura fallu attendre
01:16:43les émeutes de l'été dernier
01:16:45pour réaliser,
01:16:47prendre conscience que des gamins de 13 ans
01:16:49n'avaient rien à faire, seuls
01:16:51dans la rue, dans un certain nombre
01:16:53de nos villes
01:16:55Qu'il ait fallu finalement
01:16:57ces drames et ces journées qui ont
01:16:59meurtri
01:17:01la France et en sauvagé un certain nombre
01:17:03de quartiers, c'est quand même assez fou
01:17:05Après, quant à savoir si cette mesure
01:17:07est efficace, bien évidemment qu'il est trop tôt
01:17:09pour le voir
01:17:11Mais je pense que ne serait-ce que d'un point de vue symbolique
01:17:13qu'un certain nombre de maires puissent prendre
01:17:15ce genre d'arrêté
01:17:17Béziers et Nice l'ont fait, on peut le rappeler
01:17:19Béziers et Nice ont été précurseurs en la matière
01:17:21Je pense que c'est
01:17:23un premier signal
01:17:25d'une volonté de reprise en main
01:17:27des affaires courantes
01:17:29dans un certain nombre de villes
01:17:31parce que
01:17:33la priorité finalement pour
01:17:35ces maires et ces élus
01:17:37qui prennent ce genre de disposition
01:17:39c'est bien de rappeler aux familles
01:17:41leurs devoirs vis-à-vis de leurs gamins
01:17:43Je pense que c'est
01:17:45la chose essentielle, avant même de parler
01:17:47d'insécurité, de nuisance
01:17:49que ces jeunes pourraient commettre
01:17:51Ces jeunes à 13 ans n'ont rien à faire
01:17:53seuls dans les rues
01:17:55Effectivement, donc un couvre-feu soit
01:17:57mais l'étape d'après c'est quoi ? Il faut aller voir les parents aussi
01:17:59Il faut les sensibiliser, les rappeler
01:18:01Peut-être que les parents aussi ont
01:18:03besoin de comprendre que leurs enfants
01:18:05de 13 ans n'ont rien à faire dans la rue
01:18:07C'est ça la première question
01:18:09Là, pour le coup, on peut mettre en cause
01:18:11des parents. Autant sur le numérique c'est compliqué
01:18:13autant là on peut mettre en cause des parents
01:18:15Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de parents
01:18:17aujourd'hui qui soient incapables de retenir
01:18:19un enfant de 12 ans et de l'empêcher
01:18:21de sortir. Donc il y a
01:18:23une réalité autour de ça
01:18:25et on en parlait d'ailleurs
01:18:27récemment justement sur la question
01:18:29des allocations familiales, etc. Je pense qu'il y a des moyens
01:18:31aujourd'hui de contraindre un tout petit peu
01:18:33les familles à créer
01:18:35un minimum de cadres. Parce que la difficulté de notre société
01:18:37aujourd'hui, c'est ce que je reprends
01:18:39dans mon ouvrage, c'est que finalement
01:18:41on considère que ce n'est pas bien
01:18:43de mettre un cadre. Et donc, à la maison
01:18:45il n'y a pas de cadre, donc les jeunes
01:18:47vont chercher le cadre où ? A l'école
01:18:49A l'école, on se dit
01:18:51il ne faut pas de cadre parce qu'il y a
01:18:53un certain nombre de jeunes qui sont déjà en difficulté, on ne va pas
01:18:55en rajouter en leur mettant de la discipline et un cadre
01:18:57donc on écarte encore le cadre et ils vont chercher dans la rue
01:18:59avec la police. Et donc à chaque fois qu'on
01:19:01écarte le cadre, on fait une erreur.
01:19:03Un jeune adolescent
01:19:05Un jeune adolescent
01:19:07a besoin au contraire
01:19:09qu'au moment où il met la pression
01:19:11sur le cadre, il s'exerce de l'autre côté
01:19:13ce qu'on appelle une répression. Et cette répression
01:19:15il vaut mieux qu'elle vienne des familles que de la police.
01:19:17Je ne sais pas si vous vous souvenez, justement
01:19:19il y a un an, un préfet
01:19:21lors des émeutes
01:19:23avait eu cette phrase qui avait scandalisé
01:19:25un certain nombre de reichasts
01:19:27mais c'était Hugues Moutou qui disait
01:19:29à propos de ses gamins de 12-13 ans
01:19:31c'est une claque et au lit.
01:19:33La vérité c'est que le problème devrait se régler
01:19:35presque comme ça naturellement
01:19:37en tout cas avec une démonstration d'autorité des parents
01:19:39Sauf qu'aujourd'hui si vous donnez une claque à votre enfant, c'est vous qui êtes
01:19:41ennuyé et qui avez des problèmes avec la juge.
01:19:43Mais comme
01:19:45on a détruit, déconstruit
01:19:47un certain nombre de choses
01:19:49qui s'imposaient jusqu'à présent comme étant
01:19:51naturelles, on en arrive à des situations
01:19:53assez ubesques qu'aujourd'hui on est obligé
01:19:55de faire des arrêtés pour
01:19:57interdire. Souvenons-nous tout de même
01:19:59Noemi, il y a quelques jours, nos plus
01:20:01hautes autorités ont rappelé l'importance
01:20:03de la figure du père, notamment
01:20:05dans la famille, le père doit être responsable
01:20:07il a fallu rappeler
01:20:09quelque chose qui au fond pendant des siècles
01:20:11et des siècles a été naturel
01:20:13et permettait de façonner la société
01:20:15et aujourd'hui c'est vrai qu'on paie
01:20:17un peu tout ça, ce fameux interdit d'interdire
01:20:19finalement de l'après mai 68
01:20:21et on paie aussi ces fameuses éducations
01:20:23positives qui vous expliquent qu'il ne faut surtout
01:20:25pas réprimander vos enfants sous
01:20:27prétexte de leur provoquer des
01:20:29problèmes psychologiques qui vont durer toute leur vie
01:20:31etc. On a fait peur aux parents en leur disant qu'il ne
01:20:33fallait pas qu'ils réprimandent leurs enfants et on a maintenant
01:20:35des enfants qui se sentent tout puissants et qui ont l'impression
01:20:37qu'ils peuvent absolument tout faire
01:20:39alors une claquée au lit, je ne sais pas, je me rappelle
01:20:41de la formule qui avait fait beaucoup sourire
01:20:43je ne sais pas si c'est exactement ça qu'il faut faire même si on
01:20:45comprend bien l'idée de
01:20:47l'autorité vis-à-vis des enfants
01:20:49mais en tout cas ce qui est sûr c'est qu'un enfant à 13 ans
01:20:51il ne doit pas être dehors à 23h, on est tous d'accord
01:20:53pour le dire, à 13 ans
01:20:55un enfant il est dans son lit, on est en train de lui dire
01:20:57une histoire et il se prépare pour aller le lendemain
01:20:59à l'école. Il y avait une vidéo
01:21:01de la responsabilité des parents normalement d'avoir
01:21:03ce genre de réflexe
01:21:05Je me souviens de cette vidéo, c'était me semble-t-il
01:21:07au moment des émeutes où on voit cette mère de famille
01:21:09arriver vers son fils, le prendre par
01:21:11le bras, le ramener
01:21:13le gamin, alors là du coup
01:21:15il ne faisait pas le malin et effectivement
01:21:17il y avait cette sorte d'exemple de cette
01:21:19mère de famille qui est venue manu
01:21:21militari, récupérer son enfant et lui dire
01:21:23non non, hors de question, ta place
01:21:25elle est à la maison et c'est ça l'éducation
01:21:27Oui absolument parce que l'éducation
01:21:29bien au-delà de la présence parentale qui est
01:21:31évidemment indispensable, consiste
01:21:33aussi à la transmission d'un certain nombre
01:21:35de normes, de normes culturelles, par exemple le fait
01:21:37qu'un enfant de 12 ans
01:21:39ne peut pas se retrouver seul une fois la nuit
01:21:41tombée à l'extérieur. Et ce qui est
01:21:43intéressant d'ailleurs c'est que dans un certain nombre de
01:21:45démocraties, par exemple dans certaines régions
01:21:47de Suisse où le climat social
01:21:49et sécuritaire est vraisemblablement
01:21:51plus apaisé que dans certaines régions françaises
01:21:53un couvre-feu
01:21:55est établi depuis très longtemps
01:21:57c'est-à-dire que les services de police qui rencontreraient
01:21:59un mineur seul
01:22:01passé 22h auraient
01:22:03pour charge de dénoncer les parents
01:22:05auprès d'un tribunal de paix qui
01:22:07pourrait ensuite décider de suspendre la garde
01:22:09parentale pour un certain nombre de mois
01:22:11c'est-à-dire que ce genre de mesure
01:22:13naturellement est nécessaire pour
01:22:15rappeler à certains parents qui ont
01:22:17décidé de cesser d'éduquer
01:22:19leurs enfants que en réalité il est
01:22:21tout de même important d'inculquer un certain nombre de
01:22:23normes et de limites
01:22:25à leurs enfants. Mais il faudrait
01:22:27également que ces mesures soient suivies
01:22:29d'effet. Si il s'agit simplement
01:22:31de rendre la tâche des policiers toujours plus chronophages
01:22:33je ne suis pas sûr que cela soit
01:22:35nécessaire. Par contre s'il s'agissait de faire
01:22:37comprendre aux parents des missionnaires que
01:22:39l'État se chargerait véritablement
01:22:41d'éduquer leurs enfants à leur place
01:22:43c'est-à-dire en les
01:22:45en retirant un certain nombre de droits
01:22:47que les parents ont à l'égard de leurs enfants
01:22:49s'ils faillissent à leur mission
01:22:51c'est peut-être quelque chose qui pourrait nous aider.
01:22:53Hélas on est toujours très bon en France
01:22:55pour imposer un certain nombre de normes
01:22:57administratives et de formalités
01:22:59extrêmement chronophages. Ensuite lorsqu'il
01:23:01s'agit de passer à la sanction véritable
01:23:03qui peut en effet inciter à un changement
01:23:05de comportement social, on est toujours beaucoup plus
01:23:07laxiste. C'est peut-être aussi sur cette dimension-là
01:23:09qu'il va falloir s'interroger. C'est une chaîne
01:23:11judiciaire. En fait c'est ce que j'explique toujours
01:23:13c'est que la police, et on l'a dit sur votre
01:23:15antenne, la police toute seule
01:23:17ne peut rien faire. La police
01:23:19n'est qu'un maillon de la chaîne judiciaire.
01:23:21Or au sein de la chaîne judiciaire
01:23:23vous avez une institution
01:23:25qui est la justice, qui considère
01:23:27que ce que vous venez de dire
01:23:29est une infamie.
01:23:31C'est-à-dire qu'en fait vous avez au sein de la société française
01:23:33l'idée que la société
01:23:35que tout doit être collectivisé.
01:23:37La garde des personnes âgées
01:23:39donc avec effectivement les
01:23:41endroits où ils sont gardés de façon collectif
01:23:43la garde des enfants
01:23:45et l'éducation. Il y a cette idée
01:23:47qu'il faudrait collectiviser
01:23:49tout ça pour mieux maîtriser
01:23:51c'est le rêve, c'est cette fameuse phrase
01:23:53Staline en a rêvé, la France l'a fait
01:23:55et donc on se retrouve
01:23:57face à une situation de
01:23:59quel modèle de société on veut ?
01:24:01C'est d'ailleurs le sujet qui nous
01:24:03anime aujourd'hui. Quel modèle
01:24:05de société on veut ? Est-ce qu'on va à un modèle de société dans lequel
01:24:07la famille joue encore un rôle ?
01:24:09Dans lequel les parents jouent encore un rôle ?
01:24:11Mais dans ce cas-là, on ne maîtrise plus quelle éducation est donnée
01:24:13et si c'est une éducation conservatrice, ça ne va pas convenir
01:24:15à certains camps politiques. Ou alors on considère
01:24:17que tout doit être collectivisé. Aujourd'hui en France
01:24:19on parle d'éducation nationale.
01:24:21La sémantique a du sens
01:24:23elle est importante. On parle bien d'éducation nationale.
01:24:25Il faudrait déjà commencer par
01:24:27renommer. Moi je pense que le rôle de l'école
01:24:29ce n'est pas d'éduquer, c'est d'inscrire.
01:24:31C'est ça, on le répète régulièrement.
01:24:33Je vous propose à présent
01:24:35de nous intéresser une nouvelle fois
01:24:37aux Jeux Olympiques. Mais cette fois
01:24:39avec la question de l'affluence.
01:24:41Puisque nous attendions une grande affluence
01:24:43à Paris, mais elle n'est pas au rendez-vous.
01:24:45Commerçants et hôteliers
01:24:47nous allons le voir dans ce reportage,
01:24:49tirent la langue. Les établissements peinent à se remplir.
01:24:51C'est le cas dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés
01:24:53où s'est rendu Bamba Gueye.
01:24:55Le récit est signé
01:24:57Dounia Tengour.
01:24:59À quelques semaines seulement
01:25:01de la grande ouverture des Jeux Olympiques
01:25:03à Paris, les commerçants se montrent
01:25:05de plus en plus impatients
01:25:07comme ce kiosquier du quartier de Saint-Germain-des-Prés.
01:25:09Il faut dire que
01:25:11les touristes se font rares.
01:25:13Est-ce que je commande beaucoup et je ne vais rien rater ?
01:25:15Ou est-ce que je commande beaucoup
01:25:17et je ne vais peut-être pas se voir sur la marchandise invendue ?
01:25:19Voilà, on ne sait pas.
01:25:21Pour l'instant, ça ne donne pas de bons signes
01:25:23sur les ventes.
01:25:25Parce que la fréquentation, encore une fois,
01:25:27est plutôt à la baisse. Et plus on avance dans le temps,
01:25:29ces derniers jours, plus on baisse.
01:25:31Même constat alarmant
01:25:33du côté des réservations.
01:25:35Comme ici, dans cet hôtel du sixième arrondissement
01:25:37de la capitale. Malgré une baisse
01:25:39considérable des prix, les clients
01:25:41ne se bousculent pas.
01:25:43On a été très sollicités par le syndicat
01:25:45de l'hôtellerie en nous faisant
01:25:47des warnings, baisser bien vos prix
01:25:49pour attirer la fréquentation. Je pense qu'ils
01:25:51sentaient aussi que la fréquentation n'était pas là.
01:25:53Donc on a tous baissé nos prix et là,
01:25:55on n'a toujours pas de nouvelles réservations.
01:25:57On a surtout des annulations.
01:25:59Pour vous dire, sur l'été
01:26:012023, qui était une très belle année,
01:26:03on avait une fréquentation à 94%
01:26:05ici au Crystal Hotel.
01:26:07Et là, on peut avoir
01:26:09une fréquentation à 49%,
01:26:11surtout l'été 2024.
01:26:13Selon une étude de l'Office de tourisme parisien,
01:26:15plus de 15 millions de visiteurs
01:26:17sont attendus pour les JO en Ile-de-France.
01:26:19Parmi eux, 2 millions de
01:26:21touristes venant de l'étranger.
01:26:23Ce que je trouve absolument
01:26:25hallucinant, c'est qu'en 2023,
01:26:27cette hôtelière nous dit que le taux de remplissage
01:26:29de son établissement était de 94%.
01:26:31Et là, pour les JO,
01:26:33on aurait pu penser que
01:26:35les touristes se précipitent.
01:26:3749% !
01:26:39Presque la moitié, c'est quand même incroyable.
01:26:41Il y a même eu des annulations.
01:26:43Comment est-ce qu'on peut l'expliquer ?
01:26:45Est-ce que c'est la hausse des prix ?
01:26:47Est-ce que c'est la France qui, finalement,
01:26:49paie une certaine mauvaise réputation ?
01:26:51Peut-être un ensemble de facteurs, très certainement.
01:26:53Mais c'est même ennuyeux et inquiétant.
01:26:55C'est une conjonction
01:26:57de facteurs, vraisemblablement.
01:26:59Bien évidemment que l'augmentation
01:27:01des prix des chambres
01:27:03est pour beaucoup dans
01:27:05le fait qu'un salon de touriste
01:27:07n'ait pas voulu
01:27:09réserver des places.
01:27:11Mais il faut voir
01:27:13sur un temps plus long.
01:27:15On a connu les Gilets jaunes,
01:27:17on a connu
01:27:19les émeutes de Naël.
01:27:21L'image de la France est quand même très largement
01:27:23dégradée depuis des années.
01:27:25Entre le moment où on a rêvé
01:27:27de ces jeux et de l'accueil,
01:27:29et surtout des bénéfices qu'un certain nombre
01:27:31de commerçants pourraient escompter,
01:27:33il y a eu un certain nombre d'événements
01:27:35qui sont venus dégrader
01:27:37très considérablement l'image de Paris.
01:27:39Je suis ravi, mon cher Fabrice,
01:27:41que vous preniez la parole, parce que tout à l'heure,
01:27:43je vous ai posé une question et vous n'avez pas répondu.
01:27:45La première question.
01:27:47C'était une Biden.
01:27:49Sur les 94%,
01:27:5149% de réservation
01:27:53en 2024. Mais ce n'est pas grave.
01:27:55Ce n'est pas grave.
01:27:57Je ne représente pas
01:27:59le syndicat des hôteliers,
01:28:01mais je peux vous dire...
01:28:03Je pense que
01:28:05en réalité,
01:28:07je pense qu'on s'est surtout emballé avant.
01:28:09Si ça se trouve, c'est normal.
01:28:11Il faudrait comparer avec les autres grandes capitales européennes
01:28:13qui ont eu les JO pour savoir
01:28:15si ces capitales-là ont eu des taux
01:28:17de remplissage qui sont supérieurs, inférieurs.
01:28:19Je pense que c'est ça qui nous intéresse,
01:28:21parce que je pense que tout le monde s'est emballé avant.
01:28:23Tout le monde se disait, j'ai un petit appart,
01:28:25j'ai un petit appart dans le 18e ou dans le 20e,
01:28:27je vais louer 1500 balles, je vais me faire la nuit,
01:28:29je vais me faire un salaire annuel.
01:28:31Ça semble vécu.
01:28:33Mais moi, c'est mon fils aîné qui m'a dit, faut que tu loues ton appart.
01:28:35Par résultat, j'ai bien fait de ne pas le faire.
01:28:37Et en fait, si ça se trouve,
01:28:39c'est normal.
01:28:41Moi, je voudrais aller visiter un pays que je n'ai jamais vu,
01:28:43je n'irai pas une année de JO.
01:28:45Mais en fait, ça n'a rien à voir avec une autre compétition.
01:28:47Par exemple, prenons la coupe du monde de football,
01:28:49de 1998.
01:28:51Les compétitions se déroulent
01:28:53à l'extérieur des villes, dans des stades.
01:28:55Tout est bien contrôlé.
01:28:57Là, ce n'est pas du tout le cas.
01:28:59C'est un tramuros à l'intérieur de la ville de Paris.
01:29:01On sait qu'il va y avoir un dispositif
01:29:03de sécurité très important.
01:29:05La circulation va être pénible.
01:29:07Il y a aussi ce côté nouveauté,
01:29:09finalement, et que
01:29:11il faut être passionné aussi pour aller voir les jeux olympiques.
01:29:13C'est vrai qu'on peut s'interroger
01:29:15pour savoir, Noemi, si effectivement,
01:29:17au fond, les jeux olympiques
01:29:19ramènent autant de touristes que cela.
01:29:21Il y a les passionnés, mais le reste.
01:29:23Est-ce que vous diriez, vous, aux jeux olympiques...
01:29:25Vous avez cité un point qui me paraît peut-être important pour expliquer
01:29:27cette baisse de fréquentation, ou en tout cas cette
01:29:29forme de désaffiliation. C'est la question
01:29:31de la réputation.
01:29:33C'est vrai que Paris, en ce moment, n'a pas forcément la meilleure
01:29:35réputation du monde. On sait qu'il y a
01:29:37des risques sécuritaires autour de ces jeux olympiques.
01:29:39Ils ont été annoncés par les services de renseignement.
01:29:41On sait qu'il y a des élections qui sont arrivées alors que
01:29:43ce n'était pas prévu.
01:29:45Bon, on attend encore le beau temps.
01:29:47Ça fait beaucoup, si vous voulez.
01:29:49On sait qu'il y a régulièrement en France des manifestations.
01:29:51Il y a eu effectivement les émeutes il y a quelques mois.
01:29:53Et ces images-là, évidemment qu'elles ont été
01:29:55diffusées dans les médias
01:29:57à l'international, donc cette réputation-là
01:29:59aussi, sans doute, qu'elle joue
01:30:01dans cette façon
01:30:03pour les étrangers
01:30:05de ne pas forcément vouloir venir ici.
01:30:07Et ce qui est un peu dommageable
01:30:09puisque les jeux olympiques permettent
01:30:11également à la France de rayonner.
01:30:13Peut-être que tout va très bien se dérouler.
01:30:15Eliott Mamann, il y a eu un peu de geo-bashing.
01:30:17Il est vrai, reconnaissons-le.
01:30:19Mais bon, voilà, ça peut tout à fait bien se dérouler.
01:30:21Et c'est un
01:30:23événement éminemment politique aussi à l'international.
01:30:25Donc c'est tout de même embêtant de voir que
01:30:27les touristes ne se précipitent pas
01:30:29dans ce qui était jadis la plus belle capitale du monde.
01:30:31Ce qui est certain, c'est que les JO
01:30:33ont pour sujet absolument tout
01:30:35sauf le sport, c'est tout.
01:30:37On y projette un nombre de fantasmes
01:30:39qui m'exaspère un peu.
01:30:41Ce qui est intéressant, c'est de voir en réalité que
01:30:43ces jeux olympiques permettent également
01:30:45de révéler un certain
01:30:47nombre d'échecs que les pouvoirs
01:30:49publics eux-mêmes sont obligés
01:30:51de mettre en exergue. Par exemple,
01:30:53la création d'une voie réservée
01:30:55aux véhicules attitrés pour
01:30:57les jeux olympiques sur un ensemble
01:30:59d'environ 200 kilomètres de route qui entourent
01:31:01la capitale et au sein même du périphérique
01:31:03parisien, le signe
01:31:05qu'à l'heure actuelle, il est absolument
01:31:07impossible de circuler à Paris
01:31:09et de se rendre à Paris
01:31:11en voiture. Je suis par exemple
01:31:13toujours abasourdi parce que
01:31:15il s'avère que pour des raisons personnelles, je prends
01:31:17régulièrement l'avion. Lorsque je rentre
01:31:19de l'aéroport de Roissy,
01:31:21il me faut faire un peu
01:31:23plus d'une heure et demie de route en transport
01:31:25en commun. Il n'est pas normal
01:31:27dans une grande capitale économique
01:31:29comme Paris entend l'être
01:31:31que les hommes d'affaires, par exemple,
01:31:33doivent passer autant de temps
01:31:35pour se déplacer entre
01:31:37le centre de la ville et l'aéroport
01:31:39qui dessert cette même ville.
01:31:41Dans l'intégralité des autres capitales,
01:31:43généralement, il est possible de
01:31:45relier l'aéroport et le centre
01:31:47en moins d'une demi-heure.
01:31:49C'est également un échec économique
01:31:51de Paris que de ne pas parvenir
01:31:53à réguler un certain nombre de flux
01:31:55des personnes qui arrivent dans la capitale
01:31:57et le fait que les personnes
01:31:59qui travaillent pour les jeux olympiques
01:32:01disposent d'une voie sur
01:32:03le périphérique qui est monopolisée
01:32:05à l'heure sur les gares est tout de même
01:32:07particulièrement significative de cet échec.
01:32:09Alors même, naturellement, que l'on nous explique
01:32:11bien souvent qu'en réalité, Paris est une ville
01:32:13merveilleuse puisqu'elle fait beaucoup d'efforts
01:32:15pour réduire l'utilisation des véhicules
01:32:17personnels, on voit bien que c'est surtout
01:32:19qu'elle ne parvient pas à maîtriser ceux qui doivent
01:32:21à l'heure actuelle rentrer dans Paris.
01:32:23Il y a un nombre d'autres
01:32:25exemples qui va dans la même logique.
01:32:27Par exemple, les nettoyages du métro
01:32:29auquel on assiste depuis
01:32:31quelques jours et qui montrent bien que le service
01:32:33actuellement rendu aux passagers
01:32:35franciliens n'est tout simplement pas convenable.
01:32:37Et en amont de ces jeux olympiques,
01:32:39on nettoie enfin les transports en commun
01:32:41mais peut-être fallait-il également le faire pour
01:32:43les usagers lambda.
01:32:45Exactement, les jeux olympiques, nous aurons l'occasion
01:32:47d'en reparler, bien évidemment,
01:32:49lors de ces prochains jours, ça commence dans 21 jours.
01:32:51Effectivement, pour le moment,
01:32:53on n'a pas le sentiment qu'il y a un esprit
01:32:55jeux olympiques qui se dégage, mais ça va venir.
01:32:57Restons positifs, gardons
01:32:59le moral, puisque nous avons posé la question
01:33:01à nos téléspectateurs tout à l'heure, et puis nous verrons
01:33:03bien comment cela se déroule et certainement
01:33:05tout se passera très bien. Je vous propose
01:33:07pour terminer que nous
01:33:09nous intéressions à présent à la question
01:33:11de l'élégance en politique.
01:33:13Question intéressante, notamment, puisque
01:33:15le sujet est abordé sur notre antenne ce soir
01:33:17dans l'émission Face à Bocoté.
01:33:19Une émission que vous allez pouvoir revoir sur notre site
01:33:21cnews.fr.
01:33:23Mathieu Bocoté qui recevait Hugo
01:33:25Jacomet. Alors, il est absolument passionnant.
01:33:27Je ne sais pas si vous le connaissez. Il est auteur du livre
01:33:29The Parisian Gentleman. Il est spécialiste
01:33:31dans l'élégance masculine.
01:33:33Et il a livré son analyse
01:33:35justement sur la question de l'élégance
01:33:37en politique, puisque pour lui
01:33:39ce n'est pas de l'élégance pour l'élégance, c'est
01:33:41l'élégance, finalement, pour une intention.
01:33:43C'était tout à fait passionnant. On va
01:33:45écouter un extrait, notamment sur la question du
01:33:47port de la cravate. Écoutez.
01:33:49Concernant la cravate à l'Assemblée nationale,
01:33:51alors là, vous venez
01:33:53directement dans mon jardin. J'ai eu l'occasion
01:33:55de m'exprimer beaucoup sur le sujet.
01:33:57Effectivement,
01:33:59c'était une... Comment dire ?
01:34:01C'est une réaction un peu puérile, je trouvais,
01:34:03moi, de ces gens-là, pour soi. Parce que
01:34:05cette idée
01:34:07de dire que la
01:34:09rébellion consistait à
01:34:11retirer une cravate,
01:34:13ça voulait juste dire qu'ils avaient 25 ans de retard.
01:34:15Parce que ça fait belle lurette qu'on ne porte plus de cravate.
01:34:17Et qu'aujourd'hui,
01:34:19ça fait... Dans des grandes
01:34:21entreprises américaines, par exemple,
01:34:23il est presque interdit, maintenant,
01:34:25de porter une cravate. Donc, vous voyez, cette notion de rébellion
01:34:27en enlevant une cravate, c'est
01:34:29complètement tombé à plat. Et d'ailleurs,
01:34:31je ne pense pas que ça ait eu les résultats escomptés.
01:34:33Voilà. C'était sur le port de la cravate
01:34:35à l'Assemblée nationale. Question
01:34:37que, d'ailleurs, nous avions
01:34:39évoquée il y a quelques années,
01:34:41puisque certains de nos députés
01:34:43venaient à l'Assemblée nationale
01:34:45sans cravate. La cravate qui,
01:34:47quand même, est un signe de l'élégance à la
01:34:49française, Fabrice Hakoun. C'est-à-dire que nous avons
01:34:51un rapport, en France, à l'élégance qui est peut-être
01:34:53différent qu'aux Etats-Unis. C'est pas les Etats-Unis.
01:34:55C'est un code. C'est un code.
01:34:57Et moi, par exemple, qui ne
01:34:59porte plus de cravate depuis longtemps, puisque dans mon métier,
01:35:01depuis la grippe... Parce que c'est votre côté américain. Non, pas du tout.
01:35:03C'est qu'en fait, on éternue dessus.
01:35:05Et depuis la fameuse grippe,
01:35:07je ne sais plus comment elle s'appelait, on est perdus dans les grippes
01:35:09de H1N1. Voilà, c'est ça, H1N1.
01:35:11On avait dit, on enlève les cravates. Et donc,
01:35:13on a enlevé les cravates. Et depuis, on les a pas remises.
01:35:15Ou en tout cas, ce qui est singulier, c'est qu'on les a pas remises
01:35:17au-dessus d'un certain niveau hiérarchique.
01:35:19Et inversement, avant,
01:35:21c'était les gens qui avaient le niveau hiérarchique le plus haut
01:35:23qui portaient la cravate. Et maintenant, on reconnaît
01:35:25dans une assemblée, quand vous avez des cadres
01:35:27dirigeants et des cadres qui viennent avec leurs collaborateurs,
01:35:29on reconnaît celui qui a le grade le plus haut, parce que c'est celui
01:35:31qui se permet de ne pas porter de cravate.
01:35:33Donc, j'ai pris cette habitude-là. Excusez-moi, j'ai pris ça,
01:35:35mais je vais finir. — Eliott, vous avez bien fait de ne pas
01:35:37porter de cravate. — Et donc,
01:35:39simplement... Mais par contre, quand je me
01:35:41rends dans un lieu de la République,
01:35:43systématiquement, je la porte.
01:35:45Systématiquement. Que ce soit à Beauvau, que ce soit
01:35:47à l'Assemblée nationale, au Sénat ou n'importe où.
01:35:49Parce qu'à un moment donné, il y a des codes.
01:35:51Et j'explique toujours aux jeunes, quand je visite les lycées de banlieue,
01:35:53je leur explique toujours. Ici, vous avez des codes.
01:35:55C'est les codes de la banlieue, les codes
01:35:57de votre lycée, les codes de votre cité.
01:35:59Mais quand vous voulez aller dans le monde du travail, il faut respecter
01:36:01les codes du monde du travail. Et ils le comprennent très bien.
01:36:03Ils le comprennent très bien, quand on leur dit comme ça.
01:36:05Donc il faut respecter un certain nombre de codes.
01:36:07Et je considère que ça fait partie des codes. Et quant à
01:36:09l'élégance en politique,
01:36:11malheureusement, je crois qu'on en a fait notre deuil.
01:36:13Et c'est absolument dramatique. Parce que c'est
01:36:15le premier exemple. Les politiques doivent
01:36:17être exemplaires sur un certain
01:36:19nombre d'aspects, y compris sur leur tenue et leur
01:36:21attitude. Mais on a le sentiment, c'est vrai, que
01:36:23à droite, il y a une certaine
01:36:25élégance qui perdure.
01:36:27À gauche, ce n'est plus le cas. François Mitterrand était élégant.
01:36:29Raphaël Stainville.
01:36:31Il avait plutôt une certaine classe,
01:36:33finalement, dans cette tenue vestimentaire
01:36:35assez représentative de l'élégance française.
01:36:37Jacques Chirac, c'était le cas.
01:36:39C'était Hugo Jacomet qui disait qu'effectivement,
01:36:41il portait ses costumes un peu trop grands,
01:36:43un peu trop larges. Il y a eu
01:36:45Nicolas Sarkozy aussi ensuite.
01:36:47Mais est-ce que vous avez le sentiment que
01:36:49cette élégance, finalement, elle serait
01:36:51davantage conservée à droite et aujourd'hui
01:36:53moins à gauche ? C'est-à-dire qu'il ne faut pas être
01:36:55élégant aujourd'hui, lorsque vous êtes de
01:36:57gauche. Est-ce qu'il y a effectivement cette distinction
01:36:59en France ?
01:37:01En tout cas, on ne peut que constater
01:37:03si on se fie qu'à
01:37:05notre hémicycle, que
01:37:07la tenue,
01:37:09et ce n'est pas rien le mot tenue,
01:37:11ça dit déjà quelque chose
01:37:13d'une rectitude.
01:37:15Aujourd'hui, il ne se porte plus
01:37:17à gauche.
01:37:19On a parlé d'une gauche débrayée
01:37:21et de cette manière, c'était
01:37:23assez exact, malheureusement.
01:37:25Alors, de là à considérer que
01:37:27tous les hommes politiques de droite
01:37:29seraient des parangons
01:37:31d'élégance, on n'en
01:37:33n'est pas là, mais c'est vrai qu'il y a encore,
01:37:35parce que c'est le côté
01:37:37conservateur de
01:37:39cette frange de l'hémicycle,
01:37:41effectivement des tenues qui sont
01:37:43plus respectables, qui
01:37:45à défaut d'être toujours élégants, en tout cas
01:37:47manifestent un souci
01:37:49d'être et de se tenir
01:37:51en société.
01:37:53En France, on remarque tout de même, en tout cas
01:37:55concernant les derniers chefs de l'État,
01:37:57que le costume
01:37:59cravate reste toujours
01:38:01la tradition et reste toujours
01:38:03la règle.
01:38:05Oui, absolument. Mais vous savez, dans l'interview
01:38:07de Bob Coté, qui a été
01:38:09diffusée, et là même dans l'extrait,
01:38:11ce qui est très intéressant, c'est qu'il ne se limite pas à la question
01:38:13de la cravate ou même de la question du
01:38:15code de l'habillement. C'est la question
01:38:17plus largement de l'esthétique et de la beauté
01:38:19qui me paraît une question fondamentale.
01:38:21Et il l'explique bien, d'ailleurs, M. Giacommi.
01:38:23Il explique que ce ne sont pas des choses superficielles.
01:38:25Vous savez, ça me fait toujours penser à
01:38:27la formule de Dostoevsky, la beauté sauvera le monde.
01:38:29Et je pense fondamentalement
01:38:31qu'il y a dans la beauté et qu'il y a dans le bon, et d'ailleurs
01:38:33M. Giacommi le rattache à
01:38:35la morale, cette idée
01:38:37qu'il y a des choses fondamentales qui se jouent,
01:38:39qui sont importantes, et donc porter la cravate
01:38:41ce n'est pas simplement répondre
01:38:43à un code nécessaire qui
01:38:45répond lui-même à des codes de la société.
01:38:47C'est plus largement se tenir
01:38:49et malgré tout
01:38:51se tenir face aux autres.
01:38:53Le rapport au beau, je crois que c'est un architecte,
01:38:55c'est Castro, je crois, qui avait cette obsession
01:38:57au beau dans la ville, le rapport au beau.
01:38:59Et concernant le rapport au beau,
01:39:01il y a eu une inversion, en fait.
01:39:03C'est-à-dire que pendant des années, pendant des
01:39:05décennies, la gauche a incarné
01:39:07la classe, le style,
01:39:09le rapport à la beauté, etc. Il y avait
01:39:11l'art, etc. Et puis,
01:39:13on avait de l'autre côté, la voix,
01:39:15qui était un peu plus ringarde,
01:39:17un peu plus conservatrice, etc.
01:39:19Il y a eu une espèce d'inversion totale.
01:39:21Aujourd'hui, quand vous voyez les jardins,
01:39:23comment le wokisme
01:39:25en général sabote les jardins
01:39:27qui sont les jardins de la Française pour en faire des potagers.
01:39:29Vous avez déjà vu comment ils ont transformé certains jardins
01:39:31de châteaux en potagers ?
01:39:33Vous savez ce que c'est un potager ? Quand les fruits
01:39:35et les légumes ne poussent pas,
01:39:37c'est une espèce de friche horrible.
01:39:39Vous avez ce massacre
01:39:41des oeuvres d'art.
01:39:43Le massacre des oeuvres d'art.
01:39:45L'acceptation qu'on puisse remettre
01:39:47en cause des oeuvres qui sont des
01:39:49oeuvres de nus, par exemple.
01:39:51Et tout ça, c'est à gauche aujourd'hui.
01:39:53Donc il y a eu une espèce d'inversion,
01:39:55une inversion de polarité.
01:39:57Et on le voit même avec la politique.
01:39:59Puisque ceux qui, à l'époque,
01:40:01défendaient bec et ongle,
01:40:03luttaient contre l'antisémitisme,
01:40:05sont devenus ceux qui aujourd'hui le portent.
01:40:07Il y a une espèce d'inversion totale de polarité.
01:40:09Eliott Mamann, sur l'élégance à la Française,
01:40:11est-ce qu'elle est en déclin, selon vous,
01:40:13notamment dans la galaxie politique aujourd'hui ?
01:40:15Oui, dans la galaxie politique,
01:40:17c'est certain. Et je crois d'ailleurs que l'élégance
01:40:19à la Française ne se caractérise pas uniquement
01:40:21par l'habillement, mais également
01:40:23par la manière de laquelle on s'exprime.
01:40:25Parce qu'en réalité,
01:40:27la tenue, tout comme les termes
01:40:29que l'on emploie, indiquent le cadre
01:40:31que l'on veut donner à l'échange auquel
01:40:33on prend part. Je ne m'exprime
01:40:35par exemple pas de la même façon lorsque je suis
01:40:37sur un plateau de télévision que lorsque je vois des amis
01:40:39de la même manière que je ne suis pas ici habillé
01:40:41de la même façon qu'ailleurs, même si ce soir,
01:40:43hélas, je n'ai pas mis la cravate.
01:40:45Mais j'ai appris, notamment pour ces news,
01:40:47à faire des nœuds de cravate
01:40:49qui heureusement s'améliorent de semaine
01:40:51en semaine après quelques tentatives
01:40:53qui étaient quelques peu infructueuses.
01:40:55Et c'est en réalité aussi sur cela
01:40:57qu'il faut s'interroger. C'est également
01:40:59un enjeu particulièrement prégnant dans le commerce
01:41:01à la française. Vous savez qu'un certain nombre
01:41:03d'entreprises internationales misent
01:41:05notamment sur l'élégance tant vestimentaire
01:41:07que orale
01:41:09des personnes qui sont en charge de les
01:41:11représenter. Dans le service,
01:41:13en France par exemple, il est extrêmement rare
01:41:15que l'on soit tutoyé par nos interlocuteurs.
01:41:17C'est très mal vu lorsque cela se passe.
01:41:19Tandis qu'en Amérique du Nord, par exemple,
01:41:21les échanges sont beaucoup plus familiers.
01:41:23Et dans les régions francophones d'Amérique du Nord,
01:41:25les clients sont généralement tutoyés.
01:41:27Alors même que, naturellement,
01:41:29le vous de politesse existe
01:41:31également là-bas. Et donc c'est aussi
01:41:33cette charge-là qu'il nous faut, je pense,
01:41:35remettre sur le devant de la scène. Puisque
01:41:37naturellement, le verbe, comme
01:41:39la tenue, indique le respect que l'on a
01:41:41à l'égard de son interlocuteur.
01:41:43Et ça fait écho aussi à cette interrogation que nous avons eue régulièrement.
01:41:45C'est cette question du port de l'uniforme à l'école.
01:41:47Aussi, cela rejoint
01:41:49tout cet échange noémi que nous avons eu
01:41:51à l'instant. C'est-à-dire que ce n'est pas seulement
01:41:53une histoire d'habits.
01:41:55Cela va bien au-delà.
01:41:57Oui, qui avait été défendue d'ailleurs, vous vous rappelez, par
01:41:59Brigitte Macron. Mais parce que pour elle, c'était aussi
01:42:01une façon de, si vous voulez,
01:42:03j'ai dit un mot qui ne fallait pas dans le cadre.
01:42:05Tout va bien, tout va bien.
01:42:07Je ne crois pas que Madame est candidate.
01:42:09Exactement.
01:42:11Mais évidemment, la question de l'uniforme, c'est aussi la question
01:42:13de la classe sociale. Parce que lorsque
01:42:15dans une école, vous
01:42:17vous obligez les enfants à porter
01:42:19un uniforme, vous lissez
01:42:21les différentes classes sociales.
01:42:23C'est aussi une façon de mettre tous les enfants
01:42:25à égalité vis-à-vis,
01:42:27si vous voulez, de la question
01:42:29de l'argent.
01:42:31Nous arrivons
01:42:33au terme de cette émission
01:42:35Soir Info Week-end. C'était passionnant.
01:42:37Ça nous a permis finalement...
01:42:39Super.
01:42:41Voilà, on a fait une petite respiration
01:42:43dans cette campagne électorale
01:42:45qui va reprendre demain. Puisque demain,
01:42:47c'est le second tour des élections législatives
01:42:49que vous allez pouvoir vivre
01:42:51minute par minute sur CNews
01:42:53dès 17h avec Romain Desarbres.
01:42:55À 19h, ce sera
01:42:57Laurence Ferrari et Pierre De Villeneuve
01:42:59en simultané à partir de
01:43:0119h30 sur Europe 1.
01:43:03Eliott Deval jusqu'à minuit.
01:43:05Et puis Olivier Benquemoun
01:43:07jusqu'à 2h du matin.
01:43:09On ne va pas manquer. On vous dira tout.
01:43:11Circonscription par circonscription.
01:43:13Tous les enjeux. Ce qu'il faut retenir,
01:43:15ce sera demain
01:43:17sur CNews. Nous vous accompagnons
01:43:19en cette période,
01:43:21il faut le dire, un peu folle
01:43:23mais passionnante. Avec ou sans cravate ?
01:43:25Avec cravate et avec
01:43:27surtout le moral.
01:43:29L'élégance connue sur CNews.
01:43:31Et avec le moral et le sourire
01:43:33comme d'habitude. Un grand merci à tous les quatre.
01:43:35L'actualité qui continue
01:43:37Simon Guillain
01:43:39dans un instant à partir de minuit.
01:43:41Il est temps que vous ayez me coucher.
01:43:43Quand je commence à me tromper dans les prénoms,
01:43:45c'est que je rejoigne mon lit.
01:43:47Et puis merci à Sabrina Slimani
01:43:49de m'avoir aidé à préparer cette émission.
01:43:51Ainsi qu'à toutes les équipes techniques.
01:43:53À très vite sur CNews. Excellente nuit.
01:43:55Merci Paul.