• il y a 10 mois
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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00:00:00 Bonsoir à tous, bienvenue dans ce soir Info Week-end, très heureux de vous retrouver sur
00:00:05 ces news. Nous sommes ensemble jusqu'à minuit pour vous livrer l'information, la décrypter,
00:00:10 l'analyser également avec nos invités. Pour vous accompagner ce soir autour de ce plateau,
00:00:15 Edwige Diaz, bonjour madame la députée, députée RN de la Gironde. Gabrielle Cluzel nous accompagne
00:00:20 également. Bonsoir Gabrielle, directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire. A vos côtés
00:00:25 Edouard Lavollée. Bonjour cher Edouard, bonsoir cher Edouard, journaliste Valeurs Actuelles. Philippe
00:00:30 Brun, le député socialiste de l'heure, est avec nous jusqu'à 22h30, un rendez-vous à ne pas manquer
00:00:36 puisque Thomas Bonnet, notre journaliste politique qui est avec nous, vous a suivi dans l'heure auprès
00:00:42 bien de votre population. Et puis Paul Melun est également avec nous ce soir. Le reportage va vous
00:00:48 plaire mon cher Paul, écrivain, président de Souverain Demain. La parole à vous dans un instant,
00:00:54 mais tout de suite les dernières informations avec vous Maureen Vidal. Bonsoir ma chère Maureen.
00:00:59 Bonsoir Olivier, bonsoir à tous. Plusieurs préfectures ont activé le plan grand froid,
00:01:11 notamment celle du Haut-Rhin, de Meurthe-et-Moselle ou du Cantal face à la vague de froid qui traverse
00:01:15 la France dès aujourd'hui et jusqu'à mardi. Une réunion s'est tenue à Matignon entre le président
00:01:20 et Elisabeth Borne. Des températures négatives sont prévues notamment mardi sur une grande partie
00:01:25 du territoire en matinée avec moins d'eux à Paris ou encore moins 5 degrés à Belfort. 40 départements
00:01:31 sont placés en vigilance jaune. Grand froid dès demain. Des commémorations se sont tenues aujourd'hui
00:01:38 en mémoire des victimes des attentats de 2015. La rédaction de Charlie Hebdo où les frères
00:01:43 Kouachi ont abattu 12 personnes dont 5 dessinateurs du journal satirique. Un drame suivi par une
00:01:48 fusillade à Montrouge puis l'attentat de l'hypercachère. Au total 17 personnes ont été tuées.
00:01:54 Neuf ans après, l'histoire résonne encore dans la tête des Français. Écoutez.
00:01:58 Ma petite béa c'est que j'ai acheté Charlie Hebdo. Voilà. Dans les jours qui ont suivi parce que Charlie Hebdo
00:02:04 ne se portait pas bien à ce moment-là. Je ne sais pas où il s'en est aujourd'hui d'ailleurs.
00:02:08 Toutes ces années après, je vois plus de division. C'est beaucoup plus difficile. La société est beaucoup plus,
00:02:14 on dirait, beaucoup plus divisée. Je suis proche de la religion musulmane. Je comprends l'idée du blasphème.
00:02:21 Après, je peux comprendre que ça heurte certaines personnes. On ne veut plus que ce genre d'événement
00:02:26 arrive de nouveau. Mais je pense qu'en tant que concitoyens, comme beaucoup d'autres, on n'a pas
00:02:32 envie de se laisser déborder par la peur. Parce que ce serait les laisser gagner tout simplement.
00:02:37 La chanteuse Lio prend la parole concernant Gérard Depardieu. Elle s'est exprimée sur le plateau de
00:02:44 l'émission C'est les Hebdo sur France 5, émission qui sera diffusée samedi soir. Mais quelques
00:02:49 extraits ont été relayés sur les réseaux sociaux. Célia Gruyère.
00:02:53 Tout le monde sait et personne ne dit rien. Ce sont les mots de Lio à propos de l'affaire Gérard Depardieu
00:03:00 dans un extrait de l'émission C'est les Hebdo. La chanteuse dénonce une complicité dans ce milieu.
00:03:05 C'est tout ce que l'on peut faire sur un plateau depuis des années avec la complicité de tout un
00:03:09 milieu qui est en cause aujourd'hui. Ce sont des comportements inadmissibles qui détruisent. J'en
00:03:15 ai été victime, je ne suis pas la seule. La tribune de soutien à Gérard Depardieu, signée par une
00:03:19 soixantaine d'artistes, avait suscité de vivres réactions. Je regrette juste que cet ancien monde
00:03:24 ait encore autant de pouvoir parce que pour moi ce sont des bouffons. Sur le plateau, Lio aborde
00:03:30 également l'expérience de sa sœur, la comédienne et chanteuse Hélène Anoguerra. J'ai eu la chance
00:03:35 de pouvoir l'éviter. A ma sœur on lui a dit avant tu sais il touche les seins, il met les mains dans
00:03:40 les culottes. Mais enfin c'est Gérard. Des comportements qui ne seraient pas uniquement
00:03:45 propres aux géants du cinéma. Il y a des listes qui circulent dans le métier donc tout le monde
00:03:50 connaît les prédateurs sexuels. La chanteuse n'a pas voulu donner plus de détails sur le sujet.
00:03:55 Un magasin inédit vient d'ouvrir ses portes dans le Val-de-Marne. Un saint mort défaussé ce mercredi.
00:04:02 Des stocks, colis et le premier magasin en Ile-de-France qui propose à la revente des colis
00:04:08 perdus ou non réclamés. Les nouveaux propriétaires ne savent pas ce qu'ils contiennent. Un reportage
00:04:13 de Raphaël Lasreg. Une montre de grande marque. Samia a déboursé 10 euros pour ce colis sans
00:04:21 connaître son contenu. Autre découverte pour Guillaume, cette chemise noire. Un peu déçu ouais
00:04:26 mais bon je la montrerai à ma femme parce que j'ai l'impression que c'est aussi féminin. Dans cette
00:04:30 boutique qui vient d'ouvrir il y a quelques jours, trois tonnes de colis ont déjà été vendus. Des
00:04:34 colis surprise qui n'ont pas été distribués. C'est des colis non distribués que je rachète à la tonne
00:04:39 pour vendre à l'unité ou au kilo. La loi anti gaspillage votée en 2022 interdit de détruire
00:04:44 des produits invendus hors alimentaire. Cette entreprise achète les colis aux sociétés de
00:04:49 livraison avant de les revendre. Ça marche très bien et on compte vraiment aller dans toute l'Ile
00:04:54 de France, ouvrir des boutiques éphémères un peu partout dans l'Ile de France. Franchement les gens
00:04:58 ils sont contents en fait c'est comme s'ils retournaient à leur jeunesse, comme s'ils prenaient
00:05:03 un kinder surprise sans savoir ce qu'il y avait. Le prix de 10 à 30 euros le colis selon la dimension
00:05:08 et le poids, chacun espère trouver son trésor. J'espère trouver un truc intéressant, une montre
00:05:14 ou soit je sais pas on verra. Je vais à l'aventure c'est aussi pour s'amuser. La boutique est ouverte
00:05:19 du mardi au samedi, de quoi faire de belles affaires ou se retrouver avec quelques surprises.
00:05:25 C'est un costume d'Halloween. C'est la fin de votre journal, je vous laisse avec Olivier de
00:05:33 Cœur en Flec pour ce soir un faux week-end. Merci beaucoup Maureen, on vous retrouve à 22h30 pour
00:05:37 un nouveau point complet sur l'actualité. On va marquer une très courte pause mais restez avec
00:05:40 nous puisque nous avons décidé, Thomas Bonnet notre journaliste politique a décidé de suivre
00:05:46 Philippe Brun député socialiste de l'heure au contact de ses habitants, l'occasion justement
00:05:51 de comprendre ce qu'attendent les français de nos politiques aujourd'hui alors que c'est vrai
00:05:57 que les observateurs ont les yeux rivés vers le remaniement mais au fond est-ce que cela intéresse
00:06:01 véritablement ? Est-ce que cela vous intéresse véritablement ? On va s'interroger du débat donc
00:06:06 à suivre, restez avec nous sur C News, à tout de suite. De retour sur le plateau de soir,
00:06:14 un faux week-end, bienvenue si vous nous rejoignez. Pour vous accompagner autour de
00:06:18 ce plateau jusqu'à minuit, Edwige Diaz, Gabriel Cluzel, Paul Mollin, Edouard Lavollée et Philippe
00:06:24 Brun député socialiste de l'heure est avec nous jusqu'à 22h30 tout comme Thomas Bonnet. Alors
00:06:29 pourquoi ? Vous le savez, ces dernières heures les observateurs scrutent la moindre phrase,
00:06:34 la moindre action du chef de l'État dans un contexte de remaniement imminent. Ce soir
00:06:39 Elisabeth Borne a d'ailleurs été reçue par Emmanuel Macron ce qui n'enlève rien aux suspenses
00:06:44 sauf qu'à 7h nous ne savons rien, nous n'avons pas encore de boule de cristal, nous évoquerons
00:06:49 peut-être les différentes hypothèses bien évidemment mais avant tout nous avons choisi
00:06:53 d'aller à votre rencontre plus précisément, c'est vous Thomas Bonnet. Vous avez voulu suivre
00:07:00 Philippe Brun député PS de l'heure qui est avec nous. Alors pourquoi dans l'heure et pourquoi
00:07:04 Philippe Brun Thomas ? Parce que en tant que journaliste politique on a l'habitude de suivre
00:07:09 les élus, je voulais aussi m'intéresser aux électeurs et la circonscription de Philippe Brun
00:07:14 dans l'heure à ça de particulier qu'elle est la seule du département qui n'est pas tombée aux
00:07:17 mains du Rassemblement National lors des dernières élections législatives, une courte avance pour
00:07:23 monsieur le député qui est ici avec nous et donc je me suis intéressé à travers sa personne et à
00:07:28 travers son action politique aux enjeux auxquels il était confronté en circonscription et de quoi
00:07:33 lui parlaient les habitants parce que les habitants même s'ils ont voté pour lui lors des législatives
00:07:37 lors de l'élection présidentielle ont beaucoup voté pour Marine Le Pen. Et bien nous allons
00:07:41 regarder votre reportage cher Thomas puis nous échangeons ensuite je suis sûr que ça va
00:07:46 susciter le débat autour de ce plateau regardez. Philippe Brun 32 ans député socialiste de l'heure
00:07:54 la semaine dans l'hémicycle à l'Assemblée Nationale le week-end dans le territoire rural
00:08:00 où il est élu. Loin de l'image bobo de son parti lui enchaîne les repas dansant
00:08:06 et mouille la chemise
00:08:10 moi je correspond à cette France qui aime bien Michel Sardou qui aime bien Johnny Hallyday
00:08:25 qui danse le Madison qui prend sa voiture qui va au centre commercial voilà c'est la France
00:08:30 que je représente. Une légèreté qui ne saurait dissimuler le malaise que ressentent de nombreux
00:08:36 habitants de ces zones rurales. Beaucoup confient leur sentiment d'être abandonné oublié par les
00:08:42 représentants politiques. Surtout il y a cette crainte sur une insécurité qui gagne les campagnes
00:08:47 c'est justement à ce sujet que cet habitant décide d'interpeller le député. Vous avez parlé de deux sujets
00:08:53 il y en a un qui nous intéresse et c'est l'insécurité qu'est-ce que vous en pensez ?
00:09:00 Quand vous avez interpellé monsieur le député vous avez tout de suite parlé de la sécurité pourquoi qu'est ce que vous vouliez lui dire ?
00:09:05 C'était au sujet de la sécurité même dans les campagnes nous on a été déjà cambriolé plusieurs fois
00:09:10 donc c'était pour savoir ce qui se mettait en place au niveau du monde rural.
00:09:17 On est triste et puis on est un peu en colère quand même parce qu'on a l'impression que les jeunes, il n'y a plus de morale en fait.
00:09:26 Il n'y a qu'à s'asseoir quelques instants avec ses habitants pour constater l'inquiétude.
00:09:30 La mort du jeune Thomas à Crépole est encore dans tous les esprits.
00:09:33 La violence a dépassé les frontières des villes et concerne tout le monde désormais.
00:09:38 Ça peut arriver n'importe où puisque maintenant on n'est plus en sécurité nulle part donc c'est la chose la plus difficile à vivre.
00:09:51 Dans l'heure, quatre circonscriptions sur cinq sont désormais tenues par des députés Rassemblement National.
00:09:57 Philippe Brun sait son exception fragile et n'évite aucun sujet.
00:10:03 L'objectif d'une démocratie qui fonctionne c'est d'avoir des élus qui écoutent.
00:10:07 Donc évidemment il n'y a aucune parole interne.
00:10:09 Je fais des réunions toutes les semaines dans des villages différents où les gens viennent dire ce qu'ils ont sur le cœur.
00:10:13 La gauche aussi doit se refonder, se refonder sur des bases populaires, retrouver un discours qui parle aux gens qui n'ont que leur travail pour vivre.
00:10:20 C'est ce que je fais à l'Assemblée Nationale, c'est ce que je fais aussi sur le terrain.
00:10:23 Et je pense comme Jean Jaurès qu'il faut fatiguer le doute du peuple par la permanence de notre dévouement.
00:10:29 C'est ce dévouement que j'essaye de démontrer aux habitants chaque week-end.
00:10:33 L'incarnation d'une gauche sans tabou, le trentenaire socialiste sait qu'il lui faudra plus que des après-midi dansants pour convaincre le reste des habitants.
00:10:42 Alors monsieur le député, vous le dites dans ce reportage, excellent reportage de Thomas Bonnet.
00:10:50 D'ailleurs que vous incarnez cette France qui danse le Madison, cette France qui écoute Johnny Hallyday, cette France qui prend sa voiture pour aller travailler.
00:10:57 La France de Paul Melin au fond j'ai envie de dire.
00:11:00 Ah bah là on va avoir plein de choses à se dire.
00:11:02 En tout cas on a le sentiment et je pense que les téléspectateurs qui nous regardent aussi se disent ce soir,
00:11:08 il y a un monde entre le parti socialiste que vous incarnez, le parti socialiste de Philippin,
00:11:13 et celui d'Anne Hidalgo, celui d'Olivier Faure qui incarne davantage cette boboisation, ce wokisme finalement qui ne fonctionne pas
00:11:21 ou en tout cas avec des préoccupations très éloignées des Français.
00:11:25 Oui je crois que c'est un cliché en vérité. 80% des députés socialistes sont élus dans la France périphérique.
00:11:31 Guillaume Garot il est élu en Mayenne.
00:11:33 On a les députés nous des déserts médicaux, les députés de la France qu'on oublie, dont on ne parle pas beaucoup à la télévision.
00:11:40 C'est la raison pour laquelle d'ailleurs à la semaine nationale on porte ces sujets là,
00:11:43 la lutte contre les déserts médicaux, les déserts médico-sociaux, la question du handicap,
00:11:47 la question des services publics en milieu rural, c'est tous ces sujets là qu'on porte.
00:11:51 Donc c'est peut-être une image un peu facile qu'on nous a donné.
00:11:54 Il est vrai que notre candidate à la présidentielle était maire de Paris,
00:11:57 mais en vérité les élus socialistes aujourd'hui sont surtout dans la France périphérique, dans la France périurbaine et rurale.
00:12:02 Et la gauche entre guillemets qui est encore présente dans ces endroits là, aujourd'hui délaissée par les pouvoirs publics,
00:12:07 c'est bien souvent des élus socialistes.
00:12:09 Mais c'est un parti socialiste, c'est vrai qu'on en entend moins aujourd'hui, en tout cas dans l'univers médiatique.
00:12:13 Oui c'est vrai, nous sommes restés K.O. des 50 François Hollande à l'Elysée.
00:12:17 Soyons clairs, on est à terre, on est le seul parti social-démocrate européen à être derrière la gauche radicale.
00:12:23 Tous les autres pays européens, partis social-démocrates, sont au gouvernement, soit très très haut dans l'opposition.
00:12:28 Donc les années Hollande ont été évidemment très difficiles pour nous,
00:12:31 et nous sommes en pleine reconstruction avec une nouvelle génération de députés bien sûr,
00:12:35 avec de nouveaux responsables et puis aussi avec nos élus, et c'est une force pour l'avenir.
00:12:40 Ce qui est intéressant dans ce reportage, c'est d'entendre les habitants notamment vous interroger sur la question de l'insécurité.
00:12:47 On peut peut-être rappeler que votre circonscription, c'est celle où Enzo, 15 ans, a été tué d'un coup de couteau cet été.
00:12:54 Ça avait beaucoup marqué d'ailleurs.
00:12:56 Votre parti, aujourd'hui le Parti Socialiste, est-ce qu'au fond il élude cette question de l'insécurité selon vous ?
00:13:03 Je ne le crois pas, au contraire, c'est un parti qui a fait de grandes propositions sur ce sujet,
00:13:07 notamment la question de la police de proximité, dont on voit bien qu'elle serait une solution à tous les problèmes que l'on rencontre aujourd'hui.
00:13:14 Je crois qu'aujourd'hui, le vrai sujet pour le Parti Socialiste, c'est d'être à nouveau entendu, avec des figures,
00:13:19 et puis de porter ce que j'appelle la ligne populaire.
00:13:21 La ligne populaire, c'est à chaque fois qu'on prend un micro, à chaque fois qu'on prend une position,
00:13:25 réfléchir à l'impact de ce qu'on défend, notamment sur les classes populaires et ceux qui n'ont que leur travail pour vivre.
00:13:31 Il y a un exemple de choses que moi je n'ai plus envie de voir au Parti Socialiste.
00:13:35 Par exemple, cette idée des aides et feux, vous savez les zones à faible émission, qu'on crée aujourd'hui dans les métropoles,
00:13:40 et qui exclut des métropoles les gens qui travaillent en périphérie.
00:13:44 Moi, chez moi, on est à côté de la ZF de Rouen, qui est une catastrophe sociale,
00:13:49 qui aujourd'hui amène les gens à ne plus pouvoir aller travailler dans la métropole.
00:13:53 Vous avez des caissières, des ouvriers intérimaires, des aides soignantes, des personnes âgées qui ne peuvent plus aller se soigner,
00:13:58 se rendre dans la métropole.
00:13:59 Je crois qu'aujourd'hui, le Parti Socialiste, fort de ses élus, fort de ses militants, doit se réorienter
00:14:05 et prendre cette ligne populaire pour défendre toute cette France qui travaille et qui n'a pas forcément envie
00:14:11 de se jeter dans les bras de l'extrême droite, mais au contraire a des attentes sociales fortes.
00:14:15 Ce n'est pas dans le reportage qu'a fait Thomas Bonnet.
00:14:18 Les gens m'ont parlé bien sûr de sécurité, c'est important, il faut en parler.
00:14:20 Ils m'ont aussi beaucoup beaucoup parlé de pouvoir d'achat.
00:14:23 Edwige Diaz, finalement, la seule circonscription dans l'heure qui n'est pas aux mains du Rassemblement National,
00:14:31 elle est aux mains de Philippe Brun. Qu'est-ce qui vous différencie ?
00:14:35 On a vu ce reportage, un député proche de cette France silencieuse, cette France qui danse le madisol,
00:14:41 je le disais, qui écoute Johnny Hallyday et qui prend sa voiture pour aller travailler.
00:14:44 Celle que vous défendez au fond aujourd'hui.
00:14:46 Oui, c'est une circonscription qui nous a échappés à quelques centaines de voix.
00:14:51 C'est bien entendu une circonscription sur laquelle nous fondons beaucoup d'espoir pour l'avenir.
00:14:56 Moi, même si je reconnais le côté sympathique de mon collègue Philippe Brun,
00:15:01 je voudrais juste rappeler qu'il a été élu parce que le Parti Socialiste s'est vendu pour un plat de lentilles
00:15:08 à l'extrême gauche la plus radicale dans notre pays.
00:15:12 Parce que là, si vous le décrivez comme étant un député socialiste,
00:15:15 il y a quelques mois, vous auriez encore pu l'appeler député socialiste nuppes.
00:15:20 Et c'est vrai que ça, c'est quelque chose que je voulais clarifier.
00:15:23 En ce qui concerne les thématiques que nous défendons,
00:15:26 il n'y a qu'un malheur entre les socialistes et nous, c'est qu'ils ont été au pouvoir.
00:15:30 Donc, si la santé s'est dégradée partout dans les territoires ruraux,
00:15:33 si l'insécurité a gangréné ces villes et ces campagnes,
00:15:37 c'est aussi parce que les socialistes, quand ils étaient au pouvoir, n'ont rien fait en la matière.
00:15:42 Et d'ailleurs, les Français l'ont bien en tête, puisque je ne voudrais pas lui faire la fronde,
00:15:48 lui rappeler le score de sa candidate à l'élection présidentielle.
00:15:52 Oui, alors sur la question des scores, je pense que chacun doit être extrêmement modeste,
00:15:56 puisque vos députés à vous ont été élus avec 100 voix d'écart.
00:15:59 Nous en avons 4 sur 5.
00:16:00 Oui, ils ont tous été élus avec 100 voix d'écart.
00:16:02 Donc, les écarts ont été très faibles entre ces élections.
00:16:05 Alors, vous parlez justement du bilan du Parti socialiste en disant,
00:16:08 ben voilà, vous avez un tellement mauvais bilan, vous avez de la chance,
00:16:10 vous n'avez jamais gouverné nationalement, donc vous pouvez dire ce que vous voulez.
00:16:13 Vous gouvernez localement.
00:16:14 Et moi, je me suis amusé à regarder les chiffres dans les villes que vous gouvernez,
00:16:18 les chiffres de la délinquance.
00:16:19 Est-ce que la délinquance baisse dans les villes administrées par le Rassemblement national ?
00:16:23 Hénin-Beaumont, sur les 5 dernières années, augmentation des vols violents, +66%.
00:16:29 Augmentation des coups et blessures, +49%.
00:16:32 C'est sur les 5 dernières années.
00:16:33 M. Briouat.
00:16:34 Fréjus, augmentation des coups et blessures, +88%.
00:16:38 Augmentation des vols de véhicules, +17,8%.
00:16:41 À Hénin-Beaumont, vous avez 2 fois plus de chances que dans le reste du département
00:16:45 d'avoir un vol ou une dégradation.
00:16:47 Vous avez 6 fois plus de chances par rapport au reste du département
00:16:50 d'avoir des coups et blessures volontaires.
00:16:52 Donc on voit bien que sur la question de la sécurité, en vérité,
00:16:55 vous n'êtes pas plus crédible que le reste du champ politique.
00:16:58 Et que c'est un sujet qui est complexe, qui est finalement votre fond de commerce électoral.
00:17:03 Mais on voit bien aujourd'hui...
00:17:04 Mais c'est vrai que c'est tout le territoire français qui est touché aussi par cette insécurité.
00:17:07 Vous êtes incapable de lutter très concrètement dans les territoires,
00:17:10 là où vous avez des responsabilités pour faire baisser la délinquance.
00:17:13 À l'inverse, les collectivités socialistes montrent, elles,
00:17:16 je peux vous citer beaucoup d'exemples, des baisses de délinquance.
00:17:18 Imaginez si ça n'avait pas été une mairie-rassemblement national.
00:17:21 C'est-à-dire qu'ils n'avaient pas investi, par exemple, pour soutenir une police municipale,
00:17:24 pour investir, par exemple, dans un développement de caméras, de vidéos-protection.
00:17:28 Imaginez la situation dans laquelle ces communes seraient.
00:17:31 Donc je pense, au contraire, que les citoyens qui habitent dans des mairies-rassemblement nationales
00:17:36 sont satisfaits des politiques menées par les maires.
00:17:38 C'est la raison pour laquelle nos maires ont quasiment tous été réélus
00:17:40 la dernière fois dès le premier tour.
00:17:41 Paul Melun voudrait réagir.
00:17:43 Oui, parce que je vais peut-être opérer une grande réconciliation entre nos deux contradicteurs
00:17:46 sur le sujet de l'insécurité.
00:17:48 Si vous voulez, je doute très franchement que ce soit dans le...
00:17:51 Comment dirais-je ?
00:17:52 Bien sûr que c'est dans les provocatifs des maires que d'essayer,
00:17:55 avec la police municipale, la vidéosurveillance, quelques autres outils,
00:17:59 de lutter contre l'insécurité.
00:18:00 Mais je crois que le phénomène insécuritaire en France est tellement puissant,
00:18:04 c'est une lame de fond, qu'il y a plusieurs décennies,
00:18:06 qu'un édile, un maire, fût-il le maire d'Enin-Beaumont
00:18:10 ou un président de conseil départemental socialiste ou que sais-je,
00:18:13 on peut pointer les uns et les autres.
00:18:15 Je doute qu'ils aient franchement les moyens d'agir.
00:18:17 En revanche, là où j'étais d'accord avec Philippe Brun,
00:18:20 et c'était intéressant ce qu'il disait,
00:18:21 c'est qu'effectivement le Parti Socialiste a une tradition d'ancrage territorial.
00:18:25 Et c'est vrai, il y avait les radicaux de gauche qui étaient plutôt dans le Tarn-et-Garonne,
00:18:28 les socialistes étaient dans les Landes,
00:18:30 avec un très fort ancrage territorial, il y avait Henri-Emmanueli, etc.
00:18:33 Les vrais partis bobos et urbains aujourd'hui,
00:18:36 ce n'est pas vraiment le Parti Socialiste qui a plus guère d'ailleurs
00:18:39 beaucoup de circonscriptions en France,
00:18:40 c'est plutôt les écologistes et la France Insoumise,
00:18:43 qui eux sont élus dans les grandes métropoles,
00:18:45 qui eux effectivement prennent un certain nombre de mesures
00:18:48 qui déplaisent souverainement à la France périphérique.
00:18:51 Et donc c'est eux, moi, si vous voulez, contre lesquels j'en ai le plus.
00:18:54 Ensuite, pour ce qui est du Parti Socialiste, pardon,
00:18:56 mais il faut effectivement, et là je vais partager vos voeux,
00:18:59 ça tombe bien, on est en début 2024,
00:19:00 il faut tout rénover du sol au plafond,
00:19:03 il faut complètement changer de logiciel.
00:19:05 Pourquoi les sociodémocrates dans certains pays européens font de bons scores ?
00:19:08 Parce que je crois qu'ils ont ressenti le pouls du pays,
00:19:11 ces doutes sur l'insécurité, sur l'identité,
00:19:14 avec des réponses de gauche naturellement,
00:19:15 mais ces doutes profonds, ces angoisses.
00:19:17 Et également, vous parliez du pouvoir d'achat,
00:19:19 le Rassemblement National en parle beaucoup aussi,
00:19:21 effectivement le pouvoir d'achat est un sujet fondamental pour les Français.
00:19:25 Et un Parti Socialiste qui embrasse les thèses néolibérales
00:19:29 sur le plan économique, qui fait la politique des bobos avec Mme Hidalgo,
00:19:32 et qui effectivement sur l'insécurité se bouche le nez,
00:19:35 dès lors qu'on dit qu'il y a peut-être un lien entre insécurité et immigration,
00:19:38 ce Parti Socialiste-là, il ne fera jamais plus de 4%, c'est sûr.
00:19:41 Donc il faut vraiment un vrai changement idéologique.
00:19:43 François Bonnet, vous qui étiez à Côte d'Ivoire.
00:19:45 Thomas Bonnet.
00:19:46 Thomas Bonnet, pardon.
00:19:47 François Hollande.
00:19:48 Ce que je voulais dire, pour répondre à Paul,
00:19:51 ce qui m'a aussi donné envie de faire ce reportage,
00:19:54 c'est une table ronde qui avait été organisée cet été
00:19:56 par les universités d'été du Parti Socialiste,
00:19:58 et qui s'interrogeait "La France périphérique est-elle la France des beaufs ?"
00:20:02 Et rien que l'interrogation en elle-même était déjà une réponse finalement
00:20:05 à une boboisation d'une partie,
00:20:07 alors je ne jette évidemment pas tous les socialistes dans le même sac,
00:20:10 mais d'une partie des représentants socialistes
00:20:12 qui ont semble-t-il perdu le lien avec une partie de la population de la France périphérique.
00:20:16 Il y a un lien évident qui s'est perdu avec le Parti Socialiste,
00:20:18 une partie de la NUPES, la majorité de la NUPES même peut-être,
00:20:20 avec cette France-là, celle qu'on appelle la France silencieuse, non ?
00:20:23 En tout cas, ce qui est clair aujourd'hui,
00:20:25 c'est qu'il faut qu'on s'y attache très clairement.
00:20:28 Sur les 150 députés de gauche qui ont été élus
00:20:30 lors des dernières élections législatives au mois de juin 2022,
00:20:34 très peu l'ont été dans la France périphérique, dans les sous-préfectures.
00:20:37 Et donc là, si on veut arrêter majoritaire un jour,
00:20:39 faire plus de 300 députés,
00:20:41 il faut qu'on aille à la conquête des 150 circonscriptions
00:20:44 qui étaient jadis à gauche,
00:20:46 et l'ont été sous quinquennat de François Mitterrand,
00:20:48 sous quinquennat de François Hollande.
00:20:50 Et moi je crois que la gauche a plein de choses à raconter.
00:20:52 Et moi ce que je raconte dans mon département,
00:20:54 c'est que les gens m'écoutent.
00:20:55 Ils m'écoutent sur le rétablissement des tarifs réglementés d'électricité
00:20:59 que j'ai proposé à l'Assemblée nationale,
00:21:00 ça a été adopté à l'Assemblée nationale,
00:21:01 c'est en discussion au Sénat la semaine prochaine.
00:21:03 Ils sont d'accord avec nous sur ce qu'on défend sur les déserts médicaux,
00:21:06 ils sont d'accord avec nous sur les services publics.
00:21:08 Je pense que la gauche, elle doit défendre le service public.
00:21:10 Ce que je regrette, et ça a été dit par Paul Melin tout à l'heure,
00:21:13 c'est probablement la conversion à une certaine époque
00:21:15 du Parti Socialiste au néolibéralisme,
00:21:17 qui nous a amenés finalement aussi à valiser ce recul
00:21:21 des services publics en milieu rural,
00:21:23 à finalement être ceux qui font plaidoyer du laissez-faire.
00:21:28 Nous, nous devons défendre justement la régulation, la protection,
00:21:31 la gauche populaire.
00:21:32 C'est ce que les gens attendent aujourd'hui.
00:21:34 - Monsieur le député, il nous reste quelques minutes avant de vous libérer.
00:21:37 Nous n'avons pas entendu ni Gabriel Cluzel, ni Édouard Lavollée,
00:21:40 peut-être votre réaction, Gabriel, au débat que nous venons d'entendre
00:21:43 et aussi à ce reportage de Thomas Bonnet.
00:21:45 - Oui, vous dites que la gauche a beaucoup de choses à raconter.
00:21:47 C'est vrai qu'elle a raconté beaucoup de choses depuis plusieurs dizaines d'années.
00:21:49 Ça n'a pas forcément convaincu, puisque vous parlez des années François Hollande,
00:21:52 mais avant, il y avait surtout les années Mitterrand.
00:21:54 Le bilan de la gauche, il est extrêmement vaste.
00:21:59 On s'inscrit dans la durée.
00:22:00 Et moi, ce que je vois, c'est qu'il y a un sujet que vous n'avez pas du tout abordé,
00:22:02 c'est celui de l'immigration et de l'insécurité,
00:22:05 qui sont dans l'esprit de beaucoup de Français et à raison intimement liés.
00:22:11 Et est-ce que vous ne croyez pas que jamais vous ne réussirez
00:22:13 à reconquérir ces territoires-là, pour parler technocratique,
00:22:18 ces régions-là qui sont aujourd'hui séduites par le Rassemblement national,
00:22:22 tant que vous continuerez d'évacuer ce sujet de l'immigration,
00:22:27 alors que vous savez bien qu'il est au cœur de la préoccupation de ces zones rurales ?
00:22:32 C'est absolument évident.
00:22:34 - Alors, je ne l'évacue absolument pas.
00:22:35 J'ai organisé une réunion dans un village qui avait voté 70 % RN sur la question de l'immigration.
00:22:40 Les télés d'ailleurs sont venues, il y a eu un reportage qui a été fait sur France 3,
00:22:44 et on voyait bien qu'en fait, les gens sont beaucoup moins racistes
00:22:47 que ce qu'on peut penser.
00:22:48 Les gens ne sont pas racistes, ils ont des intérêts.
00:22:50 - Mais il n'y a pas de lien entre le racisme et l'immigration, monsieur le député ?
00:22:55 - Et donc les gens ne pensent pas qu'il faut jeter les immigrés à la mer.
00:22:59 Ils ont juste des questions, ils ont des interrogations aujourd'hui
00:23:03 sur nos capacités d'accueil, et on en a bien à discuter.
00:23:05 Moi, j'ai voté contre la loi immigration. Pourquoi ?
00:23:07 Eh bien, cela a été prouvé par le rapport de la Cour des comptes qui vient de sortir.
00:23:11 On n'applique déjà pas la loi actuelle, et donc on peut changer le droit des étrangers,
00:23:14 le durcir le plus possible. Ce n'applique pas le droit aujourd'hui.
00:23:17 Si on a un droit qui est totalement déconnecté aujourd'hui de la réalité administrative,
00:23:20 eh bien, naturellement, il ne sera pas appliqué.
00:23:23 Là aussi, moi, je pense que la gauche doit dire des choses sur l'immigration,
00:23:25 notamment sur l'intégration.
00:23:26 Car quand les pays d'origine refusent de toute façon de reprendre leurs ressortissants,
00:23:30 vous n'avez pas catapulté par-dessus la mer Méditerranée les Algériens
00:23:34 que l'Algérie refuse de reprendre, il refuse de délivrer les laissés-passer consulaires.
00:23:38 Donc il y a bien une question sur l'intégration.
00:23:39 Moi, je pense que la gauche doit porter des choses sur l'école, bien sûr,
00:23:43 sur la maîtrise de la langue, sur le respect de nos valeurs, le respect de la laïcité.
00:23:47 Mais je crois que le sujet de l'immigration a été trop longtemps justement laissé à l'extrême droite,
00:23:51 et que bien sûr que la gauche a des choses à dire,
00:23:53 et qui sont entendues aujourd'hui par les gens, et c'est le cas dans mon département.
00:23:56 Nous vous libérons dans quelques instants, M. le député,
00:23:58 mais avant, une question d'Edouard Lavollée.
00:24:01 Oui, vous venez de faire un peu l'illustration de votre déconnexion.
00:24:04 On vous parle d'immigration, vous parlez de racisme.
00:24:06 Aujourd'hui, c'est un sujet de préoccupation majeure des Français,
00:24:09 que vous le vouliez ou non, on le voit dans toutes les enquêtes d'opinion.
00:24:12 Évidemment, il y a également le pouvoir d'achat.
00:24:14 Mais est-ce que vous pensez que vous pouvez continuer,
00:24:16 essayer de convaincre les Français en ayant des angles morts comme ça dans votre programme,
00:24:19 comme celui de l'immigration ?
00:24:21 Parce que dans la tête des Français, Paul Mellin a dit que vous étiez différent
00:24:24 des insoumis et des écologistes, mais ils sont un peu mis dans le même panier de la NUPES.
00:24:28 Vous êtes considéré comme woke, comme parlant à trois arrondissements de Paris,
00:24:32 avec des lubies qui sont un peu des lubies de Parisiano-centrés.
00:24:35 Comment restaurer ce lien de confiance rompu,
00:24:37 et comment parler à cette France qui se sent aujourd'hui abandonnée par vous ?
00:24:40 Écoutez, moi, les gens chez moi ne me sentent pas abandonnés par moi,
00:24:43 et les leçons de proximité ou de déconnexion,
00:24:46 je n'ai pas à en recevoir d'un chroniqueur parisien sur CNews.
00:24:49 Ce que je veux simplement vous dire, c'est que,
00:24:51 contrairement à l'ancienne qui peut circuler sur les plateaux,
00:24:54 on fait passer la France rurale et la France périphérique
00:24:56 comme étant particulièrement rétive à l'immigration.
00:24:58 Elle ne l'est pas plus que le reste de la population française.
00:25:01 Et je vois que Marine Le Pen au présidentiel,
00:25:03 c'est son programme écologique, je pense.
00:25:05 Non, la question sociale, la vérité.
00:25:07 La première question que vous posez aux gens,
00:25:09 pourquoi vous avez voté Le Pen dans les dernières élections,
00:25:11 ils répondent "le pouvoir d'achat, l'abandon des services publics".
00:25:14 C'est ce qui ressort dans chacune des réunions que je fais.
00:25:16 Et moi, je pense que le grand angle mort de la gauche, c'est celui-là.
00:25:18 Ensuite, sur l'immigration, vous avez raison de dire
00:25:20 que la gauche doit avoir un discours sur ce sujet.
00:25:22 Le discours, ce n'est certainement pas la loi qu'on a adoptée
00:25:25 et qui ne résoudra rien.
00:25:26 Je le dis ici tout de suite.
00:25:28 Ceux qui pensent que cette loi immigration réduira le nombre d'immigrés en France,
00:25:31 ce n'est pas d'ailleurs mon souhait.
00:25:34 Ce que je veux dire par là, c'est que ça ne résoudra rien.
00:25:36 Le vrai sujet, c'est l'intégration.
00:25:38 Il faut qu'on invente en France une vraie politique d'intégration.
00:25:40 Et aujourd'hui, on le constate bien, elle fait défaut.
00:25:43 Philippe Brun, un grand merci d'être venu sur notre plateau.
00:25:47 Vous revenez bien évidemment quand vous voulez
00:25:49 pour continuer à débattre sur ces questions qui intéressent les Français.
00:25:52 Merci à vous, Thomas Bonnet également, pour votre reportage.
00:25:55 Espérons qu'il y aura d'autres reportages de la sorte.
00:25:57 Ce qui est très intéressant, c'est d'aller à la rencontre
00:26:00 de nos concitoyens avec les députés pour voir le lien qui se crée ou non.
00:26:04 Merci beaucoup Philippe Brun, député socialiste de l'heure.
00:26:08 On le rappelle, restez avec nous dans un instant.
00:26:10 Nous allons revenir sur la situation au Proche-Orient.
00:26:13 Il est à trois mois, jour pour jour, les terroristes du Hamas
00:26:15 attaquaient le territoire israélien avec un massacre indicible.
00:26:19 On en parle dans un instant, mais avant, il est 22h30,
00:26:22 passé de une minute. On a pris un peu de retard.
00:26:24 Le Journal avec vous, Maureen Vidal.
00:26:31 À Paris, une nouvelle manifestation s'est déroulée.
00:26:35 Place du Trocadéro pour soutenir les 136 otages retenus à Gaza.
00:26:40 Affiche à la main, slogan "échaisse vide" au nom des détenus.
00:26:43 Les participants réclament leur libération. Écoutez.
00:26:47 Nous avons très peur, effectivement, très peur,
00:26:49 puisque les nouvelles sont mauvaises.
00:26:51 Quasiment chaque jour, on apprend qu'une personne,
00:26:54 qu'un otage a été exécuté.
00:26:56 Une partie des personnes ont de l'espoir en se disant
00:27:01 que TSAL va pouvoir délivrer les otages.
00:27:04 Et il y a sûrement une partie des personnes qui sont angoissées
00:27:07 et qui pensent qu'au contraire, ça risque de faire mourir les otages.
00:27:11 On est là pour montrer les visages des kidnappés.
00:27:16 Il faut les libérer.
00:27:18 Un rapport de la Cour des comptes d'octobre dernier
00:27:22 s'est intéressé notamment au centre éducatif fermé pour mineurs.
00:27:26 Et selon les sages, cette alternative à la prison
00:27:28 coûterait très cher et comporterait de nombreuses défaillances.
00:27:31 Les explications d'Élodie Huchard.
00:27:34 La création des centres éducatifs fermés remonte à 2002.
00:27:38 Ils ont été conçus comme des alternatives à la liberté surveillée
00:27:42 ou comme un contrôle judiciaire pour les mineurs en attente de peine.
00:27:45 En 2018, l'ancienne ministre de la Justice, Nicole Belloubet,
00:27:48 avait lancé un programme de construction de 22 nouveaux CEF
00:27:51 d'ici à la fin du premier quinquennat.
00:27:53 Éric Dupond-Moretti a prolongé ce projet jusqu'en 2027.
00:27:56 Problème, selon la Cour des comptes, ces centres coûtent très cher.
00:28:00 La facture de construction de chaque établissement
00:28:03 grimpe à 6 millions d'euros contre 4,5 millions initialement prévus.
00:28:07 La journée d'un mineur hébergé coûte 705 euros,
00:28:10 un prix bien supérieur à un jeune détenu en établissement pénitentiaire
00:28:13 ou dans un quartier pour mineurs.
00:28:15 Autre problème pointé par ce rapport,
00:28:18 les difficultés de recrutement du personnel qui entraîneraient de graves défaillances,
00:28:22 le manque d'enseignants pour assurer les 20 heures de cours par semaine
00:28:25 et une mauvaise prise en charge sanitaire.
00:28:27 Ces centres accueillent entre 10 et 12 mineurs maximum
00:28:30 pour 6 mois renouvelables une fois.
00:28:32 Alors que de nouveaux établissements doivent sortir de terre,
00:28:35 les CEF ne sont utilisés en moyenne qu'au 2/3 de leur capacité d'accueil,
00:28:38 selon ce rapport.
00:28:39 Parmi les pistes pour corriger ces défaillances,
00:28:42 il faut ouvrir des centres dans des bassins plus attractifs
00:28:45 ou une architecture mieux pensée.
00:28:47 Les inspections des Boeing 737 Max se multiplient dans le monde.
00:28:52 Après cet incident sur un avion de la compagnie américaine Alaska Airlines,
00:28:56 peu après le décollage, le Boeing a perdu une porte.
00:28:59 Depuis, l'Agence fédérale américaine de l'aviation civile
00:29:02 a donné la directive de contrôler au sol certains avions Boeing
00:29:06 avant un nouveau vol,
00:29:08 dont environ 171 appareils étaient concernés dans le monde.
00:29:12 Cette histoire insolite à s'insire sur mer dans le Var,
00:29:16 un agriculteur propriétaire d'un camping
00:29:19 tente de déloger un squatter avec une tractopelle
00:29:22 face à l'inaction des autorités.
00:29:24 Il a décidé de se faire justice lui-même.
00:29:27 Le récit de Goderic Bey.
00:29:29 Aux grands mots, les grands remèdes.
00:29:33 Depuis avril, un Algérien de 32 ans s'est installé
00:29:36 sans autorisation dans un cabanon abandonné.
00:29:39 Aucun propriétaire ne peut donc légalement demander son expulsion.
00:29:43 Une situation attenable pour le propriétaire d'un camping
00:29:46 situé tout autour.
00:29:48 Le squatter profite des infrastructures et multiplie les nuisances.
00:29:52 Il reçoit des collègues maintenant.
00:29:54 L'eau, il vient chez moi parce qu'il n'y en a pas.
00:29:56 J'ai un bloc sanitaire sur lequel il y a de l'eau chaude
00:29:58 pour les quelques clients que j'ai.
00:30:00 Et du coup, il profite de tout ça.
00:30:02 Il me pourrit sur les toilettes et il circule dans le camping.
00:30:04 Il garde les voitures, il reçoit des collègues,
00:30:06 il fait tout ça. Moi, ça ne me plaît pas.
00:30:08 Le squatter a été placé sous au QTF
00:30:10 après avoir menacé le propriétaire du camping de l'égorger.
00:30:13 Mais il n'a toujours pas été expulsé.
00:30:15 Je ne supporte pas que personne ne s'occupe de moi.
00:30:18 Le maire a saisi, j'ai fait des courriers,
00:30:20 les adjoints aussi, l'urbanisme, tout le monde m'ignore.
00:30:23 Moi, j'ai pris la colère, avec mon tractopelle,
00:30:25 j'ai tout déménagé et j'ai essayé de casser le cabanon.
00:30:28 La gendarmerie et la police sont arrivés trop vite
00:30:30 et je n'ai pas eu le temps d'en faire plus de dégâts.
00:30:32 Le souci, c'est que maintenant, c'est la trêve hivernale
00:30:35 et j'attends que ce soit terminé tout ça.
00:30:37 Une fois la trêve hivernale achevée, le 31 mars prochain,
00:30:40 le propriétaire du camping était terminé à se débarrasser
00:30:43 de son voisin, avec ou sans l'aide de la justice.
00:30:46 Déjà blessé une semaine seulement après son retour,
00:30:52 Raphaël Nadal ne jouera pas l'Open d'Australie.
00:30:55 L'Espagnol a déclaré forfait pour le premier grand shellem
00:30:59 de la saison qui commence dans une semaine à Melbourne
00:31:02 à cause d'une micro-déchirure musculaire subie deux jours plus tôt
00:31:06 à Brisbane lors de son tournoi de rentrée.
00:31:08 « Pour l'instant, je ne suis pas prêt à disputer des matchs en 5-7
00:31:11 au niveau d'exigence maximale », a-t-il déclaré.
00:31:14 Enfin, une formidable découverte au Japon pour les secouristes.
00:31:19 Une femme âgée de 90 ans a été retrouvée vivante
00:31:22 sous les décombres suite au séisme qui a frappé le pays
00:31:25 le 1er janvier.
00:31:26 Les recherches actives continuent.
00:31:29 Selon un bilan provisoire, 195 personnes sont toujours portées disparues
00:31:33 et 128 personnes sont mortes.
00:31:35 C'est la fin de votre journal.
00:31:38 Merci beaucoup Maureen.
00:31:39 On vous retrouve à 23h pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:31:42 Il y a trois mois, jour pour jour, plus de 2000 terroristes du Hamas
00:31:46 pénétraient sur le territoire israélien pour commettre un massacre indicible,
00:31:50 des atrocités sur les civils.
00:31:52 1200 Israéliens ont été tués.
00:31:54 40 franco-israéliens faisaient partie des victimes.
00:31:57 250 personnes prises en otage.
00:31:59 Certaines ont été libérées, mais 136 sont toujours dans les mains
00:32:03 des terroristes, dont 3 Français.
00:32:06 Sur place, la vie des familles des otages s'est arrêtée le 7 octobre.
00:32:11 Des familles qui vivent dans une inquiétude permanente.
00:32:14 On va y revenir.
00:32:15 Notre envoyé spécial Thibault Marcheteau s'est rendu à Sderod.
00:32:18 Sderod, c'est la localité régulièrement visée par les roquettes du Hamas
00:32:22 et attaquée par les terroristes le 7 octobre.
00:32:25 Elle s'est vidé aujourd'hui de ses habitants.
00:32:27 L'un des symboles des attaques du 7 octobre, il y a maintenant 3 mois,
00:32:31 c'est la ville de Sderod, puisqu'ici plus de 45 personnes ont été tuées par le Hamas.
00:32:35 Et le symbole, c'est ce commissariat qui était dressé
00:32:38 et dont il ne reste plus aujourd'hui que des ruines.
00:32:41 Vous le voyez sur ces images de Fabrice Elsner.
00:32:43 Il y a 3 mois, 2 pick-up de terroristes du Hamas sont venus pour prendre d'assaut
00:32:49 ce commissariat. Ils ont réussi à rentrer avec notamment des armes automatiques,
00:32:53 des armes de guerre, mais aussi des lances-roquettes.
00:32:56 On voit encore des vestiges de la violence, des combats avec de nombreux impacts de balles
00:33:00 partout autour de ce commissariat qui a été entièrement rasé par le peuple israélien
00:33:06 par peur qu'il y ait encore des explosifs et des pièges à l'intérieur de celui-ci.
00:33:11 Depuis, de nombreuses personnes viennent se recueillir devant le commissariat.
00:33:14 Je vous propose de les écouter.
00:33:16 Ça ressemble à un cimetière géant. C'est impossible de comprendre ce qui s'est passé.
00:33:24 Parce que les personnes voulaient juste célébrer la vie dans un si bel endroit.
00:33:31 3 mois après les attaques, de nombreuses personnes ont décidé de fuir définitivement la ville.
00:33:39 Avant le 7 octobre, il y avait 35 000 personnes dans cette ville de Sderot.
00:33:43 Aujourd'hui, il ne sont que 6 000 à être revenus.
00:33:47 Un traumatisme encore très fort, on le comprend dans la commune de Sderot.
00:33:50 Le gouvernement israélien, dans le même temps, ces derniers jours,
00:33:53 qui fait face, Gabriel Cluzel, à la pression des familles des otages.
00:33:57 Et en même temps, il y a une question de survie aussi pour Israël.
00:34:03 Et on le voit, une équation très compliquée, d'autant que la chef de la diplomatie allemande
00:34:07 appelle à une opération militaire moins intensive.
00:34:10 On le sent, un soutien de la communauté internationale,
00:34:14 finalement moins fort aujourd'hui pour Israël.
00:34:17 Plus le temps passe, plus ça devient évidemment compliqué.
00:34:20 C'est une ligne de crête pour Israël qui, en effet, joue sa survie,
00:34:25 et nous le savons depuis le 7 octobre.
00:34:27 Mais qui en même temps, à ce talon d'Achille des otages,
00:34:32 dont il s'agit évidemment de préserver la vie, qui doit préserver.
00:34:36 Et en même temps, tout ce qui tourne autour des otages pose des questions.
00:34:40 Je vous rappelle que le grand chef Sinoir, le grand chef de celui qui est réputé
00:34:45 être le cerveau des attentats du 7 octobre, avait été relâché dans le cadre d'un échange d'otages,
00:34:51 je crois que c'était en 2011.
00:34:52 Donc à chaque fois qu'on fait ce genre d'échange, il y a aussi le risque pour Israël
00:34:58 de remettre en circulation des terroristes tout à fait mal intentionnés.
00:35:05 Donc il ne faudrait pas qu'ensuite ces individus-là se retournent contre Israël.
00:35:11 Tout cela est extrêmement compliqué.
00:35:13 Alors vous dites que le soutien international s'étiole.
00:35:16 Enfin, il y a certains soutiens qui ont un peu soutenu, comme la corde soutient le pendu.
00:35:20 Emmanuel Macron, pour être tout à fait franc, on n'a toujours pas bien compris
00:35:24 s'il soutenait, s'il ne soutenait pas.
00:35:26 Et parfois, la politique singulière de la France, et puis l'idée qu'il ne faudrait pas trop parler des otages
00:35:32 parce que ça ne leur rendrait pas service, en bondon.
00:35:35 Eh bien justement, on y vient, on accueille Louis-Marguerite, député Renaissance de Saône-et-Loire,
00:35:40 qui nous a rejoints.
00:35:41 Bonsoir, monsieur le député.
00:35:42 Effectivement, la posture d'Emmanuel Macron a interrogé beaucoup de Français.
00:35:47 On a beaucoup débattu autour de ce plateau.
00:35:50 Après trois mois de guerre entre Israël et les terroristes du Hamas,
00:35:55 quelle est aujourd'hui la posture diplomatique de la France, notamment concernant les otages ?
00:36:00 Parfois, on a le sentiment d'une certaine tièdeur, au fond.
00:36:03 Non, ce n'est pas comme ça qu'il faut voir le sujet.
00:36:06 D'abord, la politique de la France a toujours été constante, elle a été effectivement singulière
00:36:10 parce que la France, à la fois soutient Israël, dès le début, condamné très fermement le terrorisme.
00:36:14 Israël, d'ailleurs, est engagée dans une guerre qui est compliquée
00:36:16 parce qu'elle fait la guerre à une organisation terroriste, tout en essayant de préserver la vie des otages.
00:36:21 Donc c'est compliqué. Je ne suis pas un expert militaire,
00:36:23 mais on voit bien que c'est évidemment toute la complexité et tout le drame qu'on est en train de vivre.
00:36:27 Ensuite, s'agissant des otages, la France fait, comme toujours, tout son possible,
00:36:31 le maximum dans des discussions diplomatiques complexes,
00:36:33 par le biais notamment de la Jordanie, qui est un allié de la France, avec lequel on fait des opérations.
00:36:38 Également le Qatar, qui joue un rôle important.
00:36:40 On a vu que c'était là-bas que se sont jouées les premières libérations d'otages.
00:36:43 Donc évidemment, ces discussions sont confidentielles,
00:36:46 elles sont entre les ambassades, entre les différents ambassadeurs, les conseillers.
00:36:49 Donc c'est difficile forcément d'en parler.
00:36:51 D'ailleurs, je pense que personne autour de ce plateau n'a forcément toutes les clés de compréhension.
00:36:54 Donc ça, c'est évident.
00:36:55 Maintenant, évidemment, la France, non seulement elle soutient Israël dans sa lutte contre le terrorisme,
00:36:59 mais par ailleurs, elle appelle à, je ne sais pas si c'est un bon terme, mais en tout cas à une forme de modération,
00:37:05 et notamment d'essayer au maximum de préserver la vie des civils, par ailleurs innocents,
00:37:10 dans la bande de Gaza, comme ailleurs d'ailleurs.
00:37:12 Je rappelle qu'il y a aussi des roquettes qui sont tirées dans le nord d'Israël,
00:37:15 notamment par le Hezbollah libanais.
00:37:16 Donc on a bien cette difficulté, et je pense que c'est la voie que le président de la République
00:37:20 a essayé de porter lors de son déplacement, non seulement en Israël, mais aussi dans les autres pays arabes.
00:37:24 Nous allons peut-être voir les visages des trois concitoyens toujours pris en otage,
00:37:31 donc dans les mains des terroristes du Hamas, Ofer Kalderon, Oriane Hernandez et Oad Yalaomi.
00:37:38 Il y a également eu 40 franco-israéliens massacrés, toujours pas d'hommage.
00:37:43 Est-ce que vous l'attendez, cet hommage d'Emmanuel Macron ?
00:37:45 Et comment est-ce que vous expliquez qu'il tarde, au fond ?
00:37:49 Permettez-moi d'abord d'avoir une pensée pour les familles de nos compatriotes
00:37:55 qui ont été assassinées par les terroristes du Hamas,
00:37:58 et aussi une pensée pour nos compatriotes toujours retenus en otage.
00:38:02 C'est vrai qu'on peut se faire preuve d'impatience, s'étonner un peu de ce flou.
00:38:09 On se dit peut-être que le président Macron ne souhaite pas trop communiquer
00:38:13 pour ne pas entraver les négociations peut-être diplomatiques
00:38:19 qui devraient conduire à la libération d'otages.
00:38:21 Mais on peut aussi s'interroger de savoir s'il n'y a pas un genre d'autocensure,
00:38:26 voire de paralysie, parce que c'est vrai que le président Macron a manqué
00:38:31 au moment de la marche, de la lutte contre l'antisémitisme.
00:38:36 Le président Macron tarde aussi à présenter un hommage en la mémoire de ses victimes.
00:38:42 C'est vrai que cette situation de tâtonnement est plutôt surprenante.
00:38:46 En tout cas, je comprends les familles de nos compatriotes de confession juive
00:38:52 qui sont dans cette situation.
00:38:54 Je regrette aussi le silence de la majorité en ce qui concerne l'explosion des actes antisémites.
00:39:01 Je le rappelle, cinq semaines après l'attaque terroriste du 7 octobre,
00:39:07 c'était plus de 1500 actes antisémites qui ont lieu sur notre territoire.
00:39:11 Aujourd'hui, l'immense majorité de nos compatriotes de confession juive ont peur
00:39:15 quand ils se déplacent dans notre pays.
00:39:17 Et pas seulement, puisque en décembre dernier, regardez ce sondage de l'IFOP pour le CRIF.
00:39:23 Près de deux tiers des Français considéraient toujours l'objectif d'Israël d'éliminer le Hamas.
00:39:28 Les terroristes du Hamas étaient justifiés avec l'inquiétude forte, Edouard l'a volé,
00:39:33 d'une importation du conflit en France, qui montre que pour les Français,
00:39:39 l'affaire en France est aussi directement concernée par ce conflit.
00:39:42 Quelques jours après le 7 octobre, on parlait de guerre de civilisation.
00:39:46 Au fond, est-ce que ce terme aujourd'hui est toujours d'actualité ?
00:39:49 On a l'impression que l'opinion publique a oublié qu'une guerre, c'est dur, c'est long,
00:39:53 c'est beaucoup de souffrance et qu'en trois mois, l'opinion publique verse peu en peu,
00:39:58 dévie peu de plus en plus vers la Palestine, le soutien, l'empathie pour les Palestiniens.
00:40:04 Évidemment, on peut comprendre cette opinion, mais Israël, c'est un objectif,
00:40:08 c'est d'éradiquer le Hamas.
00:40:10 Donc évidemment, ça ne va pas se faire en deux semaines,
00:40:12 ça va se faire peut-être en quelques années et ça va s'enliser.
00:40:14 Aujourd'hui, on a une implantation du conflit en France.
00:40:17 C'est très dur aujourd'hui d'être juif en France, de porter une kippa,
00:40:20 de mettre une mezuzah sur ses portes et on le voit encore plus dans les facs françaises,
00:40:25 où les étudiants de confession juive ne peuvent pas apporter leur soutien à Israël
00:40:33 sous peine d'être ostracisés, excombinés, pointés du doigt.
00:40:36 Donc, toute cette importation-là montre déjà le poids de l'immigration.
00:40:40 Et on a vu, je ne sais pas si vous vous souvenez du sondage IFOP commandé il y a quelques semaines,
00:40:43 qui montrait que près d'un Français musulman sur deux considérait que les actes du Hamas
00:40:49 étaient des actes de résistance.
00:40:51 Un Français musulman sur cinq avait de la sympathie pour le Hamas.
00:40:55 Tout ça pour une fracture.
00:40:57 - Vous parlez des musulmans, mon cher Edouard, il n'y a pas que les musulmans,
00:41:00 il y a aussi certains députés, des députés notamment de la France insoumise.
00:41:03 Je me propose d'écouter justement Mathilde Panot, elle s'exprimait ce matin
00:41:06 pour condamner l'élimination du numéro 2 du Hamas,
00:41:10 qui a été éliminé sur le territoire libanais.
00:41:13 - Écoutez, si par exemple un criminel de guerre belge
00:41:17 ou quelqu'un qui aurait commis un acte de terroriste belge allait se cacher en plein Paris,
00:41:22 je ne serais pas très enthousiaste que la Belgique arrive avec des drones
00:41:26 pour tuer en plein Paris cette personne-là.
00:41:29 Ça ne marche pas comme ça.
00:41:31 - Le droit international n'y...
00:41:33 Non mais vous vous rendez compte, le Liban est un État souverain, monsieur Duhamel.
00:41:37 Et donc ça ne peut pas fonctionner comme ça.
00:41:39 - Et donc ça veut dire que vous condamnez le fait que ce membre du Hamas,
00:41:43 terroriste numéro 2, donc responsable des attaques du 7 octobre, ait été éliminé ?
00:41:47 Non mais la question est assez simple, Mathilde Panot.
00:41:49 - Je condamne le fait qu'Israël l'ait fait sur un État souverain,
00:41:52 effectivement parce que je ne suis pas d'accord avec le fait que Netanyahou,
00:41:57 le gouvernement d'extrême droite de Netanyahou, puisse aller comme ça
00:42:02 dans des pays à côté, qui ne sont pas les siens, mener des frappes comme il le faisait.
00:42:08 - Mathilde Panot, pardon, attendez, juste une seconde.
00:42:10 - L'exemple que je vous ai donné entre la Belgique et la France
00:42:13 fait comprendre à tout le monde que ce n'est pas possible.
00:42:15 - Je vais vous soumettre un autre exemple.
00:42:16 Oussama Ben Laden est éliminé par les États-Unis au Pakistan.
00:42:19 Le Pakistan est un État souverain.
00:42:21 Ça vous a choqué de la même manière ?
00:42:22 - Ecoutez, vous comprenez bien que dans le droit international,
00:42:25 ça ne peut pas fonctionner comme ça.
00:42:27 Ni la lutte contre le terrorisme, ni la question du droit international.
00:42:31 Donc on fait ça dans le cadre de droit international.
00:42:34 - Donc ça veut dire qu'il ne fallait pas le faire non plus ?
00:42:36 - Ecoutez-moi, si vous voulez éliminer quelqu'un,
00:42:38 vous le faites dans le cadre d'une coalition internationale
00:42:40 et déjà on peut discuter.
00:42:42 - Vous comprenez ce soutien à Paul Melun.
00:42:45 - C'est très intéressant parce qu'on ressent chez Mathilde Panot
00:42:49 un profond malaise dans cette affaire,
00:42:51 qu'il en vient à tenir après un développement plutôt laborieux,
00:42:54 enrobé d'une bêtise que je qualifierais d'abyssale.
00:42:58 Elle finit par nous dire finalement que le numéro 2 du Hamas
00:43:01 est à deux doigts de condamner le fait qu'on s'en soit pris à lui.
00:43:04 Je trouve que tout cela reflète une chose,
00:43:06 c'est que la France Insoumise,
00:43:08 et en tout cas la ligne de Mathilde Panot au sein de la France Insoumise,
00:43:10 est très mal à l'aise avec tout ce qui touche de près ou de loin au Hamas
00:43:14 et que la France Insoumise fait un amalgame
00:43:16 entre son électorat musulman et le Hamas.
00:43:19 Pensant que c'est eux les amalgameurs finalement,
00:43:21 que eux, si vous voulez, ces électeurs musulmans,
00:43:24 vont être solidaires des agissements des terroristes du Hamas.
00:43:27 Ils leur font là un bien vilain procès d'intention les Insoumis.
00:43:30 Donc je pense qu'ils se vautrent dans quelque chose d'extrêmement,
00:43:33 si vous voulez, dangereux,
00:43:35 et ça fait un peu écho à ce qui venait d'être dit à l'instant
00:43:37 sur la propagation du conflit.
00:43:39 Pensez que ce qui se passe, si vous voulez,
00:43:42 de l'autre côté de la Méditerranée
00:43:44 et ce qui se passe en ce moment au proche, au Moyen-Orient
00:43:47 et circonscrit à cette zone géographique,
00:43:49 c'est ne rien comprendre à la mondialisation,
00:43:52 c'est ne rien comprendre à l'ouverture des frontières
00:43:54 et c'est ne pas comprendre qu'aujourd'hui,
00:43:56 un conflit à Taïwan a des répercussions à Paris,
00:43:59 qu'un conflit au proche-Orient a des répercussions à Molenbeek, etc.
00:44:04 Donc si vous voulez, du moment qu'on a ouvert nos frontières,
00:44:06 du moment qu'on a désarmé tout ce qui faisait
00:44:09 les grands États-nations, les grandes puissances,
00:44:11 et bien après nous n'avons plus que nos yeux pour pleurer.
00:44:13 Donc je pense qu'il s'agit vraiment là, si vous voulez,
00:44:16 d'un grand mouvement de réflexion sur ce qu'est la puissance de la France.
00:44:19 Quelle puissance peut avoir la France
00:44:21 dans la négociation pour libérer les otages ?
00:44:23 Pourquoi est-ce le patron du Mossad et celui de la CIA
00:44:26 qui vont négocier pour les otages et pas un diplomate français ?
00:44:29 C'est toutes ces questions-là qu'on doit traiter
00:44:31 pour remettre en place, si vous voulez,
00:44:33 ressusciter la puissance de la France.
00:44:35 Mais c'est un chantier qui prendrait des décennies tellement on l'était déjà.
00:44:38 - Je voudrais réagir sur ce que vous venez de dire,
00:44:41 c'est-à-dire LFI a peur d'amalgamer les terroristes aux musulmans,
00:44:45 mais on pourrait se poser la question, mon cher Louis-Marguerite,
00:44:50 également concernant le ministère de la Culture,
00:44:55 puisque aujourd'hui, vous le savez, c'est les 9 ans des attentats de Charlie Hebdo.
00:44:58 Je vous propose de voir ce tweet, aujourd'hui par le ministère de la Culture.
00:45:04 "Le 7 janvier 2015, le siège de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo
00:45:07 subit une attaque meurtrière qui émeut toute la nation.
00:45:10 Quelques heures seulement après l'attentat,
00:45:12 le monde entier reprend trois mots en signe de solidarité.
00:45:16 Je suis Charlie."
00:45:17 Alors ce n'est pas une attaque meurtrière, c'est un attentat islamiste.
00:45:20 Et les choses ne sont pas nommées.
00:45:22 Alors est-ce qu'il y a la peur, justement, d'amalgamer ?
00:45:25 Nommons les terroristes, on sait très bien que les terroristes,
00:45:27 ce ne sont pas les musulmans.
00:45:28 - Bien sûr. Je pense que c'est vraiment une bien mauvaise polémique,
00:45:31 parce qu'il faut aussi lire le tweet de la ministre en charge de ce ministère,
00:45:36 Rima Abdoulmalak, qui, pour le coup, a bien utilisé le terme d'attentat.
00:45:39 - Attentat islamiste.
00:45:41 - Attentat islamiste.
00:45:42 Et je confirme, en s'agissant de ma position personnelle,
00:45:45 et évidemment celle du groupe Renaissance et du gouvernement,
00:45:47 qu'il s'agit bien d'un attentat de terroristes islamistes,
00:45:50 évidemment que nous condamnons avec la plus grande fermeté.
00:45:52 Il n'y a juste aucun doute là-dessus.
00:45:53 Il faut appeler les mots parce qu'ils le sont.
00:45:55 On est, puisque c'était le sujet juste avant,
00:45:57 habitués malheureusement aux déclarations aussi scandaleuses
00:46:00 que que rentes de Mme Pannot,
00:46:02 qui effectivement se croit au pays des bisounours,
00:46:04 comme si on allait demander l'autorisation à des terroristes,
00:46:06 si on pouvait effectivement aller tranquillement demander
00:46:09 s'ils étaient d'accord pour les affaiblir, etc.
00:46:11 Donc je rappelle que ce sont des gens
00:46:13 qui se fichent totalement du droit des conflits armés,
00:46:16 qui prennent en otage des enfants, des femmes enceintes,
00:46:19 des choses qu'on n'avait jamais vues,
00:46:21 des choses qui dépassent totalement l'entendement.
00:46:23 Donc évidemment nous condamnons avec la plus grande fermeté
00:46:25 et c'est ainsi qu'il faut dire les choses.
00:46:27 - Allez, on va marquer une très courte pause.
00:46:29 Dans un instant, je vous pose cette question.
00:46:31 Pierre Mosco ici doit-il démissionner ?
00:46:33 La polémique continue d'enfler,
00:46:36 vous le savez après la publication tardive
00:46:39 du rapport de la Cour des comptes sur l'immigration illégale.
00:46:42 Nous en débattons dans un instant.
00:46:44 Très courte pause, restez avec nous.
00:46:46 Soir Info Weekend, cela continue dans un instant.
00:46:49 De retour sur le plateau de Soir Info Weekend.
00:46:55 Bienvenue si vous nous rejoignez pour vous accompagner
00:46:57 jusqu'à minuit autour de ce plateau.
00:46:59 Edwige Diaz, Gabriel Cluzel, Louis Marguerite,
00:47:02 Paul Melin et Edouard Lavollée.
00:47:04 Dans un instant, on va revenir sur la polémique
00:47:07 après la publication tardive du rapport
00:47:09 de la Cour des comptes sur l'immigration illégale.
00:47:11 Pierre Mosco ici doit-il démissionner ?
00:47:13 Certains le demandent, je vous pose la question dans un instant.
00:47:15 Mais avant, il est 23h.
00:47:17 Maureen Vidal, c'est à vous le journal.
00:47:20 - Le suspense demeure toujours.
00:47:27 Une réunion à l'Elysée s'est tenue
00:47:29 entre Emmanuel Macron et Elisabeth Borne
00:47:31 afin d'évoquer des dossiers importants
00:47:34 concernant notamment le remaniement gouvernemental
00:47:37 qui pourrait avoir lieu en fin de semaine.
00:47:39 Pas de calendrier précis connu à ce jour.
00:47:41 En attendant que le chef de l'Etat passe en revue
00:47:44 ses options pour Matignon, Olivier Dussopt l'assure,
00:47:47 les ministres sont au travail.
00:47:49 Écoutez, il était l'invité du grand rendez-vous ce matin.
00:47:52 - Les choses sont très simples
00:47:54 quand on parle de remaniement, de remaniement potentiel
00:47:56 ou envisagé.
00:47:58 Être ministre est un honneur, c'est une responsabilité.
00:48:00 J'ai l'honneur de l'être depuis que le président de la République
00:48:02 l'a décidé en 2017.
00:48:04 Je ne le serai plus, je ne le suis plus.
00:48:06 C'est aussi simple que ça, ça vaut pour tout le monde.
00:48:08 Dans l'attente, la seule chose qui compte, c'est de travailler.
00:48:11 - Plusieurs préfectures ont activé le plan grand froid,
00:48:14 notamment celle du Haut-Rhin, de Meurthe-et-Moselle
00:48:18 ou du Cantal.
00:48:20 Face à la vague de froid qui traverse la France
00:48:22 dès aujourd'hui jusqu'à mardi,
00:48:24 des températures négatives sont prévues,
00:48:26 notamment mardi, sur une grande partie du territoire
00:48:28 en matinée, avec moins de 2 degrés à Paris
00:48:30 ou encore moins de 5 à Belfort.
00:48:32 40 départements sont placés en vigilance jaune,
00:48:34 grand froid dès demain.
00:48:36 Impossible jeudi noir pour la police nationale.
00:48:40 Ce 18 janvier, une dizaine de syndicats ont appelé
00:48:44 à la grève dont Alliance et Lunsa à la cause
00:48:46 les conditions de la mobilisation des forces de l'ordre
00:48:49 pour les JO 2024.
00:48:51 Congés, rémunérations ou encore charges de travail,
00:48:53 beaucoup d'interrogations demeurent.
00:48:55 Les précisions de Dunia Tangour.
00:48:58 Pas de congés pour les forces de l'ordre
00:49:00 durant les jeux olympiques 2024.
00:49:02 Une demande de trop qui a du mal à passer
00:49:05 pour un grand nombre de syndicats.
00:49:07 Silence radio face aux légitimes attentes
00:49:09 des agents du ministère de l'Intérieur.
00:49:11 Congés, paiement des heures supplémentaires,
00:49:14 primes JO, revalorisation salariale, missions,
00:49:17 tous concernés par les JO.
00:49:19 Le 18 janvier, tous mobilisés.
00:49:21 Pour rappel, le ministre de l'Intérieur,
00:49:23 Gérald Darmanin, souhaite une mobilisation maximale
00:49:26 des forces policières pour assurer la sécurité
00:49:29 lors des jeux.
00:49:31 Il seront plus de 30 000 policiers et gendarmes par jour
00:49:34 sur un mois complet avec un pic à 45 000.
00:49:37 Dans ce contexte, les congés d'été des policiers
00:49:40 seront réduits à deux semaines entre le 15 juin et le 15 septembre.
00:49:43 Aucun congé ne sera accordé entre le 24 juillet et le 11 août,
00:49:47 malgré l'attribution d'une prime conditionnée allant
00:49:50 de 500 à 1500 euros.
00:49:52 Les syndicats appellent à plus de garanties,
00:49:55 notamment sur le respect des congés,
00:49:57 mais aussi sur leur gratification.
00:49:59 Le ministre nous écrit enfin, mais rien de nouveau,
00:50:02 toujours trop de flou, toujours trop d'incertitude,
00:50:05 toujours ce manque de reconnaissance sociale et financière.
00:50:08 Pour l'heure, les discussions restent ouvertes,
00:50:10 puisqu'une réunion entre syndicats et ministres de l'Intérieur
00:50:13 est prévue mardi prochain.
00:50:16 Le secrétaire d'Etat américain, Anthony Blinken,
00:50:19 en visite en Israël et dans les pays du monde arabe.
00:50:22 Le but ? Éviter tout embrasement dans la région.
00:50:25 Blinken s'est entretenu avec le roi Abdallah II de Jordanie,
00:50:28 à Amman, qui réclame un cessez-le-feu immédiat.
00:50:31 Il a affirmé qu'il était impératif de maximiser
00:50:34 l'aide humanitaire à Gaza.
00:50:36 Le secrétaire d'Etat américain s'est ensuite rendu à Doha,
00:50:39 au Qatar, principal négociateur dans le conflit
00:50:42 entre Israël et le Hamas.
00:50:44 Enfin, tout juste trois mois après le début de la guerre
00:50:47 contre le Hamas, le Hezbollah libanais hante
00:50:50 les habitants des kibbouts du nord d'Israël.
00:50:53 Un dilemme les tourmente.
00:50:55 Regagner ou non leurs habitations frontalières du Liban ?
00:50:58 Reportage à Dafna, à quelques kilomètres
00:51:01 de la frontière libanaise.
00:51:03 Depuis ces trois mois de guerre,
00:51:06 seuls quelques groupes de soldats et de chahérans
00:51:09 parcourent les rues de ce kibbout, situé à quelques kilomètres
00:51:12 de la frontière libanaise.
00:51:15 À des kilomètres de là, les habitants de Dafna
00:51:18 se sont réfugiés et ignorent s'ils pourront un jour
00:51:21 regagner leurs kibbouts.
00:51:24 "Il ne semble pas qu'Israël puisse résoudre
00:51:27 la situation avec le Hezbollah.
00:51:30 Et je n'ai pas de grandes attentes à l'égard de l'ONU,
00:51:33 donc pour le moment, je suis un peu pessimiste
00:51:36 à l'idée d'y retourner."
00:51:39 Une inquiétude plane.
00:51:42 Que le Hezbollah ne pénètre dans le nord du pays
00:51:45 et ne prenne des gens en otage.
00:51:48 Mais une ville vidée de ses habitants,
00:51:51 cela pose des problèmes économiques.
00:51:54 "En ce moment, nous sommes à la saison
00:51:57 de la récolte des avocats et chaque matin,
00:52:00 l'armée nous dit combien de personnes
00:52:03 peuvent venir récolter.
00:52:06 Certains jours, personne n'est autorisé à venir.
00:52:09 C'est trop dangereux.
00:52:12 Et cela aura de graves conséquences pour l'économie.
00:52:15 Nous recevons une sorte de compensation
00:52:18 de la part du gouvernement que nous utilisons
00:52:21 et qui nous aide, mais cela ne pourra pas
00:52:24 continuer ainsi longtemps."
00:52:27 Pour certains, le choix est fait.
00:52:30 Ce couple d'octogénaires, tous deux enfants
00:52:33 des fondateurs du kibbouts de Dafna,
00:52:36 compte bien rentrer chez eux le plus vite possible,
00:52:39 et ils sont tous les jours à la maison.
00:52:42 - La polémique qui se poursuit après la publication
00:52:45 tardive du rapport de la Cour des comptes
00:52:48 sur l'immigration légale.
00:52:51 La Cour des comptes a publié un constat
00:52:54 bien amer sur la gestion de l'immigration
00:52:57 irrégulière.
00:53:00 Un document plein d'enseignements utiles
00:53:03 pour éclairer les Français
00:53:06 et les députés au moment de la loi immigration.
00:53:09 Pierre Moscovici, le patron de la Cour des comptes,
00:53:12 a décidé d'en reporter la publication.
00:53:15 Une publication prévue initialement le 13 décembre
00:53:18 en plein examen de la loi immigration.
00:53:21 Officiellement, je cite Moscovici,
00:53:24 "pour ne pas interférer dans les débats à l'Assemblée".
00:53:27 Des voix s'élèvent.
00:53:30 Laurent Wauquiez en tête pour demander la démission de Moscovici.
00:53:33 - La Cour des comptes nous précise les dernières déclarations
00:53:36 et puis on en parle ensuite.
00:53:39 - Des failles dans la lutte contre l'immigration irrégulière
00:53:42 et la publication d'un rapport volontairement retardé
00:53:45 par le président de la Cour des comptes,
00:53:48 un choix et un timing qui interroge
00:53:51 et que l'homme politique tente de justifier tant bien que mal.
00:53:54 - Qu'aurait-on dit si la Cour des comptes
00:53:57 avait publié son rapport entre la motion de rejet
00:54:00 et la démission de Moscovici ?
00:54:03 - Une position qui peine à convaincre.
00:54:06 Certains vont même jusqu'à demander à Moscovici
00:54:09 de prendre les dispositions nécessaires.
00:54:12 C'est le cas de Laurent Wauquiez,
00:54:15 président du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes.
00:54:18 - C'est un manquement grave à notre démocratie
00:54:21 et aux obligations constitutionnelles les plus élémentaires
00:54:24 qui s'imposent à la Cour des comptes.
00:54:27 - Mais Laurent Wauquiez n'est pas le seul à avoir réagi.
00:54:30 La décision de la Cour des comptes interpelle
00:54:33 à droite comme à gauche de l'échiquier politique.
00:54:36 Rachida Dati dénonce un acte antidémocratique du côté de LFI.
00:54:39 Les critiques de Thomas Porte sont également très vives.
00:54:42 - La démocratie française mérite mieux
00:54:45 que ces magouilles d'un autre âge.
00:54:48 C'est un mépris profond pour les citoyens et les élus.
00:54:51 - Si l'opposition dénonce un déni de démocratie
00:54:54 à la Cour des comptes, Pierre Moscovici assure pour sa part
00:54:57 avoir pris sa décision seul.
00:55:00 - La Cour des comptes est indépendante.
00:55:03 Elle est là pour éclairer les Français.
00:55:06 Cela interpelle le fait que ce rapport sur l'immigration
00:55:09 irrégulière ait été reporté pour éclairer les Français.
00:55:12 Il y a un problème de calendrier ?
00:55:15 - Non, je pense que ce n'est pas une très bonne polémique.
00:55:18 Elle est tellement indépendante qu'elle publie des rapports
00:55:21 qui ne mettent pas en valeur l'action du gouvernement.
00:55:24 Le premier président de la Cour des comptes,
00:55:27 Pierre Moscovici, aurait pu choisir de ne pas publier.
00:55:30 C'est aussi à leur choix.
00:55:33 C'est au choix des présidents de chambre et du premier président.
00:55:36 En général, ils le font.
00:55:39 Cela peut leur arriver de ne pas le faire.
00:55:42 Il peut y avoir des problèmes de calendrier.
00:55:45 C'est vrai que la question se posait.
00:55:48 Je comprends qu'il se soit posé la question.
00:55:51 Un rapport comme ça qui sort entre la motion de Rangel
00:55:54 et le vote à l'issue de la commission mixte paritaire,
00:55:57 cela aurait pu poser des questions.
00:56:00 S'il l'avait publié, on se serait dit
00:56:03 que cela n'influe pas le débat.
00:56:06 Par ailleurs, le débat avait été nourri par d'autres rapports.
00:56:09 Il y a eu l'examen de la commission des lois.
00:56:12 Il y a eu des éléments pour voter ce texte.
00:56:15 Cela n'empêche pas de le publier.
00:56:18 La question se posait.
00:56:21 S'il assume sa décision, cela me paraît très excessive
00:56:24 d'appeler à sa démission.
00:56:27 - Edwige Diaz, vous appelez à la démission de Pierre Moscovici ?
00:56:30 - Même si j'appelais à sa démission,
00:56:33 je ne changerais pas grand-chose.
00:56:36 Ce week-end, j'ai assisté à de nombreuses cérémonies de vœux
00:56:39 sur ma circonscription.
00:56:42 Les gens m'en ont parlé de cette affaire
00:56:45 parce qu'ils m'ont fait part de leur indignation.
00:56:48 Ils ont fait des recherches sur Internet
00:56:51 et ont vu que le budget de la Cour des comptes
00:56:54 était de plus de 200 millions d'euros par an.
00:56:57 La Cour des comptes est là pour éclairer le débat,
00:57:00 les citoyens et les parlementaires.
00:57:03 Ils se sont dit que c'est à quoi servent les financements
00:57:06 de la démission si finalement, elles retardent ces publications.
00:57:09 Il y en a d'autres qui ont été interrogatifs
00:57:12 quant au report de cette publication
00:57:15 parce que le président de la Cour des comptes
00:57:18 est nommé par le président de la République.
00:57:21 En l'occurrence, M. Moscovici a été nommé par M. Macron.
00:57:24 C'est vrai qu'on sait que la Macronie est assez mal à l'aise
00:57:27 avec la loi immigration.
00:57:30 - Vous croyez que le chef de l'Etat aurait soufflé
00:57:33 de ce retard ?
00:57:36 - J'explique ce qu'on m'a dit ce week-end.
00:57:39 Il y a des personnes qui m'ont dit que c'est vrai
00:57:42 qu'on peut s'interroger sur les liens que pourrait entretenir
00:57:45 M. Moscovici et M. Macron.
00:57:48 - Le dernier point qui m'a été soulevé aussi ce week-end,
00:57:51 c'est que les Français n'ont pas oublié
00:57:54 que M. Moscovici est un ancien ministre socialiste
00:57:57 et donc comme tout socialiste, il est fâché
00:58:00 de faire des projets relatifs à l'immigration.
00:58:03 Peut-être qu'il n'avait pas envie de dévoiler le coût faramineux
00:58:06 de l'immigration, parce que c'est exactement ce que dénonce
00:58:09 le Rassemblement national, c'est-à-dire que l'immigration massive,
00:58:12 anarchique et surtout illégale coûte très cher dans notre pays.
00:58:15 - On ne peut pas suspecter le président de la République
00:58:18 ou quelques mimes que ce soit
00:58:21 d'avoir soufflé à M. Moscovici l'idée
00:58:24 qu'il fallait décaler la publication de ce rapport.
00:58:27 D'ailleurs, il y a un certain nombre de rapports qui ne nous sont pas favorables
00:58:30 parce qu'ils critiquent, etc. Et tant mieux,
00:58:33 parce que c'est bien qu'il y ait des avis contraires et qu'ils s'expriment.
00:58:36 Ensuite, vous avez rajouté, et ça je n'ai pas l'impression que c'était des éléments
00:58:39 qui venaient de votre circonscription, qu'on n'était pas à l'aise avec la loi immigration.
00:58:42 Moi je l'ai votée, comme beaucoup de mes collègues, et on est très à l'aise avec elle.
00:58:45 - Il y en a quand même juste 62 qui n'ont pas voté en faveur de la loi immigration.
00:58:48 - En l'occurrence, elle a été adoptée. - C'est pas le sujet chez vous.
00:58:51 - Il y en a 62 qui n'ont pas voté pour elle. - Et on a été très majoritaire dans le groupe à l'avoir votée.
00:58:54 - Un quart n'a pas voté. - Une fois qu'on a dit ça.
00:58:57 Donc non, c'est pas vrai. La question pouvait se poser, objectivement.
00:59:00 Ça aurait pu interférer dans le débat, dans un sens comme dans un autre.
00:59:03 Je pense que c'est légitime et sain qu'il se soit posé la question.
00:59:06 Maintenant, je ne vais pas prendre sa défense, il s'est défendu tout seul.
00:59:09 À nouveau, c'est très largement excessif d'appeler ça.
00:59:12 - Mais est-ce qu'il n'y a pas une question symbolique, au fond, Paul Melun,
00:59:15 que ça influe ou pas sur le débat ? D'ailleurs, le 13 décembre, vous aviez voté
00:59:18 pour la question de nos rejets au Rassemblement national.
00:59:21 La publication du rapport était prévue le 13 décembre.
00:59:24 Ça n'aurait pas forcément changé quelque chose, en tout cas au sein de l'hémicycle,
00:59:27 mais d'un point de vue symbolique pour les Français,
00:59:30 parce qu'il sert aussi à éclairer les Français à ce rapport. C'est ça qui cloche aussi.
00:59:33 - C'est beaucoup plus grave qu'une question de symbole. C'est une question de transparence.
00:59:36 Toute grande démocratie digne de ce nom est dotée d'institutions,
00:59:39 dans la plupart des pays qui sont des démocraties libérales dans le monde,
00:59:42 de l'équivalent d'une cour des comptes, une cour des comptes qui est censée,
00:59:45 si vous voulez, être un grand organe indépendant, c'est encore mieux,
00:59:48 qui vient, si vous voulez, émettre des rapports très utiles,
00:59:51 qui viennent éclairer autant les dirigeants politiques que les citoyens.
00:59:54 Donc la cour des comptes est un creuset de la démocratie.
00:59:57 Et en agissant de la sorte, Pierre Moscovici commet un acte,
01:00:01 alors peut-être l'a-t-il fait de son propre chef,
01:00:04 qui est un acte que je trouve très dangereux pour la démocratie.
01:00:07 C'est un profond déni de démocratie. Imaginez, vous avez cet homme
01:00:10 qui a en lui, en sa possession, des informations très importantes,
01:00:13 éminemment importantes, pour éclairer le débat public français.
01:00:16 Au contraire, le fait que ce soit dans un débat parlementaire
01:00:19 aurait dû le pousser à donner ces informations,
01:00:22 pour que la décision soit éclairée de la part des parlementaires
01:00:25 qui vont voter ce texte et de cette grande agora qu'est l'électorat,
01:00:28 pour que les gens se disent "eh bien, que se passe-t-il dans mon pays
01:00:31 avec l'immigration ?" Mais de quoi Pierre Moscovici est-il le nom ?
01:00:34 Il est le nom, sa carrière le montre assez bien,
01:00:37 de la social-démocratie, social-libérale, c'est ce dont on parlait tout à l'heure
01:00:40 avec Philippe Brun, d'un social-libéralisme qui s'effort bien
01:00:43 à accommoder de l'immigration massive et qui ne veut pas que les Français
01:00:46 sachent, si vous voulez, les errements que cause l'immigration massive
01:00:49 sur notre système. Et donc, il se comporte, si vous voulez,
01:00:52 en petit reteneur d'informations et à mon avis,
01:00:55 je ne suis vraiment pas du genre à appeler à la démission, parce que souvent
01:00:58 ça m'agace et je trouve ça grandiloquent, mais là, si vous voulez,
01:01:01 un acte pareil, un tel déni de démocratie, Laurent Wauquiez
01:01:04 et Rachida Thiavait raison, devrait le pousser à démissionner
01:01:07 de lui-même, bien sûr. - Edouard, l'avôlé, un grave déni
01:01:10 de démocratie, finalement, ce report du rapport
01:01:13 de la Cour des comptes ? - Oui, le mot ne me paraît pas
01:01:16 galvaudé, parce que finalement, un rapport c'est fait pour quoi ?
01:01:19 C'est fait pour être disséqué, décortiqué, étudié, pour éclairer,
01:01:22 vous l'avez dit, et aujourd'hui, ce rapport, on s'est rendu compte
01:01:25 qu'il n'est pas enterré, il a été reporté, retardé, et donc finalement,
01:01:28 il dit "j'ai pas voulu influencer, interférer dans le débat".
01:01:31 Le sous-texte, c'est "il n'a pas voulu encourager l'extrême droite,
01:01:34 donner du grain à moudre à l'extrême droite".
01:01:37 Donc on a toujours ce vieux réflexe pavlovien d'une gauche, d'un socialiste,
01:01:40 qui ne veut pas donner du grain à moudre à un parti
01:01:43 qu'il estime infréquentable, il établit un barrage olfactif,
01:01:46 et finalement, Pierre Moscovici, c'est le technocrate parfait
01:01:49 de base, c'est-à-dire qu'il a des vieux réflexes, comme ça,
01:01:52 bureaucratiques, englués dans des procédures, et aujourd'hui,
01:01:55 le report de ce rapport-là, montre qu'il est toujours
01:01:58 dans un vieux logiciel du vieux monde, que les Français n'en veulent plus.
01:02:01 - Il peut y avoir un côté paradoxal aussi, Gabriel Puzel,
01:02:04 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, beaucoup de Français ont pu prendre connaissance
01:02:07 de ce rapport, avec cette polémique, finalement.
01:02:10 - C'est ça, ils ne voulaient pas qu'on en parle,
01:02:13 ça s'appelle l'effet stressant, tout le monde en parle.
01:02:16 Il a montré trois choses, Pierre Moscovici, que finalement,
01:02:19 il pense que la Cour des Comptes ne sert pas à grand-chose,
01:02:22 parce que ces rapports, on peut s'asseoir dessus,
01:02:25 et tout le monde peut débattre sur un sujet sans que les rapports
01:02:28 de la Cour des Comptes intéressent, visiblement,
01:02:31 parce qu'en creuse, ce qu'il explique, que je publie mon rapport après,
01:02:34 ça n'a pas d'importance, il n'y a pas d'utilité de la Cour des Comptes.
01:02:40 Il montre qu'il considère que les Français sont des enfants,
01:02:43 parce que les Français ne sont pas capables d'avoir connaissance
01:02:47 de la réalité, ils sont trop immatures pour décider
01:02:52 de façon sereine et lucide, donc c'est un mépris des Français.
01:02:57 Et troisième chose, il dit que la Cour des Comptes, c'est sa chose,
01:03:01 parce que c'est lui qui décide, il est le maître tout puissant.
01:03:04 Il le dit d'ailleurs, il dit "j'ai décidé seule,
01:03:07 donc j'ai décidé que ce rapport serait livré après".
01:03:12 - Et il n'est élu par personne, on peut le rappeler aussi,
01:03:15 et il est payé par les Français.
01:03:17 - Il est élu par quelqu'un, on peut s'en souvenir,
01:03:19 et ce quelqu'un, c'est le président de la République.
01:03:21 Ça m'amuse beaucoup de voir, du reste dans son argumentaire,
01:03:24 "oui ça aurait été ennuyeux pour l'indépendance des pouvoirs".
01:03:27 Là, nous sommes au cœur du sujet, et de fait,
01:03:29 on peut sérieusement se poser la question de l'indépendance.
01:03:32 Pierre Moscovici a été nommé par le président Macron,
01:03:34 et il l'a soutenu pendant ses campagnes électorales.
01:03:38 C'est vrai que tout cela est très mauvais,
01:03:41 parce que ça alimente le doute pour tous les autres sujets.
01:03:44 Les Français peuvent se dire "mais quel autre rapport est caché,
01:03:49 qu'a décidé d'occulter Pierre Moscovici ?"
01:03:53 Tout cela est très préjudiciable pour la vie politique.
01:03:59 Non, il déciderait de démissionner, qu'il en sortirait grandi.
01:04:05 - Je ne sais pas si la Cour des comptes a prévu
01:04:08 de publier un rapport sur les squats.
01:04:10 En tout cas, on va vous en parler avec cette histoire.
01:04:13 C'est l'exaspération d'un agriculteur du Var
01:04:16 face aux squatters installés sur son terrain.
01:04:19 Il a tenté de les déloger lui-même
01:04:22 avec un tractopelle.
01:04:24 C'est une opération spectaculaire.
01:04:26 Il a été soutenu par un groupe de voisins.
01:04:29 La justice lui avait donné raison à ce propriétaire en août.
01:04:32 Mais depuis, il ne s'est rien passé.
01:04:34 Face à cette lenteur administrative,
01:04:37 il y a ce risque derrière cette affaire
01:04:40 de voir des Français se faire justice eux-mêmes.
01:04:43 Un risque peut-être grandissant, on en parle dans un instant.
01:04:46 Mais avant, on va voir le récit de Goderich Bey.
01:04:50 - Aux grands mots, les grands remèdes.
01:04:53 Depuis avril, un Algérien de 32 ans s'est installé
01:04:56 sans autorisation dans un cabanon abandonné.
01:04:59 Aucun propriétaire ne peut donc légalement demander son expulsion.
01:05:03 Une situation attenable pour le propriétaire d'un camping
01:05:06 situé tout autour.
01:05:08 Le squatter profite des infrastructures
01:05:10 et multiplie les nuisances.
01:05:12 - Il reçoit des collègues maintenant.
01:05:14 L'eau, il vient chez moi parce qu'il n'y en a pas.
01:05:16 J'ai un bloc sanitaire sur lequel il y a de l'eau chaude
01:05:18 pour les quelques clients que j'ai.
01:05:20 Du coup, il profite de tout ça.
01:05:22 Il me pourrit sur les toilettes, il circule dans le camping,
01:05:24 il garde les voitures, il reçoit des collègues,
01:05:26 il fait tout ça. Moi, ça ne me plaît pas.
01:05:28 - Le squatter a été placé sous au QTF
01:05:30 après avoir menacé le propriétaire du camping de l'égorger.
01:05:33 Mais il n'a toujours pas été expulsé.
01:05:35 - Je ne supporte pas que personne ne s'occupe de moi.
01:05:38 Le maire a saisi, j'ai fait des courriers,
01:05:40 les adjoints aussi, l'urbanisme, tout le monde m'ignore.
01:05:43 Moi, j'ai pris la colère, avec mon tactopelle,
01:05:45 j'ai tout déménagé et j'ai essayé de casser le cabanon.
01:05:48 La gendarmerie et la police sont arrivées trop vite
01:05:50 et je n'ai pas eu le temps d'en faire en plus de dégâts.
01:05:52 Le souci, c'est que maintenant, c'est la trêve hivernale
01:05:54 et j'attends qu'on soit terminé tout ça.
01:05:56 - Une fois la trêve hivernale achevée,
01:05:58 le 31 mars prochain, le propriétaire du camping
01:06:01 était terminé à se débarrasser de son voisin
01:06:04 avec ou sans l'aide de la justice.
01:06:06 - Edwige Yass, qu'est-ce qu'elle révèle cette affaire ?
01:06:11 Selon vous, il y a un constat.
01:06:12 Ce squatter était sous au QTF,
01:06:14 il n'y a rien à faire ni dans ce cabanon
01:06:16 ni sur le territoire français.
01:06:18 L'agriculteur avait alerté sur la situation.
01:06:21 Ses requêtes sont laissées lettres mordes.
01:06:24 Qu'est-ce que cela vous révèle ?
01:06:26 - La situation révèle l'exaspération des honnêtes gens
01:06:30 et en l'occurrence de quelqu'un qui travaille,
01:06:32 un chef d'entreprise,
01:06:34 face à une immigration massive, incontrôlée,
01:06:38 face à une lâcheté de la part de notre gouvernement
01:06:44 et même de M. Macron, il faut le dire,
01:06:47 cette majorité macroniste qui n'est pas là
01:06:50 pour les défendre, pour les protéger.
01:06:52 Je crois qu'il y a 70% des Français
01:06:54 qui ne font pas suffisamment confiance en la justice.
01:06:56 Et là, c'est typiquement le cas.
01:06:58 Vous avez un patron de petite entreprise
01:07:00 qui a alerté les pouvoirs publics
01:07:02 et qui est totalement abandonné
01:07:04 par non seulement quelqu'un qui est un délinquant,
01:07:06 mais qui en plus est étranger,
01:07:08 qui en plus est sous UQTF et vraisemblablement,
01:07:10 d'après votre reportage,
01:07:12 qui serait peut-être assez proche des thèses islamistes.
01:07:14 Donc ça fait quand même beaucoup.
01:07:16 Pour le coup, on aurait peut-être voulu entendre M. Darmanin.
01:07:18 Et au lieu que M. Darmanin tweete,
01:07:20 il ferait mieux d'agir.
01:07:22 Et clairement, la place de cet Algérien
01:07:24 placé sous UQTF
01:07:26 qui menace d'égorger ce patron de camping,
01:07:28 sa place, c'est dans l'avion.
01:07:30 - Il y a aussi effectivement la question
01:07:32 de la lenteur de l'application
01:07:34 des décisions administratives
01:07:36 ou des décisions de justice.
01:07:38 Mais peut-être, avant Louis Marguerite,
01:07:40 puisque Edwige Diaz a pointé du doigt
01:07:42 l'inaction du gouvernement.
01:07:44 - Oui, mais on est habitué à ce genre d'anathème,
01:07:46 à l'inaction du gouvernement, de la majorité,
01:07:48 comme si on n'avait rien fait.
01:07:50 On a voté une loi pour renforcer les sanctions
01:07:52 et réduire les délais.
01:07:54 Parce que vous avez raison,
01:07:56 c'est la question du délai.
01:07:58 Peut-être c'est le seul mot que je partage
01:08:00 avec ma collègue.
01:08:02 Les gens m'en parlent beaucoup.
01:08:04 Heureusement, ça n'arrive pas tout le temps.
01:08:06 Ça m'arrive dans ma circonscription.
01:08:08 J'ai vu le cas d'un chef d'entreprise
01:08:10 il y a quelques mois, qui dans un local
01:08:12 s'est fait squatter.
01:08:14 Heureusement, ils ont réussi à le faire sortir.
01:08:16 Je comprends totalement l'exaspération
01:08:18 de cette personne
01:08:20 qui a sans doute alerté les pouvoirs publics.
01:08:22 On a pris des premières mesures
01:08:24 par ces réductions de délai.
01:08:26 Peut-être que ça ne suffit pas.
01:08:28 C'est peut-être les retours d'expérience
01:08:30 qui sont les plus importants.
01:08:32 Je ne connais pas le dossier dans le détail.
01:08:34 Il faudrait voir.
01:08:36 Je n'ai pas de doute que tous les préfets
01:08:38 et les directeurs de cabinet
01:08:40 font un travail extraordinaire.
01:08:42 C'est peut-être pas le sujet du soir.
01:08:44 Mais les OQTF, un certain nombre de pays
01:08:46 ne nous les reconnaissent pas.
01:08:48 Je veux bien qu'on puisse dire
01:08:50 "la placer dans l'avion,
01:08:52 la police aux frontières,
01:08:54 elles font le travail".
01:08:56 Sauf que quand on n'a pas les laissés passer consulaires,
01:08:58 des journées entières,
01:09:00 et ce n'est pas nous,
01:09:02 c'est les services préfectoraux
01:09:04 qui sous instruction du ministre,
01:09:06 veulent le faire,
01:09:08 ils n'y arrivent pas.
01:09:10 Il faut mettre tous les moyens en œuvre
01:09:12 pour que ceux qui n'ont rien à faire
01:09:14 sur notre territoire soient expulsés.
01:09:16 C'est ce qu'on a voulu faire avec la loi de migration.
01:09:18 Dans les faits, c'est des questions
01:09:20 de relations diplomatiques avec les pays.
01:09:22 Pourquoi, Gabriel Cluzel,
01:09:24 c'est si difficile de faire appliquer
01:09:26 la loi de migration aux frontières ?
01:09:28 Il y a une réaction très rapide.
01:09:30 Et d'autres cas, ceux qui pourrissent
01:09:32 la vie des quotidiens,
01:09:34 on a entendu cet agriculteur.
01:09:36 Pourquoi c'est aussi lent aujourd'hui ?
01:09:38 Pourquoi il y a ce décalage
01:09:40 entre la réalité des Français
01:09:42 et les décisions administratives ?
01:09:44 C'est lent et c'est même pire que ça.
01:09:46 Ce monsieur-là, s'il avait,
01:09:48 je ne sais pas, blessé malencontreusement
01:09:50 le squatter en agissant,
01:09:52 c'est lui qui aujourd'hui serait en prison.
01:09:54 En septembre 2022, il y a quand même
01:09:56 un squatter qui a réussi à faire condamner
01:09:58 un propriétaire parce qu'il s'était blessé
01:10:00 avec un garde-corps.
01:10:02 On vit au pays des fous,
01:10:04 on vit entre UNESCO et Kafka.
01:10:06 C'est quand même le sentiment
01:10:08 de beaucoup de Français.
01:10:10 Et cette affaire de squatt,
01:10:12 ça fait X fois qu'on me dit
01:10:14 que ça va être résolu.
01:10:16 Il y a eu la loi Wargon qui devait tout régler.
01:10:18 Et puis après, il n'y a eu rien réglé.
01:10:20 Il y a eu une nouvelle loi qui,
01:10:22 qui a changé la face du monde
01:10:24 et il ne s'est encore rien passé.
01:10:26 Il y a aussi une philosophie générale
01:10:28 autour de la propriété.
01:10:30 Il y a aussi, c'est-à-dire que,
01:10:32 vous savez, vous parliez d'OccuTef,
01:10:34 vous disiez qu'il n'avait rien à faire là
01:10:36 et puis il n'avait rien à faire
01:10:38 sur le territoire français.
01:10:40 Mais le principe même de la personne
01:10:42 sous OccuTef, c'est un squatter
01:10:44 sur le territoire français
01:10:46 dont on n'arrive pas, finalement,
01:10:48 à venir à bout.
01:10:50 C'est triplement insupportable.
01:10:52 Premièrement, parce qu'il y a un squatter.
01:10:54 Deuxièmement, parce qu'il est sous OccuTef.
01:10:56 Et troisièmement, parce que
01:10:58 les Français qui seraient tentés
01:11:00 de se faire justice eux-mêmes,
01:11:02 je vous garantis qu'on va trouver une solution.
01:11:04 Ça sera plus compliqué,
01:11:06 il n'y aura aucun problème.
01:11:08 On va les mettre en prison
01:11:10 ou on va les faire condamner très rapidement.
01:11:12 Et cette triple injustice,
01:11:14 de toute façon,
01:11:16 je pense que vous vous en conviendrez avec moi,
01:11:18 si ce gouvernement
01:11:20 ne parvient pas à en venir à bout,
01:11:22 eh bien,
01:11:24 évidemment, tout ce
01:11:26 camp-là sera balayé
01:11:28 aux prochaines élections, parce que c'est devenu
01:11:30 insupportable, proprement
01:11:32 insupportable pour les Français.
01:11:34 Vous parliez de dernier point, juste pour revenir,
01:11:36 sur ce point, nous n'avons
01:11:38 pas de laissé-passé consulaire,
01:11:40 c'est compliqué. Mais vous savez très bien
01:11:42 que ce sont des pays, par exemple, avec lesquels nous avons des
01:11:44 programmes de coopération, auxquels nous donnons
01:11:46 de l'argent. Nous avons donc bien
01:11:48 des moyens de faire pression. Pourquoi
01:11:50 eux seuls nous tiendraient
01:11:52 par le bout du nez, alors que finalement,
01:11:54 souvent, nous les finançons ?
01:11:56 Ça paraît complètement fou d'opposer
01:11:58 aux Français cette affaire
01:12:00 des laissés-passés consulaires. On nous dit "les autres pays
01:12:02 ne sont pas gentils, nous on voudrait bien les expulser,
01:12:04 mais ils ne sont pas gentils, ils ne veulent pas
01:12:06 nous délivrer des laissés-passés consulaires".
01:12:08 C'est pas ce que j'ai dit, vous avez caricaturé
01:12:10 à l'extrême mes propos.
01:12:12 D'abord, je n'ai pas dit que c'était une situation
01:12:14 satisfaisante, j'ai commencé par dire que ça rendait
01:12:16 dingue les gens, je ne peux pas être plus clair.
01:12:18 Évidemment que ce n'est pas une situation normale
01:12:20 et qu'il faut mettre tous les moyens en œuvre.
01:12:22 J'ai même dit qu'on avait voté une loi
01:12:24 en 2023, en avril
01:12:26 2023, pour renforcer les sanctions sur les
01:12:28 squatteurs, ce qui est différent des UQTF, mais sur les squatteurs
01:12:30 et pour réduire les délais de justice
01:12:32 quand c'était possible. J'ai même dit que
01:12:34 si ça ne suffisait pas, moi j'étais favorable et je suis sûr que
01:12:36 d'autres collègues de la majorité le seront aussi,
01:12:38 pour aller plus loin. Encore une fois,
01:12:40 là où peut-être le seul point que je partage avec vous,
01:12:42 c'est de se dire qu'au fond, tant qu'on n'a pas mis
01:12:44 tous les moyens en œuvre pour essayer de régler ce type de problème,
01:12:46 effectivement, vous avez raison, on ne sera pas
01:12:48 face à nos responsabilités. Maintenant,
01:12:50 on ne peut pas, à l'inverse, nous accuser d'une part
01:12:52 de ne rien faire, de considérer que tout va bien
01:12:54 parce que ce n'est pas ce que j'ai dit, et troisièmement
01:12:56 de dire qu'on était dans l'angélisme en expliquant
01:12:58 qu'il n'y avait rien à faire sur les UQTF. Évidemment qu'il faut
01:13:00 les améliorer les UQTF. D'abord, elles se
01:13:02 sont améliorées parce qu'elles étaient à 10 à 20%
01:13:04 pendant la crise Covid, on sait pourquoi,
01:13:06 et maintenant elles sont quasiment passées à 50 et 60%
01:13:08 sur les pays du Maghreb et peut-être un peu
01:13:10 moins sur d'autres pays. Je n'ai pas dit que c'était satisfaisant,
01:13:12 j'ai donné un certain nombre d'éléments d'explication
01:13:14 pour dire que ce n'était pas aussi simple que ce qu'on pouvait dire
01:13:16 en prenant quelques slogans un peu simplistes.
01:13:18 Mais il y a la question de l'application aussi, parce que c'est
01:13:20 vrai qu'une fois que le document est signé,
01:13:22 ça ne fait pas une application,
01:13:24 l'application de la peine
01:13:26 ou de la sanction, c'est peut-être là aussi le problème,
01:13:28 Edwige Diaz.
01:13:30 Je voulais juste revenir,
01:13:32 vous nous dites, bon alors, c'est pas,
01:13:34 nous on voudrait bien les renvoyer, comme vous l'avez souligné,
01:13:36 mais ce sont les vilains
01:13:38 pays qui ne veulent pas les récupérer. Pardon, mais là,
01:13:40 en l'occurrence, on parle d'un Algérien.
01:13:42 Nous, on vous a proposé au Rassemblement National des solutions
01:13:44 pour améliorer
01:13:46 la délivrance de ces laissés-passer
01:13:48 constulaires. J'aurais aimé que
01:13:50 votre groupe vote, par exemple,
01:13:52 la rupture des accords franco-algériens.
01:13:54 C'était il n'y a pas longtemps à l'Assemblée Nationale.
01:13:56 Vous n'avez pas voté en faveur de cette proposition.
01:13:58 On vous a proposé de
01:14:00 conditionner l'aide au développement que l'on
01:14:02 envoie à ces pays, au fait
01:14:04 qui nous délivrent des laissés-passer consulaires.
01:14:06 Ça non plus, vous ne l'avez pas mis en place.
01:14:08 On vous a aussi proposé de
01:14:10 taxer les envois d'argent
01:14:12 à ces pays dès lors qu'ils étaient
01:14:14 réticents à délivrer les laissés-passer
01:14:16 consulaires. Là non plus, vous n'étiez pas au rendez-vous.
01:14:18 Et enfin, il y a un autre moyen
01:14:20 qui nous permettrait d'exercer une pression sur ces pays.
01:14:22 C'est la délivrance des visas étudiants.
01:14:24 Je veux dire, on reçoit
01:14:26 quasiment 100 000 étudiants par an
01:14:28 avec un nombre important d'étudiants
01:14:30 algériens. Et là non plus, vous ne mettez pas ça
01:14:32 dans la balance. Donc clairement, si on ne peut pas
01:14:34 expulser avec beaucoup de facilité
01:14:36 les délinquants étrangers
01:14:38 de nationalité algérienne, c'est
01:14:40 vraiment, désolé de vous le dire comme ça, mais parce que
01:14:42 vous n'y mettez pas du vôtre.
01:14:44 Je peux répondre juste sur le sujet.
01:14:46 D'abord, ce n'était pas une proposition de revenir sur
01:14:48 le traité, parce que c'est une proposition de résolution.
01:14:50 Comme vous savez, ce n'est pas le Parlement qui sera...
01:14:52 Vous ne l'avez pas proposé dans le programme présidentiel.
01:14:54 Je vais préciser pour être un peu précis dans le débat, mais c'est important de le dire.
01:14:56 Non, mais je vais vous répondre sur le fond.
01:14:58 Il se trouve que, juste
01:15:00 pour arrêter quelques secondes là-dessus,
01:15:02 c'est le seul traité dont il n'est pas prévu
01:15:04 ce qui se passe si une des parties, c'est-à-dire la France
01:15:06 ou l'Algérie, sort du traité. C'est comme ça.
01:15:08 C'était un traité de 68.
01:15:10 Et donc, ce qui est probable, c'est que
01:15:12 si la France décide, elle a le droit de le faire,
01:15:14 de sortir unilatéralement de ce
01:15:16 traité, on devrait revenir à ce qui se passait
01:15:18 après les accords d'éviron de 62, c'est-à-dire
01:15:20 une libre circulation sans visa entre nos
01:15:22 deux pays. Je ne suis pas totalement persuadé que c'est
01:15:24 ce que nos concitoyens attendent de nous.
01:15:26 Ça, c'est le deuxième élément. Le troisième élément,
01:15:28 je ne dis pas que c'est simple et je ne dis pas qu'on aura tout résolu,
01:15:30 c'est que si effectivement on sort unilatéralement
01:15:32 de ce traité, encore une fois, on aurait le droit de le faire,
01:15:34 c'est une prérogative d'ailleurs plutôt du président de la République,
01:15:36 eh bien, il est quand même assez
01:15:38 peu probable que les autorités
01:15:40 algériennes souhaitent continuer à collaborer en termes
01:15:42 de lutte contre le terrorisme, parce que ça c'est un vrai sujet
01:15:44 quand même, et par ailleurs nous reprennent les ressortissants
01:15:46 sous au QTF qui sont a priori
01:15:48 des gens qui sont assez peu recommandables et qu'on n'a pas envie
01:15:50 de garder chez nous. Donc voilà, je dis pas...
01:15:52 Peut-être pour clore sur cette question
01:15:54 du squat, Édouard l'a volé,
01:15:56 on va revenir, est-ce qu'il n'y a pas
01:15:58 finalement aujourd'hui un risque
01:16:00 que face à cette lenteur
01:16:02 administrative, cette lenteur de la justice,
01:16:04 ou alors face à des décisions qu'on ne comprend pas toujours,
01:16:06 eh bien, les Français, comme cet agriculteur,
01:16:08 finissent par se faire justice
01:16:10 eux-mêmes. Est-ce qu'aujourd'hui c'est un risque grandissant ?
01:16:12 Oui, il y a la tentation de l'autodéfense,
01:16:14 comme on dit, et
01:16:16 il y a de plus en plus d'inscriptions
01:16:18 en stand de tir, on voit que les armuriers font
01:16:20 part d'une explosion
01:16:22 des inscriptions, beaucoup de femmes aussi,
01:16:24 beaucoup de femmes qui s'inscrivent à des cours de
01:16:26 karaté, de kraft maga, donc tout ça montre
01:16:28 que finalement, face à un État qui ne
01:16:30 protège pas les Français, les Français
01:16:32 vont être tentés de faire de la justice eux-mêmes,
01:16:34 comme dans le far west. On a l'impression qu'il y a un
01:16:36 contrat social qui est rompu, qui est déchiré,
01:16:38 et que le pacte n'est pas respecté,
01:16:40 et que les Français vont trouver des solutions
01:16:42 qui ne sont pas du tout encouragées, bien sûr.
01:16:44 Et que c'est la
01:16:46 dernière solution qui va être privilégiée.
01:16:48 Oui, ce qui est vrai, c'est que cette affaire,
01:16:50 si vous voulez, elle souligne une chose qui est très simple,
01:16:52 ça a été un peu dit là, c'est que
01:16:54 à l'impuissance publique, ou à l'impéricide
01:16:56 de nos dirigeants depuis plusieurs décennies sur des sujets
01:16:58 qu'on a évoqués là, l'immigration,
01:17:00 la question de la propriété privée, qui pourtant
01:17:02 est quelque chose de constitutionnel, on le sait
01:17:04 depuis 1989, tout ça,
01:17:06 si vous voulez, mis bout à bout,
01:17:08 illustre un phénomène d'impuissance publique qui lui va
01:17:10 se transformer en une forme de
01:17:12 colère sourde, qui elle-même
01:17:14 va donner lieu à la loi du talion, et à se
01:17:16 faire justice soi-même, ce qui est la pire des choses, bien sûr,
01:17:18 et qui effectivement s'apparente au far west.
01:17:20 Pour ressusciter une démocratie qui fonctionne,
01:17:22 il faut une justice qui fonctionne,
01:17:24 qui soit efficace, qui prenne rapidement
01:17:26 et fermement des décisions, remettre de
01:17:28 la verticalité dans ce pays,
01:17:30 et ça passe aussi par la reconquête de notre
01:17:32 souveraineté nationale, notamment à travers nos frontières,
01:17:34 parce qu'on peut parler des OQTF toute la journée
01:17:36 comme un cabri, comme dirait l'autre sur la table,
01:17:38 mais si vous voulez, au bout d'un moment,
01:17:40 quand les frontières de l'Europe sont des passoires,
01:17:42 vous pouvez signer toutes les OQTF que vous voulez,
01:17:44 ça ne marchera pas, et ensuite, ça a été
01:17:46 rappelé là, les pays émetteurs
01:17:48 ne veulent absolument pas reprendre
01:17:50 leur ressortissant, et là, c'est vrai
01:17:52 que le pays, la France, ne fait pas
01:17:54 un excès de zèle dans ce qu'elle pourrait faire,
01:17:56 on prend des sanctions économiques très dures
01:17:58 contre des pays autrement plus puissants
01:18:00 que l'Algérie, la Tunisie,
01:18:02 la Libye ou le Maroc, et là, face
01:18:04 au pays du Maghreb, au Proche et au Moyen-Orient,
01:18:06 on est tétanisé. Alors je ne comprends pas pourquoi
01:18:08 est-ce qu'on peut faire des blocus, des actions
01:18:10 économiques, etc., d'intimidation
01:18:12 diplomatique terrible avec
01:18:14 les Russes, certaines puissances asiatiques, etc.,
01:18:16 mais alors, dès qu'il s'agit de l'immigration,
01:18:18 tout le monde est claque-murée sous la table. Donc je pense
01:18:20 qu'il y a un problème de logiciel, et que
01:18:22 pour un certain nombre des élites en Occident,
01:18:24 à commencer par les élites de l'Union Européenne,
01:18:26 par Mme von der Leyen, par Emmanuel Macron,
01:18:28 eh bien, on ne veut pas régler le problème
01:18:30 migratoire, parce qu'on considère que l'immigration
01:18:32 est une chance, et Emmanuel Macron l'a dit
01:18:34 dès 2017, donc il n'a pas reussi. Et on aura
01:18:36 l'occasion, bien évidemment, d'en redébattre
01:18:38 autour de ce plateau. Comment lutter
01:18:40 contre la délinquance juvénile ?
01:18:42 Le gouvernement prépare
01:18:44 une réforme, Emmanuel Macron doit faire
01:18:46 des annonces dans quelques semaines, on en parle
01:18:48 dans un instant, mais avant, il est
01:18:50 22h30, passé de une minute, là encore,
01:18:52 nous avons pris un petit peu de retard,
01:18:54 mais Maureen Vidal est là, patiente.
01:18:56 Merci Maureen, le journal, avec vous
01:18:58 tout de suite.
01:19:00 - Des commémorations se sont tenues
01:19:06 aujourd'hui en mémoire des victimes
01:19:08 des attentats de 2015,
01:19:10 la rédaction de Charlie Hebdo, où les frères
01:19:12 de l'Ouachie ont abattu 12 personnes,
01:19:14 dont 5 dessinateurs, du journal Satirique,
01:19:16 un drame suivi par une fusillade à Montrouge,
01:19:18 puis l'attentat de l'hypercachère.
01:19:20 Au total, 17 personnes ont été tuées.
01:19:22 Neuf ans après, l'histoire résonne
01:19:24 encore dans la tête des Français.
01:19:26 Ecoutez.
01:19:28 - Ma petite béa, c'est que j'ai acheté Charlie Hebdo.
01:19:30 Voilà. Dans les jours qui ont suivi,
01:19:32 parce que Charlie Hebdo ne se portait pas bien à ce moment-là.
01:19:34 Je ne sais pas où il s'en est aujourd'hui, d'ailleurs.
01:19:36 - Toutes ces années après,
01:19:38 je vois plus de divisions,
01:19:40 la société est beaucoup plus difficile,
01:19:42 la société est beaucoup plus...
01:19:44 On dirait beaucoup plus divisée.
01:19:46 - Je suis proche de la religion musulmane,
01:19:48 je comprends l'idée du blasphème.
01:19:50 Après, je peux comprendre que ça heurte
01:19:52 certaines personnes.
01:19:54 - On ne veut plus que ce genre d'événement
01:19:56 arrive de nouveau, quoi.
01:19:58 Mais je pense qu'en tant que concitoyens,
01:20:00 comme beaucoup d'autres, on n'a pas envie
01:20:02 de se laisser déborder par la peur
01:20:04 parce que ce serait les laisser gagner, tout simplement.
01:20:06 - Difficile d'éteindre la polémique
01:20:08 pour Pierre Moscovici,
01:20:10 avec le retardement de la publication
01:20:12 du rapport de la Cour des comptes sur l'immigration.
01:20:14 Les questions sont nombreuses.
01:20:16 Les oppositions rappellent que l'institution
01:20:18 a pour but d'éclairer le débat public.
01:20:20 Et pourtant, l'homme politique
01:20:22 indique ne pas avoir voulu interférer
01:20:24 dans le débat.
01:20:26 Un positionnement contradictoire
01:20:28 que Pierre Moscovici assume,
01:20:30 mais qui est loin de convaincre dans la classe politique
01:20:32 les précisions de Dunia Tangour.
01:20:36 Des failles dans la lutte
01:20:38 contre l'immigration irrégulière
01:20:40 et la publication d'un rapport volontairement retardé
01:20:42 par le président de la Cour des comptes,
01:20:44 Pierre Moscovici.
01:20:46 Un choix et un timing qui interroge
01:20:48 et que l'homme politique
01:20:50 tente de justifier tant bien que mal.
01:20:52 - Qu'aurait-on dit si la Cour des comptes
01:20:54 avait publié son rapport entre la motion
01:20:56 de rejet et la commission mixte paritaire ?
01:20:58 Entorse à la séparation des pouvoirs,
01:21:00 pression sur le Parlement souverain,
01:21:02 prise de position politique indu,
01:21:04 il faut savoir raison garder.
01:21:06 - Une position qui peine à convaincre.
01:21:08 Certains vont même jusqu'à demander
01:21:10 à Moscovici de prendre les dispositions nécessaires.
01:21:12 C'est le cas de Laurent Wauquiez,
01:21:14 président du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes.
01:21:16 - C'est un manquement grave
01:21:18 à notre démocratie et aux obligations constitutionnelles
01:21:20 les plus élémentaires qui s'imposent
01:21:22 à la Cour des comptes.
01:21:24 Son premier président doit démissionner.
01:21:26 - Mais Laurent Wauquiez n'est pas le seul à avoir réagi.
01:21:28 La décision de la Cour des comptes
01:21:30 interpelle à droite comme à gauche
01:21:32 l'échec de l'échiquier politique.
01:21:34 Rachida Dati dénonce un acte antidémocratique
01:21:36 du côté de LFI.
01:21:38 Les critiques de Thomas Portes
01:21:40 sont également très vives.
01:21:42 - La démocratie française mérite mieux
01:21:44 que ces magouilles d'un autre âge.
01:21:46 C'est un mépris profond pour les citoyens et les élus.
01:21:48 - Si l'opposition dénonce un déni de démocratie
01:21:50 et s'interroge sur le calendrier de la Cour des comptes,
01:21:52 Pierre Moscovici assure pour sa part
01:21:54 avoir pris sa décision seule.
01:21:56 - J'ai honte que notre vie soit étalée
01:22:00 comme ça à Nouchka.
01:22:02 La fille d'Alain Delon était l'invité du 20h de TF1.
01:22:04 Elle est revenue sur la polémique
01:22:06 qui touche sa famille depuis quelques jours
01:22:08 et notamment les accusations de son frère Anthony
01:22:10 à son rencontre concernant l'état de santé de leur père.
01:22:12 Ecoutez.
01:22:14 - Il est mal, il est effondré.
01:22:18 De voir que sa vie intime
01:22:20 soit jetée à la vue de tous comme ça.
01:22:22 Il voit tout, il lit tout.
01:22:24 C'est pour ça qu'il est effondré.
01:22:26 J'ai honte que notre vie soit étalée
01:22:28 comme ça à Nouchka.
01:22:30 J'ai honte que notre vie de famille,
01:22:32 que notre vie intime soit étalée comme ça.
01:22:34 Je n'ai jamais été à l'encontre
01:22:36 de la volonté de mon père en 33 ans.
01:22:38 Il a un traitement qui est vital pour lui
01:22:40 et contre l'avis des médecins,
01:22:42 il a décidé d'arrêter ce traitement.
01:22:44 Moi, je n'étais pas d'accord.
01:22:46 Je n'ai rien pu faire contre ça
01:22:48 et c'est indécent de faire passer ça
01:22:50 pour un exil fiscal ou pour parler d'argent.
01:22:52 - La Corée du Nord a procédé
01:22:56 à un jour d'affilée selon Séoul
01:22:58 à des exercices d'artillerie
01:23:00 avec des munitions réelles sur sa côte occidentale.
01:23:02 Près d'île où la population civile
01:23:04 a été appelée à se mettre à l'abri.
01:23:06 L'armée nord-coréenne a assuré de son côté
01:23:08 avoir effectué un entraînement maritime
01:23:10 à Thyriel, assurant que les manœuvres
01:23:12 étaient sans rapport directionnel
01:23:14 avec la ligne de démarcation maritime.
01:23:16 La Corée du Sud a mis en garde Pyongyang
01:23:18 de tels agissements.
01:23:20 A l'occasion de l'épiphanie,
01:23:22 le comptoir national de l'or a décidé
01:23:24 de gagner des lingots teints d'or.
01:23:26 Pour gagner, il faudra acheter une galette
01:23:28 et être tiré au sort entre le 2 et le 29 janvier.
01:23:30 Il y aura un gagnant par boulangerie.
01:23:32 Ils seront connus courant février.
01:23:34 Reportage d'Antoine Durand
01:23:36 avec Mathilde Couvillier-Fornoy.
01:23:38 - C'est une galette qui pourrait vous rapporter gros.
01:23:42 Pour la deuxième année consécutive,
01:23:44 le comptoir national de l'or s'est associé
01:23:46 avec 26 boulangeries en France.
01:23:48 Des lingots teints d'or de 5 grammes
01:23:50 d'une valeur de 330 euros sont à gagner.
01:23:52 Pour certains, c'est une raison de plus
01:23:54 d'acheter une galette cette année.
01:23:56 - Les galettes sont excellentes.
01:23:58 En plus, s'il y a la possibilité
01:24:00 d'un lingot d'or, rendez-vous compte.
01:24:02 - J'hésitais parce que je cherchais
01:24:04 une portion individuelle,
01:24:06 mais il y avait cette possibilité.
01:24:08 Effectivement, ça fait la différence.
01:24:10 - Parmi les 26 boulangeries sélectionnées,
01:24:12 3 se trouvent à Paris, dont celle-ci
01:24:14 dans le 7e arrondissement.
01:24:16 - C'est eux qui sont venus à nous
01:24:18 pour faire un petit déjeuner.
01:24:20 Ils nous disaient qu'on était
01:24:22 une boulangerie artisanale
01:24:24 et c'est ce qu'ils recherchaient.
01:24:26 Du coup, on s'est dit pourquoi pas
01:24:28 d'offrir un lingot d'or
01:24:30 à nos clients.
01:24:32 Ça leur ferait sûrement très plaisir.
01:24:34 Ça fait venir du monde
01:24:36 une nouvelle clientèle.
01:24:38 C'est très bien pour nous.
01:24:40 - Les fèves ne seront cependant
01:24:42 pas remplacées par ces lingots teints.
01:24:44 Les acheteurs de galettes devront
01:24:46 renseigner un lien sur Internet
01:24:48 et espérer être tirés au sort.
01:24:50 Un concours qui fait entrer
01:24:52 les Rois Mages dans l'ère 2.0.
01:24:54 - Merci beaucoup Maureen.
01:24:56 Très sympathique ce reportage.
01:24:58 - Si on trouve la fève dans la galette,
01:25:00 on offre la galette après.
01:25:02 Avec un lingot d'or,
01:25:04 ça fait un paquet de galettes.
01:25:06 - Merci Maureen Vidal.
01:25:08 Merci de nous avoir accompagnés
01:25:10 sur Info Weekend.
01:25:12 Prochain point complet
01:25:14 sera à minuit avec Augustin Donadio.
01:25:16 Il nous reste quelques minutes.
01:25:18 Intéressons-nous à la question
01:25:20 de la délinquance juvénile.
01:25:22 On le constate régulièrement
01:25:24 dans les trafics de drogue,
01:25:26 les phénomènes de bandes d'ultra-violence.
01:25:28 On se souvient des jeunes très présents
01:25:30 dans les émeutes de juin dernier.
01:25:32 Cela a provoqué une réflexion du gouvernement.
01:25:34 Le gouvernement qui peaufine
01:25:36 sa réforme de la justice pénale des mineurs.
01:25:38 Le président devrait présenter
01:25:40 dans les prochaines semaines
01:25:42 ses mesures pour freiner la délinquance juvénile.
01:25:44 Quelles sont les premières pistes ?
01:25:46 Elodie Huchard nous éclaire.
01:25:48 - Dans le cadre du travail
01:25:50 post-émeute du gouvernement,
01:25:52 le ministère de la Justice réfléchit
01:25:54 à des mesures pour les parents
01:25:56 défaillants et imposer cette responsabilité parentale.
01:25:58 Plusieurs mesures sont actuellement
01:26:00 à l'étude et sur la table.
01:26:02 Par exemple, des sanctions pénales pour les parents
01:26:04 qui ne se présentent pas aux audiences de leurs enfants.
01:26:06 Actuellement, il existe déjà une amende civile.
01:26:08 L'idée serait de rajouter des amendes plus fortes
01:26:10 ou des stages de responsabilité parentale.
01:26:12 Autre piste à l'étude,
01:26:14 la contribution citoyenne familiale et éducative.
01:26:16 C'est une alternative aux poursuites.
01:26:18 C'est à la charge du mineur et de sa famille.
01:26:20 L'idée étant de donner une somme d'argent
01:26:22 à une association de victimes.
01:26:24 Les parents pourront en être exonérés
01:26:26 si on se rend compte que le mineur ne vit plus
01:26:28 chez eux ou si eux-mêmes sont victimes
01:26:30 des agissements de leur enfant.
01:26:32 La possibilité aussi de mettre en place des stages de citoyenneté
01:26:34 avec des modules pour les parents
01:26:36 en début et en fin de stage.
01:26:38 Ce sont des stages imposés aux mineurs.
01:26:40 Pour l'instant, les parents n'y participent pas
01:26:42 avec des modules qui seraient mis en place par des magistrats.
01:26:44 L'idée aussi, c'est d'aggraver les peines
01:26:46 liées de soustraction aux obligations parentales.
01:26:48 Pour l'instant, le risque encouru est de 2 ans
01:26:50 de prison et 30 000 euros d'amende.
01:26:52 La piste à l'étude est de passer à 3 ans et 45 000 euros d'amende
01:26:54 avec des peines complémentaires.
01:26:56 Avec, par exemple, le travail d'intérêt général.
01:26:58 Autre idée du ministère,
01:27:00 la création d'un placement éducatif
01:27:02 dans une unité éducative de jour.
01:27:04 Par exemple, quand le mineur est en attente de son jugement
01:27:06 ou en sursis probatoire, avec l'obligation
01:27:08 d'assister à ces modules qui sont assurés
01:27:10 par la protection judiciaire de la jeunesse.
01:27:12 Ce sont actuellement des pistes.
01:27:14 Le plan est encore fondamentalement décidé.
01:27:16 Il faudra ensuite, évidemment, un travail au Parlement.
01:27:18 Mais ce sont des mesures sur la table
01:27:20 au ministère de la Justice.
01:27:22 - Edouard Lavollé, on entend effectivement
01:27:24 le gouvernement s'atteler à la question
01:27:26 de la responsabilité des parents.
01:27:28 Pour le moment, il n'est pas question
01:27:30 de revoir la sanction envers le mineur
01:27:32 qui commet le délit ou le crime.
01:27:34 Est-ce que ce n'est pas la première question
01:27:36 à se poser, selon vous ?
01:27:38 - Si, je pense qu'il faut une double responsabilisation.
01:27:40 Responsabilisation des parents, oui,
01:27:42 mais aussi des mineurs.
01:27:44 Parce qu'il y a un hiatus entre
01:27:46 l'opinion publique, ce que souhaite l'opinion publique
01:27:48 et ce qui s'applique dans le droit.
01:27:50 J'ai vu un sondage qui mettait que 43% des Français
01:27:52 ne s'opposeraient pas à de la prison pour les mineurs
01:27:54 de moins de 13 ans. Alors oui, certes, ça paraît brutal,
01:27:56 parfois archaïque, mais on a l'impression
01:27:58 qu'avec ce qui s'est passé avec les émeutes, c'est parfois la seule solution.
01:28:00 Parce que ce n'est pas avec des travaux d'intérêt général,
01:28:02 avec des stages de citoyenneté, qu'on va
01:28:04 refaire des Français,
01:28:06 reformer des Français qui vont être
01:28:08 heureux de servir la République.
01:28:10 Et ça montre qu'il faut plus de fermeté
01:28:12 et il faut, je pense, mettre fin au tabou de la prison.
01:28:14 Plus de fermeté, mettre fin au tabou de la prison.
01:28:16 Louis-Marguerite, est-ce que la France
01:28:18 est prête, le gouvernement en tout cas,
01:28:20 est prêt à mettre aujourd'hui des mineurs
01:28:22 de 13 ans, 14, 15 ans,
01:28:24 derrière les barreaux après un délit ?
01:28:26 Plus de fermeté,
01:28:28 probablement. Mineurs de 13 ans
01:28:30 en prison, je ne sais pas, j'avoue que je ne suis pas assez spécialiste
01:28:32 et peut-être pas jusque-là.
01:28:34 Mais plus de sévérité,
01:28:36 bien sûr, mais je pense qu'au-delà de la sévérité,
01:28:38 il y a une question de la durée des procédures.
01:28:40 Parce que ça, c'est extrêmement essentiel.
01:28:42 On a déjà un harcelar, d'abord il y a le Code de justice pénale
01:28:44 des mineurs qui est rentré en application
01:28:46 il y a quelques années et qui a permis
01:28:48 notamment de réduire les délais. C'était à peu près de 15 mois.
01:28:50 Donc en fait, c'est extrêmement long, 15 mois,
01:28:52 parce que vous avez des gamins de 15 ans qui ont fait
01:28:54 en général une bêtise assez, enfin pour pas dire
01:28:56 autre chose, une bêtise assez grave,
01:28:58 qui en fait se retrouvent jugés à 17 ans et demi,
01:29:00 parfois 18 ans, parfois certains sont devenus majeurs,
01:29:02 donc ça n'a plus aucun sens.
01:29:04 Donc évidemment, on est passé des délais de 15 mois,
01:29:06 actuellement c'est plutôt 9 mois, ça reste des délais moyens,
01:29:08 c'est-à-dire qu'il y a des délais qui sont encore plus importants.
01:29:10 Donc il faut qu'on continue ce travail pour réduire
01:29:12 le plus possible, en donnant les moyens à la justice
01:29:14 pour qu'on puisse juger vite,
01:29:16 sanctionner vite, bien sûr, pour que la peine
01:29:19 soit adaptée à l'âge à laquelle on commet évidemment
01:29:21 certaines infractions qui peuvent être des infractions graves.
01:29:23 Et puis ensuite, dernier point,
01:29:25 au-delà du renforcement de l'arsenal pénal,
01:29:28 il y a aussi la question évidemment de,
01:29:30 moi je suis élu notamment à Torcy, à Montsoulimines,
01:29:32 dans des endroits de la circonscription où il y a effectivement
01:29:34 des zones peut-être un peu plus sensibles,
01:29:36 où il y a eu quelques émutes, pas aussi violentes que celles
01:29:38 qu'on a eues dans les grandes agglomérations,
01:29:40 mais quand même assez inquiétantes.
01:29:42 Et en fait, ce que disaient les différents services,
01:29:44 police municipale, police nationale, gendarmerie, etc.,
01:29:46 c'est qu'en réalité, la question c'est que
01:29:48 quand il y avait des gens sur le terrain, pour expliquer à un jeune
01:29:50 qu'à 22h, qu'à 21h, qu'à 23h,
01:29:52 il n'a pas allé de dehors, surtout quand il a
01:29:54 11, 12, 13, 14 ans, parce qu'effectivement,
01:29:56 on est d'accord, c'est de plus en plus jeune,
01:29:58 eh bien effectivement, on arrive un peu à réduire.
01:30:00 Donc il y a une question effectivement de coordination
01:30:02 des différents services, je ne dis pas que ça résoudra tout,
01:30:04 de coordination des différents services et d'intervention
01:30:06 au plus près pour que, effectivement, tous les jeunes,
01:30:08 notamment les plus jeunes, qui sont notamment la nuit dehors,
01:30:10 puissent être accompagnés dans leur famille,
01:30:12 dans leur foyer, etc.
01:30:14 - Quand vous voyez des jeunes de 13, 14 ans et de vigilance
01:30:16 avec des commanditaires qui savent très bien qu'ils ne seront pas
01:30:18 punis s'ils font tel ou tel délit,
01:30:20 s'ils vont cambrioler, s'ils vont
01:30:22 aller opérer un règlement de compte,
01:30:24 par hasard, des jeunes, d'ailleurs,
01:30:26 on peut bien le dire, les temps ont changé aujourd'hui,
01:30:28 à 13, 14, 15 ans, on voit des jeunes très costauds,
01:30:30 vous avez des avis dans les émeutes, notamment,
01:30:32 est-ce qu'il faut revoir cette question d'excuse
01:30:34 de minorité, notamment ?
01:30:36 - Oui, bien sûr qu'il faut la revoir,
01:30:38 et d'ailleurs je me réjouis qu'enfin
01:30:40 Éric Dupond-Moretti se saisisse de cette
01:30:42 question de justice des mineurs,
01:30:44 nous, Rassemblement National, avec Marine à l'Assemblée Nationale,
01:30:46 ça fait des années qu'on interpelle
01:30:48 le ministre sur cette question,
01:30:50 et malheureusement, il ne nous a pas
01:30:52 entendu, donc aujourd'hui, il dit qu'il va
01:30:54 faire preuve de fermeté, mais
01:30:56 M. Dupond-Moretti, depuis qu'il est ministre,
01:30:58 et même ses prédécesseurs, nous ont fait
01:31:00 la démonstration d'une seule chose,
01:31:02 c'est leur angélisme, leur naïveté,
01:31:04 voire même leur aveuglement,
01:31:06 à l'égard de l'ensauvagement
01:31:08 des jeunes.
01:31:10 Donc nous, en fait, face à cette politique-là,
01:31:12 nous nous prenons la tolérance zéro,
01:31:14 avec une responsabilisation multiple,
01:31:17 déjà une responsabilisation des jeunes,
01:31:19 c'est la raison pour laquelle nous voulons
01:31:21 abaisser la majorité pénale à 16 ans,
01:31:23 nous voulons aussi autoriser les travaux
01:31:25 d'intérêt général à partir de 13 ans,
01:31:27 et il faut responsabiliser les parents,
01:31:29 et c'est la raison pour laquelle,
01:31:31 à l'occasion de notre dernière niche parlementaire,
01:31:33 nous avons proposé
01:31:35 de suspendre les allocations
01:31:37 familiales aux parents
01:31:39 qui laisseraient leurs enfants
01:31:41 sans surveillance, parce que c'est vrai,
01:31:43 je veux dire, les zones de géants se posent
01:31:45 la question, qu'est-ce que font des gamins
01:31:47 de 12, 13 ou 14 ans dehors ?
01:31:49 C'est vrai qu'il y a un manquement des parents,
01:31:51 et il faut sanctionner ce manquement.
01:31:53 Et dernier point qui avait été développé par Marine Le Pen
01:31:55 à l'occasion de la campagne présidentielle,
01:31:57 c'est que nous voulons mettre dans chaque département
01:31:59 un centre éducatif fermé.
01:32:01 Parce que si vous prononcez
01:32:03 une sanction, pour peu qu'elle soit prononcée,
01:32:05 si vous ne pouvez pas l'appliquer,
01:32:07 et bien cette lenteur de la justice
01:32:09 et cette inapplication de la peine,
01:32:11 et bien aura un effet absolument
01:32:13 contre-productif, parce qu'il n'y aura plus
01:32:15 l'idée de dissuasion
01:32:17 par la certitude de la peine et la certitude
01:32:19 de la sanction. - Il nous reste un peu plus d'une minute,
01:32:21 Paul Melun et Gabriel Cluzel,
01:32:23 qui conclura cette émission. - Bon, moi je vais vous faire
01:32:25 en 20 secondes. Les mesures que nous
01:32:27 a brillamment exposées Elodie Huchard
01:32:29 me paraissent un peu ridicules
01:32:31 pour être franc, et plutôt technocratiques.
01:32:33 Je pense qu'elles ne régleront strictement rien.
01:32:35 Deuxième point, je pense qu'il faut un double choc.
01:32:37 Un choc culturel et éducatif
01:32:39 en amont, et ça le président de la République qui nous parle
01:32:41 de décivilisation, il ferait bien de s'employer à cela.
01:32:43 Et ensuite un choc d'autorité,
01:32:45 avec des maisons de correction fermées ou semi-fermées.
01:32:47 Ça se passe aux Etats-Unis d'Amérique,
01:32:49 ça s'est passé jadis en France. Je ne crois pas
01:32:51 qu'à l'époque aux Etats-Unis, nous sommes ou nous étions
01:32:53 dans des dictatures nord-coréennes.
01:32:55 Et pourtant, ce choc d'autorité,
01:32:57 il était très important. Quand vous voyez des gamins
01:32:59 qui tapent dans le dos une vieille dame à Cannes,
01:33:01 et qu'ils n'ont rien du tout, et qu'ils repartent comme ils sont venus,
01:33:03 franchement, on comprend que les gens, à un moment donné, ils aient la colère.
01:33:05 - C'est le cas du choc d'autorité.
01:33:07 - Le problème c'est qu'il faut changer le logiciel.
01:33:09 Nous avons une justice, et notamment une justice
01:33:11 des mineurs, datant de 1945,
01:33:13 qui s'est construite sur notre société,
01:33:15 sur nos mœurs, au fur et à mesure où nos mœurs
01:33:17 se sont policées. Notre justice
01:33:19 s'est adoucie. Et le problème,
01:33:21 c'est qu'aujourd'hui, nous avons face à des mineurs
01:33:23 qui sont parfois de grands délinquants, une justice
01:33:25 qui est faite pour les enfants de la Comtesse de Ségur.
01:33:27 Donc, de fait, ça ne peut pas fonctionner.
01:33:29 Nous avons une population,
01:33:31 parce que quoi qu'il y ait voulu bien nous en dire,
01:33:33 Gérald Darmanin,
01:33:35 pendant les émeutes, il y avait une large
01:33:37 part des émeutiers qui étaient issus de l'immigration,
01:33:39 qui viennent de pays où les rapports sociaux
01:33:41 sont plus violents, et où la justice
01:33:43 est plus sévère. Et du reste,
01:33:45 beaucoup d'adultes
01:33:47 issus de l'immigration nous expliquent, ils nous disent
01:33:49 "Vous êtes complètement fous en France,
01:33:51 vous êtes tout à fait mous dans
01:33:53 votre justice, tout à fait bisounours",
01:33:55 parce qu'eux savent que
01:33:57 dans ces pays-là, la justice est beaucoup plus sévère.
01:33:59 Donc, forcément, notre justice est tout à fait
01:34:01 inadaptée. Les stages
01:34:03 de parentalité,
01:34:05 moi, je crois qu'il faut qu'on en finisse.
01:34:07 Les numéros verts, c'est comme les stages,
01:34:09 tout ça, il faut en finir. Il faut vraiment
01:34:11 aller dans quelque chose de beaucoup plus fort.
01:34:13 - Merci, Gabriel Cluzel,
01:34:15 merci Edwige Diaz, merci
01:34:17 Louis-Marguerite, merci à vous, Édouard Lavollée,
01:34:19 merci Paul Melun d'avoir
01:34:21 apporté vos éclairages, d'avoir
01:34:23 débattu dans la bienveillance ce soir, dans
01:34:25 Soir Info au week-end. Merci à
01:34:27 Laura Tapirot d'avoir aidé à préparer cette émission
01:34:29 à toutes les équipes techniques en régie,
01:34:31 bien évidemment. L'actualité continue sur CNews.
01:34:33 Dans un instant, l'édition de la nuit
01:34:35 a un point complet sur toutes les informations
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