• il y a 8 mois
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver pour Soir Info Week-end.
00:04 Nous sommes ensemble jusqu'à minuit, nous allons vous livrer les toutes dernières informations,
00:08 les décrypter, les analyser avec nos invités ce soir.
00:12 Et pour cela, pour vous accompagner pendant une heure,
00:15 Judith Vintraub est avec nous.
00:17 Bonsoir, ma chère Judith.
00:18 Bonsoir Olivier.
00:19 Nathan Devers également est là ce soir.
00:21 Bonsoir, mon cher Nathan.
00:22 Bonsoir, chère Olivier.
00:23 La parole à vous dans un instant.
00:24 Mais avant, il est presque minuit.
00:27 On fait un point complet sur les dernières informations.
00:30 C'est le Flash Info et c'est avec vous Mathieu Deves.
00:32 Bonsoir Mathieu.
00:33 Bonsoir Olivier, bonsoir à tous.
00:35 Nouvelle scène de violence à Marseille où un drame a été évité.
00:38 De justesse, une fusillade a éclaté sur un point de dille près d'une crèche.
00:42 Une balle a atterri dans le salon, oui, d'une habitante.
00:45 Ses enfants de 10 et 12 ans étaient présents dans le logement.
00:48 Aucun d'eux n'a été blessé.
00:50 Trois personnes ont été interpellées, dont deux mineurs.
00:53 Des renforts de police ont été déployés à Givor au sud de Lyon
00:56 après des scènes de chaos.
00:57 Des incidents et des affrontements entre jeunes et forces de l'ordre ont éclaté.
01:01 C'était hier soir.
01:03 Deux voitures de la police municipale et des poubelles ont été incendiées.
01:06 Et selon le maire, il semblerait qu'il y ait eu, avant ces incidents,
01:10 une ou des arrestations après une altercation.
01:13 Enfin, des tags nazis ont été découverts sur un monument à la Résistance à Sète.
01:17 C'est dans l'Hérault.
01:18 La police nationale précise qu'il s'agit de croix gammées
01:21 et d'inscriptions à caractère injurieux sur le monument au martyr
01:24 de la Résistance et de la déportation.
01:28 Un grand merci, mon cher Mathieu.
01:31 Et je vous propose de démarrer avec cette actualité
01:35 qui provoque une nouvelle fois énormément d'émotions,
01:38 le choc, de la tristesse également, mais aussi une énorme colère ce soir,
01:42 notamment lorsque nous allons sur les réseaux sociaux avec ce nouveau drame.
01:46 Un adolescent de 15 ans est mort hier à Châteauroux.
01:48 Il a été poignardé, touché plusieurs fois au thorax et au dos.
01:53 Et selon nos informations, le suspect a été interpellé.
01:56 C'est un jeune Afghan de 15 ans.
01:58 Il est en situation régulière sur le territoire.
02:00 Sa mère également a été placée en garde à vue.
02:04 Plus de précisions avec Mathilde Imanez.
02:07 Les faits se sont passés vers 17h30 ce samedi à Châteauroux dans l'Indre.
02:11 Un jeune homme âgé de 15 ans a été poignardé au thorax et dans le dos
02:16 dans le cadre d'une bagarre.
02:18 Malgré l'intervention rapide des pompiers sur place,
02:21 le jeune garçon est décédé quelques heures plus tard à l'hôpital.
02:25 Sans antécédent judiciaire, l'adolescent poignardé,
02:28 apprenti, cuisinier et fils de restaurateur, était accompagné d'un ami également.
02:34 Apprenti au moment des faits.
02:36 Un suspect a été interpellé deux heures après l'agression.
02:41 Il s'agit d'un jeune Afghan du même âge, 15 ans,
02:44 en situation régulière sur le territoire.
02:47 Il était déjà connu défavorablement des services de police.
02:52 Interpellé plusieurs fois depuis le début de l'année, le 29 février,
02:56 mais également le 20 avril, à chaque fois pour vol avec violence en Réunion,
03:02 sous la menace d'un couteau.
03:04 Selon le procureur, la mère de l'adolescent suspect pourrait également
03:09 être impliquée dans les faits de samedi, selon les premiers témoignages recueillis.
03:14 La femme, âgée de 37 ans et sans antécédent judiciaire,
03:19 a également été placée en garde à vue.
03:22 Une enquête pour homicide volontaire a été confiée à la police judiciaire d'Orléans
03:27 et au service départemental de la police judiciaire du commissariat de Châteauroux.
03:33 Une autopsie de la victime a été ordonnée par le parquet.
03:37 Alors, énormément de réactions ces dernières heures,
03:40 notamment sur les réseaux sociaux,
03:41 on va commencer par celle du maire de Châteauroux.
03:44 Nous allons le découvrir à l'antenne.
03:46 Il fait part de sa peine.
03:48 C'est avec une profonde tristesse, une grande consternation,
03:51 que j'ai été informé samedi soir du décès tragique d'un adolescent suite à une rixe
03:55 survenue aux alentours de 17h30 au sein du quartier Saint-Denis.
03:58 Mes pensées vont en premier lieu aux parents, à la famille et aux proches de la victime
04:02 à qui nous adressons nos plus sincères condoléances
04:05 et tout le soutien des Castelroussins.
04:08 L'auteur de cet acte inqualifiable a été très rapidement identifié et appréhendé
04:12 grâce au travail efficace des polices nationales et municipales,
04:15 auquel je veux rendre hommage.
04:16 Je souhaite que la peine soit exemplaire et tiens à dénoncer cette ultra-violence
04:20 qui engraine notre société.
04:22 Alors, voilà pour la réaction de Gilles Averrous.
04:25 À droite, également, beaucoup de réactions,
04:28 mais on sent beaucoup plus la colère, la véritable colère,
04:31 comme Jordan Bardella, président du Rassemblement national,
04:33 qui parle ce soir d'un nouveau drame lié à notre politique migratoire.
04:37 Colère d'Eric Ciotti également, qui rappelle que le suspect avait été déjà mis en examen
04:42 la semaine dernière et pour lui, aucune tolérance, la prison et l'avion.
04:47 Voilà ce qu'il écrit ce soir.
04:49 Énormément de peine pour la famille, bien évidemment, Judith Vintraub.
04:52 Mais aussi, je le disais, c'est très visible ce soir, il y a beaucoup, beaucoup,
04:55 beaucoup de colère que l'on peut lire sur les réseaux sociaux.
04:59 Encore un mineur mort sous des coups de couteau.
05:02 Qui plus est par un autre mineur, qui plus est connu des services de police
05:06 sous contrôle judiciaire.
05:08 Je suis absolument ravagée par ce qui arrive, ce qui est arrivé à ce garçon de 15 ans.
05:14 Je pense évidemment à ses parents et je suis assez en colère
05:19 de voir le communiqué du maire Gilles Averrous.
05:23 À l'heure où il écrit ce message, on sait déjà que le meurtrier est un migrant afghan
05:33 et on sait déjà qu'il a des antécédents judiciaires de vol avec violence.
05:38 Donc on a les deux éléments principaux.
05:44 - Et on ne sait pas si c'est une rixe, il emploie le mot terme rixe et on ne sait pas encore.
05:47 - Non, on ne sait pas encore.
05:48 Alors la République de Reims a l'air de dire, elle a enquêté assez sérieusement avec des témoignages,
05:56 elle a l'air de dire que la victime est tombée dans un piège, qu'on l'a appâtée avec un rendez-vous sentimental
06:06 et qu'on lui a volé son portable, qu'il a réussi à le récupérer et que c'est là qu'il s'est fait assassiner.
06:15 Mais de toute façon, les deux éléments, c'est un migrant afghan,
06:23 connu des services de police pour violence et qui se retrouvait en liberté,
06:29 montre les deux erreurs tragiques, les deux échecs tragiques et hélas habituels des autorités françaises,
06:39 c'est-à-dire immigration incontrôlée et justice des mineurs inexistante.
06:47 - Nathan Devers, encore un nouveau drame touchant un mineur, mort d'un mineur.
06:52 L'enquête est en cours effectivement encore ce soir.
06:57 Cela fait écho à la mort de Zacharie, c'était à Romans-sur-Isère, il y a eu Zacharia, Romans-sur-Isère,
07:05 Chemseydine, cette fois c'était à Viry-Châtillon, on se souvient aussi de Thomas Acrépole.
07:11 Voilà, ces drames similaires se succèdent.
07:14 Nous avions déjà eu le débat et vous parliez d'un fait tragique mais pas forcément d'un fait de société.
07:20 Est-ce que ce soir vous diriez la même chose Nathan Devers ?
07:23 - Je dirais d'abord que c'est un fait tragique, bien sûr, que c'est absolument terrible.
07:28 Je me joins à vous pour exprimer l'horreur que ce fait m'inspire.
07:33 Je pense aux proches de ce garçon, je pense aussi, j'ai lu le témoignage de la voisine,
07:39 pas de la voisine mais de la femme qui habitait juste à côté des lieux et qui a essayé de le sauver,
07:45 qui est descendue avec des couvertures, qui a comprimé les plaies et qui racontait,
07:49 "C'est inimaginable, vous êtes chez vous, vous voyez ça en bas de chez vous,
07:53 vous n'avez jamais vu quelqu'un décéder, vous ne vous êtes jamais retrouvé dans cette situation."
07:57 Et cette femme faisait part de sa culpabilité de ne pas avoir réussi à le sauver.
08:01 Et j'ai trouvé ça aussi bouleversant.
08:03 Donc pour dire que c'est tragique, je suis d'accord.
08:05 Pour dire évidemment que derrière chaque fait tragique, si on passe du temps,
08:09 on peut trouver des causes sociales et dire que c'est un fait de société,
08:13 mais dans ce cas-là, tout est un fait de société.
08:16 Mais ce que je récuse en revanche, c'est une certaine manière de traiter la question de l'insécurité.
08:21 Il n'y a pas de déni de ma part, je ne nie pas.
08:23 Là, le mot d'ultra-violence était dans le communiqué du maire,
08:26 oui c'est l'ultra-violence, oui c'est absolument abominable,
08:29 oui c'est absolument monstrueux, on peut faire une inflation verbale, tout ce que vous voulez, je signe.
08:33 En revanche, la question de comment on fait un récit sur l'insécurité,
08:39 comment on met ça en récit socialement.
08:42 Et il y a deux choses qui me dérangent.
08:43 La première chose, c'est une question de perspective.
08:45 C'est qu'il me semble que la bonne clé,
08:47 si on veut essayer de faire des discours politiques sur l'insécurité,
08:50 et moi j'ai vu sur les réseaux sociaux, il y avait en effet beaucoup de discours politiques.
08:53 Premièrement, c'est de ne pas faire des sortes de court-circuit explicatifs,
08:57 de prendre un élément qui nous intéresse, alors l'origine du monsieur, ceci, cela,
09:02 pour ensuite, si vous voulez dire, ça prouve que nous avons raison sur tel ou tel sujet,
09:06 et surtout sur l'immigration, parce que c'est souvent le cas.
09:08 Deuxièmement…
09:09 – Il y a quand même beaucoup de points communs.
09:10 – Est-ce que vous connaissez les statistiques sur l'implication des mineurs étrangers
09:14 dans les violences et dans les homicides ? Est-ce que vous les connaissez ?
09:18 – Oui, mais attendez, si on prend la question de la délinquance,
09:22 si on prend la question de la criminalité, par exemple, c'est intéressant,
09:25 ce n'est pas exactement le même sujet, mais c'est proche,
09:27 sur les viols ou sur les violences sexuelles.
09:29 Ceux qui veulent nous dire qu'il y a un lien comme ça entre l'immigration et les viols.
09:33 Alors, ils prennent certaines catégories de viols qui les intéressent,
09:36 les agressions sexuelles dans le métro, sur la voie publique, etc.
09:39 Et souvent, ces gens-là, on les entend moins pour dénoncer
09:42 le nombre très très important de violences sexuelles,
09:44 sachant que la très grande majorité des violences sexuelles
09:46 sont le fait de proches des victimes,
09:47 et absolument pas de gens qui sont croisés dans la rue.
09:50 C'est un exemple que je vous donne, mais pour montrer, là,
09:52 si vous voulez, ceux qui s'intéressent à ce qui va dans leur…
09:53 – Il y a eu des chiffres récemment à ce sujet.
09:56 – Je voulais juste dire une dernière chose qui va aussi de pair.
09:58 – Je vous le réponds.
09:59 – C'est qu'évidemment, quand il y a des faits terribles comme ça,
10:00 ça fait un choc, une indignation, et c'est tout à fait normal.
10:04 Ce que vous avez appelé colère.
10:05 Mais ensuite, quelle forme prend cette colère ?
10:07 Il y a, à mon avis, quelque chose qui est dangereux,
10:09 qui est l'illusion rétrospective.
10:11 Se dire, après coup, en fait, il lui fallut prévoir, la chose était écrite.
10:15 Ce monsieur-là, il était programmé pour tuer,
10:17 et si vous voulez, l'État ne l'a pas vu.
10:19 L'État est coupable.
10:20 Alors, encore une fois, ça, il faut le démontrer.
10:22 Si l'État est coupable quelque part, ou responsable quelque part,
10:25 il le fait justement.
10:26 – Dans des journalistes, ça prend des mois, des semaines.
10:28 – Mais là, il y a quand même des éléments qui interpellent.
10:31 On va y venir, puisqu'il a été interpellé la semaine dernière.
10:33 Mais Julie Dintrouble souhaitait vous répondre.
10:35 Allez-y, Julie.
10:35 – Je voudrais répondre sur "programmé pour tuer".
10:37 Ce n'est pas du tout ça.
10:39 Il n'est pas question de dire que tout étranger,
10:43 tout migrant est programmé pour tuer.
10:46 Ça, ce serait complètement stupide.
10:49 Ce qu'il est question de dire, c'est de regarder les chiffres tels qu'on les a.
10:53 Alors, effectivement, vous avez raison.
10:55 Les homicides et les violences intraconjugales
10:58 sont majoritaires dans ce type d'affaires-là.
11:06 Mais celles-là, on a évidemment énormément de difficultés
11:14 à essayer de les empêcher.
11:18 En revanche, la proportion de crimes sexuels commis par des migrants,
11:26 des étrangers et notamment par des mineurs étrangers est telle
11:30 que ce qu'il faut appliquer, ce n'est pas le principe de culpabilité,
11:33 c'est le principe de précaution.
11:36 Puisque la proportion est sans commune mesure
11:41 avec leur proportion dans la population générale,
11:45 ne tentons pas le diable.
11:46 C'est un principe de précaution.
11:47 Ce n'est pas un principe de culpabilité.
11:49 – Ce que vous êtes en train de dire…
11:50 – Et on reviendra sur l'affaire de Château.
11:52 – La transcription, et d'ailleurs vous avez hésité entre le mot
11:55 probabilité ou proportion.
11:56 Là, c'est ce que vous êtes en train de dire.
11:58 Le principe de précaution sur ce genre de proportion,
12:01 ça veut dire que si quelqu'un fait partie d'une population concernée,
12:04 donc un migrant afghan qui a commis ou qui n'a pas commis un vol,
12:10 comme c'était le cas de ce monsieur monstrueux,
12:12 eh bien on va dire, par précaution, je pense qu'il y a statistiquement
12:16 plus de chances qu'il devienne un criminel.
12:18 – Par précaution, je ne l'accueille pas.
12:21 Je vais encore plus loin que vous.
12:22 Par précaution, je ne l'accueille pas.
12:24 – Mais alors, ça dépend de quoi on parle.
12:26 Je ne connais pas le parcours de cette personne exactement.
12:29 – Eh bien, on va en savoir un petit peu plus.
12:30 – On sait ce qui s'est passé en Afghanistan ces dernières années,
12:34 en 2021, quand les États-Unis se sont retirés,
12:37 qu'il y a eu des demandes d'asile.
12:38 La plupart étaient absolument dans des pays frontaliers,
12:40 absolument pas en France, mais qu'il y en ait eu
12:42 et qu'on ait accueilli des gens.
12:43 Alors, ça ne veut pas, si vous voulez, jeter l'opprobre
12:45 ou l'opropre, comme certains politiques disent maintenant,
12:48 sur les demandeurs d'asile afghans, sous prétexte qu'il y en a eu un
12:52 qui s'est comporté de manière monstrueuse.
12:54 Et moi, encore une fois, je ne nie pas cela.
12:56 Et quand le maire dit qu'il faut une peine exemplaire,
12:57 je suis d'accord avec vous.
12:59 Je ne suis pas dans une sorte de déni…
13:00 – C'est une banalité extraordinaire.
13:02 – Oui, mais parfois, les banalités, c'est ce qui tient la République.
13:04 Quand on veut éviter de dire des banalités
13:06 et qu'on commence absolument à vouloir avoir un discours
13:08 qui fait ce que j'ai appelé de l'inflation verbale,
13:10 devant un fait comme ça, vous dites "c'est horrible",
13:12 oui, qu'est-ce que vous voulez dire de plus ?
13:13 "C'est horrible, c'est monstrueux", etc.
13:14 Et puis après, on voit bien, et je le vois sur les réseaux sociaux,
13:16 c'était intéressant tout à l'heure, mais c'est très souvent la même chose,
13:18 eh bien certains qui remontent et qui vont de plus en plus loin
13:22 dans l'hyperbole, dans la mise en cause de l'État,
13:24 de la responsabilité des politiques, comme s'ils étaient politiques
13:26 et étaient coupables des crimes qui ont eu lieu à Châteauroux,
13:28 et qui vont ensuite souvent dans des discours,
13:30 on le voit sur les réseaux sociaux, qui sont très souvent aussi racistes
13:33 et qui n'ont rien à voir avec ce meurtre horrible
13:35 qui a frappé une famille, qui a tué une personne
13:38 et qui a fait des malheureux à vie.
13:39 Est-ce que les politiques sont responsables de la politique judiciaire en France ?
13:43 Est-ce que les politiques qui votent les lois,
13:45 qui émettent des circulaires, sont responsables
13:48 de la politique pénale en France ?
13:50 Oui, mais en l'occurrence, cette personne qui n'avait pas de casier judiciaire,
13:54 qui a fait son vol avec effraction, je crois, et avec violence,
13:57 il a eu une mise en examen, ce qui est normal pour des faits de cette nature.
14:02 On ne met pas en France des gens en prison à vie pour des vols avec violence.
14:04 Donc si vous voulez, je veux dire...
14:05 Vous parlez de prison à vie ?
14:06 On parle d'un type qui s'est rendu 15 ans ou 16 ans, je crois.
14:11 Enfin, juste... Il doit avoir moins de 16 ans parce que 16 ans,
14:14 éventuellement, la loi permettait de l'incarcérer.
14:18 On parle de quelqu'un qui, par deux fois, s'est rendu coupable de violence
14:23 et qui se retrouve dans la nature.
14:25 Et qui n'était pas encore jugé ?
14:26 Pourquoi ? Parce que la loi interdit d'enfermer en détention provisoire
14:33 un mineur de moins de 16 ans.
14:35 Et c'est là où il va peut-être falloir soulever le problème,
14:39 puisque je vous propose d'écouter Jérôme Retailleau,
14:42 délégué départemental Allianz, qui lui le disait.
14:44 Les policiers ont fait leur travail la semaine dernière.
14:48 Oui, mais voilà, effectivement, ce jeune s'est retrouvé dans la rue aujourd'hui.
14:53 Et la suite, on la connaît.
14:54 On écoute Jérôme Retailleau.
14:56 On a déjà souligné le travail exceptionnel de mes collègues,
14:59 qui, du bas de la chaîne, de la police secours aux enquêteurs,
15:02 ont fait un travail remarquable déjà il y a 15 jours,
15:04 il y a une semaine, par rapport à cet individu pour des faits de vol violence.
15:07 Il a été remis en main à la justice avec une procédure et remis en liberté.
15:11 Nous, on peut constater une nouvelle fois aujourd'hui
15:13 qu'on a encore une fois affaire à de la violence de mineurs
15:16 et à un laxisme de la justice, parce que cet individu,
15:18 s'il n'avait pas été dehors, c'était jeune,
15:21 on n'aurait pas un autre jeune de 15 ans qui serait décédé dans la commune.
15:24 La question qui va se poser, bien évidemment,
15:26 et Nathan Devers, la justice et l'enquête devra l'éclairer,
15:30 c'est que faisait-il dehors une semaine après ?
15:33 Est-ce qu'effectivement, il y avait des signaux qui auraient pu alerter la justice ?
15:36 Tout cela, il va falloir profondément creuser cette question-là.
15:41 Oui, vous avez raison, mais pour l'instant, en tout cas,
15:44 rien ne dit que la justice a mal agi, encore une fois.
15:47 Là, on sait maintenant que ce garçon a commis des actes absolument monstrueux et barbares.
15:53 Sur le moment, on ne le savait pas.
15:54 Encore une fois, si on découvre une défaillance,
15:57 si on découvre qu'il y a eu une faute grave de quelqu'un, d'une institution, d'un juge,
16:01 eh bien, il faudra le montrer, et ça se montre en général sur le temps long.
16:04 Mais avoir comme premier réflexe, quand il y a un fait dramatique,
16:07 de se dire "cette colère n'est pas à mettre sur le plan métaphysique,
16:10 c'est horrible, c'est un meurtre, etc., mais sur le plan politique,
16:14 cela dit quelque chose de la société".
16:16 Parce que c'est une accumulation, Nathan Devers, c'est une accumulation de faits.
16:19 Vous avez lu cet article dans Le Monde, d'un sociologue spécialiste du sujet
16:22 sur la violence des mineurs, où il déconstruit un certain nombre de discours
16:25 en montrant que si on regarde la tendance longue, la violence des mineurs…
16:29 Oui, il a soigneusement juréci sa perspective,
16:33 pour qu'effectivement ces chiffres ne veuillent rien dire du tout.
16:37 Cet article est vraiment profondément malhonnête intellectuellement.
16:42 Vous avez vu la période de temps sur laquelle il travaille.
16:45 Parce que la réalité, et nous en parlions hors antenne,
16:49 pour que les téléspectateurs conviennent, on ne se souvenait plus
16:52 quel était le nom des mineurs, et la Commune, tellement ces derniers jours,
16:56 ces drames-là s'accumulent. Et cela, ce sont des faits.
17:00 Oui, mais encore une fois, il faut voir les statistiques année après année,
17:05 décennie après décennie.
17:06 D'abord, on peut remarquer, en invoquant l'histoire,
17:10 parce que là on est aussi dans une temporalité qui est celle de la PQR,
17:14 qui a évidemment sa vertu, et que je ne critique pas, c'est tout à fait sain.
17:16 Mais ensuite, la question est de savoir quels faits ont fait remonter
17:19 pour en faire des drames nationaux, premièrement, et des réseaux sociaux surtout.
17:22 Et les réseaux sociaux qui rendent amnésiques.
17:24 Si on met les choses un peu en perspective, je rappelle par exemple
17:27 qu'une époque comme la Belle Époque, vous lisiez les journaux de l'époque,
17:30 les discours sur l'insécurité, les discours sur la violence,
17:33 sur la violence des jeunes, sur la violence des jeunes qui traînent la nuit,
17:36 les "apaches" on appelait ça, et qui viennent piller les villes,
17:39 embêter les gens, agresser les jeunes femmes, etc.
17:41 Cela existait déjà, premièrement.
17:43 Et deuxièmement, que ces chiffres-là, encore une fois, évidemment,
17:45 quand on parle des violences, il y a tellement de catégories,
17:48 il y a tellement de choses, mais que si on prend la simple catégorie
17:50 des homicides, non pas des tentatives d'homicides,
17:52 et du nombre d'homicides par rapport à 100 000 habitants,
17:55 si on le rapporte au début des années 2000,
17:57 à la fin, aux années 80, 90, 70, 50, la tendance longue, c'est une baisse.
18:02 Alors évidemment, il y a des montées de mémoire.
18:04 En 2011, ça a commencé à monter.
18:05 Après le Covid, ça a commencé à monter.
18:07 Mais par rapport à ce que c'était il y a 20, 30, 40 ans, c'est une baisse.
18:10 - Pourquoi est-ce que vous excuez les tentatives d'homicides, comme ça ?
18:13 Parce que ça vous dérange dans la cour ?
18:15 - Non, les tentatives d'homicides ont augmenté,
18:19 puisque, je vais vous faire une confidence, mon cher Nathan,
18:21 nous avions préparé un sujet, justement, pour répondre
18:26 à cette démonstration que vous venez de faire,
18:28 et que vous aviez déjà fait, pour que nous puissions avoir les chiffres.
18:32 Et effectivement, les tentatives d'homicides ont largement augmenté
18:37 ces dernières années.
18:38 - Oui, bien sûr.
18:39 Mais là, en l'occurrence, on commente un homicide.
18:41 Les tentatives d'homicides ont augmenté.
18:44 Encore une fois, il ne faut pas...
18:45 C'est pour ça, je ne suis absolument pas dans le déni.
18:47 Les violences, il y a des types de violences.
18:48 Certaines montent, certaines diminuent.
18:51 J'ai lu que certains spécialistes,
18:53 moi, ce n'est pas du tout mon champ de compétences,
18:54 mais disaient aussi que l'appréciation de ce que c'était
18:57 qu'une tentative d'homicide avait peut-être évolué avec le temps,
19:00 aussi bien du côté de la justice que du côté de la police,
19:02 qu'avec les évolutions de la médecine, etc.,
19:04 que ce qu'on appelait une tentative d'homicide
19:06 et le nombre de tentatives d'homicides,
19:08 ce qu'on comptabilisait comme tel dans les années 70 ou 80,
19:11 ce n'était pas la même chose qu'aujourd'hui,
19:12 et qu'aujourd'hui, on avait plus tendance à considérer
19:14 un événement comme tentative d'homicide.
19:15 J'ai lu ça, je crois, dans Marianne,
19:17 il y avait un article qui expliquait ça très bien.
19:18 Je ne suis pas spécialiste de ces sujets,
19:21 mais en l'occurrence, je pense qu'il faut traiter
19:22 la question de la violence, la violence qui existe,
19:24 la violence qui détruit des vies.
19:25 Là, cet enfant qui est mort, ce jeune de 15 ans,
19:28 sa famille, ses proches, ses amis, etc.,
19:29 ces gens-là, ils sont en deuil à vie.
19:31 Jusqu'à leur mort, ils seront ravagés par ça.
19:33 Donc, il faut le traiter évidemment sans fermer les yeux,
19:35 mais avec aussi une forme de pudeur
19:37 et sans chercher à tirer la couverture vers son idéologie.
19:41 Et moi, je ne suis pas là pour défendre
19:43 une idéologie quelconque face à cette tragédie.
19:45 Voilà. Pleurons, allumons des bougies,
19:48 faisons des marches blanches.
19:50 Mais on ne va pas rire.
19:50 Ça vous conviendrait comme...
19:52 Qu'est-ce que vous voulez faire devant un maire
19:53 qu'on ne va pas ricaner, on ne va pas s'amuser,
19:54 on ne va pas crier ?
19:55 Je voudrais essayer de comprendre.
19:59 Voilà, et ce sera très important.
20:00 Et de voir si ça peut être empêché.
20:03 Les Français, dans les prochaines heures,
20:05 les prochains jours, de toute façon,
20:07 vont vouloir comprendre et vont le faire savoir.
20:10 Parce que, est-ce que c'est la goutte d'eau de trop ?
20:12 Après cette accumulation, peut-être,
20:14 on le verra bien dans les prochains jours.
20:16 En tout cas, effectivement,
20:17 les Français attendent des réponses.
20:19 Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions,
20:21 largement demain matin,
20:23 dans la matinale de Romain Desarbres, bien évidemment.
20:26 Je voulais également vous entendre ce soir
20:27 sur ces images impressionnantes, inquiétantes même.
20:30 Elles ont été tournées à Hambourg, en Allemagne.
20:32 Près de 1000 personnes se sont rassemblées
20:34 à l'appel de l'organisation Muslim Interactive.
20:38 Alors, ils ont une revendication,
20:39 notamment, c'est d'établir un califat en Allemagne
20:42 et un califat fondé sur la charia.
20:44 On regarde cette séquence et puis on écoutera ensuite
20:47 Claude Moniquet, spécialiste terrorisme et renseignement.
20:50 [Claude Moniquet, spécialiste terrorisme et renseignement]
21:16 Des images impressionnantes,
21:17 1000 à 2000 personnes, ce n'est pas rien.
21:19 La ministre fédérale de l'Intérieur, Nancy Faeser,
21:22 a réagi sur les réseaux sociaux en début de soirée.
21:26 En Allemagne, l'égalité des droits pour les femmes,
21:29 la liberté de religion, la démocratie sont en vigueur.
21:31 Nous agissons avec fermeté contre la propagande terroriste,
21:34 islamiste et la haine des Juifs.
21:36 Ceux qui veulent faire un califat
21:38 ne sont pas à la bonne adresse.
21:39 En Allemagne, Claude Moniquet apportait des précisions
21:43 sur cette organisation, cette Muslim Interactive.
21:48 Et derrière, il y a un groupe terroriste
21:50 qui s'appelle Isbutaïr. On l'écoute.
21:53 Le Isbutaïr s'attaque frontalement
21:56 au mode de vie occidental et aux lois occidentales
21:58 en réclamant ce califat.
22:00 Alors évidemment, ça a très peu de chance,
22:03 soyons clairs, d'être jamais appliqué en Allemagne,
22:05 mais c'est une revendication qui trouve de plus en plus d'écho
22:08 dans certaines franges de la communauté musulmane,
22:11 souvent chez de très jeunes gens.
22:13 Là, ils doivent être 1000 ou 2000, ça n'est pas énorme,
22:16 mais c'est quand même effectivement inquiétant
22:18 parce que pour 1000 ou 2000 personnes
22:20 qui se sont déplacées, combien en définitive
22:22 partagent-elles les mêmes ambitions, les mêmes idéaux ?
22:25 Ça, c'est très difficile à estimer.
22:27 - Il y a 20-20 troupes que ces scènes n'existaient pas.
22:30 Il y a quelques années, ces propos,
22:32 ces demandes d'un califat sur le territoire européen,
22:35 nous ne l'entendions pas.
22:36 On voit bien que c'est le signe d'une offensive,
22:39 finalement, qui n'est même plus cachée sur le territoire européen.
22:42 - On est passé de l'entrisme à la pénétration,
22:46 un visage découvert.
22:48 La bonne nouvelle, c'est que ça a le mérite de la clarté,
22:51 mais c'est vraiment la seule bonne nouvelle.
22:54 Je rappelle qu'Angela Merkel, en 2015,
22:57 avait conclu un accord au nez et à la barbe
23:01 de tous ses partenaires européens,
23:03 dont la France, évidemment, pour accueillir,
23:06 au final, près d'un million de réfugiés.
23:11 On a, je pense, le résultat du terreau qu'elle a fabriqué
23:15 et dont elle a reconnu elle-même il y a quelques années
23:19 qu'en fait, c'était une erreur parce que le multicul,
23:22 comme on dit en Allemagne, ça ne marche pas.
23:24 - Et Claude Moniquet, effectivement, faisait le lien,
23:27 lorsqu'il répondait sur notre antenne, Nathan Devers,
23:29 avec cette vague migratoire qui est arrivée en Allemagne.
23:32 Alors, ce n'est pas encore sur le territoire français.
23:35 Néanmoins, c'est une organisation qui s'attaque à la France.
23:39 On ne voit pas encore ces scènes aujourd'hui dans nos rues.
23:42 Cela, selon vous, pourrait arriver prochainement.
23:46 - Ce qu'on voit, en effet, c'est que quand l'islamisme
23:48 s'est attaqué à des démocraties, et on en a,
23:50 les exemples sont nombreux,
23:53 et il y a des pays qui sont même tombés.
23:56 L'Algérie a connu le sort tragique qu'on lui sait
24:00 dans les années 90, précisément pour cette raison.
24:02 Et en effet, c'est toujours en commençant par l'entrisme
24:05 et c'est toujours ensuite en passant par la pénétration
24:08 et ça ne s'arrête pas là.
24:09 Et après, il y a une forme de viol du corps social.
24:11 Si on reprend cette métaphore-là.
24:14 Comment les choses se passent ?
24:15 Une démocratie, et c'est heureux, c'est un espace de droit.
24:19 C'est un espace de liberté.
24:20 C'est un espace où on peut manifester,
24:22 comme là, ce qu'ils ont fait.
24:23 C'est un espace où on garantit la liberté d'expression.
24:26 Il y a cette fameuse phrase que Voltaire n'a pas dite,
24:28 mais vous savez, je ne suis pas d'accord avec vous,
24:30 mais je me battrai pour que vous puissiez le dire.
24:31 Et les islamistes, comme tous les prosélites,
24:35 intransigeants, fanatiques, jouent de cela.
24:37 Cela veut dire qu'ils jouent les règles de la démocratie contre eux.
24:41 Ils réclament ces libertés-là,
24:42 mais pour prôner un discours qui a clairement,
24:45 explicitement, là c'était le cas, pour objet,
24:48 de dire "si nous arrivons au pouvoir,
24:49 nous voulons détruire le système qui a rendu possible notre ascension".
24:55 Alors face à cela, il y a à mon avis un vrai dilemme qui est posé.
24:59 Cela veut dire que d'un côté,
25:00 il faut une attaque frontale contre l'islamisme,
25:04 contre l'idéologie islamiste, contre les méthodes des islamistes.
25:08 Et en même temps, il ne faut pas que cette attaque,
25:10 elle détruise de l'intérieur ce que représente
25:13 une société démocratique comme la France.
25:16 Je citais le cas de l'Algérie,
25:17 évidemment c'est un cas complètement hyperbolique,
25:19 mais c'est exactement ce qu'a connu l'Algérie dans les années 90,
25:22 où la lutte contre l'islamisme a eu aussi des méthodes
25:25 qui se sont retournées à la fin contre le gouvernement
25:28 et qui l'ont conduit à faire des choses qui étaient plus que critiquables
25:32 et qui étaient également terribles.
25:34 Donc ce que je dis, ce n'est évidemment pas la même chose
25:35 pour la France et pour l'Algérie,
25:36 mais ce que je veux dire c'est qu'il faut être une radicalité
25:39 et une fermeté absolue dans la lutte contre l'islamisme
25:42 et je pense notamment que l'idéologie islamiste,
25:44 on ne l'attaque pas à la racine.
25:45 Aujourd'hui, à l'heure des réseaux sociaux,
25:47 ce sont avant tout des discours complètement débiles,
25:50 d'un point de vue théologique,
25:51 des discours de gens qui sont des crétins,
25:52 qui d'ailleurs souvent quand on regarde le parcours de ces imams,
25:55 c'est des gens qui sont arrivés à la religion
25:56 après avoir fait des vies complètement…
25:59 enfin je ne juge pas les modes de vie,
26:00 mais qui n'avaient rien à voir avec ça,
26:02 qui n'y connaissent rien,
26:03 qui sont juste des gens pleins de ressentiment,
26:05 bourrés de haine et qui veulent détruire leur public et leurs auditeurs.
26:09 Il faut les attaquer fermement
26:10 et il faut le faire en restant les démocraties que nous sommes.
26:13 – Judith Vintraud.
26:14 – Alors, moi je suis d'accord avec vous,
26:17 mais par cynisme, ça ne m'ennuierait pas du tout
26:20 si c'était efficace qu'on juge, qu'on pénalise ce genre de discours.
26:28 Or, ça n'est pas efficace.
26:30 Vous en faites des martyrs et en fait vous alimentez cette paranoïa,
26:38 l'Occident veut tuer les musulmans,
26:40 donc notre seule façon de bien vivre, c'est de faire un califat,
26:45 c'est de vivre entre nous, c'est d'imposer notre mode de vie.
26:48 Vous alimentez l'idée de ce conflit de civilisation qu'ils veulent importer,
26:53 donc c'est par cynisme que je trouve que vous avez raison,
26:57 dire qu'il faut l'attaquer intellectuellement et pas,
27:01 évidemment si ce n'est pas des appels à la haine,
27:03 enfin des choses qui tombent sous le coup des lois,
27:06 et pas pénalement, et pas judiciariser le combat.
27:10 Je vous propose de revenir en France à présent,
27:13 après ce drame évité de justesse, un drame qui s'est passé à Marseille,
27:18 une information CNews que nous révèle Sandra Buisson.
27:22 Les policiers sont en patrouille ce samedi après-midi
27:25 dans le 11e arrondissement de Marseille, quartier de la Valbarel,
27:29 dans un secteur connu pour être le lieu de trafic de stupéfiants.
27:33 Ils constatent la présence d'individus suspects
27:35 qui vont prendre la fuite et s'enfoncer dans la pinède avoisinante.
27:40 C'est là que des coups de feu retentissent.
27:41 Trois hommes vont finalement être interpellés.
27:43 Deux d'entre eux sont âgés de 16 ans, ce sont des adolescents,
27:47 et le troisième à 19 ans.
27:49 Parmi les tirs, deux impacts sont retrouvés sur la façade
27:52 d'un bâtiment de ce quartier, un dans le hall d'entrée
27:55 et un autre sur une baie vitrée du troisième étage.
27:58 La balle a atterri dans le salon d'une habitante.
28:01 À ce moment-là, elle était allongée dans son canapé
28:04 qui se trouve devant la baie vitrée.
28:06 Ses enfants de 10 et 12 ans étaient sur deux chaises,
28:09 juste à côté d'elle.
28:10 La balle a traversé la baie vitrée.
28:12 Elle est venue récocher sur le mur du salon
28:14 pour venir finir sa course sur le fameux canapé.
28:17 Aucun des membres de cette famille n'a heureusement été blessé.
28:21 Près de cet immeuble, les policiers ont aussi retrouvé
28:24 deux balles non percutées dans le jardin d'une crèche.
28:27 Sachant que c'est à proximité de cette crèche
28:29 que les trafiquants cachent habituellement une partie de la drogue
28:33 quand ils sont sur le point de deal.
28:35 Derrière la crèche, les policiers ont également saisi un sac
28:38 avec deux couteaux, de la résine de cannabis
28:41 et du matériel de conditionnement.
28:44 Cela fait combien de temps, Judith Vintraub,
28:46 que nous analysons, débattons autour d'une actualité similaire à Marseille ?
28:51 C'est toutes les semaines, c'est tout le temps.
28:54 D'ailleurs, on a fait le tour, vous Judith, vous Nathan Devers,
28:57 vous avez finalement partagé votre expertise sur le sujet
29:01 maintes et maintes fois sur ce plateau.
29:03 Et en même temps, si on n'en parle pas,
29:05 est-ce qu'on ne laisse pas tomber aussi ces riverains
29:08 qui, au quotidien, souffrent de ces points de deal
29:10 et ce, malgré les opérations place nette,
29:12 malgré les efforts annoncés du gouvernement ?
29:14 Bien sûr, c'est le gros problème.
29:17 On retombe sur faut-il en parler ou pas,
29:19 mais ne pas en parler, effectivement,
29:21 c'est contribuer à la banalisation des choses.
29:25 Or, ça ne devrait pas être banal,
29:27 mais malheureusement, c'est ultra fréquent
29:30 et de plus en plus fréquent.
29:32 Et quand on est journaliste, à chaque fois,
29:36 on interroge les habitants, les populations qui souffrent de ça.
29:40 Et à chaque fois, elles vous disent qu'après une opération place nette,
29:43 les dealers se réinstallent au même endroit ou 300 mètres plus loin.
29:47 Donc, ça ne résout rien.
29:49 Ça ne résout rien. Pourquoi ?
29:52 Parce que la justice laisse filer beaucoup trop de petites mains.
30:00 Je ne parle pas des trafiquants importants,
30:04 parce qu'il n'y a toujours pas suffisamment de places de prison.
30:09 Vous avez les deux raisons.
30:10 Voilà, et on va y aller.
30:12 Il y a eu d'autres mesures.
30:16 Alors, est-ce que ces mesures peuvent être efficaces ?
30:18 Annoncées aujourd'hui par Éric Dupond-Moretti,
30:21 la peine des trafiquants de drogue pourrait être réduite
30:24 s'ils collaborent avec la justice.
30:26 C'est un statut inspiré par l'Italie, le fameux statut de repenti.
30:31 Éric Dupond-Moretti qui propose aussi deux autres mesures phares.
30:34 Les explications de Viviane Hervier et vous exprime ensuite.
30:39 Pour mieux lutter contre le crime organisé,
30:41 Éric Dupond-Moretti propose la création d'un nouveau parquet national anticriminalité.
30:47 Il sera calqué sur le modèle du parquet national antiterroriste
30:51 et du parquet national financier qui ont prouvé leur efficacité
30:55 en permettant une meilleure coordination de l'action de la justice.
30:58 On centralise tout cela, on est plus efficace, on coordonne davantage.
31:03 Et je pense que dans cette matière de la criminalité organisée qui se développe,
31:09 il est utile qu'il y ait ce procureur national dédié à la lutte contre la criminalité organisée.
31:15 Le garde des Sceaux souhaite revoir également le statut de repenti
31:18 qui existe déjà en France mais qui ne fonctionne pas avec seulement 20 cas recensés depuis 2014.
31:23 Les trafiquants repentis se verraient proposer des réductions de peine mais aussi de vraies garanties.
31:29 Les protéger, protéger leur famille,
31:31 faire en sorte que sur le terrain des peines, il y ait des peines réduites,
31:36 le silence est l'ennemi de la justice en la matière.
31:39 Le coût de ce statut des repentis sera intégralement couvert par les avoirs criminels
31:44 saisis par la justice, 1,4 milliard d'euros en 2023.
31:48 Enfin, Eric Dupont-Moretti propose que les cours d'assises spéciales
31:51 composées uniquement de magistrats professionnels
31:54 jugent désormais les règlements de compte entre trafiquants
31:57 afin d'éviter les pressions et les menaces sur les jurés d'assises qui traitent actuellement ce genre d'affaires.
32:04 Alors bien sûr, après l'annonce de ces mesures, il va y avoir le débat,
32:07 faut-il avant tout construire des places de prison ?
32:09 Faut-il avant tout plus de bleu, plus de moyens pour les policiers ?
32:12 En tout cas, est-ce que le garde des Sceaux finalement,
32:15 notamment avec ce statut de repenti, il ne reconnaît pas implicitement
32:18 l'existence de mafias sur le sol français ?
32:21 Est-ce que l'annonce de ces mesures…
32:22 Ce n'est pas Bruno Le Maire qui en avait parlé déjà ?
32:25 Qui avait même utilisé le terme de mafia à propos des réseaux trafiquants de drogue ?
32:32 Il me semble qu'il l'avait fait.
32:33 Je crois que c'est possible, oui.
32:34 Mais moi, je ne peux qu'aller dans ce sens parce que,
32:37 je le dis souvent et en effet on radote entre guillemets sur ce sujet,
32:41 mais oui, ce sont des mafias.
32:42 Ça fonctionne comme des mafias, tous les traits de la mafia,
32:45 ça veut dire qu'ils opèrent dans des endroits où l'État a reculé,
32:48 pas seulement sur la police et sur la justice, l'État de manière générale.
32:51 Ils recrutent des gens qui sont souvent défavorisés
32:54 et qui ont comme seule perspective de gagner 3 ou 4 000 euros
32:57 à 15 ans pour faire le chouffe.
32:59 Et ils brassent des quantités d'argent telles qu'à la fin,
33:02 ils ont plus de pouvoir que n'importe quelle structure,
33:05 avec un risque qu'il ne faut pas négliger,
33:07 c'est que d'ici quelques décennies, il puisse y avoir de l'entrisme politique.
33:10 Parce que notamment aux petites échelles, échelles municipales, etc.
33:14 vous ne pouvez pas faire de politique,
33:15 c'est arrivé dans certains pays, si vous n'avez pas des relations,
33:18 même en France il y a eu des relations complexes parfois.
33:20 – On parlait de Marseille tout à l'heure.
33:22 – La sphère politique et la mafia, ça a déjà existé.
33:24 Mais par contre, il me semble qu'il y a un élément,
33:27 parce que j'ai beaucoup aimé ce que vous avez dit quand vous avez dit
33:29 "bon, on commente tous les jours, mais que dire de plus ?"
33:32 Il me semble qu'il y a peut-être une autre parole à avoir.
33:33 L'autre fois, CNews a interviewé un petit jeune qui faisait le trafic à Marseille
33:39 et qui disait "mais de toutes les manières,
33:41 faites ce que vous voulez, mettez en prison, etc."
33:45 Il avait cette expression, il disait "je crois qu'on encule la France"
33:47 ou un truc comme ça, je suis désolé de le dire,
33:49 mais c'est une citation, c'est quasiment ça.
33:50 Et il dit "parce que de toutes les manières, on aura toujours des clients".
33:55 Et il avait raison, c'est la parole la plus sage sur le sujet.
33:59 Il y a 5 millions de consommateurs de drogue en France,
34:01 quoi qu'on fasse, ces gens-là n'arrêteront pas de consommer de la drogue.
34:03 – Donc vous voulez ouvrir le débat sur la dépénalisation ?
34:06 – Grand débat sur la question de la drogue en France.
34:09 Ce n'est pas en vue d'une solution en particulier, la dépénalisation,
34:14 vous voyez ce que je veux dire, mais ouvrir un débat.
34:16 Parce que je pense que c'est un sujet énorme,
34:17 c'est un sujet de santé publique, il y a 5 millions de consommateurs,
34:20 on devrait le faire sans hygiénisme,
34:21 on est un des pays d'Europe avec le plus de consommateurs
34:23 et la législation la plus répressive.
34:25 C'est un paradoxe et une législation qui ne sert en rien à endiguer ce phénomène.
34:29 Donc je pense qu'il faudrait réfléchir là-dessus
34:30 et se demander si notre hygiénisme d'État, qu'on voit agir sur tous les sujets,
34:34 n'est pas inefficace pour régler la question de la santé publique.
34:37 – Mais est-ce que ces mafias finalement feraient leurs affaires
34:40 dans un autre domaine ou peut-être sur d'autres drogues ?
34:45 – Alors est-ce qu'il y aurait transfert par exemple du cannabis à la cocaïne ?
34:49 Dans les pays où le cannabis a été légalisé,
34:54 on observe ce phénomène mais pas de façon massive.
34:57 Mais là pour le coup je suis entièrement d'accord avec Nathan,
35:00 je voudrais un débat dont la conclusion ne soit pas écrite à l'avance,
35:05 un débat qui ne soit pas instrumentalisé en faveur ou contre la dépénalisation
35:10 parce qu'on n'arrive pas à avoir des données correctes,
35:14 on n'arrive pas à avoir des données objectives
35:17 et qu'à un moment il faut se poser la question du moindre mal.
35:22 Alors je ne néglige pas du tout le problème de santé publique que constitue la drogue
35:28 mais les gens qui meurent à cause du trafic,
35:33 les mômes à la dérive dont la vie est fichue à cause du trafic,
35:38 c'est aussi un sacré problème de santé publique me semble-t-il.
35:42 – Question également pour cette semaine,
35:44 est-ce que les instituts d'études politiques vont s'embraser un petit peu
35:49 comme à l'image de ce qui se passe aux États-Unis ces derniers jours ?
35:54 Vous le savez il y a eu le blocage de Sciences Po Paris vendredi,
35:57 vous l'avez suivi en direct sur notre antenne,
35:59 la direction a ensuite annoncé un accord avec ses manifestants pro-palestiniens,
36:04 accord d'ailleurs qui ressemble davantage à une soumission,
36:08 c'est en tout cas ce que beaucoup constatent,
36:10 ayant pris connaissance des revendications du comité palestinien de Sciences Po,
36:14 la direction a annoncé la suspension des poursuites disciplinaires
36:17 envers les étudiants pro-palestiniens, un débat a également été annoncé.
36:23 On regarde ce sujet de Juliette Sadat et nous en parlons ensuite.
36:27 C'est pour calmer les esprits que la direction de Sciences Po Paris a pris sa décision.
36:32 D'ici ce jeudi se tiendra un débat interne dans l'enceinte de l'établissement,
36:36 toutes les communautés de l'école sont conviées,
36:39 l'occasion de répondre à toutes les questions,
36:41 notamment celles liées aux revendications des manifestants,
36:44 l'interrogation par exemple sur les partenariats de l'école avec les universités
36:48 et les organisations soutenant l'État d'Israël.
36:51 Une annonce également sur la suspension des procédures disciplinaires
36:55 engagées contre les manifestants.
36:57 Le comité palestine, à l'origine débloqué ces derniers jours,
37:00 se dit satisfait de cette décision et annonce qu'aucune nouvelle occupation n'est prévue.
37:04 Une semaine qui devrait donc se dérouler dans le calme,
37:07 après plusieurs mobilisations d'étudiants pro-palestiniens devant l'établissement parisien
37:12 et l'intervention vendredi dernier de la police pour trouble à l'ordre public.
37:16 - Julie de Vintreau, est-ce que selon vous un embrasement possible à d'autres IEP,
37:22 instituts ou pourquoi pas d'autres universités en France est possible dans les jours qui viennent ?
37:27 Selon vous, on a vu effectivement que les étudiants de Sciences Po, au fond,
37:32 pourraient tout à fait recommencer ou donner des idées puisqu'il n'y a ni sanction et...
37:36 - Non, déjà il y a eu la même chose dans les Sciences Po de province, on en a moins parlé.
37:42 - Sciences Po Reims. - Reims, au Havre aussi.
37:46 Poursuivre les mots d'ordre de mobilisation sur les réseaux,
37:51 je vois que c'est un peu partout et pas que à Sciences Po d'ailleurs.
37:53 Par exemple, vous avez l'Université de Grenoble qui est une pépinière d'extrême gauche,
37:59 des talents d'extrême gauche qui est très agitée en ce moment.
38:03 Vu l'état global de l'université de l'enseignement supérieur des grandes écoles en France,
38:09 je ne vois pas comment ça pourrait ne pas s'embraser, d'autant que, comme vous le disiez,
38:15 la décision de la direction provisoire de Sciences Po, puisque c'est une direction provisoire,
38:21 est en fait un blanc-seing donné, blanc-seing au blocage et blanc-seing à des revendications.
38:29 Par exemple, cesser tout échange avec des facs israéliennes,
38:33 comme si les facs israéliennes adhéraient à la politique de Netanyahou.
38:41 Qu'est-ce qu'on peut leur reprocher quand on n'est pas antisémite ?
38:48 Et quand on est antisémite, oui, tout ce qui est israélien doit être banni de France.
38:52 La ministre de l'enseignement supérieur Sylvia Retailleau a dit d'ailleurs pas question de céder à ces pressions,
38:58 mais on peut s'interroger.
38:59 La ministre de l'enseignement supérieur a félicité la direction provisoire de Sciences Po de ce bel accord.
39:03 Voilà, effectivement. C'est pour ça que se l'interroge aussi le cap du gouvernement dans cette situation, Nathan Devers.
39:09 On a vu Gabriel Attal afficher sa fermeté, mais Sylvia Retailleau s'était déjà exprimée en mars dernier.
39:16 Les lignes rouges sont franchies. C'était ses mots, les mêmes mots qu'elle a répétés vendredi matin.
39:21 On sent un certain flottement du côté des autorités.
39:25 Oui, on sent un certain flottement parce que ce qui se passe est grave.
39:28 Que des étudiants manifestent pour Gaza, c'est parfaitement leur droit et c'est parfaitement sain.
39:35 Ça relève de leur conscience morale.
39:37 Il y a des civils qui meurent par milliers.
39:40 Tout cela est absolument tragique.
39:42 Qu'ils aient envie d'exprimer leur soutien, leur indignation, leur colère, je n'y vois en soi aucun problème.
39:49 Le problème n'est pas là. Le problème, il est dans deux choses.
39:53 Il est premièrement, ce que vous avez dit par exemple dans ces revendications,
39:57 le fait de vouloir couper les partenariats avec les universités israéliennes.
40:00 Alors, les universitaires, je ne vais pas dire leur nom parce que je ne veux pas exposer leur nom à des lynchages,
40:04 mais il y a des universitaires israéliens qui travaillent avec Sciences Po Paris,
40:08 qui sont les gens les plus critiques du gouvernement et de la politique,
40:10 et des gouvernements successifs en Israël depuis 20 ans, que je connaisse.
40:15 Les universités aujourd'hui en Israël, surtout en sciences politiques,
40:19 sont très très très très loin d'applaudir la politique de M. Netanyahou.
40:24 Il y a aujourd'hui, on l'a vu ces derniers jours, des manifestations monstres en Israël
40:28 pour réclamer même la fin, ou en tout cas un changement total de la méthode de ce qui se passe à Gaza
40:33 et la fin de cette méthode-là.
40:35 Vous remarquerez d'ailleurs que jamais la société israélienne,
40:39 dont une grande partie a une colère vis-à-vis de son gouvernement,
40:44 n'est associée à cette colère-là.
40:45 Ce qui montre bien qu'il y a un problème ontologique vis-à-vis d'Israël.
40:49 Deuxième chose qui ne va pas, c'est peut-être subjectif,
40:52 je n'ai pas vu une seule personne tenir un drapeau palestinien et un drapeau israélien.
40:57 Montrer qu'ils étaient pour la paix.
40:58 Quand on est pour la solution à des États,
41:01 qui est la position officielle de l'FI qu'ils ont applaudie,
41:03 ils ont acclamé Mélenchon, Rima Hassan, etc.
41:06 On peut tenir un drapeau palestinien et un drapeau israélien,
41:09 ou une carte de la région avec les deux pays, pourquoi pas dans les frontières de 1967, très bien.
41:14 Personne ne l'a fait, ou en tout cas personne n'a été filmé le faisant.
41:17 Tout cela fait.
41:19 Et puis dernière chose quand même,
41:21 quand on s'indigne sur les civils qui meurent à Gaza,
41:23 encore une fois je pense que c'est leur droit et même en quelque sorte leur devoir moral,
41:27 mais dans ce cas-là on s'indigne sur les victimes en Ukraine,
41:30 sur les Ouïghours, sur…
41:32 enfin la liste serait très longue.
41:33 Il n'y a pas beaucoup de blocage d'université pour soutenir les Ouïghours.
41:37 – Et puis d'attendre éventuellement,
41:39 on s'indigne quand Hamas exécute torture des Palestiniens,
41:46 chose qu'il a faite énormément en 2014,
41:50 encore en 2022 avec des exécutions, des pendaisons, des procès expéditifs,
41:56 mais là ces Palestiniens-là n'intéressent pas la jeunesse.
42:00 – Bien sûr, vous avez raison.
42:00 – Aux Palestiniens et aux Françaises.
42:01 – Et même en 2023, à l'été, quelques semaines avant le 7 octobre,
42:04 il y avait des manifestations à Gaza.
42:06 Les civils de Gaza ont été héroïques de manifester contre le Hamas
42:09 et ils se sont fait tirer dessus à balles réelles.
42:11 – En tout cas ce que l'on voit avec ce blocage à Sciences Po
42:14 et ces manifestations d'étudiants,
42:15 c'est que ce conflit israélo-palestinien
42:18 il est bien un porté aujourd'hui sur notre territoire.
42:21 Et justement le comédien, l'acteur Yvan Attal
42:24 s'exprimait aujourd'hui sur Radio-G
42:26 et il livra un témoignage très fort, très révélateur
42:29 sur son état d'esprit depuis le 7 octobre.
42:31 Écoutez.
42:32 – Je dois voter, je ne sais plus qui…
42:35 – D'ailleurs vous allez voter ?
42:36 – Je ne sais pas.
42:37 – Aux européennes ?
42:37 – Je ne sais pas.
42:39 Je ne sais plus pour qui voter.
42:41 Je ne peux plus regarder le football
42:43 puisqu'ils sont tous anti-israéliens, anti-sionistes,
42:46 ils se drapent du drapeau palestinien dans les stades.
42:48 – Vous alliez souvent aux stades ?
42:49 – Je ne peux plus être moi-même.
42:51 Je ne peux plus partager des choses avec d'autres français
42:55 parce que je sais qu'à des endroits on veut me couper la tête.
42:59 – À des endroits on peut me couper la tête,
43:00 je ne peux plus aller à un match de foot,
43:01 je ne peux plus aller voter, je ne peux plus être moi-même.
43:03 C'est quand même terrible d'entendre cela aujourd'hui en France.
43:07 – Oui mais quand vous êtes brutalement effacé, annilé,
43:14 tout ce que vous faites, tout ce que vous dites,
43:15 tout ce que vous pensez au profit de votre simple identité juive
43:21 ou de la dimension juive de votre identité,
43:26 pour prendre une formule plus exacte, c'est terrible.
43:30 C'est le propre de l'antisémitisme de réduire à néant les individus
43:36 en ne voyant plus qu'une seule dimension de tout ce qui fait leur être
43:40 et une dimension haïssable.
43:43 – Yves-Anthal qui d'ailleurs s'est exprimé sur Jean-Luc Mélenchon aujourd'hui
43:47 et pour lui il le dit aujourd'hui, l'antisémitisme il vient de la gauche,
43:51 voilà la réalité du pays, on l'écoute.
43:54 – Mélenchon qui multiplie les déclarations, antisémite on va dire.
43:58 – Il n'est pas idiot, enfin il est totalement crétin de faire ce qu'il fait,
44:02 mais il sait ce qu'il fait, il sait pourquoi il le fait.
44:04 – Il est avrilé, il est fou, il est antisémite ?
44:06 – C'est difficile aujourd'hui de ne pas imaginer
44:11 qu'il se soit alors pris au jeu s'il se défend d'être antisémite.
44:16 Il n'y a qu'à le voir sa tronche et de voir la haine qu'il anime,
44:21 la haine qui transpire de tous ses ports pour ne pas penser
44:26 qu'il n'a pas un tout petit peu d'antisémitisme en lui.
44:29 – Mélenchon. – Mélenchon.
44:31 – Nathan Devey, on le sait bien, la stratégie de El Eiffis
44:34 c'est le soulèvement, le chaos.
44:35 Aujourd'hui l'extrême gauche ne montre plus de doigt le bourgeois
44:40 mais le français de confession juive, c'est ça la réalité ?
44:43 – Yvan Attal vient de la gauche, il a toujours été de gauche
44:45 et il n'est pas le seul à venir de la gauche et à dire
44:48 "là il y a un problème avec une partie de la gauche et l'antisémitisme".
44:51 Donc ces gens-là ne font pas ça, si vous voulez,
44:54 pour faire des coups bas politiques ou pour lancer des attaques,
44:57 ils le font parce qu'ils ont une blessure,
44:59 ce n'est pas une attaque, ce n'est pas une critique, c'est une blessure.
45:02 Et ce qui est terrible c'est que cette partie-là de la gauche,
45:04 au lieu de se dire "ces gens-là militaient avec nous,
45:07 étaient avec nous dans les manifs, dans les combats
45:10 et aujourd'hui se sentent exclus", leur crache dessus.
45:13 J'ai vu le harcèlement en ligne qui s'est pris Yvan Attal toute la journée.
45:18 J'aimerais juste dire une chose, j'entends beaucoup,
45:21 en fait quand vous parlez à cette partie de la gauche
45:23 qui a ce problème avec l'antisémitisme, ils vont vous répondre
45:26 "non, je n'ai pas du tout de problème avec l'antisémitisme".
45:28 En revanche, le CRIF, Officine d'Extrême Droite,
45:31 l'UEJF, je crois, "Fachos", c'est ce qui a été dit l'autre jour,
45:34 qui défendent la génocide, il faut m'expliquer l'UEJF
45:37 qui est un truc plutôt quand même globalement de gauchiste,
45:40 pour la paix, etc.
45:43 Imaginez quelqu'un qui vous dise "je ne suis pas homophobe,
45:47 mais toutes les associations qui défendent les droits des homosexuels,
45:49 alors là par contre c'est le cancer de la République".
45:51 Cette personne qui dirait ça, on lui dirait "monsieur ou madame,
45:54 vous êtes homophobe, point final", et personne ne dirait le contraire.
45:57 Je donne un seul exemple, mais il y aurait tellement d'arguments.
46:00 Il y a un point aveugle là, avec un discours, une phraseologie
46:05 qui est objectivement réactive, toute la littérature,
46:09 tout l'imaginaire, tous les tropes de l'antisémitisme français,
46:12 qui évidemment passent toujours sous la ligne rouge,
46:14 parce qu'ils ne veulent pas avoir de procès,
46:16 et qu'ils n'en auront pas parce qu'ils le font très bien.
46:18 Et il faut ouvrir cette question.
46:20 Heureusement qu'il y a des gens à gauche, et Sandrine Rousseau avait dit
46:22 qu'il fallait ouvrir un grand débat à gauche sur la question de l'antisémitisme,
46:24 elle avait été courageuse de le dire,
46:26 elle n'a pas été suivie, mais il faudrait qu'elle soit suivie.
46:27 – Nous suivrons donc de presse ce qui va se passer à Sciences Po Paris,
46:31 cette semaine, ce fameux débat prévu avant jeudi.
46:33 Nous arrivons au terme de cette émission,
46:35 c'est toujours passionnant de vous entendre décrypter l'actualité.
46:38 Judith Vintroub, d'Atlant de Vert, peut-être cette dernière image,
46:41 un peu plus légère, ces images de la Seine,
46:44 puisque, interdite depuis 1923, c'est en tout cas l'un des héritages
46:49 promis à l'issue des Jeux Olympiques de Paris,
46:52 se baigner dans la Seine, ce sera possible.
46:54 Une promesse à 1,4 milliard en un mot.
46:57 Je sais que ça ne vous inspire pas grand-chose,
46:59 Judith Vintroub, je peux vous épargner, il reste quelques secondes,
47:02 mais… – Non, juste, si 1,4 milliard pour un résultat
47:07 qui fonctionnait devait être dépensé, tant pis, ça coûterait 1,4 milliard.
47:11 Mais moi, ce que je commence à enquêter là-dessus,
47:15 des experts me disent que même 1,4 milliard, on n'y arrivera pas.
47:19 – Bon, effectivement, donc plutôt une idée folle, on n'y arrivera pas,
47:22 et peut-être qu'avec 1,4 milliard, on peut faire autre chose, plutôt que…
47:27 – Il faut dire, je pense aussi que ça n'y arrivera pas,
47:29 enfin, je n'ai pas de compétence, mais ça m'étonnerait beaucoup.
47:31 Si c'était réussi, ce serait une révolution pour Paris.
47:34 Imaginez qu'on puisse nager à Paris, vraiment,
47:36 et pas que ce soit un truc dégueulasse que les gens fassent par idéologie,
47:40 mais que ce soit vraiment la scène, un lieu où on puisse nager,
47:42 ça changerait complètement la face de notre ville, il faut quand même le dire.
47:45 – Et j'avoue que ce serait très agréable de faire quelques brasses,
47:47 entourés de la Tendever et Judith Vintroub, ça pourrait être assez sympathique.
47:52 En tout cas, un grand merci à tous les deux.
47:54 L'actualité qui continue sur CNews, dans un instant, c'est l'édition de la nuit,
47:59 c'est avec Mathieu Devesse qui reviendra sur toute l'actualité du jour.
48:03 Excellente nuit sur notre antenne, excellente semaine,
48:05 un grand merci à toutes les équipes techniques.
48:07 À très vite sur notre antenne.
48:08 ♪ ♪ ♪